SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE 13503. — Imprimeries réunies, A, rue Mignon, 2, Paris. BULLETIN SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME TRENTE-CINQUIÈME (Deuxième série. — TOME X°) PARIS AU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 1888 STATUTS DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Moptés dans la séance du 24 mai 1894, el modifiés dans celles du 23 juillet 1875 et du 22 avril 4887, pour les mettre en concordance avec la jurisprudence du Conseil d'État. ARTICLE 1*. La Société prend le titre de Société botanique de France. ART. 2. Elle a pour objet : 1? de con- courir aux progrès de la Botanique et des sciences qui s'y rattachent; 2^ de faciliter, par tous les moyens dont elle peut disposer, les études et les travaux de ses membres. ART. 3. Pour faire partie de la Société, il faut avoir été présenté dans une de ses séances par deux membres qui ont signé la présentation, et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. — Les Francais, quel que soit le lieu de leur rési- dence, et les étrangers, peuvent également, et au méme litre, étre membres de la Société. — Le nombre des membres résidant à Paris ne pourra pas dépasser quatre cents. Celui des membres résidant dans les départements ou à l'étranger est limité à six cents. ART. 4. La Société tient ses séances habi- tuelles à Paris. Leur nombre et leurs dates sont fixés chaque année, pour l'année sui- vante, dans la derniére séance du mois de décembre. — Tous les membres de la Société ont le droit d'assister aux séances. Ils y ont tous voix délibérative. — Les délibérations sont prises à la majorité des voix des mem- bres présents. ART. 5. Les délibérations relatives à des acquisitions, aliénations ou échanges d'im- meubles, et à l'acceptation de dons ou legs, sont soumises à l'autorisation du Gouverne- ment, préalablement à toute exécution. ART. 6. L'administration de la Société est confiée à un Bureau et à un Conseil, dont le Bureau fait essentiellement partie. ART. 7. Le Bureau est composé : d'un président, de quatre vice-présidents, d'un secrétaire général, de deux secrétaires, de deux vice-secrétaires, d'un trésorier et d'un archiviste. ART. 8. Le président et les vice-présidents sont élus pour une année. — Le secrétaire général est élu pour cinq années; il est rééligible aux mémes fonctions. — Les se- crétaires, les vice-secrétaires, le trésorier et l'archiviste sont élus pour quatre années ; ces deux derniers sont seuls rééligibles. — Le Secrétariat est renouvelé par moitié tous les deux ans. ART. 9. Le Conseil est formé en outre de douze membres, dont quatre sont remplacés chaque année. ART. 10. Le Président est choisi, à la pluralité des voix, parmi les quatre vice- présidents en exercice. Son élection a lieu dans la derniére séance du mois de décembre. Tous les membres de la Société sont appelés à y participer directement ou par corres- pondance. — Les autres membres du Bureau et les membres du Conseil sont élus dans la méme séance, à la majorité absolue des voix des membres présents. ART. 11. La Société pourra tenir des séances extraordinaires sur des points de la France qui auront été préalablement déter- minés.— Un Bureau sera spécialement or- ganisé par les membres présents à ces réunions. ART. 12. Un Bulletin des travaux de la Société est délivré gratuitement à chaque membre. : ART. 13. Chaque membre paye une coti- sation annuelle de 30 francs. — La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, étre remplacée par une somme de 400 fr. une fois payée. Tout membre qui a payé réguliérement la cotisation sociale pendant au moins dix ans. peut devenir membre à vie en versant seulement 300 fr. ART. 14. La Société établit chaque année son budget pour l'année suivante. Dans la premiére séance du mois de mars de chaque année, le compte détaillé des recettes et des dépenses de l'année précédente est soumis à son approbation. Ce compte est publié dans le Bulletin. ART. 15. Les fonds libres sont déposés dans une caisse publique jusqu'à leur emploi définitif. — Les sommes recues, qui n'ont pas été employées dans le cours d'un exer- cice, sont placées en rentes sur l'État, en obligations de chemins de fer francais (dont le minimum d'intérét est garanti par l'État), en actions de la Banque de France, ou en obligations du Crédit foncier, sauf celles que la Société juge nécessaires pour couvrir les dépenses de l'exercice suivant. — Les valeurs ainsi acquises ne peuvent être alié- nées qu'en vertu d'une délibération de la Société. ART. 16. La Société est représentée, dans les actions judiciaires qu'elle a à exercer ou à soutenir, et dans tous les actes passés en vertu de ses délibérations, par le Trésorier ou par l'un des membres du Conseil qu'elle a désigné à cet effet. ART. 17. En cas de dissolution, tous les membres de la Société sont appelés à déci- der sur la destination qui sera donnée à ses biens, sauf approbation du Gouvernement. AnT. 18. Les Statuts ne peuvent étre modifiés que sur la proposition du Conseil d'Administration ou sur une proposition de vingt-cinq membres présentée au Bureau. Dans l'un ou l'autre cas, la proposition doit étre faite un mois au moins avant la séance dans laquelle elle est soumise au vote de la Société. L'assemblée extraordinaire, spécialement convoquée à cet effet, ne peut modifier les Statuts qu'à la majorité des deux tiers des membres présents ou votant par corres- pondance. Le nombre des membres présents à la séance ou votant par correspondance doit étre égal, au moins, au quart des membres de la Société. Ces slatuls ont été délibérés et adoplés par le Conseil d'État, dans sa séance du 5 août 1875: ils ont été modifiés en 1887 avec l'autorisation du Gouvernement. LISTE DES PUBLICATIONS QUI SONT RECUES EN ÉCHANGE DU BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ 4° De Paris. Nouvelles Archives du Muséum d'Histoire naturelle (par le Ministère de l'Instruc- tion publique). Annales des sciences naturelles, Botanique (sous la direction de M. Van Tieghem) (1). Bibliothéque de l'Ecole des hautes études.— Section des sciences naturelles (par le Ministére de l'Instruction publique). Comptes rendus et Mémoires de la Société de biologie (par le Ministère de l'In- struction publique). Bulletin de la Société géologique de France. Revue des travaux scientifiques, publiée sous la direction du comité des travaux historiques et scientifiques au Ministére de l'Instruction publique. Bulletin mensuel de la Société zoologique d'acclimatation. Journal de la Société nationale et centrale d'Horticultuve. Annales agronomiques (sous la direction de M. Dehérain). 9» De France. Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux (par le Ministère de l'instruction publique). Mémoires de la Société des sciences naturelles de Cherbourg. Annales de la Société botanique de Lyon. Mémoires et Bulletin de la Société Linnéenne du nord de la France (par le Ministère de l'Instruction publique). Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne (par le Ministère de l'Instruction publique). (1) Ce recueil scientifique est donné à la Société par son directeur actuel M. Van Tieghem, qui a bien voulu continuer ainsi une libéralité de son prédécesseur, J. De- caisne. LISTE DES PUBLICATIONS. 1 3 D'Allemagne. Sitzungsberichte der K. preussischen Akademie der Wissenschaften zu Berlin. Berichte der deutscheu botanischen Gesellschaft. Botanischer Jahresbericht (sous la direction de M. Koehne). Verhandlungen des naturhistorischen Vereius der preussischen Rheinlande und Westfalens (sous la direction de M. le D" C. J. Andrä). Jahrbücher für wissenschaftliche Botanik (sous la direction de M. Pringsheim). Nova Acta Academiæ cæsareæ Leopoldino-Carolinæ germanicæ Nature Curio- sorum. Botanische Zeitung (sous la direction de M. L. Just). Botanische Jahrbücher für Systematik, Pflanzengeschichte und Pflanzengeogra- phie (sous la direction de M. A. Engler). 4° D'Autriche-Hongrie. Sitzungsberichte der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften (matematisch- naturwissenschaftliche Classe). Verhandlungen der k.-k. zoologisch-botanischen Gesellschaft in Wien. (Esterreichische botanische Zeitschrift (sous la direction de M. Al. Skofitz). 5° De Baviere. Sitzungsberichte der mathematisch-physikalischen Classe der k. b. Akademie der Wissenschaften zu München. Flora (sous la direction de M. le docteur Singer). 6° De Belgique. Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique. 7 De Danemark. Oversigt over det Kongelige danske Videnskabernes Selskabs Forhandlingar. Videnskabelige Meddelelser fra den naturhistoriske Forening i Kjóbenhavn. Dotanisk Tidsskrift. 8° D'Espagne. Anales de la Sociedad española de historia natural. 9» Des États-Unis. Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences, Boston. Proceedings of the Boston Society of natural History. Proceedings of the Academy of natural Sciences of Philadelphia. The American Journal of Science (sous la direction de MM. Silliman et Dana). 8 LISTE DES PUBLICATIONS. 10^ De la Grande-Bretagne. Journal of the Proceedings of the Linnean Society. Journal of the Royal Microscopical Society. The Journal of Botany (sous la direction de M. J. Britten). The Gardeners' Chronicle (sous la direction de M. Masters). Pharmaceutical Journal and Transactions. Transactions of the Botanical Society, Edinburgh. 11» D'Italie. Rendiconto dell’ Accademia delle scienze physiche e matematiche di Napoli. Atti del Reale Istituto Veneto di scienze, lettere ed arti. Atti della Società italiana di scienze naturali in Milano. Nuovo Giornale botanico italiano (sous la direction de M. Caruel). 12» Des Pays-Bas. Verslegen en Mededeelingen der Koninklijke Akademie van der Weten schappen. Nederlandsch Kruidkundig Archief. 13» De Russie. Mémoires de l’Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg. Bulletin de l'Académie impériale des sciences de Saint- -Pétersbourg. Bulletin de la Société des naturalistes de Moscou. Travaux du Jardin botanique impérial de Saint-Pétersbourg. Notiser ur Sállskapets pro Fauna et Flora fennica Fórhandlingar. 14^ De Suéde et Norvége. Ofversigt af Kongliga Svenska Vetenskaps-Akademiens Fórhandlingar. Bihang till Kongliga Svenska Vetenskaps Akademiens Handlingar. 15° De Suisse. Mittheilungen der naturforschenden Gesellschaft in Bern. Archives des sciences physiques et naturelles de Genève. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE? DOM PEDRO II DALCANTARA EMPEREUR DU BRÉSIL, MEMBRE ASSOCIÉ ÉTRANGER DE L'INSTITUT DE FRANCE. MEMBRES PERPÉTUELS (2). + THIBESARD (Josern). + LAGRANGE (D^). M. DUCHARTRE (PIERRE), membre de l'Institut, rue de Grenelle, 84, à Paris. L'astérisque indique les membres à vie.) MM. * ABZAC DE LA DOUZE (marquis D") au château de Borie-Petit, par Péri- gueux. * ALANORE, pharmacien, à Clermont-Ferrand. ALLARD (GASTON), propriétaire, à la Maulévrie, route des Ponts-de-Cé, à Angers. ALMANSI (EuMANUEL), Borgo San-Croce, 54, à Florence (Italie). AMBLARD (Louis), docteur en médecine, rue Paulin, 14 bis, à Agen. AMBROSI (Fn.), directeur du Musée, à Trente (Tyrol, Autriche). AMÉ (Georges), rue Naujac, 37, à Bordeaux. ANDOUARD (A.), professeur à l'École de médecine, rue Clisson, 8, à Nantes. ANDRÉ (Épouanp), rédacteur de la Revue horticole, rue Chaptal, 30, à Paris. ANDREJE (V.), pharmacien, à Fleurier, canton de Neufchâtel (Suisse). (1) Arrétée au 1% mars 1888. (2) Sont Membres perpétuels ceux qui ont donné à la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle; le nom du donateur est maintenu à perpé- tuité sur la liste des membres de la Société. (Décision du Conscil, approuvée par la Société dans la séance du 28 mai 1880 : voyez tome XXVII, p. 172.) T indique les membres à perpétuité décédés. 10 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ARBAUMONT (Juues D’), président de l'Académie de Dijon, rue Saumaise, 43, à Dijon. ARBOST (Joser), pharmacien de 1"° classe, rue de Lyon, 1, à Thiers (Puy- de-Dóme). ARECHAVALETA, professeur de botanique à l'Université, calle Soriano, 53, à Montevideo (Uraguay). * ARNAUD (CHARLES), à Layrac (Lot-et-Garonne). ARNAUD (JosEPH-CHARLES), étudiant en médecine, rue Saint-Guillem, 14, à Montpellier. AROZARENA (D. G. DE), cerro, 549, La Havane (Cuba, Antilles espagnoles). ASHER, libraire, unter den Linden, 5, Berlin, W. AVICE, docteur en médecine, à Paimpol (Cótes-du-Nord). BABINGTON (CHARLES CARDALE), professeur à l'Université de Cambridge (Angleterre). BAGUET (CHARLES), docteur en droit, rue des Joyeuses-Entrées, 6, à Louvain (Belgique). BAICHÈRE (abbé Ep.), professeur au petit séminaire de Carcassonne. BAILLET, directeur de l'École vétérinaire, à Toulouse. BAILLIÈRE (ÉwtLE), libraire-éditeur, rue Hautefeuille, 19, à Paris. BAINIER (GEORGES), pharmacien, rue de Belleville, 44, à Paris. BALANSA, naturaliste voyageur, en mission au Tonkin (Indo-Chine). BALL (Joux), Southwell. Gardens, 10, Queen's gate, South Kensington, à Londres, S. W. BARBEY (William), à Valleyres-sous-Rances, canton de Vaud (Suisse). BARBICHE (l'abbé T.), curé à Pontoy, par Solgne (Alsace-Lorraine). BARLA (J.-B.), directeur du Musée, place Garibaldi, 6, à Nice. BARNSBY (Davip), directeur du Jardin des plantes, quai du Ruau Sainte- Anne, 36, à Tours. BARRANDON, conservateur du Jardin des plantes, à Montpellier. * BATTANDIER, professeur à l'École de médecine, rue Desfontaines, 9, à l'Agha, à Alger-Mustapha. BAZOT (Lovts-MaRIE), officier de l'Instruction publique, professeur de l'Uni- versité en retraite, propriétaire aux Perriéres, prés Dijon. BEAUTEMPS-BEAUPRÉ (CHARLES), vice-président du Tribunal de la Seine, rue de Vaugirard, 22, à Paris. BÉDIER (EDOUARD), professeur au lycée de Saint-Denis (ile de la Réunion). BEHREND, libraire, unter den Linden, 5, Berlin, W. BELZUNG, docteur és sciences, professeur agrégé des sciences naturelles au lycée Charlemagne, boulevard Saint-Germain, 13, Paris. BERTRAND (Cn.-EUGENE), professeur de botanique à la Faculté des sciences de Lille, rue d'Alger, 14, à Amiens. BESCHERELLE (ÉwiLE), chef de bureau au Ministére des Travaux publies, rue Thiers, 11, à Clamart (Seine). BESSON (A.), pharmacien, rue de la Villette, 27, à Paris. BILLTET (P.), percepteur, rue de la Poudriére, 1, à Clermont-Ferrand. * * LISTE DES MEMBRES. 11 BLANC (EDOUARD), inspecteur des Forêts en service en Tunisie (à Paris, avenue Duquesne, 45). BLOTTIÉRE (RENÉ), pharmacien, rue de Sèvres, 56, à Paris. BOBARD (M'* ManiE), rue Jeanne-Hachette, 5, à Paris. BOIS (D.), aide-naturaliste au Muséum, rue Lacépéde, 7, à Paris. BOLLE (CARL), docteur és sciences, place de Leipzig, 12, à Berlin. BONNET (Epmoxp), docteur en médecine, préparateur au Muséum, rue Claude- - Bernard, 11, à Paris. BONNIER (GasTrON), professeur de botanique à la Faculté des sciences, rue Amyot, 7, à Paris. BOREL (J.), quai des Brotteaux, 5, à Lyon. BORNET (Ép.), docteur en médecine, membre de l'Institut, quai de la Tour- nelle, 27, à Paris. BOSQ (GEORGES), rue des Rosiers, 16, à Paris. BOUDIER (ÉMILE), pharmacien honoraire, membre correspondant de l'Aca- démie de médecine, rue de Grétry, 20, à Montmorency (Seine-et-Oise). BOULAY (abbé), docteur ès sciences, professeur à l'Université catholique, boulevard Vauban, 127, à Lille. BOULLU (abbé), rue de Bourbon, 31, à Lyon. BOURDETTE (JEAN), ancien professeur, allée Saint-Michel, 13, à Toulouse. BOURGUILLAUT DE KERHERVÉ (LupGEn), rue du Cherche-Midi, 21, à Paris. BOYER (G.), répétiteur à l'École nationale d'agriculture de Montpellier. BRIARD, major en retraite, rue Grosley, 7 bis, à Troyes. BROCHON (E. HENRY), avocat, rue du Temple, 25, à Bordeaux. BRONGNIART (CHARLES), préparateur au Muséum, rue Guy-de-la-Brosse, 8, à Paris. BRUNAUD (PAUL), avoué-licencié, rue Saint-Vivien, 3, à Saintes (Charente- Inférieure). BUCHINGER, directeur du comptoir d'échange de botanique à Strasbourg (Alsace-Lorraine). Membre honoraire. BUCQUOY (EucENE), médecin-major au 79* régiment de ligne, à Nancy. BUFFET (JuLES), pharmacien, rue d'Aboukir, 99, à Paris. BULLEMONT (L. pe}, à Aulnay-Essommes, par Château-Thierry (Aisne). BUREAU (Ép.), professeur-admin. au Muséum, quai de Béthune, 24, à Paris. BURLE (AUGUSTE), rue Villars, 7, à Gap (Hautes-Alpes). BURNAT (ÉwiLE), à Nant-sur-Vevey, canton de Vaud (Suisse). CADIX (LÉON), négociant, route nationale, 7, à Charleville (Ardennes). CAGNIEUL (ALBERT), préparateur à la Faculté des sciences de Bordeaux. CALLAMAND, bibliothécaire des Facultés, à Grenoble. CALLAY (A.), pharmacien, au Chesne (Ardennes). CALMEIL, docteur en médecine, avenue de Fontenay, 4, à Fontenay-sous- Bois (Seine). CAMUS (EpM0ND-GUSTAVE), pharmacien, boulevard Saint-Marcel, 58, à Paris. CANDOLLE (ALPH. DE), associé étranger de l'Académie des sciences de Paris, cour Saint-Pierre, 3, à Genéve. 12 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. CANNART D'HAMALE (pe), sénateur, à Malines (Belgique). CARBONNAT (PROSPER DE), licencié és sciences, place d'Armes, à Aurillac. CARON (Épovanp), à Rubempré, prés de Villers-Bocage (Somme). * CARON (Henr), à Bulles (Oise). * CARUEL (Tu), directeur du Jardin et du Musée botanique à Florence (Italie). * CASTELLO DE PAIVA (baron DE), à l'Académie polytechnique, à Oporto (Portugal). CAUVET, professeur à la Faculté de médecine, grande rue Saint-Clair, 130, à Lyon. ; CHABERT (ALFRED), médecin en chef de l'hópital militaire du Dey, à Alger. CHAGOT (Mr: JuLEs), avenue Montaigne, 68, à Paris. CHASTAINGT, conducteur des ponts et chaussées, rue du Commerce, 31, à Tours. CHATIN (Ap. membre de l'Institut, directeur honoraire de l'École supé- rieure de pharmacie, rue de Rennes, 149, à Paris. CHATIN (Joannès), professeur agrégé à l'École supérieure de pharmacie, boulevard Saint-Germain, 128, à Paris. CHAUVAIN (EUGÈNE), pharmacien, rue Martainville, 208, à Rouen. CHEVALIER (chanoine E.), rue de l'Évéché, 12, à Aunecy. CHEVALLIER (abbé Louis), professeur, à Précigné (Sarthe). CINTRACT (DÉSIRÉ-AUGUSTE), boulevard Saint-Germain, 208, à Paris. CLARY (D' R), médecin chef de ambulance, à Aflou, prov. d'Oran (Algérie). CLOS (D.), correspondant de l'Institut, professeur de botanique à la Faculté des sciences, directeur du Jardin des plantes, allée des Zéphyrs, 2, à Toulouse. COCARDAS, pharmacien, place de la Mairie, 7, à Choisy-le-Roi (Seine). COGNIAUX (ALFRED), professeur de sciences naturelles à l'École normale de l'État, avenue Hanlet, 2, à Verviers (Belgique). COHN (FERDINAND), professeur de botanique et directeur du laboratoire de physiologie végétale à l'Université, 26, Schweidnitz. panpan, à Breslau (Prusse). COINCY (DE), au château de Courtoiseau, par Triguéres (Loiret). COLOMB (G.), docteur ès sciences, rue Claude-Bernard, 33, à Paris. COLVIN (Rév. Rogert-F.), Church-Hill, Morning-Side, Édimbourg (Écosse). COMAR (FERDINAND), rue de Rennes, 82, à Paris. : CONORT (M'*), boulevard Saint-Germain, 250, à Paris. CONSTANT (ALEXANDRE), villa Niobé, à Golfe-Juan, commune de Vallauris (Alpes-Maritimes). CONTEST-LACOUR (Epmonp), à Saint-Barthélemy, Marseille. COPINEAU (CHARLES), juge à Doullens (Somme). CORNU (MaxiwE), professeur-administrateur au Muséum, rue Cuvier, 27, à Paris. COSSON (Ernest), docteur en médecine, membre de l'Institut, rue de La Boétie, 7, à Paris. COSSON (PauL), chez M. le D* Cosson, rue de La Boétie, 7, à Paris. € LISTE DES MEMBRES. 13 COSTANTIN (JULIEN), maitre de conférences à l'École normale supérieure, rue Claude-Bernard, 51, à Paris. COSTE (abbé HiPPOLYTE), vicaire à Montclar, par Coupiac (Aveyron). COURCHET, professeur agrégé à l'École supérieure de pharmacie de Mont- pellier (Hérault). CRÉPIN (FRANÇOIS), directeur du Jardin botanique de l'État, secrétaire de la Société royale de botanique, rue de l'Association, 37, à Bruxelles. CRÉVÉLIER (J. J.), juge d'instruction, à Confolens (Charente). DAGUILLON (Aug.), agrégé des sciences naturelles, professeur au lycée de Vanves, rue Linné, 10, à Paris. DANGEARD (P.-A.), chef des travaux de botanique à la Faculté des sciences, rue des Jardins, à Caen. DAVEAU (JurEs), inspecteur du Jardin botanique de l'École polytechnique, à Lisbonne. DEBEAUX (Opon), pharmacien principal à l'hópital militaire, 10, rue Saint- Lazare prolongée, à Toulouse. DEFLERS (ALBERT), botaniste voyageur, maison Sutherland, au Caire (Egypte). DEGAGNY (CHARLES), propriétaire, à Beauvois, par Villers Saint-Christophe (Aisne). DELACOUR (THÉODORE), quai de la Mégisserie, 4, à Paris. DELAMARE (ERNEST), médecin colonial, à Miquelon (Amérique septentrio- nale). DEMORTIER (HENRi), à Châtres, par la Bachellerie (Dordogne). DERBES, allée de la Compassion, n* 9, à la Blancarde, banlieue de Marseille. DES MÉLOIZES (ALBERT), rue Jacques-Cœur, à Bourges. DESVAUX, agrégé des sciences naturelles, professeur au lyeée, boulevard de la Tour d'Auvergne, 31, à Rennes. DEZANNEAU (docteur ALFRED), professeur à l'École de médecine d'Angers, à Saint-Pierre-Montlimart, par Montrevault (Maine-et-Loire). DOASSANS (ÉMILE), docteur en médecine, à Nay (Basses-Pyrénées). DOLLFUS (ADRIEN), rue Pierre-Charron, 35, à Paris. DOULIOT, préparateur au Muséum, rue de Bréa, 25, à Paris. DOUMET-ADANSON (NaPOLÉON), au château de Baleine, par Villeneuve-sur- Allier (Allier). DOUTEAU (JuLes), licencié és sciences, à Dinchin, par Chantonnay (Vendée). DRAKE DEL CASTILLO, rue de Vigny, 7, à Paris. DREVAULT, jardinier en chef de l'École supérieure de pharmacie, avenue de l'Observatoire, 4, à Paris. DRUDE (OscaR), directeur du Jardin botanique de Dresde (Allemagne). DUBREUIL, inspecteur des foréts, à Mauléon (Basses-Pyrénées). DU COLOMBIER, iuspecteur des lignes télégraphiques, rue des Murlins, 53, à Orléans. DUFFORT (L.), pharmacien, rue Marengo, 40, à Angouléme. DUFOUR (L.), docteur és sciences, rue Lacépède, 20, à Paris. l4 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. * DUHAMEL (HENRY), à Giéres, par Grenoble. DUMÉE (PAUL), pharmacien, vis-à-vis de la cathédrale, à Meaux. DUMONT, professeur au lycée Corneille, rue Martainville, 58, Rouen. DUPUIS (JuLes-Émie), boulevard Saint-Michel, 99, à Paris. DURAND (EUGÈNE), inspecteur des forêts, professeur à l'École d'agriculture, rue d'Obilion, 1, à Montpellier. : DUROUX, major en retraite aux Forges d'Etouars, par Bussières-Badil (Dor- dogne). * DUSSAUD (PrERRE), rue Lafon, 2, à Marseille. ; DUTAILLY (GusrAvE), député, boulevard Saint-Germain, 181, à Paris. * DUTEYEUL (abbé), rue de Valgelé, 4, à Dreux (Eure-et-Loir). DUVAL (Cror.), chef de l'École de botanique au Muséum, rue Poliveau, 2, à Paris. * DUVERGIER DE HAURANNE (E«MANUEL), membre du Conseil général du Cher, à Herry (Cher). > ÉMERY (H.), doyen de la Faculté des sciences, rue de la Préfecture, 64, à Dijon. ESTÈVE (comte PAUL), villa Sainte-Lucie, et 17, rue Servier, à Pau. ESTÈVE (vicomte Henri), à Heudicourt, par Etrépagny (Eure). FARÉ (HENRI), ancien conseiller d'État, ancien directeur général des foréts, rue de Rivoli, 156, à Paris. FAURE (abbé), supérieur du petit séminaire du Rondeau, à Grenoble. FINANCE, pharmacien, boulevard Rochechouart, 5, à Paris. FINOT (PIERRE-ADRIEN), capitaine d'état-major en retraite, rue Saint-Honoré, 277, à Fontainebleau (Seine-et-Marne). FLAHAULT (CHARLES), professeur de botanique à la Faculté des sciences, à Montpellier. FLICHE (PAUL), professeur à l'École forestière, rue Saint-Dizier, 9, à Nancy. FLOT (LÉoN), professeur au lycée Charlemagne, rue de Clairville, 3, à Mont-- morency (Seine-et-Oise). ; FORTIER (M'* MARIE), fabricante d'herbiers artificiels, boulevard Poisson - nière, 20, à Paris. FOUCAUD (Jurien), chef-jardinier botaniste de la marine, au Jardin bota- nique de Rochefort (Charente-Inférieure). ; FOURNEREAU (abbé), professeur à l'Institution des Chartreux, à Lyon. FRANCHET, attaché à l'herbier du Muséum, rue Monge, 111, à Paris. FRANÇOIS, instituteur à Saint-Paul, par Beauvais (Oise). FRANQUEVILLE (comte ALBERT DE), au cháteau de Bisanos, par Pau. FREMINEAU (H.), docteur en médecine et és sciences naturelles, place de la République, 21, à Paris. FUZET (abbé L.), curé de Saint-Constans, par Maurs (Cantal). GADECEAU (ÉMILE), négociant, rue des Hauts-Pavés, 11, à Nantes. * GALAVIELLE (L£oPoLp), rue Aiguillerie, 34, à Montpellier. GALLE (EMILE), industriel, avenue de la Garenne, 2, à Nancy. x LISTE DES MEMBRES. Lo GANDOGER (Micu£L), à Arnas (Rhône). * GARIOD, procureur de la République, à Saint-Étienue. * x * * + GARNIER (l'abbé GUSTAVE), professeur au petit séminaire de Pignelin, par Nevers. GARROUTE (abbé), chez M. le marquis de Saint-Exupéry, à Agen. GAUTIER (Gaston), rue de la Poste, 6, à Narbonne (Aude). GAUTIER (LÉON), publiciste, rue du Pont-de-l'Hérault, 1, à Cette (Hérault). GAY (F.), professeur agrégé à l'École supérieure de pharmacie, à Mont- pellier. GENTY (PAUL), rue de Pouilly, 15, à Dijon. GERARD (ALBERT), rue Drouot, 8, à Paris. GÉRARD (CLAUDE), conservateur des hypothèques, à Beaume-les-Dames (Doubs). ; GÉRARD (R.), professeur de botanique à la Faculté des sciences de Lyon. GIBAULT (G£ORGES), rue de Saint-Quentin, 38, à Paris. GILLOT (XAVIER), docteur en médecine, rue du Faubourg-Saint-Andoche, 5, à Autun (Saône-et-Loire). GIORDANO (JosEPH-CAMILLE), professeur de sciences naturelles à l'Institut technique de Naples (Italie). GLAZIOU (A.), directeur des Jardins impériaux, à Rio-de-Janeiro (Brésil). Correspondant : M. É. Baillière, libraire, rue Hautefeuille, 19, à Paris. GODFRIN, chargé de cours à l'École de pharmacie de Nancy. GOMONT (M.-A.), artiste-peintre, rue du Cherche-Midi, 16, à Paris. GONOD D'ARTEMARE (Euc.), rue Pascal, 30, à Clermont-Ferrand. GONSE (E.), pharmacien, rue Duméril, 7, à Amiens. GONTIER, docteur en médecine, rue Saint-Honoré, 364, à Paris. GRAND'EURY, ingénieur, cours Saint-André, 23, à Saint-Étienne. GRANEL (D* MAURICE), professeur agrégé à la Faculté de médecine, rue du Collége, 14, à Montpellier. GRAVIS (AUGUSTE), professeur à l'Université, directeur de l'Institut bota- nique, rue Bassange, 33, à Liége (Belgique). GRÉS (Louis), pharmacien, rue de la Forge, 14, à Noisy-le-Sec (Seine). GRIGNON (EUGÈNE), pharmacien, rue Duphot, 2, à Paris. GRILLET, boulevard de la Madeleine, 17, à Paris. GUÉDON (AbpniEN), ancien avoué, cours Pinteville, 41, à Meaux. GUERMONPREZ, docteur en médecine, rue du Faubourg-de-Tournai, 52, à Fives-Lille (Nord). GUIARD (abbé V.), rue de Bayeux, 26, à Caen. GUIGNARD (Léon), professeur de botanique à l'École supérieure de phar- macie, rue des Feuillantines, 1, à Paris. GUILLAUD (ALEX.), professeur de botanique à la Faculté de médecine, à Bordeaux. GUILLON (ANATOLE), directeur honoraire des Contributions indirectes, rue Montmoreau, 58, à Angouléme. GUILLOTEAUX-BOURON (Joannès), villa Saint-Joseph, petit Juas, prés de Cannes (Alpes-Maritimes). 16 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. * GUINIER (ERNEST), inspecteur des foréts, à Annecy. HARIOT (PauL), pharmacien, attaché au laboratoire de M. Van Tieghem, rue de Buffon, 63, à Paris. * HASSKARL (docteur J. K.), à Cléves (Allemagne). ; HECKEL (ÉpovARD), professeur à la Faculté des sciences et à l'Ecole de médecine, cours Lieutaud, 31, à Marseille. HENNECART (JuLEs), ancien député, rue Neuve-des-Mathurins, 7, à Paris. HENRIQUES (J.-Auc.), professeur à l'Université et directeur du Jardin bota- nique de Coimbre (Portugal). HÉRAIL, maitre de conférences à l'École supérieure de pharmacie, rue Denfert-Rochereau, 36, à Paris. : HÉRIBAUD-JOSEPH (frére), professeur au pensionnat des Fréres des Ecoles chrétiennes de Clermont-Ferrand. Membre honoraire. HERINCQ (F.), conservateur des galeries de botanique au Muséum, rue Cuvier, 57, à Paris. HERVIER (abbé Josepx), Grande-Rue de la Bourse, 31, à Saint-Etienne. * HOVELACQUE (MAURICE), rue des Sablons, 88, à Paris. HOWSE (Tn.), Linnean Society, Burlington House, Piccadilly, London (An- gleterre). * HUE (abbé AuGusTE-MARIE), avenue Montaigne, 43, à Paris. HULLÉ (A.), professeur honoraire d'hydrographie, à Blaye (Gironde). * HUSNOT (Tn.), maire de Cahan, par Athis (Orne). * HY (abbé FÉLIx-CHARLES), professeur à l'Université catholique, rue Loriol- de-Barny, 18, à Angers. IVOLAS (J.), professeur de physique au collége de Millau (Aveyron). IZAMBERT (EUGÈNE), imprimeur, à Louviers (Eure). JATTA (ANTONIO), à Ruvo di Puglia, province de Naples (Italie). JEANPERT (Épouanp), rue Saint-Simon, 9, à Paris. JEHENNE (ADRIEN), pharmacien, rue des Quatre-Vents, 16, à Paris. JOHANNSEN (W.), assistant au laboratoire de Carlsberg, prés Copenhague. JOLEAUD (A.), adjoint à l'intendance militaire, à Chàlons-sur-Marne. JORDAN (Aexis), rue de l'Arbre-Sec, 40, à Lyon. JOUSSET (EUGÈNE), pharmacien, rue Lafayette, 1, à Rochefort-sur-Mer (Charente-Inférieure). JULLIEN-CROSNIER, conservateur du Musée, rue d’Illiers, 54, à Orléans. JUMELLE (HENRI), licencié és sciences naturelles, rue Gay-Lussac, 29, à Paris. KERVILLE (HENRI GADEAU DE), rue Dupont, 7, à Rouen. KLINCKSIECK (PAUL), libraire, rue de Sévres, 15, à Paris. * KRALIK (Louis), à Tresserve, par Aix-les-Bains (Savoie). * LABOURDETTE, propriétaire, à Quatre- Mares-Sotteville, par Rouen. * LACROIX (FRANCISQUE), pharmacien, à Mâcon. LISTE DES MEMBRES. 17 LAFFITTE (abbé CHARLES), au grand séminaire de Tarbes. LAMIC (J.), professeur de botanique à l'École de médecine de Toulouse. LANDRY (P.), pharmacien, à Dax (Landes). LANGE (JonaNN), professeur de botanique à l'École royale supérieure d'agri- culture et d'horticulture, à Copenhague. LANNES, capitaine des Douanes, à Briancon (Hautes-Alpes). LARCHER (Oscar), docteur en médecine, rue de Passy, 97, à Paris. LAVAU (G. DE), au cháteau de Moncé, par Pézou (Loir-et-Cher). LAYENS (G. DE), rue Oudinot, 23, à Paris. LEBLOIS (M!'* AMÉLIE), licenciée és sciences natur., répétitrice de botanique à l'École normale supérieure des jeunes filles de Sévres (Seine-et-Oise). LE BRETON (ANpnÉ), boulevard Cauchoise, 43, à Rouen. LECHEVALIER (JacoQuEs), libraire, rue Racine, 23, à Paris. LECLERC (AvGUSTE), directeur du laboratoire de chimie végétale de la Compagnie générale des voitures, rue du Ruisseau, 91, à Paris. * LECLERC DU SABLON, docteur és sciences, aide-naturaliste au Muséum, rue Vauquelin, 1, à Paris. LECŒUR, pharmacien, à Vimoutiers (Orne). LECOMTE, professeur agrégé des sciences naturelles au lycée Saint-Louis, rue de l'Estrapade, 15, à Paris. LE DIEN (Émile), ancien avocat à la Cour de cassation, boulevard Malesherbes, 140, à Paris. LEFEBVRE (V.), boulevard de l'Ouest, 73, au Raincy, par Villemonble (Seine). LE GRAND (ANTOINE), agent voyer en chef du Cher, rue Coursarlon, 28, à Bourges. LEGRELLE (A.), docteur és lettres, rue Neuve, 11, à Versailles. LEGUAY (baron Léon), au château de la Goujonnaye, par la Membrolle (Maine- et-Loire). LEGUÉ (Léon), propriétaire, rue Beauvais de Saint-Paul, à Mondoubleau (Loir-et-Cher). LEMAIRE, chargé de cours au lycée de Nancy. LEMOINE (Émie), licencié ès sciences naturelles, rue de l'Étang, 32, à Nancy. LEMOINE (Vicron), professeur à l'École de médecine, rue de la Belle-Image, à Reims (Marne). LE MONNIER (GEORGES), professeur à la Faculté des sciences, rue Héré, 23, à Nancy. LE SOURD (EnNEsT), docteur en médecine, directeur de la Gazette des hôpitaux, rue de l'Odéon, 4, à Paris. LETOURNEUX (AnisriDE), rue de l'École, à Saint-Eugène, près d'Alger. LEUTWEIN (Cn.), à Diemerswyl, canton de Berne (Suisse). LHIOREAU (E.), pharmacien, rue du Cháteau-d'Eau, 49, à Paris LHOTHELIER (AIMABLE), licencié és sciences naturelles, professeur au lycée de Vanves, rue de Vaugirard, 373 bis, à Paris. LICOPOLI, directeur adjoint au Jardin botanique de Naples. LIEURY (J.-B.), rue du Petit-Salut, 13, à Rouen. T. XXXV. (SÉANCES) 2 18 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. * LIEUTAUD (Émile), professeur à l'École de médecine, directeur du Jardin des plantes, boulevard des Lices, 19, À Angers. LIGNIER (OcrAvE), professeur de botanique à la Faculté des sciences de Caen. * LOMBARD-DUMAS (ARMAND), à Sommières (Gard). LORET (HENRI), rue de la Merci, 14, à Montpellier. LOUBRIEU (JEAN-GEORGES), docteur en médecine, inspecteur des plantes officinales aux Halles centrales, rue de Rivoli, 50, à Paris. LOUIT (AvcUsTE), pharmacien, à Fumel (Lot-et-Garonne). LUIZET (ManiE-DowtNIQUE), chimiste, rue du Faubourg-Poissonniére, 60, à Paris. MAGNIN (ANTOINE), docteur és sciences, professeur adjoint à la Faculté des sciences de Besancon. MAILLARD (AUGUSTE), docteur en médecine, professeur à l'École de méde- cine, rue du Petit-Potet, 34, à Dijon. * MALINVAUD (ERNEST), secrétaire général de la Société, rue Linné, 8, et au Secrétariat de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. MALVEZIN (JEAN-EUGENE), attaché à la Cie du chemin de fer d'Orléans, route de Tulle, enclos du Bel-Air, à Aurillac. MANGIN (Louts), docteur és sciences, professeur agrégé d'histoire naturelle au lycée Louis le Grand, rue de la Sorbonne, 2, à Paris. MANTIN (GEORGES), quai de Billy, 54, à Paris. * MARÇAIS (abbé), rue Ninau, 19, à Toulouse. MARCHAND (Léon), professeur de botanique cryptogamique à l'École supé- rieure de pharmacie de Paris, à Thiais, par Choisy-le-Roi (Seine). MARES (PAUL), docteur en médecine, à Khodja-Berry, par Mahelma, province d'Alger (Algérie). MARJOLIN, chirurgien des hópitaux, rue Chaptal, 16, à Paris. MARMOTTAN (HENRI), docteur en médecine, rue Desbordes-Valmore, 31, à Passy-Paris. MARTENS (ÉpovARD), professeur à l'Université de Louvain (Belgique). MARTIN (BERNARDIN), docteur en médecine, à Aumessas, par Arre (Gard). MARTIN (EuiLE), président honoraire du Tribunal civil, à Romorantin (Loir- et-Cher). MARTIN (GABRIEL), avocat, rue de Mailly, 9, à Paris. MARTIN (HENRI), rue de Saint-Quentin, 23, à Paris. MARTIN (JosEPH DE), docteur en médecine, à Narbonne (Aude). MARTIN fils (Louis DE), docteur en médecine, au cháteau de Montrabech, par Lezignan (Aude). MASCLEF (abbé), professeur au petit séminaire, à Arras. MASSON (G.), libraire-éditeur, boulevard Saint-Germain, 120, à Paris. MAUGERET, inspecteur du télégraphe, rue du Cherche-Midi, 102, à Paris. MAUGIN (GUSTAYE), rue du Pont-des-P'ierres, 22, à Douai (Nord). MAUPASSANT (H. DE), villa Hervé de Maupassant, à Juan-les-Pins, par Antibes (Alpes-Maritimes). MAUPON (D^), médecin-major en retraite, quai Duquesne, 4, à Nantes. * LISTE DES MEMBRES. 19 MAURY, préparateur à l'École des hautes études, rue Censier, 53, à Paris. MAW (GEORGE), membre de la Société géologique de Londres, Benthall Kenley, Surrey (Angleterre). MÈGE (abbé JAcQUES), curé de Villeneuve, par Blaye (Gironde). MÉNIER (Cn.), professeur à l'École des sciences et lettres, place Graslin, 1, à Nantes. MER (ÉwiLE), attaché à la station de recherches de l'École forestière, rue Israél-Silvestre, 19, à Nancy; et à Longemer, par Gérardmer (Vosges). MICHEL (AUGUSTE), à Carriéres-sous-Bois, par Maisons-Laffitte (Seine-et- Oise). MICHELI (Marc), propriétaire, au Crest-Jussy, près de Genève. MIÉGEVILLE (abbé), à Notre-Dame de Garaison, par Castelnau-Magnoac (Hautes-Pyrénées). MONOD (ArrnED), conseiller à la Cour de cassation, rue Jacques Dulud, 39, à Neuilly-sur-Seine (Seine). MORDAGNE (JEHAN), pharmacien, à Castelnaudary (Aude). MOREIGNE (HENRI), pharmacien, boulevard de Vaugirard, 86, à Paris. MORIÈRE (J.), doyen honoraire de la Faculté des sciences, rue de Bayeux, 51, à Caen. MOROT (Louis), docteur ès sciences naturelles, directeur du Journal de botanique, rue Tournefort, 28, à Paris. MOTELAY (LÉONCE), cours de Gourgues, 8, à Bordeaux. MOTELAY (PAUL), cours de Gourgues, 8, à Bordeaux. MOUGENC DE SAINT-AVID, docteur en médecine, licencié és sciences, pré- parateur de micrographie à l'École supérieure de pharmacie, avenue de l'Observatoire, 4, à Paris; et à Parmain l'He-Adam (Seine-et-Oise). MOUGEOT (ANTOINE), docteur en médecine, à Bruyères (Vosges). MOUILLEFARINE (EpM0N»), avoué, rue Sainte-Anne, 46, à Paris. MUE (HENRI), rédacteur au ministère des finances (Contributions indirectes), rue des Poitevins, 6, à Paris. NANTEUIL (ROGER DE), avenue de Villars, 10, à Paris. NEYRAUT (JEAN), dessinateur aux chemins de fer du Midi, rue des Camps, à Bègles, près Bordeaux. NIEL, propriétaire, rue Herbière, 28, à Rouen. NYLANDER (WILLIAM), passage des Thermopyles, 61, à Paris. Membre hono- raire. OLIVEIRA DAVID (D* ANTONIO J.), Cruz da Era (Bemfica), prés de Lisbonne. OLIVER, pharmacien, à Collioure (Pyrénées-Orientales). OLIVIER (ERNEST), propriétaire, aux Ramillons, par Moulins (Allier). OLIVIER (Lours), docteur és sciences, rue Gay-Lussac, 56, à Paris.: OZANON (CHARLES), à Saint-Emiland, par Couches-les-Mines (Saóne-et- Loire). PAILLOT (JusTiN), pharmacien, à Rougemont (Doubs). PARIS (général E.-G.), commandant la 38° brigade d'infanterie, à Renmes. 20 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. PARISOT (JEAN-FRANÇOIS), capitaine en retraite, rue d'Alayrae, 57, à Fon- tenay-sous-Bois (Seine). * PASCAUD (EpGar), juge au tribunal de 1'* instance, rue Porte-Jaune, 5, à Bourges. PATOUILLARD, pharmacien, rue du Parc, à Fontenay-sous-Bois (Seine). PAUCHON (D: ALBERT), professeur à la Faculté des sciences et à l'École de médecine, rue Thiers, 20, à Marseille. PAYOT (VENANCE), uaturaliste, à Chamonix (Haute-Savoie). PÉCHOUTRE (FERDINAND), agrégé des sciences naturelles, professeur au lycée de Dijon. PELLAT (AD.), ancien vice-président du Conseil de préfecture de l'Isère, propriétaire à Fontaine, par Grenoble. PELLETIER, avocat àla Cour d'appel de Paris, à Madon, par Blois. * PELTEREAU (ERNEST), notaire, à Vendóme (Loir-et- Cher). PÉNICAUD (GEonGES), rue Taitbout, 27, à Paris. PÉPIN (J.), chef du laboratoire des graines au Muséum, rue de Sévres, 11, à Paris. PIERRE, directeur du Jardin botanique de Saigon (Cochinchine), en mission, avenue de Gravelle, 67, à Charenton (Seine). PIERSON, propriétaire, à Tournan (Seine-et-Marne). PIQUOT (ALPHONSE), propriétaire, place de l'Église, à Vimoutiers (Orne). PLANCHON (J.-ÉMILE), correspondant de l'Institut, professeur à la Faculté de médecine et directeur du Jardin des plantes, à Montpellier. PLANCHON (Gustave), directeur de l'École supérieure de pharmacie, boule- vard Saint-Michel, 139, à Paris. POIRAULT (GEORGES), licencié és sciences, rue des Trois-Piliers, 36,à Poitiers. POISSON (JuLes), aide-naturaliste au Muséum, rue de Buffon, 63, à Paris. POLI (HENRI DE), avenue Carnot, 21, à Paris. POMEL, ancien sénateur, directeur de l'Institut scientifique, Tournant Ro- vigo, 4, à Alger. PONS (abbé AL.), aumónier des Hospices réunis, à Grasse (Alpes-Maritimes). PONS (abbé CAMILLE), professeur au petit séminaire de Narbonne (Aude). PORTES (Lup.), pharmacien en chef de l'hópital de Lourcine, à Paris. POSADA-ARANGO (Anpres), docteur en médecine, professeur de botanique à l'Université de Medellin (États-Unis de Colombie). PRAY (FéLuix), chimiste, boulevard Saint-Germain, 110, à Paris. PRILLIEUX (ÉpovanD), inspecteur général de l'enseignement agricole, rue Cambacérés, 14, à Paris. PUIVERT (marquis DE), rue Ninau, 19, à Toulouse. Se i m docteur en médecine, officier d'académie, à Hérimoncourt oubs). QUINQUAUD (EUGÈNE), médecin des hôpitaux et professeur agrégé à la Faculté de médecine, rue de l'Odéon, 5, à Paris. RAMOND (A.), administrateur des Douanes en retraite, trésorier de la Société, rue du Cardinal-Lemoine, 1, à Paris, LISTE DES MEMBRES. 21 RATTEL (D*), médecin adjoint à l'Institut des sourds et muets, rue Mont- martre, 149, à Paris. RAUWENHOFF (N. W. P.), professeur à l'Université, directeur du Jardin botanique, à Utrecht (Pays-Bas). RAVAIN (abbé J.-R.), professeur à l'Université catholique, rue Bernier, 14, à Angers. REBOUD (V.), méd.-major en retraite, correspondant de l'Institut, à Saint- Marcellin (Isére). RÉCHIN (abbé), professeur au collége de Mamers (Sarthe). REMY (JuLES), à Louvercy, par Chálons-sur-Marne. RENARD (H.), pharmacien, place Saint-Étienne, 20, à Sens (Yonne). RIBEIRO DE MENDONÇA (F.), docteur en médecine, à l'hópital de Santa Casa da Misericordia, à Rio-de-Janeiro (Brésil). RICHON (CHARLES), docteur en médecine, à Saint-Amand-sur-Fion (Marne). ROBERT (Dr J.), médeein-major au 50° d'infanterie, à Périgueux (Dordogne). ROCHÉ (GEORGES), licencié és sciences naturelles, rue de l'Abbé-Grégoire, 41, à Paris. ROCHEBRUNE (ALPH. DE), rue Monge, 89, à Paris. RODIER, agrégé des sciences naturelles, maitre de conférences à la Faculté des sciences, rue David-Johnston, 44, à Bordeaux. RODRIGUEZ (Juan), rue Isabel 2a, 46, à Mahon, ile de Minorque (Espagne). ROLLAND (LÉON), rue de Maubeuge, 102, à Paris. ROUY (GEORGES), secrétaire du syndicat de la presse parisienne, rue Mo- zart, 66, à Paris. ROYET (Evc.), docteur en médecine, à Saint-Benoit-du-Sault (Indre). ROZE (ERNEST), chef de bureau au Ministère des Finances, rue Claude-Ber- nard, 72, à Paris. SACCARDO (P.-A.), professeur de botanique à l'Université de Padoue (Italie). SAGOT (PAUL), doct. en médecine, boulevard Gambetta, 15, à Melun (Seine- et-Marne). SAHUT (PAUL), avenue du Pont-Juvénal, 10, à Montpellier. SAINT-LAGER, docteur en médecine, boulevard Gambetta, 8, à Lyon. SAINT-MARTIN (Cu. DE), boulevard Montparnasse, 89, à Paris. SALATHÉ, docteur en médecine, ancien préparateur à la Faculté de médecine de Strasbourg, rue Michel-Ange, 27, à Auteuil-Paris. SAPORTA (marquis GASTON DE), correspondant de l’Institut, à Aix en Provence (Bouches-du-Rhône). SARGNON, rue Vaubecour, 15, à Lyon. SARRAZIN (FRÉDÉRIC), capitaine en retraite, rue Saint-Peravi, 1, à Senlis (Oise). SAUVAGEAU (CAMILLE), professeur au lycée de Bordeaux, rue Sainte-Cathe- rine, 282, à Bordeaux. SAUVAIGO (ÉwiLE), docteur en médecine, rue Cassini, 28, à Nice. SAUZE (abbé), curé de Marcieu, par la Motte-Saint-Martin (Isère). 22 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. * * * + SAVATIER (Lupovic), médecin en chef de la marine en retraite, à Saint- Georges, ile d'Oléron (Charente-Inférieure). SCHMITT (CHARLES-MARIE-JEAN-BAPTISTE), inspecteur de la pharmacie militaire, rue Jouffroy, 95, à Paris. SCHŒNEFELD (M!* MARGUERITE DE), rue Vaneau, 19, à Paris. SEIGNETTE (ADRIEN), professeur agrégé d'histoire naturelle au lycée Fon- tanes, rue Tronchet, 21, à Paris. SÉJOURNÉ (abbé A.), professeur au petit séminaire de Blois. SEYNES (JutEs DE), docteur en médecine, rue de Chanaleilles, 15, à Paris ; et au cháteau de Calviac, prés Lassalle (Gard). SILHOL (JEAN-FÉLIX), instituteur à Saint-Paul-de-Valmale, par Gignac (Hérault). SUIS, vétérinaire, à Beaumont-de-Lomagne (Tarn-et-Garonne). SURINGAR (W. F. R.), prof. de botanique à l'Université de Leyde (Pays-Bas). TARRADE (A.), pharmacien, avenue du Pont-Neuf, 65, à Limoges. TASSEL (RaoUL), négociant, rue de la Barrière, 58, à Elbeuf (Seine-Infér.). TCHIHATCHEF (PIERRE DE), correspondant de l'Institut, place des Zouaves, 1, à Florence (Italie). TEMPÈRE (J.), professeur, rue Saint-Antoine, 168, à Paris. THÉRY, docteur en médecine, à Langon (Gironde). THIERRY (A.-J.), directeur du Jardin botanique, à Saint-Pierre (Martinique). THOREL (CLovis), docteur en médecine, place d'Eylau, 3, à Passy-Paris. THOUVENIN (MAURICE), chargé du cours à l’École supérieure de pharmacie de Nancy. TISSEYRE, professeur à l'École normale d'instituteurs, à Montpellier. TIMBAL-LAGRAVE (Épouarp), rue Romiguiére, 15, à Toulouse. TODARO (commandeur AUGUSTIN), sénateur du royaume, directeur du Jardin botanique, via Cintorinari, 7, à Palerme (Sicile). TOURLET (E.-H.), pharmacien, à Chinon (Indre-et-Loire). TOWNSEND (FaÉpÉnIC) , Honington-Hall, Shipston-on-Stour (Angleterre). TRABUT (docteur Louis), professeur à l'École de médecine, rue Desfon- taines, 7, à l'Agha, à Alger-Mustapha. TRIADOU caper (Jean-François), rue Saint-Christol, à Pézénas (Hérault). TROUILLARD (CHARLES), au château des Coutures, commune de Vivy, prés de Saumur (Maine-et-Loire). VALLOT (ÉMILE), ingénieur civil, avenue d'Antin, 61, à Paris. VALLOT (Josepx), avenue d'Antin, 61, à Paris. VAN TIEGHEM (Px.), membre de l'Institut, professeur-administrateur au Muséum, rue Vauquelin, 22, à Paris. VENDRELY, pharmacien, à Champagney (Haute-Saóne). VENDRYÈS (ALBERT), officier de l'Instruction publique, rue de Vaugirard, 90, à Paris. Membre honoraire. VESQUE (JULIEN), maitre de conférences à la Faculté des sciences, rue des Jardins, 11, à Vineennes (Seine). LISTE DES MEMBRES. 23 VIALA (PIERRE), professeur à l'École nationale d'agriculture de Montpellier. VIALLANES (ALFRED), professeur à l'École de médecine, à Dijon. * VIAUD-GRAND-MARAIS (AMBROISE), professeur à l'École de médecine, place Saint-Pierre, 4, à Nantes. VIDAL, ancien inspecteur des Contributions directes, rue Ségurane, 2, à Nice. VIDAL (GABRIEL), garde général des foréts, à Axat (Aude). VILMORIN (HENRY LÉVÊQUE DE), boulevard Saint-Germain, 149, à Paris. VILMORIN (MaunICE L. DE), rue de Solférino, 4, à Paris. VINCENT (ÉMILE), ancien pharmacien, rue Montmoreau, 68, à Angoulême. VUILLEMIN (PAUL), docteur en médecine et és sciences, rue des Ponts, 9, à Nancy. © * WALKER (ARTHUR), doct. en médecine, Chiselhurst, Putney Common. S. W. Prés de Londres. WASSERZUG (ÉTIENNE-BRONISLAW), attaché au laboratoire de M. Pasteur, rue d'Ulm, 45, à Paris. WEBER (M"* A.), née Van Bosse, Sarphaticade, 18, à Amsterdam. WELTER (HuBznT), libraire, rue Bonaparte, 59, à Paris. WIGNIER (CHARLES), propr'*, rue de la Tannerie, 22, à Abbeville (Somme). * WOLF (FERDINAND OrTO), professeur, à Sion (Valais), Suisse. ZEILLER (RENÉ), ingénieur en chef des Mines, rue du Vieux-Colombier, 8, à Paris. MM. les Membres de la Société sont priés, dans leur intérét, d'informer sans retard le Secrétariat de leurs changements d'adresse. Les numéros qui viendraient à s'égarer par suite de quelque omission de ce genre ne pourraient étre remplacés. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ RANGÉS PAR PAYS ET EN FRANCE PAR DÉPARTEMENTS. Aisne. Bullemont (de). Degagny. Allier. Doümet-Adanson. Olivier (E.). Alpes (Hautes-). Purle. Lannes. Alpes-Maritimes. Barla. Constant. Guilloteaux-Bouron. Maupassant (de). Pons (abbé Al.). Sauvaigo. Vidal. Ardennes. Cadix. Callay. Aube. Briard. Aude. Baichére. Gautier (G.). Martin (J. de). Martin (L. de). Mordagne. Pons (abbé). Vidal (G.). Aveyron. Coste (abbé). Ivolas. Bouches-du-Rhône. Contest-Lacour. . Derbés. Dussaud. Heckel. Pauchon. Saporta (marquis de). Calvados. Dangeard. Guiard (abbé). Lignier. Morière. Cantal. Carbonnat (de). Fuzet (abbé). Malvezin. Charente. Crévelier. Duffort. Guillon. Vincent. Charente-Inférieure. Brunaud. Foucaud. Jousset. Savatier. Cher. Des Méloizes. Duvergier de Hauranne. Le Grand. : Pascaud. Cóte-d'Or. Arbaumont (d"). Bazot. Emery. Genty. Maillard. Péchoutre. Viallanes. Côtes-du-Nord. Avice. Dordogne. Abzac de La Douze (mar- quis d"). Demortier. Duroux. Robert (D»). ` Doubs. Magnin. Paillot (J.). Quélet. Eure. Estéve (vicomte H.). lzambert. Eure-et-Loir. Duteyeul (abbé). Gard. Lombard-Dumas (A.). Martin (B.). Garonne (Haute-). Baillet. Bourdette. Clos. Debeaux, Lamic. Marçais. Puivert (de). Timbal-Lagrave. Gironde. Amé. Brochon. i Cagnieul. Guillaud. cii ége (abbé). CR (L.. Motelay (P) Neyraut. Rodier. Sauvageau. Théry. Hérault. Arnaud. Barrandon. Boyer. Courchet, Durand. Flahault. Galavielle. Gautier (L.). G Loret. Planchon (J.-E.). Silhol. Sahut (P.). Tisseyre. Triadou. Viala. Ille-et-Vilaine. Desvaux. Indre. Royet (Eug.). Indre-et-Loire. Barnsby. Chastaingt. Tourlet. Isère. Callamand. Duhamel (H.). Faure (abbé). Pellat. Reboud. Sauze (abbé). Landes. Landry. Loir-et-Cher. Lavau (de). Legué. Martin (Em.). Pelletier. Peltereau. Séjourné (abbé). Loire. Gariod. Grand'Eury. Hervier (abbé). Loire-Inférieure. Andouard. Gadeceau. Maup on. Ménier. Viaud-Grand-Marais. Loiret. Coincy (de). Du Colombier. Jullien-Crosnier. LISTE DES MEMBRES. Lot-et-Garonne. Amblard. Arnaud. Garroute (abbé). Louit. Maine-et-Loire. Allard. Dezanneau. Hy (abbé). Leguay. Lieutaud. Ravain (abbé). Trouillard. Marne. Joleaud. Lemoine. Remy. Richon. Meurthe-et-Moselle. Bucquoy. Fliche. Gallé. Godfrin. ° Lemaire. Lemoine. Le Monnier. Thouvenin. Vuillemin. Nièvre. Garnier (abbé). Nord. Boulay (abbé). Guermonprez. Maugin. Oise. Caron (H.). Francois. Sarrazin. Orne. Husnot. Lecœur. Piquot. Pas-de-Calais. Masclef (abbé). Puy-de-Dôme. Alanore. Arbost. Billiet. Gonod d'Artemare. 25 Héribaud (Frère). Pyrénées Basses-). Doassans. Dubreuil. Estève (comte P.). Franqueville (de). Pyrénées (Hautes-). Laffitte (abbé). Miégeville (abbé). Pyrénées-Orientales. Oliver. Rhône. Borel. Boullu (abbé). Cauvet. Fournereau (abbé). Gandoger. Gérard (R.). Jordan. Saint-Lager. Sargnon. Saône (Haute-). Vendrely. Saône-et-Loire. Gillot. Lacroix. Ozanon. Sarthe. Chevallier (abbé L.). Réchin (abbé). Savoie. Kralik. Savoie (Haute-). Chevalier (abbé E.). Guinier. Payot (V.). Seine (1). Bescherelle. Calmeil. Cocardas. Grés. Lefebvre. Marchand. Monod. Parisot. Patouillard. Pierre. Vesque. (1) Les membres résidant à Paris ne sont pas mentionnés sur cette liste. 20 sOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Seine-et-Marne. Dumée. Finot. Guédon. Pierson. Sagot. Seine-et-Oise. Boudier. Flot. Leblois (Mt). Legrelle. Michel. Mougenc de Saint-Avid. Seine-Inférieure. Chauvain. Dumont. Kerville (de). Labourdette. Le Breton. Lieury. Niel. Tassel. Somme. Bertrand Caron (E.). Copineau. Gonse. Wignier. Tarn-et-Garonne. Suis. Vendee. Douteau, Vienne. Poirault. Vienne (Haute-). "Tarrade. Vosges. Mer. Mougeot. Yonne. *enard. Algérie. Jattandier. Clary (Dr). Letourneux. Pomel. Trabut. Tunisie. Blanc. Ile de la Réunion. Bédier. Tonkin. Balansa. Martinique. Thierry. Ile de Miquelon. Delamare. Allemagne. Asher. Behrend. Bolle. Cohn. Drude. Hasskarl. ° Alsace-Lorraine. Barbiche. Buchinger. Autriche. Ambrosi. Belgique. Baguet. Cannart d'Hamale (de). Cogniaux. Crépin. Gravis. Martens. Danemark. Johannsen. Lange. Espagne. Arozarena. Rodriguez. Grande-Bretagne. Babington. Ball. Colvin. Howse. Maw. Townsend. Walker. Italie. Almansi. Caruel. Giordano. Jatta. Licopoli. Saccardo. Tchihatchef (de). Todaro. Pays-Bas. Rauwenhoff. Suringar. Weber (Mme). Portugal. Castello de Paiva. Daveau. Henriques. Oliveira David (d). Suisse. Andrea. Barbey. Burnat. Candolle (de). Leutwein, Micheli, Wolf. Égypte. Deflers. Brésil. S. M. Dom Pedro Il. Glaziou. Ribeiro de Mendonca. Autres États de l'Amérique du Sud. Arechavaleta. Posada-Arango. Siége de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. Membres décédés en 1887. BLANCHE. CASPARY. NOUEL. PÉRARD. Rayé par décision du Conseil d'administration, pour défaut de payement de cotisations arriérées. MATTOSO-SANTOS, directeur du Musée zoologique à l'École Polytechnique de Lisbonne. SOCIETÉ BOTANIQUE DE FRANCE SÉANCE DU 13 JANVIER 1888. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Duchartre, en prenant place au fauteuil, remercie la Société d'avoir bien voulu l'appeler aux fonctions de Président pour la cinquiéme fois. M. Malinvaud, secrétaire général, donne lecture du procés-ver- bal de la séance du 23 décembre 1887, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société qu'elle a perdu deux de ses membres : M. Charles-Isidore Blanche, consul de France en retraite, décédé à Beyrouth (Syrie) le 11 décembre dernier, dans sa soixante-cinquiéme année (1); et M. Nouel, directeur du Musée d'Orléans, décédé le 31 décembre 1887. M. Franchet rappelle que M. Nouel est l'auteur d'intéressantes notices sur la flore du département du Loiret. Il a signalé, le pre- mier, dans une localité peu éloignée des limites de la flore pari- sienne, le Gagea lutea Schult., plante de l'Est ; on lui doit aussi la découverte, dans la rivière du Loiret, du rare Potamogeton Friesii Rupr. (P. (Ederi Mey.), dont on ne connait pas d'autre localité en France. M. le Président, par suite des présentations faites dans la der- niére séance, proclame membres de la Société : (1) M. Blanche était membre de la Société depuis l'année de sa fondation; son admission remontait au 26 juillet 1854. 30 SÉANCE DU 13 JANVIER 1888. MM. Lamic (J.), professeur de botanique à l'École de médecine de Toulouse, présenté par MM. Marcais et Timbal-Lagrave. NEYRAUT (Jean), dessinateur aux chemins de fer du Midi, rue des Camps, à Bégles, par Bordeaux, présenté par MM. Barrandon et Flahault. M. le Président fait aussi connaitre deux nouvelles présentations. Il propose ensuite, au nom du Conseil d'administration, de nommer membre honoraire le Frère Héribaud-Joseph, professeur au pen- sionnat des Fréres de Clermont-Ferrand, en considération des ser- vices qu'il a rendus à la Société dans plusieurs circonstances. M. Henry de Vilmorin appuie cette proposition qui est mise aux voix et adoptée à l'unanimité. Dons faits à la Société : Brousmiche, Apercu général de l'histoire naturelle du Tonkin. Clos, Une lacune dans l'histoire de la sexualité végétale. — Le Jardin des plantes de Toulouse et la botanique locale et py- rénéenne. D" Cosson, Catalogue raisonné de la flore de la Tunisie, feuilles 1 à 4. Fliche, Étude sur le Pin pinier. Fortuné, Les Violariées ; étude spéciale du genre Viola. Cogniaux, Le Flora Brasiliensis de Martius. — Th. Durand, Index generum phanerogamarum : Melastomaceæ et Cucurbitaceæ. : Gueidan, L'indicateur des semis et travaux de jardin pour la Pro- vence. Oliver, On the obliteration of the sieves tubes in Laminariec. Rauwenhoff, Recherches sur le Sphæroplea annulina Ag. Stizenberger, Lichenes insulæ Madera. Saldanha da Gama et A. Cogniaux, Bouquet de Mélastomacées bré- siliennes. Da Rocha Peixoto, O Museu municipal do Porto. Camus, Catalogue des plantes de France, de Suisse et de Belgique (exemplaire relié et interfolié, offert par M. Jacques Lechevalier). Statistique agricole annuelle, 1886 (Don du Ministère de l'Agricul- ture). ` Mémoires de la Société émulation du Doubs, 4886 (Don du Minis- tère de l'Instruction publique). Mémoires de la Société des naturalistes de Kieff, suppl. au t. VIII. Boletim da Sociedade de geographia de Lisboa, 7° série, n* 1 et 2. SÉANCE DU 13 JANVIER 1888. 31 Memorias de la Sociedad cientifica « Antonio Alzate », t. 1, n^ 5 Revista dos cursos praticos e theoricos da faculdade de medicina do Rio de Janeiro, numéro de décembre 1886. Revue du Portugal et de ses colonies, 2 numéros. Le Conseil, dans sa réunion du 6 janvier, a décidé que les com- missions spéciales mentionnées par le Règlement (1) seraient composées, pour l'année 1888, de la manière suivante : 1* Commission de comptabilité : MM. Bornet, E. Cosson et Roze. 2» Commission des archives : MM. Mangin, Marés et A. Ramond. 3° Commission du Bulletin: MM. Bonnier, Bornet, Leclerc du Sablon, Maugeret, de Seynes, J. Vallot et Van Tieghem. 4 Comité consultatif chargé de la détermination des plantes de France et d'Algérie soumises à l'examen de la Société : MM. Bainier, Camus, Cornu, E. Cosson, Franchet, Poisson et Rouy. 9» Commission de la Session extraordinaire et des herborisations de la Société : MM. Camus, A. Chatin, Costantin, Jeanpert, Luizet et houy. M. le Président fait part à la Société d'une réclamation que lui a adressée, dans une lettre trés détaillée et accompagnée de pièces justificatives, M. Hippolyte Puech, ancien instituteur de Tourne- mire (Aveyron), auquel on doit la découverte du Saponaria bellidifolia sur le plateau du Larzac. M. Ivolas ayant attribué précédemment à M. Morand le mérite de la détermination de cette précieuse espéce (2), M. Puech rappelle, en produisant divers témoignages à l'appui de ses souvenirs personnels, que, moins d'un mois aprés avoir trouvé la nouvelle plante, il était parvenu à la nommer exactement. M. le Secrétaire général fait remarquer qu'il n'y a aucune con- testation sur le fait principal, qui est la découverte par M. Puech du Saponaria bellidifolia, dont l'étude ne pouvait offrir aucune difficulté particuliére à l'honorable instituteur de Tournemire ha- bitué depuis longtemps aux déterminations spécifiques. Quelque (1) Voy. art. 19 et suiv. du Règlement. D’après l'article 25, le Président et le Secré- taire général font partie de droit de toutes les commissions. (2) Voyez le Rapport sur l'herborisation faite par la Société à Tournemire le 14 juin, dans le Bulletin, t. XXXIII (1886), compte rendu de la session extraordinaire à Millau, p. LXXX. 32 SÉANCE DU 13 JANVIER 1888. regrettable que puisse être un désaccord limité d’ailleurs aux dé- tails secondaires de faits remontant à plus de quinze ans, l'entière bonne foi des personnes mises en cause ne saurait être suspectée. « La Société, ajoute M. Malinvaud, n’a pas oublié le bienveillant » empressement avec lequel M. Puech voulut bien se mettre à sa dis- » position pour la conduire sur le Larzac dans la matinée du » 14 juin 1886 ; M. Morand s'était joint aussi à l'herborisation, et » nous avons conservé le meilleur souvenir de l'obligeance de nos » guides. » M. Rouy fait à la Société la communication suivante : NOTES SUR LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE par M. G. ROUY (i). III. — Plantes nouvelles pour la flore européenne. Malcomia arenaria DC. ESPAGNE. lvica, sables des plages (Marès). Silene juvenalis Del. GRÈCE. Thessalie : plaine à la base occidentale du mont Pélion, prés de Volo (Heldreich et Holzmann). Linum Munbyanum Doiss. et Reut. EsPaGNE. Prov. de Malaga : env. de Ronda (Barincou). Geranium linearilobum DC. (— G. tuberosum M. B., non L.). Russig. Gouv. de Saratow : Sarepta (Becker). Nepa megalorites Webb. EsPAGNE. Prov. de Cadix : Sierras de Palma, prés Algeciras (Re- verchon). Ononis fœtida Schousb. ESPAGNE. Prov. de Cadix : coteaux au-dessus d' Algeciras (Reverchon). Trigonella orthoceras Kar. et Kir. Russie. Gouv. de Saratow : Sarepta (Becker). Astragalus mauritanicus Coss. et Dur. ESPAGNE. Prov. de Murcie : coteau de Lorca (de Coiney). Vicia brachytropis Kar. et Kir. Russie. Gouv. de Saratow : Sarepta (Becker). (1) Voy. le Bulletin, t. XXXIII, pp. 484, 501. ROUY. — NOTES SUR LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE. 83 Bupleurum foliosum Salzm. ESPAGNE. Prov. de Cadix : sierras de Palma, près Algeciras (Rever- chon). Senecio Decaisnei DC. EsPAGNE. Prov. de Murcie : coteaux près de Lorca (de Coincy). Myosotis maritima Hochst. PonTUGAL : bois humides prés de Villanova de Familicao (Welwitsch). — EsPacNE. Prov. de Cadix : marais d' Algeciras (Reverchon). Echinospermum Vahlianum Lehm. Russie. Gouv. d'Astrakan : steppes d'Astrakan (Becker). Micromeria inodora Denth. EsPAGNE. Majorque : sables prés de Palma (Marès). Satureia inodora Salzm. EsPAGNE. Prov. de Cadix : sierras de Palma, prés Algeciras (Rever- chon). Corispermum i filifolium C. À. Mey. Russie. Gouv. de Saratow : Sarepta (Becker). Euphorbia latifolia C. A. Mey. Russie. Gouv. de Saratow : Sarepta (Becker). Carex mauritanica Boiss. et Reut. ESPAGNE. Prov. de Cadix : bords de la rivière Majaceite, près Olgar (Perez-y-Lara). Leersia hexandra SW. ESPAGNE. Prov. de Cadix : marais d’ Algeciras (Reverchon). Catabrosa humilis Trin. Fund. (— Colpodium bulbosum Trin. Mém. Pétersb.). Russie. Gouv. de Saratow : Sarepta (Becker). IV. — Habitats nouveaux de plantes européennes (1). Ranunculus macrophyllus Desf. Conspectus fl. eur., p. 12. — Sicile (2). Loc. nouv. — EsPAGNE. Prov. de Cadix : sierra de Palma, près Al- geciras (Hegelmaier); Majorque: Soller, Palma, Ataro (Marès), Arta (Willkomm); Minorque : Barranco del Favaret et d Algendar (Rodri- (1) Voy. le Bulletin, t. XXXIII, p. 502. (2) La plante sicilienne est le R. heucherifolius Presl. T. XXXV. (SÉANCES) 3 34 SÉANCE DU 13 JANVIER 1888. guez); Alayor (Gasall.). — Corse (Exsicc. Mabille, n° 202). — SAR- DAIGNE (sec. Ascherson et Freyn). Aquilegia Othonis Orph. Conspectus, p. 19. — Gréce. Loc. now. — Irae. Monts Majella : rochers d'Orfente (H. Groves). Arabis alpina L. Conspectus, p. 34. -— Europe, excepté Grande-Bretagne, Sicile, Gréce, Turquie. Loc. nouv. — Écosse. Mont Cuchullin (H. C. Hart). Thlaspi calaminare Lei. Conspectus, p. 62. — Belgique, Hollande. Loc. nouv. — PRUSSE RHÉNANE : env. de Stolberg (Arbentz). Aethionema ovalifolium Doiss. Conspectus, p. 63. — Espagne mérid.; Grèce, Crète. Loc. nouv. — EsPAGNE. Prov. de Huesca: Boucharo (Bordère); prov. d'Alicante : sierra Mariola (Rouy). — France. Départ. des Hautes-Pyrénées : pic de Crabére (Bordère). Helianthemum leptophyllum Dun. Conspectus, p. 14. — Espagne mérid. Loc. nouv. — Irazie. Envir. de Tarento (Lacaita). Silene Sendtneri Boiss. (— S. Schlosseri Vukot. !). Conspectus, p. 10. — Bosnie; Serbie; Monténégro. Loc. nouv. — AUTRICHE. Croatie : Javorje, à Fuzine (Vukotinovic). Stellaria bulbosa Wulf. Conspectus, p. 111. — Carniole, Croatie, Transylvanie. Loc. nouv. — IrALiEe. Piémont : envir. de Biella (Rostan). Geranium striatum L. Conspectus, p. 137. — Sicile ; Italie méridionale ; Grèce (sec. Sibth. ); Macédoine. Loc. nouv. — Grèce. Thessalie : Mont Pélion (Heldreich et Holz- mann). Erodium Cavanillesii Willk. Hab. — Espagne orientale. Loc. nouv. — Sicile : sables à Balestrate (Lojacono). Rhamnus fallax Boiss, Conspectus, p. 146. — Grèce. Loc. now. — Bosni£. Vallée de la Mijacka près Sarajevo (Beck.). ROUY. — NOTES SUR LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE. 35 Astragalus alopecuroides L. Conspectus, p. 194. — Espagne (?); Dauphiné. Loc. nouv. — IraziE. Piémont : vallée de Cogne, à Crettoz (Cesati, Wolf). Astragalus depressus L. Conspectus, p. 194. — Bétique ; Pyrénées ; Dauphiné; Suisse mérid.; Italie; Dalmatie; Monténégro ; Serbie. Loc. nouv. — HERZÉGOvINE. Mont Prenj (Beck). Coronilla emeroides Doiss. et Sprun. Conspectus, p. 185. — Gréce; Macédoine; Créte; Rhodes: Tauride. Loc. nouv. — AUTRICHE. Istrie : Fiume, Trieste (Heimerl.). Cachrys alpina M. D. Conspectus, p. 314. — Tauride. Loc. nouv. — SERBIE. Rochers calcaires de Vis prés de Nisch (S. Pe- trovic). — Signalé aussi par M. E. Roth en Bulgarie, dansla Dobrudscha. Galium íriflorum Michx. Conspectus, p. 324. — Norvège ; Laponie; Suède sept.; Finlande; Russie centrale. Loc. nouv. — Suisse. Grisons : Tarasp (Wagner). Trichera magnifica Doiss. (— T. robusta Panc.). Conspectus, p. 347. — Macédoine (rare). Loc. nouv.— SERBIE. Souva Planina prés Nisch (S. Petrovic). Trichera lyrophylla Vis. et Panc. Hab. — SerBie. Mont Plesch (S. en Trichera macedonica Boiss. Conspectus, p. 341. — Macédoine occid., Albanie. Loc. nouv. — SERBIE. Entre Pirot et Bela Palanka (S. Petrovic). Scabiosa triniæfolia Friv. Conspectus, p. 343. — Thrace septentr.; Monténégro. Loc. nouv. — SERBIE : coteau de Belava prés Pirot (Pelivanovic). Cineraria Aucheri Nym. (— Senecio Aucheri DC.). Conspectus, p. 251. — Thessalie. Loc. nouv. — SERBIE. Plateau du Souva Planina prés Nisch (S. Pe- trovic) (1). (1) Sur cette méme montagne existe le C. procera Griseb., qui n'est certainement qu'une variété robusta du C. Aucheri, à feuilles plus nettement denticulées, à tige plus épaisse et à corymbe plus fourni. Nous possédons aussi, de cette méme localité, une forme intermédiaire. 36 SÉANCE DU 13 JANVIER 1888. Cineraria campestris Retz. Conspectus, p. 351. — Angleterre; Suède mérid.; Jutland ; Allemagne; | Autriche-Hongrie ; Suisse mérid.; Serbie ; Pologne ; Russie. Loc. nouv. — FRANCE. Départ. du Jura : entre les Rousses et le Noir- mont (Grenier); territoire francais au-dessus du Brassus (Michalet) ; département des Alpes-Maritimes : mont Siruol prés Saint-Martin de Lantosque (Burnat). Heliehrysum frigidum Willd. Conspectus, p. 380. — Corse (« Hab. etiam Sard. sec. Thomas in hb. Schultz bip. nunc Cosson. »). Loc. nouv. — SARDAIGNE. Arrondis. de Tempio : sommet du mont Limbardo (Reverchon). Centaurea dracunculifolia Duf. Conspectus, p. 421. — Valence (Dehesa de Valencia). Plante rare. Loc. nouv. — France. Départ. des Pyrénées-Orientales : sables des environs de Rivesaltes (Guillon) (1). Myosotis alpestris Schmn. Conspectus, p. 519 (Mult. loc. europ.). Loc. nouv. — NouvELLE-ZEMBLE. À Matolschkin-Schar (Sterneck, Kriwoscheja). Stachys plumosa Griseb. Conspectus, p. 919. — Macédoine septentr. Loc. nouv. — SERBIE. Vignes de Vragna (S. Petrovic). Calamintha glandulosa Benth. Conspectus, p. 588. — Corse; Sardaigne. Loc. nouv. — EsPAGNE. Majorque : mont Puig mayor de Torella, au- dessous de la maison de la Neu (Porta et Rigo) (2). Euphorbia Gayi Sal. Conspectus, p. 653. — Corse. Loc. nouveau. — EsPAGNE. Majorque : puig de Masanella, et puig mayor de Torella (Porta et Rigo). (1) Bonne acquisition pour la flore française. — Nous avons trouvé cette intéres- sante plante parmi quelques-unes que M. Guillon a bien voulu soumettre à notre exa- men. La plante de Rivesaltes est identique aux quatre exemplaires que nous avons en herbier et qui ont été récoltés par Léon Dufour lui-méme dans la Dehesa de Valencia. (2) Dans le Catalogue des plantes vasculaires des Baléares (p. 216), M. Marès indique cette espèce également au Puig mayor de Torella, d’après M. Barcelo; mais, suivant ce dernier auteur (Flora Balear, p. 362), la plante qu'il avait prise pour le C. glandulosa est le C. Nepela Hg et Lk; d’où il résulte que la seule localité certaine du C. glandu- losa Benth. à Majorque est celle indiquée par MM. Porta et Rigo (1885). ROUY. — NOTES SUR LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE. 37 Allium stramineum Doiss. et Reut. Conspectus, p. 131. — Sierra de Toledo. Loc. nouv. — EsPAGNE. Prov. de Cadix : sierra del Aljibe et Dehesa del Abanto (Perez-y-Lara); sierras de Palma prés Algeciras (Rever- chon). Juneus tenuis Willd. Conspectus, p. 149. — France occid. (et centrale, G. R.); Belgique ; Hollande; Allemagne; Bohéme. Loc. now. — Écosse : env. de New-Galloway (J. M. Andrew). Heteropogon glaber Pers. Conspectus, p. 186. — France (Roussillon) ; Italie sept. ; Sicile ; Dal- matie. Loc. nouv. — EsPAGNE. Prov. de Valence : rochers de Sagonto (L. Dufour in hb. Rouy); prov. de Castellon : coteaux entre Castellon et Morella (de Coincy). — Existe également en Andalousie (prov. de Malaga ou de Cadix?), d'aprés des exemplaires récoltés par Clemente, en 1803, et que nous possédons, mais sans indication de localité précise. Maillea Urvillei Parlat. (— Phalaris crypsoides d'Urv.). Conspectus, p. 191. — Gréce; ile de Chio. Loc. nouv. — SARDAIGNE. Arrond. de Tempio : sables de la plage à Aréne Major prés Santa Teresa Galura (Reverchon). Melica picta C. Koch. Conspectus, p. 818. — Russie mérid.; Bulgarie ; Serbie ; Banat. Loc. nouv. — AvurRICHE. Bohême: Wonoklas prés Dobrichowitz (P. Hora). Poa attica Doiss. et Heldr. Conspectus, p. 834. — Italie mérid.; Ischia ; Sicile; Gréce; Istrie. Loc. nouv. — EsPAGNE. Prov. de Cadix : Jerez, Grazalema (Perez-y- Lara): Minorque (Rodriguez). — Existe aussi en Dalmatie, suivant M. Willkomm. Aspidium remotum À. Br. (— À. Filix-mas >< spinulosum). Conspectus, Suppl. I, p. 7. — Allemagne : Bade, Prusse rhénane, etc.; Angleterre : Westemor. Loc. nouv. — AUTRICHE. Tyrol septentr. : bois ombragés prés Ratten- berg, entre les parents (Woynar). 38 SÉANCE DU 13 JANVIER 1888. M. l'abbé Hue fait à la Société la communication suivante : LICHENS DE MIQUELON ENVOYÉS AU MUSÉUM par M. le D' DELAMARE et déterminés par M. l'abbé HUE. Notre confrère, M. le D' Bonnet, constate dans la préface de sa Florule des îles de Saint-Pierre et Miquelon, publiée dans le Journal de botanique du 1% août 1887, que la flore de Miquelon, possession française depuis plus de deux siècles, nous est cependant demeurée à peu près inconnue jusqu’à ces dernières années. Si au point de vue phanérogamique les renseignements un peu anciens sont rares, ils font complètement défaut sous le rapport cryptogamique. M. Bonnet, dans la partie bibliogra- phique de son travail, ne peut citer qu’un fascicule d’Algues de Miquelon, publié en 1829 par Bachelot de la Pylaie ; quant aux Mousses et aux Li- chens, on ne trouve sur eux aucun document. Un de nos confrères, M. le D' Delamare, médecin de la marine, qui habite Miquelon depuis plu- sieurs années, a travaillé à combler cette lacune. Il a recueilli, avec un zèle éclairé, de nombreux et beaux échantillons de Lichens, qu'il a envoyés au Muséum de Paris. Ce sont ces Lichens qui font l'objet du présent travail, et à la suite du nom de chaque espéce, j'ai relevé avec grand soin toutes les indications manuscrites fournies par M. Delamare. Aux espéces dontles échantillons sont conservés au Muséum, j'en ai ajouté quelques-unes que m'a obligeamment communiquées M. le D* Viaud- Grand-Marais, de Nantes ; elles proviennent d'ailleurs de la méme source. M. Delamare, dans sa lettre à M. Malinvaud insérée au Bulletin de lan- née derniére (p. 137), annonce la prochaine publication des Mousses et des Lichens de Miquelon. M. le capitaine Renault, d'Aurillac, s'occupe de l'examen des Mousses; quant aux Lichens, M. le D" Arnold, le liché- nologue bien connu de Munich, a donné, dans la Revue mycologique de juillet dernier, une liste de 113 espéces recueillies par M. Delamare. Deux ans auparavant, en mai 1885, la Revue horticole de Marseille avait publié les noms de 41 espéces de Lichens récoltées à Miquelon par M. le comte de Saint-Phalle, commandant des iles, et déterminées par M. le professeur Nylander. Sur ce nombre de 41, 4 espéces ne sont pas men- tionnées sur la liste de M. Arnold et n'ont pas été envoyés au Muséum, et enfin sur les 66 espéces conservées au Muséum, 15 ne sont pas parmi celles qui ont été déterminées par MM. Nylander et Arnold; nous arrivons ainsi à un total de 132 espéces de Lichens connues jusqu'à ce jour pour l'ile Miquelon. Ce nombre est assez considérable, si l'on a égard à la superficie de cette ile, qui n'a qu'un peu plus du tiers du département de la Seine, HUE. — LICHENS DE MIQUELON. 39 Comme le fait remarquer M. l'abbé Dominique dans la charmante intro- duction qu'il place en téte de la nomenclature des insectes de cette ile (Feuille des jeunes Naturalistes, 1* mars 1887), Miquelon est située moins au nord qu'une partie de la France, mais son été est sans chaleur, et par son climat elle appartient à la zone froide. Il ne faut donc pas s'é- tonner de trouver là une bonne partie des espèces arctiques. Cependant, il faut remarquer que certains Lichens, qui sous ce climat « sont chez eux »,comme le dit M. l'abbé Dominique, y fructifient difficilement. Ainsi les Cladina rangiferina et silvatica, qui tapissent de grands espaces dans l'ile, offrent trés rarement des apothécies. En dehors des espéces arctiques, la plupart des autres sont cosmopolites ; une seule appartient aux climats plus tempérés, le Nephromium lusitanicum (Schær.). 1. Sphærophoron coralloides Pers. N° 115, sur la terre, butte d'Abondance. N° 429, sur la terre, quelquefois sur les roches. N° 470, sur la terre parmi les Mousses ; 18 aoüt 1882. Trés commun ; le second échantillon seul est fertile. 2. S. fragile Pers. Sans localité et stérile. 3. Bæomyces iemadophilus Nyl. N° 503, sur la terre et les Mousses ; novembre 1882. — Rare. Sporæ 1-3-septatæ, longit. 0,024-26, crass. 0,005 millim. Gelatina hymenia- lis I cærulescit, dein pro maxima parte decoloratur, thecis vinose rubescen- tibus. À. Stereocaulon coralloides Fr. Roches schisteuses du Calvaire ; 12 aoüt 1882. Thallus bene evolutus numerosaque praebens apothecia. Sporæ fusiformes 3-septatæ, longit. 0,024-26, crass. 0,004 millim. 9. S. denudatum Fk. N° 461, sur des roches granitiques au fond d'un ravin, prés du ruisseau du Renard. Ordinairement on ne trouve ce Lichen à Miquelon que sur des roches schisteuses, où il croit en com- pagnie du S. coralloides ; aoüt 1882.— N^489, sur un amas de pierres occupant le fond d'un ravin couvert d'une trés grande épaisseur de neige en hiver et transformé parfois en ruisseau à la fonte des neiges, environs du ruisseau du Renard; 15 sep- tembre 1882. — N° 491, sans localité. Apothecia satis rara ; sporæ fusiformes 3-5 septatæ, longit. 0,033-38, crass. 0,004 millim. Cephalodia numerosa plus minusve fuscescentia; in his cons- 40 SÉANCE DU 13 JANVIER 1888, piciuntur gonimia virescenti vel lutescenti-glauca, forma ssepius oblonga, lougit. 0,007-9 millim. 6. Cladonia pyxidata Fr. f. simplex Ach. N° T1, montagne du Chapeau, sur les roches ou dans leurs fis- sures; 26 mars 1882. 7. €. ehlorophzea L.; Fik. de C. comm. p. 10; Norrlin, Ezsicc. 404. N* 80, sur les Mousses qui couvrent les branches des Sapins à un pied du sol, versant sud du Chapeau : 9 juin 1882. 8. €. gracilis var. chordalis Flk. N^ 131, sur la terre, peu commun. N° 453, sur la terre, butte d'Abondance; 18 août 1882. N° 468, méme localité, moins commun que les autres Cladonia. — Var. elongata Ach. Sur la terre, parmi les autres Cladonia. Communiqué par M. le D" Viaud-Grand-Marais. — var. macroceras Àch. N° 71, sur la terre, montagne du Calvaire; 15 mai. N° 451, sur la terre, butte d'Abondance ; août 1882, — Assez commun. — — f. abortiva Schær.; Nyl. Synop. I, p. 197. N° 452, sur la terre, butte d'Abondance; août 1882. — Assez commun. Podetia 9-17 cent. alta, in basi et in media parte pallide virescentia, in apice autem infuscata. Quedam sunt ramosa et subulata, sed pleraque. recurva vel hamata. 9. €. verticillata Hoffm. N° 122, sur la terre, au pied des mornes de Mirande; 18 août 1882. — forma phyllophora Flk. (avec le type). N° 466, dans les parties les plus sèches et les plus dénudées des plaines de la terre grasse et de celles entre la terre grasse et les mornes de Mirande. — Commun. 10. €. degenerans Fik. Juin 1882, août 1883. Communiqué par M. le D" Viaud-Grand- Marais. — f. gracilescens Flk. Sans numéro, sur la terre, 18 aoüt 1882. TIE 12. 13. 14. 15. 16. AT. 18. 19. HUE. — LICHENS DE MIQUELON. A €. scabriuscula Del. N 58 et 59, buttes Granjean ; 15 juin 1882 et octobre 1881. C. furcata f. subulata Del. N° 60, butte d'Abondance ; octobre 1881. — f. squamulosa Schær. N° 428, sur la terre ; 18 août 1882. — f. fissa Flk. de C. comm., p. 151. N? 439, sans localité. — Var. corymbosa Nyl. N° 118, sur la terre, buttes Granjean ; 27 juin 1882. — var. racemosa Hoffm. Communiqué par M. le D" Viaud-Grand-Marais. €. pungens Ach. Sans numéro ni localité. €. erispata (Ach.) Nyl. N° 487, dans les plaines autour du ruisseau du Renard ; 15 sep- tembre 1882. — Peu commun. C. squamosa Hoffm. Août 1882. Communiqué par M. le D” Viaud-Grand-Marais. €. cornucopioides Fr. N° 11, sur les roches ou dans leurs fissures, montagne du Cha- peau; 26 mars 1882. €. digitata Hoffm. Mai 1883. Communiqué par M. le D* Viaud-Grand-Marais. €. bacillaris Ach. Sans numéro, roches schisteuses du Calvaire ; 12 aoüt 1882. Cladina rangiferina Hoffm. N° 85, 114, 116, 432, 436, 444, 450, 451, 459, 460, 461, 465, sur la terre, butte d'Abondance. N 444, 447 et 449, plaines du Renard; juin et août 1882. — Trés commun. Raro fertilis; variat podetiis gracilioribus (N° 433, sur la terre, butte d'Abon- dance). — var. gigantea Ach. 42 SÉANCE DU 13 JANVIER 1888. N^ 53, butte d'Abondance; octobre 1881. N° 456, sur la terre dans toutes les plaines tourbeuses ; août 1882. — Stérile. — Var. adusta Del. N° 88, butte d'Abondance; 15 juin 1882. — Stérile. 20. Cladina siivatica Hoffm. N^ 32, 55, 83, 84, 190, 455, 456, 458 et 403, sur la terre, butte d'Abondance. Octobre 1881; juin et août 1883. — N° 117, au Calvaire ; juin 1882. — N° 445, plaines du Renard, août 1882. — Trés commun. Podetia sunt albida vel straminea, levia vel verrucosa, sed semper K+. Distinguenda est forma apicibus podetiorum brevissimis, infuseatis sed rectis. (N° 442, butte d'Abondance et n° 448, plaine du Renard). Fere semper sterilis. — var. alpestris Ach. N° 53, au milieu des Mousses et des Bruyères trés commun partout ; 443, bulte d'Abondance; 443, plaines du Renard; aoüt 1882. — Stérile. — Var. pumila Ach. N° 431, sur la terre, sans localité ; août 1882. 21. €. uncialis Hoffm. N^ 57 et 87, sur la terre, butte d'Abondance ; octobre 1881, 15 juin 1882. — Var. biuneialis Hoffm. — var. obtasata Schær. Sans numéros ni localités; ces deux variétés sont stériles, ainsi que le type. — Var. turgescens Fr. N° 471, sans localité. — Stérile. 22. €. lacunosa Del. N° 54, 421, 430, 435 et 438, sur la terre, butte d’Abondance ; août 1881 et 1882. N° 471, sans localité. Sæpius crescit sterilis, sed in nonnullis numeris, n° 471, etc., bene fructifica- tur. Sporz simplices longit. 0,008-11, crass. 0,004 millim. Gelatina hymenialis I cærulescit et dein vinose fuscescit, thecis intensius coloratis. 23. Usnea dasypoga Ach. N° 68, sur les vieux Pins, au bord du ruisseau de la Carcasse ; 17 mars 1882. — Stérile. HUE. — LICHENS DE MIQUELON. 43 24. U. plicata Fr. 1882 ; communiqué par M. le D" Viaud-Grand-Marais. — Stérile. 25. U. intestiniformis Nyl. Communiqué par le méme. — Stérile. 26. Alcetoria divergens (Ach.) Nyl. N° 440, sur la terre, plaines tourbeuses, près du ruisseau du Renard, aoüt 1882. Medulla K (CaCl) + erythrinosa evadit. Thallus gracilior quam in sequente, minus niger et inferne lutescens. N° 464, sur la terre, butte d'abondance ; août 1882. Planta typica ; ambo steriles Zh © nigrieans (Ach.) Nyl. N° 469, sur la terre, parmi les Mousses, butte d'Abondance; aoüt 1882. — Stérile. 28. A. jubata var. chalybeiformis Ach. N° 68, sur les vieux Sapins, prés ‘du ruisseau de la Carcasse ; 17 mars 1882. Stérile. 20. A. ochroleuca (Ehrh.) Nyl. N° 86, sur la terre, parmi les Sphagnum, butte d'Abondance. — Stérile. — var. cineinnata Fr. N° 121, sur une roche du Chapeau ; 18 août 1882. — Stérile. 30. Ramalina pollinariella Nyl. N° 70, sur les vieux Sapins, au bord du ruisseau de la Carcasse; 17 mars 1882. — Stérile. 31. Cetraria islandica Ach. N° 126, sur la terre, en société des Cladonia ou isolé. N° 472, sur la terre, parmi les Mousses, 18 août 1882. — Stérile. — f. erispa Ach. Sans numéro, sur la terre, émergeant du milieu des Mousses ou des Cladina rangiferina ; 18 août 1882. — Stérile. 32, €. acule-ta Fr. N^ 113 et 426, sur la terre, butte d'Abondance: 18 août 1882. — Parfois fertile. 44 SÉANCE DU 13 JANVIER 1888. — ead. et var. muricata Ach. N° 84, sur la terre et les roches schisteuses, au Calvaire (altitude 112 métres). Le méme Lichen se trouve rarement sur le roc, quand celui-ci est rongé, porphyroide, ou sur le granite. Ainsi on ne le récolte qu'à terre au pied du roc sur la montagne du Chapeau, dont la roche est différente de celle du Calvaire ; 10 juin 1882. — Stériles. 39. Platysma ciliare Nyl. l N° 69, sur les vieux Sapins des bords du ruisseau de la Carcasse ; 17 mai 1882. Apothecia 2-40 millim. lata, fere totam thalli superficiem tegentia. Sporæ globulosæ diam. 0,004-5 millim. Gelatina hymenialis I cærulescens, dein ful- vescens. Est forma ciliis fere omnino deficientibus. 34. P. Pinastri (Scop.) Nyl. N° 72, sur les branches des vieux Sapins des bords du ruisseau de la Carcasse; 47 mai 1882. — Stérile. 35. P. glaucum Ach. Communiqué par M. le D' Viaud-Grand-Marais. — Stérile. — f. fuseum Flot. N° 435, sur la terre, au cap Miquelon ; habite aussi sur les roches ; août 1882. — Stérile. 36. Parmelia centrifuga Ach. N^ 74 et 76, sur les rochers de la montagne du Chapeau ; 24 et 26 mai 1882. Pars supera thalli K flavescit, dum intacta remanet medulla, sed K (CaCl) hæc erythrinosa evadit. Fertilis. 31. P. saxatilis Ach. N° 66, sur les rochers du Calvaire ; 12 mai. N° 79, sur les rochers de la butte aux Truites ; 29 mai 1882. — Fertile. — f. furfuracea L. N° 67, sur les roches granitiques et schisteuses; 17 mai 1882. 38. P. fraadans Nyl. Scand. p. 100; Add. (4) n° 301; Norrl. Ezsicc., n° 25. N° 73, sur les Pins dans le bois de Bellivaux ; 20 mai 1882. Apothecia badio-rufa, latit. 1-4 millim.; sporæ longit. 0,015, crass. 0,009 mil., (1) Addenda ad Lichenographiam europæam celeberrimi Nylander dispos. A. Hue. HUE. — LICHENS DE MIQUELON. 45 episporio crasso. Gelatina hymenialis I cærulescens, dein vinose rubens, the- carum apice intensius tincto. Optime dignoscitur hec Parmelia sporis, sore- diisque in margine et in superficie thalli dispositis et semper sparsis, nec non laciniis subtus rugosis, non lævibus et nitidis ut in P. sazatili. 39. 40. 41. 42. 43. 49. 46. 41. 48. P. Omphalodes Ach. N* 14, roches du Chapeau ; 24 mai 1882. — Stérile. Des échantillons, récoltés le 11 mai de la méme année, sur les rochers de la montagne du Calvaire, ont de belles apothécies ; communiqués par M. le D" Viaud-Grand-Marais. P. fuliginosa (Fr.) Nyl. N° 502, sur les roches, au pied du cap Miquelon, à 100 mètres de la rade ; 23 octobre 1882. — Stérile. P. physodes Ach. N° 61, sur les rochers; mai 1882. — Stérile. Stictina croeata Nyl. 1882, communiqué par M. le D* Viaud-Grand-Marais.— Stérile. Lobaria pulmonacea (Ach.) Nyl. I 42, 62 et 64, sur les Sapins et les Spruces (Abies canaden- sis), prés du lac aux Canards; 26 mars 1882. — Stérile. . Lobarina scrobiculata (Scop.) Nyl. N° 65, sur les Sapins, dans les environs du lac aux Canards; 26 mars 1882. — Fertile. Nephroma arcticum Fr. Juillet 1883. Communiqué par M. le D' Viaud-Grand-Marais. — Fertile. Nephromium lusitanicum (Schær.) Nyl. N° 193, sur les Sapins ; 18 août 1882. Peltidea aphtosa Hoffm. N° 78, au milieu des Mousses, sur la montagne du Chapeau (altit. 112 mètres), prés du sommet ; 26 mai 1882. — Stérile. Peltigera seabrosa Th. Fr. Lich. Arct. p. 45; Norrl. Exsicc., n? 116. N° 419, roches du Calvaire dont l'altitude au sommet est de 16 métres. Pagina supera thalli sub lente scabra apparet, sporæ longit. 0,077, crass. 0,004 millim. 46 SÉANCE DU 13 JANVIER 1888. 49. Physcia parietina Var. polycarpa (Ehrh.) Nyl. N° 72, sur les petits rameaux des Sapins, près du ruisseau de la Carcasse ; 11 mai 1882. — Fertile. 90. P. subobseura Nyl. Scand. p. 368; Add. n° 368; Arnold, Lich. de Miquelon, n° 46, sub Parmelia marina E. Nyl. N? 507, sur une roche prés de la mer, cóté nord-est de la rade, mais hors de l'atteinte des marées ; 24 octobre 1882. Thallus K +; sporz fuscæ, 1-septatæ, longit. 0,014-18, crass. 0,009-10 mil. Spermatia cylindrica, longit. 0,004-45, crass. 0,0008 millim. 51. P. aipolia (Ach.) Nyl. Add. n° 373. N° 63, sur les Spruces (Abies canadensis), dans le bois de Belli- vaux ; 10 mars 1882. 52. Umbilicaria pustulata Hoffm. Sans localité ; communiqué par M. le D' Viaud-Grand-Marais. Non est typus in saxis Galliæ vulgaris, sed forma thallo parum expanso, latit. 5-6 centim. Pagina infera nunquam nigricans, sed semper fuscescens vel sordide cinerascens. Apothecia satis parva (latit. 0,5 vel 4 millim.) facile in parvulis acervis agglomerantur. — var. papulosa Ach.; Nyl. Synop. II, p. 4. N°: 23 et 75, sur les roches du Chapeau ; 26 mai 1882. Thallus paulo major (latit. 7 cent.) quam in præcedente forma, sed utriusque medulla CaCl erythrinosa evadit. Illius Lichenis pagina supera vix est pruinosa versus centrum, infera autem pallide fuscescit vel cinerascit. Epithecium K ru- bro dissolvitur. Hæ ambas Umbilicariæ, vel saltem una aut altera pluries distribute fuerunt sub nomine U. pensylvanica Hoffm. Cl. Arnold, in suis exsiccatis, sub n° 1104 hanc dedit varietatem, et in « Lichens de l'ile Miquelon », hoc servat nomen pensylvanicum ut var. U. pustulatæ. Censeo autem nomen pensylvanicum, ob confusionem vitandam, ibi delendum. Nam adest U. pensylvanica Hoffm. ab U. papulosa Ach. differens jam colore thalli et sporarum mensura. In utraque, h. e. in U. papulosa et in U. pensylvanica, thecæ sunt monosporæ, sed in priore sporz sunt longit. 0,045-101, et crassit. 0,026-51 millim.; in pos- teriore vero, h. e. in U. pensylvanica Hoffm., sporæ magis fuscescentes sunt tantum longit. 0,046-58, crass. 0,021-34 millim., saltem in speciminibus a cl. Lojka in Caucasio lectis. In utraque etiam spermatia arthrosterigmatibus infixa sunt longit. 0,003-4, crass. 0,001 millim. Apud Nylander, loc. cit. p. 5, spore paulo majores indicantur. 99. U. dictyiza Nyl. loc. cit. Sur les rochers, 1886. Communiqué par M. le D* Viaud-Grand-Marais. Hzc Umbilicaria omnino similis est specimini in Herb. Musei parisiensis asser- vato, quoad formam et colorem thalli rugasque inter papulas sitas. Apothecia latit. 0,035 millim. raro dispersa sunt; in glomerulis latit. 2 millim. Sæpius HUE. — LICHENS DE MIQUELON. 47 acervantur. Thecæ monosporæ; spora primum incolor, dein fuscescens vel nigricans, longit. 0,060--73, crass. 0,028-35 millim. Gelatina hymenialis l cæ- rulescens, dein vinose rubens et sporæ ita tinguntur. 94, Gyrophora proboscidea DC. Butte du Chapeau; juillet 1885. — var. duplicans Nyl. Méme localité. Tous deux communiqués par M. le D' Viaud- Grand-Marais. Thallus CaCl +. 99. G. Muehlenbergii ACh, i N~ 23, 75 et 125 ; rochers du Chapeau. Thallus sæpe late expansus et usque ad 12 cent. attingens. Medulla CaCl +, pulchre erythrinosa evadit. Reactio partis corticalis CaCl parum visibilis, K (CaCl) evidens fit. 06. G. hyperborea Hoffm. Rochers du Chapeau ; 16 octobre 1883. Communiqué par M. le D" Viaud-Grand-Marais. Reactio erythrinosa medullæ CaCl fere nulla, K (CaCl) evidens apparet. Aliquando fusco pallescit pagina infera thalli; cf. Nyl. Synop. Il, p. 17. 91. Lecanora scopularis Nyl. Norrl.Ezsicc. n° 380. Sur une roche maritime de la Pointe, hors marée, mais recevant les embruns; 24 juin 1882. Communiqué par M. le D" Viaud- Grand-Marais. Spore placodiomorphæ longit. 0,011-13, crass. 0,0055-60 millim.; paraphyses articulate. 98. L. granulosa Muell.-Arg.; Lamy Cat. de Cauterets, n° 214; Wedd. Amphil. p. 48; Flag. Lich. de la Franche-Comté, n° 174. Rochers maritimes. Communiqué par M. le D" Viaud-Grani- Marais. Non sine dubio hunc inscribo Lichenem, qui nec apotheciis nec spermogoniis gaudet. 99. L. campestris Schær. N° 506 A. — Sur les roches du bord nord-est de la rade; 24 oc- tobre 1882. Le type de cette espèce m'a été communiqué par M. le D" Viaud- Grand-Marais. Sub hoc numero invenitur forma apotheciis et spermogoniis rubricose tinc- tis; pars superior hymenii ita tingitur. Spore sunt eædem ac in typo, longit. 48 SÉANCE DU 13 JANVIER 1888. 0,011-20, crass. 0,007-9 millim.; nec spermatia differunt, sunt enim curvata, longit. 0,013-18, crass. vix 0,001 millim. Gelatina hymenialis I bene cærulescit, cærulescentia persistente, thecis et sporis rubescentibus. 60. Lecanora polytropa (Ehrh.) Nyl. N* 506 C. — Sur les rochers du bord nord-est de la rade; 24 oc- tobre 1886. 61. L. tartarea Ach. N° 504 et 505, sur une roche, prés de la mer en dehors du flot, bord nord-est de la rade; 24 octobre 1882. — Stérile. Thallus K + flavescens, K (CaCl) et etiam CaCl + erythrinosus. — Var. frigida Sm. N* 494, sur les buttes de tourbe séche. Sans numéro, sur les Mousses et les végétaux détruits. — Bien fructifié. — Var. gonatodes Ách. N° 82, sur les Mousses, versant nord-ouest du Calvaire, à l'alti- tude de 60 métres environ. Egalement couvert d'apothécies. In utraque varietate, spore, paulo minores quam in typo, sunt vel subglobu- lose longit. 0,048, crass. 0,038 millim., vel oblongæ longit. 0,031-53, crass. 0,020-39 millim. Gelatina hymenialis I cærulescit, dein vinose rubescit. 62. L. ventosa Ach. N° 76, sur les rochers de la montagne du Chapeau; 26 mai 1882. 63. Pertusaria panyrga Ach. Communiqué par M. le D" Viaud-Grand-Marais. 64. Lecidea rivulosa Ach. Décembre 1885; communiqué par le méme. Apothecia nigra marginata disco rubricoso, si in aqua immergantur. Sporæ cylindrico-oblongæ, longit. 0,009-11, crass. 0,030-45 millim.; sæpe in eadem theca reperiuntur spore diversis formis, aliæ enim sunt oblongæ, aliæ leviter fabaceo-curvule, et aliæ globosæ, diam. 0,005 millim.; cf. Th. Fries, Lich. Scand. p. 450. Epithecium fuscescens, hypothecium incolor, sed strato inferiori fuscescens. Paraphyses crass. 0,002 millim. discrete, sspe ramosæ et apice incrassatæ Gelatina hymenialis I leviter cærulescens, dein vinose rubescens ; thecæ intensius tinguntur et circa earum apicem cærulescentia permanet. 65. L. eupetrsea Nyl. Add. n° 1364. N° 506 B. — Sur les rochers du bord nord-est de la rade; 24 octobre 1882. Thallus K + flavescit, dein ferrugineo tingitur; medulla T. — Spore 3-sep- tatæ et parce murali- divisæ, longit. 0,026-35, crass. 0,012-15, primum incolores, dein leviter nigricantes. H. DE VILMORIN. — CROISEMENTS ENTRE BLÉS DIFFÉRENTS. 49 66. L. geographica (L.) Fr. Sans localité ni date, communiqué par M. le D" Viaud-Grand- Marais. M. Duchartre présente à la Société un Cyclamen de Perse cau- lescent, et donne quelques détails sur cette plante. M. Henry de Vilmorin fait à la Société la communication sui- vante : EXPÉRIENCES DE CROISEMENT ENTRE DES BLÉS DIFFÉRENTS, par M. Henry de VILMORIN. J'ai eu l'honneur, il y a quelques années, d'entretenir la Société des résultats obtenus en croisant entre elles des formes diverses du Blé cultivé (1). Aujourd'hui je lui demande la permission d'appeler son atten- tion sur une nouvelle famille. C'est le produit de la fécondation du Blé de Pologne par la Pétanielle blanche, ou, pour suivre les désignations de groupes généralement adoptées, d'un Blé de Pologne par un Poulard. De ces Blés, au nombre de sept, trois présentent les caractères des Blés : tendres, et quatre se rapprochent plus ou moins des Blés durs. C'est-à- dire que tous sans exception sont sortis des groupes auxquels appartien- nent soit la plante porte-graine, soit la plante porte-pollen. C'est en 1881 qu'a eu lieu la fécondation. Des grains obtenus en petit nombre et avec assez de peine, un seul a végété. Il en est sorti, en 1882, un Blé à épi trés long (pl. I), à épillets distants et allongés, presque com- plétement dépourvu de barbes, quelque chose d'intermédiaire entre les n** 1 et 2, A et B, de la série récoltée cette année. En 1883, les formes se différencient. C'est la régle de la variation désordonnée.qui trouve son application. Quatre formes seulement sont conservées à la récolte de 1883, A, B, C, D. De ces quatre formes, la der- niére n'a pas été conservée jusqu'ici. C'était un Blé de Pologne presque pur, offrant seulement le caractére d'avoir les glumes des fleurs les plus extérieures foliacées, comme lesa toujours le Blé de Pologne, et celles des fleurs du milieu de l'épillet courtes et creusées en nacelle comme dans tous les autres Blés. A la génération suivante ce caractère avait disparu, au moins en apparence, et la forme D, considérée comme ayant fait retour au type, a été laissée de cóté. Assurément il y aurait eu des observations intéressantes à faire en la continuant; mais, dans des expériences du genre (1) Voyez le Bulletin, t. XXVII (1880), pp. 73, 356. T. XXXV. (SÉANCES) 4 50 SÉANCE DU 13 JANVIER 1888. de celles que je relate ici, si l'on suivait toutes les voies qui s'ouvrent à l'observation, on aurait en quelques années non pas seulement des cen- taines, mais des milliers de lots divers à cultiver et à observer chaque année. Pour la clarté des détails que je dois donner sur chacune des sept formes conservées, je désignerai chacune d'elles par un signe qui permet- tra d'en suivre la généalogie, j'appellerai la premiére A, la seconde D, la troisième B!, la quatrième B?, la cinquième Ct, la sixième C’, la sep- tième C*. A (pl. II) est la descendance directe de la plante A choisie en 1883. D'année en année les caractères y sont restés assez stables. Une particularité singulière a subsisté quatre ans dans cette forme, c'était une tendance à produire deux épillets au lieu d'un à certains nœuds du rachis. Il semblait que le développement foliacé qui se manifeste dans les enve- loppes florales du Blé de Pologne n'avait disparu que pour se traduire par une multiplication du nombre des fleurs. Les deux épillets se montraient accolés ou accouplés, l'un plus intérieur, l'autre plus extérieur, à quatre ou cinq des articles de l'épi. En 1887, ce caractère a disparu presque complétement, il ne se trahit plus que par la présence d'une glume sup- plémentaire en dehors d'un des épillets. La forme A est visiblement à classer dans les Blés durs. J'ai dans ma collection un Blé du Liban qui * s’en rapproche d'une façon non douteuse. D, B! et B? proviennent de la forme B de 1883. Le Blé qui leur a servi d'ancétre commun avait lépi trés effilé, les épillets allongés et distants, il présentait une tendance visible à se rapprocher des Blés tendres, — phénoméne vraiment singulier dans la descendance d'un Blé de Pologne et d'un Poulard, si l'on ne veut pas admettre que tous les Blés cultivés ne sont en somme que des modi- fications d'une seule espéce. Cette tendance à devenir Blé tendre m'a paru assez intéressante chez B pour que, parmi des variations assez nombreuses, jaie choisi seulement, en 1884 et en 1885, celle qui s'avancait le plus nettement dans la direction cherchée. En 1886, trois formes, toutes les trois bien caractérisées en tant que Blés tendres, ont été conservées ; elles se sont reproduites plus ou moins fidèlement en 1887. B est un beau Blé tendre que l'on classerait sans hésitation dans la sec- tion de la Richelle de Naples et des Blés de Talavera. Il a la paille trés creuse, droite, l'épi dressé à épillets assez espacés, longs, les balles trés fortement vernissées, le grain blanc, demi-corné, comme beaucoup'des Tougelles et autres Blés tendres du Midi. B' (pl. II) ne diffère de B que par ses épillets plus courts et son grain plus franchement tendre. La couleur en est un peu variable encore ; en 1886, il était rouge pàle. Cette année, B' a rendu autant de plantes à grain blanc qu'à grain rouge. ll est bon de noter en passant que les deux H. DE VILMORIN. — CROISEMENTS ENTRE BLÉS DIFFÉRENTS. 91 parents primordiaux, le Blé de Pologne et la Pétanielle blanche, sont à grain blanc. D* était un Blé tendre barbu, assez analogue à B, à part la présence des barbes. En 1887, sept plantes sur dix ont conservé le caractère d’être barbues. Trois sont devenues imberbes, mais en gardant tous les caractéres de Blés tendres. C, tel qu'il a été choisi en 1883, était un Blé à épi sans barbes, à balles trés vernissées, voisin de B et ressemblant assez exactement à la forme B de 1887. C'est celui dont l'histoire présente les exemples de transforma- tion les plus curieux. En 1884, à cóté d'un Blé presque tendre, sans barbes, à épi effilé, qui reproduit assez exactement la forme choisie, C donne un Blé barbu, à épi compact, à balles fortement colorées de gris foncé, à grain long, mince, corné. En un mot, c'était un Blé dur qui reparaissait subitement dans un lot qui paraissait en voie de donner des Blés franchement tendres. Cette forme vraiment curieuse et qu'on peut dire ambigué entre les Dlés tendres barbus, les Poulards et les Blés durs, s'est immédiatement fixée; en 1885, 1886 et 1887, elle s'est reproduite semblable à elle-méme et telle que vous la voyez aujourd'hui (pl. II). La forme C, qui en 1884 était restée assez semblable à son ascendant immédiat et avec des tendances évidentes à devenir Blé tendre, opère en 1885 une évolution trés marquée. Elle retourne en apparence au Blé dur, au moins par la forme trés pointue de ses balles et la consistance de son grain. La volte-face est si prononcée que je ne conserve pas la lettre C pour désigner des descendants si nettement modifiés de la réserve de 1885, et j'appelle C? et C? les deux Blés que je conserve parmi la descendance de C. Ce sont des Blés à épillets élargis, à balles trés aigués, du reste fort analogues entre eux. C? s'étant montré peu vigoureux et C? présen- tant avec une plus grande force de végétation toutes les formes qui se trouvaient dans C?, celui-ci a été abandonné et deux formes distinctes choisies dans C? en 1886 ont recu les désignations de C? et C* (pl. IT). Cette année, l'une et l'autre se sont reproduites trés fidélement. C? est un Blé dur, roux clair, barbu, qui n'a d'un peu extraordinaire que sa paille presque complètement creuse et sa grande facilité à s'égrener; ce sont là des caractères inusités dans les Blés durs. C5, par sa paille pleine, ses balles pointues, velues, se rapproche tout à fait de certains Blés durs connus, mais il est dépourvu de barbes, ce qui est tout à fait contraire à ce qui se voit d'ordinaire dans les Blés durs. La couleur grise des balles se rapproche de celle que présente la forme Cf, mais elle contraste d'une facon marquée avec la blancheur de l'épi dans le Blé de Pologne et dans la Pétanielle blanche. En somme, la série de Blés que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui 94 SÉANCE DU 13 JANVIER 1888. à la Société confirme les observations faites les années passées à l'occa- sion d'autres croisements. D'abord il en résulte qu'à part la question de difficulté matérielle de l'opération, le Blé de Pologne se préte comme les autres à étre fécondé parle pollen de Blé appartenant à une autre forme, et avec production de grains fertiles. Les variations, comme dans les autres séries précédemment observées, se manifestent surtout nombreuses et étendues à la seconde année qui suit le croisement, mais elles conti- nuent à se produire pendant deux ou trois ans de plus pour quelques- unes des formes issues du croisement. La production de véritables Blés tendres dans la descendance d'un Blé dur et d'un Poulard semble enfin apporter un argument de plus en faveur de l'opinion qui fait des diverses formes du Blé cultivé de simples variations d'une seule et méme espéce. M. Duchartre demande à M. Vilmorin s'il peut présumer quelle est la forme du Blé à l'état sauvage et réellement spontané. M. de Vilmorin pense que c'est un Blé tendre et barbu ; il assimile les races du Blé aux races humaines au point de vue de leur valeur taxonomique. Il insiste sur le fait de la grande variabilité du Blé et de l'Orge, tandis que le Seigle, espéce voisine, est au contraire trés stable. Il considère le Triticum monococcum et le T. sati- vum eomme spécifiquement distincts. Répondant à M. Malinvaud, qui lui demande quelle serait, d'aprés lui, la patrie du Blé sauvage, M. de Vilmorin dit que M. Olivier croit avoir trouvé le Blé spontané en Orient, et qu'un voyageur francais, dont lenom lui échappe, l'aurait aussi rencontré à 100 milles environ du golfe Persique. D'aprés M. Bonnier, ce voyageur francais est peut-étre M. Hous- say, aujourd'hui maitre de conférences à la Faculté des sciences de Lyon, qui a visité la Perse, comme attaché à une mission francaise, et en a rapporté des échantillons de Blé sauvage. M. Franchet a eu l'occasion d'examiner des spécimens de Blé rapportés du centre de l'Asie par divers voyageurs qui les avaient recueillis loin des cultures, mais dans le voisinage de campements ou sur les routes suivies par les caravanes. Ces échantillons de Blé demi-sauvage sont caractérisés constamment par l'appauvrisse- ment de l'épi, barbu seulement dans le milieu, ou plus rarement vers le sommet. SÉANCE DU 13 JANVIER 1888. 53 M. le Secrétaire général donne lecture de la lettre suivante : LETTRE DE M. LOMBARD-DUMAN A M. MALINVAUD. Sommières, 3 janvier 1888. Monsieur le Secrétaire général et cher collégue, Le Bulletin a publié dans son n° 6, Comptes rendus des séances, du tome XXXIV, p. 323, une note de M. Henri Loret que je ne puis laisser passer sans protestation. Il s'agit de l'herbier de Séguier et de la correspondance botanique du savant nimois avec Allioni : « L'herbier de Séguier, dit en substance M. H. Loret dans cette note, était en train de pourrir à Nimes sous un escalier humide lorsqu'il en fut retiré à sa priére pour étre placé dans la bibliothèque, où il est, dit-on, encore très négligé; quant aux lettres de Séguier à Allioni, dont les originaux se trouvaient à Turin, c’est encore d la prière de M. Loret que la bibliothèque de Nimes en reçut une copie superbement reliée par les soins de M. Gras ; mais ce beau volume aurait, dit-on encore, disparu de la bibliothéque de Nimes. » Que les amis dela botanique et de son histoire se rassurent : le pré- cieux volume offert à la ville de Nimes parle bibliothécaire de Turin n'est jamais sorti de notre bibliothèque ; il y est inscrit sous le n° 309 dans le catalogue des manuscrits, ainsi qu'en témoigne la lettre ci-jointe de M. le bibliothécaire de la ville de Nimes. Il eût été facile à M. H. Loret de s'informer auprés de qui de droit avant de lancer une pareille allé- gation. J'en dirai autant pour l'herbier de Séguier : si le manuscrit de M. Gras n'est jamais sorti de notre bibliothéque, l'herbier de Séguier n'y est jamais entré. M. S. Clément, conservateur honoraire du muséum qui s'organise actuellement à Nimes, a tiré cet herbier du local malsain où l'avait vu jadis M. H. Loret, et l'a soigneusement classé à la suile des riches collections minéralogiques léguées en 1784 par le savant auteur des Plante veronenses à sa ville natale. C'est donc à M. S. Clément seul que revient l'honneur de ce pieux sauvetage. Veuillez agréer, etc. La lettre de M. Fr. Paulhan, bibliothécaire de la ville de Nimes, qui accompagnait celle de M. Lombard-Dumas, contient la décla- ration suivante : « Monsieur, j'ai l'honneur de vous informer que la 54 SÉANCE DU 13 JANVIER 1888. » copie des lettres de Séguier à Allioni, faite par M. Gras, se trouve » toujours à la bibliothéque de la ville. Elle forme un volume relié » et enfermé dans un étui et est inscrite sous le n° 309, dans le » catalogue des manuscrits de la bibliothéque de Nimes dressé par » M. Molinier... » M. le Secrétaire général dit, à la suite de cette lecture, qu'on saura gré à M. Lombard-Dumas de sa communication rassurante au sujet de documents aussi précieux pour l'histoire de la bota- nique que les lettres et l'herbier de Séguier. M. Flot fait à la Société la communication suivante : guai io SUR LES TIGES AÉRIENNES DE QUELQUES PLANTES, par M. Léon FLOT. Au cours d'un travail que j'ai entrepris au laboratoire de Botanique de la Sorbonne sous la bienveillante direction de M. le professeur Bonnier, j'ai été amené à comparer les rameaux couchés de certaines plantes à ceux que ces plantes émettent verticalement et j'ai fait quelques obser- vations que je vous demanderai la permission de vous exposer. 1* Ajuga reptans. — Si l'on examine un pied bien développé de cette plante, on peut y voir souvent trois sortes de formations simultanées : 1° une tige verticale, centrale, florifère ; 2° des stolons feuillés plus ou moins nonibreux, qui, aprés s'étre allongés quelque temps, s'enracinent et propagent la plante; 3° des stolons qui, aprés s'être allongés comme les précédents pendant quelques entre-nœuds, se redressent et fleuris- sent dans la méme année. En comparant des sections transversales de ces trois formations, on trouve les différences suivantes : 4° La tige verticale florifère a les carac- téres bien connus de la tige des Labiées, savoir: la section en est rectan- gulaire, avec quatre paquets de collenchyme à ses angles; une écorce très développée, avec endoderme peu distinct; quatre faisceaux libéro- ligneux principaux correspondant aux angles de la tige et, entre ceux-ci, dix petits faisceaux, dont trois sur chacun des grands côtés et deux sur chacun des petits; dans les parties àgées, ces faisceaux sont reliés par une bande libéro-ligneuse, épaisse de 4-6 cellules, sans vaisseaux, et chacun d'eux est doublé d'un péricycle à parois épaisses, non lignifiées. La moelle est fistuleuse. 2» Le stolon jeune a la forme d'un losange ou d'une ellipse plus ou moins allongée, portant aux deux extrémités de son grand axe les paquets de collenchyme trés rapprochés deux par deux. Les faisceaux s'unissent FLOT. — OBSERVATIONS SUR LES TIGES AÉRIENNES. 55 promptementen un arc libéro-ligneux continu dans lequel proéminentseuls les quatre faisceaux principaux. Avec l'àge, la tige s'arrondit davantage, le collenchyme des angles disparait presque complétement, l'endoderme s’accentue, le péricycle présente des éléments de soutien à membrane épaissie, non lignifiée, l'arc libéro-ligneux s'épaissit considérablement et les éléments ligneux y ont des parois plus épaisses que dans le bois de la tige verticale. Il n'y a pas de lacune centrale dans la moelle qui est de dimensions réduites. 3° Le stolon florifére présente à sa base la méme structure que le précédent, mais dés qu'il commence à se redresser pour fleurir, il s'y produit des modifications auxquelles on pouvait s'attendre. Le bois s'amincit, la.tige reprend la forme rectangulaire et les faisceaux la disposition isolée décrite en premier lieu, les paquets de collenchyme s’écartent et vont occuper les quatre angles, et les dimensions de la moelle vont en augmentant. Pour fixer les idées, je donnerai quelques mesures SLE de éva- luées en divisions de monmicromètre oculaire : Tige verticale. Stolon. Stolon florifère. Bois + liber......... 5 14 6 Moelle: -oreen 103 27 52 GCOCE -a de 26 26 29 Linaria spuria. — Cette Linaire présente deux sortes de pousses : une verticale au centre, et, rayonnant autour de celle-ci, un nombre plus ou moins grand de pousses horizontales étalées sur le sol; toutes sont florifères. Une section de la pousse verticale nous présente la forme d’une ellipse, avec un épiderme à cellules convexes, à parois radiales minces, un hypo- derme collenchymateux à 1-2 rangs de cellules; dans le péricycle deux assises de fibres scléreuses à large lumen, entourant un anneau libéro- ligneux continu et une moelle pleine. Les pousses horizontales ont pour section un cercle, les cellules de l'épiderme sont plates, à parois radiales épaisses; elles entourent un hypoderme plus développé que dans le cas précédent, quoique l'écorce soit moins épaisse. L'endoderme y est trés distinct; les fibres du péri- cycle ne forment qu'une assise moins épaisse que dans la pousse verti- cale; mais la différence principale consiste dans la grande épaisseur de l'anneau libéro-ligneux et dans la réduction considérable de la moelle : Pousse verticale. Pousse horizontale. Écorce...... ve 8 4 BOIS 0. 16 25 Nóosllé o oon 30 21 56 SÉANCE DU 13 JANVIER 1888. Vinca minor. — La Pervenche présente aussi deux sortes de tiges : les unes verticales non floriféres, les autres horizontales florifères. La structure générale est à peu prés la méme ; les pousses horizontales sont cependant plus épaisses que les verticales et les canaux sécréteurs ‘y sont plus développés. J'ai trouvé comme dimensions : Pousse verticale. Pousse horizontale. UT T T 1 13 Bois e eee 3 6 Moele. - s 22 29 De ces observations paraissent résulter les faits suivants. L'endoderme devient plus caractérisé dans les tiges horizontales. Les faisceaux libéro-ligneux y confluent de bonne heure en un arc continu où leur individualité disparaît presque complètement. L'épaisseur de cet anneau est toujours plus considérable que la partie eorrespon- dante des tiges verticales. La moelle est moins développée dans les pousses horizontales, et la tige s'y arrondit progressivement ou brusquement. Ces faits présentent un parallélisme frappant avec ceux qu'a décrits M. Costantin. Notre savant confrére enterrait en effet des portions de tiges vivant habituellement à l'air et constatait que dans les tiges ainsi enter- rées, l'écorce augmente tandis que la moelle diminue. Il remarquait de plus, dans certains cas et d'une facon accessoire, que les faisceaux des tiges enterrées ont tendance à s'unir en un arc continu. Tous ces change- ments, il les attribuait à l'influence du milieu, et ses nombreuses expé- riences lui ont donné des résultats toujours concordants. N'est-il pas remarquable, dés lors, que des tiges absolument compa- rables, vivant dans le méme milieu, aient une structure différente suivant l'influence du géotropisme? Ces observations sont encore trop peu nombreuses pour que j'en puisse déduire une loi générale; mais les premiers résultats m'ont paru assez intéressants pour que, tout en me proposant d'étendre cette étude à d'autres plantes végétant dans les mémes conditions, j'aie tenue à com- muniquer à la Société les premières indications qu'elle m'a fournies. M. Daguillon fait à la Société la communication suivante : DAGUILLON. — STRUCTURE DES FEUILLES DE CONIFÈRES, 57 OBSERVATIONS SUR LA STRUCTURE DES FEUILLES DE QUELQUES CONIFÈRES, par M. A. DAGUILLON. On sait que chez beaucoup d'arbres du groupe des Coniféres les feuilles insérées sur la tige principale (feuilles de la flèche) sont assez dissem- blables, par leur forme et leur port, de celles qui s'attachent aux bran- ches latérales. J'ai voulu chercher si ce dimorphisme extérieur ne corres- pondait pas à quelque différence de structure. Cette investigation m'ayant fourni des résultats, je me propose de la généraliser, et je présente aujourd'hui à la Société botanique des observations relatives à quelques types. Pieea excelsa. Dans le Picea excelsa, les feuilles, brièvement pétiolées, sont toutes alternes. Celles de la flèche sont dressées presque verticalement contre l'axe, vers lequel leurs pointes s’incurvent légèrement. Celles des bran- ches latérales, au lieu de s'appliquer contre leurs rameaux, ont une ten- dance trés marquée à s'étaler dans un plan à droite et à gauche; de maniére à acquérir une face supérieure et une face inférieure, dont les différences d'aspect permettront toujours de replacer dans sa position naturelle un rameau détaché de l'arbre. La section transversale d'une feuille de la fléche est à peu prés qua- drangulaire, les faces dorsale et ventrale étant trés sensiblement caré- nées. Sous un épiderme formé d'une seule assise s'étend une couche presque continue d'hypoderme scléreux, prolégeant une masse de tissu conjonctif dont les cellules ont des parois légèrement sinueuses. Le centre de la coupe est occupé par la nervure unique de la feuille; elle est séparée du tissu conjonctif extérieur, qu'on pourrait appeler à bon droit cortical, par une assise fort nette et trés régulièrement circulaire de ceilules plus étroites dans le sens radial que dans le sens tangentiel et portant sur leurs faces de contact les cadres d'épaississement si fréquents dans les endodermes. Au milieu du tissu conjonctif que circonscrit cet endoderme, on remarque un faisceau libéro-ligneux séparé en deux por- tions symétriques par une bande de tissu conjonctif, et au dos duquel est développé un cordon de sclérenchyme à membranes fortement épaissies et lignifiées. A partir de l'endoderme les cellules du mésophylle sont dis- posées en files rayonuant assez réguliérement vers la surfaee de la feuille. Immédiatement au-dessous de l'hypoderme, vers la face inférieure de la feuille, et au voisinage des deux angles latéraux, on remarque deux canaux sécréteurs. La section transversale d'une feuille prise sur une branche latérale, DN SÉANCE DU 13 JANVIER 1888. bien que quadrangulaire également, est beaucoup plus aplatie. La posi- tion des deux canaux sécréteurs et les rapports entre le bois et le liber de la nervure centrale permettent de s'assurer immédiatement que l'apla- tissement s'est produit de droite à gauche, et que la face qui au premier abord paraissait supérieure n'est autre qu'une face latérale. La torsion qu'on observe facilement sur Ja plupart des pétioles pouvait d'ailleurs faire reconnaitre extérieurement cette orientation de la feuille, couchée sur le cóté. Dans cette feuille dont l'épaisseur a été peu modifiée, mais dont la largeur a trés sensiblement diminué, la nervure centrale est devenue beaucoup plus gréle. Fixons les idées par quelques nombres. Dans une feuille de la fléche, le rapport È de l'épaisseur à la largeur de la feuille était à peu près 1» — 1,2. Dans une feuille d'une branche latérale aussi comparable que possible à la précédente (je veux dire une feuille de méme âge prise sur le méme pied), ce rapport était devenu 4$ — 2. Dans le méme système de mesure, le diamètre G de nervure centrale était exprimé par le nombre 3, d’où = 4, pour le premier cas; — par 1, 8, d'où — 6 à peu prés, pour le second cas. L'endoderme, dans la feuille de la fléche, comprenait 22 cellules; il n'en comptait que 16, sensiblement plus petites que les précédentes, dans la feuille latérale. La réduction avait donc porté surtout sur la nervure centrale. La structure méme de cette derniére est d'ailleurs assez notablement modifiée quand on passe d'une feuille de la fléche à une feuille latérale. Dans l'exemple que je viens de citer, le bois comprenait 37 vaisseaux et le sclérenchyme 9 éléments, pour la feuille de la flèche; pour la feuille latérale, on ne trouvait que 30 vaisseaux ligneux et 5 éléments scléreux, les uns et les autres d'un calibre moindre que celui des parties corres- pondantes de la premiére. Le liber et le parenchyme conjonctif de la nervure participaient à cette réduction générale dans le nombre et le volume des éléments. : Dans le parenchyme cortical, il n'y a guére d'autre différence à signa- ler que la diminution du nombre des assises cellulaires suivant le sens de l'aplatissement. Reste l'hypoderme seléreux. Formé sur presque toute son étendue par une assise unique de cellules à parois épaissies et lignifiées, il se double d'une seconde assise vers l'angle inférieur dans la feuille de la fléche, tandis qu'il n'offre pas d'épaississement semblable ‘à l'angle supérieur. Au contraire cet épaississement hypodermique se produit, dans la feuille aplatie, aussi bien vers l'angle supérieur que vers l'angle inférieur, c'est- à-dire sur les deux bords rendus latéraux par la torsion du pétiole. Ce dédoublement de l’hypoderme aux deux extrémités d'un diamètre de la section transversale de la feuille manifeste une sorte de tendance que la DAGUILLON. — STRUCTURE DES FEUILLES DE CONIFÈRES. 59 nouvelle orientation de l'organe lui donnerait à prendre un nouveau plan de symétrie. Je dois ajouter que cette tendance ne se retrouve nullement dans le mésophylle, homogène comme celui des feuilles de la flèche. Quant aux canaux sécréteurs, ils paraissent garder dans les feuilles aplaties à peu prés le méme calibre que dans les feuilles nettement qua- drangulaires. Abies bracteata. Les feuilles sont ici trés différentes d'aspect, suivant qu'elles sont fixées à la fléche ou aux branches latérales : les feuilles de la fléche sont courtes, épaisses, trés aiguës du bout et dressées obliquement; celles des branches latérales, beaucoup plus longues en général, sont larges, aplaties et s'étalent dans un plan de part et d'autre du rameau. Mais il est facile de reconnaitre, méme extérieurement, que cet aplatissement de la feuille se fait dans ce cas, comme chez tous les Abies, dans le sens dorsiventral, la face physiologiquement inférieure l'étant aussi morpho- logiquement. L'aplatissement sera rendu sensible par les données suivantes : dans une feuille de la flèche, j'ai trouvé Ẹ — 0,27 à peu prés; dans une feuille latérale À — 0,17 environ; avec les mêmes notations que pour le Picea excelsa. Au milieu du parenchyme de la feuille, et séparée de lui par un endo- derme à grosses cellules arrondies, beaucoup moins net que dans les Picea, la nervure centrale présente la forme d'un cylindre à section ellip- tique dont le grand axe est transversal. Si l'on passe d'une feuille de la fléche à une feuille d'une branche latérale, cette section s'aplatit davan- lage encore ; le rapport de l'épaisseur à la largeur, pour la nervure, égal à 0,75 dans la première feuille, descend à 0,6 dans la seconde. Dans l'Abies bracteata la principale différence entre les feuilles laté- rales et celles de la fléche consiste donc en un aplatissement du membre entier, qui s'étend à la nervure centrale. L'épiderme qui recouvre extérieurement la feuille est interrompu à la face inférieure, de part et d'autre de la nervure centrale, par de nom- breux stomates rangés en files longitudinales sur deux bandelettes symé- triques. Les bandelettes sont plus larges et les files de stomates plus nombreuses sur les feuilles latérales que sur celles de la fléche. L'épiderme est doublé intérieurement par un hypoderme scléreux, continu sur la partie moyenne de chaque face au niveau de la nervure, discontinu sur le reste de la face supérieure, absent le long des bande- lettes de la face inférieure. Aux angles de la feuille, cet hypoderme est formé, comme partout ailleurs, d'une assise unique; mais landis que, dans les feuilles de la 60 SÉANCE DU 28 JANVIER 1888. flèche, le parenchyme s'étend jusqu'au bord extrême entre les deux lames opposées de cette assise, celles-ci s'affrontent dans les feuilles des branches latérales de maniére à constituer une assise double, qui, sans interposition de parenchyme, prolonge le limbe sur les cótés par deux bandes minces et tranchantes. Le mésophylle, dans le genre Abies, est hétérogène. Dans l'Abies bracteata, le tissu en palissade est beaucoup mieux développé à la fléche que sur les branches latérales; on y remarque deux assises fort nettes, dont une au moins disparait dans les feuilles aplaties. Une derniére différence est à signaler dans l'organisation de l'appareil sécréteur : aux deux canaux symétriquement disposés vers les angles du limbe dans les feuilles de la fléche s'ajoutent, dans les feuilles latérales, deux canaux plus étroits, placés au voisinage immédiat des bandes sclé- reuses signalées plus haut. J'ai décrit quelques-unes des différences que j'ai pu observer entre l'une et l'autre forme de feuilles dans l'Abies bracteata, parce qu'elles m'ont paru plus sensibles que dans d'autres espéces; mais l'étude des Abies pectinata, A. pinsapo, A. cilicica, A. cephalonica, etc., m'a donné des résultats analogues. Taxus baccata. L'If lui-même, chez qui les différences entre les feuilles de la flèche et celles des branches latérales n'apparaissent pas d'une maniére aussi évi- dente, en présente quelques-unes à une observation attentive. Les feuilles attachées à la flèche, sans être sensiblement ni plus ni moins larges que les autres, se font remarquer par une longueur et surtout par une épais- seur plus grandes. J'ai trouvé, par exemple, dans deux feuilles compa- rables, d'une part — 0,27, d'autre part Ë — 0,20. L'épiderme, qui ne porle de stomates que sur les deux bandelettes de la face inférieure, n'offre pas de diflérences notables. Le mésophylle hétérogène comprend un tissu en palissade formé de deux assises trés nettes dans les feuilles de la fléche, beaucoup moins nettes dans les feuilles latérales, ou l'assise profonde passe insensiblement au tissu lacuneux. La nervure centrale, sans étre limitée par un endoderme trés caractérisé, est cependant bor- dée d'une assise de cellules volumineuses, assez réguliérement arron- dies, qu'il est surtout aisé de distinguer vers la face supérieure. Le faisceau libéro-ligneux que circonscrit cet endoderme est bordé latérale- ment par deux bandes d'un tissu de cellules à membranes réticulées, plus nombreuses et plus grandes dans les feuilles de la fléche ; le bois y est aussi formé de vaisseaux plus nombreux. En un mot, la situation des feuilles sur la fléche parait entrainer, dans ce cas, des caractéres histo- logiques du méme ordre que dans les cas précédents. SÉANCE DU 27 JANVIER 1888. 64 Ces quelques faits permettent peut-être de se demander s'il n'existe pas une relation générale entre la situation des feuilles sur la tige ou l'orientation qui en résulte généralement pour elles, et le développement de leurs différents tissus. Je communiquerai à la Société botanique les résultats des études que je compte poursuivre dans ce sens au laboratoire de recherches de la Sorbonne, sous la bienveillante direction de M. le professeur Gaston Bonnier. M. Malinvaud donne lecture d'une lettre de M. Battandier, an - nonçant qu'il a trouvé, parmi des plantes provenant de l'herbier de feu Allard, le Lotus drepanocarpos récolté (sous le nom impropre de L. Allionii Desv.) à Carqueirane, prés Hyéres, et nouveau pour la flore francaise. « Ce Lotus, écrit M. Battandier, est trés nette- » ment caractérisé par ses gousses aplaties semi-circulaires à pla- » centas situés sur le bord convexe, ses graines également compri- » mées, etc. Les échantillons provenant de Carqueirane différent » un peu de ceux de la même espèce récoltés à Bóne (Algérie). Les » gousses sont un peu plus larges, moins longues et moins con- » tournées, mais ces faibles différences constituent à peine une » variété... » SÉANCE DU 27 JANVIER 1888. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 13 janvier, dont la rédaction est adoptée. À propos de la mention faite au procès-verbal d'une leltre de M. Battandier, signalant la découverte du Lotus drepanocarpos dans le Var, M. Luizet annonce que cette espèce, dont il présente des échantillons, a été retrouvée cette année par lui sur la route de la Corniche à Marseille; on doit par conséquent la considérer comme tout à fait acquise à la flore francaise. En réponse à une question de M. Malinvaud, M. Luizet ajoute que ce Lotus lui a paru parfaitement spontané dans sa localité des environs de Marseille. 62 SÉANCE DU 27 JANVIER 1888. M. le Président fait part à la Société de la grande perte que la science vient de faire dans la personne de M. de Bary, dont les tra- vaux considérables, notamment les importants mémoires sur l'or- ganisation des végétaux inférieurs, sont connus de tous les bota- nistes; cet illustre savant est décédé à Strasbourg le 19 janvier. M. le Président fait ensuite connaitre deux présentations nou- velles et, par suite de celles qui ont eu lieu dans la précédente . séance, proclame membres de la Société : MM. Licnier, professeur de botanique à la Faculté des sciences de Caen, présenté par MM. Bertrand et Hovelacque ; Pray (Félix), chimiste, boulevard Saint-Germain, 110, à Paris, présenté par MM. Lechevalier et Malinvaud. Lecture est donnée de lettres de MM. Lamic et frére Héribaud, qui remercient la Société de les avoir admis au nombre de ses membres. M. le Secrétaire général donne lecture de la Note suivante : NOTE SUR LA SITUATION DE LA SOCIÉTÉ AU 1* JANVIER 1888, par M. MALIN VAUMB, secrétaire général. Le Conseil d'administration a décidé, sur la demande de quelques-uns de nos collégues, qu'un rapport sommaire sur la situation de la Société au 1* janvier 1888 vous serait présenté dans cette séance. Nous ferons d'abord observer, pour nous justifier de ne l'avoir pas déjà fait les années précédentes, qu'on peut trouver à cet égard dans le Bulletin tous les ren- seignements désirables; ceux que nous avons à fournir dans cette Note concernent en effet le personnel de la Société, l'état de ses finances et de ses publications. Or les listes générales ou supplémentaires imprimées en téte de chaque volume donnent les indications les plus précises sur les modifications du personnel, le Rapport annuel de M. le trésorier n'est pas moins explicite sur la situation financière, et l’on est toujours à méme, en se reportant aux derniers numéros du Bulletin, de se renseigner exac- tement sur l'état actuel de cette publication. Nous considérons toutefois comme un devoir, suivant le désir si bienveillant qu'on nous a témoigné, de résumer dans un apercu succinct, sauf les détails administratifs qui seraient ici déplacés, l'exposé des affaires de la Société dont le Conseil a pris connaissance dans sa réunion du 6 de ce mois (1). (1) D'après l'article 19 du Règlement, « le Conseil se réunit dans le mois de janvier » pour examiner l'état des affaires de la Société ». MALINVAUD. — NOTE SUR LA SITUATION DE LA SOCIÉTÉ. 63 Personnel. -— La Société comptait au 1* janvier 1888 : 3 Membres perpétuels. 4 — honoraires. 123 — à vie. 309 P ordinaires. Total.... 4932 Au 1° janvier 1887, le nombre des membres était de 418. 94 de nos collégues sont à l'étranger (1), 6 en Algérie et Tunisie, 4 dans les colonies françaises, 140 dans le département de la Seine et 228 dans le reste de la France (2). La Société n'est pas représentée dans 23 départements. Cependant nous sommes persuadé que, là et ailleurs, elle obtiendrait des adhésions nouvelles, si l'on pouvait faire connaitre son existence aux personnes qui s'y intéresseraient, ainsi que le but qu'elle poursuit, les conditions à remplir pour en faire partie et les avan- tages dont on est appelé à jouir en y entrant. Il appartient à chacun de nous, suivant les circonstances et dans le cercle de ses relations, de faire à cet égard un peu de publicité. Il nous sera sans doute rarement donné de présenter dans la méme année 10 membres nouveaux, comme l'a fait M. Flahault en 1887; grâce à l'action aussi efficace que dévouée de notre ami, le nombre de nos collégues dans l'Hérault s'est élevé rapidement de 8 à 18. Hàtons-nous d'ajouter qu'il suffirait que chacun (1) Répartis comme il suit : Italie, 8; Angleterre, 7; Suisse, 7; Allemagne, 6; Bel- gique, 6; Portugal, 4; Pays-Bas, 3; Brésil, 3; Alsace-Loraine, 2; Danemark, 2; Espagne, 2; Amérique du Sud, 2; Autriche, 1; Égypte, 1. (2) Voiei, par progression décroissante, la quotité des membres pour chacun des 62 départements (non compris celui de la Seine), dans lesquels la Société était repré- sentée au 1*' janvier 1888 : Hérault, 18 membres; — Gironde, 11; — Meurthe-et- Moselle, Rhône, 9; — Seine-Inférieure, 8;|[— Alpes-Maritimes, Côte-d'Or, Haute-Garonne, Maine-et-Loire, 7; — Aude, Bouches-du-Rhône, Isère, Loir-et-Cher, 6; — Loire-Infé- rieure, Seine-et-Marne, Seine-et-Oise, Somme, 5; — Charente, Charente-Inférieure, Cher {Dordogne, Lot-et-Garonne, Marne, Puy-de-Dôme, Basses-Pyrénées, 4; — Calvados, Cantal, Doubs, Indre-et-Loire, Loire, Loiret, Nord, Oise, Orne, Saóne-et-Loire, Haute- Savoie, 3; — Aisne, Allier, Hautes-Alpes, Ardennes, Aveyron, Eure, Gard, Hautes-Pyré- nées, Sarthe, Vosges, 2; — Aube, Côtes-du-Nord, Eure-et-Loir, Ille-et-Vilaine, Indre, Landes, Nièvre, Pas-de-Calais, Pyrénées-Orientales, Haute-Saône, Savoie, Tarn-et- Garonne, Vendée, Vienne, Haute-Vienne, Yonne, 1. ll en résulte que la Société ne comptait aucun membre, au 1* janvier 1858, dans : Ain, Basses-Alpes, Ardéche, Ariège, Corrèze, Corse, Creuse, Drôme, Finistère, Gers, Jura, Haute-Loire, Lot, Lozère, Manche, Haute-Marne, Mayenne, Meuse, Morbihan, Deux- Sèvres, Tarn, Var et Vaucluse. On remarquera que, si la Liste des membres de la Société rangés par pays et en France par départements, imprimée en tête du présent volume, ne concorde pas sur tous les points avec les indications précédentes, c’est parce qu'elle a été arrêtée au 1% mars 1888 et qu'il y est tenu compte de quelques changements survenus dans les deux premiers mois de cette année. 64 SÉANCE DU 27 JANVIER 1888. de nous fit entrer un nouveau membre seulement tous les dix ans, pour que le nombre moyen des admissions dans une année füt presque le double de ce qu'il a été jusqu'à ce jour. Il convient de rappeler, aprés avoir formulé sur ce point nos vœux pour l'avenir, que le nombre des sociétaires s'est élevé de 418 à 432 en 1887 ; une augmentation relativement aussi importante dans le cours d'une année n'avait pas été constatée depuis fort longtemps. État des finances. — M. Ramond, notre trésorier, aprés avoir établi, dans son dernier Rapport que l'avoir effectif (1), de la Société, au 1* jan- vier*1887, était de 33326 francs, ajoutait : « C'est le chiffre le plus élevé qu'il ait atteint jusqu'à ce jour. » Nous n’ajouterons rien nous-méme à celte déclaration. État du Bulletin. — Nous nous efforcons de maintenir la distribution du Bulletin rigoureusement mensuelle que nous avons établie en 1885. Cette périodicité réguliére donne à nos confréres des départements et de l'étranger une satisfaction bien légitime en leur permettant de se tenir au courant des travaux de la Société et les dédommage ainsi, autant que possible, de ne pouvoir assisler à nos séances. Le nouvel état de choses exerce aussi à un autre point de vue une heureuse influence; le nombre des établissements scientifiques abonnés à notre Bulletin a presque triplé dans ces derniéres années, et nous avons le regret de ne pouvoir accepter, en raison des limites de notre tirage, les nombreuses propositions d'échange que nous recevons incessamment. En résumé, le nombre des membres s’est accru sensiblement en 1887, le Rapport de M. le trésorier nous a montré un fort excédent des recettes sur les dépenses, et l'accueil que reçoit notre Bulletin dans le monde savant ne peut que nous encourager à continuer d'apporter tous nos soins à la régularité de sa publication. Sans vouloir déprécier le passé qui nous a conduits progressivement à l'état présent, el sans cesser de poursuivre dans l'avenir un progrés indéfini, nous croyons pouvoir certifier, en nous appuyant sur les quel- ques faits mis en lumiére dans cette Note, que l'examen de la situation de la Société, considérée dans son ensemble, n'avait pas encore permis de porter un jugement aussi favorable sur les résultats de l’œuvre scienti- fique et francaise qui est l'objet de notre commune sollicitude et le but des efforts de notre association. M. le Président remercie M. le Secrétaire général de son exposé, (1) Voyez le Bulletin, t. XXXIV (1887), p. 203. L'avoir effectif dont il s'agit ici est le solde restant en caisse tous frais payés et indépendamment de la valeur du mobilier ; on sait que la Société possède aujourd'hui une bibliothèque considérable. GAY. — SUR LES ULOTHRIX AÉRIENS. 65 aussi clair que parfaitement satisfaisant, de la situation de la Société. M. Costantin, secrétaire, donne lecture de la communication suivante : SUR LES ULOTHRIX AËRIENS, par M. Fr. GAY. Le genre Hormidium a été créé par M. Kützing (1) pour des Chloro- phycées filamenteuses croissant sur la terre et les rochers humides, sur les arbres, sur les murs. Plus tard ce savant (2) rangea les espéces qui composaient ce genre parmi les Ulothrix dont elles avaient toutes les apparences. Aujourd'hui les botanistes s’accordent à considérer les Hormidium comme constituant une section du genre Ulothrix; elle comprend toutes les espèces aériennes de ce genre. M. Kützing (3) en décrit dix avec plusieurs variétés. Rabenhorst (4) réduit leur nombre à sept et les classe de la maniére suivante : I. Membrane mince, souvent trés mince : Ulothrix nitens Meneghini, U. flaccida Kützing, U. radicans Kütz. et var. schizogonoides Kütz., U. varia Kütz., U. parietina Kütz., U. crassiuscula Kütz. II. Membrane épaisse : U. crenulata Kütz. et var. corticola Raben- horst et Westendorp. Trois de ces espéces, U. radicans, U. parietina et U. crenulata, ont été étudiées par M. de Wildeman (5) dans leur morphologie externe et leur développement. L'U. flaccida a servi à M. Hansgirg (6) à exposer ses idées sur le polymorphisme des Algues. Les autres espéces n'ont pas fait l'objet de travaux récents. Aucun des auteurs qui se sont jusqu'ici occupés de ces plantes n'a pris soin d'étudier de prés leur structure cellulaire. L'aspect général, la forme extérieure du thalle, son mode de cloisonnement, la dimension . des cellules ont suffi pour assurer la distinction des espéces et pour établir les caractéres du groupe tout entier. Nos recherches sur ce cóté si négligé de la question nous ont fait voir de quelles ressources pré- cieuses les botanistes s'étaient privés en ne lui accordant pas toute l'at- (1) Phycologia germanica, 1845. (2) Species Algarum, 1849. (3) Spec. Alg. p. 349. (4) Flora eur. Alg. IU, p. 367. (5) Bull. de la Soc. roy. de bot. de Belgique, 1886, t. XXV, et Compt. rend. des séances de la Soc. roy. bot. de Belgique, déc. 1887. : (6) Botanisches Centralblatt, 1885, Bd XXII. T. XXIV. (SÉANCES) 5 66 SÉANCE DU 27 JANVIER 1888. tention qu'il mérite. Il est facile de reconnaitre que, sous une apparence assez semblable, se cachent des différences profondes, d'une fixité bien plus grande que les formes changeantes et variables auxquelles on s'est arrêté jusqu'à présent. En méme temps que nous avons utilisé ces diffé- rences de constitution intime pour distinguer nettement ces végétaux entre eux, nous y avons trouvé un moyen précis d’éclaircir certains points de l’histoire de leur développement. On sait que, depuis longtemps, les auteurs ont signalé comme des rapports de parenté les ressemblances qui existent entre les Ulothrix, les Schizogonium et les Prasiola, les Ulothrix et les Pleurococcus. Meyen (1) a, le premier, avancé que les formes végétales qu'il désigne sous les noms de Protococcus viridis Agardh, Priestleya botryoides Mey. et Ulva terrestris Lyngbye, et qui représentent les Pleurococcus vulgaris Meneghini, Ulothrix radicans ou parietina Kütz. et Prasiola crispa Külz., appartiennent à la méme espéce. Unger (2) confirme les observations précédentes au sujet de la transformation du Priestleya botryoides en Ulva terrestris. Ares- choug (3) arrive aux mêmes conclusions. M. Kützing (4) et Hicks (5) reprennent la thése de Meyen et, à la suite de leurs observations, s'y rallient. M. Reinsch (6) décrit plusieurs passages entre les genres Hor- midium, Schizogonium et Prasiola. Enfin M. Lagerstedt (7) tient pour certain « que Hormidium murale (Ulothrix radicans), qui pousse avec le Prasiola crispa et qui se transforme en Prasiola crispa, ne peut être considéré comme une forme indépendante », et qu'il en est de méme pour les Schizogonium. Quelques auteurs ont, il est vrai, nié toute connexion entre ces diverses formes végétales : tels sont M. Agardh (8) et Jessen (9). Mais leur opinion n'a point généralement prévalu. Il faut remarquer que toutes les recherches ont exclusivement porté jusqu'ici sur le Prasiola crispa et Ulothriæ radicans. Nous exposerons dans cette note le résultat de nos observations sur cette derniére espéce, sur les Ulothrix parietina et crenulata, ainsi que sur le Prasiola fur- - furacea. (1) Ueber Priestleysche grüne Materia, etc., in Linnœæa, 1827, t. IL, p. 388. (2) Die Lebensgeschichte der Ulva terrestris, in Nova acta Acad. Cæsar. Leop.-Carol. natur. Cur. t. XVI, 1833, p. 593. (3) Botaniska Notiser, 1840, p. 188. (4) Phycologia generalis, 1843, p. 107. (5) On the diamorphosis of Lyngbya, Schizogonium and Prasiola, etc. Quart Journ. of microsc. Science, 1861, p. 157). (6) Bot. Zeitung, 1867, p. 377. (7) Om Algslüget Prasiola. Upsala, 1869, p. 17. (8) Spec. Alg., t. 11, p. 44. (9) Prasiolg generis Algarum monographia, 1848, p. 19. GAY. — SUR LES ULOTHRIX AÉRIENS. 61 Ulothrix radicans Kützing. Au milieu de thalles de Prasiola furfuracea récoltés aux environs d'Angers sur des schistes humides, nous avons trouvé une Algue fila- menteuse offrant tous les caractères de l’Ulothrix radicans tels qu'ils sont fixés par la diagnose de M. Kützing (1), complétée par les obser- vations de M. de Wildeman (2) sur l'importance du caractére que four- nissent les rhizoides et sur la propriété qu'a cette plante de revêtir l'aspect de Schizogonium (var. schizogonoides Kützing). Son diamètre varie de 1 à 14 p; il est le plus souvent de 8-10 p; ses cellules sont tantôt isodia- métriques, tantót 2-3 fois aussi larges que longues et jamais plus longues que larges. Elle est pourvue cà et là de rhizoides qui sont d'ordinaire continus avec la cellule qui les a formés, ainsi que le fait remarquer M. de Wildeman, mais que nous avons trouvés parfois limités par une cloison au voisinage de leur point d'insertion; ils ne sont jamais divisés en cellules successives comme le filament lui-méme; leur contenu est coloré en vert. La structure cellulaire de cette piante soumise à un examen attentif nous a fourni des données qui jettent un jour nouveau sur ses affinités. Lorsqu'on observe les filaments vivants, au grossissement de 400 dia- métres, on constate quele contenu cellulaire est toujours en entier coloré en vert (3); les leucites chlorophylliens paraissent remplir la cavité cel- lulaire; on ne voit jamais une partie du plasma incolore comme il arrive chez les vrais Ulothrix où le corps chlorophyllien a la forme d'une plaque pariétale n'occupant qu'une partie. de la paroi interne des cellules. Un grossissement de 700 diam. fait apercevoir dans chaque cellule un chloroleucite médian dont les bords sont frangés. Enfin l'emploi de réactifs durcissants et colorants, comme la picronigrosine, permet de reconnaitre que les chloroleucites ont la forme d'étoiles irréguliéres à branches courtes et sont pourvus d'une amylosphére. Cette disposi- tion, qui rappelle celle des leucites de Zygnema, a été signalée par M. Schmitz (4) pour le contenu cellulaire des genres Prasiola et Schi- zogonium. Ce premier trait de ressemblance entre cette derniére forme végétale (1) Spec. Alg. p. 349. (2) Bull. Soc. roy. bot. Belg. 1886, p. 3-6. (3) V'apparence générale de la cellule est celle d'une masse uniformément colorée par la chlorophylle; elle rappelle l'aspect des cellules homogènes des Cyanophycées. C'est d’après cette apparence que M. Nylander a distingué, entre les gonidies vertes et les gonimies bleuâtres, un groupe particulier de gonidies qu'il appelle gonidimies (Flora, 1817, p. 358). (4) Les chromatophores des Algues, trad. francaise in Revue des sciences naturelles Montpellier, 3° série, t. IE, p. 310. 68 SÉANCE DU 27 JANVIER 1888. et l'Ulothriz radicans nous a paru confirmé par l'examen du dévelop- pement. Nous avons constaté que certains filaments simples subissent des cloisonnements longitudinaux qui tantót intéressent une courte série de cellules, tantót donnentlieu à la production d'un filament formé d'une double rangée de cellules collatérales, dont les caractéres reproduisent ceux des Schizogonium. Il arrive aussi, mais rarement, que les cloi- sonnements longitudinaux se multiplient de maniére à constituer des thalles rubanés à plusieurs rangées de cellules collatérales; mais en aucun cas ces rubans ne prennent un accroissement et une forme tels qu'on puisse les comparer aux rubans larges, contournés et gaufrés du Prasiola crispa. Nos observations sur le vivant ont été complétées par l'étude de divers échantillons de l'herbier Thuret, que M. Bornet a mis obligeamment à notre disposition, de l'herbier du Muséum et des Alge exsiccatæ de MM. Wittrock et Nordstedt. Pour faire reprendre, autant qu'il est pos- sible, aux filaments desséchés leur forme et leur structure normales, nous les avons traités pendant vingt-quatre heures par l'eau de Javel; sous l'influence de ce réactif, la membrane se gonfle et les chloroleucites reprennent assez bien leur forme naturelle pour qu'on puisse la recon- naitre, au moins dans une partie des cellules, aprés coloration. Parmi les échantillons que nous avons soumis à ce mode d'examen, les suivants nous ont fourni des données confirmatives de notre thése : 1. Oscillatoria muralis Lyngbye e specim. auth. in herb. Thuret. 2. Oscillatoria muralis var. tenuior e specim. a C. A. Agardh lect. in herb. Mus. par. 3. Lyngbya muralis C. A. Agidh e specim. auth. in herb. Mus. par. 4. Ulothrix radicans e specim. a Brebisson lect. in herb. Thuret. 9. Ulothrix radicans Rabenhorst Algen, n° 811. 6. Ulothrix radicans var. schizogonoides Rabenhorst Algen, n° 875. Ces échantillons nous ont tous offert la structure cellulaire signalée dans la plante vivante. Les n° 2, 4, 5, 6 ne contiennent que PU. radi- cans bien caractérisé par la présence de rhizoides et les dimensions. Dans les n” 2, 4 et 6, les filaments simples sont mêlés de thalles rubanés formés par le cloisonnement longitudinal des cellules d'un filament pri- mitivement simple ainsi que le prouvent certains thalles mixtes. Les n” 2 et 4 contiennent en outre les formes anormales signalées et figurées par M. de Wildeman (1). Les n** 4 et 3, qui sont pourtant des échantillons authentiques provenant de deux des auteurs qui ont contribué à l'établis- sement de l'espéce, contiennent un mélange de formes qui peuvent étre (4) Bull. Soc. roy. bot. Belg. 1886, p. 6, fig. 10. GAY. — SUR LES ULOTHRIX AÉRIENS. 69 rapportées à l'U. zadicans et à VU. parietina; ils sembleraient démon- trer que la plante qui nous occupe n'a été bien distinguée de sa congé- nére que par M. Kützing. Il nous paraît, en conséquence, démontré que PU. radicans ayant méme structure cellulaire et méme mode de développement que les espèces du genre Schizogonium doit être rattaché à ce genre; on ne saurait d'ailleurs le considérer comme représentant la phase filamenteuse de Prasiola crispa qui diffère par l'absence totale de rhizoides, ainsi que nous l'avons constaté sur un échantillon de l'herb. Thuret et sur l'échantillon n° 47 des Algæ exsiccatæ de MM. Wittrock et Nordstedt (1). La synonymie de cette espéce et sa diagnose peuvent étre établies de la manière suivante, en attendant qu'une monographie complète ait défi- nitivement fixé les types spécifiques du genre Schizogonium. SCHIZOGONIUM RADICANS. Oscillatoria muralis Lyngbye, Tentam. 1819, pro parte; e specim. auth. in herb. Thuret! ; — e specim. a C. A. Agardh lect. in herb. Mus. par.! Lyngbya muralis Agardh, Syst. Alg. p. 74, 1824, pro parte; e specim. auth. in herb. Mus. par.! Rhizoclonium murale Kützing, Phycol. gener. p. 261, 1843! Hormidium murale Kützing, Phycol. germ. p. 193, 1845! Ulothrix radicans Kützing, Spec. Alg. p. 349, 1849! quoad prola- tionem. Oscillatoria muralis Lyngbye; — Rabenhorst, Flora Eur. Alg. WI, p. 367, 1868; — Algen, n** 817 et 875! Strato tomentoso, molli, læte viridi. Filis flexuosis intricatis, simplicibus 7-14 u, sepius 8-10 p crassis, e cellulis singulis pluribusve seriatim ordinatis per divi- sionem secundum axim fascias planas duplici- raro pluriseriatas effingentibus ; cellulis diametro subæqualibus vel duplo triplove brevioribus, passim in rhi- zulam unicellularem flavo-viridem lateraliter elongatis. Hab. ad terram nudam, truncos arborum, muros rupesque umbrosos. Ulothrix parietina Kützing. Cette espèce est, d’après les diagnoses de M. Kützing (2) et de Rabenhorst (3), caractérisée par un diamétre plus considérable que chez l'espéce précédente (9-16 p. d’après Rabenhorst) et par l'absence de rhi- zoides. Toutefois M. de Wildeman (4) a signalé la présence de ramus- (1) MM. Wittrock et Nordstedt constatent le passage des filaments simpies aux thalles rubanés par ces mots : « transitus ab Hormidio continens ». (2) Spec. Alg. p. 350. (3) Flora eur. Alg. II, p. 367. (åP Bull. Soc. roy. bot. Belg. 1886, p. 10. 10 SÉANCE DU 27 JANVIER 1888. cules issus ordinairement de la bifurcation du filament primitif et divisés en cellules semblables à celles du filament principal;. ces ramuscules se montreraient surtout sur les individus croissant dans les endroits hu- mides. Mais ce caractére nous parait loin d'étre aussi constant que celui que fournissent les rhizoides chez lU. radicans. D’après nos obser- vations, PU. parietina possède la structure cellulaire de l'espéce précé- dente et peut subir des cloisonnements longitudinaux qui aboutissent dans certains cas à la formation de thalles rubanés que nous avons pu identifier avec ceux du Schizogonium murale Kützing; les formes fila- menteuses de cette dernière espèce sont d’ailleurs signalées dans toutes les diagnoses et nous avons constaté que leurs caractères sont identiques à ceux de lU. parietina. Nous n'avons pas eu à notre disposition des échantillons d'U. parietina provenant de M. Kützing ou déterminés par lui. Ceux que nous avons étudiés sont ceux qui sont distribués sous ce nom ou sous celui d'Hor- midium parietinum dans diverses collections. Ce sont : 1. Ulothrix parietina Wittr. et Nordst. Alg. exsicc. n° 636a. 2. Hormidium parietinum form. prasioleforme Itzigsohn e specim. auth. in herb. Thuret. 3. Hormidium parietinum Rabenhorst Algen, n° 162. 4. Ulothrix parietina Wittr. et Nordst. Alg. exsicc. n° 636 c. 9. Hormidium parietinum et var. delicatulum e specim. ab Al. Braun lect. in herb. Thuret. 6. Schizogonium murale Rabenhorst Algen, n° 2107. 1. Schizogonium murale Rabenhorst Algen, n° 22. 8. Bangia velutina Kützing Alg. aq. dulc. dec. n° 95. Ces échantillons possédent tous la méme structure cellulaire que le Schizogonium radicans. Les n° 1, 2, 3, 4, 5 contiennent l’Ulothrix parietina tel que nous l'avons défini au début. Dans les n* 2 et 5, les filaments à articles simples présentent cà et là des dédoublements qui leur donnent l'aspect des Schizogonium. Nous avons comparé ces formes rubanées ainsi que les filaments simples aux formations analogues qui constituent les n° 6, 7 el 8, et nous avons trouvé entre elles une complète ressemblance ; dans les deux cas le diamétre des filaments simples est égal à 10-14 y. (n° 3, 4, 5, 7, 8), plus rarement il atteint 18 p (n° 4, 2, 6), les cellules sont en général deux fois aussi larges que hautes, es thalles rubanés se sont formés de la méme maniére et ne comprennent le plus souvent que deux séries longitudinales de cellules. Il nous parait hors de doute que l'U. parietina et le Schizogonium murale constituent une seule espéce. A cette espèce il faut en outre réunir plusieurs formes que nousævons GAY. — SUR LES ULOTHRIX AÉRIENS. 71 trouvées dans divers exsiccatas et qui sont rapportées aux U. delicatula Kütz., U. crassiuscula Kütz. el U. crassa Kütz. Ce sont : 9. Ulothrix delicatula Rabenhorst Algen, n° 163. 10. Ulothrix crassiuscula Erb. crittog. Ital. n° 252. 11. Ulothrix crassiuscula Rabenhorst Algen, n° 700. 12. Hormidium crassum Rabenhorst Algen, n° 350. 13. Hormidium crassum Rabenhorst Algen, n° 357. Déjà Rabenhorst (1) avait réuni PU. delicatula à VU. parietina et l'U. crassa à V'U. crassiuscula; il nous parait que la fusion doit s'étendre aux quatre espèces. Les filaments simples contenus dans les échantillons que nous venons énumérer ont une structure cellulaire entièrement semblable à celle de PU. parietina, leurs dimensions sont analogues; dans le n° 10 (U. crassiuscula), les filaments passent au Schizogonium murale. Nous admettrons donc pour l'espéce ainsi constituée la synonymie et la diagnose suivantes : SCHIZOGONIUM MURALE. ? Oscillatoria parietina Vaucher Hist. Conf. p. 196, 1803, fide Kützing. Bangia velutina Kützing, Alg. aq. dulc. dec. n° 95!, 1834. Schizogonium murale Kützing, Phycol. gener. p. 246, 1843; — Spec. Alg. p. 350, 1849;— Rabenhorst, Flor. Eur. Alg. III, p. 368, 1868; — Algen, n° 22 et n° 2107! Hormidium parietinum Kützing, Phycol. germ. p. 193, 1845; — Rabenhorst, Flor. Eur. Alg. II, p. 368; — Algen, n° 162! Hormidium delicatulum Kützing, Phycol. germ. p. 193, 1845. Hormidium crassum Kützing, Phycol. germ. p. 193, 1845;— Raben- horst, Algen, n** 350 et 351! ; Ulothrix parietina Kützing, Spec. Alg. p. 350, 1849; — Rabenhorst, Flora. Eur: Alg. HI, p. 367, 1868; — Wittrock et Nordstedt, Alg. exsicc. n° 636! Ulothrix delicatula Kützing, Spec. Alg. p. 350, 1849 ; — Rabenhorst, Algen, n* 163! Ulothriæ crassa Kützing, Spec. Alg. p. 350, 1849. Ulothriæ crassiuscula Kützing, Spec. Alg. p. 350, 1849 ; — Raben- horst, Flora Eur. Alg. III, p. 368, 1868; Algen, n° 700!; — Erb. crittog. Ital. n* 252! Strato tomentoso, molli læte vel obscure viridi, sepe late expanso. Filis (1) Flora eur. Alg. Ill, p. 368. 12 SÉANCE DU 27 JANVIER 1888. flexuosis, intricatis, simplicibus diametro 9-18 p, ssepius 10-14 p crassis, e cel- lulis singulis pluribusve seriatim ordinatis per divisionem secundum axim fas- cias planas duplici- raro pluriseriatas effingentibus, interdum, haud frequenter, ramulosis, ramulo brevi pluricellulari, ; cellulis diametro subæqualibus, vel duplo-quadruplo brevioribus. Hab. ad terram nudam, muros, truncos arborum, rupes, tecta vetusta. Les lois de la nomenclature exigeraient que l'on donnàt à cette espèce le nom de Sch. parietinum. Mais l'assimilation, admise par M. Kützing, entre l'Oscillatoria parietina Vaucher et notre plante nous parait extré- mement douteuse. On ne saurait non plus l'appeler Sch. velutinum, parce que le nom de Bangia velutina a été appliqué à des plantes trés diverses. Il vaut mieux lui laisser actuellement le nom que nous lui avons donné. Ulothrix crenulata Kützing. Cette espéce nous parait devoir étre aussi classée parmi les Schizo- goniwm. Elle est caractérisée par l'aspect crénelé de ses filaments, ainsi que l'indique la diagnose de M. Kützing (1) : « U. pallide viridis, mucosa, diam. 1/180-1/150"" ; articulis extus subtiliter crenulatis, subhirtis, geminatim approximatis, diametro æqualibus vel duplo bre- vioribus. » Cet aspect est dà à la forme renflée des cellules et aux épaississements intercalaires des cloisons transversales, épaississements qui rappellent ceux des Microspora. Nous avons examiné deux échantillons d'herbier : 1. U. crenulata Rabenhorst, Alg. n° 615. 2. U. crenulata Q. corticola Wittrock et Nordstedt, Alg. exsicc. n? 637. Les cellules peuvent se diviser par des cloisons longitudinales : le dédoublement porte sur des cellules isolées ou sur un petit nombre de cellules : nous n'avons pas observé la formation de thalles entièrement rubanés. Il y a une trés grande analogie entre cette plante'et le Schizo- gonium Neesii, ainsi que le fait remarquer M. de Wildeman (2) et comme nous l'avons constaté nous-méme en la comparant avec l'échan- tillon n° 558 des Algues de Rabenhorst. Peut-être une étude approfondie permettra-t-elle d'assimiler ces deux plantes. Provisoirement, la synonymie et la diagnose de PU. crenulata peuvent étre établies de la maniére suivante : (1) Spec. Alg. p. 350. (2) Compt. rend. des séances de la Soc. bot. Belg. 4 décembre 1887. GAY, — SUR LES ULOTHRIX AÉRIENS. 13 SCHIZOGONIUM CRENULATUM. Hormidium crenulatum Kützing, Phycol. germ. p. 193, 1845. Ulothrix crenulata Kützing, Spec. Alg. p. 350, 1849! ; — Rabenhorst, Algen, n° 615! ; — Wittrock et Nordstedt, Alg. exsicc. n° 637 ! ? Schizogonium Neesii Kützing, Spec. Alg. p. 350, 1849! ; — Raben- horst, Algen, n° 558 ! Strato tenui læte vel obscure viridi. Filis rigidis, contortis, intricatis, sub- crenulatis, simplicibus diametro 11-14 œ crassis, passim per cellularum singu- larum vel paucarum divisionem secundum axim duplicatis; cellulis a latere subinflatis, diametro æqualibus vel brevioribus; membrana inter cellulas sin- gulas binasve crassiore. Hab. ad truncos arborum, ad rupes umbrosas. Il est un point de l'histoire de ces trois plantes qui mérite une atten- tion spéciale parce qu'il touche aussi à la question du polymorphisme des Algues. Nous avons rappelé en commençant que Meyen et, aprés lui, Unger, Hicks ont avancé que le Pleurococcus vulgaris constitue l'une des phases du développement de PU. radicans. Cette opinion a été reprise par M. de Wildeman (1) : d’après lui, chez l’ U. radicans le fila- ment primitif se divise par des cloisonnements croisés en un assemblage de cellules ayant l'aspect de Pleurococcus, ou bien il se dissocie en cellules isolées rappelant les Protococcus; chez PU. crenulata, les phénomènes se produisent de la même manière. M. de Wildeman est porté à consi- dérer ces formes comme des kystes. Nous avons observé une semblable dissociation en cellules ou amas pleurococcoïdes chez nos trois espèces ; mais ces productions n’ont des Pleurococcus que l'apparence. Les vrais Pleurococcus ont une structure cellulaire différente, comme nous l’avons observé chez le Pl. vulgaris dont l'autonomie comme espèce nous paraît indiscutable : il possède dans chaque cellule un chloroleucite en plaque pariétale ; une culture prolongée dans des conditions variées ne nous a jamais fourni l’occasion de constater sa transformation en thalles filamen- teux. Au contraire, les formes pleurococcoïdes issues des Schizogonium filamenteux ou rubanés possèdent la structure cellulaire de ces derniers et donnent naissance, par des cloisonnements successifs, à de nouveaux thalles filamenteux ou rubanés. Des formations analogues ont été obser- vées chez les Prasiola par tous les botanistes qui ont étudié de prés ces végétaux et par nous-méme chez le Prasiola furfuracea vivant : ici encore elles sont constituées par des cellules isolées ou par de petits amas cellulaires qui se développent directement en un nouveau thalle (1) Bull. Soc. bot. Belg., 1886, p. 7, et Compt. rend. des séances de la Soc. bot. Belg., 4 décembre 1887. 14 SÉANCE DU 27 JANVIER 1888. foliacé. En aucun cas elles ne sauraient étre assimilées à de vrais Pleuro- coccus, bien qu'elles aient pu donner lieu à une telle confusion. Doivent-elles étre considérées comme des kystes? Nous ne le pensons pas, parce qu'elles n'offrent aucun des caractéres qui servent à définir les cellules dormantes : elles ne se remplissent pas de gouttelettes d'huile, mais conservent l'aspect des corps végétatifs qui leur ont donné naissance; elles ne paraissent pas résister mieux que ces derniers aux conditions défavorables. Elles constituent, à notre avis, non pas des moyens de conservation mais des organes de propagation et de multiplication analogues à des propagules. La conservation des Schizogonium, aussi bien que celle des Prasiola, est assurée par la résistance propre du thalle, que ce thalle se présente sous sa forme dissociée, filamenteuse ou rubanée. Il ressort de cette note qu'il est indispensable de toujours tenir compte de la structure cellulaire lorsqu'il s'agit de fixer les limites d'un genre; c’est en elle que l'on trouve les caractères qui varient le moins à travers les transformations morphologiques que peuvent subir les Algues dans le cours de leur développement. Yl en ressort aussi que le polymorphisme attribué aux genres Ulothrix et Prasiola doit étre beaucoup réduit. Les thalles filamenteux qui se transforment en Schizogonium ne représentent pas des Ulothrix, mais des Schizogonium dans l'une des phases de leur développement. Les Schizogonium eux-mémes ne se transforment pas en Prasiola. L'auto- nomie de ces deux genres nous parait démontrée. Mais une espèce inter- médiaire (Prasiola crispa) établit entre eux un passage et met ainsi en évidence le lien de parenté qui les unit et qu'indiquait déjà l'analogie de leur structure. Les caractères suivants les distinguent : les Schizogo- nium ont un thalle filamenteux ou rubané, ce dernier constitué par deux séries collatérales de cellules, rarement par un plus grand nombre, et formé par le cloisonnement longitudinal d'un filament; les Prasiola ont un thalle foliacé qui dérive directement et par des procédés variés (1) des cellules multiplicatrices ou propagules. Le Prasiola crispa, dont le thalle est tantôt filamenteux ou rubané, tantôt foliacé, participe aux caractères des deux genres; c'est lui qui, grâce au polymorphisme qu'il présente, a fait naître l’idée de la transformation des Ulothriæ et Schizogonium en Prasiola, sa forme filamenteuse ayant été confondue avec le Lyngbya muralis, puis avec l'Ulothriz radicans. Nous avons enfin établi qu'il n'y a pas davantage de relations entre le genre Pleurococcus et les genres Schizogonium et Prasiola : les for- mations pleurococcoides issues de ces derniers différent des vrais Pleu- (1) Conf. Lagerstedt, Om Algslüget Prasiola, Upsala, 1869. LUIZET. — HERBORISATION AU VAL DI PIORA (TESSIN). To rococcus par les caractères anatomiques et le mode de développement ; elles constituent des organes de propagation. M. Luizet fait àla Société la communication suivante : HERBORISATION AU VAL DI PIORA, PRÈS AIROLO, dans le Tessin septentrional ; par M. D. LUIZET. Le Val di Piora peut étre classé, à juste titre, parmi les localités les plus riches de la Suisse, tant par la variété des plantes alpines que l'on y rencontre que par la rareté de quelques-unes d'entre elles. Plus de 200 espéces y croissent à profusion sur une étendue de quelques kilo- mètres, tout autour du lac Ritom, dont les rives verdoyantes forment à cette altitude (1830 métres) un charmant contraste avec les cimes sau- vages et déchiquetées qui l'entourent. De vastes pâturages exposés au midi, une longue étendue de prairies marécageuses, quelques torrents, des amas de neige persistant jusqu'au cœur de l'été, plusieurs sommets facilement accessibles, une série de lacs à des altitudes de 2000 métres et au delà, un bois de Mélézes acci- denté de vallons rocheux et escarpés, offrent au botaniste un champ de recherches excessivement varié, sans le contraindre à des courses fati- gantes ou à des ascensions périlleuses; enfin l'unique habitation de la vallée, un hótel confortable situé sur le bord méme du lac, assure au voyageur toutes les commodités nécessaires à un séjour prolongé. Ces conditions particuliéres, si favorables à de fructueuses herborisa- tions, se retrouvent sur un assez grand nombre de points des Alpes de la Suisse et de la France, et ma communication n'aurait qu'un médiocre intérét, si elle n'avait d'autre but que de porter à la connaissance des membres de la Société botanique une liste nécessairement fort incompléte de plantes croissant dans une station favorablement située ; mais j'espére qu'elle encouragera d'autres botanistes à poursuivre ces recherches aux- quelles je n'ai pu consacrer que trois journées, du 6 au 8 juillet 1887. Les résultats obtenus en si peu de temps, et sans l'aide du moindre ren- seignement sur la flore de la localité, donneront la mesure de ce que l'on pourrait découvrir en explorant avec méthode et pendant tout l'été cette riche station botanique. Sans compter un certain nombre de plantes étrangères à la flore de France ou rarissimes dans les Alpes françaises, telles que Phaca frigida Jaeq., Achillea moschata Wulf., Hypocheris uniflora Vill., Soldanella pusilla Baung., Pedicularis recutita L., Rhododendron hirsutum L., Juncus arcticus Willd., Juncus Jacquini L., Scirpus alpinus Schl., 16 SÉANCE DU 27 JANVIER 1888. Carex irrigua Sm., etc..., jai pu récolter deux plantes qui méritent d'étre signalées spécialement. L'une d'elles, absolument rarissime et nouvelle pour la flore de la Suisse, est le Phyteuma Carestiæ Biria, décou- vert par l'auteur dans les montagnes de la Lombardie et qu'il n'est pas extraordinaire de rencontrer dans le Tessin; l'autre, assez abondante, est une forme curieuse du Melampyrum pratense L. Le Phyteuma Carestiæ Biria, que j'ai été heureux de pouvoir égale- ment étudier dans le bel herbier de notre confrére M. G. Rouy, est trés voisin du Phyteuma humile Schl. du Valais et des Grisons; il en possède les bractées dépassant longuement le capitule, mais il n'en a pas le port et se rapprocherait davantage sur ce point du Phyteuma hemispheri- cum L. (très abondant au Val di Piora), avec lequel il est facile de le confondre à premiére vue. Ilest si nettement intermédiaire entre ces deux espéces que l'on pourrait se demander si les auteurs ont bien eu raison de rapporter au Phyteuma humile Schl. le véritable Phyteuma Carestiæ Biria dont je viens de constater la présence dans le Tessin septentrional. Quant au Melampyrum des bords du lac Ritom, il offre un des plus remarquables exemples de variation d'une plante trés répandue, sous l'influence d'un changement de climat ou d'une différence d'alti- tude. Je dois ajouter que je ne serais jamais sorti d'embarras avec ces échantillons critiques, si je n'avais pas eu recours à l'herbier du Mu- séum que M. Bureau met avec tant de bonne gràce à la disposition des botanistes désireux de dissiper toute incertitude dans la détermination de leurs plantes. Cette forme alpine du Melampyrum pratense L. croit abondamment dans des buissons de Rhododendron, à 1850 métres d'altitude ; sa tige, sensiblement tétragone, est gréle et presque toujours simple, elle ne dépasse pas 15 à 20 centimétres de hauteur et porte trés nettement deux rangées opposées de poils alternant d'un entre-nœud à l'autre comme dans le Veronica Chamædrys L.; ses fleurs, d'un jaune pâle, sont disposées horizontalement; ses feuilles sont linéaires ou étroitement lancéolées- linéaires, fortement scabres, et forment, par leur rapprochement avec les bractées au sommet de la tige, une touffe terminale qui donne à la plante un facies tout particulier; enfin les bractées supérieures sont à peine dentées à la base, et les dents toujours courtes et méme nulles ne sont souvent indiquées que par une proéminence obtuse ou arrondie à peine sensible. Le point de départ de l'herborisation au Val di Piora est Airolo (1145 métres d'altitude), premiére station du chemin de fer du Saint- Gothard, à la sortie du grand tunnel. Il faut trois à quatre heures par la route de Dissentis pour parvenir au lac Ritom (1829 mètres). Tout le parcours s'effectuant sur un flanc de montagne exposé à l'ouest, on a LUIZET. — HERBORISATION AU VAL DI PIORA (TESSIN). T1 l'avantage en parlant dés le matin de ne pas étre incommodé par le soleil, et l'on arrive assez tót à l'hótel Piora (1) pour prendre un peu de repos, déjeuner, et consacrer l'aprés-midi à une premiére exploration des bords du lac. Première journée. — D'Airolo, on descend pendant quelques minutes la route du Saint-Gothard. Aprés avoir traversé le chemin de fer à un passage à niveau, on atteint rapidement, par un chemin à gauche, le torrent de la Canaria. On le franchit sur un pont et l'on arrive à Madrano (4152 mètres). A partir de ce village l'itinéraire n'offre plus d'incerti- tude ; on passe à Brugnasco (1386 mètres), puis à Altanca (1392 mètres), d’où l'on gagne par un chemin en zigzags le hameau de Valle et enfin l'hôtel Piora (1830 mètres). Chemin faisant, il est facile de récolter un assez grand nombre de plantes : D'Airolo à Madrano, sur les bords de la route, sur les rochers et sur les bords du torrent : Viola alpestris Jord. Sambucus racemosa L. * Epilobium Fleischeri Hochst. Campanula rhomboidalis L. * — spicatum Lamk. Rumex scutatus L. Sedum annuum L. Hippophae Rhamnoides L. De Madrano à Altanca, en explorant les rochers, les endroits frais et le bois de Sapins qui s'étend de Brugnasco à Altanca : Berberis vulgaris L. Campanula pusilla Henk. Dianthus silvestris Wulf. — Scheuchzeri Vill. — atrorubens All. Phyteuma hemisphæricum L. Alsine laricifolia Wahlenb. * — betanicæfolium Vill. Geranium pyrenaicum L. — Scheuchzeri All. — silvaticum L. Vaccinium Vitis-idæa L. Trifolium montanum L. Cuscuta major DC. Lathyrus silvestris L. Thesium alpinum L. Saxifraga aizoides L. Platanthera chlorantha Cust. — Cotyledon L. Lilium croceum Chaix. — cuneifolia L. Phalangium Liliago Schreb. Galium rubrum L. Luzula nivea DC. — silvestre Poll. var. rubellum. Polypodium Phegopteris L. Campanula barbata L. Asplenium septentrionale Hoffm. — rhomboidalis L. Allosurus crispus Bernh. D'Altanca à l'hôtel Piora, sur les rochers et les pentes boisées : Thalictrum minus L. Silene acaulis L. * Aconitum Napellus L. Genista germanica L. * Parnassia palustris L. Potentilla grandiflora L. (1) L'hótel Piora est une dépendance de l'hótel Lombardi, à Airolo; on peut donc, avant de monter, s'entendre avec le gérant de ce dernier hôtel pour le transport des bagages et les conditions du séjour au lac Ritom. 18 SÉANCE DU 27 JANVIER 1888. Sedum dasyphyllum L. Sempervivum arachnoideum ZL. Saxifraga Aizoon Jacq. — aspera L. — rotundifolia L. Astrantia minor L. Erigeron Villarsii Bell. * Centaurea nervosa Willd. Hieracium piliferum Hoppe. — murorum L. Achillea moschata Wulf. Primula farinosa L. — viscosa All. Polystichum Oreopteris DC. L'aprés-midi peut parfaitement convenir à l'exploration du bois de Mélézes qui borde la rive méridionale du lac Ritom. Ce bois, trés acci- denté, doit étre fouillé avec soin, car il sert de refuge aux plantes les plus rares, et il n'est pas toujours aisé de trouver un passage à travers les rochers, les buissons de Rhododendron, et les marécages entretenus par la fonte des neiges. On y récoltera : Thalictrum aquilegifolium L. Anemone sulfurea L. Ranunculus aconitifolius L. Cardamine alpina Willd. Draba tomentosa Wahl. Viola palustris L. Silene rupestris L. Sagina Linnæi Presl. Geranium silvaticum L. Oxalis Acetosella L. Rhamnus pumila L. Alchemilla vulgaris L. Geum montanum L. Sibbaldia procumbens L. Sedum atratum L. Valeriana tripteris L. Adenostyles albifrons Rchb. Homogyne alpina Cass. Bellidiastrum Michelii Cass. Artemisia Mutellina Vill. Achillea macrophylla L. — moschata Wulf. Leontodon Taraxaci Lois. — pyrenaicus Gouan. ` Phyteuma Carestiæ Biria. Azalea procumbens L. Rhododendron ferrugineum L. — hirsutum L. Vaccinium Myrtillus L. — Vitis-idæa L. — uliginosum L. * Gentiana purpurea L. * Gentiana lutea L. — punctata L. Melampyrum pratense L. Linaria alpina Mill. Veronica alpina L. Pedicularis recutita L. Pinguicula vulgaris L. — alpina L. — grandiflora Lamk. Soldanella alpina L. — pusilla Baumg. Empetrum nigrum L. Crocus vernus Wulf. Maianthemum bifolium DC. Gymnadenia albida Rich. — conopea L. Juncus arcticus Willd — trifidus L. Luzula maxima DC. — spadicea DC. Scirpus cæspitosus L. — alpinus Schl. Eriophorum vaginatum L. — angustifolium Roth. Carex Davalliana Sm. — irrigua Sm. Festuca varia Henke. Poa alpina L. Aspidium Lonchitis Sw. Allosurus crispus Bernh. Lycopodium Selago L. Deuxième journée. — La matinée doit être consacrée de préférence à l'ascension du mont Camoghe di Piora, situé au nord-ouest du lac Ritom et dont l'altitude est de 2300 mètres environ. On peut ainsi être de retour pour déjeuner à l'hótel et l'aprés-midi suffit pour explorer consciencieu- LUIZET. — HERBORISATION AU VAL DI PIORA (TESSIN). 19 sement les pàturages que l'on aura été obligé de traverser rapidement le matin. ; Pour monter au Camoghe, on doit quitter les pàturages à peu prés à vingt minutes de l'hótel et avant d'arriver à un torrent qui se jette dans le lac prés de quelques masures de bergers. Un sentier à gauche conduit en quelques minutes à la cascade du torrent, et l'on arrive bien- tót au petit lae dont il déverse les eaux. En suivant les pentes douces à gauche du lac on s'éléve peu à peu jusqu'à un chemin assez accidenté, en longeant quelques amas de neige, et l'on parvient au sommet de la montagne où l'on découvre un magnifique panorama sur la vallée du Tessin et le massif du Saint-Gothard. Cette excursion permet de récolter les plantes suivantes : Dans les pàturages depuis l'hótel jusqu'au torrent : Ranunculus montanus Willd. Saxifraga exarata Vill. Arabis bellidifolia Jacq. Galium tenue Vill. — alpina L. Homogyne alpina Cass. Cardamine resedifolia L. Leontodon alpinum Gaud. (non Vill.). Biscutella lævigata L. Gentiana acaulis Auct. — lucida DC. — excisa Presl. Viola alpestris Jord. — verna L. — biflora L. — bavarica L. — scotophylla Jord. Myosotis alpestris Schm. Polygala alpestris Rchb. Bartsia alpina L. — Chamæbuxus L. Veronica fruticulosa L. Silene acaulis L. Calamintha alpina Lamk. — rupestris L. Primulaffarinosa L. Gypsophylla repens L. Soldanella alpina L. Cerastium trigynum Vill. Globularia cordifolia L. Trifolium alpinum L. Daphne striata Tratt. Phaca astragalina DC. Salix retusa L. Oxytropis campestris DC. Orchis viridis Crantz. Alchemilla alpina L. — latifolia L. — montana Willd. Tofieldía calyculata Wahlb. — vulgaris L. Poa alpina L. var. vivipara. Potentilla verna L. : Deschampsia flexuosa Trin. — verna L. var. crocea. Festuca ovina L. — aurea L. Asplenium viride Huds. Du torrent jusqu'au lac, en explorant les rochers et les parties her- beuses : Anemone sulfurea L. Antennaria dioica Gart. — vernalis L. Primula viscosa All. Ranunculus pyrenæus L. Soldanella alpina L. Draba aizoides L. Pinguicula alpina L. — frigida Saut. Yeronica aphylla Z. Viola alba Bess. Polygonum viviparum Melandrium silvestre Ræhl. Thesium alpinum L. Dryas octopetala L. Juncus trifidus L. Erigeron uniflorus L. 80 SÉANCE DU 27 JANVIER 1888. Depuis le lac jusqu'au sommet : Phaca frigida L. Hedysarum obscurum L. Gaya simplex Gaud. Antennaria carpathica Bl. et Fing. Saxifraga Seguieri Spreugl. — oppositifolia L. Arctostaphyllos alpina Sprengl. Azalea procumbens L. Linaria alpina Mill. Soldanella alpina L. — pusilla Baumg. Salix arbuscula L. — retusa L. — serpyllifolia Scop. — reticulata L. Lloydia serotina Rchb. Gagea Liottardi Schult. Sesleria cærulea Ard. Troisiéme journée. — Dés le matin, on prend le chemin de Piora et l'on traverse le torrent qu'on avait laissé à droite pour monter au Camoghe. Sur les flancs de la montagne, on peut récolter : Aconitum Napellus L. Kernera saxatilis Rchb. Dianthus silvestris Wulf. Arenaria ciliata L. Alsine recurva Wahlb. — verna Bartl. — — f. cinerea. Aster alpinus L. Arnica montana L. Senecio Doronicum L. Phyteuma hemisphæricum L. Gentiana utriculosa L. Veronica fruticulosa L. Pedicularis tuberosa L. Paradisia Liliastrum Bert. Orchis globosa L. — ustulata L. Nigritella angustifolia Rich. Juncus alpinus Vill. Carex sempervirens Vill. — ferruginea Scop. — capillaris L. Phleum alpinum L. Selaginella spinulosa A. Br. Au bout de la montée, le paysage change brusquement, et, après avoir traversé un nouveau torrent, on pénètre dans la vallée du lac Cadagno. Les prairies et les coteaux, littéralement couverts de fleurs, offrent un coup d'oeil ravissant, et l'on peut y faire une ample moisson de plantes intéressantes ou rares : Anemone sulfurea L. Ranunculus aconitifolius L. — pyrenæus L. — montanus Willd. Trollius Europæus L. Arenaria biflora L. Cerastium trigynum Vill. Potentilla grandiflora L. Epilobium alpinum L. Saxifraga exarata Vill. — oppositifolia L. Leucanthemum alpinum Lamk. Hypochæris uniflora Vill. Hieracium Auricula L: Gentiana verna L. — acaulis Auct. — excisa Presl. — bavarica L. Pedicularis rostrata L. — recutita L. Veronica bellidioides L. Pinguicula alpina L. Primula farinosa L. Androsace obtusifolia All. Soldanella alpina L. — pusilla Baumg. Orchis mascula L. Gymnadenia albida Rich. Paradisia Liliastrum Bert. Allium acutangulum Schrad. Lloydia serotina Rchb. Crocus vernus Wulf. Scheuchzeria palustris L. Juncus Jacquini L. Luzula lutea DC. — spicata DC. Eriophorum vaginatum L. Carex fætida Vill. — lagopina Wahlb. LECLERC DU SABLON. —- POILS RADICAUX DES RHINANTHÉES. 81 * Ces récoltes terminées, on peut revenir à l'hótel, en explorant les bords du lac Ritom, et descendre dans l'aprés-midi à Airolo. J'ai évité autant que possible, dans les listes précédentes, de citer plu- sieurs fois les noms d'un grand nombre de plantes trés répandues dans la localité; je me suis plutót attaché à signaler chacune d'elles dans les stations où il est le plus facile de la récolter. J'ai marqué d'un astérisque les noms de quelques plantes qui n'étaient pas encore en fleurs au mois de juillet et que j'ai pu observer, au cours d'une promenade faite d'Airolo, le 4 août 1885. Je ne veux pas terminer cette communication sans adresser mes plus vifs remerciments à notre excellent confrère M. A. Franchet, dont la science et les conseils m'ont été si souvent utiles et qui a bien voulu se charger de la détermination des espéces critiques ou récoltées dans de mauvaises conditions. M. Leclerc du Sablon fait à la Société la communication sui- vante : SUR LES POILS RADICAUX DES RHINANTHÉES, par M. LECLERC DU SABLON. Dans un travail que j'ai publié récemment sur les organes d'absorp- tion des plantes parasites, j'ai décrit les poils radicaux qui couvrent les sucoirs des Rhinanthées (1). Mais, sur les radicelles elles-mémes, je n'ai signalé que des poils radicaux rudimentaires. Il était naturel d'attri- buer cette réduction de l'appareil absorbant normalau parasitisme de la plante; cependant certains pieds qui n'avaient contracté aucune adhérence avec une plante hospitaliére présentaient les mémes carac- téres que les individus effectivement parasites. Malgré cela, j'ai cru devoir faire les réserves suivantes en constatant l'absence de poils radicaux bien développés : « Les jeunes radicelles ne portent que peu ou pas de » poils radicaux, au moins dans les conditions où je les ai observées ; il » peut se faire que dans des conditions spéciales, les poils radicaux se » développent plus abondamment (2). » Or, on sait que les poils radicaux se développent très abondamment sur les racines qui poussent dans l’air. J’ai donc été amené à examiner des racines développées dans l'air humide. Dans ces conditions, j'ai con- staté l'existence de nombreux poils radicaux sur un pied de Melampy- (1) Annales des sciences naturelles, 7* série, t. VI, p. 90. (2) Loc. cit. p. 109. : T. XXXV. * (SÉANCES) 6 82 SÉANCE DU 27 JANVIER 1888. rum pratense. Ces poils étaient de dimensions trés différentes : les uns atteignaient la longueur ordinaire des poils radicaux, d'autres étaient beaucoup plus courts, d'autres enfin ne formaient plus que de toutes petites papilles. . Dans le Mélampyre, le parasitisme n'a donc pas fait complètement dis- paraitre les organes d'absorption normaux ; les poils radicaux manquent dans les conditions ordinaires de la végétation et apparaissent seule- ment lorsque les conditions de milieu sont trés favorables à leur pro- duction. M. Malinvaud donne lecture de la communication suivante : NOTE SUR UNE VARIÉTÉ NOUVELLE DU CERATOPHYLLUM DEMERSUM L., par M. J. FOUCAUD. En août dernier, je trouvais dans les fossés de la prairie de Rhosne, prés Rochefort, un Ceratophyllum dont les fruits offraient des formes qui attirérent mon attention. Ces fruits étaient tous munis, vers la moitié ou les deux tiers supérieurs du dos, de gibbositéscunéiformes ou d'épines de longueur variable et, à la base, d'épines comprimées, insérées plus ou moins haut et toutes réfléchies; quelques-uns portaient aussi une ou deux épines ou des dents sur les côtés. Le lendemain de cette découverte, je cherchai la plante dans les en- virons de Martrou, prés Echillais, et là, mais seulement dans un fossé, je la retrouvais avec des fruits armés de fortes épines dorsales, dont quel- ques-unes atteignaient un centimètre de longueur. Celles de la base, presque toutes trés développées, étaient largement comprimées et plusieurs méme étaient doubles, ce qui faisait paraitre le fruit ailé. Aucun de mes auteurs ne signalait ces formes bizarres de fruit, dont quelques-unes répondaient aux descriptions du Ceratophyllum platya- canthum Cham., auquel j'avais rapporté cette plante. Quelques jours aprés ces recherches, je rendais visite à M. Lloyd et j 'en profitais pour lui demander son opinion sur cette plante. Nous par- courümes tous ses auteurs, mais aucun non plus ne mentionnait ces formes. « Tout cela est fort irrégulier, me dit M. Lloyd, et pourrait bien » se rapporter au Ceratophyllum demersum, qui a les mêmes feuilles; » il s'agirait de trouver des intermédiaires. » Aussitót aprés mon retour à Rochefort, je me suis mis en campagne et les trouvailles que j'ai faites ont pleinement confirmé les prévisions de M. Lloyd. En effet, sur place et avec les nombreux échantillons que j'ai recueillis, il a été facile de suivre tous les passages d'une forme à une autre, jusqu'au type Ceratophyllum demersum. FOUCAUD. — VARIÉTÉ NOUVELLE DU CERATOPHYLLUM DEMERSUM. 83 Cependant, pour contróler ma premiére détermination, je tenais beau- coup à voir la figure du C. platyacanthum de Chamisso, et grâce à l'obligeance de M. Lloyd, je pus en avoir un calque pris sur la figure dessinée par l’auteur lui-même. En m'envoyant cette figure, M. Lloyd y joignait une autre, commu- niquée par M. Ascherson, de Berlin, qui nous intéressait particuliérement en ce moment, celle du C. pentacanthum, espéce publiée en 1881 dans Magyar nóvénytani Lapok (Revue botanique hongroise) par M. le car- dinal Haynald, de Kalocsa (Autriche-Hongrie). La grande ressemblance de ce fruit à cinq épines avec la forme qui avait surtout attiré mon atten- üon nous faisait soupconner qu'il appartenait à la plante charentaise, quoique son fruit n'ait pas le bord réguliérement denté comme dans la figure du C. pentacanthum. Pour satisfaire mes soupcons et compléter mon instruction sur ce C. pentacanthum , je m'adressai à l'auteur, M. Haynald, et quelques jours aprés, je recevais de ce savant botaniste, que je ne saurais trop remer- cier, des échantillons bien fructifiés de son C. pentacanthum et un opus- cule contenant les figures originales dont j'avais recu la copie, ainsi que la description suivante : C. pentacanthum Haynald. — Fructu ovoideo subcompresso, 4-5 millimetr. longo, 3-4 mill. lato, 2 mill. crasso ; — in circuitu laterali ampliore tribus spinis divergentibus 9-10 millimetr. longis armato, una apicali directa teretiuscula, aliis duabus laterali-basalibus retrorsum directis complanatis basi dilatatis, et ala plus minus lata aut saltim subindicata fructum cingente et denticulos spi- nasque jam longiores jam breviores vel eorum saltim rudimenta exhibente junc- tis; — faciebus fructus convexis subcarinatis, singula earum spinam teretius- culam, sursum patentem, jam longiorem jam breviorem, sepe 3-8 millimetra longam, interdum tamen abortu vel siccatione ad gibbum redactam gerente. Dans cette description méme, et aprés l'examen que j'ai fait des échan- tillons recus, je trouve que le fruit de cette plante est trés variable. Il porte le plus souvent sur les cótés quelques dents avec une ou plusieurs épines largement comprimées et au sommet une ou deux autres épines quelquefois comprimées aussi; les dorsales sont plus ou moins déve- loppées et plus ou moins longues; quant à celles de la base, elles sont réfléchies et trés comprimées. Toutes ces épines et dents latérales font paraitre le fruit largement ailé. Il n'y a donc pas à attacher autant d'im- portance que nous le faisions, M. Lloyd et moi, à la dentelure réguliére exprimée par la figure, ce qui me fait conclure que ce C. pentacanthum appartient à la méme espéce que celui de la Charente-Inférieure. Si, à présent, nous considérons le C. platyacanthum, M. Lloyd pense que la figure de Chamisso est trop irréguliére pour représenter un fruit normal, et en effet, parmi ceux que j'ai recueillis, il s'en trouve d'ana- logues, aussi irréguliers, aussi bizarres. 84 SÉANCE DU 27 JANVIER 1888. D'un autre côté, il est à remarquer que les descriptions des auteurs ne se rapportent qu'imparfaitement à la figure de Chamisso et qu'elles different entre elles. Ainsi dans l'opuscule de M. Haynald, qui cite Chamisso, on lit : « C. platyacanthum, fructu obovoideo trispinoso, alato; spinis elongatis, lateralibus complanatis ; ala in spinas producta et decurrente, inter spinas irre- gulariter paucidentata, dentibus subspinescentibus ; faciebus convexis gibbosis, subcarinatis ; carina sursum in gibbum excrescente. » Grenier et Godron (Fl. de Fr. 1, p. 593) disent : « Fruit fortement ə ailé sur les bords, muni sur les faces de stries longitudinales qui » convergent vers une bosse placée à la base du style; épines latérales » élargies et trés comprimées à leur base et inclinées vers le sommet du » fruit. » Dans sa Flore de Lorraine, Godron ne parle ni de stries ni de bosses et dit des épines dela base : « étalées mais non réfléchies. » Aucun des nombreux fruits que j'ai observés n'avait ces épines éta- lées ni dressées. D'autre part, on lit dans Nyman (Consp. Fl. eur. If, p. 251) : « Fruc- tus superne utrinque gibbo cuneato instructi; spinæ basi subalatæ. » Cet auteur, qui indique ce Ceratophyllum à Berlin, Leipzig, Hessen, Nancy et aussi en Angleterre, le considére comme variété du C. demer- sum et rapporte en synonymes à cette variété les C. gibbum Laforêt et polyacanthum Schur. Enfin Koch (Syn. Fl. germ.) dit : « Fructibus obovatis trispinosis utrinque inter spinas et alatis, ala subdentata. » à Ces descriptions diffèrent entre elles parce que leurs auteurs ont dû voir chacun, soit sur place, soit sur le sec, une forme différente dont ils ont noté les caractères, et j'aurais été moi-même conduit à une appré- ciation analogue si je m'étais borné à une seule de nos localités. C'est ainsi qu'il m'est arrivé de ne rencontrer qu'une seule forme sur un méme point, notamment à Martrou, comme je l'ai dit, où je n'ai trouvé que la forme à cinq longues épines, à laquelle M. Lloyd appliquait ce nom de C. pentacanthum avant de le savoir publié, et à Chartres, prés Roche- fort, où un grand fossé ne m'a offert que la plante à fruits dépourvus d'épines dorsales, mais armés à la base d'épines plus ou moins com- primées, reliant ainsi la série du fruit à cinq épines ou mamelons au fruit du C. demersum, avec lequel les formes extrémes finissent par se confondre. Toutes ces formes, comme on le voit, se relient entre elles par des intermédiaires nombreux; elles ne sont donc que des variations du méme type et, en conséquence, elles doivent étre réunies en une seule variété pour laquelle M. Lloyd propose le nom de notacanthum (voc, dos ; DUCHARTRE. — ORGANISATION DE LA FLEUR DU DELPHINIUM ELATUM. 85 äxavôa, épine) pour indiquer que les deux épines, cornes ou bosses supplémentaires, sont placées sur le dos du fruit et non sur les cótés et au sommet comme dans le type. Cette variété pourra étre signalée par la diagnose suivante : Var. notacanthum, fruit à cinq épines (C. pentacanthum Haynald), dont deux dorsales, qui se réduisent souvent à des cornes, bosses ou tuber- cules; bords du fruit irréguliérement dentés ou ailés, à épines dilatées à la base et quelquefois (platyacanthum Chamisso) prolongées en aile irré- guliére. Cette plante est extrémement commune dans les environs de Rochefort, mais fructifie peu, et c'est probablement à cette particularité qu'on doit de ne l'avoir pas observée plus tót. Je l'ai trouvée aussi dans les environs de Tonnay-Charente, du Breuil- Magné et dans les vastes marais de Muron et de Saint-Aignant, où elle abonde sur certains points. Les recherches multiples que j'ai faites m'ont permis de constater les conditions dans lesquelles cette plante doit croitre pour fructifier, et en dernier lieu c'était presque toujours à coup sür que je la cherchais. Pour bien fructifier, elle a besoin d'une eau claire, non courante, et de plus, il faut qu'elle forme des touffes denses et que les sommités de ses rameaux émergent un peu. En dehors de ces conditions, on la trouve trés rarement avec fruit. A part la forme du fruit, je n'ai découvert aucun caractère pour diffé- rencier cette variété du type. On la rencontre souvent avec des feuilles trésténues, mais ce caractère s'observe aussi pour le type; tout cela dépend des conditions dans lesquelles croissent ces plantes. J'ai constaté aussi que le fruit de cette variété, ainsi que celui du type, est rouge- brique clair ou rougeâtre à la maturité, et non noir comme le disent les auteurs. M. Duchartre fait à la Société la communication suivante : ORGANISATION DE LA FLEUR DANS DES VARIÉTÉS CULTIVÉES DU DELPHINIUM ELATUM L., par M. DUCHARTHRE. On a beaucoup écrit sur la fleur irréguliére des Delphinium et divers botanistes ont proposé des hypothéses fort dissemblables en vue d'en expliquer l'organisation; mais, comme cela était naturel, ces hypothéses ont eu généralement pour base des observations faites sur des plantes qui étaient restées dans leur état naturel et qui n'avaient pas été modi- fiées par la culture; toutefois, dans ces derniers temps, un petit nombre d'observateurs ont soumis à leur examen quelques variétés cultivées, et 86 SÉANCE DU 27 JANVIER 1888. ont fait connaitre incidemment les résultats de leurs études dans des écrits dont le cadre était plus général. C'est ainsi que M. Goebel, dans son mémoire sur les fleurs pleines (1), a consacré un paragraphe spécial aux fleurs entièrement doubles ou pleines des Delphinium ; mais ce n'est là qu'un cas particulier au milieu des nombreuses modifications que la culture peut déterminer dans l'organisation florale de ces plantes, et depuis la fleur simple jusqu'à celle qui est devenue complétement double ou pleine, il existe beaucoup de variétés plus ou moins semi-doubles dont l'organisation ne mérite pas moins d'étre étudiée. Or, ces variétés semi-doubles semblent n'avoir guére attiré jusqu'à ce jour l'attention des botanistes. Je ne connais, concernant leur manière d’être, que certains passages peu étendus d'un article publié récemment, par le D" Bonavia, dans le Gardeners’ Chronicle (2) et relatif à la fois aux Pivoines et aux Delphinium. J'ai donc pensé qu'il n'était pas hors de propos d'es- sayer de combler cette lacune et, possédant, dans mon jardin, des pieds de quelques variétés horticoles du Delphinium elatum L., ayant pu, en outre, me procurer des fleurs de quelques autres, j'en ai examiné la constitution florale. Ce sont les résultats de cet examen que la présente note a pour objet d'exposer. I. Fleur des Delphinium en général. L'irrégularité de la fleur des Delphinium réside dans son calice et sa corolle, surtout dans cette derniére. Le calice comprend toujours cinq sépales, dont la disposition est quinconciale, qui sont généralement de dimensions peu différentes, et parmi lesquels le postérieur, ou placé contre l'axe de l’inflorescence, s'est développé dans le bas en un long éperon externe. L'existence de cet éperon calicinal est constante, et je l'ai méme constatée dans une variété dont la fleur est entièrement pleine. Toutefois on a observé quelques exceptions à cette loi : ainsi Ramey a trouvé dans les champs, à Montmorency, un Delphinium Consolida L. dont les fleurs n'offraient pas le moindre indice d'éperon calicinal (3); ainsi encore Ad. Brongniart a observé au Muséum, en 1844, un pied de D. elatum dont les fleurs, dépourvues de corolle, avaient un calice presque entiérement régulier et sans éperon (4). C'est donc la corolle qui est le verticille le plus irrégulier dans la fleur de ces plantes. Elle s'y montre constituée selon deux types généraux, dans l'un desquels elle (1) Goebel (K.), Beitrüge zur Kenniniss gefüllter Blüthen (Prings. Jahrb. für wiss. Bot. XVII, 1886, p. 207-296, pl. x1-xvi). (2) Bonavia (D° E), Among the Pæonies and Delphiniums (Garden. Chronic., 16 juil. 1887, p. 71-72). (3) Adansonia, IV, 1863, p. 149. (4) Brongniart (Ad.), Examen de quelques cas de monstruosités, etc. (Ann. des sc. nat. 3° série, 1I, 1844, p. 20-32). DUCHARTRE. — ORGANISATION DE LA FLEUR DU DELPHINIUM ELATUM. 87 consiste en une seule piéce de forme complexe, postérieure et par consé- quent placée devant le sépale éperonné, tandis que dans l'autre elle com- prend quatre piéces (1) qui occupent la demi-circonférence postérieure de la fleur. Le premier de ces deux types distingue la section sous-géné- rique établie par A. P. de Candolle (Syst. I, et Prodr. I), sous le nom de Consolida; le second existe dans les trois autres sections sous-géné- riques désignées par le méme botaniste sous les noms de Delphinellum, Delphinastrum. et Staphisagria. ; JI) sinas La piéce ou pétale unique des Consolida, les quatre pétales des autres Delphinium sont les survivants d'un verticille corollin que, par l'étude du premier âge de la fleur, on a reconnu avoir été complet à l'origine, mais dont certains éléments se sont arrétés de bonne heure dans leur développement. La question s'est donc posée naturellement de savoir : -4° si le nombre des éléments primitifs du verticille corollin était le méme ou différent dans les deux types, et, en cas de différence, quel il était dans chacun des deux; 2 quelle était la situation de ces éléments primitifs relativement aux cinq sépales calicinaux. Sous le premier rapport les idées sont bien fixées, et elles s'appuient sur diverses bases, particuliérement sur l'observation organogénique. On a constaté en effet que la corolle des Consolida est constituée à l'origine par l'ébauche de cinq pétales, tandis que, dans les espèces des sections Delphinastrum et Staphisagria (2), elle en comprend originairement huit. Quant à la seconde partie de la question, elle a donné lieu à des énoncés bien moins concordants, au moins relativement aux Consolida. A. P. de Candolle avait dit que, dans les plantes de cette section, cinq pétales alternent avec les cinq sépales, conformément à la loi de l'al- ternance des verticilles floraux consécutifs; sa manière de voir a été adoptée par M. Wydler et par Eichler. Au contraire, Payer, se basant sur ses observations organogéniques, a affirmé (3) que les cinq pétales sont « superposés aux sépales », et cette maniére de voir a été ensuite professée par Alexandre Braun (4), ainsi que par M. Baillon (5). Elle a été appuyée récemment par M. Goebel qui assure (loc. cit. p. 223) avoir vu, chez les Delphinium Ajacis et Consolida, les ébauches trés petites (1) Chez le Delphinium peregrinum L., M. Baillon admet (Histoire des plantes, I, p. 28) qu'il n'existe réellement que trois pétales, mais que le postérieur s'est dédoublé en deux. (2) Je laisse de cóté la section Delphinellum relativement à laquelle l'accord est un peu moins unanime. (3) Payer, Traité d'organogénie comparée, 1 (1857), p. 250. + (4) Braun (Alex.), Ueber den Blüthenbau der Gattung. Delphinium (Prings. Jahrb. . wiss. Bot. I, 1858, p. 307-370, pl. xxii-xxi). (5) Baillon (H.), Hist. des plantes, 1. 88 SÉANCE DU 27 JANVIER 1888. des cinq pétales opposés aux sépales, et continuant ainsila spirale 2/5 du calice. Dans la corolle à huit pétales qui existe, à l'origine, chez les autres Delphinium, comment ce nombre huit se raccorde-t-il avec la symétrie peutamére du calice? Payer a répondu à cette question de la manière suivante : dans le calice quinconcial les sépales sont situés dans la fleur de telle sorte que deux d'entre eux (1 et 3) sont antérieurs, un est posté- rieur (2), et les deux derniers (4 et 5) sont latéraux. Or, d'aprés ce botaniste, devant chacun des trois sépales 1, 2, 3, il nait deux mamelons- pétales, tandis qu'il ne s'en produit qu'un devant chacun des deux autres sépales, 4 et 5. Il apparait donc en tout huit ébauches de pétales, parmi lesquelles les quatre qui sont placées devant les sépales 1 et 3, et qui forment ainsi la moitié antérieure du verticille corollin, arréteront de trés bonne heure leur développement, tandis que les quatre qui se trouvent devant les sépales 2, 4, 5, et qui forment la moitié postérieure du méme verticille, continueront de croitre et deviendront ainsi les quatre pétales de la fleur adulte. Les figures 4 et 5, planche 55 du livre de Payer, montrent ces rapports de position entre les huit mamelons- pétales et les cinq sépales chez le Delphinium Requienii. Je crois devoir rappeler à ce propos que, dés l'année 1846, Ad. Brongniart avait dit, dans son rapport sur un mémoire de M. Barnéoud (1) : « Nous avons vu, » dans plusieurs espéces de Delphinium, dans les boutons trés jeunes, » outre les quatre pétales ordinaires, des pétales rudimentaires occupant » la partie antérieure de la fleur qui en est complétement dépourvue à » l'époque de la floraison. Ces pétales rudimentaires étaient au nombre » de quatre et formaient, avec les quatre autres déjà plus grands, un » verticille de huit organes inégaux, mais espacés trés réguliérement. » Depuis la publication de l'ouvrage de Payer, Hofmeister a donné, en 1868 (2), une figure qui représenteles huit mamelons-pétales bien formés et situés, par deux devant les sépales 1, 2, 3, isolément devant les sépales 4, 5, dans un bouton trés jeune du Delphinium elatum. Enfin, M. Goebel reconnait aussi l'existence, dans les premiers temps, de huit mamelons corollins, tout en disant (loc. cit. p. 226) que « Payer n'a pas démontré, dans ce cas, le dédoublement, » et en voyant, dans les huit files d'étamines que possédent ces mémes fleurs, une circonstance peu favorable à l'idée du dédoublement. En somme, c'est un fait aujour- d'hui acquis, semble-t-il, que la présence d'une corolle de huit pétales avec un calice de cinq sépales dans les trés jeunes boutons de fleurs des Delphinium qui forment les sous-gegres Delphinastrum et Staphisagria. (1) Ann. des sc. nat. 3° série, VI, 1846, p. 297-303. (2) Allgemeine Morphologie, fig. 81, p. 458. DUCHARTRE. — ORGANISATION DE LA FLEUR DU DELPHINIUM ELATUM. 89 II. Organisation de la fleur dans les variétés cultivées du Delphi- nium elatum. Avant d'aborder l'examen de l'organisation florale du Delphinium elatum, telle qu'elle se montre aprés les modifications que la culture a déterminées dans le type primitif, je crois qu'il ne sera pas hors de propos de résumer en quelques lignes l'histoire botanique de cette espèce. Elle a été établie sous le nom de Delphinium elatum par Linné, dans son Species, et indiquée par lui comme habitant Ja Sibérie, la Suisse et la Silésie. A. P. de Candolle avait d'abord adopté ce nom comme s'appli- quant à une plante spontanée dans les lieux pierreux et ombragés des Alpes, en Valais, en Piémont, en Dauphiné et sur les montagnes voisines de Narbonne, par conséquent française, et il avait exprimé cette manière de voir dans son Synopsis publié en 1806, puis dans le quatrième volume (p. 914) de sa Flore française, en date de 1815. Plus tard, le méme botaniste a démembré l'espéce et, dans son Systema naturale (I, 1818, p. 358-361), il en a classé les variétés, distinguées surtout par Lamarck, comme synonymes, l'une du D. intermedium Ait., plante des Alpes et des Pyrénées, une seconde du D. cuneatum Stev., plante de Saratof et du Volga inférieur, une troisiéme de son D. montanum, qui vient sur les Pyrénées, les Alpes et les Apennins. Cependant, dans le méme ouvrage, après avoir caractérisé son D. dictyocarpum, il écrit : « Habitus D. elati aut cuneati, comme si, pour lui, l'espéce nommée D. elatum n'avait pas cessé d'exister. Dans ce démembrement de l'espéce considérée quant à son indigénat,. il a été suivi par Loiseleur-Deslong- champs (Flora gallica, I, p. 387) et par Duby (Botanicon gallicum, p. 16) ; mais, dans leur Flore de France (I, p. 49), Grenier et Godron ont admis l'unité de l'espéce Linnéenne et en ont repris la dénomination premiére, sous laquelle je la désigne ici, à leur exemple. Depuis que le Delphinium elatum L. est devenu l'une des plantes ornementales les plus répandues dans les jardins, les horticulteurs en ont obtenu des formes nombreuses, méme des races qu'ils ont dési- gnées par des noms formés comme le sont ceux des véritables espéces. L'histoire botanique de ces races et formes ou variétés, ainsi que leur classement méthodique seraient tout au moins fort difficiles à tracer; aussi me bornerai-je, dans ce qui va suivre, à désigner les variétés que jaurai à décrire sous leur nom jardinique, nom essentiellement tradi- tionnel, mais qui seul permet de retrouver la plante à laquelle il a été donné dans l'établissement de tel ou tel horticulteur et, par suite, de se la procurer. Quant à la marche que je suivrai, elle consistera à prendre comme point de départ une variété dont la fleur est simple, mais remar- 90 SÉANCE DU 27 JANVIER 1888. quable par son ampleur; je décrirai ensuite successivement l'organi- sation de plusieurs variétés à fleurs semi-doubles, pour arriver enfin à une variété entièrement double ou pleine. 1. Mammouth.— Cette variété, dont les pieds me sont venus de léta- blissement de M. V. Lemoine, de Nancy, horticulteur bien connu, a une fleur trés ample, mais simple, qui a conservé, par conséquent, sans alté- ration le type des Delphinastrum. Elle offre ainsi un calice de cinq sépales et une corolle de quatre pétales situés dans la moitié postérieure de la fleur. Les sépales, en disposition quinconciale, sont ovales, un peu oblongs et insérés par une assez large base ; le postérieur a son éperon long et relevé à sa surface de rugosités obliques ou presque transver- sales, irréguliérement ondulées. Les quatre pétales forment deux paires fort dissemblables, dont l'une est postérieure, située devant le sépale éperonné, et dont l'autre est latérale; dans chaque paire, les deux pétales sont symétriques entre eux, mais différent beaucoup de ceux de l'autre paire. La moitié antérieure dn cercle corollin est restée vide par défaut de développement des quatre mamelons qui s'y étaient montrés à l'origine. Chacun des deux pétales postérieurs, ou placés cóte à cóte devant le sépale éperonné, se divise en deux parties dissemblables qui se réunissent au niveau de l'insertion, et dont l'inférieure est l’éperon tan- dis que la supérieure est le limbe. L'éperon est environ deux fois plus long que le limbe et presque aussi long que celui du calice; il est large- ment ouvert du cóté qui regarde son symétrique, sur les deux tiers supé- rieurs de sa longueur; mais il est fermé dans son tiers inférieur ; il revient donc, en majeure partie, à une lame ployée en gouttiére pro- fonde, dont le bord inférieur est épaissi et vert. C'est par l'extrémité antérieure de ce bord épaissi que s'attache le pétale. Ces deux éperons juxtaposés s'enfoncent profondément dans l'éperon unique du calice. Quant au limbe de chacun de ces pétales, il est asymétrique, terminé par une troncature oblique, bleu violet en dehors, pâle et à peu près blanc en dedans; les deux se rapprochent en voûte et se superposent même par leurs bords adjacents. Ces deux pétales longuement éperonnés et postérieurs sont sessiles; au contraire, chacun des deux pétales laté- raux qui forment la seconde paire, offre un long et large onglet, que surmonte un limbe à peu près aussi long que large, échancré au som- met, rétréci en coin dans le bas, blanc et remarquable surtout par les longs poils qu'il porte dans le champ de sa face supérieure ; cet onglet se contourne sur lui-méme en se redressant pour porter le limbe sous la voüle des deux pétales postérieurs, au-dessus de la masse des organes reproducteurs; en outre, son bord postérieur se prolonge, à un millimètre environ au-dessus de l'insertion du pétale, en un petit crochet qui décrit parfois jusqu'à un cercle entier. En général, jai vu les quatre pétales DUCHARTRE. — ORGANISATION DE LA FLEUR DU DELPHINIUM ELATUM. 91 bien développés et égaux en dimensions dans chacune de leurs deux paires; mais parfois aussi l'un des deux pétales latéraux était resté nota- blement plus petit que l'autre et, au lieu de se redresser, s'était rabattu contre le calice; ce fait semble montrer déjà que la corolle est plus susceptible que le calice d'altération dans son état habituel, et les obser- vations suivantes confirmeront cette déduction. 2. L'organisation que je viens de décrire et qui caractérise l’état habi- tuel de la fleur simple chez le Delphinium elatum avait subi une pre- miére modification dans la fleur d'une variété qui m'était venue de la méme source que la précédente, mais dont j'ai malheureusement perdu le nom. La fleur de cette plante possédait un calice normal, c'est-à-dire formé de cinq sépales en quinconce, dont le postérieur était éperonné. Plus intérieurement elle offrait six piéces pétaloides, de deux sortes fort dissemblables : deux d'entre elles, alternant assez exactement avec les sépales latéraux et antérieurs, étaient un peu plus petites que ces sépales contre lesquels elles s'appliquaient; mais elles en avaient à fort peu prés la conformation et l'apparence. Au contraire, les quatre autres étaient oblongues, fortement creusées en gouttière par l'inflexion de leurs bords et incurvées vers le centre de la fleur; deux d'entre elles se trou- vaient cóte à cóte devant le sépale éperonné, ne présentant toutefois elles-mémes aucun indice d'éperon, et chacune des deux autres était située devant l'un des sépales latéraux ; toutes les quatre étaient colorées en violet-purpurin, comme les deux précédentes, mais leurs bords étaient nettement blancs dans le haut, souvent sur une assez grande longueur. Malgré leur conformation toute spéciale, il semble difficile de mécon- naître en elles l'analogue des quatre pétales de la fleur entièrement simple ou normale; mais que doit-on voir dans les deux autres piéces pétaloides qui ne leur ressemblent en aucune facon, et qui m'ont semblé étre plus externes? Aprés avoir décrit les autres variétés que j'ai obser- vées, je tâcherai de répondre à cette question. Les autres fleurs qu'a données la méme plante ne différaient de celle qui vient d’être décrite qu'en ce que la gouttière de certains de leurs pétales était plus ou moins ouverte; mais le nombre et la situation de ces éléments de la corolle y étaient restés les mémes. 3. Anacréon. — L'altération du plan de la fleur simple s'est montrée plus profonde dans une variété qui m'est venue de chez M. V. Lemoine, étiquetée Anacréon. En dedans du calice normal, existaient des piéces pétaloides de deux sortes. Celles de la premiére sorte, analogues aux deux de la variété précédente, étaient également planes, ovales, à peu prés sessiles à large insertion, mais généralement au nombre de huit : cinq d'entre elles, assez réguliérement alternes aux sépales, formaient un verticille externe ; les trois autres, constituant un demi-verticille plus 92 SÉANCE DU 27 JANVIER 1888. interne et antérieur, alternaient avec les premiéres. Les piéces de la seconde sorte étaient plus internes, au nombre généralement de trois, rarement moins, et contrastaient par leur couleur à peu prés blanche avec la teinte violette-purpurine à bordure bleue des précédentes ; elles étaient d'ailleurs remarquables par la singularité de leur conformation : dans chacune d'elles, un petit limbe presque carré à angles émoussés, plus ou moins ondulé, longuement cilié et chargé de longs poils à sa face interne, surmontait un long et large onglet profondément canaliculé qui, inférieurement, se fermait en tube large et court. La paroi anté- rieure de ce tube se prolongeait en une assez longue languette obtuse, d’où l'ensemble de la pièce ressemblait assez à une corolle gamopétale bilabiée dont la lévre antérieure aurait été beaucoup plus courte que la postérieure. Ces trois étranges pétales, car on ne peut, ce me semble, voir en eux autre chose, étaient l'un postérieur et médian, par consé- quent opposé au sépale éperonné, tout en étant lui-méme dépourvu d'éperon ; les deux autres étaient situés à droite et à gauche de celui-ci. Comme dans la variété précédente, les étamines étaient restées normales : jen ai toujours compté plus d'une vingtaine. La singuliére conforma- tion du pétale médian se reproduisait dans les deux latéraux, mais elle y était moins accentuée : l'onglet de ceux-ci était moins profondément canaliculé et les parois en étaient moins épaisses. 4. Copernic. — Une variété, cultivée sous ce nom au Jardin des plantes de Paris, d’où elle m'a été trés obligeamment envoyée avec quelques autres par M. le professeur Max. Cornu, ressemblait à la précédente par la constitution générale de sa fleur, mais s'en éloignait par quelques détails de conformation. Elle aussi m'a montré, en dedans d'un calice normal, sept ou huit folioles pétaloides planes, ovales, sessiles et, sur un rang plus intérieur, quatre ou cinq pétales à limbe plus ou moins hérissé et à onglet canaliculé, qui formaient un demi-verticille posté- rieur; mais, sur les sept ou huit folioles plus externes que les pétales et appliquées contre le calice, deux, placées cóte à cóte devant le sépale postérieur éperonné, étaient creusées dans le bas en un petit sac externe, qui n'était évidemment qu'une ébauche d'éperon. D'un autre cóté, parmi les quatre ou cinq pétales, il y en avaitun postérieur et médian, alterne par conséquent avec les deux folioles dont il vient d'étre question, qui se distinguait des autres par ses dimensions sensiblement plus fortes, et surtout par une parlicularité curieuse : son limbe, hérissé à la face interne de trés longs poils et échancré à son bord libre, surmontait un trés large onglet profondément canaliculé, dont les parois latérales étaient fortement épaissies. Inférieurement, le canal de l'onglet se fer- mait en un tube qui, se prolongeant longuement au delà de l'insertion du pétale, devenait un éperon redressé contre le dos de ce pétale. La DUCHARTRE. — ORGANISATION DE LA FLEUR DU DELPHINIUM ELATUM. 93 longueur de cet éperon devenait parfois assez considérable pour que sa pointe arrivàtau niveau de la base du limbe. L'androcée et le gynécée de ces fleurs n'avaient subi aucun changement. 9. Caméléon. — Les fleurs qui me sont venues sous ce nom du Jardin des plantes rentraient dans le type des deux précédentes variétés, mais avec les modifications suivantes. En dedans du calice normal, coloré en bleu assez intense, il existait : en premier lieu, un cercle de six folioles pétaloides, ovales plus ou moins oblongues et sessiles; en second lieu et plus intérieurement, cinq pétales blanes, à limbe hérissé sur sa face nterne, occupant une demi-circonférence, au cóté postérieur de la fleur. Parmi les six folioles du cercle intracalicinal, la postérieure impaire, opposée au sépale éperonné, se creusait, un peu au-dessus de sa base, en une sorte de poche ou commencement d'éperon, au-dessus duquel elle s'inclinait fortement vers le centre de la fleur au point de faire un angle droit avec sa portion basilaire. Les deux folioles situées l'une à droite, l'autre à gauche de celle-ci, ressemblaient aux trois autres du méme cercle par leur forme ovale et leur coloration en violet-purpurin, mais elles en différaienten ce que deux grandes macules blanches occupaient les bords de chacune, à partir d'un millimètre au-dessous du sommet et sur une longueur de 3 millimétres. Des cinq pétales, le postérieur impair et médian rappelait, par sa conformation, par ses longs cils et les poils de son limbe, son analogue dans la variété Anacréon ; mais la gouttière formée par son large onglet tubuleux inférieurement était trés ouverte. Ce pétale était blanc ainsi que les quatre autres dont l'onglet était moins large, surtout dans un, qui, en outre, offrait une étroite bande médiane purpurine. La fleur était complétée par un androcée et un gyné- cée normaux. y Dans les quatre variétés que je viens de décrire la fleur était devenue plus ou moins semi-double uniquement parce que, entre son calice tou- jours resté normal et sa corolle réduite à un demi-verticille, s'étaient interposées des folioles pétaloides en nombres divers, selon les plantes, qui ressemblaient beaucoup aux sépales et nullement aux pétales. Les étamines avaient toutes conservé leur état normal, et n'étaient inter- venues en rien dans la semi-duplicature; nous allons maintenant les voir, au contraire, prendre une part plus ou moins notable au change- ment d'état de la fleur qui en deviendra plus double. 6. Protée.— Dans la variété cultivée sous ce nom au Jardin des plantes, la fleur était plus petite que celles dont il a été question jusqu'ici. Le calice resté normal avait ses sépales velus à l'extérieur, surtout dans le haut et sur une bande médiane proéminente; son sépale postérieur, for- tement concave et presque en capuchon, portait un éperon plus large que de coutume. En dedans de ce calice était une zone de folioles pétaloides, 94. SÉANCE DU 27 JANVIER 1888. ovales et sessiles, au nombre le plus souvent de huit, parfois de dix ou onze, dont deux, placées devant le sépale postérieur, offraient un gros éperon basilaire, long de 2-3 millimétres et dirigé de haut en bas. Plus intérieurement et en alternance avec ces deux folioles se trouvait un pétale de conformation singulière. C'était, dans la plus grande partie de sa longueur, un canal large et profond, à parois à peu prés paralléles et fortement épaissies sur leur ligne médiane, qui s'ouvrait supérieurement en un petit limbe à peu prés carré et sans poils, tandis qu'il se fermait inférieurement en tube. Ce tube obconique émettait, à son orifice, deux appendices dressés en cornes divergentes et, dans le bas, il se pro- longeait en un éperon remarquable par sa direction presque horizontale vers le centre de la fleur. De chaque cóté de ce pétale impair, il s'en trouvait une paire de latéraux, onguiculés et en général hérissés de longs poils à leur face interne. Ces cinq pétales formaient, tous eusemble, un demi-cercle postérieur ; quant au demi-cercle antérieur de la zone corol- line que jusqu'ici nous avons vu vide, il était occupé par trois à cinq pétales, dans lesquels leur long onglet grêle et leur limbe oblong, ayant parfois conservé sur ses bords des vestiges de loges d’anthère, fai- saient reconnaitre tout autant d'étamines pétalisées. 1. Nancy. — Dans la variété qui m'est venue sous ce nom de chez M. V. Lemoine, la duplicature a fait des progrés par l'augmentation notable du nombre des étamines pétalisées ; mais, par contre, la corolle normale s'est réduite au minimum possible, puisque je ne l'ai vue repré- sentée, dans les fleurs que j'ai analysées, que par un seul pétale à onglet large, à limbe presque carré, cilié, hérissé de longs poils sur sa face interne, que sa blancheur faisait trancher sur la couleur purpurine avec encadrements bleus des autres folioles florales. Comme dans les cas pré- cédents, en dedans du calice resté normal se trouvaient des folioles ovales, sessiles, dont le nombre variait ici de six à dix; puis, plus inté- rieurement, outre le pétale à limbe hérissé, quinze à dix-huit pétales plus petits, à onglet gréle et à limbe oblong, glabre, d'autant plus réduit qu’ils étaient plus internes, Indubitablement ceux-ci devaient être des étamines pétalisées; aussi les étamines qui avaient gardé leur état nor- mal étaient-elles peu nombreuses; jai méme vu parmi elles, dans une fleur, un filet surmonté d'un limbe pétaloïde qui portait deux théques à son bord basilaire. 8. Agathe. — La variété cultivée sous ce nom au Jardin des plantes m'a présenté un exemple d'extréme simplification. En effet, en dedans du calice resté normal et dont le sépale postérieur, éperonné, était trés concave, je n'ai trouvé dans ses fleurs qu'une zone de huit, et une fois neuf, folioles pétaloides, ovales, en majorité sessiles par une large base, en un mot, semblables aux sépales par leur forme comme par leur colo- DUCHARTRE. — ORGANISATION DE LA FLEUR DU DELPHINIUM ELATUM. 95 ration en bleu pàle. Une d'entre elles était placée devant le sépale épe- ronné, dans la concavité duquel elle s'appliquait exactement; elle était sensiblement plus grande que les autres et présentait dans le bas une bosselure externe ou rudiment d'éperon. En outre, deux ou trois autres de ces folioles, et c'étaient les plus internes, avaient un onglet gréle qui faisait la moitié de leur longueur totale; selon toute apparence, celles-ci étaient des étamines pétalisées. Le fait le plus remarquable, c'est que, dans ces fleurs, rien ne ressemblait, méme de loin, à l'une ou à l'autre des deux formes de pétales qui existent dans le demi-verticille corollin du Delphinium elatum simple, soit avec, soit sans poils sur la face interne du limbe. Je crois donc pouvoir admettre que, dans la fleur de la variété Agathe, la corolle fait défaut. Dans l'androcée de ces fleurs j'ai compté environ une vingtaine d'étamines normales, autour des trois carpelles non modifiés. 9. Gladiateur. — Le terme extréme des modifications apportées par la culture à l'état normal de la fleur du Delphinium elatum L. m'a été présenté par une variété qui m'est venue de chez M. V. Lemoine sous le nom de Gladiateur, et dans laquelle les fleurs, larges d'environ 2 centimétres seulement, étaient colorées en un joli bleuclair, qui deve- nait pâle et verdàtre au centre. La fleur de cette plante est pleine et n'a pas conservé une seule étamine pourvue d'anthére ; méme ses trois car- pelles commencent souvent à se colorer et à se pétaliser dans leur partie supérieure. Dans son ensemble, elle comprend : 1? un calice qui est resté normal et dont le sépale postérieur est dès lors éperonné; 2° en dedans de ce calice, des pétales, au nombre d'une quarantaine, tous plans et glabres, étalés, dont les extérieurs sont ovales, longs d'environ un cen- timétre, tandis que les plus internes sont de moitié plus courts, oblongs avec un léger rétrécissement médian, et que les intermédiaires établis- sent une transition bien ménagée entre ces deux formes; 3° au centre trois carpelles. Je crois que cette organisation résulte : 1° de ce que les pétales si nettement caractérisés du D. elatum ne sont pas représentés dans la fleur de cette variété, et que dés lors la vraie corolle y manque, comme dans la variété précédente; 2° de ce que les folioles pétaloides situées entre le calice et la corolle, que possédaient les variétés semi- doubles examinées ci-dessus, font également défaut, à moins qu'on n'aime mieux admettre que, malgré la similitude de forme et de coloration, ce sont elles qui constituent les pétales externes; 3^ de ce que tous les pétales (sauf peut-étre les externes) sont des étamines pétalisées qui ont méme subi une augmentation de nombre. III. Considérations générales et conclusions. M. Goebel, qui, à la vérité, ne s'est occupé que des fleurs pleines des 96 SÉANCE DU 27 JANVIER 1888. Delphinium, distingue, chez le D. orientale, de la section Consolida (loc. cit. p. 222), deux catégories de ces fleurs : dans l’une qui, dit-il, est la plus rare des deux, la fleur a transformé ses étamines en pétales plats et sans éperon. On vient de voir que c’est ce qui doit avoir lieu dans la variété Gladiateur du D. elatum. Dans la seconde catégorie, « les étamines transformées ont la forme des sépales, mais l'éperon du » calice reste vide, et le pétale non éperonné et sans ailes qui correspond » au sépale supérieur est bifide au sommet. Ceci est évidemment un » passage à la forme florale radiaire (actinomorphe), qui existe chez » beaucoup de fleurs pleines. » Le savant allemand se pose ensuite la question de savoir comment se comportent les pétales ébauchés à l'origine et avortant plus tard habi- tuellement, dans les cas où les fleurs de ces plantes deviennent pleines. « Se développent-ils, dans cette duplicature, ou bien restent-ils rudi- » mentaires? J'ai pu, dit-il, constater, chez le D. elatum var. inter- » medium, que c'est le premier de ces cas qui a lieu. Chez les Delphi- » nium à huit files d'étamines, il se produit, à l'origine, huit ébauches » depétales dont quatre avortent d'ordinaire, mais prennent leur complet » développement dans les fleurs qui deviennent pleines, tant chez cette » espéce que chez les autres. » Je me garde bien de contester l'exactitude d'observations faites par un savant aussi distingué que M. Goebel, non plus que celle de l'inter- prétation qu'il en a donnée; mais je pense que cette interprétation ne s'applique pas à la variété Gladiateur, dans laquelle tout me semble prouver que, non seulement les quatre piéces antérieures de la corolle, ébauchées à l'origine, ne se sont pas développées ultérieurement, mais encore que les quatre du demi-verticille corollin postérieur ont fait de méme, et que dès lors la corolle typique manque dans les fleurs de cette variété qui sont devenues pleines grâce à la pétalisation de toutes leurs étamines. J'ajoute que l'interprétation de M. Goebel me parait tout aussi peu applicable aux diverses variétés semi-doubles dont les fleurs sont, décrites ci-dessus et qui ont gardé leur verticille corollin constamment incomplet. Je me trouve par là conduit à rechercher ce que peuvent étre les folioles pétaloides, trés analogues aux sépales pour la forme, le mode d'insertion et la coloration, qui, dans ces plantes, se sont interposées, en nombres divers, entre les pétales caractérisés par leur situation, ainsi que par leur conformation et leur couleur particuliére, et le calice qui est toujours resté normal. Cette question, que j'avais laissée de côté jusqu'à présent, me semble avoir un intérêt majeur pour l'interprétation de l'organisation de la structure florale dont il s'agit ici. Or, cette méme question M. le D” Bonavia se l'est déjà posée, dans son article du Gardeners' Chronicle cité plus haut, et voici comment DUCHARTRE. — ORGANISATION DE LA FLEUR DU DELPHINIUM ELATUM. 97 il v a répondu. « Lorsque la fleur double, dit-il d'abord, elle ajoute un » second cercle de sépales, dont aucun n'est éperonné. » Cette dernière assertion est trop généralisée, car on a vu que, dans les variétés Camé- léon et Agathe, la pièce postérieure de ce « second cercle de sépales » porte un éperon court mais bien formé, et que, dans la variété Protée, deux piéces du méme cercle, placées également devant le sépale posté- rieur du calice normal, présentent le méme caractére. Plus loin, en décrivant une fleur péloriée qui terminait l'inflorescence d'un Delphi- nium, dont il ne donne pas le nom, le méme auteur dit : « Il y avait » deux cercles de sépales bien formés, bleu de ciel dans l'un, bleu lavé » de pourpre dans l'autre, dont aucun n'était éperonné. » Cependant, aprés s'étre exprimé avec cette netteté sur la nature, selon lui, calicinale des folioles dont il s'agit, le savant anglais en vient à exprimer fina- lement du doute sur la détermination qu'il en avait d'abord donnée. « Il » est difficile de dire, écrit-il, si le second cercle de segments colorés » appartient au calice ou à la corolle. » Pour moi, j'ai la conviction que ce doute n'est pas fondé, et que la première assertion de M. Bonavia était légitime. Voici sur quoi repose ma conviction. 1° Les quatre pétales du Delphinium elatum et de ses analogues n'oc- cupent jamais que la moitié postérieure du cercle destiné à la corolle; leur forme et leur coloration les distinguent des sépales; enfin deux d'entre eux, sur les quatre, dans la section Delphinastrum, ajoutent à ces caractères distinctifs celui qui résulte de la présence de longs poils corollins dans le champ de la face interne de leur limbe, poils qui s'ac- compagnent fréquemment de l'existence de longs cils. Dans les variétés décrites ci-dessus, aucune des folioles pétaloides en question n'a jamais possédé un seul de ces caractéres, tandis que, au contraire, toutes offraient avec les sépales une ressemblance frappante. Ces motifs me semblent déjà suffisants pour qu'on'n'assimile pas ces folioles aux pétales, auxquels elles ne ressemblent sous aucun rapport; mais d'autres consi- dérations d'une valeur, selon moi, tout aussi grande s'opposent encore à cette assimilation. 2° Si ces folioles pouvaient être simplement les quatre pétales origi- naires du demi-verticille corollin antérieur qui, au lieu d'avorter comme d'ordinaire, seraient arrivés à leur développement parfait, quatre ébauches n'auraient pu se développer qu'en quatre pétales; le demi-verticille représenté par ces ébauches serait resté un demi-verlicille qui aurait seulement complété la corolle. Or, on a vu que, dans tous les cas de fleurs semi-doubles décrits ci-dessus, un seul excepté, le nombre des folioles dont il s'agit est supérieur à quatre, qu'il est le plus souvent de sept ou huit, ou s'éléve méme à dix et onze. En outre, aulieu de former un simple demi-verticille, les mêmes folioles sont rangées le plus sou- T, XXXV. (SÉANCES) 7 98 SÉANCE DU 27 JANVIER 1888. vent en un verticille de cinq, alternes en général aux sépales, leur nombre se complétant par une portion de verticille, ou méme par tout un verti- cille plus interne, en alternance avec le premier. Sans doute cette dispo- sition n'est pas toujours facile à reconnaitre; mais il est des cas dans lesquels elle se montre avec une suffisante netteté. 3* La situation des folioles en question est toujours extérieure par rapport au cercle du verticille corollin, intermédiaire entre ce cercle et celui du calice. Or, il est, je crois, établi que, lorsqu'un verticille floral . quelconque subit le phénomène de développement qui a été appelé mul- tiplication, les piéces supplémentaires qui résultent de ce fait se placent en dedans du verticille multiplié. Ce sont là les conditions dans lesquelles se trouvent les folioles directement intracalicinales; il me semble donc légitime, pour ce motif comme pour les précédents, de les regarder comme des sépales dus à la multiplication du calice et auxquels pourrait dés lors convenir la dénomination de sépales additionnels. En résumé, dans les fleurs des variétés cultivées du Delphinium elatum L. dont cette Note renferme la description : 1» Le calice, qui est toujours resté normal lui-même, a donné, par multiplication, des sépales additionnels en nombres divers selon les variétés, et qui ont constitué au moins un verlicille entre ce calice et la corolle; 2° La corolle a toujours conservé sa situation en demi-vertieille pos- térieur et les caractères distinctifs de ses pétales; mais, dans aucun cas, elle n'a complété son verticille; elle a même parfois réduit le nombre de ses pétales jusqu'à l'unité et, dans certaines variétés, elle a complè- tement disparu. 3° La pétalisation d'étamines a pu augmenter le nombre des pétales, faiblement dans certaines variétés semi-doubles, considérablement dans une à fleurs pleines qui a ainsi perdu tous ses organes mâles. M. Colomb fait à la Société la communication suivante : ESSAI D'UNE CLASSIFICATION DES FOUGERES DE FRANCE BASÉE SUR LEUR ÉTUDE ANATOMIQUE ET MORPHOLOGIQUE, par M. COLOMB. PREMIERE PARTIE. Il suffit d'ouvrir une Flore donnant la synonymie des espèces pour constater qu'il n'existe peut-être pas une Fougère française qui n'ait, dans les différentes classifications, successivement appartenu à un grand nombre de genres. Un des exemples les plus instructifs à cet égard, est COLOMB. — CLASSIFICATION DES FOUGÈRES DE FRANCE. 99 fourni par l'Asplenium Filix-femina Bernh., qui s'est appelé aussi Po- lypodium Filix-femina L., Athyrium Filix-femina Roth, Aspidium Filix-femina Sw., Cystopteris Filix-femina Coss. et Germ., et je ne tiens compte que des synonymes dans lesquels le nom spécifique a été conservé. Cette surabondance de noms de genres pour une seule et même espèce indique, à mon avis, que les botanistes ne sont pas en possession d’un bon caractère générique permettant d’assigner, avec quelque certitude, une place déterminée dans la série, à une Fougère donnée. Or les diffé- rents auteurs qui se sont occupés de la question ayant étudié jusque dans ses plus minces détails la forme extérieure des Fougéres, et cette étude n'ayant produit, jusqu'à présent, que des résultats incertains, j'en conclus qu'il faut chercher ailleurs que dans la morphologie externe ou les criteriums du genre. À ce propos, qu'il me soit permis, en passant, de regretter que, sauf de rares exceptions, les botanistes descripteurs ne cherchent pas dans la structure anatomique des plantes des caractères de classification. Il me semble qu'il ne faut étre exclusif ni dans un sens ni dans l'autre, et que l'on doit employer concurremment et lanatomie et la morphologie externe. Je pense, d'ailleurs, que ce qui va suivre prouvera qu'il est possible de trouver des caractéres anatomiques tout aussi pratiques que bien des caractéres morphologiques. En prenant connaissance du travail de Duval-Jouve sur le pétiole des Fougères (1), travail qui n'est qu'une suite d'observations utiles, mais sans grand lien entre elles et surtout trop peu nombreuses pour que l'auteur ait pu en tirer des conclusions générales, j'ai trouvé cette phrase : « J'ai donc pensé que les observations suivantes sur des espéces d'Alsace pourraient présenter quelque intérét et peut-étre plus tard, en se com- plétant, quelque utilité pour la fixation des espéces. » J'ai essayé de remplir le cadre tracé par Duval-Jouve en complétant et généralisant ses observations, et surtout en les précisant. 7 | J'ai spécialement étudié la forme des faisceaux de la base du pétiole (2), et voici les raisons qui m'ont guidé dans le choix que j'ai fait de cette partie de la plante. D'abord un caractère de classification doit, toutes les fois que cela est possible, étre fourni par un organe facile à se procurer : la feuille des Fougéres est dans ce cas. C'est elle surtout que l'on con- serve dans les herbiers et, même lorsqu'elle est desséchée depuis long- (1) Duval-Jouve, Etudes sur le pétiole des Fougeres (Annotations de la Flore de France et d'Allemagne, Billot, Haguenau, 1856-1861). | (2) Un travail récent donne de nombreuses figures de sections de pétioles. On y trouvera tous les renseignements bibliographiques sur la question; c'est: Die Blattsliele der Farne par K. Thome (Jahrbuch. f. wissens. Bot. 1* Band, 1* Heft). 100 SÉANCE DU 27 JANVIER 1888. temps, un séjour de quelques heures dans l'eau tiède permet de l'étudier aussi facilement que si elle était vivante. J'en ai fait l'expérience sur des feuilles conservées depuis le mois de thermidor an VIII, et faisant partie de l'herbier de la Sorbonne que M. Bonnier met à la disposition des travailleurs de son laboratoire avec une complaisance dont nous tenons à le remercier. Une deuxiéme raison qui m'a fait prendre la feuille comme objet d'étude est que cet organe ne disparaît jamais complètement. La base reste ordinairement fixée sur l'axe aprés la chute de la feuille, et cette base peut, dans tous les cas, servir à l'étude des caractères que j'exposerai plus loin. Il est donc possible, gràce à cette particularité, de déterminer à quel genre appartient un rhizome donné. Enfin les feuilles étant, dans les Fougères, à la fois organes de nutrition et organes de reproduction, ont une importance incontestable. J'ai done, pour toutes ces raisons, choisi la feuille, et en particulier le pétiole, comme objet de mon étude; mais encore fallait-il savoir sur lequel de ses tissus je devais spécialement porter mon attention. On sait que l'étude du squelette a été pour les zoologistes féconde en résultats, lorsqu'il s'est agi de classer les vertébrés. A priori cela n'a rien d'étonnant : on ne saurait nier, en effet, que la disposition relative des organes et la forme générale du corps ne soient en rapport avec le squelette. Il n'est donc pas absurde de penser que le tissu de soutien des plantes peut donner d'importantes indications; d'autant plus qu'ici ce tissu se confond, en grande partie, avec le tissu conducteur et prend, par suite, une importance particulière par ses relations directes avec les tissus d'absorption et de nutrition. Il y a encore un argument pratique à faire valoir en faveur de cette manière de voir : c’est que, par suite de la couleur brune que prennent souvent le sclérenchyme et le bois des Fougères, il devient, dans la plu- part des cas, facile d'étudier à la loupe le lissu de soutien sur une section transversale du pétiole faite au moyen d'un simple canif. Si le pétiole est gréle, on a soin de faire une section oblique; la trace des faisceaux sur le plan de la section est alors suffisamment grande pour pouvoir étre directement observée. — Si le bois n'a pas naturellement une teinte brune, on trempe pendant quelques minutes la partie coupée du pétiole dans la fuchsine ammoniacale, puis dans l'eau; le bois prend alors une belle teinte rouge qui le fait trancher nettement sur le reste des tissus in- colores ou à peine colorés en rose. Jai, dans ce qui précède, suffisamment montré, je pense, que les caracteres tirés de l'étude du tissu lignifié sont des caractéres tout au moins aussi faciles à observer que la façon dont s'ouvre un indusium. Il COLOMB. — CLASSIFICATION DES FOUGÈRES DE FRANCE. 101 me reste à faire connaitre les principaux résultats de mon travail, et à montrer comment les caractéres anatomiques et les caractéres morpho- logiques, se prétant un mutuel appui, ont pu me permettre d'établir une classification raisonnée des Fougères de France. ANATOMIE. Forme des faisceaux.— J'ai d'abord étudié avec soin un grand nombre d'individus d'une même espèce. J'ai choisi comme exemple le Polypo- dium vulgare, Fougère que l’on rencontre partout, à tous les états de développement et dans les stations les plus diverses; j'ai cherché à reconnaitre quel est le caractére qui se présente avec le plus de con- stance dans tous ces individus, J'ai remarqué que le nombre des faisceaux est trés variable non seulement quand on passe d'une feuille à une autre, mais sur la méme feuille selon la hauteur à laquelle la section est faite. Le nombre des faisceaux ne peut donc fournir un bon caractére. Cette remarque ne s'applique pas seulement aux Fougères, car on peut s'assurer facilement que pour une plante quelconque le nombre des faisceaux varie avec le mode d'existence et l'habitat. Ordinairement, lorsque les faisceaux sont distincts à la base du pétiole, ils restent distincts dans toute la longueur. Cependant il peut arriver que des faisceaux primitivement distincts se soudent de facon à former un arc vasculaire unique, continu ; mais, sauf ces cas exceptionnels, intéressants en ce qu'ils nous fourniront des types de passage, on peut tenir compte de la présence d'un are vasculaire continu ou de faisceaux séparés pour la classification ; car en général, la disposition relative des faisceaux reste identique à elle-même dans toute la longueur du pétiole. Mais un caractère qui domine tous les autres, qui se présente toujours, que l’on fasse une section à la base ou au sommet du pétiole, que les faisceaux soient soudés ou distincts, qui offre une remarquable constance dans toutes les espèces types et incontestées d’un méme genre, c'est la forme du bois dans les faisceaux extrêmes de l'arc vasculaire. On sait que l'ensemble des faisceaux, soudés ou distincts, figure un arc ouvert en haut et symétrique par rapport à un. plan. Les extrémités de l'are sont occupées par deux gros faisceaux : c'est de ces derniers qu'il s’agira toujours dans la suite de cette Note, sans qu'il soit nécessaire de les désigner d'une facon plus précise. La forme du bois des faisceaux peut se ramener à 5 types : 1^ type des Aspidium ; 2 type des Polypodium; 3° type des Scolopendrium ; 4° type des Pteris; 5? type des Osmunda. 1^ Aspidium. — Le bois, sur une section, a une forme générale ova- 102 SÉANCE DU 27 JANVIER 1888. laire, munie à sa partie supérieure d'un appendice à vaisseaux extréme- ment étroits ; recourbé vers l'intérieur, ce faisceau rappelle assez bien la forme d'une cornue dont le col trés mince serait en méme temps trés court. Chez les Polystichum, le faisceau est presque identique à celui que je viens de décrire chez les Aspidium, qui formeraient ainsi avec les Poly- stichum un groupe à part. J'ajouterai que les faisceaux sont séparés et que leur nombre est trés variable : il oscille entre 3 et 8. 2» Polypodium. — La section du bois a une forme ondulée, avec un prolongement terminé en massue et replié vers le plan de symétrie; un prolongement inférieur, grêle et effilé, se replie dans le méme sens que le supérieur. Le corps du faisceau présente un renflement médian. Je ne puis mieux comparer cetle forme qu'à un hippocampe. Remarquons que cette forme, si caractéristique, se rencontre chez tous les Polypodium de France, sauf dans le P. vulgare, dont le faisceau rappelle plutót la forme du faisceau des Polystichum. Or, chose remar- quable, tous les Polypodium, autres que le vulgare, nous offrent deux faisceaux seulemen!, complétement séparés, et c'est peut-étre le seul groupe où le nombre des faisceaux reste constant, tandis que dans le Polypodium vulgare ce nombre est essentiellement variable, toujours comme dans les Polystichum. Enfin, tandis que les faisceaux des Poly- podium me semblent rester toujours séparés, dans certains P. vulgare, sinon dans tous, ces faisceaux ont une tendance à se réunir en une masse centrale unique. En ce qui concerne le P. vulgare, je réserve ma con- clusion pour la seconde partie de ce travail. Si le faisceau du P. vulgare rappelle celui des Polystichum, en revanche il existe deux Polystichum qui semblent devoir se rapprocher des Polypodium. Ce sont le Polystichum Thelypteris et le Polystichum Oreopteris. Ces deux espéces sont un bon exemple de ce que je disais tout à l'heure : à savoir que l'anatomie et la morphologie doivent donner des indications concordantes. Car, par leurs caractères extérieurs ces deux plantes ont paru à Newmann assez spéciales pour qu'il les ran- geàt dans un genre à part : le genre Hemestheum. 3 Scolopendrium. — Deux faisceaux distincts : Dans chaque faisceau, la section du bois constitue un arc à convexité tournée vers le plan de symétrie. Cette forme se retrouve identique dans le Ceterach offici- narum. || peut être utile de noter que cette Fougère a été appelée Scolopendrium Ceterach par Smith, Sowerby, Simons; ce qui montre que la morphologie permet déjà, à elle seule, de rapprocher ces deux genres. Dans les Asplenium, les deux faisceaux du Ceterach sont réunis en COLOMB. — CLASSIFICATION DES FOUGÈRES DE FRANCE. 103 une seule masse à deux bois distincts. La soudure s'accentue dans les Adiantum, où les bois eux-mêmes sont coalescents. 4 Pteris. — Je n'insiste pas sur les faisceaux du Pteris aquilina, qui présentent un aspect si particulier et dont l'ensemble rappelle l'aigle d'Autriche. 5° Une section transversale de Osmunda regalis présente un arc vas- culaire de méme épaisseur sur toute son étendue et se recourbant à ses deux extrémités, de facon à former deux crochets caractéristiques. Dans une prochaine communication j'examinerai les caractéres de morphologie externe et je donnerai les résultats généraux de mon travail. SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1888. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Constantin, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 27 janvier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'informer la Société que la mort d'A. de Bary, dont il lui avait fait part dans la derniére séance, a été suivie, à quelques jours d'intervalle, de celle d'un autre émi- nent botaniste, M. le professeur Asa Gray, professeur à l'université d'Harvard (États-Unis), décédé le 30 janvier, dans sa soixante-dix- huitiéme année. Indépendamment de travaux considérables en sys- tématique, Asa Gray, comme vulgarisateur par ses ouvrages et son enseignement, a rendu à la science les plus grands services. M. le Président fait part d'une autre pénible nouvelle: M. Adolphe Larcher, ancien secrétaire et vice-président de la Société, est dé- cédé à Paris le 27 janvier dernier, à l'àge de soixante-quatre ans ; il appartenait à notre compagnie depuis 1862. Naguére un des plus assidus à nos séances, Adolphe Larcher était un des botanistes connaissant le mieux la flore des environs de Paris, qui lui était redevable de la découverte de plusieurs espéces intéressantes; son nom est à ce titre un des plus souvent cités dans l'ouvrage classique de MM. Cosson et Germain. Par suite des présentations faites dans la séance précédente, M. le Président proclame membres de la Société : 104 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1888. M'* ForrTier, fabricante d'herbiers artificiels, boulevard Poisson- nière, 20, à Paris, présentée par MM. Duval et Malinvaud. M. Pépin, chef du laboratoire des graines au Muséum, rue de Sévres, 11, à Paris, présenté par MM. Dois et Duval. M. le Président fait ensuite connaitre une nouvelle présentation. Il est heureux d'annoncer qu'il vient de se fonder, en Italie, une Société botanique qui aura son siége à Florence et des centres secondaires dans d'autres villes réunissant au moins douze mem- bres; les comptes rendus de ses travaux seront publiés dans le Journal de botanique de M. Caruel. Il est donné lecture d'une lettre de M. Lignier, qui remercie la Société de l'avoir admis au nombre de ses membres. Dons faits à la Société : Belloc, Les Diatomées de Luchon et des Pyrénées centrales. Duchartre, Note sur des feuilles ramifères de Chou. — Sur des fleurs doubles du grand Muflier. — Observations relatives à l'influence de lu lumière sur la matu- ration du raisin. — Influence de la température sur l'épanouissement et la fermeture des fleurs de Crocus. — Influence de la sécheresse sur la végétation et la structure de l'Igname de Chine. — Observations sur les vrilles des Cucurbitacées (deux Notes). — Sur un Begonia nouveau à inflorescence épiphylle. — Sur deux Roses prolifères. — Sur un Begonia phyllomane. — Observations sur la Grassette à long éperon. Gandoger, Flora Europe, t. XII. Hue, Lichens récoltés sur le Mont-Blanc. Lignier, Recherches sur l'anatomie comparée des Calycanthées, des Mélastomacées et des Myrtacées. Sauvageau, Sur la présence de diaphragmes dans les canaux aérifères de la racine. Saldanha da Gama, Tableau résumé des richesses de l'empire du Brésil. — Suite aux richesses de l'empire du Brésil. Macoun, Catalogue of canadian plants, part. II : Apetale. Robinson, Notes on the genus Taphrina. VAN TIEGHEM ET DOULIOT. — TUBERCULES RADICAUX DES LÉGUMIN. 105 Catalogue des graines récoltées en 1887 dans le jardin botanique de l'Université de Tubingue. Catalogue des graines récoltées en 1887 dans le jardin botanique de l'Université de Valence. Revue scientifique du Bourbonnais, publiée sous la direction de M. Ern. Olivier, n° 1. Comptes rendus des réunions de l'Académie d'Hippone, n* 93. Agricultural college of Michigan, Bulletin, n* 31. Journal and Proceedings of the royal Society of New-South-Wales for 1886. M. Van Tieghem fait à la Société la communication suivante : ORIGINE, STRUCTURE ET NATURE MORPHOLOGIQUE DES TUBERCULES RADICAUX DES LÉGUMINEUSES, par MM. Ph. VAN TIEGHEM et H. DOULIOT. Nos observations sur la formation des radicelles des Légumineuses (1) nous ont conduits à rechercher l'origine, à préciser la structure et à déterminer par conséquence la nature morphologique des tubercules ra- dicaux de ces plantes. Depuis que Malpighi les a découverts, il y a deux cents ans, ces tuber- cules ont été considérés de deux maniéres trés différentes par les nom- breux auteurs qui les ont étudiés. Pour les uns, ce sont des productions anomales, pathologiques : galles d'insectes (Malpighi, 1687) ou d'anguil- lules (M. Cornu, 1878), exostoses charnues (de Candolle, 1825), lenti- celles hypertrophiées (M. Clos, 1848, 1852), mais surtout galles de Cham- pignons (M. Woronine, 1866 et 1878; M. Eriksson, 1874; M. Frank, 1878; M. Kny, 1879; M. Prillieux, 1879; M. Schindler, 1884; M. Lundstróm, 1888; M. Mattirolo, 1888). Pour les autres, ce sont des productions nor- males, renflées pour servir de réservoirs nutritifs : bourgeons adventifs (Treviranus, 1853), radicelles ou racines adventives (Gasparrini, 1852; Kolaczek, 1856; Lachmann, 1858; M. de Vries, 1877) ou de nature morphologique indéterminée (M. Brunchhorst, 1885; M. Frank, 1887; M. Tschirch, 1887). Nos recherches nous ont amenés à partager la seconde maniére de voir. Dés lors, il était nécessaire de fixer définitivement la nature morpholo- gique de ces productions reconnues normales. A cet effet, il fallait en (1) Ph. Van Tieghem et H. Douliot, Origine des radicelles et des racines latérales chez les Légumineuses et les Cucurbitacées [voy. le Bulletin, t. XXXIII (1886), p. 494]. 106 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1888. étudier l'origine et en démêler la structure; mais il fallait aussi, comme on va voir, se trouver au préalable en possession de deux éléments indis- pensables à la solution du probléme, savoir: le mode de formation des radicelles ordinaires chez les Légumineuses et le phénoméne de la poly- stélie. Les radicelles des Légumineuses naissent, comme on sait (1), tout entiéres dans le péricycle de la racine mére, en face des faisceaux ligneux s'il y en a plus de deux, de chaque côté des faisceaux ligneux s'il n'y en a que deux. En méme temps, l'endoderme et parfois aussi plu- sieurs des assises corticales internes accroissent et cloisonnent leurs cel- lules, de maniére à envelopper la radicelle d'une poche plus ou moins épaisse, qui digère le reste de l'écorce et accompagne la radicelle jus- qu'aprés sa sortie. Quelle que soit la plante étudiée (Trifolium, Meli- lotus, Trigonella, Medicago, Lotus, Ornithopus, Vicia, Orobus, La- thyrus, etc.), les tubercules radicaux naissent aussi tout entiers dans le péricycle de la racine mère, en face des faisceaux ligneux s'il y en a plus de deux, de chaque côté des faisceaux ligneux s'il n'y en a que deux. L'endoderme et quelquefois aussi les assises corticales internes agrandis- sent de méme et cloisonnent leurs cellules autour d'eux, de facon à les envelopper d'une poche digestive plus ou moins épaisse, qui digère le reste de l'écorce, les accompagne jusqu'aprés leur sortie et forme à leur surface une couche plus tard subérifiée. Par leur origine et leur dispo- sition, les tubercules radicaux sont donc des radicelles renflées (2). Mais sont-ce des radicelles ordinaires, qui auraient simplement renflé, soit leur écorce comme dans la Ficaire, soit leur moelle comme dans l'Asphodéle ou l'Hémérocalle? Il suffit d'étudier la section transversale d'un tubercule vers le milieu de sa longueur, pour voir que ce n'est pas une radicelle ordinaire. La région centrale, en effet, est occupée par un tissu à grandes cellules contenant les matières albuminoides de réserve, sous la forme de petits bàtonnets, et souvent aussi de filaments muqueux qui se correspondent d'une cellule à l'autre de chaque côté de la cloison. Tout autour est une zone de cellules plus petites renfermant, disposés en cercle, un plus ou moins grand nombre de cordons libéroligneux. Chacun de ces cordons est entouré d'un endoderme propre et se compose (1) Loc. cit., p. 494. (2) D’après M. Eriksson et :M. Prillieux, les tubercules prendraient naissance dans la couche profonde de l'écorce. Il en serait de méme suivant M. Tschirch, à l'exception toutefois des Lupins, qui forment leurs tubercules dans le péricycle. Mais, d’après les observations de M. de Janczewski, les radicelles ordinaires de ces plantes tireraient aussi leur origine, au moins pour leur écorce et leur coiffe, de la zone corticale interne de la racine mère. Il y a là une double erreur, tenant à ce que, de part et d'autre, on a regardé la poche digestive, qui est en effet d'origine corticale, comme faisant partie intégrante de la radicelle. VAN TIEGHEM ET DOULIOT. — TUBERCULES RADICAUX DES LÉGUMIN. 107 d'un péricycle unisérié, de deux faisceaux ligneux qui confluent souvent au centre en une bande diamétrale et de deux faisceaux libériens alternes. En un mot, chacun d'eux est un cylindre central binaire de racine (1). Le tubercule est donc une radicelle polystélique. Au sommet, les diverses stéles se séparent quelquefois progressivement les unes des autres, entourées chacune par une écorce propre, ce qui donne lieu à des tu- bereules diversement palmés, digités ou coralloides. Ordinairement il n'y a, à la base méme du tubercule, qu'un seul cylindre central axile, inséré sur le cylindre central de la racine mère. Bientôt ce cylindre se bifurque et ses deux branches divergent fortement pour se porter vers la périphérie; puis, chacune d'elles se bifurque de nouveau à plusieurs reprises dans le plan tangent, pour produire toutes les stéles que l'on rencontre dans la zone périphérique au niveau où le tubercule a sa plus grande largeur. Il s'agit done bien ici d'une poly- stélie vraie, comme celle de la tige des Auricules, par exemple, et non pas seulement d'une polystélie apparente, résultant de la concrescence de racines rapprochées en faisceau, comme dans les tubercules des Ophrydées, par exemple. Pourtant, il n'est pas rare que le tubercule possède, à sa base méme, deux, trois ou quatre cylindres centraux distincts, insérés l'un au-dessus de l’autre en des points rapprochés sur le cylindre central de la racine mère, vis-à-vis du même faisceau ligneux, et se bifurquant ensuite chacun à plusieurs reprisescomme dans le cas ordinaire (Melilotus, etc.). Le tubercule est alors constitué par plusieurs radicelles polystéliques concrescentes. Le phénomène de la polystélie s'y complique du phéno- méne de la concrescence. Enfin on rencontre aussi cà et là de petits tubercules plus gréles que les autres, qui ne possédent dans toute leur longueur qu'un seul cylindre central axile, qui sont simplement des radicelles ordinaires à écorce renflée et à croissance limitée. Pour étre trés fréquente, la peiystelie n'est donc pas absolument nécessaire à la tuberculisation. En résumé, les tubercules radicaux des Légumineuses sont donc des radicelles ordinairement simples et polystéliques, quelquefois multiples et polystéliques, plus rarement simples et monostéliques. La polystélie est ici le mécanisme ordinaire de la tuberculisation. Nous avons étudié aussi comparativement les tubereules radicaux des Eléagnées, des Aulnes et des Cycadées. Comme ceux des Légumineuses, ces tubercules sont des radicelles renflées en réservoirs nutritifs et ordi- nairement polystéliques. Chez les Cycadées, les dichotomies successives (1) Cà et là, l'un des deux faisceaux libériens ou l'un des deux faisceaux ligneux fait défaut. Mais cet appauvrissement du cylindre central se rencontre aussi ailleurs dans les tiges (Auricule, etc.) et les racines polystéliques (Sélaginelle, Isoéte, etc.). 108 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1888. du cylindre central de base ont lieu dans des plans rectangulaires; il en résulte que les tubercules coralloïdes de ces plantes ressemblent aux racines dichotomes des Lycopodiacées, lesquelles sont aussi, comme on sait, dans toute leur étendue, des racines polystéliques. M. Prillieux présente les observations suivantes : Il y a déjà longtemps que je me suis occupé de l'étude des tubercules des racines des Légumineuses, dont la nature a été si controversée (1). Je n'ai pu alors constater le fait de la naissance de ces corps dans le péricycle de la racine que nous annonce M. Van Tieghem, et c'est préci- sément sur leur développement hors du cylindre central, dans le paren- chyme cortical de la racine, que je me basais pour contester leur nature radiculaire. Aujourd'hui qu'il est établi (2) que les racines des Oro- banches ont une telle origine, je n’oserais plus attacher la même impor- tance à la détermination du lieu de formation des tubercules des racines des Légumineuses et, même sans avoir connaissance des observations que nous communique M. Van Tieghem, j'étais disposé à admettre que ces tubercules doivent être assimilés, comme des suçoirs radicaux de para- sites, à des ramifications de racines. Quant à la cause directe de leur tubérisation, j'ai bien établi, jecrois, qu'elle n'est pas due à des Bactéries et que les corps bactériformes con- tenus dans les tubercules ont une tout autre nature que celle que leur attribuait M. Woronine. J'ai observé et décritles cordons muqueux formés d'une matiére albuminoide trés dense qui paraissent passer d'une cellule dans l'autre et présentent des renflements, tantôt globuleux, tantôt lobés, autour desquels sont amassés les corpuscules bactériformes. Ces sortes de cordons de matière homogène sont certainement fort différents des tubes pelotonnés de mycélium que l’on trouve dans une couche spéciale du parenchyme corlical des racines des Orchidées à aspect de parasites comme le Neottia Nidus-avis, le Limodorum abortivum, etc. J'ai cru pouvoir les désigner du nom de Plasmodium et les considérer comme constituant un organisme parasite cause de la lubérisation. La nature autonome et parasitaire de ces organismes est-elle bien solidement établie? Je n'oserais trop l'affirmer. Depuis neuf ans que j'ai fait cette étude, de nombreux et importants travaux ont été publiés à ce sujet et pourtant il régne encore bien du doute sur cette obscure question. M. Van Tieghem dit que les filaments dont vient de parler M. Prillieux sont trés nets; il n'en a point parlé parce que celte (1) Voy. Bulletin de la Société botanique, t. XXVI, séance du 14 mars 1879. (2) L. Koch, Die Entwickelungsgeschichte der Orobanchen. Heidelberg, 1887. LECLERC DU SABLON. — RÉVIVISC. DU SELAGINELLA LEPIDOPHYLLA. 109 question ne se rattachait pas au sujet qu'il se proposait de traiter. Ces corps se dissolvent dans l'eau de Javelle moins rapidement que le reste du contenu; ce ne sont pas, à son avis, des organismes parasites, mais probablement des matiéres albuminoides consti- tuant une réserve nutritive. M. Lecomte, qui a étudié les mémes formations il y a un an, partage la manière de voir de M. Van Tieghem sur la nature du contenu des cellules. Il fait remarquer que ces tubercules ne nais- sent pas seulement sur les racines, on en voit aussi sur les tiges souterraines. M. Lecomte ajoute que, si l'on examine les coupes sans enlever l'amidon, on constate que les tubercules n'en contien- nent pas, tandis que la tige sur laquelle ils sont insérés en ren- ferme beaucoup. M. Duchartre demande à M. Van Tieghem ce que devient la coiffe. M. Van Tieghem répond que cette question est difficile à élucider ; car, chez les Légumineuses, la coiffe se forme d'ordinaire trés tar- divement en raison de l'existence et de l'épaisseur de la poche. Comme ces tubercules n'ont qu'un faible développement, la coiffe n'y parait pas encore bien constituée. À ce propos, M. Van Tieghem croit utile de rectifier l'opinion courante au sujet de l'origine du méristème primitif de la racine des Légumineuses. Un assez grand nombre d'espéces possèdent en effet des initiales propres et trés distinctes pour chaque région anatomique, au lieu d'avoir, comme il est admis, des initiales communes pour la coiffe, l'écorce el le cylindre central. M. Leclerc du Sablon fait à la Société la communication sui- vante : SUR LA RÉVIVISCENCE DU SELAGINELLA LEPIDOPHYLLA, par M. LECLERC DU SABLON. Les curieuses propriétés du Selaginella lepidophylla sont bien con- nues. Lorsqu'un pied se dessèche, chaque branche s'enroule sur elle- même de façon à donner à l’ensemble de la plante la forme d’une boule plus ou moins régulière. Ainsi desséché, le Selaginella lepidophylla peut rester très longtemps à l'état de vie latente; dès qu'on lui rend l'eau nécessaire à la végétation, les branches se déroulent, la couleur verte qui 110 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1888. était presque disparue reparait, les branches et les racines recommen- cent à pousser. Un rameau même très court se conduit comme un pied entier et peut revenir à la vie active après avoir subi une dessiccation prolongée. En 1868, Paul Bert et M. Bureau ont étudié la réviviscence du Sela- ginella lepidophylla et d'autres Cryptoganies vasculaires (1) au point de vue de l'influence des conditions extérieures; ils ont montré quelle tem- pérature et quel degré de dessiccation pouvaient supporter, sans cesser de vivre, les plantes qu'ils étudiaient. Sans vouloir revenir sur le tra- vail de ces physiologistes, je me suis proposé de rechercher le rapport qui pouvait exister entre les propriétés du Selaginella et sa structure. Dans cet ordre d'idées, il y avait lieu de se demander : 4° pourquoi en se desséchant les branches s'enroulent ; 2° pour quelle raison une branche desséchée peut rester aussi longtemps à l'état de vie latente. 4° Pour résoudre la première question, je me suis d'abord assuré que l'enroulement des branches était simplement dû à la déshydratation et n'avait aucun rapport avec la vie de la plante. Pour cela j'ai opéré sur des branches préalablement tuées, soit par l'ébullition dans l'eau, soit par un séjour prolongé dans l'alcool ; j'ai ainsi constaté que les branches mortes s'enroulaient et se déroulaient de la méme facon et dans les mémes conditions que les branches vivantes. C'est donc dans la struc- ture des: parois des cellules qu'il faut chercher l'explication de l'enrou- lement. i Si l'on fait une coupe transversale dans une partie jeune de la tige, on voit que la structure est symétrique par rapport à un seul plan, qui d'ailleurs est justement le plan suivant lequel s'effectue l'enroulement. Supposons que la coupe soit disposée de facon que la partie supérieure corresponde à la face concave de la branche enroulée. On voit alors que toute la partie supérieure de la coupe est occupée par un massif de cellules à parois trés épaisses; vers le centre se trouve le cylindre central; à la partie inférieure, l'écorce renferme un second massif de cel- lules différenciées, mais ce massif est moins considérable que le premier et se compose de cellules à parois plus minces. Dans une coupe longitu- dinale on reconnait que dans les deux cas les cellules à parois épaissies sont trés courtes. On se rappelle que, toutes choses égales d'ailleurs, les cellules se contractent d'autant plus, en se desséchant, que leurs parois sont plus épaisses. On comprend donc pourquoi la face supérieure se contracte plus que la face inférieure; nous avons affaire à un simple phénoméne mécanique comparable à celui qui préside à la déhiscence des fruits. (1) Bulletin de la Société de Biologie, 1868. LECLERC DU SABLON. — RÉVIVISC. DU SELAGINELLA LEPIDOPHYLLA. 111 Dans les tiges plus âgées, la composition des parois cellulaires se mo- difie un peu; dans la partie convexe des tiges, les parois des cellules épaissies finissent par se cutiniser trés forlement, tandis que dans la partie concave la cutinisation est beaucoup plus faible. Cette nouvelle différence, que les progrès de l’âge viennent ajouter aux précédentes, augmentera encore la différence de contraction des deux faces et contri- buera ainsi à l'enroulement. On voit combien le phénoméne d'enroulement du Selagineila lepido- phylla est comparable à celui de la Rose de Jéricho (1). Dans les deux cas c’est par suite de la déshydratation des membranes que l'enroulement a lieu, et cela d'une facon indépendante de la vie de la plante. Mais il y a entre les deux plantes une différence capitale : le Selaginella lepido- phylla reste à l'état de vie latente dans les conditions ordinaires de la déshydratation et traverse ainsila saison séche ; la Rose de Jéricho au contraire meurt en se desséchant ; les graines seules restées vivantes sont emportées par le vent en méme temps que la plante desséchée. 2 Comment une tige une fois desséchée et enroulée peut-elle passer à l'état de vie latente et résister ainsi à des conditions qui seraient mor- telles pour la plupart des autres plantes? Dans la coupe transversale que nous avons faite tout à l'heure, portons notre attention, non plus sur la membrane, mais sur le contenu des cellules. Nous voyons alors dans cha- cune des cellules à parois épaisses un protoplasma dense el opaque comme on en voit dans les cotylédons ou l'albumen de certaines graines. On conçoit donc que ce protoplasma peu hydraté, et protégé d'ailleurs contre les agents extérieurs parla membrane épaisse des cellules, puisse facilement passer à l'état de vie latente. Au moment où, sous l'action de l'eau, la plante revient à l'état de vie manifestée, elle trouve dans le con- tenu des cellules à parois épaisses des matiéres de réserves suffisantes à la production de nouvelles racines et peut ainsi plus facilement renouer ses relations avec le milieu extérieur. On voit donc que le tissu formé de cellules à parois épaisses joue pen- dant que la plante est à l'état de vie latente le rôle de tissu de réserve, tout comme les cotylédons, les bulbes, les tubercules dans d'autres plantes. Grâce à l'égale répartition de ce tissu sur toute la longueur de la tige, une branche quelconque posséde les propriétés, qui, chez les autres plantes, sont localisées dans des organes spéciaux. D'aprés les recherches de MM. Bert et Bureau, d'autres Cryptogames présentent des phénoménes analogues de réviviscence; mais ces plantes ne possédant pas les particularités de structure du Selaginella lepidophylla ne résis- tent pas à une dessiccation aussi compléle et aussi prolongée, et leur (1) Journal de Botanique, 1* avril 1887. 4119 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1888. propriété de réviviscence ne peut se localiser dans une portion aussi réduite de leur appareil végétatif. M. Duval, vice-secrétaire, donne lecture de la communication suivante : HERBORISATION A SAINT-EVROULT-N.-D.-DU-BOIS (ORNE), par M. NIEL. Il existe encore certaines contrées de notre Normandie qui n'ont pas, ou du moins presque pas, élé visitées par les botanistes. La pittoresque et sauvage forét de Saint-Evroult est de ce nombre. Éloignée de centres importants, privée pendant longtemps de voies de communication praticables, il n'était pas facile d'en explorer les sites si variés. Le chemin de fer qui s'embranche à Bernay, sur la ligne de Paris à Cherbourg, suit, en passant par Broglie, la riante et fraiche vallée de la Charentonne et vous conduit en moins de deux heures à Saint-Evroult- Notre-Dame-du-Bois. Ce charmant petit bourg était autrefois le siège d’une importante abbaye de bénédictins, rendue célèbre par le séjour qu'y fit, vers 1100, Orderic Vital, le premier historien de la Normandie. En quittant le chemin de fer et en prenant la petite route d'Echauffour, on parvient en quelques minutes à l’entrée de la forêt. Cette forêt, qui se trouve à environ 300 mètres d’altitude, est sillonnée par de petites sources qui en certains endroits forment des marécages couverts de Sphaignes ; le calcaire se montre sur les hauteurs environnantes, et celte variété de terrain promet au botaniste une abondante récolte. À peine êtes-vous dans le bois que vous ne tardez pas à apercevoir, sur votre droite, près d’un petit fossé fangeux, une station importante de plantes très rares dans nos contrées : Maianthemum bifolium, Equise- tum silvaticum et la jolie Campanulacée Wahlenbergia hederacea pous- sant au milieu des Sphagnum, puis vous trouverez encore : Carum verticillatum, Hydrocotyle vulgaris, Ranunculus hederaceus, Epilo- bium molle, E. montanum, Galium uliginosum, Valeriana dioica, Senecio erra- ticus, Pulicaria dysenterica, Bidens tripartita, Cirsium anglicum, Hieracium horeale, Lobelia urens, Phyteuma spicatum, Erica tetralix, Myosotis palustris, Stachys palustris, Lysimachia nemorum, Anagallis tenella, Daphne Mezereum ; Orchis incarnata, laxiflora, viridis; Carex lævigata, Œderi, stellulata, cæspi- tosa, divulsa, vulpina, remota, disticha, ampullacea, distans, pulicaris ; Neottia Nidus-avis. NIEL. — HERBORISATION A SAINT-EVROULT (ORNE). 113 Dans les prairies environnant Saint-Evroult, on peut rencontrer : deese Napellus (trés abondant le long de la riviére La Charentonne), Thalictrum flavum, Cardamine amara, Saxifraga granulata, Scorzonera humilis (et sa variété angustifolia), Polygonum Bistorta, Myriophyllum spicatum, Cera- tophyllum demersum, Malachium aquaticum, Alchemilla vulgaris, (Enanthe peucedanifolia, Euphorbia stricta, Orchis ustulata, O. Morio, Rumex Hydrola- pathum, Potamogeton perfoliatus, P. pusillus, Carex acuta, C. panicea, Juncus lampocarpus, Triglochin palustre, Typha angustifolia, Sparganium simplex, Cirsium oleraceum, Scirpus silvaticus, S. setaceus, Eleocharis palustris, Erio- phorum latifolium. A une faible distance de Saint-Evroult se trouve l'étang Ju Pont- (Euvre, là vous pourrez récolter encore : Nuphar alba, Utricularia vulgaris, Alisma ranuneuloides, Scirpus lacustris, Menyanthes trifoliata, Sisymbrium amphibium, (Enanthe Lachenalii, Butomus umbellatus, Veronica scutellata, Polygonum amphibium, P. Hydropiper, Gly- ceria aquatica, Epipactis palustris. Sur les coteaux et dans les champs cultivés : Myosurus minimus, Lepigonum segetale, Ervum gracile, Lathyrus Nissolia, Lythrum Hyssopifolia, Centaurea solstitialis, Veronica acinifolia, Oxalis stricta, Genista sagittalis, Filago gallica. Dans les bois environnants on peut récolter : Rhamnus cathartica, Epilobium spicatum, Tillæa muscosa, Peucedanum Carvifolia, Pimpinella magna, Pirola minor, Monotropa Hypopitys, Daphne Laureola, Pulmonaria officinalis, Conopodium denudatum, Ophrys muscifera, Spiranthes autumnalis. La cryptogamie offre également des choses intéressantes; pendant quelques herborisations, j'ai pu récolter en passant : Tricholoma acer- bum Fr., Hygrophorus pudorinus Fr., Boletus felleus Bull., Polypo- rus igniarius Fr. (sur les Sapins), P. hispidus Fr. (sur les Pommiers), Calocera viscosa Fr. (dans les sapinières), Sistotrema confluens Pers., Hydnum Schiedermayeri Fr. (à l'intérieur des Pommiers languissants), Hydnum graveolens Fr., Clavaria aurea Schæff., C. rugoså Bull., Trametes suaveolens Fr. (sur des madriers). Mon seul et unique but, en dévoilant les richesses végétales renfermées dans ce joli coin de Normandie, était de les faire connaître à nos col- lègues. Peut-être auront-ils encore quelques bonnes découvertes à faire dans cette riche contrée; puissent d'heureuses surprises les dédommager de leurs peines ! T. XXXV. (SÉANCES) 8 114 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1888. M. Duchartre rapporte un fait intéressant qui a été signalé à la Société d'Horticulture. Il a été obtenu à Cannes un hybride de deux Palmiers, le Phœnix dactylifera et le Phœnix canariensis. Le développement de cet hybride est trés rapide, de plus son fruit offre une partie charnue qui est comestible, tandis que les fruits des parents cultivés dans le Midi sont à peine mangeables. M. Mangin résume la Note suivante adressée au Secrétariat par M. Degagny : M. Degagny, aprés avoir pris connaissance des observations de M. Guignard, maintient les termes et les conclusions de sa précédente communication (1). Il se borne à faire remarquer : 1° Que la matière hyaline qui est l'objet du litige se montre dans cer- taines préparations, tandis que d'autres, provenant d'un méme ovule, traitées de la méme maniére, au méme moment, n'en présentent pas trace. Il semble que, si la matière hyaline était un produit de l'action des réactifs, comme le dit M. Guignard, elle aurait dà apparaitre dans toutes les préparations. 2» En ce qui concerne la citation du Mémoire de M. Guignard, M. Degagny a voulu montrer que la matiére hyaline avait déjà été signa- lée ; il espérait ainsi, en se plaçant sous le patronage de M. Guignard, répondre par avance aux objections que sa note sur l’hyaloplasma pour- rait soulever. Àu surplus, M. Degagny met ses préparations à la disposition de ses confreres, qui pourront ainsi s'assurer, de visu, de la réalité des faits qu'il a avancés. M. Guignard dit qu'il eroit devoir maintenir de son cóté toutes les observations qu'il a présentées à la Société à la suite de la com- munication de M. Degagny. (4) Voy. le Bulletin, t. XXXIV (1887), p. 365. ROUY. — EXCURSIONS BOTANIQUES EN ESPAGNE. 115 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1888. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Mangin, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 10 février, dont la rédaction est adoptée. M. le Président fait connaitre une nouvelle présentation et, par suite de celle qu'il avait annoncée dans la possente séance, pro- clame membre de la Société : M. Snor (Félix), instituteur à Saint-Paul-et-Valmalle, par Gignac (Hérault), présenté par MM. Barrandon et Flahault. M. Rouy fait à la Société la communication suivante : EXCURSIONS BOTANIQUES EN ESPAGNE (MAI-JUIN 1883), par M. &. ROUY (1). DENIA. — MADRID. Il]. — Observations, remarques et diagnoses. DIANTHUS HISPANICUS Asso (— D. SÆTABENSIS Rouy, Excursions 18801). De nombreux pieds récoltés à diverses localités des districts de Logroño, Toledo, Valencia, Alicante, Malaga, nous ont montré des passages évi- dents entre les deux (Eillets ; nous rapportons done maintenant notre Dianthus sætabensis et ses variétés au type D. hispanicus Asso, trés polymorphe. ARENARIA MONTANA L. var. saxicola Rouy. — Intermédiaire entre la forme genuina et la var. intricata Ser.; diffère de cette dernière, dont elle a le port touffu et les tiges trés rameuses, par les feuilles et les sépales plus larges (lancéolés), densément pubescents ou blanchâtres. HaPLOPHYLLUM HISPANICUM Spach var. Barrelieri Rouy. — Cette va- riété correspond absolument par ses feuilles ovales-lancéolées, relative- ment courtes, ordinairement pubescentes, parfois presque velues, au n*1186 des Icones de Barrelier. Les corymbes sont multiflores et les pédicelles plus courts que les fruits. On doit lui attribuer comme syno- nymes Ruta pubescens Willd., Haplophyllum pubescens Boiss. (1) Voy. le Bulletin, XXXI, p. 33 et p. 269; XXXIII, p. 524. 116 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1888. L'autre forme d'H. hispanicum (var. rosmarinifolium — Ruta ros- marinifolia Juss., Pers., Haplophyllum rosmarinifolium G. Don, Lange) offre des feuilles plus longues, linéaires ou linéaires-oblongues, ordinairement glabres ou glabrescentes, des corymbes plus làches et à fleurs moins nombreuses, à pédicelles souvent plus longs que les fruits. Quelques auteurs admettent encore comme espèces ces detfx variétés. ASTRAGALUS GYPSOPHILUS Rouy (A. incanus Roth, non L.; A. mons- pessulanus L. var. incanus Boiss.). — Sous-espéce de l'Astragalus monspessulanus L., dont elle diffère par ses dimensions plus élevées, son port dressé, ses scapes et ses feuilles plus allongées, celles-ci à folioles plus nombreuses (20-25 paires), largementovales ou suborbicu- laires, velues-blanchátres, plus épaisses, les fleurs jaunes, les fruits tomenteux sensiblement plus arqués, parfois presque aussi recourbés que ceux de PA. hamosus.— Se sépare de A. chlorocyaneus Boiss. et Reut., autre sous-espéce du type A. monspessulanus et qui existe aussi à Aranjuez, par la pubescence cendrée presque tomenteuse de toutes ses parties, les folioles arrondies, les fleurs jaunes, les calices dépourvus de poils moirdtres, les fruits plus arqués. HIPPOCREPIS FRUTICOSA Rouy. — Cette espèce comprend les H. balea- rica Jacq. (non Cav.) et H. valentina Boiss. (H. balearica Cav., non Jacq.), que nous estimons constituer seulement deux variétés du type trés remarquable auquel nous attribuons le nom d'H. fruticosa. En effet, dans la plante des iles Daléares (que nous possédons des récoltes de Boissier et de M. Rodriguez), les feuilles sont à folioles parfois oblongues et presque de méme forme que dans la plante du Mongo et d'Hifac; les pédoncules ne sont pas toujours deux ou trois fois plus longs que la feuille, mais parfois à peine un peu plus longs, comme dans PH. valentina; enfin, si les fruits de PH. balearica Jacq. sont généralement plus larges et à lobes moins nombreux, nous avons aussi vu plusieurs fruits d'H. va- lentina élargis et à 1-3 graines seulement. FERULA HISPANICA Rouy (F. tingitana L. var. hispanica Rouy olim). — Se distingue du F. tingitana L. par ses feuilles d'un vert gai, les inférieures à segments quaternaires allongés, entiers, épais, obtusius- cules-mucronés, largement linéaires et de méme épaisseur que le rachis des pétiolules des divisions ternaires (1 1/2à 2 millim. de largeur), par sa tige plus robuste et l'ombelle terminale sensiblement plus grande et plus fournie (20 à 25 rayons). Cette plante est au F. tingitana L. ce que le F. glauca L: est au F. nodiflora L. — Elle se sépare du F. glauca par ses feuilles vertes et lui- santes en dessous, à segments plus étroits, l'ombelle terminale non ROUY. — EXCURSIONS BOTANIQUES EN ESPAGNE. 417 dépassée par les latérales et à rayons plus épais, les fruits ovales plus gros. Nous ne connaissons cette espèce que sur les rochers du promontoire d'Hifac. — On sait que le F. tingitana existe au Maroc, prés d'Oran, en Cyrénaique, aux iles de Chio et de Rhodes, en Syrie et en Palestine. Il a été indiqué en Espagne par Linné, Quer, Ortega, Cavanilles et y a été retrouvé, il y a quelques années par MM. Winkler et Fritze, prés de Gibraltar. La localité donnée par Cavanilles et [Ortega pour le F. tingi- tana (Valldigna, roy. de Valencia) n'est pas trés éloignée du roc d’Hifac où nous avons découvert le F. hispanica et peut-être est-ce à ce dernier que devra étre rapportée la plante de Valldigna. Rappelons. pourtant qu'en 1880, nous avons exploré avec soin cette localité et que nous n'y avons vu aucun Ferula. PynETHRUM convwBosuM Willd. var. gracilicaule. — Diffère du type par ses tiges plus gréles, les feuilles radicales plus petites, seulement bipinnatiséquées, à segments ultimes 3-4-dentés au sommet, entiers sur les côtés, les caulinaires pinnatiséquées à lobes allongés, entiers ou dentés, à dents porrigées. HYMENOSTEMMA FoNwTANESII Willk. var. intermedium. — Se distingue de la forme genuinum et de la var. pinnatifidum Willk. (Leucanthe- mum murcicum J. Gay) par les feuilles radicales profondément dentées ou sublobées. L'H. Fontanesii se rencontre aussi à fleurons ligulés nuls ( — s.-var. discoideum). HELICHRYSUM VALENTINUM Rouy.— Racine ligneuse; tiges ascendantes puis dressées, de 15-20 centim. Feuilles inodores, relativement courtes, les inférieures et les fasciculées à bords retournés en dessous, linéaires-oblongues, les autres linéaires, obtuses, tomenteuses sur les deux pages. Corymbes fastigiés, mais assez compacts el bien moins volumineux que dans lH. rupestre de Sicile. Calathides grosses (1- 8 millim. de diamètre et de hauteur), hémisphériques, à écailles d'un jaune pále, ovales, planes inégales, les externes atteignant seulement les deux tiers de la calathide, obtuses, les internes largement arron- dies aw sommet, achaines finement tuberculeux. Cette plante est une des quatre sous-espèces qui constituent PH. ru- pestre DC.: c’est à elle que doit être rapportée la plante des iles Baléares, en laissant le nom de H. Fontanesii Cambe pour la plante d'Algérie, car Cambessèdes a donné ce nom à la plante des Baléares par suite d'une assimilation erronée avec celle d’Algérie qui présente des feuilles plus allongées, vertes en dessus, des capitules compacts, à calathides plus 118 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1888. longues et à écailles intérieures acutiuscules, plante qui est bien le Gna- phalium Stechas var. inodorum de Desfontaines. La plante des rochers de Gibraltar (H. rupestre Boiss., H. Boissieri Nym.) est plus voisine de notre H. valentinum, mais on l'en distingue à ses corymbes moins fournis, à calathides de moitié environ plus petites et d'un jaune plus vif, les feuilles moins tomenteuses, souvent vertes en dessus, plus épaisses, et par le port qui se rapproche plus de celui de PH. Fontanesii d'Algérie, tandis que l'H. valentinum a quelque peu le port de PH. Lamarckii. L'Helichrysum de Sicile, que Boissier faisait entrer aussi jadis dans I'H. rupestre DC., est UH. panormitanum Tin. (H. Rafinesquii Guss. in herb. DG., Gnaphalium rupestre Rafin.), qui se distingue des précédents par ses feuilles allongées, les corymbes trés fournis, grands, les calathides à écailles presque égales, les externes net- tement aiguës. ASTERISCUS SPINOSUS Gr. et Godr. — var. subacaulis. — Fleurs de méme grandeur que dans la forme genuinus; tiges nulles ou presque nulles (1/2-2 centim.), couchées ou ascendantes. — Port de l'A. maritimus. — var. minimus. — Fleurs de moitié environ plus petites que dans la forme genuinus ; tiges gréles, courtes (10-15 centim.). CARDUNCELLUS DIANIUS Webb. Cette plante, une des plus belles d'Espagne et l'une des plus grandes raretés de la flore européenne, est trés peu connue. Quelques auteurs ont méme cru pouvoir, d'aprés la diagnose un peu écourtée donnée par Webb (Iter, p. 33), la rapprocher du C. hispanicus Boiss., forme gla- brescente et plus épineuse du C. ceruleus DC. C'estlà une erreur et nous croyons dés lors utile de donner ici une description détaillée du C. dia- nius d'aprés les quelques exemplaires que nous avons pu, avec de grandes difficultés, retirer des rochers abrupts du Mongo. Plante de 512 décim:, glabre (excepté dans la partie florifère). Tiges robustes, pleines, dures, rameuses, à rameaux feuillés terminés par une calathide solitaire. Feuilles molles, épaisses, d’un vert gai, non épi- neuses, les radicales très grandes (2-4 décim. de long.), pétiolées, pin- natiséquées, à segments décurrents, irréguliérement pinnatipartits ou lobés à lobes oblongs ou largement linéaires, entiers ou le plus souvent finement et làchement denticulés, les segments inférieurs bien plus petits que les moyens et les ultimes; feuilles caulinaires inférieures de méme forme que les radicales mais de moins en moins grandes; les moyennes lancéolées, pinnatipartites, à lobes linéaires entiers, api- culés, les supérieures petites, ovales-lancéolées, longuement ciliées ROUY. — EXCURSIONS BOTANIQUES EN ESPAGNE. 119 (à cils spinuleux sur le sec), glanduleuses sur les deux pages. Calathides grosses (4 1/2 à 5 centim. de diamètre), à écailles externes et moyennes lancéolées, toutes de méme forme et de méme grandeur, régulièrement imbriquées, longuement ciliées (comme les feuilles supérieures), 6-10- nervées, abondamment couvertes de poils blanchâtres glanduleux ; écailles internes lancéolées-linéaires, 8-10-nervées, entières, non ciliées, mais laciniées et scarieuses au sommet. Fleurs d’un bleu clair. Achaines tur- binés, un peu comprimés, noirátres, striés longitudinalement ; aigrette à soies internes 4-5 fois plus longues, violettes, 3 fois plus longues que l'achaine. Tab. — Province d'ALICANTE : Denia, les grands rochers du Mongo, du cóté de la ville, vers la Cueva del Agua (Webb, Rouy). MicROLONCHUS SPINULOSUS Rouy. Plante annuelle, à tiges gréles, anguleuses-striées, de 1-4 décim., ascendantes, trés rameuses,souvent dés la base; rameaux étalés-diva - riqués, raides, feuillés jusque vers la calathide. Feuilles radicales et basilaires pétiolées, roncinées, petites (4-7 centim. de long); les cauli- naires inférieures pinnatipartites, les moyennes linéaires, pinnatilobées, les supérieures étroitement linéaires, dentées, toutes à lobes ow dents terminés par une spinule ou un acumen trés fin et relativement long (1-3 millim.), jaunâtre. Calathides oblongues-coniques (devenant ovales- coniques aprés l'anthése), petites (8-10 millim. de long), glabres, à écailles finement ponctuées, aiguës ou acutiuscules, terminées par un acumen jaunàtre égalant au moins la moitié de leur longueur. Achaines striés longitudinalement et réticulés-rugueux, égalant presque l'aigrette d'un blanc roussátre. Hab. — Province de MADRID : pentes du cerro Negro près le chemin de fer. : Plante à séparer des M. Delestrei, leptolonchus, Duriæi, tenellus, Isernianus et valdemorensis. — Diffère : des M. Delestrei Spach (M. gracilis Pomel) et M. leptolonchus Spach par sa racine annuelle, ses tiges gréles, ascendantes, à rameaux étalés-divariqués, les feuilles supérieures dentées-spinuleuses, les calathides à écailles aiguës ou acu- tiuscules terminées par un acumen sensiblement plus long; — du M. Du- ridi Spach par son port moins robuste, les feuilles radicales petites et de forme différente, les calathides non subglobuleuses et à acumen des écailles plus long ; — du M. tenellus Spach notamment par les achaines tous munis d'une aigrette (ce qui le classe dans la section Homachenium, tandis que le M. tenellus appartient à la section Heterachænium) ; — du M. Isernianus Gay et Webb par les feuilles radicales et basilaires ronci- nées ou pinnatipartites, les tiges étalées ou ascendantes, les écailles des 120 : SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1888. calathides à acumen plus long; — enfin du M. valdemorensis Cut. par les calathides de moitié plus petites, longuement coniques, à acumen des écailles allongé, les tiges plus gréles à rameaux élancés bien plus longs, les feuilles caulinaires ténues, de moitié moins larges. CARDUUS GRANATENSIS Willk. var. gracilis. — Diffère de la variété genuinus, dont elle a exactement les calathides, par ses tiges plus gréles, les feuilles moins profondément pinnatipartites, plus courtes, à épines de moitié moins longues et moins fortes. CENTAUREA PROSTRATA Coss. var. decumbens. — Se sépare du type par ses tiges couchées ou décombantes, trés recourbées sous la cãa- thide, les feuilles environ du double plus longues. — Port d'un C. resu- pinata allongé. ANDRYALA Borgia Pers. (Rouy, in Excursions 1882, p. 73-15). — var. major. — Taille relativement élevée (4-5 décim.); tiges dres- sées ou ascendantes, rameuses dés le milieu, peu feuillées; feuilles cau- linaires allongées (les moyennes — 10 centim. de long), trés largement arrondies, cordiformes à la base et longuement atténuées, sinuées-dentées ou les supérieures plus petites, entières. — var. stricta. — Taille plus courte (15-35 centim.); tiges droites, raides, dressées, simples ou bifurquées versle sommet, plus feuillées que dans la var. major; feuilles relativement petites (3-5 centim. de long), faiblement élargies à Ja base et presque insensiblement atténuées de la base au sommet, entiéres ou denticulées. — var. ramosa.— Taille courte (1-3 décim.); tiges étalées, ascen- dantes, rameuses, le plus souvent dés la base, abondamment feuillées; feuilles courtes, les inférieures pinnatipartites ou roncinées, les cauli- naires moyennes élargies à la base, ondulées, dentées ou lobées. Ons. — Nous n'admettons ces plantes qu'à titre de variétés, car elles croissent ensemble à la Casa de Campo, et certaines formes intermé- diaires existent entre elles, notamment entre les var. major et ramosa. Ajoutons que nous ne considérons les A. arenaria Boiss. et Reut. et Ficalhoana Daveau que comme des sous-espèces du type spécifique A. Rothia, de méme que les A. dissecta Hoffg. et Link, tenuifolia Ten., undulata Presl appartiennent au type A. dentata Sibth. et Sm. CREPIS SCORZONEROIDES Rouy. Souche épaisse, rougeâtre, écailleuse. Tige robuste, fistuleuse, angu- leuse, striée, aranéeuse, dressée, de 2-5 décim., bifurquée (souvent prés de la base) en deux longs pédoncules munis ou dépourvus de feuilles squamiformes. Feuilles épaisses, toutes couvertes d'un épais tomen- ROUY. — EXCURSIONS BOTANIQUES EN ESPAGNE. 191 tum aranéeux-blanchätre sur les deux pages, ondulées ou sinuées, láchement denticulées ou presque entières, les radicales nombreuses, grandes, largement oblongues ou ovales (7-11 centim. de long sur 3 4/2 à 9 centim. de large), atténuées en un court pétiole ailé, la plupart arrondies ou obtuses au sommet, mucronées, les caulinaires oblongues- lancéolées, aigués, les supérieures bractéolées. Calathides grandes (3-4 centim. de diamètre), solitaires, terminales. Involuere ovoide-cam- panulé, à écailles nombreuses réguliérement imbriquées, toutes ara- néeuses, faiblement marginées-blanchâtres, allongées, plus appliquées que dans le C. albida, vertes sur le dos, les externes ovales, les internes lancéolées; réceptacle à alvéoles ciliées; corolles jaunes, à ligules rou- geàtres en dessous. Achaines rougeâtres, linéaires, atténués en bec, les extérieurs plus courts, tous à vingt cótes scabres; aigrette blanche, environ de moitié plus courte que l'achaine, et dépassant sensiblement les écailles internes de l'involucre.— Mai-juin. Hab. — Province d'ALICANTE : Denia, les grands rochers du Mongo, du côté de la ville, vers la Cueva del Aqua. Cette plante diffère par les caractères soulignés dans sa diagnose du C. albida Vill., seule espéce dont on puisse la rapprocher. Elle présente quelque peu le port d'un Scorzonera crispatula Boiss. qui serait tomen- teux ou aranéeux. PICRIDIUM PRENANTHOIDES Rouy. Sous-espéce du P. intermedium C. H. Schultz, dont il diffère par sa racine bisannuelle ou vivace, sa taille plus robuste, ses tiges etrameaux feuillés jusqu'aux deux tiers de leur longueur, les feuilles allongées, les radicales pinnatipartites ou roncinées, les caulinaires moyennes cordiformes et amplexicaules, puis resserrées et lancéolées-oblongues, obtusiuscules, relativement longues, dentées, les supérieures largement embrassantes, lancéolées, aigués. — Plante moins glauque que le P. inter- medium dont il a les achaines. Hab. — Prov. d'ALICANTE : Denia, les grands rochers du Mongo, du cóté de la ville, vers la Cueva del Agua. CONVOLVULUS VALENTINUS Cav. Espéce des mieux caractérisées, à classer entre les C. suffruticosus et C. Cantabrica. En voici une diagnose élendue, faite d'aprés les exem- plaires en parfait état que nous avons récoltés prés de Benitachel. Souche vivace, émettant des tiges de 5-25 centim., non volubiles, écailleuses à la base, couchées, étalées, ascendantes au sommet, simples eu rameuses, munies de poils blanchâtres. Feuilles linéaires, étroites ou plus larges, soit de 1 à 4 millim. de largeur (suivant l'exposition), droites 192 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1888. ou arquées en dehors, atténuées à la base en un trés court pétiole, gla- brescentes ou poilues vers le sommet de la plante, les inférieures obtuses-mucronées, les supérieures aigués. Pédoncules solitaires à l'aisselle des feuilles supérieures, qu'ils égalent à peu prés, et disposés en panicule unilatérale; ces pédoncules portent au sommet deux brac- téoles linéaires longues, d’entre lesquelles naît un pédicelle ordinai- rement un peu plus court qu’elles, mais égalant le calice à divisions ovales, lancéolées, aiguës, hérissées. Corolle 3-4 fois plus grande que le calice, d'un beau bleu sur le vif (!), devenant violacée sur le sec, plus ou moins poilue extérieurement. Capsule globuleuse, glabres. BORRAGO OFFICINALIS L. var. saxicola. — Se distingue de la forme vulgaire par sa taille plus exigué (6-10 ceatim.), ses feuilles bien plus petites, les pédicelles relativement plus courts, égalant environ deux fois seulement la longueur du calice, son habitat différent (rocailles et éboulis calcaires trés arides). CYNOGLOSSUM PicTUM Ait. var. wmbrosum. — Diffère de la forme genuinum par sa taille plus élevée (6-8 décim.), ses tiges plus rameuses, les feuilles molles, vertes, quoique également trés pubescentes, larges mais sensiblement plus grandes et plus allongées. — Port du C. mon- tanum. Tuywus WrnBrANUS Rouy (T. Herba-Barona Webb, non Loisel.). — Tiges ligneuses à la base, étalées ou décombantes, trés rameuses, à rameaux abondamment pubescents ou tomenteux tout autour. Feuilles pubescentes en dessus, tomenteuses sur la page inférieure, ciliées à la base, presque semblables de forme à celles du T. Herba-barona, mais plus larges et plus obtuses et à bords faiblement retournés en dessous. Capitules florifères assez fournis. Fleurs roses, une fois plus grandes que celle du T. Herba-barona, à calice tronqué obliquement à sa base et oblique sur le pédicelle; lèvre supérieure brièvement tridentée, à dents ovales-cuspidées ; corolle une fois et demie plus longue que le calice. — Port du T. Reuteri Rouy var. longifolius (T. æstivus Reut.). Cette espèce doit être classée à côté des T. Reuteri (1) et T. vulgaris, dont elle se distingue par ses feuilles caulinaires larges, ovales, presque planes et la lévre supérieure du calice profondément tridentée. Elle se sépare aussi facilement du T. Herba-barona Loisel par les tiges, rameaux et page inférieure des feuilles tomenteux, les capitules florifères plus fournis, la lévre supérieure du calice non tripartite jusque vers son (1) Nous appelons T. Reuteri l'espèce à laquelle nous avons donné, en 1882, le nom de T. Barrelieri, car Sprengel a déjà appliqué ce dernier nom au Micromeria mari- folia. On sait que notre T. Reuteri comprend les T. cstivus Reut. et T. hyemalis Lge. (Cf. Rouy, Excursions bot. Espagne, 1881-82, pp. 76-78). ROUY. — EXCURSIONS BOTANIQUES EN ESPAGNE. 123 milieu, à dents ovales-mucronées (et non lancéolées-acuminées), par les feuilles obtusiuscules, enfin par son port qui est celui du T. Reuteri tandis que l'aspect du T. Herba-barona est assez semblable à celui d'un T. Serpyllum à feuilles étroites. Nous n'avons jusqu'à présent vu le T. Webbianus qu'au roc d'Hifac et sur le Mongo. Taymus vALENTINUS Rouy.— Hybride entre les T. Reuteri var. inter- medius (prés duquel il croit dans les rocailles au pied des rochers du promontoire d'Hifac) et du 7. Webbianus (qui existe sur ces mémes rochers). — Se distingue du premier par ses feuilles plus courtes, larges, à bords moins retournés en dessous, la lévre supérieure du calice plus profondément tridentée. — Se sépare du second par les calices purpurins à dents de la lévre supérieure plus courte, étroites, acuminées, les feuilles sensiblement plus étroites, son tomentum abondant, comme dans le T. Reuteri. THYMUS micRoMERIOIDES Rouy. — Plante de 15-30 centim., tomen- teuse-blanchátre, d'une odeur forte, peu agréable. Tiges formant un buisson làche, ligneuses, gréles, dressées ou ascendantes, trés rameuses. Feuilles tomenteuses, épaisses, non ciliées, à bords trés roulés en dessous, à nervures latérales non visibles, les caulinaires lancéolées et les florales de méme forme, celles qui sont fasciculées aux nœuds linéaires, plus petites. Fleurs disposées par 2-6 à chaque paire de feuilles dans la moitié ou le tiers supérieur de la tige, formant ainsè une longue grappe interrompue, très lâche (chaque entre-nœud étant plus long que les feuilles et les fleurs), composée de 5-12 verticilles pau- ciflores, écartés, et terminée par un fascicule de feuilles sublinéaires. Pédicelles aussi longs ou plus longs que le calice, mais toujours plus court que les feuilles. Calice grand (2 millim. de long), très ouvert, oblique sur le pédicelle, à tube large bossu en avant et inférieurement aussi long que la lèvre inférieure, celle-ci bipartite à lanières sétacées d’un quart plus courtes que la lèvre supérieure profondément tridentée à dents égales ovales-acuminées. Corolle purpurine égalant le calice ou à lèvre inférieure un peu exserte. — Mai-juin. Hab. — Prov. d'ALICANTE : Benitachel, rocailles entre le village et le cap dela Néo, non loin de la station du Convolvulus valentinus, parmi les Chamerops humilis. Plante trés bien caractérisée par son inflorescence et ayant sensi- blement le port du Micromeria.græca; c'est une des meilleures acqui- sitions de la flore espagnole dans ces dernières années. Elle a dû sans doute d'échapper aux investigations des botanistes seulement à la diffi- culté de se rendre dans ces régions, et aussi à l'absence d'indication de 194 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1888. plantes rares dans cette partie pourtant si curieuse de la péninsule ibé- rique, ce qui en écarte bien à tort les collecteurs. Nous tenons, en effet, la province d'Alicante pour une des plus riches localités européennes en fait de plantes endémiques. M. de Seynes fait à la Société la communication suivante : CERIOMYCES ET FIBRILLARIA, par M. J. de SEYNES. Tulasne a figuré pl. XII, fig. 12, et décrit dans une note, page 2, des Fungi hypogæi une végétation fongique décrite par Persoon sous le nom de Fibrillaria subterranea. | Les Fibrillaria consistent en cordons radiciformes analogues au mycé- lium des Clathrus et des Phallus ramifiés et anastomosés comme les Rhizomorpha dont ils ne diffèrent que par la teinte de la surface qui est blanchâtre ou blanc jaunâtre au lieu d’être noire. L'autonomie des Fibrillaria est aussi contestable que celle des Rhizomorpha et ne sau- rait pas plus être maintenue que celle du genre Sclerotium. Le Fibrilla- ria subterranea, dont Persoon a donné les caractères dans son Mycologia europea, t. I, p. 53, d'après Schwægrichen qui l'avait rencontré sous terre adhérent à un vieux tronc d'arbre, se distingue par la présence de nodosités irrégulières sur le parcours des ramifications radiciformes. L'exemplaire qui a attiré l'attention de Tulasne, et qui fait aujourd'hui partie de l'herbier du Muséum, avait été recueilli à Poitiers. Les nodo- sités sont nombreuses, souvent assez développées; l'une d'entre elles, de forme olivaire, semble le point de réunion vers lequel viennent converger les ramifications de tout l'ensemble. « Le mycélium subéreux de ce Cham- pignon, dit Tulasne, avait poussé sous terre de longs rameaux inégale- ment épais et dont les nombreuses anastomoses formaient un plexus lacuneux. Ces rameaux offraient cà et là des renflements dont la section présentait une matiére trés dense ornée de marbrures comme la chair d'une Tubéracée parvenue à sa maturité, celles-ci dues à la substance subéreuse du Champignon limitaient de nombreuses cavités remplies d'une sorte de pulpe homogène et durcie d'un brun ferrugineux. Humectée et observée au microscope, cette pulpe s'est trouvée ne renfermer exacte- ment que des spores ténues et globuleuses. En d'autres points moins épais des branches de notre Champignon, de petites crétes lamelliformes anastomosées formaient ensemble des alvéoles irrégulières dont l'entrée était ou largement béante ou plus souvent rétrécie; d'autres alvéoles étaient à peu prés closes et par suite plus abondamment remplies de spores accumulées. Quant au degré d'occlusion de ces logettes et à eur DE SEYNES. — CERIOMYCES ET FIBRILLARIA. 125 multiplication sur plusieurs plans superposés, on pouvait observer beau- coup d'états différents, tous plus ou moins éloignés de la structure nor- male de l'hyménium des Dædalea. » C'est néanmoins au Dedalea quer- cina que Tulasne a rattaché ce Fibrillaria qu'il considérait comme une monstruosité empruntant les caractéres des Hyménogastrés et montrant ainsi lesaffinités de ce groupe avec les Agaricinés. En étudiant un Cham- pignon distribué par M. Saccardo dans la collection d’exsiccatas qu'il a publiée sous le nom de Mycotheca veneta, j'ai pu reconnaitre les affinités réelles du Fibrillaria subterranea Pers. et la véritable nature de ces corps énigmatiques classés parmi les monstruosités qui se développent dans l'intimité méme du tissu filamenteux dont les cordons radiciformes du Fibrillaria sont composés. Ce Champignon, publié sous le n° 836 dela Mycotheca et figuré (pl. 107) dans les Fungi italici, est une espèce du genre décrit par Corda sous le nom de Ceriomyces (Deutschl Flora de Sturm, t. III, 3* fase., 1837, p. 13). Les caractéres de ce Champignon sont trés nets, mais il a passé longtemps inapercu, parce que sa configuration extérieure peu détermi- née l'a fait prendre le plus souvent pour une monstruosité et sa structure intérieure ne permettait de le rattacher d'une manière précise à aucun des groupes connus parmi les Hyménomycétes ou les Gastéromycétes. M. Saccardo a reconnu, dans le Ceriomyces rencontré par lui à Padoue, le Ceriomyces terrestris décrit par M. Schulzer dans ses Mélanges mycologiques (Verhandl. d. K. K. zoolog. und. botan. Gesellschaft in Wien, 1814, t. XIV, p. 451). Le réceptacle globuleux irrégulier, souvent mamelonné, présente une surface verruqueuse finement alvéolée que la figure 12 dela planche XXI des Fungi hypogæi de Tulasne reproduit trés exactement sur les tuber- cules du Fibrillaria; cette surface est souvent couverte de pores laby- rinthiformes analogues à l'hyménophore des Dædalea. A l’état de matu- rité ce réceptacle est sec, subéreux, d'une couleur fauve clair; la coupe faite à l'intérieur présente un tissu dense de la méme teinte dans lequel sont creusées des lacunes allongées plus foncées disposées à la périphérie en plusieurs rangées souvent sinueuses et communiquant entre elles. L'examen micrographique montre un tissu fondamental homogène, tan- tót serré, tantót làche, de cellules étroites, allongées, réguliérement cylindriques à paroi épaisse laissant rarement voir leur cavité intérieure. Les lacunes sont remplies de cellules ovoides de 0,005 à 0,008 micromil- limétres à paroi assez épaisse. Ce sont les conidies amoncelées à la fin de la végétation, mais dont une recherche minutieuse vous permet de recon- naître l'origine dans les filaments du pourtour de ces logettes. Ces coni- dies sont tout à fait semblables à celles de la figure 12 de la planche XXI des Fungi hypogæi de Tulasne, qui représente les spores du Fibrillaria 126 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1888. subterranea. Le tissu stérile présente aussi les mêmes caractères chez le Fibrillaria et chez le Ceriomyces. L'examen micrographique d'accord avec l'étude à la loupe ou méme à la vue simple permet de constater la compléte identité de ces deux productions fongiques. Cette identité n'a cependant pas été reconnue par Tulasne qui a eu sous la main des Ceriomyces; on ne peut s'expliquer ce fait que par le long intervalle écoulé entre le moment où il a recueilli des Ceriomyces et celui où il a recu et étudié les échantillons de Fibrillaria. Ceux-ci ont été déterminés en 1851; c'est dix ans avant, en 1841, que Tulasne avait trouvé dans le bois de Fleury deux beaux échantillons de Ceriomyces restés innom- més dans son herbier. M. Berkeley consulté à leur sujet a mis en note sur l'étiquette : « quite now to me ». La description de Corda n'avait été faite que peu de temps avant et la figure de la Flore de Sturm est assez insuffisante pour n'avoir pas permis un rapprochement facile; quand on compare ces divers échantillons, réunis aujourd'hui dans lherbier du Muséum, il est difficile de conserver le moindre doute. M. Saccardo termine la description du C. terrestris par ces mots : « genus Plycho- gaster Cd meo sensu viz differt » (Fung. Venet., in Nuov. Giorn. bot. Ital., t. VIII, 1876, p. 167). Comme les Ptychogaster les Ceriomyces sont en effet des réceptacles conidiens de Polypores, et dans le tome I du Michelia, 1819, p. 363, le savant mycologue italien indique à quelle espéce de Polypore doit appartenir le Ceriomyces terrestris Schulz. M. Saccardo a bien voulu m'envoyer les échantillons nécessaires pour vérifier cette filiation, ce sera l'objet d'un travail prêt à paraître. L'identité du Fibrillaria et du Ceriomyces que j'ai voulu établir aujourd'hui, a encore étendu le champ de ce travail. Des observations que je viens de présenter à la Société botanique res- sortent plusieurs conclusions : Nous avons vu des Fibrillaria contenir à l'intérieur méme de leur tissu filamenteux des corps reproducteurs, j'avais précédemment exposé la tendance des Rhizomorpha subcorti- calis (1) à former des corps analogues au réceptacle de l'espéce dont ils dérivent; or il y a une grande analogie entre les Rhizomorpha et les Fibrillaria, la tendance des uns et des autres à se constituer en organe de reproduction comme certains sclérotes les rapproche de ceux-ci mal- gré la diversité de leur forme extérieure. Enfin on voit l'intérét qui s'attache à l'étude de formes fongiques sou- vent rejetées dans les incertæ sedis à titre de monstruosités; on peut s'at- tendre à trouver en elles des organes spéciaux rattachés à des espéces définies à titre de fructification secondaire et n'ayant pas plus que les sclérotes un caractère exceptionnel ou tératologique. Il n'est pas néces- (1) Voy. Bull. Soc. bot., t. XXXIV, p. 286. DANGEARD. — OBSERVATIONS SUR LES CRYPTOMONADINÉES. 127 salre de faire ressortir l'importance d'une telle étude au point de vue de la physiologie et de la taxonomie des Champignons. M. Mangin, secrétaire, donne lecture de la communication sui- vante : i OBSERVATIONS SUR LES CRYPTOMONADINÉES, par M. P.-A. DANGEARD. Ehrenberg plaçait dans ses Cryptomonadina les genres Cryptomonas, Ophidomonas, Prorocentrum, Lagenella, Cryptoglena, Trachelomo- nas (1); le genre Cryptomonas comprenait un assez grand nombre d'es- pèces : C. curvata, ovata, erosa, fusca, glauca, cylindrica. Perty réunit toutes ces espèces en une seule sous le nom de Crypto- monas polymorpha (2) en y ajoutant méme le Chilomonas Parame- cium Ehr. Les Cryptomonadina de cet auteur renferment les genres Pha- cotus, Anisonema, Phacus, Lepocinclis. Cienkowski étudie avec beaucoup de soin le Cryptomonas ovata (3), il décrit des formations palmelloides et un enkystement, ce qui le con- duit à comparer ces êtres aux Palmellacées. M. O. Bütschli reprend l'étude du genre Cryptomonas (4), il adopte les idées de Perty, et son Chilomonas Paramecium, tel qu'il le comprend, répond au Cryptomonas polymorpha Perty. M. Stein conserve dans le genre Cryptomonas deux espèces : C. ovata et C. erosa (5), il signale dans cette dernière espèce une division longitudinale libre et un enkystement; pour ce savant les Cryptomonadina ne comprennent que les genres Cryptomonas, Chilo- monas, Nephroselmis. Enfin M. Kunstler étudiant le Cryptomonas ovata arrive à des résultats assez extraordinaires (6). M. O. Butschli avait déjà signalé une sorte de pharynx, M. Kunstler décrit un estomac, un intestin, une chambre incubatrice, des embryons, etc., avec une abondance de dé- tails qui sembleraient mettre ces faits hors de doute; il n'en est malheu- reusement rien. Dans ces conditions, j'ai pensé qu'il serait fort utile de connaitre le (1) Ehrenberg, Die Infusionsthierchen als vollkommene Organismen. Leipzig, 1838. (2) Perty, Zur Kenntniss kleinster Lebensformen. Berne, 1852. He. (3) Cienkowski, Ueber Palmellaceen und einige Flagellaten (Archiv für mikrosk. Anatomie, 1870). E e (4) O. Butschli, Beitrüge zur Kenntniss der Flagellatem und einiger verwandten Organismen (Zeitschr. für wiss. Zoolog., 1878, p. 242). (5) Fr. Stein, Der Organismus der Infusionsthiere. Abtheilung III. Die Naturges- chichte der Flagellaten 1, Hälfte. Leipzig, 1878. (6) J. Künstler, Contribution à l'étude des Flagellés (Bulletin de la Société zoologique de France, 1882. — Le méme Bulletin : Nouvelles contributions a l'étude des Flagelles). 128 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1888. développement complet d'une espéce; j'ai choisi le Cryptomonas erosa Ehr. : Cette espéce présente une grande variété de coloration; on y trouve toutes les nuances du vert, du jaune et du violet; la cause en est fort simple: le protoplasma débarrassé par l'alcool ou l'éther de sa chlorophylle reste coloré en beau violet par un pigment insoluble dans ces mémes réactifs; on s'explique alors les différences de coloration par la propor- tion relative des deux pigments et les modifications de la chlorophylle. Le Cryptomonas erosa se distingue facilement dans les conditions ordinaires du Cryptomonas ovata ; cette derniére espéce a une forme plus ramassée, l’échancrure caractéristique est presque régulièrement anté- rieure, dans le Cryptomonas erosa elle est au contraire rejetée sur le cóté, deux cils de la longueur du corps partent du fond de l'échancrure. Cienkowski pensait quela cellule du Cryptomonas ovata était dépourvue de membrane « nackte Zelle » (1). I1 existe en réalité dans les deux espéces une membrane trés mince que l'on peut mettre en évidence par l'aleool absolu. L'iodure ioduré permet de voir facilement les deux cils partir du fond de l'échancerure; au moment de la division, ces deux cils se trouvent rejetés vers la partie terminale du corps ; l'iodure ioduré permet également de voir le noyau de la cellule, ce noyau est formé par un nucléole réfrin- gent entouré d'une zone claire; il est placé à la partie postérieure du corps; la chlorophylle est localisée plus spécialement à la surface du corps en une couche plus ou moins épaisse et interrompue au niveau de l'échanerure. On trouveencore dansle protoplasma de l'amidon en granules ou en pelits bàtonnets, les deux vacuoles contractiles se trouvent à la base des cils; il existe au niveau de l'échanerure une interruption de la bande chlorophyllienne et dans cet espace un protoplasma plus clair. On dis- tingue assez rarement la disposition qui a conduit M. O. Butschli à décrire une sorte de pharynx; il n'y a jamais introduction de substances solides. Cette disposition de l'échancrure est sans doute destinée à mettre plus facilement en communication le protoplasma de la cellule et le liquide extérieur ; il est méme naturel de penser que, si le Cryptomonas provient d'un Flagellé à digestion interne comme les Monas, l'introduc- lion des aliments solides se faisait en ce point ; en tout cas elle n'a plus lieu. Les Cryptomonas, et Perty avait remarqué le fait, peuvent se mouvoir de deux façons différentes; le mouvement ordinaire est un mouvement de rotation du corps sur lui-même avec progression, le second consiste en sauts brusques d'amplitude relativement considérable. La reproduction (1) Cienkowski, loc. cit. p. 425. DANGEARD. — OBSERVATIONS SUR LES CRYPTOMONADINÉES. 129 chez le Cryptomonas erosa se fait : 4° par division longitudinale libre; 2° par divisions répétées à l'intérieur d'une enveloppe commune. 1* La division longitudinale libre est assez difficile à observer, on y réussit cependant en fixant à l'acide osmique ou à l'aleool absolu une grande quantité d'individus ; les deux cils se trouvent reportés à l'extré- mité antérieure, l'échancrure disparait, une ligne incolore qui passe par le noyau divise la zone colorée en deux bandes, une échancrure médiane se produit suivant la ligne incolore, et les deux individus se séparent. 2° Dans le second mode de multiplication, il y a production d'une colo- nie à l'intérieur d'une enveloppe commune; un Cryptomonas se divise en deux, quatre, huit ou seize cellules à la manière d'un Chlamydomonas ou d'une Palmellacée; je n'ai point observé dans celte espéce les mem- branes secondaires signalées par Cienkowski dans le Cryptomonas ovata. Enfin le cycle du développement est complété par l'enkystement; les individus prennent une forme sphérique et s'entourent d'une membrane incolore résistante et assez épaisse; il semble bien que la composition de celte membrane soit voisine de la cellulose bien que les réactifs ordinaires de cette substance ne nous aient pas donné de résultats satisfaisants (1); les kystes que l'on peut trouver réunis en grand nombre atteignent une grosseur de 100 environ. [ls germent, par division du protoplasma, en 2, 4, 8 cellules ; ce qui fournit de nouvelles formations palmelloides. Conclusions. — De cette étude nous croyons pouvoir tirer les conclu- sions suivantes : 4° Le travail de M. Kunstler doit être regardé comme inexact dans son ensemble. 2» Le développement d'un Cryptomonas comprend une reproduction par division longitudinale, une production de colonies ou formations pal- melloides et un enkystement duquel proviennent de nouvelles colonies. 3° Il n'y a point introduction d'aliments solides à l'intérieur du proto- plasma. 4 Le Chilomonas Paramecium est distinct des Cryptomonas. On doit remarquer, et le fait est intéressant, que l'on trouve des formes” incolores établissant le passage entre les Flagellés à digestion interne et les Algues vertes inférieures; ainsi le Polytoma uvella Ehr. conduit au Chlorogonium, lesAstasia mènent aux Euglena (2), le Chilomonas Para- mecium aux Cryptomonas. Mais ces formes incolores qui n'absorbent point d'aliments solides ne peuvent vivre que dans les liquides chargés de substances organiques; ils vivent à la façon des parasites, d'aliments (1) J'ai obtenu, depuis cette époque, sur la membrane des kystes la coloration bleue caractéristique de la cellulose. (2) Voy. G. Klebs, Organisation einiger Flagellaten Grüppen, etc. (Untérs. aus dem Botanischen Instit. su Tübingen. Leipzig, 1881-1885). T. XXXV. (SÉANCES) 9 130 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1888. tout préparés; il faut voir là une transition entre le mode de nutrition animale et le mode de nutrition végétale (1). En ce qui concerne les Chlorogonium, Phacotus, etc., nous espérons avoir démontré leur nature végétale dans un travail : Recherches sur les Algues inférieures, qui est terminé et paraitra d'ici quelque temps. Les Cryptomonas, les Euglena, les Phacus, les Trachelomonas, sont considérés jusqu'ici comme des Flagellés à chlorophylle. Il faudra sans doute en faire une famille d'Algues ; étant donné l'état de nos connais- sances sur les Flagellés proprement dits, cette conséquence pourra paraitre téméraire actuellement, on peut cependant la prévoir. M. Camus fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR LE POTENTILLA PROCUMBENS Sibth. (P. NEMORALIS Nestler), par M. E. G. CAMUS. Notre zélé confrère, M. Jeanpert, m'a procuré pour être insérées dans la Flore du Nord de la France un certain nombre d'indications, avec des échantillons à l'appui pour les plantes litigieuses ou trés rares. Je demande à la Société la permission de lui présenter deux de ces plantes récoltées à Villers-Cotterets par MM. Jeanpert et Luizet en com- pagnie de plusieurs botanistes de notre région. Dans la localité que je viens de nommer les Flores parisiennes indiquent le Potentilla mixta Nolte (P. Tormentilla var. mixta Coss. et Germ.), et les deux formes qui sont sous les yeux de la Société ont été prises toutes deux comme P. mixta pendant le cours de l'herborisation; ce qui s'explique parce que les deux stations de récolte étaient assez éloignées et que les échan- tillons offraient tous deux des caractéres intermédiaires aux P. reptans L. et P. tormentilla Sibth. En me remettant les deux Potentilles, M. Jeanpert me fit observer que l'une était bien le P. mixta, mais que l'autre était probablement le P. procumbens Sibth., non signalé dans nos Flores parisiennes. J'ai pu vérifier, grâce à la complaisance de M. Franchet, dans l'herbier du Muséum sur les types de Nestler, l'identité des deux plantes qui avaient été exactement déterminées par M. Jeanpert. Le P. procumbens Sibth. existe donc bien à Villers-Cotterets. Je dois ajouter d'autre part (1) Voy. aussi P.-A. Dangeard, Sur l'importance du moie de nutrition au point de vue de la distinction des animaux et des végétaux (Comptes rendus, séance du 28 no- vembre 1887, et Recherches sur les organismes inférieurs (Annales des sciences natu- relles, 7° série, BOT., t. IV). CHASTAINGT. — ROSIERS D'INDRE-ET-LOIRE. 131 que MM. Gillet et Magne dans leur Flore francaise indiquent cette plante dans les environs de Paris, mais sans préciser où, et que la Flore de Normandie de MM. Brébisson et Moriére (5° édition) la signale à Vernon (Eure), localité qui se trouve dans les limites de la flore pari- sienne. : J'ai eru devoir ne pas attendre la publication de ma Flore du Nord, pour attirer l'attention des botanistes sur cette plante intéressante, qui probablement existe sur d'autres points de notre contrée. Je désirais aussi faire connaitre que les diagnoses des Flores des environs de Paris concernant le P. mixta ne sont plus assez précises, et que celle qui m'a paru la plus compléte se trouve dans la Flore de France de Grenier et Godron. M. Malinvaud donne lecture de la communication suivante : ÉNUMÉRATION DES ROSIERS CROISSANT NATURELLEMENT DANS LE DÉPARTE- MENT D'INDRE-ET-LOIRE, par M. G. CHASTAINGT. Les Rosiers énumérés ont été récoltés, soit par M. Tourlet, de 1864 à 1886, soit par moi, de 1877 à 1887. A peu prés toutes nos récoltes ont été vues par Déséglise ou par M. Crépin; de plus, j'ai comparé autant que possible nos Rosiers aux types authentiques conservés dans les riches galeries du Muséum d'his- toire naturelle de Paris et, à défaut de types authentiques, aux spécimens vus par les rhodologues les plus autorisés. Rosa niBRACTEATA Bast. — Bourgueil (Tourlet!) (1). R. conspicua Dor. — Ambroise (T.!). — Nommé par Boreau, d’après M. Tourlet. R. arvensis Huds. — Forme à pédicelles hispides-glanduleux. — Com- mun partout. R. ovata Lejeune. — Chinon (T.!). R. ERRONEA Ripart. — Nouzilly ! Crotelles! Chàteaurenault! R. srYLosA Desv. — Chinon (Bor. Fl. du centr.) (T.!), Chàteaurenault! R. sysryLa Bast. — Assez fréquent dans tout le département d'Indre-et- Loire. R. LEUCOCHROA Desv. — La Chapelle-sur-Loire (T.!). R. viRGINEA Ripart — Monnaie! (1) Pour éviter la répétition du nom de M. Tourlet, j'ai substitué au nom de ce botaniste la lettre T. suivie du point de certitude indiquant que j'ai vu la plante de la localité ou des localités citées. 492 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1888. R. PUSILLA Ripart. — Chinon (T.!). R. ARVINA Kroker. — Rosnay, près Tours (sans nom de commune) (T.!). R. MIRABILIS Déség. ? — Saint-Symphorien! (Je n'ai pas pu l'observer suffisamment). R. GALLICA L. — Rosnay, prés Tours (sans nom de commune) (T.!). R. cANINA L. — Cravant (T.!), Nouzilly! Fondette ! R. GLAUCESCENS Desv. — Cháàteaurenault! R. ALBO-LUTESCENS Ripart. — Reignac (T.!). RAMOSISSIMA Rau. — Reugny! MONTIVAGA Déség. — Chinon (T.!), Nouzilly ! Crotelles ! sPURIA Puget. — Port (T.!). SQUARROSA Rau. — Fondette ! . DUMALIS Bechst. — Commun partout. OBLONGA Déség.! et Ripart. — Villedómer! Athée! Azay-sur-Cher! . CLADOLEIA Ripart. — Monnaie! le Boulay! Chanceaux-sur-Choisille! CHABOISSAEI Grenier. — Noizay! VILLOSIUSCULA Ripart. — Montbazon ! ANDEGAVENSIS Bast. — Commun partout. SUBERTI Ripart. — Athée! CUNEATA Nob. mss. — Lazilly (T.!) (1). . SUPERBA Nob. mss. — Cháàteaurenault! (2). OBTUSIFOLIA Desv. — Villedómer ! Montbazon ! DUMETORUM Thuill. — Crotelles ! Chàteaurenault ! var. 0. LONGISTYLA Burnat et Gremli. — Athée (T.!). R. urBica Leman. — Montbazon ! Nouzilly! Crotelles ! R. sEMiGLABRA Ripart. — Châteaurenault! R. HEMITRICHA Ripart. — Chinon (T.!), Chàteaurenault ! R. TRICHONEURA Ripàrt. — Chinon (T.!). R R R Ed Ed Ed DX EU Dd Dd DX EO DX ZO DU ZO DO Dv . PLATYPHYLLOIDES Déség. et Ripart. — Saint-Avertin ! . DeseGuiset Bor. — Ligré (T.!), Cháteaurenault ! . LUTEA Dalechamp. — Saint-Denis-Hors! — Non spontané, d’après Déséglise ! (Let 2) Ces deux Rosiers, dont je donnerai ultérieurement les descriptions, ont été vus par M. Crépin ; tous deux appartiennent à la sous-section des Caninæ Hispidæ. Les feuilles sont très glabres, les folioles à dents doubles, les pétioles plus ou moins glan- duleux sur le dos entre les ailes stipulaires, dans le R. cuneata. Dans le R. superba, les feuilles sont glabres et les pétioles glanduleux sur le dos entre les ailes stipulaires, comme dans le R. cuneata, mais les folioles des feuilles les plus inférieures de tous les rameaux sont munies de dents plus ou moins composées. Le R. superba est surtout remarquable par ses tiges trés droites jusqu'au sommet, dont la hauteur varie entre 3 et 4 mètres, et par ses folioles petites, un peu glaucescentes en dessous. Les folioles du R. cuneata sont assez grandes, presque toutes cunéiformes à la base et obtuses au sommet. LEGRAND. — RÉHABILITATION DES GENRES DE TOURNEFORT. 133 PSEUDO-FLEXUOSA Ozanon. — Athée (T.!). SEPIUM Thuill. — Commun partout. DIMINUTA Bor. — Chinon (T.!), Monnaie ! Lemani Bor. — Chinon (Tourlet !). PERMIXTA Déség.! — Seuilly (T. !), Monnaie ! OPERTA Puget. — Chàteaurenault ! Monnaie ! Athée ! PRREEE Oss. — D’après M. Crépin, ce Rosier ne serait pas le R. operta Puget, mais appartiendrait au groupe des variations auquel Déséglise a donné ce nom. Rosa nemorosa Libert. — Chinon (Boreau, FI. du centre), où, à ma con- naissance, ce Rosier n’aurait pas été retrouvé. + UMBELLATA Leers. — Marçay (T.!). + ROTUNDIFOLIA Rau. — Vallères (T.!). . COMOSA Rip. — Limeray. . COMOSELLA Déség.! et Ozan. — Marçay (T.!), Châteaurenault! Nou- zilly! Villedómer! Limezay! Noizay! Pocé ! Ambroise! DOLOROSA Déségl. et Ozan. — Nazelles (T.!), Noizay! . CINERASCENS Du Mortier. — Saint-Nicolas-de-Bourgueil (T.!), Beau- mont-en-Véron (T.!), Villedômer ! - DUMOSA Puget. — Seuilly (T.!), Chàteaurenault! FARINOSA Bechst. — Saint-Benoist (T. !). SUBGLOBOSA Sm. — Marçay (T. !). Aas ni md Eu ed M. Camus, vice-secrétaire, donne lecture de la communication suivante : ESSAI DE RÉHABILITATION DES GENRES DE TOURNEFORT, par M. A. LEGRAND. ll est admis et consacré par l'usage que les seuls noms ou les seules combinaisons de noms (générique et spécifique) qui doivent étre con- servés sont ceux donnés par Linné ou depuis Linné. En ce qui con- cerne l'espéce, rien de plus juste, puisque c'est à l'illustre Suédois que - la science est redevable de la nomenclature binaire, telle qu'elle est employée aujourd'hui : cette heureuse innovation bouleversait tellement tout ce qui avait été fait avant lui qu'il a dû nécessairement faire table rase des nomenclatures précédentes. Toutefois, on peut et l'on doit con- lester, en ce qui touche aux dénominations génériques, le droit que s'est arrogé notre grand législateur d'adopter ou de changer à son gré des noms depuis longtemps connus et imposés. Si Linné est le créateur de la combinaison binaire, n'oublions pas que Tournefort est le créateur du 134 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1888. genre. Tournefort, avec ses Institutiones, a édifié un véritable monument qui pouvait et devait servir de base à la nomenclature nouvelle. Ses süccesseurs auraient dü scrupuleusement conserver ses genres, comme les successeurs de Linné ont conservé ses espéces. On a peine à comprendre que Linné n'en ait pas donné un mémorable exemple, lui qui n'a pas ménagé du reste les éloges à l'auteur des Insti- tutiones : « Characteres hos, dum authores evolvo, reperio nullos certos » et fixos ante Tournefortium, ut ipsi non immerito inventionis gloriam » circa genera concedere debeam » (Genera plant. p. v1, éd. II, 1743). » Tournefortius primus characteres genericos ex lege artis condidit » (Philosoph. bot. p. 143, éd. 2, 1163). Et M. Alph. De Candolle a récemment donné cette traduction large et heureuse de ces appréciations : « Avant Tournefort, les auteurs dislin- » guaient à peine des genres] et n'en décrivaient pas les caractères » (Phytographie, p. 69). Dans ces derniéres années, le botaniste Jules Fourreau (Catalogue des plantes du bassin du Rhóne, 1869) a mené en faveur de Tournefort une campagne légitime et que je rappelle avec satisfaction. Il a repris presque tous les noms génériques des Institutiones; mais les exagé- ralions de cet auteur, qui avait malheureusement poussé à l'extréme l'applieation des doctrines micromorphes et en était arrivé par con- séquent à la confusion dans l'Espéce comme dans le Genre, ont abso- lument nui au succès de la thèse qu'il avait honorablement engagée. Du reste d'anciens et de savants botanistes ne l'avaient-ils pas précédé dans cette voie, comme Lamarck, Allioni, Mench, Scopoli? Les auteurs modernes semblent avoir quelque peu conscience de l'in- justice qu'ils commettent; car ils ont généralement soin, quand un genre de Tournefort a été conservé par Linné, de le faire suivre du nom du premier en excluant celui du second. Ne remarque-t-on pas d'ailleurs chez les auteurs sans exception, la plus parfaite indécision, le manque absolu de régle en ce qui concerne la priorité des genres? Par exemple, on trouvera dans d'excellents ouvrages presque récents, indifféremment Ranunculus Hall. ou Hanun- . culus L., Papaver Tourn. ou Papaver L.; Chelidonium Tourn. ou. Che- lidonium L.; Chlora Renealm. ou Chlora L., Erythrea Renealm. ou Erythrea L., etc. : je pourrais en citer ainsi indéfiniment. L'auteur récent d'une bonne Flore du centre a trouvé plus simple de ne point citer de nom d'auteur à la suite du genre. On veut imposer le principe de n'adopter « qu'une seule désignation » valable, savoir la plus ancienne adoptée par Linné ou donnée par lui » ou aprés lui, à la condition qu'elle soit conforme aux règles essen- » tielles de la nomenclature ». * LEGRAND. — RÉHABILITATION DES GENRES DE TOURNEFORT. 135 En ce qui concerne l'espéce, ce principe, je le répète, n'est point con- testé; en ce qui concerne le genre, presque aucun auteur ne l'applique. On va jusqu'à citer des auteurs, comme Reneaulme, de beaucoup anté- rieurs à Linné et méme à Tournefort (1). On peut faire à l'adoption des noms de genres de Tournefort deux objections tirées, soit de la mauvaise formation de quelques-uns, soit des modifications qu'entrainerait leur adoption dans la nomenclature binaire. Nous ne pourrions, en effet, admettre aujourd'hui des noms de genres tels que Ros-solis, Caryophyllata, Scorpioides, Capnoides, Uva-ursi, Narcisso-Leucoium, Ferrum-equinum, Dens-leonis, Quinquefolium, Millefolium, Marrubiastrum, ete. Mais Linné a-t-il donc toujours si bien formé les siens? aprés avoir déclaré rejeter la forme adjective, n’est-il pas surprenant de le voir remplacer Balsamina de Tournefort par Impatiens, accepter le nom composé Bidens, etc.? d'autre part on lui reproche, non sans raison, des substitutions bizarres : lex (nom du Chêne- vert) remplaçant Aquifolium, Myosotis donné aux plantes qui sont aujourd'hui des Cerastium et réciproquement. Il est évident que l'on ne saurait actuellement revenir sur ces errements, qu'il est absolument impossible de rendre aux Cerastium le nom de Myosotis et aux Myosotis d'aujourd'hui celui de Cerastium, pas plus que l'on ne saurait échanger Calendula contre Caltha. On pourrait parfois aussi abandonner les noms de Tournefort dans certains genres difficiles, mal définis et peu connus de son temps, notamment dans les Ombelliféres, les Composées, mais cette part faite, il en reste un certain nombre qu'il serait aisé de rétablir. $ En résulterait-il un trouble profond dans la nomenclature? Il n'y aurait peut-étre guére plus de 50 genres à faire revivre, presque tous. appartenant à la flore d'Europe; et beaucoup d'entre eux figurent déjà dans les auteurs précédemment cités. Tout récemment, Garcke (dans Flora von Deutschland, dont la 45° édition a paru en 1885) n'a pas craint de rétablir le genre Tithymalus (Euphorbia L.), déjà adopté par Lamarck et par Scopoli. Il ne serait ni long ni difficile de donner cours à ces noms; il suffirait de l'autorité d'un savant, de l'autorité d'un grand ouvrage. On en peut juger par l'influence d'un livre, tel que la Flore de France de Grenier et Godron qui a propagé d'excellentes choses à cóté de créations d'un goût douteux (2). Voici par exemple des genres qui pourraient être admis; ils sont (1) Kirschleger, dans sa Flore d'Alsace, va jusqn'à citer comme. auteurs de genres Théophraste, Pline, Dioscoride!! Cette érudition est loin d'étre ici à sa place. (2) On leur doit par exemple de voir le mauvais genre Orobus rayé de presque tous les catalogues ; mais aussi ils ont créé le genre Cracca, trop souvent adopté depuis. v DM . SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1888. accompagnés, entre parenthèses, des noms des auteurs qui les ont déjà adoptés : Belladona (Lamk, Scop.) = Atropa L.; — Tithymalus (Lamk, Scop., Garcke) — Euphorbia L.; — Oxys (Lamk, Fourreau) — Oxalis L.; — Rapunculus (Lamk) — Phyteuma L.; — Stramonium (Lamk, Scop., All., Fourr.) — Datura L.; — Pervinca (Lamk, Mœnch, Fourr., Bonnet Fl. Par.) — Vinca L.; — Buglossum (Lamk, All.) = Anchusa L.; — Alkekengi (Mœnch, Fourr.) — Physalis L.; Moscha- tellina (Fourr.) — Adoxa L.; — Cassida (Scop.) (1) — Scutellaria L. ; -— Bugula (Jussieu, Lamk, Fourr., Legrand) — Ajuga L.; Jonthlaspi — Clypeola L.; — Erucago (Fourr.) — Bunias L.; — Salicaria (Lamk, Fourr.) — Lythrum L.; — Juncago — Triglochin L.; — Onagra (Lamk, Scop., Fourr.) — OEnothera L.; — Tragoselinum (Lamk, Fourr.) — Pimpinella L.; — Sphondylium (Fourr.) — Hera- cleum L.; — Cicutaria (Jussieu, Lamk, DC.) — Cicuta L. ; — Cicuta (Jussieu, Lamk, DC.) — Conium L.; — Phalangium (Jussieu, DC., Fourr., Loret, Bonnet FL. Par., etc.) = Anthericum L.;— Vulneraria (Lamk, Fourr.) = Anthyllis L.; — Ornithopodium (All, Fourr., Bonnet Fl. Par.) — Ornithopus L.; — Anonis (Lamk) — Ononis L.; — Pelecinus (Mench, DC.) — Biserrula L.; — Balsamina (Juss., Fourr.) — Impatiens L.; — Fraxinella (Mœnch, Fourr.) = Dic- tamnus L.; — Calceolus (Mench, Fourr.)— Cypripedium L.; — Jacea (Lamk, Juss.) — Centaurea L.; — Echinopus (Ascherson) — Echinops L.;— Leucanthemum (G. G.) — Chrysanthemum L. (partim) ; — Lapa- thum (Lamk, Mœnch, Fourr.) — Rumex L.; — Lupulus (Gærtn., Lamk, Fourr.) — Humulus L.; — Terebinthus (Juss.) — Pistacia L.; — Thymelæa (Lamk, Garcke, Coss. et G., Bonnet Fl. Par.,etc.) — Stellera L.; — Aquifolium (Fourr., Legrand) — Ilex L.; — Lilac (2) (Lamk, DC., Fourr., Legrand, Loret, Brébisson) — Syringa L.; — Caprifolium (Lamk, Juss.) — Lonicera L.; — Chamelea (Lamk, Fourr.) — Cneo- rum L.; — Clandestina (Lamk, Legrand) — Lathrea L.; — Tama- riscus (Lamk, All.) — Tamarix L.; — Linagrostis (Lamk, Scop.) — Eriophorum L., et probablement d'autres que j'omets. L'illustre créateur de la méthode naturelle n'a pas compris le délais- sement des noms génériques dont Linné s'est rendu coupable; dans le Genera plantarum, p. 24, de Jussieu s'exprime ainsi : « nulla enim eausa » manifesta est cur nova ant antiquiora substituerit nomina pluribus a » Tournefortio datis aut consecratis, qualia sunt Balsamina, Buglos- (1) Ce nom adopté en entomologie pourra être définitivement abandonné en bota- nique. (2) Je ne comprends pas pourquoi le genre Lilac a eu le privilège spécial d’être adopté par un grand nombre de floristes de préférence aux autres noms génériques de Tournefort, tout aussi valables, MALINVAUD. — SUR LES NOMS DE GENRE DE TOURNEFORT. 131 » sum, Brunella, Bugula, Caprifolium, Cataria, Rapuntium, Sphon- » dylium, Stramonium, Tamariscus, Terebinthus, Thymelea..... » La loi de priorité est la basela plus solide de toute nomenclature (Congrés international de botanique tenu à Paris en 1867, p. 118). Est-ce trop exiger que de demander qu'elle soit appliquée aux genres de Tournefort, notre illustre compatriote? [Note ajoutée pendant l'impression. — Je concois que le changement de nomenclature jetterait, du moins pendant un certain temps, quelque trouble dans les usages reçus. Aussi n'est-ce pas une campagne que j'engage: je pré- sente une indication appuyée sur un principe rationnel et parfaitement respec- table. Tournefort est le créateur du Genre: Linné, de Jussieu, M. Alph. de Candolle lont proclamé. D'autre part, je constate une certaine tendance des botanistes actuels à remonter aux genres de Tournefort. Aller au delà est illo- gique.] M. Malinvaud présente sur le même sujet les observations sui- vantes : La pensée, généreuse en principe, de reprendre aujourd'hui les noms de genre de Tournefort tombés en désuétude nous parait pratiquement peu facile à réaliser. Au point de vue méme de l'application stricte de la loi de priorité invoquée en faveur de cette réforme, les noms génériques des Institutiones empruntés par Tournefort à ses prédécesseurs seraient une premiére cause d'embarras. L'origine de quelques-uns de ces noms remonte à une trés haute antiquité : Cicuta, Aquifolium et d'autres se rencontraient déjà dans les écrits de Pline. D'ailleurs le nom Linnéen a quelquefois sur son correspondant des Institutiones l'avantage de la priorité : par exemple Vinca est de beaucoup antérieur à Pervinca ; car on le retrouve avec le méme sens dans Apulée, qui vivait au second siécle de notre ére. Si l'on remet en question les genres de la nomenclature Linnéenne, on devra rechercher parmi les noms génériques synonymes quel est le plus ancien, ainsi que le premier auteur qui l'a introduit dans le langage scientifique, et, le principe de cette recherche une fois admis, l'érudition dont notre confrère fait un reproche à Kirschleger est au contraire trés légitime. Pourquoi refuserait-on à Pline, Dioscoride, Théo- phraste, sans parler de Bauhin, Dodonæus, Rivin, Lobel, ete., la justice qu'on veut rendre à Tournefort (1)? Lamarck, Allioni, Mœnch, etc. employaient une partie des noms géné- (1) La notion du Genre, perfectionnée par Tournefort qui a su lui donner sa valeur véritable, avait pris naissance longtemps avant lui. « Il est impossible de ne pas voir, » dit Kirschleger (Avant-propos de la Flore d'Alsace, p. vii1), que les genres européens » ont été concus et compris avec un rare bonheur par quelques anciens, et notamment » par Clusius et par Dodonæus. » 138 SÉANCE DU 94 FÉVRIER 1888. riques dont notre confrére et ami demande la réhabilitation, mais les ouvrages de ces pères de la botanique moderne remontent aujourd'hui à cent ans et plus; s'ils vivaient aujourd'hui, leur vocabulaire scientifique ne serait pas le méme. La grande réforme Linnéenne était alors rela- tivement récente ; beaucoup de termes nouveaux à cette époque ou n'ayant pas encore subi l'épreuve du temps ont été fixés depuis par un usage séculaire, et l'on a dit avec raison que l'usage en fait de nomenclature est un juge sans appel qui seul a le pouvoir de réformer ses propres arrêts. On peut sans doute faire valoir de justes griefs contre beaucoup d'expressions consacrées par un long usage, elles bénéficient toutefois de la prescription, parce qu'il ya avantage en toutes choses à ne pas revenir indéfiniment sur le passé et à clore les contestations (1). Le principe du droit de priorité, si respectable qu'il puisse étre, serait impuissant à faire revivre des noms surannés, tels par exemple que Bugula et Tithy- malus, dont il serait indispensable de rappeler ou plutót d'apprendre à la plupart des botanistes contemporains que le premier est synonyme d'Ajuga et le second d'Euphorbia ; n’est-il pas dés lors préférable de conserver Euphorbia et Ajuga, qui n'ont besoin d'aucune leçon? C'est assurément s'illusionner de croire qu'il ne serait « ni long ni difficile » d'arriver à faire table rase de noms génériques aussi universellement adoptés que la plupart de ceux dont il s'agit : Phyteuma, Anchusa, Scu- tellaria, Lythrum, Pimpinella, Heracleum, Anthyllis, Centaurea, Ononis, Rumex, Eriophorum, etc. Un de Candolle lui-même, malgré sa grande et légitime autorité, ne parviendrait pas à les déposséder du privilège dont ils sont investis. Le seul résultat certain d'une tentative contraire sur ce point au sentiment général serait d'ajouter un nouveau contingent à la synonymie, c'est-à-dire la pluralité des noms pour le méme objet, qui est le plus grave défaut de toute nomenclature. Notre confrére est averti de ce qui adviendrait par l'insuccés d'une autre réforme, basée sur des règles précises et plus facile à réaliser que celle dont il prend l'initiative; nous voulons parler du redressement de certains mots grammaticalement incorrects, non pas méme de ceux qu'il faudrait transformer radicalement, mais des cas les plus simples, dans lesquels, sans modifier la prononciation, il suffit de remplacer œ par e-(0Ecidium et non pas ZEcidium), ou y par i (Pirus et non Pyrus), ou de supprimer une h muette (cirrosus et non cirrhosus), etc., pour faire disparaitre une faute évidente. Ces légers amendements rétablissent la forme correcte et n'entrainent aucun inconvénient; cependant leur usage, par suite de (1) Cela s'applique à toutes les nomenclatures. Ce serait, par exemple, réparer une grande injustice d'étendre à l'Amérique entière le nom de Colombie, et cependant aucun géographe ne pense à faire ce changement. DUFOUR. — FRUCTIFICATION DU TRICHOCLADIUM ASPERUM. 139 l'indifférence presque générale à cet égard, est resté à peu prés localisé dans notre Dulletin. A tort ou à raison, — je constate ici un fait sans l'apprécier, — la grande majorité des naturalistes de nos jours sacrifient aisément toutes les autres considérations à l'avantage de la stabilité dans la nomenclature; ils estiment que le langage scientifique est surtout une question d'utilité pratique et non pas, du moins au méme degré, une question d'esthétique ou de sentiment. M. Duchartre approuve les observations de M. Malinvaud. Il rap- pelle que la nomenclature botanique commence à Linné, parce qu'elle n'avait pas de régles avant lui (1). On ne peut remonter plus haut pour les noms spécifiques; quant aux noms de genres cilés, l'usage fait loi et doit étre respecté. M. Dufour fait la communication suivante : OBSERVATIONS SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA FRUCTIFICATION DU TRICHOCLADIUM ASPERUM Harz, par M. Léon DUFOUR. Le Trichocladium asperum est une Moisissure qui a été rencontrée par M. Harz et décrite dans le Bulletin de la Société impériale des natu- ralistes de Moscou en 1871. Il a été trouvé sur des feuilles de Hêtre et de Chêne. Il est formé de longs filaments incolores, ramifiés, rampants, et sur lesquels se dressent de courtes ramificalions, terminées chacune par une seule spore. Cette spore est formée de deux cellules dont l'inférieure, plus petite d'abord, devient bientôt égale à la supérieure. Elle est d'abord incolore puis brune et enfin devient noire et se hérisse de tubercules. à la maturité. Un léger étranglement existe au niveau de la cloison qui sépare les deux cellules. Ayänt eu récemment ce Champignon à notre disposition, nous nous sommes proposé de le cultiver afin d'en étudier le développement. Des cultures cellulaires sur divers liquides nutritifs et des cultures en grand nous ont permis de constater une série de faits qui montrent bien quelles (1) « Chaque groupe naturel de végétaux ne peut porter dans la science qu'une seule désignation valable, savoir la plus ancienne, adoptée par Linné, ou donnée par lui ou après lui, à la condition qu'elle soit conforme aux règles essentielles de la no- menclature » (Art, 15 des Lois de la Nomenclature botanique, in Actes du Congres. international de botanique tenu à Paris en 1867, p. 213). 140 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1888. variations peuvent présenter les fructifications d'une même espèce sui- vant les conditions de milieu dans lesquelles elles se développent. Le liquide qui donne les meilleurs résultats pour des cultures cellu- laires est le jus d'orange neutralisé. Le jus d'orange est naturellement acide et à cet état il permet au Champignon de germer, mais bientôt le développement du mycélium s'arréte et il ne se produit pas de fructifica- tions. Si au contraire à ce jus on ajoute de la chaux en poudre, que l'on filtre aprés avoir agité, on obtientun liquide que l'on stérilise à 120 degrés et dans lequel le Trichocladium fructifie parfaitement. Moins de vingt-quatre heures aprés le semis en cellules, on constate un commencement de germination. A l'une des deux cellules de la spore ou plus fréquemment de toutes deux l'on apercoit une petite vésicule inco- lore d’où partent généralement plusieurs filaments germinatifs encore courts et peu ramifiés (a, b, c). Les jours suivants le mycélium s'accroit, se ramifie très abondamment, mais il nese cloisonne pas. Au bout de trois jours le mycélium est extrémement développé et rameux, incolore (d). Il se propage d'abord dans la goutte du liquide nutritif, mais quand il arrive sur les bords, il les franchit et rampe appliqué contre la lamelle de verre. En outre certaines de ses branches se dressent dans l'air. Huit jours aprés le semis, on peut voir des fructifications à tous les stades de leur développement. Les spores se forment isolées à l'extrémité de courtes ramifications généralement perpendiculaires au filament qui les a émises. Ces ramifications, alors qu'elles sont encore extrémement pelites, se renflent à leur extrémité (e). Le renflement piriforme grossit, en méme temps que s'allonge son pédicelle, puis il s'étrangle légèrement vers son milieu et une cloison transversale le divise en deux cellules, DUFOUR. — FRUCTIFICATION DU TRICHOCLADIUM ASPERUM. 144 l'une supérieure hémisphérique, l'autre effilée à sa base. À ce moment la spore bicellulaire est incolore comme le mycélium. Mais bientót elle acquiert une couleur brune de plus en plus foncée.Cette coloration envahit méme trés souvent une petite portion du pédicelle qui se sépare alors du reste par une cloison transversale. Plus tard la spore devient complétement noire et se couvre de petites verrues. La cellule inférieure s'élargit elle-méme à ce moment et devient presque égale et semblable à la supérieure. La spore enfin, arrivée à maturité, se détache, emportant parfois avec elle la partie supérieure, cutinisée, de son pédicelle, portion qui finit cependant par se détacher. Les spores, telles qu'on les rencontre dans la nature, ont de 22 à 245,5 de longueur sur 13 à 14,5 de largeur. Dans la culture cellulaire leur forme, leur aspect est le méme ; elles sont seulement un peu plus petites, ayant une longueur de 17 u, 5 à 20 et une largeur de 11 à 12,5. Pendant toute la durée de ce développement, le mycélium ne présente aucune cloison transversale. C'est seulement quand presque toutes les fructifications sont arrivées à maturité que cà et là, trés irréguliérement quoique en grand nombre parfois, se forment des cloisons. Le pédicelle sporifére présente habituellement une longueur à peu prés égale à celle de la spore ou un peu plus grande. Accidentellement, il 142 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1888. acquiert une longueur 5 à 6 fois plus considérable et la spore alors est plus petite et parfois formée d'une seule cellule (f) généralement simple. Ce pédicelle présente parfois une courte ramification latérale terminée par une spore née aprés la spore terminale et finalement toujours plus petite qu'elle (g). La spore normale est telle qu'elle a été décrite plus haut; il n'est ce- pendant pas rare de trouver des spores unicellulaires alors presque sphé- riques, noires et hérissées comme les autres et dont la taille ne dépasse guère celle d'une des cellules de la spore normale. Dans d'autres cas, plus rares, la spore est formée de trois cellules (7), celle du milieu étant plus large que les deux extrémes, ou bien les cellules diminuent progres- sivement de largeur depuis la cellule terminale jusqu'à celle insérée sur le pédicelle. Telles sont les diverses particularités que présente la fructification normale du Trichocladium. Mais il en présente d'une autre sorte. Le jus d'orange neutralisé n'est pas le seul liquide dans lequel le Champignon puisse fructifier. Dansle jus de pruneaux, la décoction de crottin de cheval, une solution de glucose ou de sucre candi, le Trichocladium se déve- loppe également bien. Mais alors les fructifications présentent un aspect trés différent de l'aspect ordinaire. D'abord il ya relativementun bien plus grand nombre de spores unicellulaires. En outre, le pédicelle sporifère est très court, les spores sont presque sessiles. De plus ces spores à une seule ou à deux cellules cutinisent également leur membrane, mais elles restent jaundtres au lieu de devenir brunes puis noires ; enfin leur mem- brane reste lisse et ne se hérisse pas d'aspérités (h). On pourrait assu- rément, si l'on rencontrait isolément ces deux formes de fructifications, croire qu'elles appartiennentà deux espéces différentes. Quant aux dimen- sions des spores, elles sont extrêmement variables. Ainsi dans le sucre candi, le glucose, les spores bicellulaires avaient une longueur de 16, 5 environ sur 11,lesspores monocellulaires présentaient un diamètre moyen de 11 y. Dans la décoction de crottinles dimensions étaient beaucoup plus faibles, 7 à 9u de longueur et 4 à 6 de largeur seulement. Le Trichocladium asperum se cultive aussi trés bien en grand, par exemple dans des verres de montre contenant la liqueur nutritive, ou dans des flacons Pasteur sur du crottin de cheval stérilisé. Sur le crottin de cheval le développement est absolument normal. Au bout de quelques jours, on voit, à tous les endroits où l’on a déposé des spores, se former de petites houppes blanchâtres, puis un mycélium abon- dant, qui finit par recouvrir complétement le substratum, et porter une quantité de fructifications ne différant en rien de celles que l'on rencontre dans la nature. Il en est de méme dans le verre de montre sur la décoc- DUFOUR. — FRUCTIFICATION DU TRICHOCLADIUM ASPERUM. 143 tion de crottin ; les spores sont hérissées et noires. Celles qui sont bicel- lulaires ont de 15 à 21% de longueur et de 10 à 11 de largeur. Dans le glucose, le sucre candi, au contraire il ne se forme que spores anormales mono ou bicellulaires, mais jaunes et lisses. Cette forme par- ticulière parait donc tenir, non à la faible quantité de nourriture que peut fournir une goutte du liquide dans une culture cellulaire, mais à la nature de la substance nutritive. Pour s'assurer que ces fructifications anormales appartiennent bien au Trichocladium, il suffit de les placer dans les conditions où le dévelop- pement s'effectue normalement. Des spores obtenues soit en culture cel- lulaire, soit dans un verre de montre par suite d'un semis dans du glu- cose, ont été semées d'une part en cellule dans du jus d'orange neutralisé, d'autre part sur du crottin de cheval, dans un flacon Pasteur. Elles se sont trés bien développées, et les spores obtenues ont été les spores nor- males noires et hérissées. Il se forme encore, il est vrai, un assez grand nombre de spores unicellulaires, assez petites (135 sur 10), mais ces spores elles-mêmes sont noires et verruqueuses, et les spores bicellu- laires qui sont en grande majorité ont des dimensions qui diffèrent peu des dimensions habituelles 19 à 20 y sur 11 à 12. Au contraire, si l’on sème de nouveau dans une solution de glucose ou de sucre candi les spores anormales obtenues par des cultures dans ces inémes substances, ces spores germent, il se forme un mycélium trés ra- meux, très bien développé, mais les fructifications qu'il porte ressem- blent à celles dont il est issu. L'épaisse membrane noire des spores de Trichocladium n'a pas pour effet de rendre la germination difficile, puisque nous avons vu que cette germination se produit en général vingt-quatre heures au plus aprés le semis. Mais elle a la propriété de conserver pendant longtemps aux spores leur pouvoir germinatif. Des spores conservées pendant prés d'un an germent encore facilement et rapidement dés qu'on les place dans des conditions favorables. M. Harz, aprés avoir décrit le Trichocladium asperum, ajoute que cette espéce est peut-étre identique à une espéce décrite par.Corda, . sous le nom de Sporidesmium asperum (Icones Fungorum, t. II, pl. vut, fig. 27). « La figure de Corda, dit-il, ne représente pas de mycélium, mais des spores bicellulaires sur de courts filaments détachés, spores qui pré- sentent une cellule supérieure, plus grosse et arrondie, une inférieure plus petite et pointue ; les granulations de la surface extérieure des spores mentionnées dans la description ne sont pas figurées sur le dessin. » Si les deux plantes décrites respectivement par Corda et par M. Harz appartiennent elfectivement à une méme espéce, c'est le nom donné par Corda qui devrait servir à la désigner. Assurément les fructifications 144 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1888. figurées par Corda, si l'on tient compte du texte qui les accompagne, different moins des fructifications indiquées par M. Harz que ne dif- férent entre elles celles que nous avons obtenues, d'une part dans du jus d'orange stérilisé, d'autre part dans une dissolution de suere. Cependant, comme l'identité spécifique du Sporidesmium et du Trichocladium ne peut être considérée comme complètement démontrée, nous ne voyons aucun inconvénient à conserver à la forme décrite par M. Harz le nom de Trichocladium asperum. C'est, sans aucun doute possible, cette forme que nous avons étudiée. i Quant à la place du Trichocladium dans la classe des Champignons, voici ce que nous pouvons dire à ce sujet. Ces spores, que l'on rencontre formées isolément ou par groupes à l'extrémité de ramifications termi- nales ou latérales de filaments mycéliens,sont généralement désignées par le mot conidies. Il est certaines espèces pour lesquelles ce mode de fruc- tification n'est pas le seul connu; il existe par exemple, en outre, des asques. Ces espèces doivent done se classer parmi les Ascomycètes dont elles sont simplement une forme conidifère. Pour d'autres espèces, on n'a pas encore trouvé d'autre forme fructifére, mais elles ont tant de ressem- blances avec certaines autres dont on connait les asques, qu'il est trés vrai- semblable qu'elles appartiennent au méme groupe de Champignons. Mais il est un grand nombre d'autres espèces pour lesquelles on ne constate aucune affinité permettant de faire une hypothése relative à une autre forme fructifére. Elles peuvent en posséder une autre, mais il est possible aussi que les conidies soient leurs seuls organes reproducteurs. Dans ce cas, le groupe des Hyphomycètes, dans lequel on range toutes les formes conidiales qu'on ne peut encore faire rentrer dans une autre caté- gorie, aurait une existence autonome, etsile Trichocladium ne présente aucun autre mode de fructification que celui que nous connaissons actuellement, il ferait partie de ce groupe. Son mycélium non cloisonné, sa spore bicellulaire, noire, verruqueuse le (ont facilement reconnaitre. M. Malinvaud communique à la Société, au nom de M. Miégeville, le travail suivant : ÉTUDE DES DAPHNOIDÉES DES PYRÉNÉES CENTRALES, par M. l'abbé MIÉGEVILLE. Un intéressant article de M. D. Clos, intitulé : Un mot sur trois espèces de plantes, a paru naguère dans notre Bulletin. Le Daphne Philippi est l'une des trois espèces. Cet article m'a mis en demeure d'en- treprendre une nouvelle étude de nos Thymélées. MIÉGEVILLE.— ÉTUDE DES DAPHNOIDÉES DES PYRÉNÉES CENTRALES. 145 Les Daphnoidées, si nombreuses en Australie et au Cap de Bonne- Espérance, comptent à peine quelques représentants dans notre flore indigéne. Notre département en revendique six pour sa part, une pour notre bassin sous-pyrénéen, et cinq pour nos montagnes. La Flore des Pyrénées par Philippe signale le Passerina annua Spreng, commun dans les champs, les collines et les pelouses des Pyrénées cen- trales. Lapeyrouse l'indique à Mauvezin, à Labarthe, à Lannemezan et à Tarbes. Il y a une vingtaine d'années que je l'ai récolté sur les coteaux crétacés de Monléon-Magnoac, à 6 kilomètres de la chapelle de Notre- Dame de Garaison. Il fleurit en juin et juillet. Le Passerina dioica Ram. foisonne à la base des rochers calcaires de nos montagnes depuis les premiers étages jusqu'aux zones alpines de la chaine; je l'ai cueilli à Troubat dans la Barousse à une altitude de 600 métres, à Arrens dans la vallée d'Azun, tout prés du village, à 900 mètres d'altitude, et dans les Clotes du pic de Gaviso, à une altitude d'environ 2000 mètres. Il croit en mai dans les stations basses et dans les stations moyennes, et en juillet dans les sites élevés. Le Passerina nivalis Ram. est une plante exclusivement alpine. Il préfère les àpres rochers souvent sillonnés par la foudre et visités par la neige. Il a pour congénères l'Armeria alpina, VOxyria digyna, le Gentiana nivalis, le Papaver pyrenaicum, etc.; je l'ai vu à Gavarnie, le 16 juin 1858, sur le bord du Gave, en decà du bois de Saint-Savin, et en juillet 1860 au port de Boucharo, sur les confins de la France et de l'Espagne; il habite l'oule du Marboré, au voisinage de la Cascade, dans le cirque de Gavarnie. Il est assez commun au pied des crétes escarpées, qui encadrent ce petit bourg, visité chaque année par la plupart des étrangers venus dans nos lieux thermaux. Le Daphne Mezereum etle Daphne Cneorum croissent sur tous les points de la haute chaine. Mais le vallon de Héas, séparé de celui de Gavarnie par la montagne de Coumélie et par le Pimené, immortalisé par le célébre Ramond, est leur patrie de prédilection. Il existe entre ces deux Thymélées une amitié aussi intime que celle qui exista jadis entre le Nisus et l'Euryale du grand poète latin. Ils recherchent les pelouses rocheuses et se groupent volontiers autour des blocs granitiques, enguir- landés de superbes bouquets de Sazifraga nervosa. Ils mélent leurs touffes plus ouzmoins compactes, mais celles du D. Mezereum dominent tant soit peu celles de son fidèle compagnon. Les fleurs du D. Mezereum sont d'un rose plus ou moins pâle, et celles du D. Cneorum d'un rouge lerne. Il me reste à parler du Daphne Laureola et du D. Philippi, dont la distinction spécifique est en litige. La Flore des Pyrénées de Philippe et la Flore de France de G. G; les T. XXXV. (SÉANCES) 10 146 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1888. décrivent comme deux espéces bien légitimes. D'aprés M. Clos, MM. Will- komm et Lange exposent dans leur Prodromus Flore hispanice les carac- téres de la distinction spécifique de ces deux plantes. M. Clos, dans sa Note, place l'une à cóté de l'autre leurs diagnoses différentielles, qui ne laissent rien à désirer au point de vue de la rectitude et de la clarté. D'aprés d'autres botanistes, les D. Laureola et Philippi constituent une seule espèce. M. Clos atteste que Zetterstedt considère le D. Philippi comme une forme parviflore du D. Laureola. La lettre écrite à ce savant botaniste par M. Dordére, prouve que M. Bordère incline à ne voir avec Zetterstedt qu'une simple forme du D. Laureola dans le D. Phi- lippi. J'ai de graves motifs de me ranger à l'opinion de ces deux derniers botanistes. Je demande à la Société la permission de les soumettre à son contróle. Il y a des plantes dont certains rejetons sont toujours stériles, et dont certains autres rejetons sont toujours fertiles. L'androcée et le gynécée, à l'état juvénile, sont aussi complets, aussi réguliers dans les fleurs du pied stérile que dans les fleurs du pied fertile. Néanmoins l'inflorescence du premier s'oblitére sans rien produire, tandis que l'inflorescence du second fait place à une ravissante fructification. Si je ne m'abuse, on devrait appeler ces plantes synoico-dioiques. Cela posé, entrons en matiéres. Au mois de mars de l'année 1863, je fus envoyé en mission dans la commune de Loubajac, située dans un magnifique vallon, qui se trouve entre la ville de Lourdes et la ville béarnaise de Pontacq. Loubajac est à 3 kilométres de !a grotte de Massabieille, qui ne m'était pas inconnue ; je sentis le besoin de la visiter de nouveau. Le but de mon voyage était sans doute plutót religieux que scientifique; mais un botaniste peut-il être en face de rochers abrupts et inexplorés sans faire appel à toute l'énergie de ses jarrets pour les escalader? . Me voilà, aprés une ascension de dix minutes, au milieu d'une forêt de Daphne Laureola bien fleuris, disséminés entre la montagne et la belle prairie des Espélugues, qui appartient aujourd'hui à l'évéché de Tarbes. De nombreuses touffes de Daphne à fleurs jaunes et effilées, et des touffes moins nombreuses d'un autre Daphne à fleurs trois ou quatre fois plus petites, verdàtres et gonflées à la base, frappent mes regards. Je fais une ample provision de Daphne à petites fleurs, et je reprends la route de Loubajae, convaincu que je venais de découvrir une Daphnoidée nouvelle pour notre flore. Le lendemain, je profitai de mes premiers moments libres pour rédiger une diagnose de mon Daphne aussi compléte que possible, et j'envoyai en toute hàte, avec une courte Note, ma Thymélée, sous le nom de MIÉGEVILLE. — ÉTUDE DES DAPHNOIDÉES DES PYRÉNÉES CENTRALES. 447 Daphne pyrenaica (1), à M. de Schenefeld de glorieuse mémoire. Ma Note dut étre lue à cette époque dans une des séances mensuelles de la Société. Je rentrai à Garaison sans soupçonner le moins du monde l'llégiti- mité de ma nouvelle création ; mais le mirage ne tarda pas à se dissiper. La Providence m'envoya à Cauterets, au mois de mai de la méme année, pour une station de trois semaines. M. l'abbé Laffitte, notre con- frère, en fut informé; il s'empressa de venir m'y trouver. La dernière semaine de notre séjour à Cauterets fut consacrée à de laborieuses her- borisations. M. l'abbé Laffitte me proposa une excursion dans la vallée de Lutour qu'il connaissait depuis longtemps, et que je n'avais jamais explorée. Partis un matin vers huit heures, nous arrivàmes entre neuf et dix, dans la vallée, trés rapprochée de la ville. Le temps était superbe. Un beau soleil d'été réchauffait les bas-fonds de ses feux et illuminait de ses rayons les cimes environnantes. Les nappes de neige, éparpillées de distance en distance, renvoyaient à nos yeux éblouis les jets de lumière qu'elles recevaient de l'astre du jour. Les signes du réveil de la végé- tation se manifestaient de tous cótés. Mais les botanistes perdent peu de temps à contempler les magnificences que la nature déploie à leurs regards. Nous voilà à l'œuvre. Un énorme massif fleuri de D. Laureola et de D. pyrenaica se déroule devant nous. L'inflorescence touche à la dernière période de son évolution. La plupart des fleurs du D. Laureola jonchent le sol, et la moindre chiquenaude suffit pour détacher des rameaux celles qui y restent encore. Au contraire, les fleurs et les baies du D. pyrenaica, mélangées et disposées en petites grappes pendantes, étaient trés forte- ment rivées aux tiges qui en étaient parées. A l'instant s'éléve dans mon esprit la pensée que le Daphne à fleurs eaduques était un pied stérile de D. Laureola, et que le D. pyrenaica à petites fleurs vivaces en était un pied fertile. Mais le probléme devait étre définitivement résolu dans la région alpine J'arrivai le 29 juin de la méme anuée au presbytère de la chapelle de Héas, qui appartient, comme la basilique de Lourdes, à l'évéché de Tarbes, et qui est desservie pendant les trois mois de la belle saison par les missionnaires de Garaison et de Lourdes. Le D. Laureola et mon D. pyrenaica, ne se séparant jamais, y surabondent, je les ai maintes fois observés dans les pàturages de Gronte et du Maillet, dans le val de Toruyére, au pied du Gabiétou et dans le col de Trémouse. Le Rhodo- dendron ferrugineum est leur compagnon dans toutes ces stations, qui (1) Ne possédant alors ni la Flore de France ni la Flore des Pyrénées, je ne connais - sais pas encore le Daphne Philippi G.G.; mais, dès qu'il me fut donné de les consulter, je m'apergus que mon D. pyrenaica était le D. Philippi. 148 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1888. forment la base de la région alpine. A Héas, comme à Lourdes et à Cau- terets, l'un est toujours frappé de stérilité, et l'autre est toujours doué d'une fécondité luxuriante! Le Daphne des Pyrénées centrales me parait étre une plante synoico-dioique. Lorsque j'eus acquis la conviction que nos Daphne réunis ne consti- tuaient qu'une espèce, j'écrivis de nouveau à M. de Schenefeld pour le prier de ne pas publier mon D. pyrenaica, et pour lui exposer les motifs que j'avais de n'y voir que la forme fertile du D. Laureola. M. de Schæ- nefeld ne me répondit pas; je n'ai jamais su son sentiment ni sur mon Daphne ni sur la Note qui l'accompagnait. Le D. pyrenaica ne parut pas dans le Bulletin, et j'en fus enchanté. Le jour où il aurait pris sa place parmi les vivants, je me serais cru obligé de le reléguer dans l'empire des morts. Les énormes retards qu'éprouvait alors l'impression du Bulletin m'épargnérent ce désagrément. Que le D. pyrenaica repose en paix, et qu'il ne soit plus question que du D. Philippi. C'est à tort que la Flore des Pyrénées et la Flore de France assignent au D. Philippi la région alpine pour habitat exclusif et caractéristique. Le D. Philippi et le D. Laureola vivent péle-méle dans les Pyrénées centrales, depuis Bagnères-de-Bigorre et Lourdes jusqu'à Héas et Ga- varnie. Ma tàche resterait incompléte, si je passais sous silence certaines autres observations, qui m'ont été suggérées par l'examen assidu de nos Daphnoidées montagnardes dans leur terre natale. Ces observations ont trait aux caractéres communs à toutes les espéces, et aux caractéres pro- pres à chaque genre et à chaque espèce. Caractères généraux. — Nos Daphne Laureola et Mezerum, et nos Passerina dioica et nivalis, ont tous des pieds exclusivement stériles et des pieds exclusivement fertiles. Nos auteurs classiques les définissent ainsi : plantes hermaphrodites, ou dioiques par avortement. Il serait peut-être anti-scientifique de s'inscrire en faux contre cette définition, car rien n'empéche qu'une fois ou l'autre les fleurs des rejetons stériles, pourvues de tous les organes générateurs, ne fructifient, ou que la nature, dont les caprices sont illimités, ne glisse dans la grappe stérile quelque fleurette fertile. Mais il me semble qu'on peut sans témérité ranger les Thymélées de nos montagnes parmi les plantes synoico-dioiques. Jé crois avoir toujours trouvé l'inflorescence fertile et l'inflorescence stérile sur des pieds différents. Caractères particuliers. — Les Daphne Laureola et Mezereum: ont les fleurs stériles plus grandes que les fleurs fertiles. Les pieds stériles et les pieds fertiles présentent également une différence notable d'organisme dans chacune de ces deux espèces. — Il est évident que les diagnoses comparatives de M. Clos, du D. Laureola et du D. Philippi, établissent MIÉGEVILLE. — ÉTUDE DES DAPHNOIDÉES DES PYRÉNÉES CENTRALES. 149 le fait de cette différence pour le Daphne de nos Pyrénées. — Les fleurs des pieds stériles du D. Mezereum forment une grappe spiciforme, plus ou moins longue, composée de capitules corymbiformes plus ou moins rapprochés, et celles des pieds fertiles se développent en une grappe peu garnie et peu réguliére (1), sous une rosette de feuille mal définie. En outre la naissance des fleurs précéde la naissance des feuilles dans les sujets stériles de cette espèce, tandis que le système floral et le systéme foliaire émergent simultanément dans les sujets fertiles. Les individus à fleurs stériles et les individus à fleurs fertiles ont une parfaite similitude dans nos Passerina dioica et nivalis; mais les fleurs fertiles, tout autrement constituées que leurs sœurs, sont plus volumineuses que les fleurs stériles. Le moment est venu de mettre en scènele D. Cneorum. Cette gracieuse Thymélée est pour moi un être énigmatique. Ayant passé à Héas, dans son aimable compagnie, les trois mois de la belle saison, pendant une douzaine d'années consécutives, je devrais bien la connaitre, et cependant il n'en est rien. Le D. Cneorum a-t-il la structure anatomique et sexuelle de ses fréres, le D. Laureola et le D. Mezereum? C'est une question que je n'ai jamais songé à élucider. Ce qu'il y a de certain, c'est que, dans son pays natal, il émaille le sol et qu'il embaume l’atmosphère avant l'arrivée des troupeaux, ces vampires de flore, et que je n'ai pas souvenance de l'avoir vu fertile. A l'exemple de M. Clos, je termine ma note par un dernier mot sur le D. Laureola. M. Clos doute de l'identité du Daphne de nos montagnes avec le Daphne de nos auteurs classiques, et en cela il est d'aecord avec M. Bordére dont il cite les termes. D'autres botanistes partagent leur sentiment. Ce qui n'est qu'un doute pour tous ces phytographes devient pour moi une sorte de probabilité, et l'on voudra bien me permettre de dire sur quoi je la fonde. Si le Daphne des Pyrénées à touffes stériles et à touffes fertiles était le D. Laureola décrit par nos grands maitres, il aurait dans les Alpes et dans les autres chaines montagneuses de l'Europe la méme constitution anatomique que dans les Pyrénées centrales. Or il est à peu prés certain que cela n'a pas lieu. Car, s'il croissait dans tous ses habitats en rejetons se couvrant de fleurs stériles, étriquées, et en rejetons ne produisant que des fleurs stériles, beaucoup plus petites et ventrues à la base, un caractére si apparent n'aurait pas échappé à la perspicacité de tant d'observateurs, qui l'ont manipulé et disséqué une infinité de fois. L'ensemble de ces considérants n'indique-t-il pas que, selon toute vraisemblance, le Daphne trouvé par M. Bordère à (1) La grappe principale se développe sur la tige fertile elle-méme, sous les pre- mières feuilles qu'elle présente au point où elle commence à se ramifier. 150 SÉANCE DU 9 Mans 1888. Rie, prés de Saint-Béat, et le Daphne si souvent visité par M. Clos dans la montagne Noire, ne sont pas identiques avec le Daphne des Pyrénées centrales (1)? Le Ribes alpinum encombre les haies de la vallée de Balsurguére, située à deux kilométres et demi de la basilique de Lourdes. Comme le Daphne son congénére, la plupart des touffes se chargent, à la fin d'avril et en mai, de fleurs stériles jaunâtres, et d’autres touffes en bien plus petit nombre ne produisent que des fleurs fertiles, verdàtres, trois ou quatre fois moindres et trés renflées à la base. Les botanistes qui vont à Lourdes, à cette époque, peuvent facilement et sans encourir la moindre fatigue, se procurer la satisfaction d'aller contempler ce curieux phéno- méne de végétation. Certaines espéces de la catégorie des Viola acaules sont aussi des plantes synoico-dioiques dans les Pyrénées centrales. Il est méme des cas où l'appareil foliaire et l'appareil floral des pieds stériles et des pieds fertiles se développent, le premier dans des proportions et le second dans des formes si différentes, qu'on n'a d'autre moyen de rapporter la plante stérile et la plante fertile au méme type que le fait de leur crois- sance simultanée cóte à cóte. SÉANCE DU 9 MARS 1888. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Mangin, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 24 février, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce trois nouvelles présentations et, par suite de celle qui a été faite dans la séance précédente, proclame membre de la Société : M. Devaux (Henri-Edgar), licencié és sciences physiques et ès sciences naturelles, pharmacien de premiére classe, rue Linné, 33, à Paris, présenté par MM. Bonnier et Dufour. (1) ll y a dans nos montagnes bien d'autres plantes, qui croissent en touffes stériles et en touffes fertiles. Tel est, par exemple, le Ribes alpinum. Les fleurs de cet arbuste, dit la Flore des Pyrénées, d'un jaune verdátre, sont souvent dioiques ; ce qui signifie qu'elles sont hermaphrodites, et souvent dioiques par avortement, ou plutót qu'elles sont synoico-dioiques comme celles de notre Daphne litigieux. SÉANCE DU 9 Mans 1888. 151 M. le Président donne lecture d’une circulaire de M. le Ministre de l’Instruction publique, relative au Congrès des Sociétés savantes, dont l’ouverture aura lieu cette année le mardi 22 mai au Minis- tère de l’Instruction publique. La Société est invitée à se faire représenter à ce Congrès par un ou plusieurs délégués, dont la désignation devra être faite avant le 25 avril. Dons faits à la Société. Brunaud, Matériaux pour la flore mycologique des environs de Saintes. Gomont, Note sur les enveloppes cellulaires dans les Nostocacées filamenteuses. E. Planchon, Graines récoltées au Jardin des plantes de Montpellier en 1887. Allen, Characeæ of America, part. 1. Cogniaux, Notice sur les Mélastomacées austro-américaines de M. André. Cohn, Anton de Bary. Hoffmann, Phänologische Beobachtungen. Annuaire des Bibliothéques et des Archives pour 1888. Revue scientifique du Bourbonnais, n° 2. Sociedade de geographia de Lisboa, 2 numéros. Memorias de la Sociedad cientifica Antonio Alzate, janvier 1888. Bulletin of the Torrey-Botanical-Club, n° 1 à 3 et 9 à 12. M. le Secrétaire général annonce que, par suite d'un accord avec M. Uhlworm, l'un des rédacteurs du Botanisches Centralblatt, cet important organe scientifique sera ajouté, à partir de 1888, à la liste des Recueils périodiques que la Société reçoit en échange de son Bulletin. En déposant sur le bureau un exemplaire d'une Note qu'il a insérée dans le Journal de la Sociélé nationale d'Horticullure (cah. de décemb. 1887, p. 804 à 812), sous le titre de Note sur des fleurs hermaphrodites de Bégonia, M. P. Duchartre résume suc- cinctement les principaux faits signalés par lui dans ce travail. Le Bégonia tubéreux qui a fourni le sujet de sa Note est une trés belle variété à grandes fleurs jaune-citron, qui a été obtenue de semis par M. Lequin, habile horticulteur de Clamart (Seine), et qui n'a pas encore recu de nom. Il offre cette particularité de donner des fleurs hermaphro- 152 SÉANCE DU 9 Mans 1888. dites en méme temps que des fleurs mâles et des fleurs femelles. Ses fleurs mâles ne présentent aucun caractère qui les distingue de la géné- ralité de leurs analogues dans les autres Bégonias tubéreux. Elles ont un périanthe de quatre pièces en deux paires croisées dont les deux externes beaucoup plus grandes que les deux autres, et leur androcée consiste en une houppe centrale d'environ quatre-vingts étamines. Dans les fleurs femelles, le périanthe, moins ample que celui des fleurs måles, est en quinconce et l'ovaire infère, présentant cinq loges à l’inté- rieur, est surmonté de dix styles bifides, à branches spiralées, dont cinq correspondent normalement à la ligne médiane externe des cinq loges, tandis que les cinq autres, alternant avec eux, sont assez régulièrement superposés aux cloisons. Quant aux fleurs hermaphrodites, elles sont devenues telles parce que leurs carpelles étant, non plus infères comme dans l'état normal, mais supères et distincts les uns des autres, au centre du cercle sur lequel ils sont rangés dans la fleur il s'est développé une houppe d'étamines par- faites. Il y a méme d'autres étamines insérées dans le cercle méme oc- cupé par les carpelles. Quant à ceux-ci, leur ovaire est ouvert dans toute sa longueur versle centre de la fleur, avec ses deux côtés chargés d'ovules tant en dehors qu'en dedans; il porte néanmoins au sommet un style normal. En outre, une particularité trés remarquable consiste en ce que, sous ces fleurs, le pédoncule, qui n'a plus de rapport avec l'ovaire et qui est plein, est néanmoins relevé d'ailes, tout comme l’est la couche externe de l'ovaire dans la fleur femelle normale des Bégonias en général. Ge fait est regardé par M. P. Duchartre comine venant appuyer d'une facon assez inattendue la théorie de Decaisne qui regarde la couche externe des ovaires inféres comme une cupule réceptaculaire dans laquelle sont contenus les ovaires des carpelles. M. Wasserzug fait à la Société la communication suivante : SUR LES SPORES CHEZ LES LEVURES, par Mi. E. WASSERZUG. Les spores ont été observées pour la première fois chez les levüres par M. de Seynes (1), en 1868, chez une espéce qu'il désigna sous le nom connu de Mycoderma vini. Peu de temps aprés, Reess(2), dans une étude générale sur le genre Saccharomyces, les obtint en cultivant les (1) J. de Seynes, Sur le Mycoderma vini (Comptes rendus, t. LXVII, 1868, p. 105 et Annales des sc nat. 5° série, X, 1869, p. 5). (2) Reess, Zur Naturgeschichle der Bierhefe (Botan. Zeitung, XXVII, 1869, p. 105. — Bot. Untersuch. ueber die Alkoholgähr. 1870). WASSERZUG. — SUR LES SPORES CHEZ LES LEVURES. 153 levüres, non plus dans un milieu liquide, mais sur des tranches de carotte, de pomme de terre, etc., autrement dit en forçant les cellules végétatives à se développer dans des conditions défavorables. Dans ces conditions, comme l'avait d'ailleurs remarqué M. de Seynes, les spores se forment facilement, et Reess les obtint ou plutót crut les obtenir dans tous les cas chez les espèces trés nombreuses de Saccharomyces qu'il étudia. A cause de leur mode de formation endogène, à cause de leur nombre qui est en général de quatre par cellule, ces spores recurent le nom d'as- cospores, et leur existence permit à Reess de placer les Saccharomyces parmi les Ascomycétes inférieurs. Reess, nous l'avons dit, avait cru obtenir des spores chez toutes les levüres ; mais la plupart des expérimentateurs qui voulurent retrouver ses résultats, à ne citer que Brefeld (1) et Eidam (2), ne purent pas y réussir ou ne parvinrent à reproduire des spores que chez un nombre très restreint d'espéces, tout en se plaçant dans les conditions que Reess avait indiquées. ll est fort probable, en effet, que Reess a pris, dans un grand nombre de cas, pour des spores de simples gouttelettes d'huile qui se forment con- stamment dans les cellules végétatives des cultures âgées ou se dévelop- pant dans de mauvaises conditions. Ces gouttelettes d'huile prennent très souvent la forme et l'aspect des ascospores, et l'illusion est assez grande pour tromper méme l'observateur le plus attentif. Pour distinguer ces for- mations huileuses des véritables ascospores, il faut alors avoir recours au procédé suivant. On étend une goutte du liquide de culture sur une lamelle porte-objet, on laisse sécher par évaporation, on passe trois ou quatre fois la lamelle dans la flamme d'une lampe à alcool ou d'un bec Bunsen, on laisse tomber sur la préparation quelques gouttes d'une solu- tion à volume égal d'alcool absolu et d'éther qui dissout les gouttelettes d'huile que la chaleur a le plus souvent fait sortir des cellules; les asco- spores au contraire résistent et conservent leur forme et leur position à la suite de ce traitement. On peut ainsi se convaincre facilement que la culture des levüres sur les milieux solides employés par Reess est trés souvent insuffisante pour amener la formation des ascospores. Ce procédé a un autre inconvénient : il laisse trop de facilité à l'envahissement par les Bactéries ou les moi- sissures quand on n'a pas recours aux procédés rigoureux de stérilisation préalable à 115 degrés, dans une atmosphère humide. M. Engel (3) a indiqué en 1872 une autre méthode pour obtenir la fruc- tification des cellules de levüre. L'ensemencement se fait sur la surface (1) Brefeld, Beobacht. ueber die Biologie der Hefe (Bot. Zeitung, 1875, p. 401). (2) Eidam, Der gegenw. Standpunkt der Mycologie, 2* édit., p. 59. (3) Engel, Les ferments alcooliques, 1872. 154 j SÉANCE DU 9 Mars 1888. unie d'un bloc de plàtre qu'on plonge dans l'eau afih de le maintenir constamment humide. Ce procédé a donné de bons résultats à M. E. Chr. Hansen (1), le savant danois bien connu par ses travaux nombreux sur la culture et la purification des levüres. M. Hansen a pu obtenir la for- mation des ascospores chez un trés grand nombre de levüres au moyen de cultures sur plâtre : il a pu étudier les conditions dans lesquelles ces asco- spores se formaient chez six « formes » différentes : le S. cerevisiæ, trois « races » de S. Pastorianus et deux races de S. ellipsoideus. Les spores peuvent se produire entre 0°, 5 et 315,5 centigrades. Mais l'optimum de température varie, pour chaque espèce, avec l'âge, l'origine etles milieux primitifs de culture. Toutefois un certain nombre d'espéces forment dif- ficilement des spores sur le plâtre; de plus ce procédé rend assez diffi- cile l'observation ; en outre, il n'est pas toujours commode de conserver indéfiniment la pureté des cultures. Les inconvénients des procédés divers qui ont été employés et que je viens de passer en revue n'existent pas dans la méthode qui m'a servi pour l'étude des spores des Saccharomyces. Cette méthode est la sui- vante. L'ensemencement des cellules de levüre, cultivées préalablement dans un milieu convenable, se fait sur du fort papier buvard, ou mieux, du papier à filtre, découpé en petits morceaux rectangulaires de 5 à 8 cen- timétres sur 1 centimétre environ de large. Ces morceaux de papier sont introduits dans un tube à essai et leur largeur est calculée de manière à dépasser un peu le diamétre du tube. Le tube à essai contient 2 à 3 centimétres cubes d'eau et, aprés y avoir introduit le morceau de papier, on le ferme à l'aide d'un tampon d'ouate, et l'on porte le tout à l'autoclave où on le soumet pendant dix minutes à la température de 115 degrés. La stérilisation est ainsi assurée et la présence de l'eau au fond du tube maintient constamment humide l'atmosphére intérieure. On prend alors à l'aide d'un verre effilé et plombé au préalable un peu de la levüre qu'on veut étudier, et on l'étend en une mince trainée à la surface du papier buvard où elle forme une marque jaunâtre parfaitement visible. Il suffit ensuite d'en prélever une trace, à l'aide d'un fil de platine par exemple, quand on veut soumettre la culture à l'observation. Les spores se sont déjà formées dans ces conditions au bout de vingt- quatre heures, dans le plus grand nombre des cas, à la température de 25 degrés. J'ai pu les obtenir dans toutes les espéces de levüres que j'ai étudiées : le nombre de ces espéces a été de dix, à savoir : deux espéces de levüre de vin d'Algérie, une espéce de levüre de vin du Jura, une À (1) Voy. les travaux de M. Hansen publiés depuis 1873, dans les Meddelser fra Carlsberg Laboratoriet. Copenhague (1878 à 1887), en particulier : Les Ascospores chez le genre Saccharomyces (1883). WASSERZUG. — SUR LES SPORES CHEZ LES LEVURES. 155 espéce de levüre provenant de raisins secs; quatre espéces de levüre de bière de provenance diverse (pale-ale, bières française et allemande), une petite levüre de boulangerie provenant d'Alfort, enfin une autre levüre ronde et trés petite que j'avais retirée de grains de Kefir(1). Chacune de ces levüres était d'abord purifiée avec soin par des cultures successives sur gélatine, puis ensemencée dans des liquides sucrés ou non sucrés; cette distinction n'est pas sans importance. Avec les levüres de vin on avait sürement des spores en passant du liquide sucré à la culture sur papier buvard : quelquefois méme (avec une espéce d'Algérie, la levüre du Jura et la levüre de raisins secs) les spores se forment dans. les liquides su- crés, quand le sucre est du lactose. On sait, en effet, queles levüres ne font pas fermenter le suere de lait et souvent se développent mal dans les liquides qui le contiennent(2). Dans les liquides non sucrés mais légérement acides, eau de levüre, eau de carottes, bouillon de viande, ete., elles don- nent toutes des spores, sinon aprés la premiére culture, du moins aprés une culture un peu prolongée. Cette prolongation des cultures en milieux non sucrés, trés peu acides, par conséquent trés peu favorables à la vie des levüres alcooliques, m'a été indispensable avec certaines levüres de biére pour obtenir les ascospores sur papier buvard. Quand on part direc- tement d'un liquide favorable, les cellules végétatives transportées sur papier buvard ne donnent pas d'ascospores, elles vieillissent et donnent seulement des gouttelettes d'huile. Une autre précaution est encore indis- pensable : les ascospores ne se forment d'une facon certaine que si l'on part d'une culture trés jeune, ayant au plus trois ou quatre jours de date. Les cellules àgées donnent rarement des spores. C'est là une cause d'in- succés que l'on a certainement rencontrée trés souvent. Avec les espéces que j'ai étudiées les cellules ne contenaient jamais plus de 4 à 6 ascospores. Dans ce dernier cas, avec la levüre d'Alfort et celle du Kefir, les cellules rondes ou trés peu ovales s'allongent beaucoup comme un filament mycélien et contiennent alors les spores à la suite l'une de l'autre. Il est trés facile de mettre ces spores en évidence parle procédé suivant. Aprés avoir traité la préparation comme nous l'avons indiqué pour distinguer les ascospores des gouttelettes huileuses (dessiccation par évaporation, puis passage par la flamme et action de (1) Le Kefir est une boisson alcoolique préparée par les habitants du Caucase avec du lait de chèvre ou de vache. On ajoute au lait des grains spéciaux, dits grains de Kefir, contenant un assez grand nombre d'organismes (Bactéries diverses), en parti- culier des levüres alcooliques qui varient suivant les grains. Les levüres que j'ai isolées ne produisaient pas de fermentation avec le sucre de lait. Le mécanisme de la forma- tion du liquide alcoolique n'est d'ailleurs pas trés bien expliqué. (2) Ce n'est que tout récemment que M. Duclaux a signalé, pour la première fois, une levüre donnant une fermentation alcoolique avec le lactose (voy. les Annales de l'Institut Pasteur, t. I, n° 12). 156 SÉANCE DU 9 Mans 1888. l'alcool et de l'éther), on la trempe dans une solution de bleu de méthy- lène qui colore uniformément en bleu très vif toutes les cellules, on lave à l'eau. distillée et l'on plonge pendant quelques secondes dans un bain d'aeide nitrique au tiers ou d'acide sulfurique étendu. Cette action de l'acide minéral amène la décoloration complète des cellules végétatives : les ascospores seules restent colorées dans l'intérieur des cellules. Pour rendre leur distinction encore plus nette, on peut ensuite passer la pré- paration dans une solution faible d'éosine : les ascospores se détachent alors en bleu intense au milieu des cellules de levüre colorées en rose clair. Ce procédé de coloration permet de suivre la formation endogéne des spores par condensation partielle du protoplasma. On peut voir facilement dans l'intérieur des cellules le protoplasma coloré par places d'une facon diffuse aux points mêmes où les acrospores se formeront plus tard. La résistance des spores à la décoloration par les acides fait supposer qu'elles offriront, à l'aetion des divers agents, une résistance plus grande que les cellules végétatives. En réalité, la différence n'est pas trés sen- sible; cela est vrai en particulier pour l'action de la chaleur. Reprenons les tubes à essai dont nous avons parlé; ils nous serviront également pour l'étude de la résistance des spores à la chaleur. Il suffit en effet de faire glisser au fond du tube, à l'aide d'un fil de platine préa- lablement chauffé au rouge, le papier buvard sur lequel les spores se sont formées. Les spores qui se trouvent à la surface du papier se répandent dans le liquide, et on peut alors les soumettre facilement à l'action des diverses températures que l'on veut étudier. En faisant varier le liquide du tube on peut tout aussi aisément étudier l'action de la chaleur dans les liquides nutritifs divers, neutres, alcalins ou acides. Des essais comparés se feront avec des cellules végétatives de méme âge. Dans un même liquide neutre non sucré (eau de levüre) les différentes espèces se comportent différemment. Le développement ne se faisait plus dans un milieu favorable, après chauffage pendant 5 minutes à 50 degrés et pendant 15 minutes à 47 degrés, avec la levüre de vin du Jura. Une des levüres de vin d'Algérie, au coutraire, a pu résister à 64 degrés pendant 5 minutes. Les autres levüres périssaient à des températures intermédiaires. La résistance des spores est à peine plus considérable : de 53 degrés avec la levüre du Jura, de57 degrés au lieu de 54 degrés avec une levüre de pale-ale et de 64 degrés comme pour les cellules végétatives avec la levüre d'Algérie. Quand le milieu est alcalin, la résistance est plus faible. Elle est un peu plus grande quand le milieu est légérement acide. On ne trouve donc pas avec les levüres les différences considérables que l'on DANGEARD. — GAINE FOLIAIRE DES SALICORNIÉES. 151 rencontre, par exemple, chez les spores d'un grand nombre de Bactéries à forme bacillaire. Nous nous bornerons à ces quelques indications sur la physiologie des levüres et de leurs spores. Nous avons voulu indiquer surtout un pro- cédé commode pour produire à coup sür des ascospores chez les levüres. Ce procédé permet en outre d'étudier facilement, et sans risquer d'intro- duire des impuretés dans les cultures, les spores au point de vue physio- logique. Il s'applique en particulier, avec de très légères modifications, à l'étude de l'action des antiseptiques. Mais c'est là un sujet que nous laisserons de cóté pour le moment. M. Mangin demande à M. Wasserzung si la mort des spores ou des Bactéries a été provoquée par l'action de la température dans une atmosphère sèche ou dans une atmosphère humide, car on sait que la présence ou l'absence de la vapeur d'eau influe beaucoup sur la température nécessaire pour tuer les organismes. C'est sans doute à cette circonstance qu'il faut attribuer le désaccord, signalé par M. Wasserzug, entre les résultats qu'il a obtenus et ceux in- diqués par M. Hoffmann. M. Wasserzug répond que ses expériences ont porté sur des spores exposées à l'action de la température dans une atmosphère humide. On a depuis longtemps remarqué qu'en opérant sur de grandes quantités de levüre séche, la mort ne survient qu'à une température assez élevée, dépassant méme 100 degrés. M. Was- serzug se propose de poursuivre ses recherches sur l'action de la température en opérant dans une atmosphére séche. M. Malinvaud, secrétaire général, donne lecture de la communi- cation suivante : NOTE SUR LA GAINE FOLIAIRE DES SALICORNIEÆ Bent. et Hook., par M. IP. A. DANGEARD. On sait que dans les Salicornia les faisceaux foliaires, en traversant plus ou moins obliquement l'écorce, émettent des branches descendantes qui se ramifient plus ou moins fréquemment et s'anastomosent en réseau à l'intérieur du parenchyme cortical à la facon des nervures dans le parenchyme des feuilles (1) ; les grandes cellules spiralées transversales (1) Van Tieghem, Traité de Botanique, p. 742 et p. 827. 158 SÉANCE DU 9 Mars 1888. que l’on rencontre par exemple dans le Salicornia fruticosa (Arthro- enemum) appartiendraient au stéréome cortical. J'ai été conduit à adopter une maniére de voir un peu différente : si l'on prend comme types le Salicornia herbacea L. et P Arthrocnemum fruticosum Moq., on voit que les faiseeaux foliaires se détachent du cylindre central au nombre de trois (1); le médian avorte et sa disparition correspond à l'absence du pétiole et du limbe; les deux autres se portent à droite et à gauche, émettent presque immédiatement des ramifications dont les unes se dirigent en avant et les autres latéralement; elles se distribuent dans tout le parenchyme de l’entre-nœud inférieur et aussi dans la portion de gaine supérieure; mais ce parenchyme appartient-il à l'écorce, ou bien est-ce une dépendance de la feuille? Examinons séparément le cas du Salicornia et celui de l'Arthrocne- mum; dans ce dernier genre, tout l’entre-nœud présente une gaine distincte de l'écorce de la tige; celle-ci comprend en dehors d'une zone génératrice bien développée : 1° Une couche épaisse de cellules sphériques contenant beaucoup d'amidon ; 2° Quatre ou cinq rangées de cellules polyédriques à parois cutinisées, allongées dans le sens radial; cette disposition se conserve dans tout l'entre-nceud. La gaine se relie à cette assise, mais la transition est assez brusque. La gaine foliaire débute en effet par une assise de grandes cellules aplaties à parois cutinisées; on trouve ensuite un parenchyme à grandes cellules incolores. La couche de cellules en palissade posséde trois assises ; elle touche extérieurement à l'épiderme et est tapissée intérieurement par les derniéres ramifications des faisceaux libéro-ligneux, ces faisceaux ont leur liber externe; de place en place ils se mettent en relation avec de grandes cellules allongées à parois spiralées qui s'intercalent entre les cellules en palissade. Dans le Salicornia herbacea, au point de départ des faisceaux foliaires, la gaine se distingue nettement du parenchyme cortical, ce dernier est composé en dehors de la zone génératrice par un parenchyme de cellules polyédriques ; ces cellules varient peu de grandeur, plus bas la distinction entre la gaine et le parenchyme cortical s'efface. La gaine foliaire a la méme constitution générale que celle de l'Ar- throcnemum fruticosum., elle s'en distingue cependant par les carac- téres suivants : les grandes cellules à parois spiralées manquent, par contre on remarque dans le parenchyme incolore des cellules dont la (1) Duval-Jouve, Des Salicornia de l'Hérault (Bull. Soc. bot. de Fr.t. XV (1868)] DANGEARD. — GAINE FOLIAIRE DES SALICORNIÉES. 159 membrane est couverte de granulations; le róle de ces cellules nous est inconnu. Les grandes cellules spiralées se retrouvent dans la gaine foliaire des Salicornia peruviana Kunth, Salicornia virginica Nutt, Arthrocne- mum ambiguum Moq. (dans cette dernière espèce, elles sont trés nom- breuses et vont jusqu'à l'épiderme) ; nous n'avons point vu traces de ces cellules dans l'Arthrocnemum caspicum Moq., A. Arbuscula Moq., A. indicum Moq. : ces différences anatomiques devront sans doute étre prises en sérieuse considération, lors d'une révision de cette tribu des Salicornieæ. Dans l’Halocnemum strobilaceum Bieb., la gaine foliaire est bien dis- tincte du parenchyme cortical. Ce dernier est formé par plusieurs assises de cellules allongées suivant la circonférence, à membranes cutinisées; plus intérieurement on trouve quelques fibres et enfin la zone génératrice ; la gaine possède du tissu en palissade et des faisceaux libéro-ligneux orientés normalement. La disposition est la même dans l'Halostachys caspia C. A. Mey., bien que la séparation entre la gaine et l'écorce soit moins nette. L'étude du genre Kalidium va nous montrer comment il faut inter- préter la valeur de cette gaine. Le Kalidium foliatum Moq. a des feuilles alternes; ces feuilles sont fortement décurrentes et la décurrence, qui renferme de nombreuses ramifications des faisceaux foliaires, persiste aprés la chute du limbe ; supposons que les feuilles au lieu d'étre alternes soient opposées, les deux décurrences en s'unissant constitueront une gaine absolument comparable à celle des Salicornia, Arthrocnemum, etc. Nous pouvons donc dégager de ces recherches les conclusions sui- vantes : Il existe dans les Salicornieæ (Arthrocnemum, Salicornia, Halo- stachys, Halocnemum) une gaine foliaire avec tissu en palissade. Cette gaine est tantôt distincte de l'écorce dans tout l’entre-nœud (Arthro- cnemum fruticosum), parfois confondue avec l'écorce dans la partie infé- rieure de l’entre-nœud ; elle renferme un grand nombre de faisceaux libéro-ligneux à bois interne, provenant de deux faisceaux foliaires laté- raux symétriques. Les grandes cellules spiralées que l'on rencontre dans les Salicornia peruviana, S. virginica, Arthrocnemum fruticosum, A? ambiguum, appartiennent à cette gaine foliaire; la formation d'une telle gaine doit étre attribuée à une décurrence des bords du limbe, décurrence fort nette dans le Kalidium foliatum, qui a les feuilles alternes. J'ai employé le nom de « gaine foliaire » : il serait tout aussi exact peut-étre de l'appeler « gaine stipulaire ». 160 SÉANCE DU 9 MARS 1888. M. Colomb, dans un travail tout récent (1), a été conduit à définir la stipule « tout appendice inséré sur la tige et dont le systéme vasculaire est exclusivement formé de dérivations empruntées aux faisceaux foliaires » ; ce qui m'a retenu c'est que dans le cas actuel, les faisceaux latéraux sont de véritables faisceaux foliaires et non des dérivations. Dans la prochaine séanee je communiquerai à la Société quelques observations sur la structure des Salsoleæ, tribu dans laquelle j'ai ren- contré des faisceaux corticaux à bois externe comme dans les Caly- canthées. M. Mangin, secrétaire, donne lecture de la communication sui- vante : NOTE SUR LES FORMES DU GENRE OSTRYA, par M. ELICHE. Le genre Ostrya habite aujourd'hui l'ancien et le nouveau monde; dans le premier, on le rencontre sur presque tous les bords nord et est de la Méditerranée, peut-étre depuis l'Aragon en Espagne, certainement depuis le comté de Nice jusqu'en Arménie et au Liban; dans le second, il se voit dans la région forestière de l'Amérique du Nord, à l'est des montagnes Rocheuses. Ses stations extrémes sont le nouveau Brunswick au nord, et la province de Jalapa (Mexique) au sud. L'aire des Ostrya est beaucoup plus étendue en Amérique que dans l'an- cien monde, puisqu'elle s'étend sur 25 degrés de latitude et 30 degrés de longitude, tandis que de ce cóté de l'Atlantique elle ne comprend que 11 degrés de latitude et 38 degrés au plus de longitude. On remarquera aussi que la forme de l'aire est fort différente des deux parts, qu'elle se rapproche du cercle en Amérique, tandis que les deux axes de l'ellipse sont de longueur trés différente dans l'ancien monde, celui qui s'étend de l'est à l'ouest étant beaucoup plus grand que l'axe nord sud. En ce qui concerne la France, le genre Ostrya se rencontre seulement en Corse, dans les Alpes-Maritimes et dans le Var à l'état spontané. Car à l'état d'arbre cultivé, il remonte beaucoup plus haut; des pieds élevés à Nancy de graines recueillies dans les Alpes-Maritimes ont aujourd'hui vingt ans, ils sont vigoureux, ont parfaitement résisté au rigoureux hiver 1879-1880 et fructifient abondamment. Toutefois les graines paraissent vaines; semées en assez grande quantité, cette année (1886), dans le jar- din de l'école forestière, elles n'ont pas donné lieu à une seule germina- tion. (1) G. Colomb, Recherches sur les stipules (Ann. des sc. nat., t. VI, n°1, 1887). FLICHE. — NOTE SUR LES FORMES DU GENRE OSTRYA. 161 Tous les botanistes descripteurs sont d’accord pour rapporter à une seule espèce, l'O. carpinifolia Scop., les sujets croissant dans l'ancien monde; pour en distinguer, sous le nom d O.virginica Willd., ceux d'Amé- rique. Toutefois les auteurs les plus compétents qui se soient occupés récemment de la question, MM. A. de Candolle (1) et K. Koch (2), font remarquer l'extréme ressemblance des deux types, la grande difficulté qu'on rencontre lorsqu'on veut les séparer par des caractéres vigoureux. Le premier va jusqu'à dire qu'il pourrait bien y avoir, dans ce qui a été dit de ces espèces, des erreurs et confusions résultant de l'étude faite sur des sujets cultivés. : Mon attention a été récemment appelée sur les Ostrya par des échan- tillons de l'O. carpinifolia, provenant de Corse; ils diffèrent assez sen- siblement de ceux que j'avais eu l'occasion d'observer ailleurs, en France et en Italie, et en cherchant à voir en quoi ils se distinguaient de ces der- niers, j'ai été amené à constater que l'espéce admise dans l'ancien monde n'est pas sans varier dans d'assez larges limites. Gomparant ensuite ces variétés dont j'arrivais à constater l'existence avec l'espéce américaine, il m'a semblé certain que celle-ci ne se distingue pas par des caracteres de valeur supérieure à ceux qui me servaient à les reconnaitre. Dés lors la conclusion s'imposait; les Ostrya vivants appartiennent tous à un méme Lype spécifique qui occupe aujourd'hui deux aires disjointes. Restait alors à rechercher comment ces deux aires avaient pu s'établir; j'étais ainsi conduit à m'occuper des Ostrya aux âges géologiques antérieurs au nôtre, à rechercher aussi quelle valeur il convient d'attribuer aux formes spéci- fiques distinguées par les paléontologistes parmi les Ostrya rencontrés dans les terrains tertiaires. C’est l'examen des diverses questions que je viens d'énumérer qui fera l'objet des pages qui vont suivre ; naturellement je dois commencer par l'étude de la distribution de l'Ostrya en Corse, de la forme sous laquelle il se présente dans l'ile. ; La présence de l'O. carpinifolia en Corse a été longtemps méconnue. Grenier et Godron, M. Mathieu ne l'indiquent pas dans leurs ouvrages classiques sur la flore de France; il en est de méme de Dertoloni pour la flore d'Italie, l'ile est omise aussi dans la liste des localités fournie dans le Prodromus. Il n'est pas mentionné par M. de Marsilly (3) dans le Catalogue qui, en 1872, ajoutait un contingent si important à nos connais- sances sur la flore de la Corse. La première mention qui soit faite de (1) Prodromus, t. XVI, 2° partie, p. 125. (2) Dendrologie, t. II, p. 6 et 7. : n (3) Catalogue des plantes vasculaires indigènes ou généralement cultivées en Corse. Paris, 1872. T. XXXM. (SÉANCES) 11 162 SÉANCE DU 9 Mans 1888. l'existence de cet arbre dans l'ile se trouve dans une liste de plantes (1) insérée dans le compte rendu de la session extraordinaire tenue en Corse par la Société botanique, en mai et juin 1877. Elle est ainsi conçue : Ostrya carpinifolia Scop (trouvé à Tox, par M. Antommarchi, profes- seur à l'école Paoli). Pendant un voyage en Corse exécuté au mois de mai 1885, la présence d'un arbre ressemblant beaucoup au Charme, mais qui n'avait point été observé en fruits, me fut signalée dansla forét communale de Pietrosa et dans la forét de Tova, situées l'une et l'autre dans la région orientale de l'ile. Le témps m'a manqué pour aller examiner cet arbre sur place, mais, grâce à l'obligeance de M. l'inspecteur Mathieu, de Bastia, j'ai pu obtenir de nombreux échantillons parfaitement fructifiés, provenant de la seconde localité. J'ai constaté qu'il s'agissait de l'Ostrya. Depuis, M. l'inspecteur Mathieu a bien voulu me signaler deux nouvelles localités de l'espéce; ce sont la forêt de Bavella et le plateau du Nebbio. Partout en Corse, l'Ostrya est rare; il se présente par pieds isolés en mélange avec le Chéne-Vert aux altitudes de 400 à 800 métres. Quatre stations corses au moins relient donc celles de Sardaigne à celles d'Italie, ‘où l'es- pèce est si commune, et de Provence. Comme c'est le cas pour plusieurs autres espéces qu'on rencontre à la fois sur le continent et en Corse, l'Ostrya carpinifolia présente dans l'ile un facies quelque peu spécial. Je vais en donner les caractéres, par comparaison avec des échantil- lons recueillis à Lecco sur le lac de Côme à peu prés à la même époque de l'année. Les échantillons de Corte ont les cônes fructifères, toujours trés net- tement penchés, remarquablement courts; ils ont seulement de 22 à 30 millimétres de longueur, alors que ceux de Lecco en ont de 22 à 45 et se rapprochent généralement du maximum, tandis que la proportion est inverse pour les premiers. La nervation des involucres est moins ac- cusée et moins régulière, les feuilles ont des nervures moins nombreuses, de quinze à dix-sept de chaque cóté, habituellement seize, tandis que sur les échantillons italiens on en trouve généralement dix-huit, plus rarement dix-neuf ; les nervures transversales sont très visibles en dessous. La base du limbe est le plus souvent légérement cordiforme, au lieu d'étre décurrente comme c'est le cas pour l'O. carpinifolia type; le contour en est plus régulièrement elliptique vers le sommet qui est moins acuminé ; les dents le sont au contraire plus régulièrement; elles sont séparées par des sinus un peu moins profonds. La feuille est plus velue. (1) Plantes trouvées aux environs de Corte, par M. Ch. Burnouf, professeur à l'école Paoli et qui ne figurent pas dans le Catalogue de M. de Marsilly (Bull. de la Soc. bot. de France, t. XXIV, 1877, p. xxxi). FLICHE. — NOTE SUR LES FORMES DU GENRE OSTRYA. 163 On voit que la forme corse se caractérise assez nettement pour consti- tuer une variété et qu'elle est certainement aussi distincte des échantil- lons de Lecco, que la forme américaine, dont elle se rapproche à plus d'un égard, l'est de celles de l'ancien monde. M. A. de Candolle, à la suite de l'étude qu'il a faite des deux espèces vivantes admises généralement aujourd'hui, est arrivé à ne trouver entre elles d'autre différence que le nombre des nervures qui, suivant lui, serait toujours compris entre quinze et dix-sept chez l'O. carpinifolia, entre onze et quinze chez lO. virginica; il fait méme observer que ce caractère chez la dernière espèce ne lui semble pas absolu, et Koch, dans l'ouvrage déjà cité, fait à ce sujet des réserves encore plus expresses, et les plus légitimes, semble-t-il. Le nombre des nervures est si variable chez certaines espèces ligneuses qu'il ne peut servir comme caractère diagnos- tique, qu'à la condition d’être trés différent entre les deux formes qu'on étudie, ou encore d’être d'une fixité absolue chez chacune d'elles (1). Or, au cas particulier, il n'en est rien ; méme d'après M. A. de Candolle, d'accord avec M. A. Gray, il y a des individus de l'espéce américaine qui auraient le méme nombre de nervures que des sujets de l'ancien monde. Comme M. Koch, je crois méme qu'il ne faut pas limiter au nombre de quinze nervures cette identité; le nombre des nervures est en effet plus variable chez les deux formes, que nel'admettent les deux botanistes émi- nents dont je viens deciter l'opinion. Pour lO. carpinifolia, j'ai trouvé de 15 à 17 nervures chez les échan- tillons de Corse que je viens d'étudier; 18 à 19, Lecco; 14 à 16, Cóme; 14, Fiume; 15 à 19, Carniole; 14 à 16, Terni; 14 à 17, vieux château de Nice. Mais les nombres les plus remarquables sont fournis par des pieds cultivés dans le jardin de l'École forestière, à Nancy, et à la pépinière de Bellefontaine, aux environs de cette ville, dans un vallon particulièrement froid. Ces pieds sont ceux dont il a déjà été question ; leurs feuilles pré- sentent de 10 à 13 nervures, généralement 11 à 12; c'est-à-dire un nombre inférieur à tous ceux qui viennent d'étre donnés et rappelant ce qu'on observe le plus habituellement chez l'Ostrya américain. Il serait intéressant de savoir s'il y a là une modification due à l'action d'un climat plus froid, ou si les arbres d’où proviennent les graines qui ont donné naissance à ces pieds avaient la méme nervation. Malheureusement, si les graines venaient certainement des Alpes Maritimes, il n'a pas été tenu note de la forêt où elles ont été récoltées. [Depuis que ces lignes ont été écrites, j'ai visité le riche arboretum de (1) Voyez en particulier les observations que j'ai faites à ce sujet sur le Fagus silva- lica et le Sorbus Aria, dans « Notes pour servir à l'étude de la nervalion » (Bull. Soc. sc. Nancy, 2 série, t. VIII, 1886, p. 16 à 23). 164 SÉANCE DU 9 Mans 1888. Kew, les O. virginica et carpinifolia y sont représentés chacun par deux pieds, jeunes et vigoureux. Ils n'étaient pas fructifiés lorsque je les ai vus, mais les déterminations m'ont paru exactes, notamment à raison de la différence de dimensions el du facies des feuilles. Celles du premier présentaient dix ou quinze nervures au minimum, treize au maximum ; celles du second douze à treize au minimum et quinze au maximum ; on voit qu'il y a là une confirmation de ce qui vient d’être dit en méme temps qu'une grande analogie entre les sujets anglais de l'O. carpinifolia et ceux de Nancy, ce qui tendrait à confirmer une action notable du climat sur l'espéce.] L'Ostrya virginica présente un nombre de nervures généralement inférieur à celui qu'on observe chez la forme européenne, soumis aussi à des varialions de moindre étendue. J'en ai trouvé 12 à 13 sur des échantillons de Réading, conservés dans l'herbier de la Faculté des sciences de Nancy, 19 sur un échantillon du méme herbier provenant d'un pied cultivé à Paris; les nombreux échan- tillons d'origine américaine que posséde l'herbier du Muséum à Paris, m'ont donné les chiffres extrémes de 11 à 14. Je dois dire que, suivant la juste remarque de M. A. de Candolle d'aprés Linden, il y a une réelle incertitude quand la feuille est trés allongée. La différence que présentent, sous le rapport qui vient d'étre examiné, les formes de l’ancien monde et celles du nouveau, suffit-elle pour en faire deux espéces distinctes? Je ne le pense pas, puisque le minimum des premières est souvent égal ou méme inférieur au maximum des se- condes; puisque surtout il y a identité entre les chiffres afférents à celles-ci et ceux observés sur les pieds d'O. carpinifolia cultivés à Nancy. Les autres caractéres qu'on serait tenté de tirer de la feuille ont encore moins de valeur, la taille varie dans de trés larges proportions chez rO. carpinifolia. En Corse, le limbe présente de 657" X 34m" à 82mm X 40m; à Lecco, de 80 X 43 à 86 X 40; à Côme, de 52 X 26 à 57 x 26; en Carniole (Herb. fac. sc. de Nancy), 32 X 21 à 89 X 45 ; à Terni (Herb. fac. sc. de Nancy), les plus grandes, 50 X 24 ; à Saint-Arnoux, les plus grandes feuilles ont 72 X 405 à Nancy, Jardin de l'École forestière, 102 X 66. L'O.virginica a généralement les feuilles plus grandes, mais également avec de notables variations; ainsi j'ai trouvé les dimensions suivantes : Échantillon provenant d'un pied cultivé dans le Jardin de Paris (Herb. fac. se. Nancy), 105%" X 41"" à 120 X 61; haut Missisipi (1), feuilles (1) Tous les échantillons d'origine américaine ont été étudiés dans l'herbier du Muséum. FLICHE. — NOTE SUR LES FORMES DU GENRE OSTRYA. 165 normales, 87 X 40; Michigan, 92 X 44; New-York, 105 X 50 ; Eric, 50 à 70 X 30; Orizaba, 73 X 34 à 90 X 40. M. Koch (1) fait remarquer avec raison que la forme américaine a généralement la base du limbe légérement cordiforme; en cela encore les formes de l'ancien monde leur sont assez souvent semblables. J'ai déjà dit que la variété corse se rapproche sous ce rapport de PO. vir- ginica; mais il peut y avoir identité, c'est ce que j'ai constaté, par exemple dans l'herbier du Muséum, pour des échantillons du Liban et de Cilicie, recueillis par Kotschy, du Taurus recueillis par Balansa, com- parés à de l'Ostrya virginica du Haut-Mississipi recueilli par Lamare- Picquet. Quant à la villosité des feuilles, elle est trés variable; si la forme amé- ricaine est fréquemment un peu plus velue, on a déjà vu que la variété corse ne lui céde pas sous ce rapport. Le cóne formé par l'ensemble des fruits a une longueur trés variable chez les formes européennes; on a déjà pu le constater, lorsque j'ai montré la différence que présente à cet égard la variété corse comparée à ce qu'on observe plus habituellement sur les sujets continentaux. La direction qu'il suit, par rapport au rameau qui le porte, n'est pas plus caractérisée ; elle est, comme le fait remarquer avec raison M. de Candolle, fort difficile à constater sur les échantillons d'herbier, et en réalité assez variable. Je n'en veux pour preuve que ce fait : suivant les échantillons qu'ils avaient entre les mains, les auteurs qui se sont occupés de la question ont attribué la direction dressée, les uns à l'espéce américaine, les autres, à celle de l'ancien monde et vice versa, tout en faisant observer que le caractére n'est pas absolument certain. La forme, la taille du fruit lui-méme paraissent étre peu variables; il n'en est pas de méme de l'involucre. On a donné, comme caractère dis- linctif de l'espéce américaine, les grandes dimensions de cet organe chez elle. Il est certain qu'il en est aussi le plus habituellement, mais avec de notables variations, et en outre les involucres observés sur des échan- tillons de l'ancien monde présentent des variations plus grandes encore ; ils peuvent égaler les plus grands observés chez la forme américaine. C'est ainsi qu'un échantillon recueilli en Asie Mineure, par M. de Tehihatcheff (Herb. Par.), présente des cupules mesurant 2 centimétres de longueur sur 4 de largeur, ce que je n'ai rencontré pour la forme américaine que sur un échantillon du Michigan (Herb. Par.), et sur l'échantillon provenant d'un pied cultivé à Paris (Herb. Fac. sc. Nancy), dont j'ai déjà parlé à diverses reprises ; je n'insiste pas quant à présent, je me propose derevenir sur les modifications de la cupule chez les formes (1) Ouvrage cité. 166 SÉANCE DU 9 MARS 1888. vivantes quand je parlerai des espéces fossiles, puisque c'est presque uniquement sur cet organe qu'elles sont fondées. Il me semble avoir démontré que tous les caractéres sur lesquels on s’est appuyé pour distinguer deux espèces parmi les formes vivantes sont instables, qu'ils ne rentrent point dans la catégorie de ceux qu'on consi- dére pratiquement comme spécifiques. Une conséquence s'impose donc, c'est de considérer tous les Ostrya actuels comme appartenant à une seule espèce à laquelle il convient de donner le nom d'O. carpinifolia Scop., le plus anciennement employé depuis que, renoncant à la réunion opérée par Linné des Ostrya et des Carpinus, les botanistes sont revenus au genre établi par Micheli. Mais cette espéce unique est susceptible, on l'a vu, de variations assez nombreuses, qui présentent parfois assez de stabilité pour mériter d'étre décrits à part sous le nom de variétés. Il en est ainsi au moins pour les formes qui habitent l'Amérique et la Corse, comparées au type le plus habituel du continent européen et de l'Asie; voici comment on pourrait établir les diagnoses de ces variétés. Ostrya carpinifolia Scop. Var. a. genuina. — Feuilles généralement moins grandes, ayant de 10 à 19 nervures de chaque cóté de la médiane, à base le plus souvent non cordiforme; cône fructifère généralement allongé, involucre habi- tuellement moins grand. Var. B. virginica. — Feuilles généralement grandes, ayant de 11 à 15 nervures de chaque côté de la médiane, à base cordiforme ; cône fructifére généralement court, involucre habituellement grand. Var. y. corsica. — Feuilles de dimensions moyennes, ayant de 15 à 17 nervures de chaque côté de la médiane avec des nervilles transver- sales trés saillantes en dessous, à base le plus souvent légérement cor- diforme, à sommet peu ou pas acuminé; cône fructifère trés court; involucres petits à nervures peu accusées et moins réguliéres que chez le type (1). Si, comme cela me semble légitime, on admet que tous les Ostrya vivants appartiennent à une seule espéce, celle-ci présenterait une aire éminemment disjointe, sans qu'il y aitlà rien de bien étonnant depuis que les recherches des paléontologistes, de Heer et de M. de Saporta en particulier, ont montré qu'il fallait chercher dans la végétation des terres circompolaires à l'époque tertiaire, l'origine d'une notable partie au moins des flores de l'Amérique et de l'Europe tempérées à l'époque actuelle. (1) Il est possible que l'étude approfondie des Ostrya faite sur place amène l'établis- sement d'un plus grand nombre de variétés; ainsi une forme des montagnes du Pont, signalée par K. Koch, parait assez distincte du type habituel. i FLICHE. — NOTE SUR LES FORMES DU GENRE OSTRYA. 167 En ce qui concerne les Ostrya, la théorie s'appuie sur des observa- tions rigoureuses, puisque nous sommes absolument certains de l'exis- tence du genre aux temps tertiaires et qu'il a été signalé dans les couches d'Atanekerdluk au nord du Groenland. Il est vrai que les Ostrya semblent jusqu'à présent avoir apparu primitivement en Europe, puisque la plus ancienne espèce décrite, l'O. humilis Sap., a été trouvée à la partie inférieure du gypse d'Aix qui appartient à l'éocéne; tandis que les couches d'Atanekerdluk sont généralement considérées comme apparte- nant à la base du miocéne proprement dit. M. Dawson (1) est disposé à leur assigner un àge plus ancien, et de plus, il est possible que les Ostrya se rencontrent dans d'autres dépóts des régions polaires dont l'àge soit certainement antérieur à celui des gypses d'Aix. Dans tous les cas, les Ostrya, comme je viens de le dire, ont certaine- ment existé pendant la période tertiaire, au moins depuis les derniers temps éocènes, et ils ne paraissent méme pas avoir été rares. On les a, en effet, trouvés dans plusieurs dépóts et toujours représentés par un organe permettant une détermination certaine, l'involucre. On en a décrit jusqu'à présent six espèces : l'une d'elles, l'O. Prasili Ung., de Gleichen- berg en Styrie, préte à des doutes sérieux comme attribution générique ; il convient donc de l'éliminer dans l'étude à laquelle je vais me livrer. Les cinq autres ont été établies avant tout d’après l'étude des involucres; on a rapporté des feuilles à quelques-unes d'entre elles, enfin on a décrit une nucule. Cette dernière est si différente, de forme et de grosseur, de l'organe similaire chez les Ostrya vivants, malgré de réelles analogies, qu'il fau- dra la rencontrer dans un involucre pour pouvoir affirmer son attribution au genre en question. Dans tous les cas, il semble difficile de supposer qu'elle ait appartenu à la méme espéce que les involucres, relativement petits, auxquels la rapporte Heer et sur lesquels il a établi son O. œnin- gensis. Les paléontologistes ont pensé avoir trouvé les feuilles de quatre des cinq espéces que nous examinons en ce moment. Ce qui rend ces attri- butions vraisemblables, c'est que feuilles et involueres ont été rencontrés dans les mêmes dépôts, mais il ne faut pas oublier que c'est là une con- séquence qui préte toujours fortement à contestation, surtout quand il s'agit d'organes aussi peu différents que le sont les feuilles des Ostrya, comparées par exemple à celles des Carpinus. Il est fort possible que les feuilles attribuées au premier genre appartiennent au second ou méme à des genres plus éloignés, comme le fait remarquer Heer, en rappelant (1) Dawson, The cretaceous flora of Canada (Transactions of the Royal Society of Canada), analysé dans Engler, Bot. Jahrb., VII, p. 96. 168 SÉANCE DU 9 Mans 1888. certaines analogies réelles de la feuille de son O. eningensis avec celles des Ulmus. En admettant la légitimité des rapprochements qui ont été proposés, il semblerait que les feuilles de toutes les espèces fossiles auraient eu par le petit nombre de leurs nervures de l’analogie avec la forme américaine, tout en présentant des dimensions fort réduites, à l’inverse du rapport qui existe aujourd’hui entre les deux caractères. Il est bien possible cependant que cela tienne seulement à l'imperfec- tion actuelle de nos documents. L'École forestiére posséde une impor- tante collection de fossiles végétaux du terrain oligocène de Céreste (Basses-Alpes); on l'a vue à Paris, lors de la dernière Exposition univer- selle, que, malgré sa grande valeur scientifique, elle a servi si malheu- reusement à décorer. Or, elle renferme avec deux beaux involucres d'Ostrya, une grande feuille magnifiquement conservée, que j'avais rap- portée au Carpinus grandis Ung., à cause de la ressemblance trés grande qu'elle présente avec certaines figures des organes foliaires rap- portés à cette espéce, mais en me demandant si elle ne serait pas plutót à rapprocher de ces involucres, alors que je ne trouvais aucune trace d'or- ganes de reproduction des Carpinus dans le dépôt. M. de Saporta, voyant cette empreinte, m'a spontanément donné l'attri- bution à un Ostrya, qui se présente ainsi sous la garantie d'une des plus hautes compétences en matiére de paléontologie végétale. Il est possible qu'un certain nombre d'autres feuilles rapportées au C. grandis appar- tiennent aussi aux Ostrya ; dans tous les cas, le limbe de celle de Céreste, avec 13 nervures secondaires de chaque cóté de la médiane, présente une longueur de 0",105, sur une largeur de 07,052, c'est-à-dire qu'à tous égards il ressemble singuliérement aux feuilles de grande taille de la forme américaine vivante. Je n'insiste pas davantage sur les feuilles des espéces fossiles, non seu- Jement parce que leur distribution laisse quelque prise au doute, mais encore parce qu'on l'a vu plus haut, celles des formes vivantes sont sujettes à de nombreuses variations dans le nombre de leurs nervures et dans leur taille, que d'ailleurs c'est avant tout en se basant sur l'étude des involueres que M. M. Heer et de Saporta ont établi quatre espèces distinctes de l'O. Atlantidis Ung., la première espèce fossile décrite. Je dois immédiatement dire que ces éminents paléontologistes ont été les premiers à faire ressortir les doutes légitimes qu'on peut concevoir au sujet de ces coupes spécifiques, les analogies étroites aussi des involucres fossiles avec ceux des formes actuelles. La discussion à laquelle je vais me livrer n'a d'autre but que de montrer combien leurs réserves étaient légitimes. Les caractéres qui distinguaient les involucres de PO. humilis Sap., tenerrima Sap., eningensis Heer FLICHE. — NOTE SUR LES FORMES DU GENRE OSTRYA. 169 et Walkeri Heer entre eux et de ceux de l'O. Atlantidis seraient les dimensions et la forme générale de l'organe, le nombre des nervures, la saillie des nervures interstitielles. En ce qui concerne les dimensions, le plus petit involucre est celui de l'O. humilis Sap., des gypses d'Aix, qui a 8 millimètres de longueur pour 6 1/2 de largeur, le plus grand celui de PO. Atlantidis Ung., avec 18 millimètres de longueur et 10 de largeur. M. d'Ettingshausen (1) pense que ces dimensions n'ont rien d'absolu pour cette dernière espèce ; il lui attribue avec toute raison des involucres du Savine qui mesurent 25"" X 12"v, Nous trouvons des variations équivalentes chez les Ostrya vivants, non seulement quand nous comparons les formes américaines à celles de l'ancien monde, mais encore celles-ci entre elles; ainsi à cóté des grands involucres d'Asie Mineure, dont il a été question plus haut, qui mesurent 20"" X 10, nous voyons les petits de Corse qui parfois ne dépas- sent pas 8"" X 4. Ces variations, on les observe quoique avec une moindre intensité dans une méme localité ; ainsi en Corse, les longueurs sont comprises entre 11 et 8 millimètres, les largeurs entre 8 et 4 millimètres; chez des Ostrya de Saint-Arnoux (2) (Alpes-Maritimes), je trouve les dimensions suivantes : 17X 8; 12 X 6:13 X 6, 48 X 9; 15 X 18; 11 X 6; B X T 43X8: 16X8: 10X8; 12 X6: 17X8; 1X3; 19X8; DCI 12 X IO XA 6X8: 15 X9: 14X9. Cette série nous montre déjà que la forme est variable dans une assez large mesure chez les Ostrya vivants, puisque pour une méme longueur de 45 millimètres, nous voyons les largeurs osciller entre 7 et 9 milli- métres, de méme que pour une largeur de 9 millimétres, nous voyons la longueur osciller entre 14 et 18 millimètres. Aussi n'est-il pas éton- nant de constater chez les échantillons corses, à la fois des formes allon- gées et d’autres presque orbiculaires, présentant par conséquent quelque analogie avec l'O. humilis d'Aix, dont l'involuere est à la fois petit et arrondi, et aussi avec l'O. Walkeri du Groenland. Quant au nombre de nervures chez les espèces fossiles, il oscille entre 7 et 10; il s'agit bien entendu des nervures vues d'un seul cóté, puisque les autres sont recou- vertes, bien qu'elles se laissent. parfois entrevoir assez bien, en partie au moins, comme je le constate sur un des échantillons de Cérette que j'ai entre les mains. Il convient de faire remarquer d'ailleurs que le nombre 10 a été observé seulement chez l'O. Atlantidis et que l'auteur de l'espèce, Unger, était loin de le considérer comme aussi caractéris- tique qu'on a voulu le faire depuis lui, puisque sur une figure qu'il a (1) D'Ettingshausen, Fossile flora von Sagor in Krain (Wien, 1872), p. 21, pl. IV, fig. 14. (2) Sur de nombreux échantillons recus de M. l'Inspecteur adjoint des foréts Chabert. 110 SÉANCE DU 9 Mans 1888. donnée comme typique (1), il n'en a représenté que 7 à 8. Chez les Ostrya vivants, je n'ai jamais rencontré le chiffre 10; le nombre des nervures sur une face de l'involuere ne dépasse pas 5 à 1, chez les échan- tillons américains et chez la plupart des échantillons de l'ancien monde, pour tomber de 4 à 6 en Corse; il peut n'étre pas le méme sur chaque face, ainsi à Saint-Arnoux j'en trouve 5 d'un cóté et 7 de l'autre. Quant au nombre total, il varie (2) dans d'assez larges limites : en Corse, 7, peut-étre méme 6 à 11; à Saint-Arnoux, 10 à 14; sur les pieds cultivés à l'Ecole forestiére, 8 à 11. Il n'y a d'ailleurs aucune relation entre le volume de l'organe et le nombre de ses nervures; ainsi un des plus gros involucres de Saint- Arnoux n'en présente que 10; c'est le chiffre le plus faible observé dans la localité. Afin de faire mieux ressortir les variations de l'involucre chez les Ostrya vivants, méme dans une seule localité, j'en représente ci-dessus deux séries, provenant : l'une, n° I, de Saint-Arnoux ; l'autre, n° IT, de Corse (3). (1) Unger, Geologie der europäische Waldbaüme I. Laubhólzer. Graz, 1869. PI. 1, fig. 90. (2) Le comptage n'est pas toujours facile, paree que parfois des nervures trés visibles à la base de l'organe s'atténuent, se brisent de manière à se confondre avec les nervures interstitielles vers le sommet. (3) Je dois ces dessins à M. Takasima, forestier japonais, en mission à l'École forestiére ; grossissement 2/1. FLICHE. — NOTE SUR LES FORMES DU GENRE OSTRYA. 114 Quant à la saillie des nervures interstitielles, elle est trés variable. On a déjà vu que la variété corse se distingue par sa faiblesse; il convient de le remarquer, en outre, les accidents de fossilisation peuvent amener sous ce rapport d'assez notables différences : ainsi des deux involueres de Géreste, qui appartiennent probablement à la méme espèce, l'un ne pré- sente que des traces de ses nervures interstitielles, tandis que sur le second elles sont en partie bien visibles. En résumé, on voit que les différences signalées entre les involucres fossiles n'alteignent pas méme le degré de divergence qu'on observe pour les mêmes caractères chez les formes vivantes ; la conséquence légi- time de cette constatation, c'est qu'il est impossible d'affirmer les distinc- tions spécifiques qu'on a voulu élablir entre eux ; qu'en s'en tenant méme à ces organes, on est conduit à admettre une seule espéce tertiaire qui serait PO. Atlantidis, puisque c'est le premier nom imposé; que l'étude des feuilles ne contredit pas cette maniére de voir d'une facon absolue, bien qu'il faille reconnaitre que les attributions faites restent douteuses et que la feuille de Céreste différe comme il sera dit plus loin de celle d'(Eningen. Toutefois, il est possible que des échantillons plus complets, comme il est bien rare d'en rencontrer, des rameaux, par exemple, portant à la .ois des feuilles, des involucres avec les nucules incluses à leur intérieur, permettent d'affirmer des distinctions spécifiques, quoique cela soit peu probable. Si, au lieu de comparer les formes fossiles seulement entre elles, nous les rapprochons des vivantes, nous voyons qu'ici encore, en ce qui con- cerne les involucres, l'analogie est extrême, que les différences ne dépas- sent pas celles qu'on constate même chez les Ostrya carpinifolia (1) de l'ancien monde; la conclusion qui s'imposerait serait encore l'unité spécifique. Toutefois, il importe de le faire remarquer, il serait peut-étre impru- dent de formuler dés à présent cette conclusion d'une facon absolue ; dans l'ensemble, les involueres fossiles paraissent avoir un peu plus de nervures que les vivants; la nucule d'(Eningen, si réellement elle appar- tient à un Ostrya, différerait sensiblement par sa taille et sa forme du méme organe chez l'espéce actuelle; de plus les feuilles d'(Eningen et de Saint-Zacharie ont les dents plus obtuses que ce n'est le cas pour celles (1) Les Ostrya sont les plus anciennes Corylacées sürement connues ; Watelet a bien signalé, d’après des empreintes de feuilles, trois Carpinus dans l'éocéne inférieur, mais l'un d'eux est tellement incertain que Schimper avec beaucoup de raison ne l'a pas méme cité dans son Traité de paléontologie ; un autre, le C. suessoniensis, ressemble bien peu à un Charme, comme le fait observer Schimper; resterait le C. Lebranii qui, tout en étant moins douteux, ne commande pas une conviction absolue. 172 SÉANCE DU 9 Mars 1888. de l'O. carpinifolia, tandis que celles de Céreste, de méme que celles de l'O. Atlantidis, se rapprocheraient complètement de ces dernières sous ce rapport. Ici encore, tout en considérant l'identité comme très probable, on ne saurait l'affirmer ; on peut admettre que des échantillons plus complets permettront de considérer l'espéce actuelle comme définitivement dis- tinete, sinon detoutes, au moins de quelques-unes des formes fossiles. Je crois qu'on pourrait résumer dans les propositions suivantes l'état de nos connaissances sur le genre Ostrya : la présence en est certaine dès les temps éocènes; on l'a trouvé en Provence dans les couches d'Aix appartenant à la fin de cette période; il n'y est pas trés rare, tout en jouant le róle d'un arbre subordonné. C'est ainsi qu'il se présente dans toutes les couches tertiaires où on le rencontre. La plasticité de ce type végétal parait avoir été constamment faible; des six espéces tertiaires ` décrites, une est trop douteuse pour qu'il y ait lieu d'en tenir compte; les cinq autres ne différent pas plus entre elles que des pieds différents des Ostrya vivant aujourd'hui, soit dans l'ancien, soitdans le nouveau monde ; il est done probable qu'elles appartiennent à un seul type spécifique, sans qu'on puisse étre absolument affirmatif tant qu'on n'aura pas des échan- tions plus nombreux et plus complets. Les Ostrya se rencontrent encore dans la flore actuelle soit dans l'an- cien, soit dans le nouveau monde ; c'est à tort qu'on a distingué spécifi- quement ces derniers des premiers. La forme américaine ne diffère pas plus de celles de l’ancien monde que certaines de celles-ci ne différent entre elles. Il n'y a dans les caractères de ces diverses formes, quand ils affectent un peu de généralité et de fixité, rien qui dépasse en divergence ce qui pratiquement sert à distinguer les variétés d'une méme espéce. L'O. virginica, admis généralement aujourd'hui, ne diffère certainement pas plus de l'ensemble des formes européennes que les Ostrya obtenus en Corse, des formes continentales de France ou d'Italie. Cette espèce vivante se rattache trés intimement aux formes fossiles, dont il est même impos- sible de la distinguer par l'involucre, seul organe fossile dont l'attribu- tion générique ne laisse prise à aucun doute. Son aire disjointe s'explique par la présence constatée du genre dans les couches miocènes des régions polaires. C'est de là qu'elle a rayonné sur les deux continents. M. Maury fait à la Société la communication suivante : MAURY. — NOTE SUR LES CYPÉRACÉES DU MEXIQUE. 173 NOTE SUR LES CYPÉRACÉES DU MEXIQUE, par M. Paul MAURY. J'ai l'honneur de faire connaitre à la Société quelques-uns des résul- tats de l'étude que je viens de terminer sur les Cypéracées du Mexique. M. Bureau, chargé de diriger la publication de la partie botanique de l'Expédition scientifique du Mexique, a bien voulu m'admettre au nombre des collaborateurs qui doivent continuer l'eeuvre commencée par notre savant et regretté confrère, le D' Eugène Fournier. La haute valeur de ce botaniste, la connaissance parfaite que, par de longues et patientes années d'études, il avait acquise de la flore du Mexique, ne laissent pas de rendre périlleuse la tâche de ses continuateurs. On comprendra donc l'appréhension de celui d'entre eux qui est appelé à placer le premier son nom à côté du sien, et on voudra bien lui accorder un peu de Pindul- gence qu'il sollicite. Les résultats sur lesquels Je désire, en ce moment, appeler l'attention ont trait à la répartition géographique des Cypéracées mexicaines. Je n'ai d'ailleurs aucune particularité intéressante d'un autre ordre à signaler. En effet, pour ne citer que les plus récents, les travaux d'ensemble de MM. Bóckeler et Pax, les monographies des Cyperus des Indes anglaises par M. Clarke, des Carex de l'Amérique centrale et du Mexique, par M. Bailey, enfin les publications de MM. Asa Gray, S. Watson, Britton, etc., sur les derniéres récoltes faites dans les États-Unis du Sud et tout ou partie du Mexique, ne laissent pour ainsi dire plus rien à glaner dans le champ de la morphologie ou de la taxonomie de cette famille. Cela est si vrai que sur 217 espéces, j'en ai rencontré 4 seulement qui ne sont pas encore décrites (1). Le nombre des Cypéracées qui croissent au Mexique est de 217, dont 103 sont spéciales à cette contrée et 114 lui sont communes avec diffé- rents points du globe. Comme on le voit, presque la moitié des espèces sont mexicaines et ce fait, digne de remarque, est analogue à celui qui a été signalé par M. Fournier pour les Fougéres et les Graminées. Je reviendrai tout à l'heure sur ses causes probables. Ces 217 espèces sont réparties dans 14 genres, dont aucun n'est spé- cial. Sur ces 14 genres, 4 sont représentés par une seule espèce (Hemi- carpha, Lipocarpha, Uncinia, Eriophorum) dont aucune n'est spéciale au Mexique. Trois autres genres n'ont ensemble que 14 espéces. Donc, la moitié des genres ne fournit que 16 espéces, c'est-à-dire 1/13 du (1) Je me propose de donner, dans une prochaine communication, la description de ces especes nouvelles. 174 SÉANCE DU 9 MARS 1888. nombre total. Six genres comprennent un nombre d'espéces variant de 12 à 28. Enfin le genre Cyperus en renferme 82, soit un peu plus du tiers du nombre total. Le genre Carex vient ensuite avec 28 espèces. Cette prédominance des Cyperus opposée au petit nombre des espéces d'une moitié des genres est assurément le trait le plus saillant que nous présentent les Cypéracées mexicaines. Sur les 114 espèces communes, 45 à peu prés, c’est-à-dire environ le quart du nombre total, sont plus ou moins répandues dans toute la zone tropicale du globe. Ce nombre, joint à celui des espéces communes au Mexique et à l'Amérique centrale et méridionale, nous montre que les Cypéracées mexicaines sont avant tout des espéces tropicales ou subtro- picales auxquelles viennent se joindre un petit nombre d'espéces des régions tempérées et froides. Celles de ces derniéres qui ont des repré- sentants hors de l'Amérique n'en ont qu'en Europe. C'est surtout dans la région méditerranéenne, l'Afrique australe, l'Indoustan, l'Archipel malais et l'Australie que les espéces à aire étendue se retrouvent le plus sou- vent. Il est cependant à noter que des types exclusivement américains ont été rencontrés dans des points pour ainsi dire isolés. Tels sont, par exemple : Fimbristylis spadicea, qui, d’après M. Bóckeler, existe au Japon; Fimbristylis castanea, sur la côte de Guinée; Carex cladosta- chya, aux Philippines; Carex Brongniartii, au Cap ; Cyperus ischnos, aux Indes-Orientales; Scleria bracteata, sur la côte d'Amboine. Il con- vient de mentionner encore parmi les espéces à aire disjointe : Carex festiva et Cyperus vegetus, types américains qui se retrouvent en Europe, le second à Bordeaux où il s'est naturalisé; Carew pygmaus, espèce de l’ancien monde qui n'a encore été signalée, dans le nouveau, qu'au Mexique et à la Havane ; Scirpus parvulus, de l'Europe centrale. Parmi les espèces exclusivement américaines, le plus petit nombre (1/8 du nombre total) est commun au Mexique et à l'Amérique septen- trionale et appartient aux genres Carex et Rhynchospora. Au contraire, les 2/3 des espéces communes le sont avec l'Amérique centrale, les Antilles et l'Amérique méridionale, et la majeure partie de ces espéces appartiennent aux genres Cyperus, Heleocharis, Scleria, Scirpus, Fui- rena, Fimbristylis. La comparaison du nombre des Cypéracées du Mexique avec celles des contrées immédiatement voisines accuse davantage cette prédominance des types méridionaux ou tropicaux. En effet, dans les pays voisins les Cypéracées sont ainsi distribuées : EraTs-Unis pu Sup (1) : 214 espèces, 8 genres dont les prédominants (1) Chapmann, Flore des États-Unis du Sud, 1860. MAURY. — NOTE SUR LES CYPÉRACÉES DU MEXIQUE. 115 sont : Carex, 13 espèces; Cyperus, 35; Rhynchospora, 305 Heleocha- ris, 25: CALIFORNIE (1) : 117 espèces, 11 genres dont les prédominants sont : Carex, 18 espèces; Cyperus, 11; Scirpus, 11; Heleocharis, 8. ANTILLES ANGLAISES (2): 107 espèces, 14 genres dont les prédomi- nants sont : Cyperus, 35 espéces; Rhynchospora, 24; Scirpus, 19 ; Scleria, 14. Cusa (3) : 157 espèces, 11 genres dont les prédominants sont : Rhyn- chospora, 45 espèces ; Cyperus, 39; Scirpus et Heleocharis réunis, 34; Scleria, 20. Malheureusement les documents comparatifs précis pour les contrées de l'Amérique centrale : Guatemala, Nicaragua, Colombie, Vénézuela, etc., nous manquent encore; mais il est cependant possible de dire, d'aprés ceux que nous connaissons, que là surtout se rencontrent des espèces communes avec le Mexique et que le nombre total des espéces et les genres prédominants y rendent trés analogue la répartition des Cypé- racées. Quant à la distribution des espèces dans le Mexique même, elle est assez difficile à nettement indiquer. En effet, on ne trouve pas ici ce que M. E. Fournier a observé pour les Graminées : deux groupes distinets, appartenant l’un à la région fluviale, l’autre à la région andine ou mon- tagneuse. Les Cypéracées semblent plutôt soumises aux lois générales de la végétation, telles qu'il les a indiquées lui-même dans la traduction française du livre de Grisebach sur la végétation du globe, ou telles encore que les a énoncées M. Alfonso Herrera (4). Certaines Cypéracées, les espèces petites ou molles, appartiennent à la région inférieure, littorale ou forestière. Elles croissent soit sur le bord des lagunes salées ou des rivières, soit dans les prairies humides ou dans les bois. Leur nombre est relativement peu considérable. Les grandes espèces de Cyperus se rencontrent dans la zone des savanes avec les grandes Graminées, et là se trouve une magnifique espèce non encore décrite et pour laquelle je propose le nom de Cyperus Fournierii en l'honneur de notre savant confrére. Tandis que les Cyperus et Scleria semblent caractéristiques de cette zone et en général de toute la région chaude, les Heleocharis, Carex et Rhynchospora paraissent au contraire préférer la région tem- (4) A. Gray et S. Watson, Botany of California. Cambridges, 1880, vol. Ii. (2) Grisebach, Flora of the British West Indian Islands. (3) F.-A. Sauvalle, Flora Cubana, 1813. (4) Voy. A. Grisebach, La Végétation du Globe, traduction francaise par M. de Tchi- hatcheff. Paris, 1877, t. Il, p. 487, note de M. E. Fournier; et A. Herrera, Apuntes para la geographia botanica de Mexico, dans La Naturaleza, t. I, p. 81. 116 SÉANCE DU 9 Mans 1888. pérée ou la région froide. Enfin sur les hauts plateaux, dans la région sèche, croissent les espèces à port rigide et petites de taille. Bon nombre d'espéces, qu'on pourrait appeler indifférentes, se rencontrent un peu partout, se montrant peu difficiles sur les conditions d'existence ou se pliant assez bien aux influences locales diverses. Les Heleocharis Dom- beyana et acicularis ; Fimbristylis capillaris, polymorpha et autum- nalis; Rhynchospora polycephala ; Scleria bracteata, Carex straminea et cladostachya ; Cyperus seslerioides, esculentus, thyrsiflorus, pro- ligus, ischnos et flavus, peuvent être cités comme de bons exemples de types indifférents. A côté d'eux; il existe d'autres types qui, sans être indifférents, se rencontrent dans deux localités souvent bien distinctes par les conditions, l'altitude, l'exposition, etc., et offrent ainsi des faits curieux de distribution géographique. Ces types sont assez nombreux, néanmoins je pense qu'il y a intérét à les énumérer pourappeler sur eux l'attention des botanistes mexicains ou des voyageurs. Espèces du versant atlantique et des hauts ptateaux. Heleocharis sulcata. — Vera-Cruz et San Luis Potosi (1). Fimbristylis monostachya. — Vera-Cruz et Mexico. F. castanea. — Orizaba, Tabasco et Mexico. Dichromena nervosa. — Vera-Cruz et Puebla. Rhynchospora tenuis. — Vera-Cruz, Mirador, Orizaba et Mexico. R. polycephala. — Tuxamapa, Mirador, Mexico. Scleria hirtella. — Vera-Cruz, Orizaba et Mexico. S. Torreyana. — Vera-Cruz, Orizaba et Mexico. S. mexicana. — Mirador et Puebla. Carex festiva. — Orizaba et Real del Monte. C. Brongniartii. — Jalapa et San Luis Potosi. Cyperus strigosus. — Vera-Cruz et Mexico. . elegans. — Vera-Cruz et Toluca. incompletus. — Vera-Cruz et Chihuahua. vegetus. — Cordova, Orizaba et Mexico. . Surinamensis. — Vera-Cruz, Tabasco et Mexico. arliculatus. — Orizaba et Guanaxuato. MANNA Espèces des versants atlantique et pacifique. Dichromena leucocephala. — Orizaba, Vera-Cruz et Lagos, Michoacan. D. pubera. — Vera-Cruz et Oaxaca. (1) Les localités indiquées ici ne doivent pas être prises au sens strict, mais comme représentant le centre de la région où l'espéce a été trouvée. MAURY. — NOTE SUR LES CYPÉRACÉES DU MEXIQUE. +11 Heleocharis fistulosa. — Jalapa et Acapulco. Scleria bracteata. — Vera-Cruz, Mirador et Oaxaca. S. Liebmannii. — Vera-Cruz, Mirador et Oaxaca. Carex cladostachya.— Orizaba, Jalapa et Oaxaca. Cyperus Olfersianus. — Orizaba, Vera-Cruz et Oaxaca. C. polystachyus. — Orizaba, Vera-Cruz et Oaxaca. C. compressus. — Orizaba et Jorullo (Michoacan). C. virens. — Orizaba, Vera-Cruz, Cordova et Oaxaca. Espéces du versant pacifique et des hauts plateaux. \ Cyperus flavicomus. — Oaxaca et Mexico, Guanaxuato. C. humilis. — Acapulco et Mexico. C. viscosus. — Tehuantepec et Mexico. C. fugax. — Guadalajarra et Chinantla (Puebla). Mais le fait le plus saillant de la répartition des espèces est assurément la localisation du plus grand nombre d'entre elles. Cette localisation est la conséquence de la diversité des stations et des conditions climaté- riques, de l'entre-croisement et de l'enchevétrement des diverses zones de végétation signalés par M. Fournier. On comprend que les espèces restent cantonnées et ne puissent s'étendre sur de vastes espaces, lorsque les conditions sont trés différentes en des points rapprochés. C'est évi- demment à cette multiplicité des milieux, exigeant une localisation presque absolue, qu'il faut attribuer le grand nombre des espéces de Cypéracées spéciales au Mexique et sur lequel j'appelais l'attention tout à l'heure. Il serait trop long de donner ici l'énumération, par localité, de ces espéces spéciales, et du reste le résultat de la comparaison des espéces de chaque région ou zone est plus intéressant que l'énumération méme. Or le fait principal qui ressort de cette comparaison est que plus l'on s'éléve à partir d'une certaine altitude qui présente le nombre maximum, plus le nombre des espéces spéciales diminue. Sur les sommets des deux chaines orientale et occidentale des Cordillères, les espèces sont moins caracté- ristiques que sur les versants orientaux, occidentaux et centraux. La région chaude des savanes et des foréts humides, la région séche des hauts plateaux renferment un plus grand nombre de formes spéciales que la région tempérée ou la région froide proprement dite. Enfin le versant du Pacifique se montre beaucoup moins riche en espéces que le versant de l'Atlantique et que la région élevée. Mais ce n'est sans doute là qu'une apparence due à ce que ce versant a été jusqu'ici moins exploré que les deux autres contrées. T. XXXV. (SÉANCES) 12 118 SÉANCE DU 23 Mans 1888. SÉANCE DU 23 MARS 1888. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Mangin, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 9 mars, dont la rédaction est adoptée. M. le Président, par suite des présentations faites dans la séance précédente, proclame membres de la Société : MM. BouBÉE, naturaliste, place Saint-André-des-Arts, 3, à Paris, présenté par MM. Camus et Lechevalier. Janin (Fernand), préparateur à la Faculté des sciences, rue Dessale, 4, à Montpellier, présenté par MM. Flahault et Granel. Monar (Ernest), licencié és sciences, rue des Domini- cains, 8, à Nancy, présenté par MM. Lecomte et Vuillemin. M. le Secrétaire général donne lecture d'une lettre de M. l'abbé Marcais, annoncant une douloureuse nouvelle : M. Édouard Timbal- Lagrave est décédé à Toulouse, le 17 mars dernier. M. Malinvaud fait l'éloge et rappelle quelques-uns des nombreux titres scienti- fiques de ce laborieux et regretté botaniste, si éminemment ser- viable et bienveillant pour ses confrères. Aussi tous ceux qui l'ont connu s'associeront à l'hommage rendu à sa mémoire dans la lettre suivante : LETTRE DE M. D. CLOS 4 M. LE PRÉSIDENT (1). Toulouse, le 20 mars 1888. Monsieur le Président, J'ai l'honneur de vous informer que Toulouse vient de perdre coup sur coup deux de ses botanistes les plus distingués, unis par les liens de la collaboration. A la date du 14 mars courant, décédait le D* Jeanbernat (Ernest-Jules-Marie), dans la force de l’âge, à cinquante-trois ans. .. . . (1) Cette lettre, par suite d'un contretemps, n'a été remise au secrétariat de la Société que le 24 mars. LETTRE DE M. CLOS A M. LE PRÉSIDENT. 119 Trois jours aprés, s'éteignait aussi, dans sa soixante-dixiéme année, Édouard Timbal-Lagrave, pharmacien honoraire, membre de la Société depuis son origine, et, comme Jeanbernat, membre de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse. Ses travaux phyto- graphiques lui avaient acquis une réputation bien méritée; il avait pris part à un certain nombre de sessions de la Compagnie, et nul n'était plus à méme d'y rendre des services par sa connaissance approfondie des espèces du sol français et notamment des espèces litigieuses. Depuis quelque temps, sa santé s'était profondément altérée, mais sans refroidir son zèle pour une science qu'il aimait tant, qui lui avait procuré tant de satisfaction. Nous le surprenions naguére encore, consa- crant les quelques instants de calme que lui laissait la maladie à la pré- paration de cette Flore d'Aquitaine, devenue le but de tous ses efforts. Au mois de septembre dernier, bien que se trainant à peine, il prenait part, en qualité de vice-président, aux travaux de la section de botanique de l'Association francaise pour l'avancement des sciences, dont la session avait lieu à Toulouse, et il communiquait à ses confréres une note sur quelques Narcisses nouveaux pour la flore francaise, nommément sur les Narcissus Infundibulum Lois. (ayant pour synonyme N. rupicola Léon Dufour) et juncifolius Lag. non Requien. La science lui doit, indépendamment de ses nombreuses élucubrations phytographiques, plusieurs bons mémoires de botanique appliquée, et d'intéressants résultats sur les hybrides, en particulier chez nos Orchidées indigénes. Aussi la plupart des Sociétés scientifiques ou médicales de Toulouse avaient tenu à honneur de-s’attacher cet infatigable pionnier, et la croix de la Légion d'honneur était venue, il y a quelques années, sanctionner un mérite universellement reconnu. Hàtons-nous d'ajouter que l'homme chez Timbal-Lagrave ne le cédait pas au savant. Les jeunes botanistes le trouvaient toujours prét à les aider de ses lumiéres et de ses conseils ; ses rapports avec ses confréres étaient empreints de bienveillance et d'aménité; il m'est doux d'en témoigner par expérience, et le trés nombreux cortège qui, dimanche dernier, accompagnait sa dépouille prouve en quelle estime il était tenu à Toulouse. Timbal laisse un fils, pharmacien de première classe, comme lui; M. Albert Dimbal-Lagrave perpétuera sans nul doute ces traditions d' jó- norabilité parfaite et de labeur que lui lègue son père. Veuillez agréez, M. łe Président, etc. M. Ramond, trésorier, donne lecture du Rapport suivant : 180 SÉANCE DU 23 MARS 1888. NOTE SUR LA SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ A LA FIN DE L'EXERCICE 1887 ET PROPOSITIONS POUR LE BUDGET DE 1889. ir? c: La Société avait en caisse à la fin de l'exercice 1886........... .. 31,254 67 Elle a recu pendant l'exercice 1887....................... 15,452 60 Cest un total de-i... -ain oroa nee 52,7121 91 Les dépenses ont été de......6....................sssce 15,261 52 L'excédent des recettes est ainsi de................... 31,465 15 Il y a eu, en outre, à porter à l'actif, pour conversions de valeurs et fonds en dépôt..... 7,580 60 Et au passif, pour le méme objet, une somme ejale, €... esee DL DE 7,580 60 — (Balance.) L'excédent des recettes est représenté par les valeurs ci-aprés : Rente de 1950 fr., 3 pour 100 sur l’État (6 titres nominatifs, n 253,064, 8° série, 269,340, 275,681, 279,131, 6° série, 0,332,172, 6* série, et 0,287,862, 8* série, et 4 titres au porteur, n 0,480,945, 0,256,073, 0,398,736 et 0,419,276) : Capital, d'aprés le cours de la Bourse à l'époque oü la Société est devenue propriétaire de ces ttres. eu ei aa 30,539 16 Dépôt au Comptoir d'escompte............. 6,060 85 n c deu c M c M A 865 74 Total (comme ci-dessus) .. ...... 31,465 75 RECETTES. Soldé en caisse à la fin de 1886:..... 2505.41: i e PEL: 4091,27 07 311 cotisations annuelles (2 pour 1885, 9 pour 1886, 293 pour 1837, 7 p. 1888), à 30 francs. 9,330 » 9 994 Do s PERDE Pr CP LL MK CR 4 » : z 2 cotisations à vie, à 300 francs, et 1 à 400 francs.... 1,0005» PONS à 5 franck... eee eros 45 Vente du. Bulletin.......... «5... be ed ENT eA 1,709 D Remboursement pour excédent de pages........... 10 15,452 60 » » » Subvention du Ministère de l'Agricult. et du Commerce. 1,000 » Subvention du Ministére de l'Instruction publique.... 1,000 » Rente sur l'Etat (arrérages). ..............,:,,, 5... 1,250 » Intérêt de notre dépôt au Comptoir d'escompte...... 64 » Recette accidentelle............ (ses nr eue EP 2i 40 60 Total..... Wietisqsessesquen UE QANR Oe 92,727 27 A. RAMOND. — SITUATION FINANCIÈRE DE A SOCIÉTÉ. 184 DÉPENSES. Impression du Bulletin (3245 fr. 15 pour 1886 et 4339 fr. 15 pour 188) oii P 7,584 30 Revue bibliogr. et DABIS. zs serus 964 » Frais de gravure i oo oae eos T 161 50 Brochage du Bulletin. ..............- 909 85? 10,382 02 | Port du Bulle. 5... 519 62 Circulaires et impressions diverses. .... 242 75 Loyer n a UT Ue 1,250 »| Chauffage et éclairage. ............. ix 200 » Ports de lettres, timbres, impositions, 15.961 52 assurances et frais divers, etc....... 1,095 20? 3,529 50 : Bibliothèque, et mobilier ..........1.: 875 70 Dépenses extraordinaires............. 108 60 / Honoraires du conservateur de l'herbier. 500 » ! : Honoraires du trésorier adjoint........ 500 »5 1350 » Gages du garcon de bureau............ 390 » Excédent des recettes (comme ci-dessus).................... 37,465 75 Quant aux conversions de valeurs et aux opérations d'ordre, elles ont donné les résultats ci-aprés : ; Encaisse à la fin de 1886..........,...... 30,539 16 Rente sur l'Etat. Üperabons de FEaulie. sn julie » » Encaisse à la fin de 1581... oo nce . 30,539 16 Encaus à la Kn de 1886................. 5,871 50 VOTRE. o 14 edesrRe kA 3,790 60 Intérét de notre dépót........ 64 xm ^ , 9,726 10 Compt. d'escompte. Remboursement.. 3,590 » A déduire. | Frais de recou- 3,665 25 vrement...... 75 25 Encaisse à la fin de 1887................ 6,060 85 Encaisse à la fin de 1886. ...... LR IET » Fonds reçus en dépôt. | Regu en dépôt........................... 200 » Remboursé.. ............ beecseresvepe ks 200 » (Balance.) J'ai fait connaitre à la Société, dans mon rapport de l'an dernier, qu'aprés déduction des dépenses qui restaient à solder, son avoir effectif serait, à la fin de l'exercice 1886, de 33,326 fr. 17 cent., le chiffre le plus élevé qu'il eüt atteint jusqu'alors. ; Cette bonne situation s’est maintenue en 1887, bien que le nombre de cotisations à vie se soit réduit par l'effet prévu de la délibération de la Société du 92 avril dernier et du Réglement d'administration publique 182 "17h05 A SÉANCE DU 23 MARS 1888. qui l'a suivi, lesquels ont porté, de 300 à 400 francs, le taux de ces coti- sations. L'apurement complet des dépenses non soldées à la fin de 1887 ne parait pas devoir exiger une somme, (1) de plus de......... 3,500 » Notre solde en caisse à la fin de cet exercice étant, comme je l'ai indiqué plus haut de. eese E do. 31,465 15 L'avoir effectif de la Société au 1e" janvier 1888 aura été, par conséquent: de S- ae nan IRI oo 33,965 75 BUDGET DE 1889. Il me reste à soumettre à l'approbation de la Société le projet de bud- get pour 1889. Voici les prévisions pour les recettes : 300 cotisations annuelles à 30 PEU UA UR CU 48 o1: 9,000 » 2 cotisations à vie a 400 frances si... 800 » 10 diplômes, à 5 francs- Vu ue videres ae re qu iode 50 » Vente du Bulletin et abonnements.: oo- oree u 2... 1,200 » Remboursements pour excédent de pages et frais de gravures.... 150 » Subvention du Ministère de l'Agriculture............ e ots pes 4000-3 Subvention du Ministére de l'Instruction publique.............. 1,000 » Bite inr l'ÉUL Greece AE LIS PILIS IR. ai. rv. 1,250 » Intérêts du puse au Comptoir d'escompte..... E E e 70 » ; Total Ves s RR as 14,520 » Les dépenses pourraient étre évaluées comme suit : c | Impression du Bulletin... - oe. s 6,500 » | = Sémeess os... 22 feuilles. 2 Revue ee 4.15, — 5 D Session et Table. 8 — — ; E: E 45 feuilles. : 8.940 » S | Revue bibliographique et Table (rédaction).. 1,180 » 5 f Frais de gravures: Re 200 » E | Brochage dw Baten IH SAR T SC La à 450 » #1 Port-du Bulletin: :::2::1::1:5:: oci: 6109s 460 » Circulaires et impressions diverses... ....... 150 » ay Cette somme se décompose comme suit : Honoraires pour les derniers cahiers de la Revue bibliographique. .... .... 648 » Factures remises par l'imprimerie depuis la clôture de l'exercice.......... 814 40 Impression du dernier numéro du Bulletin, de la Session mycologique et de Ja Table des Materos (Evaluation): 3. ae me ossos- iha 4,550 » Brochage et port du Bulletin et frais imprévus (Evaluation)............... 400 » bro CRM EE 3,412 40 que l'on porte, en chiffre rond, à 3500 francs. A. RAMOND. — SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ. 183 Report... 8,940 » Loyer (0545 000 125004 Equi us 1,250 » | Chauffage et éclairage .............. 200 » Loyer et frais| Frais divers (assurances, contributions, du timbres, ports delettres et tous autres 3,150 » matériel. menus Trais) secs ea EE 1,100 » | Bibliothèque, herbier et mobilier..... 500 > \ Dépenses extraordinaires............ 100 » Honor. du conservateur de l'herbier. . 500 » ) Personnel. 4 Honoraires du trésorier-adjoint...... 500 », 1,950 » Gages du garcon de bureau.......... 350 ») Total pour les dépenses............. es 13,440 > En résumé : ER recette serait dei... coins Re e 14,520 » Bl la depense de.......... eM RS oc Mis LE ».. 13,440 » L'exercice pourrait ainsi se solder par un excédent de....... 1,080 » Lequel viendrait en accroissement de notre capital. J'ai l'honneur de proposer à la Société : D'ordonner le renvoi du compte de 1887 à la Commission de compta- bilité, Et d'approuver le projet de budget ci-dessus pour 1889. L'assemblée adopte à l'unanimité les conclusions de ce rapport, et M. le Président adresse, au nom de la Société, ses félicitations et ses remerciments à M. le Trésorier pour les nouveaux et heureux résultats de sa gestion financiére. M. le Président annonce à l'assemblée que le Conseil, sur le rapport de la Commission chargée d'examiner les avis recus des départements au sujet de la prochaine session extraordinaire, a décidé de soumettre à l'approbation de la Société la proposition suivante : La Société tiendra cette année dans le département de l'Aude une session extraordinaire, qui aura principalement pour objet l'exploration des Corbières et sera ouverte à Narbonne le samedi 9 juin. M. le Secrétaire général donne sur ce projet de session les indi- cations suivantes : D’après la plupart des géographes (1), le massif montagneux des Corbières (1) Les géologues, se basant sur l'orientation et l'unité de composition des terrains, comprennent dans les Corbières les deux rives de l'Aude; mais nous n'avons pas à insister ici sur ces divergences. 184 SÉANCE DU 23 Mans 1888. est compris entre la vallée de l'Aude, celle de l'Agly, et la Méditerranée. 1l relie la partie orientale des Pyrénées avec les Cévennes occidentales (Montagne Noire) et forme à peu prés un quadrilatére dont les sommets sont marqués par les villes de Narbonne, Carcassonne, Rivesaltes et Quillan; il est limité à l'ouest et au nord par la vallée de l'Aude, au sud par celle de l'Agly, et la Méditerranée baigne le pied de ses derniers contreforts. La masse principale est constituée par des roches calcaires, mais dans la partie la plus élevée, dési- gnée sous le nom de Hautes Corbiéres et qui dépasse en quelques points 1000 métres d'altitude, on trouve cà et là des sols siliceux ou dolomitiques émergeant au-dessus des terrains calcaires secondaires et tertiaires. Ce pays est aujourd'hui presque partout déboisé ; il al'aspect des garigues méridionales arides et brülées par le soleil, les cassures dont il est sillonné lui font un relief fort accidenté. La flore des Corbiéres appartient, par ses caractéres généraux, à la région méditerranéenne : elle est aussi redevable d'une partie de ses éléments au voi- sinage des Pyrénées du Roussillon et des Cévennes, entre lesquelles elle est située. L'ensemble des conditions variées dont elle subit l'influence explique le contraste, encore plus marqué dans cette région que dans les Cévennes, offert par le mélange de plantes appartenant habituellement à des climats différents, les unes trés méridionales, les autres semi-alpines. Notre confrére et ami, M. Gaston Gautier, en développant à Millau, en 1886, la proposition de tenir la prochaine session départementale dans les Corbiéres, est entré dans des détails que nous ne pouvons reproduire ici (1). Rappelons seulement, à titre de spécimen de son intéressant apercu, qu'il nous citait : Inula helenioides, Thalictrum tuberosum, Allium Moly, Cytinus kermesinus, vivant sur le mont Alaric, en société de : Carex brevicollis, Serratula nudicaulis, Genista Villarsii; dans la Forét des Fanges, prés de Quillan : Meconopsis cambrica, Rhamnus alpina, Cynoglossum montanum, Euphorbia hyberna, Myrrhis odorata, à côté de Sideritis tomentosa, Campanula speciosa, Asperula lævi- gata ; à Saint-Antoine de Galamus : Cirsium odontolepis et echinatum, Cota Triumphetti, Lamium longiflorum, au voisinage de Saæifraga corbariensis, Crepis albida, Hesperis matronalis et laciniata, Fritillaria pyrenaica; enfin, à la même altitude : Globularia nana, Lonicera pyrenaica, avec Sonchus aquatilis, Alyssum spinosum, Cistus Ledon et monspeliensis, qu'on ne trouve que dans les sites les plus chauds aux environs de Narbonne. Nos confrères, MM. Flahault et Gaston Gautier, ont bien voulu se charger de préparer le programme des herborisations; dés l'an dernier, ils ont visité, dans ce but, les localités les plus intéressantes, afin de se renseigner sur les itinéraires et sur les moyens d'exécution, et si le projet est adopté, on est assuré, gràce à leur dévouement, que tous les détails d'une organisation, qui ne laisse pas d'étre assez compliquée, auront été prévus et seront réglés, comme aux sessions d'Antibes et de Millau, à la satisfaction générale. (1) Voyez le compte rendu de la session de Millau, p. LXVHI-LXX, tome XXXIII du Bulletin (1886). GANDOGER. — EXCURSIONS BOTANIQUES EN SUISSE (LE SIMPLON). 4185 A la suite de ces explications, le projet qu'elles concernent est mis aux voix et adopté. M. le Secrétaire général donne lecture de la communication sui- vante : EXCURSIONS BOTANIQUES EN SUISSE. — HERBORISATIONS AU SIMPLON (VALAIS), par M. Michel GANDOGER. Dans une précédente communication (1), j'ai rendu compte de mon excursion à la Dent du Midi (Valais), Mes notes prises et mes plantes rangées sous presse, je me disposai, aprés quelque repos, à gagner le Simplon à l'effet d'y continuer mes observations et mes recherches. Chacun sait qu'il est faci'e d'aller explorer cette montagne célèbre. Le chemin de fer mène le touriste, en moins de quatre heures, de Saint- Maurice (Valais) à Brigue, où la voie ferrée s'arréte aprés avoir parcouru la plus grande pariie de la vallée du Rhóne. Les trains vont lentement dans ce pays; mais ce n'est pas un mal, car la région est si pittoresque qu'il serait vraiment (àcheux pour le voyageur de ne pouvoir l'admirer un peu du coin de son compartiment. Je revois donc avec infiniment de plaisir la belle cascade du Trient, une partie du massif du Grand Saint-Bernard ; puis, après Sion, les énormes glaciers du Wildstrubel, de Breithorn, et, à droite, tout à fait dans le fond, le mont Rosa. Me voici à Brigue, au pied de ces Alpes Bernoises qui ne le cédent en rien, comme beauté et comme majesté, aux montagnes les plus renom- mées de l'Europe. De Brigue au col du Simplon, la diligence met environ quatre heures. Elle suit constamment cette admirable route construite par les ordres de Napoléon I* et qui est, à coup sür, l'une des plus belles qui existe. i Pendant le trajet, et aux endroits les plus rapides, je mets pied à terre pour récolter : Teucrium montanum, Carduus defloratus, Alnus viri- dis, Hieracium silvaticum, prenanthoides, Ononis cenisia, Centaurea austriaca, Abies pectinata, Larix europa, Salix grandifolia, etc. A Bérisal, petite localité située à moitié chemin et par 1560 mètres d’alti- tude, je cueille: Viola palustris. Myosotis strigulosa. Rosa alpina. Mentha silvestris var. Selinum Carvifolia. Galeopsis leucantha Jord. Gnaphalium silvatieum var. nana Sm. | Euphrasia hirtella Jord. Lappa major. Juncus filiformis. (1) Voy. le Bulletin, t. XXXIV, p. 454. 186 SÉANCE DU 23 MARS 1888. Agropyrum Leersianum Host. Equisetum limosum. Glyceria plicata. — silvaticum. À mesure qu'on s'éléve, le paysage devient plus imposant ; la route tra- verse de superbes foréts de Sapins et de Mélézes. On dirait d'un parc, mais d'un pare dont la nature sauvage et grandiose a fait tous les frais. Bientôt, vers 1800 mètres, apparaissent les neiges et les glaciers, entre autre le Schoenhorn (3202 métres), puis toute la suite des galeries où la route passe, abritée des avalanches. — Bref, j'arrive au point cul- minant du passage (2020 métres), c'est-à-dire à l'hospice fondé également par le grand Empereur. Je n'apprendrai rien de nouveau en disant qu'il est desservi par les chanoines de l'ordre du Grand Saint-Bernard, que les voyageurs y sont recus avec cordialité, que cet endroit, enfin, est un excellent point de départ pour de fructueuses herborisations. La soirée étant peu avancée, je mets à profit le temps qu'il me reste pour explorer les environs immédiats de l'hospice. Sous ses murs et le long du ruisseau végètent : Cerastium insubricum Moretti. | Hieracium piliferum. Stellaria graminea var. frigida. — villosum. Lychnis silvestris. Campanula valdensis All. Alchemilla montana Willd. — Scheuchzeri. Epilobium palustre. Blitum Bonus-Henricus. Saxifraga aizoides. Pedicularis atrorubens. Erigeron alpinum. Deschampsia cæspitosa. Taraxacum palustre. Carex vulpina. Enfin le rare Pleuropermum austriacum Hoffm. croit en société de l'Angelica montana et du Rumex alpinus par grosses touffes dans les prairies, à l'est. Mais c'est surtout dans les pâturages, les rocailles et les pelouses avoi- sinant l'hospice qu'il faut herboriser. Là, en quelques heures, j'ai récolté facilement les plantes suivantes, toutes d'un grand intérêt: Trollius europæus. Saginea Linnæi. Ranunculus Steveni. Hypericum quadrangulum. Anemone alpina. Geranium silvaticum. — sulfurea. Trifolium Thalii. — vernalis. — glareosum Schleich. Capsella rubella. — alpinum. Draba aizoides. — badium. Spergularia rubra (à l'altitude de 2200 | — nivale Sieb., trés varié de formes... mètres !). ; — pratense (avec fleurs blanches, Silene acaulis. roses, rouges). — insubrica Gaud. . | Alchemilla alpina. Arenaria recurva. — montana Willd. Cherleria sedoides. — hybrida. - GANDOGER. — EXCURSIONS BOTANIQUES EN SUISSE (LE SIMPLON). 187 Potentilla aurea. Gentiana germanica. Sempervivum montanum. Cuscuta minor (à l'altit. de 2200 m.!). — arachnoideum. Thymus Serpyllum var. — Laggeri Schnitlsp. — pannonicus. Chærophyllum aureum. Euphrasia montana. — elegans Gaud. Bartsia alpina. — Cicutaria. Veronica fruticulosa. Laserpitium Panax. Pedicularis rostrata. Saxifraga aspera. Plantago alpina. — Aizoon. Rumex alpinus. Galium alpestre Gaud. — sculatus. — anisophyllum. — arifolius. — Bocconi. Thesium alpinum. Centaurea phrygia. Empetrum nigrum. — rhætica Thomas. Orchis latifolia. Carduus cirsioides Vill. Juncus alpinus. — iransalpinus Sut. Luzula spicata. Cirsium spinosissimum. — lutea. Arnica montana. — nigricans. Achillea magna. — congesta Lej. — stricta Schleich. Carex clavæformis Hpe. — lanata Spr. — ferruginea. Chrysanthemum atratum. — firma Host. Pyrethrum alpinum. — pallescens. Solidago minuta. — stellulata. Gnaphalium supinum (caules stricti, | Phleum alpinum. elongati !). Agropyrum repens var. Senecio incanus. Nardus stricta. Hieracium velutinum Hegets. Heer. Festuca pratensis. — glaciale. — amethystea. Crepis grandiflora. Avena versicolor. — aurea. Trisetum flavescens. Leontodon croceus. Anthoxanthum odoratum. — pyrenaicus. Poa annua. — incanus Schrank. — alpina. — pratensis(avec la var. nomméeA par- | Agrostis alpina. gia angustifolia par Schleich.!). | — Schleicheri Jord. Campanula barbata. — rupestris. — valdensis var. Calamagrostis tenella. Phyteuma Michelii. Cystopteris fragilis. — betonicæfolium. Polystichum Filix-mas. — humile. — dilatatum DC. — hemisphæricum. Polypodium rhæticum. Vaccinium Myrtillus. Botrychium Lunaria. — uliginosum. Selaginella spinulosa. Gentiana excisa Presl. Tel est à peu prés le bilan de la végétation de cette partie du Simplon pendant la première quinzaine d’août. Je contemple encore le splendide panorama qui m'entoure, entre autres 188 SÉANCE DU 23 MARS 1888. le Fletschhorn (4025 mètres) et les sommités voisines dont les vastes glaciers s'illuminent sous les feux du soleil couchant. Le temps promet d'étre splendide. Une bonne nuit est nécessaire pour me préparer aux courses fatigantes du lendemain. — A l'hospice on me donne, je ne sais trop pourquoi, la chambre occupée par le prince de Galles, lors.de son passage sur la montagne. Le futur roi d'Angleterre a laissé partout des traces de sa munificence. C'est ainsi que, dans l'appartement somptueux où MM. les chanoines du Simplon veulent bien me loger — et ce à ma grande confusion — le prince a donné plusieurs belles gravures qui le représentent ainsi que Sa Majesté la reine Victoria et quelques membres de la famille royale. L'ameublement du vaste salon qui forme antichambre est également un don de lui. Lors de inon voyage au Grand Saint-Ber- nard, j'y ai aussi admiré plusieurs cadeaux vraiment princiers (1). Le lendemain je partage ma journée en deux : le matin est consacré à une herborisation dans le voisinage du glacier de Kaltenwasser ; la soirée le sera à une ascension à Monte-Leone (3565 mètres). Mes prévisions de la veille se sont réalisées : le temps est superbe et l'atmosphére d'une absolue pureté. Levé de grand matin, je me dirige, par la route, vers la galerie dite de « Kaltenwasser » située contre la cas- cade et au pied du glacier de ce nom. Les plantes alpines y abondent, et à chaque pas il faut se baisser pour récolter nombre d'espéces rares ou intéressantes. Les bords de la route sont garnis par: Saxifraga aspera. Hieracium sabinum. — cuneifolia. — alpinum. — androsacea. — glanduliferum. Rhododendron ferrugineum. — sphærocephalum Froel. Festuca amethystea. Phaca astragalina. Aster alpinus. Campanula barbata. Oxyria digyna. — valdensis. Cerastium strictum. — excisa Schleich. (rare), etc., Veronica alpina. et surtout par Alchemilla subsericea Reut., très belle espèce intermé- diaire entre l’A. alpina dont elle a les feuilles, et PA. vulgaris auquel elle ressemble par son inflorescence. (1) Infiniment plus gai que le Grand Saint-Bernard, le Simplon voit chaque année passer des milliers de voyageurs. L'hospice en héberge au moins 15000. C'est une vaste et solide construction à trois étages, aux proportions massives, il est vrai, mais bien gardées. Les chambres sont spacieuses, et il y régne un certaiu regain de confortable qu'on est surpris de trouver par 2000 métres d'altitude, au pied des glaciers et des neiges éternelles. Dans la chapelle se trouve un grand orgue de tribune habilement touché par un des chanoines. Il n’est pas jusqu'aux gros et légendaires chiens, de la méme race que ceux du Saint-Bernard, qui ne donnent de l'animation au site, du reste fort bien choisi, pour l'emplacement de l'hospice. GANDOGER. — EXCURSIONS BOTANIQUES EN SUISSE (LE SIMPLON). 189 Le soleil, déjà monté sur l'horizon, éclaire fortement le versantsud des Alpes Bernoises. En face de moi se dressent les plus hauts pics de l'Ober- land: l’Aletschhorn (4207 mètres), le Breithorn (2774 mètres), Wasenhorn (3467 mètres) et surtout le Finsteraarhorn (4275 mètres), le géant de l'Oberland, puis toute une série d'horn (1), de montagnes poin- tues, bizarres, crevassées, couvertes de glaces et de neiges, aux contre- forts abruptis, étrangement déchirés. L'énorme glacier d'Aletsch est là étincelant de blancheur; c'est probablement la plus vaste étendue de glace de toute l'Europe, car elle a trente kilomètres de longueur. Par contre, la Jungfrau ne se voit pas de l'endroit où je suis ; seul, le Moencli (4487 métres), farouche et sévére, laisse apercevoir une faible partie de son sommet. Chemin faisant, je continue à herboriser. A gauche, sous les derniers Mélèzes, je récolte: Ranunculus repens var., Silene rupestris, Trifolium badium, Sibbaldia procumbens, Centaurea rhætica Moritzi, Hieracium rheticum Fries, Gentiana glacialis (trés abondant), G. nivalis, G. germanica, Phyteuma Halleri, Juniperus nana. Malheureusement pour moi, la plupart des paysans ne parlent ici qu'allemand. J'ai beau faire appel à mes souvenirs classiques ; je dois avouer que maltraitant par trop la langue de Gethe et de Schiller, il m'est bien difficile d'obtenir les renseignements que je désire. Je suis plus heu- reux dans mes essais de linguistique auprés de deux Américains qui arri- vent à pied de Domo d'Ossola pour aller à Brigue et qui m'interpellent en anglais pour avoir, à leur tour, quelques renseignements. Ces mes- sieurs s'expriment en français comme je puis parler anglais et, par un mélange comique des deux langues, nous finissons par nous entendre à merveille. Je dois passer à leurs yeux pour un trés savant touriste à en juger par les oh! yes, very well, beautiful, it is very good, etc., qu'ils lancent aprés les explications que je m'efforce de leur donner de mon mieux et que, je l'avoue, j'ai puisées dans mon Bædeker. Cependant l’herborisation continue, intéressante et fructueuse. — Toute une légion de Saules alpins fait son apparition : Salix Lapponum, helvetica, arbuscula, retusa, serpyllifolia, reticulata, herbacea, et surtout le rarissime S. Hegetschweileri Heer en bons chatons fructifères. Puis les premiers avant-coureurs de la végétation glaciale: Achillea nana, Androsace glacialis, Ranunculus glacialis, Linaria alpina, (1) Le mot allemand horn qui signifie corne et, par extension, pic, pointe, s'applique généralement à la plupart des sommets de l'Oberland bernois et des Alpes voisines. — Dans l'Engadine, les Grisons, la Suisse italienne c'est le mot pis qui prévaut; dans les Alpes scandinaves, c'est fjellen ; en Tyrol, spitze; en Espagne, pico; en Angleterre, field ; en Afrique, djebel ; en Asie Mineure, dagh, etc. 190 SÉANCE DU 23 Mans 1888. ! Veronica aphylla, Cerastium trigynum, Soyeria hyoseridifolia, Hie- racium glaciale, etc. Le paysage devient de plus en plus grandiose. Me voici au bas de la cascade et vers la galerie de Kaltenwasser : de toutes parts ce ne sont que ruisselets, cascades, torrents impétueux, rochers baignés par l'eau des glaciers et des neiges. Toutes ces eaux vont se réunir au bas d'une pro- fonde vallée pour former la Saltine, torrent qui porte jusqu'au Rhóne ses ondes écumantes. Il s'agit maintenant de gravir la pente escarpée qui conduit au glacier de Kaltenwasser; ce n'est pas chose facile, étant donnée la déclivité excessive de la montagne et les énormes blocs de rochers entrainés dans les bas-fonds par les avalanches. Tout d'abord, je récolte de beaux échan- tillons d'Achillea Laggeri Schultz bip. (A. nano-atrata Lagg.) dont il n'existe que quelques touffes vers la galerie ; puis successivement toute une série de plantes alpines et glaciales dont la liste est ci-dessous. Le glacier de Kaltenwasser se trouve entre le Schoenhorn et le Monte- Leone ; son étendue est considérable. Assez crevassé en certains endroits, il n'offre d'autres difficultés, pour le franchir, qu'une forte inclinaison. L'ascension du Monte-Leone serait, cependant, impossible ou tout au moins dangereuse de ce cóté ; il vaut mieux l'accomplir par l'ouest. Je m'arréteà l'altitude de 2500 mètres environ, jugeant inutile une course que je dois refaire dans la soirée et dans de meilleures conditions. En attendant, je dresse l'inventaire de mes trouvailles, et je note: Ranunculus Steveni. Anthyllis alpestris Rchb. — acris var. napellifolius Crantz. Dryas octopetala. Draba carinthiaca. Geum montanum. Cardamine resedifolia. Alchemilla subsericea Reut. ‘Hutchinsia alpina. — cuneata Gaudin. ' Arabis alpina. Epilobium alpinum. — cærulea. — origanifolium. Biscutella saxatilis Schleich. Saxifraga androsacea. Viola biflora. — muscoides. ‘Parnassia palustris. — acaulis Gaud. Silene glareosa Jord. — moschata. .— acaulis. — cuneifolia. . Gypsophila repens. — oppositifolia. Stellaria nemorum. — biflora. Alsine recurva. — stellaris. Cerastium strictum. — Aizoon. — triviale. — aizoides. — trigynum. Hhodiola rosea. Sagina Linnæi. Sempervivum Laggeri Schott. Phaca astragalina. Galium anisophyllum. Lotus alpinus Pers. i; Valeriana tripteris. Trifolium glareosum Schleich. Chrysanthemum alpinum. GANDOGER. — EXCURSIONS BOTANIQUES EN SUISSE (LE SIMPLON). Erigeron alpinus. Aster alpinus. — Wolfii Fauconnet. Gnaphalium norvegicum. Bellidiastrum Michelii. Homogyne alpina. Achillea atrata. — Laggeri Sch. bip. — nana. Hieracium murorum var. — rhæticum Fr. — piliferum. — glanduliferum. — alpinum. — alpicola Schleich. — glaciale. Soyeria hyoseridifolia. Taraxacum arcuatum Hpe. Leontodon pyrenaicus. — pratensis. Campanula barbata. — valdensis. — excisa. — cæspitosa. — Scheuchzeri. Phyteuma Halleri. — orbiculare. — hemisphæricum. Vaccinium Vitis-idea. — Myrtillus. Azalea procumbens. Calluna vulgaris. Rhododendron ferrugineum. Pirola rosea. Soldanella alpina. Primula rhætica Gaud. Gentiana alpina. — nivalis. Gentiana glacialis. — germanica. Myosotis alpestris. Pedicularis rostrata. Linaria alpina. Veronica alpina. — aphylla. — fruticulosa. Euphrasia montana. Oxyria digyna. Polygonum viviparum. Tofieldia glacialis. Fagus silvatica. Salix arbuscula. — Lapponum. — helvetica Ser. — Hegetschweileri. — retusa. — serpyllifolia. — reticulata. — herbacea. Larix europæa. Juniperus nana. Luzula spicata. Carex clavæformis. — ferruginea. Aira montana. Agrostis alpina. — rupestris. Poa alpina. — minor Gaud. — laxa. Avena versicolor. Trisetum purpurascens DC. (rare). Sesleria cærulea. Festuca violacea. Cystopteris alpina. 191 La premiére partie du programme de ma journée étant remplie, je . r , > id "d . passe à la seconde: c'est la plus intéressante. Il s'agissait, pour moi, aprés avoir herborisé dans la région alpine supérieure et glaciale, de tenter l'ascension du Monte-Leone. Le Monte-Leone est ce pic aigu, couvert de glaciers à la base, rocheux au sommet, qui se dresse à gauche de l'hospice du Simplon, à 3565 mètres d'altitude. La course passe pour dangereuse ; en réalité elle n'est que fati- gante pour qui sail être prudent et peu accessible au vertige. Un bon guide est nécessaire, ainsi que la corde pour s'attacher dans le voisinage des crevasses et la hache pour tailler des degrés dans la glace. 192 SÉANCE DU 23 Mans 1888. Les premiéres collines situées au-dessus de l'hospice, entre 2000 et 2200 mètres, offrent à peu prés les mêmes plantes que celles récoltées par moi le premier jour. Mais, à mesure qu'on arrive vers 2400 et 2500 mètres, la végétation prend un caractère particulier : Androsace alpina, Linaria alpina avec la var. petrea, Geum reptans, Alchemilla pentaphyllea, Salix herbacea, Ranunculus glacialis, Aronicum gla- ciale: Hieracium glaciale, alpicola, velutinum; Cardamine alpi- na, etc., se montrent partout. Voici les premiers névés ; mais pour y parvenir que de rochers à esca- lader, que de champs de cailloux roulés par les avalanches à traverser! On dirait qu'ici la montagne s'est en partie écroulée ; d'immenses coulées de pierres ou de blocs de rochers hérissent les pentes du pic ; nous traver- sons en ce moment un espace où les avalanches doivent être épouvantables : c'est un désert morne, glacé, effrayant de solitude ; à droite s'élévent des cimes décharnées dont l'altitude n'est pas inférieure à 3000 mètres; à gauche est le cône terminal de Monte-Leone, menaçant, perpendiculaire ; puis, derriére soi, l'immense panorama des Alpes Bernoises, au milieu desquelles commence à se montrer l'éblouissante Jungfrau. Qui croirait qu'au milieu de ce désert chaotique osent s'aventurer quelques-unes des plus belles plantes alpines? Myosotis alpestris aux corolles bleues, Gentiana brachyphylla et rotundifolia aux fleurs d'azur, Androsace alpina d'un beau rose, puis Cerastium glaciale, Geum reptans, Achillea nana, Saxifraga aspera, Silene acaulis, etc., aux couleurs les plus variées. Un ressaut de terrain nous amène sur une espèce de plate-forme où, par 2600 mètres, je vois avec élonnement une petite forêt; mais quelle forêt! Une forêt de pygmées, c'est-à-dire de Salix Lapponum avec la variété décrite par Seringe sous le nom de S. helvetica. Les plus grands individus ont à peine quelques décimètres de haut ; la plupart sont en bons fruits. A l'ombre de cette forêt minuscule végéte tout un petit monde de raretés : Cardamine resedifolia, Hutchinsia brevicaulis Hpe, Ceras- tium pedunculatum, Androsace glacialis, Saxifraga aphylla, Achillea moschata, Hieracium glaciale, Erigeron uniflorus, Euphrasia alpina, Salix serpyllifolia, etc., Dans une lagune je récolte le rare Carex bicolor All., mais en trés petite quantité ; malgré d'actives recherches je n'en peux trouver que cinq à six individus (1). (4) Cette espèce, qui, paraît-il, ne se trouve jamais qu'isolément, m'a élé envoyée de a Laponie et des alpes de Dovre en Norvège ; je l'ai également du Grand Saint-Bernard, du Rosa, du mont Cenis, de plusieurs localités du Dauphiné et des l'yrénées. Enfin, M. Huter me l'a donnée du Tyrol. Le Carex rufina Drej., qui en est voisin et que j'ai des alpes de Sogn en Norvége, de l'Islande et du Groenland (trois échantillons récoltés par J. Vahl en 1834), s'en distingue surtout par ses écailles florales et son fruit. GANDOGER. — EXCURSIONS BOTANIQUES EN SUISSE. 193 Mais voici le glacier inférieur de Monte-Leone ; le moment critique est arrivé. Sous l'influence des fortes chaleurs, il est en grande partie débar- rassé des neiges qui le recouvrent; il commence à devenir poli et à revêtir cette couleur bleuâtre particulière aux grandes masses glaciaires des hautes cimes. De larges et profondes crevasses le sillonnent ; il faut absolument les éviter. L'inclinaison du glacier est modérée, sauf dans le haut, où il est nécessaire de tailler des marches. Une aréte rocheuse, puis un névé lui succèdent ; enfin, apparait le glacier supérieur, plus vaste mais moins facile que le précédent. La Bergschrund, surtout,est effroyable: un abime de plus de cent pieds de profondeur, hérissé d'aiguilles bizarres, sépare la roche des bords du glacier. Un détour et de grandes précautions sont ici nécessaires. Mais il y aune Providence spéciale pour les touristes, el bientót nous attaquons l'aiguille terminale de la montagne. Là, nou- velles difficultés : il faut souvent franchir des cheminées étroites, où le moindre faux pas met la vie en danger ; puis s'aider des mains pour esca- lader des rochers aigus. Toutefois, le sommet approche et bientót, par 3065 mètres, je foule Monte-Leone sous mes pieds. Impossible de décrire le merveilleux panorama qui se déroule sous mes regards éblouis: on voit toutes les montagnes de la Suisse, une partie du Piémont et de la Lombardie ; à l'est, les Alpes de l'Engadine ; à l'ouest, le Rosa, le Cervin, le Combin, le Mont-Blanc ; au nord, tout l'Oberlaud bernois, et si distinctement qu'il semble qu'on va le toucher de la main: l'Aletschhorn, le Finsteraarhorn, le Moench, la Jungfrau, le Saint-Go- thard, le Galenstock, le glacier du Rhône, celui de l'Aar, se distinguent merveilleusement. De tous les cótés ce nesont que pics multipliés, glaciers étincelants, rochers escarpés, neiges éblouissantes. On dirait une mer écumante subitement congelée par un froid de quarante degrés au-dessous de zéro. Je ne dirai rien de la descente accomplie, cependant, non sans quelques difficultés. — Le soir, réinstallé — malgré ma résistance — dans la chambre du prince de Galles, je réfléchis qu'il vaut peut-étre mieux, en simple citoyen, courir à la conquéte pacifique des plantes alpestres que tenter, roi ou empereur, celle de provinces ou de royaumes. Sur cette pensée je m'endors, en attendant le lendemain qui va me permettre de compter mes récoltes botaniques. J'y trouve les plantes suivantes : Ranunculus gracilis. Arabis alpina. — montanus. Silene alpina Thomas. — glacialis. — acaulis. Hutchinsia brevicaulis Hpe. Cerastium glaciale. Cardamine alpina. — pedunculatum. — resedifolia. Dianthus atrorubens. T. XXXV. (SÉANCES) 13 194 SÉANCE DU 23 MARS 1888. Alsine recurva. Cherleria sedoides. Sibbaldia procumbens. Potentilla aurea. Geum reptans. Alchemilla fissa. — pentaphyllea. Saxifraga muscoides. — androsacea. — bryoides. Sempervivum montanum. — arachnoideum. — Schnittspahnii Lagger. Sedum annuum. — atratum. Gaya simplex. Centaurea phrygia. Aronicum glaciale. Senecio incanus. Gnaphalium pusillum. Erigeron alpinus. Taraxacum alpestre DC. — levigatum. Vaccinium uliginosum. Azalea procumbens. Arbutus Uva-ursi. Rhododendron ferrugineum. Pyrola rosea. Primula pedemontana Thomas. Androsace glacialis. — obtusifolia. — alpina. Soldanella alpina. Gentiana brachyphylla. — rotundifolia Hpe. Myosotis alpestris. Linaria alpina. Veronica alpina. Pedicularis rostrata. Euphrasia parviflora. — alpina. Pinguicula grandiflora. — uniflorus. Oxyria digyna. Chrysanthemum alpinum. Salix Lapponum. Achillea nana. — helvetica Ser. — moschata. ,| — retusa. Leontodon pyrenaicus. — serpyllifolia. Hieracium velutinum Hegets. Heer. -— herbacea. — intybaceum Wulf. Juniperus alpina. — cymosum. Luzula Hostii. — alpicola Schleich. Carex nigra. — sabinum. — bicolor. — glaciale. Festuca violacea. — sphærocephalum Frel. — pilosellæforme Hpe. — hybridum Chais. Aspidium Lonchitis. Selaginella spinulosa. Lycopodium Selago. En résumé, le Simplon est d'une grande richesse botanique ; ceci est connu de tout le monde; mais, pour avoir une idée exacte de la végétation de cette célébre montagne, il faudrait herboriser dés la fonte des neiges, ou tout au moins au commencement de juillet. Je ne parle, bien entendu, que des régions alpine et glaciale, les plus intéressantes de toutes. La région alpestre et montagneuse renferme nombre de bonnes plantes qu'on y trouve fleuries dés le mois de mai. — Si mes futurs projets se réalisent, je reviendrai au Simplon à une époque moins tardive, afin d'y étudier la végétation vernale. Je ne lui dis donc pas adieu, mais au revoir. M. Franchet fait à la Société la communication suivante : FRANCHET. — NOTE SUR LE CHEILANTHES HISPANICA. 195 NOTE SUR LE CHEILANTHES HISPANICA, trouvé en Espagne par M. de CoiNCY ; par M. A. FRANCHET. ; Parmi les plantes que notre confrère M. de Coincy a rapportées de son dernier voyage en Espagne, fait en 1887, il s'est trouvé une Fougère tout particulièrement intéressante, le Cheilanthes hispanica Mett. M. de Coiney avait parfaitement reconnu l'identité de la plante, et il eüt entre- tenu lui-méme la Société de son heureuse trouvaille, s'il ne se füt trouvé dans l'impossibilité d'assister à ses séances. C'est à Plasencia, dans l'Estramadure, sur des rochers abrupts et en société du C. fragrans, beaucoup plus abondant que lui, qu'il a observé le C. hispanica. Les deux espéces se ressemblent beaucoup. La plante décrite par Mettenius se reconnait pourtant facilement à sa fronde courte, triangulaire-ovale dans son pourtour et à son stipe d'un noir d'ébéne, luisant, toujours complètement dépourvu d'écailles ou de poils ; mais elle est surtout caractérisée par les longs poils roux, pluricellulés et ter- minés par un petit renflement globuleux, qui forment à la face inférieure de la fronde un feutre assez épais, disparaissant parfois par places; on sait qu'un feutre analogue existe dans plusieurs espéces de l'Amérique du Sud. A ces caractères, qui semblent trés constants, on peut en ajouter quelques autres tels que : la présence, sur le rachis, de petites glandes sessiles, mais faisant parfois défaut ; le manque de symétrie du premier segment secondaire inférieur sensiblement plus grand que le supérieur qui lui est opposé, au moins dans le premier des segments primaires. Mettenius et, aprés lui, Milde ont beaucoup insisté sur la valeur de ce caractère, qui manque assez souvent de netteté. On sait la rareté du C. hispanica. Découvert en 1798 par Schousboe dans l'Estramadure, il passait. pour n'avoir jamais été retrouvé en Espagne, au moins jusqu'en 1833. MM. Willkomm et Lange n'avaient pu le voir et l'ont décrit, dans leur Flore d'Espagne, d’après Mettenius; en 1867, Milde ayant eu l'occasion d'en parler, dans ses Filices Europe et Atlan- tidis, ne put le citer ni d'une autre localité, ni d'un autre collecteur ; il ajoute seulement à ce que l'on savait de la plante, qu'il existait des exemplaires de la plante trouvée par Schousboe dans les herbiers de Leipzig, de Berlin, de Saint-Pétersbourg et de Copenhague. Daus leur Synopsis Filicum, MM. W. Hooker et Baker (1865 et 1874) citent à nouveau la plante en Espagne, fide Mettenius, mais ils en signalent une nouvelle localité : les rochers de Mondego, près de Coïmbre, d’où la plante a été rapportée par Welwitsch. Enfin, en 1884, M. Nyman, dans son Conspectus Flore Europeæ, rappelle encore, à l'exclusion de toute 196 SÉANCE DU 23 Mans 1888. autre, la localité elassique de Schousboe, en donnant cependant, d'aprés Milde, comme synonyme probable, le C. Tinei Todaro (Pl. Messine, n? 1266). Telle est, à grand traits, l'histoire du C. hispanica consignée dans les livres classiques qui traitent des Fougéres ou de la flore d'Espagne. Maintenant cette plante est-elle aussi rare qu'on le croit généralement? Les conditions dans lesquelles on la rencontre, c'est-à-dire en mélange avec sa congénère C. fragrans, peuvent en faire douter, à cause de la confusion qui peut naitre de leur extréme ressemblance. En effet, l'examen des nombreux spécimens de cette dernière espèce qui sont conservés dans l'herbier du Muséum m'a fait découvrir au milieu d'eux plusieurs individus méconnus du C. hispanica. C'est ainsi que la plante a été donnée jadis par Webb, en mélange avec le C. fra- grans; ce botaniste l'avait récoltée « prope Braccaram augustam » en Portugal. C'est également cette espèce que Boissier a distribuée parmi les plantes de Pavon, comme provenant du Pérou; celte provenance n'étant guére acceptable, il est plus probable que Pavon a trouvé la plante en Espagne ; il serait ainsi peut-étre l'auteur de la découverte du C. hispanica. D'autre part, le riche herbier de M. Cosson fournit deux autres loca- lités pour le C. hispanica ; M. J. Ball l'a récolté en Portugal « in regione montana Lusitaniæ orientalis prope Perdigao », octobre 1850 (sub: C. odora, var.!). L'autre localité est espagnole: sous ce méme nom de C. odora, Bourgeau a distribué dans quelques herbiers, en partie l'es- pèce de Swartz, en partie le C. hispanica, provenant des fentes de rochers de la sierra de Plasencia, Estramadure (Bourgeau, Pl. d'Espagne, 1863, sans numéro). C'est donc dans la localité méme où Bourgeau avait inconsciemment récolté la plante, que M. de Coincy l'a retrouvée vingt- quatre ans aprés. En résumé, le C. hispanica parait étre plutót une plante portugaise qu'une plante espagnole; il parait aussi exister en Sicile, si le C. Tinei lui appartient bien, comme l'a pensé Milde. Sa grande similitude avec le C. fragrans Hook. (C. odora Sw.) l'a sans doute souvent fait mécon- naitre, et il est probable qu'il suffira d'appeler sur lui l'attention des botanistes pour faire découvrir de nouvelles localités de cette intéres- sante Fougère. M. Rouy dit qu'aux localités citées par M. Franchet, pour le Cheilanthes hispanica Mett., d’après l'herbier du Muséum et celui de M. Cosson, il convient d'ajouter celle de la vallée du Sil (pro- vince de Léon), sur les rochers entre Palacios de Sil et Toreño, DANGEARD. — OBSERVATIONS SUR L'ANATOMIE DES SALSOLEÆ. 197 où MM. Boissier et Levier l'ont recueilli, le 19 juillet 1878, ainsi qu'il résulte des exemplaires que lui a envoyés M. Levier, en 1879. L'herbier Rouy contient également cette rarissime Fougére de Dianteiro, prés de Coimbre (leg. Ferreiro) et de Constancio à Abrantès (leg. Daveau), en Portugal, et de Plasencia (leg. de Coincy), soit de quatre localités (1). M. Rouy rappelle en outre, au sujet de M. Coincy, que c'est notre collégue qui a découvert ou retrouvé récemment en Espagne les Linum decumbens, Astragalus mauritanicus, Trinia Dufourei, Senecio Decaisnei, Echium polycaulon, Teucrium intricatum, cinereum et ramosissimum, Sternbergia œthnensis, Narcissus cernuus, Isoetes setacea, etc., et qu'il a ainsi bien mérité de la flore hispano-portugaise. M. le Secrétaire général donne lecture de la communication sui- vante : OBSERVATIONS SUR L'ANATOMIE DES SALSOLEÆ Benth. et Hook., par M. P. A. DANGEARD. La tribu des Salsolew présente des particularités de structure intéres- santes non signalées jusqu'ici. Prenons comme exemple le Noæa spinosissima Moq. : trois faisceaux libéro-ligneux se détachent de ceux qui vont constituer le cylindre cen- tral de la branche axillaire, le médian est destiné à la feuille; les deux latéraux arrivés prés de l'écorce se bifurquent, une ramification se porte vers le faisceau médian sans d'ailleurs l'atteindre, l'autre ramification se dirige dans l'écorce de la tige et fournit les faisceaux libéro-ligneux que l'on y rencontre. Ces faisceaux, par suite d'une rotation de 180 degrés des foliaires latéraux, se trouvent avoir leur bois externe et leur liber interne ; toutes les ramifications que l'on trouve dans le parenchyme cortical de l'eutre-nceud sont orientées de la méme manière ; les plus gros faisceaux corticaux montrent intérieurement à leur zone génératrice un plus ou moins grand nombre de fibres à parois épaisses (2). Le parenchyme cortical comprend : 1° L'épiderme ; (1) €f. Deux excursions botaniques dans le nord de l'Espagne et en Portugal, par Louis Leresche et Émile Levier, p. 86. (2) On ne connaissait des faisceaux corticaux ainsi orientés que dans les Calycan- thées ; récemment M. Lignier en a signalé également dans les Barringtoniées (Congrès de Toulouse, séance du 23 septembre 1887). - 198 SÉANCE DU 23 MARS 1888. 2» Une seule assise de cellules en palissade interrompue en quelques endroits ; 3° Une assise de cellules cubiques ; 4° Un grand nombre de petits faisceaux orientés bois en dehors ; 5° Un parenchyme incolore formé par de grandes cellules et quelques faisceaux corticaux assez gros localisés aux angles. Dans le Noea Tournefortii Moq., la disposition générale est la méme. L'Ofaiston monandrum Moq. a un parenchyme cortical qui ressemble presque exactement à celui des Noæa; il faut toutefois noter qu'aux endroits ou l'assise unique de cellules en palissade manque, un petit con- duit trachéiforme court parfois sous l'épiderme méme. Dans l'Anabasis aphylla Lin., le parenchyme cortical est bâti sur un type un peu différent du précédent : l'assise unique de cellules en palis- sade ne touche plus directement à l'épiderme, elle en est séparée par deux ou trois assises d’hypoderme ; intérieurement on trouve encore l'assise de cellules cubiques déjà signalée; ce sont également les deux faisceaux foliaires latéraux qui fournissent les nombreuses ramifications libéro-ligneuses du parenchyme cortical. Cette structure se retrouve presque identique dans l'Anabasis ammo- dendron C. A. Mey., l Anabasis articulata Moq., le Brachylepis erio- poda Schrenk, le Brachylepis elatior C. A. Mey; lanatomie justifie done parfaitement la réunion de ces deux genres en un seul, faite par MM. Bentham et Hooker dans leur Genera plantarum; dans toutes ces espéces les faisceaux corticaux ont leur bois en dehors. Les genres Gir- gensohnia, Halanthium, Caroxylon, Horaninovia possèdent des fais- ceaux corticaux orientés de la méme manière. En résumé, il est impossible, dans les Salsoleæ, de séparer la gaine du parenchyme cortical, comme nous l'avons fait dans les Salicornieæ (1). L'assise unique de cellules en palissade se comporte de deux facons : elle se trouve immédiatement sous l'épiderme (Noæa spinosissima, N. Tournefortii, Ofaiston monandrum Moq., etc.); elle en est séparée par plusieurs assises d'hypoderme (Anabasis aphylla, Brachylepis eriopoda, etc.). Une couche de cellules cubiques tapisse intérieurement l'assise de cellules en palissade. Les ramifications libéro-ligneuses du parenchyme cortical sont fournies par deux foliaires latéraux ; tous ces faisceaux corticaux ont leur bois tourné en dehors, comme dans les Calycanthées et les Barringtoniées. M. Wasserzug fait à la Société la communication suivante : (1) Voy. plus haut, p. 157, ma communication Sur la gaine folaire des Sali- cornieæ. WASSERZUG. — RECHERCHES SUR UN HYPHOMYCETE. 199 RECHERCHES MORPHOLOGIQUES ET PHYSIOLOGIQUES SUR UN HYPHOMYCETE, par M. E. WASSERZUG. J'ai eu l'oecasion d'étudier récemment un Champignon inférieur venu spontanément sur des feuilles de Violette qui étaient restées quelque temps à macérer dans un peu d'eau au fond d'un bocal largement ouvert. Après avoir apparu par places en différents points de l'une des feuilles, il s'étendit bientót de proche en proche sur toutes les autres, qu'il recou- vrit uniformément d'un fin mycélium d'un blanc de neige, à filaments courts et dressés. Au microscope, ces filaments se montrérent cloisonnés, larges de 2 à 4u au plus, abondamment ramifiés; les rameaux secon- daires portaient à leur extrémité une conidie incolore comme le filament mycélien, longue de 10 à 15 y. sur 2 à 3 y de large, légèrement fusiforme et portant deux à trois cloisons transversales. Un grand nombre de ces conidies se trouvaient à la surface du mycélium, el c'est à ces conidies détachées que se rapporte surtout la description que nous venons de donner. : L'existence d'un mycélium incolore, la forme et la grandeur des coni- dies septées permettent de rapprocher cette espèce soit des Fusarium, soit des Fusoma, d’après la description que Saccardo donne de ces deux genres dans son Sylloge Fungorum (vol. IV). Gomme chez les Fusoma, le mycélium est bas et court et uniformément étendu sur le substratum, les rameaux conidifères ne sont qu'exceptionnellement verticillés ; ils semblent toutefois, comme chez les Fusarium, se grouper en grand nombre par places et former comme des buissons fertiles dont chaque branche porterait une grande quantité de conidies. Mais cela n'arrive, nous le verrons, que dans certaines conditions de milieu et n'a jamais été observé sur la forme spontanée venue sur les feuilles de Violette (1). Pour cette raison nous rapprocherons celte espèce des Fusoma, soit du F. glandarium Corda, soit du F. lomentiforma, tout en faisant remar- quer que la distinction établie entre les Fusariwm et les Fusoma est peut-étre tout à fait artificielle. Pour faire de cet organisme une étude plus approfondie, j'ai essayé de le cultiver, à l'état de pureté absolue, dans des milieux artificiels , j'y suis arrivé trés facilement. Qu'il me soit permis, à ce propos, d'indiquer brièvement quelques-uns des procédés que l'on peut employer pour cul- (1) L'espèce que nous étudions en ce moment a été provisoirement désignée par nous sous le nom de Fusarium, dans une étude que nous avons faite précédemment sur la formation de l'invertine chez quelques espèces de Champignons (voyez les Annales de l'Institut Pasteur, t. Y, n° 11). 200 SÉANCE DU 23 Mans 1888, tiver certains Champignons inférieurs et pour suivre commodément leur évolution. Il existe, d’une façon générale, deux espèces de milieu de culture : les milieux liquides et les milieux solides. Les meilleurs milieux liquides sont l'eau de levüre, l'eau de carottes, l'eau de pruneaux, etc., qui seront en général légèrement acides au lieu d’être alcalins, comme pour les cultures des Bactéries. Il faut les obtenir toujours à l'état de limpidité aussi grande que possible pour faciliter l'observation. Mais un trés grand nombre de Champignons ne se développent pas dans les milieux liquides, et les milieux solides leur conviennent mieux d'ordinaire: outre la géla- tine (1) et la gélose nutritives, dont on use en bactériologie, on peut se servir de tranches de pommes de terre, de carottes, de raves, etc., qui forment le plus souvent un milieu de culture excellent. On les cuit et on les stérilise au préalable: pour cela, au lieu de la méthode due à M. Koch, dont la complication ne met pas toujours les cultures à l'abri des impu- retés, on pourra se servir du procédé suivant. Au lieu de cuire d'avance la pomme de terre entiére et préalablement lavée au sublimé corrosif, on la coupera erue en tranches convenables (2), que l'on introduira dans un cristallisoir ou dans un tube à essai, ou dans le vase qui doit servir plus tard aux cultures. On porte ensuite le tout à l’autoclave à 115 degrés pendant quinze minutes, et l'on obtient ainsi d'emblée et à coup sûr à la fois la cuisson el la stérilisation de la pomme de terre. Contrairemerit à ce qui se passe pour la plupart des Champignons, le Fusoma se développe également bien dans les milieux les plus divers, liquides ou solides, sur lesquels on l'ensemence. Rien n'a done été plus facile, en partant de la semence originelle venue spontanément sur les feuilles de Violette, que: d'en obtenir des cultures parfaitement pures et provenant méme d'une seule conidie primitive. Ce sont ces cultures pures faites en grand qui m'ont servi dans mon étude. Elles sont préférables, méme pour l'étude morphologique, aux cultures sur orte-objetsqui sont constamment employées en mycologie pour suivre le développement d'un Champignon. Toutefois, j'ai fait usage trés souvent de ces cultures en cellules pour contróler les résultats obtenus par d'autres procédés : dans ce cas, j'ai trouvé trés commode, au lieu du liquide nutritif que l'on met ordinairement sur la petite lamelle où se fait la culture, d'employer un milieu gélatinisé, qui se solidifie rapidement; ce qui maintient les fila- (1) La gélatine, qui est pourtant trés commode, est souvent liquéfiée par les Champi- gnons, et l'avantage du milieu solide est rapidement perdu. (2) Si cela est nécessaire, on pourra d'avance arroser la pomme de terre avec une solution acide, dans le cas oü l'organisme à étudier ne se cultiverait que dans les mi- lieux acides. WASSERZUG. — RECHERCHES SUR UN HYPHOMYCÈTE. 201 ments à la place où ils se sont formés et facilite ainsi l'observation de l'organisme aux phases diverses de son développement (1). Nous avons dit que le Fusoma possède des filaments relativement gréles, trés ramifiés et des conidies septées, fusiformes, à protoplasma granuleux et à membrane incolore comme celle des filaments mycéliens. Ces coni- dies se forment à l'extrémité de filaments secondaires, qui s'insérent normalement sur un filament plus âgé. L'extrémité du filament conidifére grossit légèrement, s'allonge et se sépare par une cloison du reste du fila- ment qui continue à croitre; en repoussant la conidie lerminale qui se détache et tombe, elle se trouve remplacée par une deuxième conidie repoussée à son tour par une troisiéme, et ainsi de suite. Les conidies unicellulaires ainsi produites tombent au fur et à mesure de leur forma- tion et peuvent être considérées comme formant un chapelet dissocié. Cette production de nombreuses conidies sur un méme filament se con- state aisément dans une culture en cellule sur gélatine, où les conidies restent groupées tout prés du filament qui leur a donné naissance. Dans les milieux qui sont pauvres en éléments nutritifs, l'eau légèrement sucrée par exemple, les filaments conidifères sont isolés ou peu ramifiés; dans un milieu trés nutritif, en particulier sur la pomme de terre, les filaments conidiféres sont rassemblés en un corymbe composé parfois de dix à vingt rameaux fertiles. D'ailleurs la forme du Champignon éprouve des chan- gements trés notables suivant les milieux : ces changements portent tant sur les filaments mycéliens que sur les conidies. Les filaments sont ordinairement formés de cellules allongées et rela- tivement gréles. Quand il y a du sucre interverti dans le milieu, ces cel- lules végétatives deviennent courtes et grossissent beaucoup. Dans un liquide, elles prennent souvent, dans les parties immergées, une forme sphérique qui rappelle tout à fait celle des cellules-ferments qui se pro- duisent chez les Mucors dans les mémes conditions. Elles peuvent s'isoler à cet état et atteindre jusqu'à 12 à 15 y. de diamètre : ces cellules sphé- riques proviennent des cloisonnements de cellules d'abord plus allongées, à contours sinueux, ayant 30 à 40 y. de longsur 8 à 10 de large et qui sont remplies d'un protoplasma homogéne sans vacuoles, ni goutlelettes d'huile. Dans les inilieux non sucrés mais riches en éléments nutritifs, les filaments un peu àgés sont légèrement renflés de distance en distance, aux points où se font les cloisonnements. (1) Au lieu de cultures en cellules, on peut suivre en grand le développement du Champignon en faisant la culture sur gélatine dans un très petit cristallisoir à fond plat et trés miuce sur lequel on verse une mince couche de gélatine. Le cristallisoir est fermé à l'aide d'une plaque en verre à rainure rodée, et il porte sur le cóté un petit trou bouché à l'aide d'un peu de ouate qui sert au passage de l'air et permet de faire l'ensemencement sous le couvercle; on peut suivre directement le développement au microscope par la face inférieure. 209 SÉANCE DU 23 Mans 1888. Les conidies septées et fusiformes varient beaucoup d'aspect, de gran- deur et de nombre suivant les divers milieux. Toutefois on peut dire, d'une facon générale, qu'à un milieu donné correspond une forme déter- minée de conidies. Leurs dimensions peuvent varier entre 4 à 30y de long, parfois davantage, sur 2 à 8 y. de large. Dans un milieu peu nutritif, dans un milieu minéral alcalin par exemple, plus ou moins analogue à un liquide Raulin ou Cohn-Mayer, elles restent petites et unicellulaires, ovales et presque rondes. C'est d'ailleurs la forme qu'elles affectent sur le filament conidifére dans toutes les conditions, et elles ne grossissent et n'acquiérent de cloisons transversales qu'aprés être devenues libres. Sur la pomme de terre elles ont jusqu'à 18 y. de long sur le filament conidi- fére et peuvent en avoir jusqu'à 35 aprés qu'elles se sont détachées. Elles arrivent presque à ces dimensions sur de la gélatine sucrée et légèrement acide. Dans les liquides, elles se forment également bien dans l'intérieur méme du liquide, sur les filaments immergés et sur les filaments aériens qui se dressent à la surface. Toutefois les conidies internes paraissent plus petites et moins cloisonnées que les conidies aériennes. Il semble qu'il y ait une certaine différence physiologique dans la production de ces deux espéces de conidies : en faisant les cultures dans des milieux minéraux alcalins et à température un peu élevée, à 35 degrés, on peut empécher les conidies aériennes de se former : les filaments mycéliens n'émergent pas à la surface du liquide. En continuant les cultures à 31 degrés dans les milieux minéraux alcalins non sucrés, on peut méme aller plus loin et empécher complétement la formation des conidies; les filaments mycéliens existent seuls dans ces conditions, au bout de quel- ques cultures. En effet, le Fusoma ne pousse bien qu'à des températures inférieures ; son optimum de température est à 25 degrés environ ; dans ces conditions et en présence d'un milieu sucré par exemple, il se déve- loppe avec rapidité et forme ses conidies au bout de vingt-quatre heures. La pomme de terre est un milieu trés favorable à la vie du Champi- gnon : au bout de vingt-quatre heures, le mycélium a envahi toute la surface, et quelques heures aprés les conidies apparaissent en grand nombre: les rameaux conidiféres se groupent en certains points et les amas de conidies qui y prennent naissance forment des taches grisâtres visibles à l'oeil nu. Ces taches se produisent également dans d'autres con- ditions, quand on fait les cultures en liquides alcalins, sucrés avec du glucose; mais elles n'apparaissent que très tardivement, six semaines ou deux mois aprés l’ensémencement, lorsque la surface du liquide est absolument couverte par une épaisse couche de filaments mycéliens ana- stomosés. Quand on conserve les cultures encore plus longtemps, on peut constater que les taches d'abord grisàtres deviennent plus sombres et forment enfin de légéres protubérances dont la couleur varie du brun au WASSERZUG. — RECHERCHES SUR UN HYPHOMYCETE. 203 vert foncé. Cette coloration est due à l'existence, en nombre considérable, de cellules isolées, rondes ou ovales, à membrane épaisse souvent orne- mentée, remplie de granulations huileuses et qui constituent une seconde espèce de conidies très différentes des premières. Ces conidies ont deux origines différentes : elles prennent générale- ment naissance à l'extrémité de filaments mycéliens tres gréles : cette extrémité se renfle, grossit et forme une conidie unicellulaire et sphé- rique ou bicellulaire et ovale, à membrane épaisse et qui s'enchásse sur le filament conidifère comme un gland de Chêne dans sa cupule. Elles peuvent aussi naitre directement des conidies septées par un trés court pédoncule qui souvent est absent, et c'est alors qu'elles forment les taches sombres dont nous avons parlé. Il existe enfin une troisiéme espéce de spores, qui se produisent en méme temps que les conidies dont nous venons de parler. Les filaments mycéliens se renflent de distance en distance; ces renflements s'isolent par des cloisons, deviennent sphériques, leur membrane s'épaissit tandis que les autres parties des thalles se résorbent. Ce sont des kystes ana- logues à ceux que l'on rencontre chez diverses Mucorinées et que l'on désigne sous le nom de chlamydospore. On en trouve aussi chez plusieurs Ascomycétes, et M. Van Tieghem en a signalé récemment chez un genre nouveau, l'Oleina. ll semble du reste assez probable que les conidies dont nous venons de parler tout à l'heure peuvent être considérées comme des chlamydospores terminales : en effet, il existe, morphologiquement, . tous les intermédiaires entre ces deux espèces de formations. Toutefois, je ferai remarquer qu'elles sont différentes au point de vue physiologique, les chlamydospores terminales ne se formant qu'à l'extrémité des fila- ments aériens ou sur les conidies septées aériennes, tandis que les chla- - mydospores mycéliennes se produisent dans l'intérieur du liquide. De plus ces chlamydospores ne se rencontrent jamais dans les milieux acides ni dans les liquides ne contenant que du saccharose. C'est surtout en présence du saccharose que l'étude physiologique du Fusoma est des plus instructives. Faisons un ensemencement dans un liquide nutritif neutre contenant du saccharose : le Fusoma pousse rapidement et, au bout de vingt-quatre heures, ses filaments mycéliens ont apparu en grand nombre. A ce moment la liqueur de Fehling n'est pas réduite par le liquide de culture, et il en est souvent de méme le lendemain et les jours suivants. On peut donc admettre que le Fusoma doit être classé parmi les Cham- pignons qui ne produisent pas d'invertine, comme certains Mucors étudiés par M. Gayon. En effet, les Champignons qui intervertissent le sucre candi, l'Aspergillus niger, le Penicillium glaucum et bien d'autres donnent de l'invertine au début méme de leur développement ; le Fusoma ne peut donc leur étre assimilé. Mais, si l'on poursuit pendant plusieurs 204 SÉANCE DU 23 Mans 1888. jours l'examen du liquide, on constate que le quatriéme ou le cinquiéme jour, parfois plus tard, l'inversion du sucre, qui ne s'était pas produite jusque-là, se manifeste brusquement, el ]a quantité de sucre interverti va en augmentant à partir de ce moment jusqu'au moment où le saccharose finit par disparaitre complétement (1). Si en méme temps on a suivi avec soin l'état du développement de la plante, on constate que le moment où l'inversion du sucre apparait coincide précisément avec celui où les premières conidies se montrent dans les liquides. Ainsi la fructification du Fusoma correspond à un changement phy- siologique dans la vie de l'organisme, changement qui se manifeste par une propriété nouvelle acquise par la plante. Si la sécrétion de l'invertine correspond bien réellement au changement morphologique, il sera facile de la retarder en retardant l'apparition des conidies. C'est ce qui arrive en effet. On peut démontrer, tout aussi aisément, que l'apparition de la diastase ne dépend pas de la quantité de cellules végélatives formées (2), et l'invertine n'existe qu'à partir du moment où les filaments végétatifs sont devenus neltement conidiféres. On trouve d'ailleurs des résultats analogues avec l'amidon. La Betterave et la Canne à sucre présentent des faits que l'on peut rapprocher jusqu'à un certain point de celui que nous venons d'indiquer, ces plantes ne produisant de l'invertine qu'à un moment donné de leur développement, pour consommer les réserves de saccharose qu'elles avaient accumulées antérieurement. Mais c'est, je crois, la première fois que l'on signale chez les Champignons l'apparition d'une faculté nouvelle au moment de leur fructification. M. Gomont fait à la Société la communication suivante : RECHERCHES SUR LES ENVELOPPES CELLULAIRES DES NOSTOCACÉES FILAMENTEUSES, par M. Maurice GOMONT. En parcourant les ouvrages qui traitent des Nostocacées filamenteuses, sans méme en excepter les plus récents et les mieux au courant de la science, on est frappé du peu de renseignements qu'ils donnent sur l'en- veloppe immédiate du protoplasma. Il semblerait méme, au silence gardé (1) A partir du moment où le saccharose est interverti, apparait la mise en train d'une fermentation alcoolique trés nette. Mais la quantité d'aleool ne sépare guére 1,9 pour 100. Dans les liquides sucrés avec du glucose, cette fermentation alcoolique se produit également, c'est à ce moment aussi qu'apparaissent les cellules sphériques des cellules ferments dont nous avons parlé plus haut. (2) Voyez pour plus de détails sur ces expériences l'article déjà cité sur la produc- tion de l'insertion chez quelques Champignons (Annales de l'Institut Pasteur). GOMONT. — ENVELOPPES DES NOSTOCACÉES FILAMENTEUSES. 205 sur ce point par la plupart des auteurs, qu'ils aient méconnu l'existence de cette enveloppe. Par contre, les gaines dont s'entoure le trichome dans ce groupe de plantes ont été, au point de vue morphologique, l'objet de descriptions étendues et détaillées, en raison des ressources qu'elles offrent, par leur variété, pour l'établissement des coupes systématiques. Quant à l'étude microchimique, elle a été presque entièrement laissée de côté pour l'un comme pour l’autre de ces organes et, en particulier, on n'a jamais fait ressortir les différences qui existent sous ce rapport entre la gaine et l'enveloppe propre de la cellule. J'ai donné, dans le Journal de botanique de M. Morot (1), un résumé des recherches que j'ai entre- prises sur ce sujet; je me propose de les exposer ici dans toute leur étendue. De toutes les plantes dont se compose le groupe des Nostocacées, les Oscillaires sont les premières qui ont attiré l'attention des observateurs à cause des singuliers mouvements qu'elles présentent, et dont l'origine, malgré un certain nombre d'hypothéses plus ou moins vraisemblables, est encore en réalité inconnue. À vrai dire, elles ont été étudiées au point de vue de ces mouvements, bien plus que sous le rapport anatomique. Vaucher, le créateur du genre, leur avait cependant reconnu une membrane trés mince servant d'enveloppe immédiate au contenu cellu- laire (2). Il a vules gaines communes qui réunissent les trichomes du Microcoleus terrestris ( Oscillaria vaginata Vauch.) (3) ; mais là se bornent les données qu'il fournit sur cette matière. Pour les Nostocs, dont il s'est également occupé, la question est absolument laissée de côté. Meneghini (4) donne sur ce sujet des renseignements plus étendus et plus précis. D'aprés cet auteur, les filaments des Oscillaires consistent en un tube continu, transparent et incolore, dont l'intérieur est partagé par des anneaux ou cloisons (armille) en un certain nombre de loges, dont chacune renferme une rondelle de matière vivante. Suivant les espéces, tantót l'intervalle entre deux cloisons conséeutives est plus long que le diamétre du filament, tantót il est plus court. L'ordre chronologique nous améne ensuite à parler de M. Kützing (5). Cet auteur range les cellules des Nostocacées filamenteuses (Glæosi- pheæ Kütz.) dans la catégorie des cellules auxquelles il donne le nom d'Amylidzellen et dont la paroi, d'aprés sa définition méme, correspond à l'utricule primordiale de Mohl ou, si on l'aime mieux, à là couche protoplasmique pariétale des auteurs modernes. Toutefois M. Kützing (1) Journal de Botanique, 2° année, n° 3, 1*' février 1888, p. 43. (2) Vaucher, Hist. des Conferves d'eau douce (1803), p. 177, pl. XV, fig. 3. (3) Vaucher, loc. cit., p. 200, pl. XV, fig. 13. (4) Meneghini, Cenni sulla Organografia et Fisiologia delle Alghe, 1838, p. 8. (5) Kützing, Phycologia generalis, 1843, p. 48 et 180. 206 SÉANCE DU 23 MARS 1888. semble en contradiction avec ce qui précéde, quand il attribue (1) aux Oscillaires une membrane trés mince, facile à voir, surtout dans les grosses espèces, et qui devient apparente quand le contenu granuleux de la cellule auquel elle sert d'enveloppe a disparu. L'auteur admet donc, au moins dans ce genre, une membrane propre, séparable mécaniquement du protoplasma, et ne répondant nullement à la définition des Amylid- zellen. Les gaines, sur lesquelles M. Kützing a fait principalement reposer ses nombreuses coupes génériques, sont étudiées avec beaucoup plus de détail, au moins sous le rapport morphologique, mais les renseignements que l'auteur fournit sur les réactions microchimiques de ces organes sont fort incomplets. Ils font tout à fait défaut pour la membrane propre de la cellule. Deux années plus tard, Fresenius, dans un travail consacré exclusive- ment aux Oscillaires (2) et précédé d'une notice bibliographique étendue, distingue, plus nettement qu'on ne l'avait fait jusqu'alors, l'enveloppe propre de la cellule et la gaine qu'il compare à la gelée des Nostocs. Il assimile également cette membrane et, nous semble-t-il, avec moins de raison, à la matiére intercellulaire des Phanérogames. Les données anatomiques qu'il nous fournit sont peu nombreuses, mais clairement exposées. Elles ne se sont accrues depuis que d'un bien petit nombre de connaissances positives et représentent à peu de chose prés ce qu'on sait encore maintenant sur cette matiére. Nous ne trouvons plus la méme précision dans les ouvrages de Rabenhorst, bien qu'ils portent une date beaucoup plus récente. En effet, il résulte des expressions employées par l'auteur (3), soit dans la descrip- tion des Phycochromacées, soit dans celle du groupe secondaire des Némalogénées, qui répond exactement à celui dont nous nous occupons, que la gaine est à ses yeux l'unique enveloppe de la cellule. A la gaine seule peut en effet s'appliquer cette épithète : sepius e stratis succes- sivis compositum, qui figure dans la diagnose des Nématogénées. Un mémoire beaucoup plus récent, celui de M. Klebs sur l'organisa- tion des enveloppes gélatineuses chez les Algues (4), est le travail le plus important que la science posséde sur les membranes de la cellule dans cette classe de végétaux. Mais, là encore, l'auteur a relégué au second plan l'étude de ces organes chez les Nostocacées, auxquelles il n'a con- (1) Kützing, loc. cit., p. 181. (2) Fresenius, Ueber den Bau und das Leben der Oscillarien in Mus. Seneckenberg, Lil, 1845, p. 265. (3) Rabenhorst, Flora Europea Algarum, M, p. 1 et 70. (4) Klebs, Ueber die Organisation der Gallerte bei einigen Algen und Flagellaten in Untersuch. aus d. bot. Inst. in Tübingen, II, 1886. GOMONT. — ENVELOPPES DES NOSTOCACÉES FILAMENTEUSES. 207 sacré que deux pages. Aprés quelques mots sur les Chroococcacées (1) chez lesguelles il a reconnu l'existence d'une fine membrane cellulaire distincte des enveloppes gélatineuses, M. Klebs s'occupe des gaines chez le Sirosiphon ocellatus et chez diverses espèces des genres Tolypothrix et Oscillaria. Il remarque que les matières colorantes déposées dans les enveloppes gélatineuses de la plante vivante ne sont pas éliminées par celle-ci comme elles le sont par les gaines des Zygnema et de différentes autres Algues à chlorophylle. En revanche, cette curieuse propriété se rencontre chez un Sphæro- zyga que l'auteur désigne sous le nom de Spherozyga mucosa. La for- mation des gaînes dans les Oscillaria, Tolypothrix, Sirosiphon, n'a pas été étudiée par lui, maisil est disposé à admettre, comme on le fait géné- ralement, qu'elles naissent par gélification de la membrane cellulaire. Les données les plus nouvelles, et en méme temps les plus étendues que nous possédions sur le sujet qui nous occupe, sont contenues dans un Mémoire de M. Borzi sur les communications intercellulaires des Nostochinées (2). L'auteur a été conduit par son sujet méme à décrire la forme et les réactions chimiques des membranes dont il étudie les perfo- rations. Il a constaté (3) chez toutes les Nostochinées, excepté dans le genre Borzia, la présence d'une gaine gélatineuse (guaina), de forme et de consistance variables. La cellule posséde en outre une enveloppe spé- ciale (parete), pour laquelle M. Borzi parait adopter les idées de M. Kützing. Dans le Nostoc ellipsosporum (4), comme dans les Oscillariées (5), on ne peut, dit-il, établir par aucun moyen une distinction quelconque entre les: contours de la paroi et le corps protoplasmique. L'un et l'autre adhérent ensemble en parfaite continuité. À ses yeux, cette membrane doit être considérée comme une partie périphérique du protoplasma dans laquelle la différenciation est à peine ébauchée, bien plutót que comme une véritable paroi. Toutefois cette paroi se distinguerait bien nettement par ses réactions de la masse protoplasmique ; car, suivant l'auteur, elle se colore en bleu sous l'influence des réactifs iodés. La gaine varie quant à l'épaisseur et à la consistance ; elle existe, dit M. Borzi, méme chez les Oscillaires, contrairement à l'opinion recue d'aprés laquelle la paroi cellulaire serait, dans ces plantes, en contact (1) Klebs, loc. cit., p. 591. (2) Borzi, Le communicasioni uuracellulari delle Nostochinee. Estratto dalla Malpi- ghia, ann. I, fasc. I-V. (3) Borzi, loc. cit., p. 4. (4) Borzi, loc. cit., p. 8. (5) Borzi, loc. cit., p. 28. 208 , SÉANCE DU 23 Mans 1888. immédiat avec le milieu ambiant. Ce serait elle qui formerait, dans cer- taines Oscillaires, l'épaississement terminal en forme de coiffe qui con- stitue au trichome un organe de protection. Aux détails que donne l'auleur sur ces deux sortes de membranes sont jointes des considérations sur la formation des hétérocystes et des spores. Nous reviendrons ulté- rieurement sur les opinions de l'auteur à cet égard. Sur plusieurs points, les résultats que j'ai obtenus sont en désaccord avec ceux qui sont exposés dans cet intéressant travail. Au reste, plu- sieurs passages de ce Mémoire semblent indiquer que l'auteur, loin de considérer la question comme épuisée, a voulu indiquer surtout la direc- tion qui devait étre donnée aux recherches. Nous citerons, pour terminer celte énumération, le récent travail de MM. Bornet et Flahault, intitulé : Révision des Nostocacées hétérocys- tées (1). L'introduction est un résumé aussi complet qu'instruetif des connaissances positives qu'on posséde sur le groupe étudié par ces auteurs au point de vue de leur emploi dans la classification. Cet ouvrage, qui peut êlre considéré comme résumant l'état; actuel de la question, en dehors de toutes les hypothèses dont elle a été l'objet, fournit une preuve convaincante de ce que nous avons avancé en commencant, c'est-à-dire de l'oubli dans lequel a été laissée l'enveloppe immédiate du protoplasma. En effet, cette phrase que nous relevons presque au début de l'introduc- tion : « A l'état d'activité, le protoplasma est appliqué contre la paroi de la gaine », ne laisse aucun doute sur la pensée de MM. Bornet et Flahault. Pour eux, comme pour Rabenhorst, la gaine est l'unique enveloppe de la cellule, et, comme elle fait défaut chez les hormogonies tant que celles-ci se trouvent dans la période de mouvement, il en résulterait, ainsi que les deux auteurs le donnent à entendre, que le protoplasma serait dans ce cas en contact immédiat avec le milieu, et ne s'entourerait d'une mem- brane qu'au moment où l'hormogonie arrive à l'état de repos. Il y aurait donc, sous ce rapport, identité entre ces corps reproducteurs et les zoos- pores, chez les Algues qui en sont pourvues. Au point de vue morphologique, la gaine est décrite dans cet ouvrage d'une maniére si compléte et si précise qu'il n'y a place pour aucune addition ; je me bornerai donc à étudier cet organe au point de vue des réactions chimiques, cette question ayant été laissée de cóté par MM. Bornet et Flahault, aussi bien pour la gaine que pour les cellules différenciées en hétérocystes et en spores. Dans le présent travail, j'emploierai le nom de membrane cellulaire pour désigner l'enveloppe immédiate du protoplasma, et celui de gaíne (1) Bornet et Flahault, Révision des Nostocacées hetérocystées contenues dans les principaux herbiers de France (Ann. des sc. nat. Te série, Bot., 1886, t. III, p. 323). GOMONT. -— ENVELOPPES DES NOSTOCACÉES FILAMENTEUSES. 209 s'appliquera à toutes les formations secondaires dont s'entoure le tri- chome, que leur consistance soit mucilagineuse, gélatineuse ou mem- braneuse. Aprés avoir décrit dans la première partie du mémoire les caractères que l'un et l'autre de ces organes présentent uniformément dans toute la série des genres, j'exposerai dans la seconde l'étude des variations qu'ils offrent dans les principales familles du groupe des Nos- locacées. Enfin je dirai quelques mots des caractéres que m'ont présentés les hétérocystes et les spores au point de vue de la structure et des réactions chimiques. LA MEMBRANE CELLULAIRE. La membrane propre de la cellule peut être mise en évidence par différents procédés. Chez les Oscillaires elle se montre souvent à nu, sans le secours d’aucun réactif, soit aux extrémités des filaments rompus, soit dans des cellules dont le contenu a disparu accidentellement. Aussi, dans ce genre, sa présence a-t-elle été reconnue dès l'origine. Elle n'est pas aussi facile à découvrir dans les autres genres, surtout dans ceux oü le trichome est entouré d'une gaine épaisse et solide. Dans certains cas, les réactifs qui produisent la plasmolyse détachent partiellement la mem- brane de son contenu et permettent ainsi de l'apercevoir. On peut encore employer des substances qui décolorent le protoplasma et l'éclaircis- sent en dissolvant les granulations. La solution de potasse, ainsi que l'a indiqué Fresenius, et surtout l'eau 4é Javelle plus ou moins concentrée, font voir que la cellule est entourée d'une membrane mince à double contour, mais ne permettent pas d'en étudier les réactions. En effet, ces agents ne font pas disparaître le protoplasma, mais l'aménent simplement à un état de limpidité plus ou moins parfait, qu'il perd de nouveau si on vient à laver la préparation. Il se trouve simplement transformé en une substance de nature colloidale, qu'on peut mettre en évidence en traitant les filaments par les couleurs d'aniline, ou par la teinture d'iode. On voit alors les cellules demeurées intactes se colorer beaucoup plus vivement que les lambeaux de membrane restés adhérents aux extrémités rompues. Il en résulte que les réactions du tégument se trouvent masquées par celles de son contenu. J'ai obtenu des résultats beaucoup plus satisfaisants en traitant les filaments par des solutions fortement concentrées d'acide chromique. Deux solutions ont été employées dans mes recherches, l'une à 33 pour 100, l'autre à 50 pour 100. En suivant sous le microscope l'effet du réac- tif, on voit le protoplasma se dissoudre presque en entier, la paroi restant intacte et conservant sans aucune déformation les contours de la plante vivante. Ce qui reste du protoplasma se rassemble en une goutte d'aspect T. XXXV. (SÉANCES) 14 210 SEANCE DU 23 Mans 1888. huileux et réfringent (1) qui n’occupe qu'un très petit espace dans la cavité de la cellule et souvent même disparaît sans laisser de traces. Fina- lement il ne reste plus dans la cellule qu’un fluide qui ne diffère en rien, sous le rapport de la limpidité et de la réfringence, du liquide ambiant. Pendant la réaction, ce dernier devient de plus en plus foncé jusqu'à paraitre presque noir ; il s'y forme de nombreuses bulles de gaz qui glis- sent lentement vers les bords du couvre-objet comme au milieu d'un fluide visqueux. Au bout de deux heures environ, la réaction est termi- née; les filaments sont devenus trés transparents et presque invisibles au milieu de la solution d'acide chromique. Si alors on lave avec pré- caution, de maniére à ne pas entrainer les filaments, on trouve ceux-ci réduits à leur enveloppe cellulaire qui forme en quelque sorte le sque- lette de la plante, et dont il est facile d'étudier les réactions chimiques. On peut également, si l'on dispose de matériaux suffisants, opérer à la fois sur un grand nombre de filaments, dans un tube à essais, ou dans un verre de montre ; mais celte maniére de procéder donne en général des résultats moins satisfaisants, parce que les filaments privés de leur con- tenu protoplasmique perdent leur rigidité et s'enchevétrent d'une manière inextricable. Le tégument cellulaire obtenu par l'une ou l'autre de ces méthodes se présente sous forme d'une membrane trés mince, incolore, à contours d'une netteté remarquable, rappelant la pureté de lignes que présentent les valves d'une Diatomée traitée par un acide. Ces contours sont aussi parfaitement définis sur les faces ui regardent l'intérieur de la cel- lule que sur la face extérieure. L'épaisseur de la membrane varie fort peu dans un méme trichome; elle est également assez uniforme dans les différents genres du groupe. Cependant, en vertu d'une loi d'équi- libre, dont on observe dans la nature de fréquents exemples, elle tend à devenir plus mince dans les espèces où la gaine protectrice augmente d'épaisseur. Je n'ai jamais vu cette enveloppe faire défaut dans quelque partie de la plante que ce füt, ni à aucune période de son existence. Elle ne manque pas plus aux hormogonies qu'aux filaments à l'état de repos. La maniére dont la membrane cellulaire se comporte avec les divers agents chimiques varie également trés peu dans la série des genres. Je n'ai, à vrai dire, observé quelques différences que dans l'aptitude à fixer les couleurs d'aniline. (1) Ces gouttelettes, malgré leur apparence huileuse, ne paraissent pas appartenir à la catégorie des corps gras. Elles sont insolubles dans l'alcool et dans l'éther, et ne noircissent pas par l'acide osmique. Elles semblent formées d'une partie externe plus résistante que la partie interne. Celle-ci se dissout dans la potasse, qui laisse subsister la couche externe. GOMONT. — ENVELOPPES DES NOSTOCACÉES FILAMENTEUsES. 211 La membrane résiste pendant plus de vingt-quatre heures à l'action d'une solution d'acide chromique à 33 pour 100. Elle disparait dans une solution à 50 pour 100, mais seulement au bout de quelques heures. Elle est insoluble dans les acides sulfurique, chlorhydrique, azotique et acé- lique concentrés, ainsi que dans la liqueur cupro-ammoniacale. Par contre elle se dissout dans le mélange d'acide azotique et de chlorate de potasse (macération de Schultze), mais sans donner la réaction de l'acide cérinique. Elle se dissout également dans l'acide azotique concentré et bouillant. La potasse, méme employée à chaud, ne dissout pas la membrane cel- lulaire si la plante est à l'état naturel ; mais, si elle a été d'abord traitée par l'acide chromique concentré, comme nous l'avons indiqué plus haut, la membrane se dissout immédiatement dans la potasse, méme sans l'ac- tion de la chaleur. L'enveloppe immédiate de la cellule ne se colore jamais en bleu, ni dans le chloroiodure de zinc, ni par Piode et l'acide sulfurique, méme si la plante a été traitée préalablement par la potasse bouillante. Elle prend quelquefois une légère teinte jaune par les réactifs iodés, mais le plus souvent elle reste incolore. Elle fixe avec avidité le bleu de méthyléne ; l'effet de la fuchsine est variable. Quelquefois la teinte obtenue est assez vive, mais toujours moindre que pour la cutine des végétaux supérieurs. Le rouge de Congo produit une faible coloration rose. On voit, par cequi précéde, que le tégument cellulaire des Nostocacées filamenteuses rappelle à beaucoup d'égards, sous le rapport des propriétés chimiques, la membrane des hyphes chez les Champignons. Comme cette dernière, il est trés peu soluble dans les acides; il reste incolore dans les réactifs iodés ou y prend une légére teinte jaune, mais ne se colore jamais en bleu; il est complétement insoluble dans la liqueur cupro- ammoniacale. Par ces propriétés, il se rapproche également de certains corps de forme particuliére que M. Zopf a découverts dans les conidies du Podosphera Oxyacanthæ DC. et de quelques autres Champignons, et auxquels il a donné le nom de Fibrosinkürper (1). Par contre, le tégument des Nostocacées différe de la membrane des hyphes par une résistance encore plus grande à l'action des acides. En effet, ainsi que nous l'avons vu, il n'est dissous ni par l'acide sulfurique concentré, ni par l'acide chromique à 33 pour 100, tandis que la mem- brane des hyphes, au moins dans les quelques espéces de Champignons que j'ai étudiées, éprouve dans le premier de ces réactifs une altération (1) Zopf, Ueber einen neuen Inhaltskórper in pflanzlichen Zellen in Ber. d. deutsch. bot. Gesell. Jahrgang V, H. 7, p. 275. 242 SÉANCE DU 23 Mans 1888. sensible au bout de quelques heures, et est entièrement dissoute par le second au bout du méme temps (1). Si maintenant nous prenons comme point de comparaison la cutine des végétaux supérieurs, nous trouvons que sa solubilité dans l'acide chro- mique est moins grande que celle de la membrane cellulaire dans le groupe que nous étudions, attendu qu'elle résiste à l'action de l'acide chromique à 50 pour 100 (2) ainsi qu'à celle de la potasse, aprés le trai- tement par l'acide chromique. En outre, la cutine prend immédiatement une coloration des plus intenses par la fuchsine, ce qui n'a lieu qu'à un degré beaucoup moindre pour l'enveloppe cellulaire des Nostocacées. Cette derniére membrane parait donc occuper au point de vue a une place intermédiaire entre la cutine et la fongine. La variété de cellulose à laquelle elle appartient se rencontre chez un certain nombre d'Algues d'eau douce. J'ai observé en effet les mêmes propriétés chez diverses Chroococcacées, un Protococcus, un Conferva et un Cladophora non déterminés. En revanche, la membrane cellulaire des (Edogoniées bleuit par le chloroiodure de zinc et se dissout dans les acides chromique et sulfurique. Comme on le voil, ces résultats sont en contradiction avec les opinions des auteurs qui se sont occupés du méme sujet. Le protoplasma, méme dans les hormogonies, n'est jamais en contact immédiat avec Je milieu ambiant ou avec la gaine, quand elle existe. Trailée par des réactifs appropriés, la membrane cellulaire se détache complétement du proto- plasma, non seulement chez les Oscillaires, mais encore dans tous les autres genres des Nostocacées. On ne peut la considérer, ainsi que l'a fait M. Borzi, comme une couche extérieure du plasma à peine diffé- renciée, comme une membrane à peine ébauchée, pour employer les expressions de cet auteur. Elle se présente au contraire sous la forme d'une membrane, mince il est vrai, mais aussi nettement délimitée sur sa face interne que sur sa face externe et parfaitement distincte du plasma au point de vue chimique, puisqu'elle n'est aucunement attaquée par les réaclifs qui dissolvent immédiatement celui-ci. Enfin, en ce qui concerne la maniére dont l'enveloppe cellulaire se comporte avec les réactifs iodés, mes résultats se trouvent également en désaccord avec ceux de M. Dorzi, qui a vu cette membrane prendre avec l'iode et l'acide sulfurique, ou méme avec la teinture d'iode seulement, (1) Les Champignons chez lesquels j'ai étudié la solubilité de la membrane sont les suivants : Agaricus campestris, Collybia velutipes, Pleurotus ostreatus, Clitocybe cya- thiformis, Exidia glandulosa. Par contre, daus une Mucorinée, le Bispora monilioides, les filaments et les spores paraissent résister indéfiniment à l'action de l'acide chro- mique. (2) Espèces étudiées (épiderme) : Hedera Helix, Arbutus Unedo, Aucuba japo- nica, etc. GOMONT. — ENVELOPPES DES NOSTOCACÉES FILAMENTEUSES. 213 une légère teinte bleue (azzurognola). Dans les mêmes circonstances, soit que le protoplasma eût disparu, soit qu'il existât encore à l'intérieur du tégument, j'ai toujours vu ce dernier rester incolore ou méme prendre une légére teinte jaune en rapport d'ailleurs avec ses autres propriétés chimiques, son insolubilité par exemple, qui l'éloignent complètement de la cellulose. On peut supposer qu'il y a eu, de la part de ce savant, une erreur d'observation due à la coloration jaune intense que prend le pro- toplasma en présence de l'iode. On s'explique facilement que, dans ce cas, le tégument incolore paraisse prendre la couleur complémentaire, en vertu de la loi des contrastes. Les faits que nous avons observés tendent, comme on le voit, à faire rentrer les cellules des Nostocacées dans la loi commune, dont elles avaient paru s'écarter, et montrent qu'elles ne méritent pas la qualification de cellules incomplètes que leur avait donnée M. Borzi (1), en raison, dit-il, de leur membrane à peine différenciée et de l'absence de tout noyau. Sans nous prononcer sur ce dernier point qui a été contesté par diffé- rents observateurs, nous constaterons que les cellules des Nostocacées présentent une membrane absolument comparable, comme différencia- tion, à celle des autres Algues, et s'en distinguant seulement par ce que l'emploi des réactifs est nécessaire pour la mettre en évidence. Ce fait peut étre attribué à la nature toute particuliére du protoplasma chez ces végétaux, à l'absence de grandes vacuoles et à la coloration du suc cellu- laire. Quant à la confusion qu'on a souvent commise entre le tégument et la gaine, nous allons voir, en étudiant cette derniére, qu'elle est facile à éviter en s'appuyant sur les réactions chimiques trés distinctes que pré- sentent ces deux sortes d'organes. LA GAINE. Si le tégument, dans la série des formes qui composent le groupe des Nostocacées filamenteuses, offre une grande uniformité au point de vue morphologique et surtout au point de vue chimique, il n'en est pas de méme pour l'organe dont nous allons maintenant nous occuper. Sans entrer dans des détails qu'on peut trouver ailleurs, il suffira de rappeler que cet organe peut, dans un seul et méme genre, présenter de notables différences sous le rapport de l'épaisseur, de la coloration, de la structure lamelleuse ou compacte ; que, suivant les familles, il est gélati- neux ou membraneux, composé de strates paralléles ou de cornets emboités les uns dans les autres. Cette grande diversité dans les formes (1) Borzi, loc. cit., p. 28 en note. 214 SÉANCE DU 23 Mans 1888. et les facilités qu'elle présente à l'observation ont valu à la gaine d'étre prise dés le principe comme caractère dominant pour l'établissement de la plupart des coupes génériques. Sans offrir au point de vue chimique une aussi grande variété que dans sa forme, la gaine est loin de présenter sous ce rapport la méme unifor- mité que la membrane cellulaire. Par suite il serait difficile de traiter cette question d'une manière générale, et l'étude en sera mieux placée dans l'examen particulier que nous allons faire des principales familles. Cependant nous pouvons dire dés maintenant que, plus que la mem- brane, la gaine se rapproche par ses propriétés de la véritable cellulose, que fréquemment elle en offre méme à peu près tous les caractères. C'est ainsi que, contrairement à l'enveloppe cellulaire, elle est toujours soluble, au moins en partie, dans les acides chromique et sulfurique suffisamment concentrés et qu'elle se colore souvent en bleu par le chloroiodure de zinc. Il est à remarquer cependant que les gaînes qui ne présentent pas cette dernière propriété ne l’acquièrent ni par l'ébullition dans les acides étendus ou concentrés ou dans la solution de potasse, ni par un séjour de plusieurs semaines dans ce dernier réactif. On sait que, d'aprés M. Richter (1), les hyphes des Champignons traités par ce der- nier procédé acquièrent la propriété de prendre la couleur bleue par les réactifs iodés. Il ne semble donc pas que l'absence de ce caractère de la cellulose dans les gaines de certaines Nostocacées soit due à la présence de matiéres inerustantes. Les modifications que subit la substance des gaines par l'effet de l'air et de la lumiére rappellent aussi celles que la cellulose éprouve dans les mémes circonstances. C'est ainsi que, chez les plantes soumises à cette action pendant une certaine période de leur vie, la gaine offre dans ses couches externes une véritable cutinisation. Si on la traite. alors par les acides, elle n'éprouve pas une dissolution compléte et les couches qui subsistent jaunissent par l'iode et se colorent d'une maniére intense par la fuchsine. Toutefois, malgré ces propriétés qui paraissent rappro- cher la substance des gaînes de la cellulose des Phanérogames, je ne l'ai jamais vue se dissoudre dans la liqueur cupro-ammoniacale. Or si, comme nous le pensons, cette réaction est, avant toutes les autres, caractéris- tique de la cellulose, on doit en conclure que l'identité n'est pas com- pléte entre cette derniére substance et celle dont les gaines sont for- mées. Le mode de développement des gaînes est peu connu chez les Cyano- phycées et n’a point été l’objet de travaux approfondis comme pour les (1) Richter, Beiträge zur genaueren Kenntniss der chem. Beschaffenheit der Zell- membranen bei den Pilzen, in Sitzungsber. d. K. K. Acad. der Wiss. Wien, Bnd LXXXIII, 1 Abth. 1881, p. 494-510, GOMONT. — ENVELOPPES DES NOSTOCACÉES FILAMENTEUSES. 215 Algues vertes. On admet généralement, avec M. Klebs (1), que ces for- mations résultent de la gélification des couches externes de la membrane cellulaire. Mes recherches n'ont pas jusqu'ici porté sur ce sujet, et je n'ai pu me former une opinion précise à cet égard. Il est à remarquer cependant que les acides concentrés, en dissolvant la gaine, la détachent de la membrane cellulaire avec une netteté parfaite. Il devrait, semble- t-il, en être autrement, si l'hypothése dont nous venons de parler était juste. Une transition devrait exister entre la gaine soluble et la membrane insoluble, et cette derniére, aprés l'action du dissolvant, devrait pré- senter des contours moins nets qu'ils ne le sont en réalité, Il y aurait peut-étre lieu de rechercher si, comme le pense M. Bower, le protoplasma ne posséde pas, outre ses communications directes de cellule à cellule, la faculté de pénétrer la membrane, de maniére à produire des sécré- tions externes (2). Rappelons ici que, dans le mémoire que nous avons déjà cité, M. Klebs semble admettre cette théorie pour la couche gélifiée dont s'entourent les Desmidiées (3). Voyons maintenant comment se comportent dans les différentes tribus des Nostocacées les deux sortes d'enveloppes dont nous venons de parler et de quelle maniére elles se modifient. OSCILLARIÉES. Membrane cellulaire. — Dans l'étude du trichome des Oscillariées deux points sont à considérer: les cellules ordinaires qui en forment la masse et la cellule terminale qui présente des caractères particuliers négligés jusqu'à ce jour, bien que d'un grand intérét au point de vue de la distinction des espéces. Si l'on examine, en effet, avec quelque atten- tion l'extrémité du trichome, on reconnait que, dans la plupart des plantes de cette tribu, la cellule terminale est revétue d'une membrane épaisse qui lui constitue un organe de protection. Cet organe, que nous désigne- rons sous le nom de coiffe, présente une forme variable suivant les espéces, mais constante pour chacune d'elles. Cette structure de la cel- lule terminale des Oscillariées, que j'avais reconnue depuis longtemps, a été signalée par M. Borzi (4) dans le mémoire que nous avons cité ; mais cet auteur en a dit seulement quelques mots, et il est nécessaire de l'exposer avec plus de détails avant d'examiner la coiffe au point de vue de ses réactions chimiques. (1) Klebs, Ueber die Organisation der Gallerte bei einiger Algen und Flagellaten, p. 393. i (2) Bower, Report of the British Association for advancement of sciences. Meeting, 1883, p. 525. (3) Klebs, loc. cit., p. 334. (4) Borzi, loc. cit., p. 27 et pl. III, fig. 10, 11, 12. 216 SÉANCE DU 23 Mans 1888. La coiffe se présente tantót sous la forme d'un dóme plus ou moins surbaissé (pl. III, fig. 3), tantôt sous celle d'un cône aigu ou obtus (pl. III, fig. 2 et 7). Elle est facilement reconnaissable, méme à un assez faible grossissement, à cause de sa réfringence et de la ligne d'un noir intense qui la limite extérieurement. Une cloison transversale trés mince sépare du reste du filament l'espace enveloppé par la coiffe et la cellule termi- nale ainsi formée cesse de se diviser. Je n'ai pu jusqu'à présent réussir à cultiver des filaments sur lame de verre pendant un temps assez long pour voir la coiffe se former sous mes yeux et pour en suivre le développement, mais il est facile de trouver pour une méme espéce des séries de formes qui permeltent de recon- naitre comment les choses se passent. J'ai représenté (pl. III, fig. 4, 5, 6, 7 et 8) deux séries d'états successifs pour des espèces différentes. Comme on le voit par ces figures, lorsqu'un trichome est rompu, soit accidentellement, soit par la mort d'une des cellules intercalaires, la cloison mise en contact avec le milieu s'épaissit presque aussitôt. Il semble y avoir là un phénomène de méme ordre que celui qui se passe lorsqu'une portion du tissu d'un végétal queleonque vient à étre mise à nu. Souvent cet épaississement est déjà visible alors que la paroi latérale du tégument rompu forme encore un bourrelet circulaire autour de la cloison terminale, et avant que l'extrémité du trichome ait commencé à s'effiler. Les cellules de l'extrémité, en se divisant, diminuent graduelle- ment de diamètre, ce qui oblige la cloison terminale à prendre une cour- bure de plus en plus prononcée (pl. III, fig. 5, 6). Toutefois, comme elle offre, à cause de son épaississement méme, une certaine résistance à la flexion, elle ne se trouve jamais exactement dans le prolongement de la paroi latérale, et il existe toujours, immédiatement au-dessous de la coiffe, un étranglement auquel contribue son épaisseur, beaucoup plus grande que celle de la paroi latérale. Cet étranglement n'existe pas dans les espéces, d'ailleurs assez peu nombreuses, oü l'extrémité s'atténue sans épaissir sa cloison terminale. Dans un certain nombre de cas, la coiffe présente simplement la forme d'une calotte plus ou moins surbaissée (pl. IIT, fig. 3). D'autres fois la diminution en diamètre de l'extrémité s'accentuant à mesure que celle-ci s'allonge, la calotte épaissie dépasse la courbure d'une demi-sphére, ou se plie au sommet, de manière à prendre la forme d'un cône; celui-ci, d'abord trés obtus, devient plus aigu, à mesure que le diamètre de l’extré - mité va en diminuant (pl. III, fig. 6 et 7). Cette forme conique combinée avec l'étranglement dont nous avons parlé donne à l'extrémité de l'Oscil- laire, vue en coupe optique, l’aspect d'un fer de lance émoussé. La forme de la coiffe en arc de cercle plus ou moins courbé, en triangle plus ou GOMONT. — ENVELOPPES DES NOSTOCACÉES FILAMENTEUSES. 217 moins aigu, s'explique donc, sans qu'il soit nécessaire d'invoquer une autre cause que l'atténuation plus ou moins grande de l'extrémité. Aux yeux de M. Borzi (1), la cellule terminale enveloppée par la coiffe serait un organe .de méme ordre que les hétérocystes. Ces deux organes ont en effet des parois épaisses, renferment un plasma transparent et sont incapables de se diviser ; mais là s'arréte la ressemblance. Je n'ai jamais vu la coiffe se colorer en bleu par les réactifs iodés, comme le fait presque toujours la membrane des hétérocystes. Je dirai même que je n'ai pu découvrir, entre la coiffe et le reste de la membrane, aucune dif- férence de composition chimique, si faible qu'elle füt. Ces deux parties de la plante se comportent absolument de méme avec les réactifs iodés et se colorent au méme degré par les sels d'aniline. Aucune trace de strati- fication ne se voit dans la coiffe ; elle se rattache directement au reste de la membrane cellulaire qui est seulement un peu plus mince à l'extrémité que dans le reste du trichome. On s'explique facilement cette ténuité par la rapidité de l'allongement, plus grande en cet endroit que partout ailleurs. Dans le mémoire déjà cité, M. Borzi considère la coiffe comme une dépendance de la gaine (2). Je ne puis partager cette manière de voir, qui est absolument contredite par les faits. On voit trés fréquemment, comme nous l'avons figuré (pl. IIT, fig. 2), le trichome pourvu de sa coiffe renfermé dans l'intérieur de la gaine dont la portion vide se pro- longe au delà. Avant sa sortie, l'hormogonie a donc épaissi sa cloison terminale et elle quitte la gaine déjà munie de son organe protecteur. Les réactifs qui détruisent le plasma ou le rendent transparent montrent du reste, avec la derniére évidence, les relations qui existent entre la coiffe et la membrane. Le fait est tellement évident qu'on pourrait croire, de la part du savant professeur de Messine, à une confusion dans les mots qui lui servent à désigner les deux enveloppes, s'il n'avait pris soin de distinguer, en les définissant, la gaine (guaina) de la paroi cellulaire (parete) (3). Il ne m'est pas non plus possible d'admettre la théorie sou- tenue par M. Hansgirg (4), suivant laquelle l'extrémité effilée en pointe de l'Oscillaria leptotricha Kütz. et d'autres espèces voisines serait formée par la partie vide et trés mince de la gaine (Scheide), dépassant la véritable extrémité de l'Oscillaire. Si, en effet, on enlève le proto- plasma à l'aide de l'acide chromique concentré, on voit que l'extrémité -1 (1) Borzi, loc. cit., p. 21. (2) Borzi, loc. cit., p. 2 (3) Borzi, loc. cit., p. 8. (4) A. Hansgirg, Ein Beitrag zur Kenntniss von der Verbreitung der Chromato- phoren und Zellkerne bei den Schizophyceen (Phycochromaceen) |Ber. der deutsch. bot. Gesell. Jahrg. 1885, B. III, H. 1, p. 21 (en note) et pl. III, fig. 14, 15]. 1 218 SÉANCE DU 23 MARS 1888. en forme de bec se trouve en parfaite continuité avec le tégument (pl. TIT, fig. 9) et qu'elle présente méme des cloisons. Cette extrémité n'est pas vide, comme on pourrait le croire à premiére vue à cause de la transpa- rence du plasma qu'elle renferme, car, si on traite la plante vivante par la fuchsine, on voit l'extrémité se colorer beaucoup plus vivement que les lambeaux de tégument qui adhérent cà et là aux parties rompues. Souvent méme on y rencontre de gros grains protoplasmiques, comme dans les autres cellules. N'était la présence d'un contenu granuleux, on pourrait voir dans cette conformation du trichome un passage aux poils des Rivu- laria et des Calothrix. La présence de Ja coiffe est un fait trés fréquent chez les Oscillariées ; cependant une étude attentive est parfois nécessaire pour la découvrir dans certains échantillons où elle ne se rencontre que rarement, tandis que dans d'autres il est peu de trichomes qui n'en soient pourvus. Dans certaines espèces elle est si peu développée en épaisseur qu'il est néces- saire, pour la mettre en évidence, d'employer des réactifs qui dissolvent ou éclaircissent le protoplasma. Je l'ai rencontrée aussi bien dans les Lyngbya (semiplena J. Agardh, æstuarii Liebman, pannosa Kützing) que dans les Oscillaires (Oscillaria antliaria Mertens, caldariorum Hauck, etc.), et dans les Microcoleus (Microcoleus terrestris Desma- zières, nigrescens Thuret, etc.). Dans certaines espèces, telles que le Lyngbya majuscula Harvey, VOscillaria natans Kützing, VOscillaria chalybea Mertens, je n'en ai pu découvrir aucune trace, sans qu'il en résulte nécessairement qu'elle fasse toujours défaut chez ces plantes. Un simple coup d'œil jeté sur l'énumération qui précède montre que la coiffe se rencontre chez les espéces aquatiques aussi bien que chez les espéces terrestres. Elle est remarquablement développée chez une de ces dernières, l'Oscillaria antliaria (pl. II, fig. 8), si commune dans les endroits habités. La présence de cet organe me semble indiquer un degré supérieur d'organisation et doit jouer dans la disposition systématique un róle plus important que la valeur numérique du diamétre, caractére dont jusqu'ici les auteurs ont principalement fait usage pour établir et grouper leurs espéces. Nous avons déjà fait remarquer que, chez les Oscillaires, la membrane propre de la cellule était fréquemment visible, sans le secours d'aucun réactif, à l'extrémité des filaments rompus (pl. HI, fig. 1). Ces lambeaux de membrane offrent quelquefois une certaine longueur et pourraient étre confondus avec la gaine, s'ils ne présentaient constamment un aspect scalariforme dû aux cloisons transversales qui ont persisté en partie. La gaine, au contraire, forme toujours dans cette famille un tube continu, sans aucune trace de cloisons. Si on débarrasse les filaments de leur plasma à l'aide de l'acide chromique, ils se présentent sous la forme de GOMONT. — ENVELOPPES DES NOSTOCACÉES FILAMENTEUSES. 219 tubes de méme diamétre dans toute leur étendue, sauf vers l'extrémité qui est atténuée dans la plupart des espèces. Les cloisons, dont l'épais- seur est généralement un peu plus forte que celle de la paroi latérale, sont placées à intervalles à peu prés réguliers, sauf dans le cas où les cellules venant à se diviser, leur longueur n'est plus que la moitié de la longueur normale. M. Kützing pensait qu'avec l’âge, le tube devenait continu par la dispa- rition des cloisons transversales. L'examen du trichome débarrassé du protoplasma montre qu'il n'en est pas ainsi et que les cloisons ne font défaut en aucun point du tube. L'erreur de cet observateur provenait de ce que, dans le voisinage des cloisons de formation ancienne, de grosses granulations protoplasmiques s'accumulent, soit en amas irréguliers, soit en lignes régulières, et masquent les cloisons tant qu'on ne les a pas fait disparaitre à l'aide d'un réactif dissolvant. Ces granulations se montrent souvent à toutes les cloisons consécutives, souvent aussi il existe alterna- tivement une cloison pourvue de granulations et une autre qui en est dépourvue. Ce fait résulte évidemment de ce que, dans une cellule qui vient de se diviser, les grains protoplasmiques ne s'accumulent pas immé- diatement dans le voisinage de la nouvelle cloison. L'intervalle qui sépare deux cloisons transversales conséculives est assez constant dans une méme espéce. Le rapport entre la longueur de la cellule et le diamètre du trichome est voisin de l'unité dans les espèces de dimension moyenne; il devient plus petit que l'unité dans les grosses espèces, et plus grand dans les petites. Cette règle souffre peu d'excep- tions dans les genres Oscillaria et Lyngbya. Dans les Microcoleus Vin- tervalle qui sépare les cloisons est en général plus grand que dans les deux genres précédents. Le trichome est ordinairement limité par des lignes droites ou à grandes courbures. Parfois cependant le tube se montre resserré à chaque cloison et devient toruleux (pl. III, fig. 15). L'observation suivante, que je rapporterai en terminant l'histoire de la membrane cellulaire des Oscillariées, montre que celle-ci, au moins dans certaines espèces, n'est pas aussi simple qu'on pourrait le supposer à première vue. En traitant par l'eau de Javelle les filaments du Microco- leus nigrescens Thuret et de quelques autres espèces, j'ai vu en certains points l'enveloppe cellulaire se dédoubler et une membrane trés fine s'en séparer extérieurement par gonflement de la couche sous-jacente. Cet effet peut se produire en un endroit quelconque du trichome. Quand il a lieu dans la partie moyenne, comme dans la figure 14 de la planche III, il est rare que la couche extérieure se sépare sur une grande longueur. Elle reste au contraire fixée au trichome en un certain nombre de points. Aux endroits ou elle ne s'est pas dédoublée, là membrane cellulaire 220 SÉANCE DU 23 Mans 1888. figure sous le microscope comme un trait plus noir, indice de sa plus grande épaisseur. L'effet produit par le réactif sur la partie qui touche à la coiffe est beaucoup plus remarquable. Dans cette région, où la croissance du tri- chome est toujours plus active et les tissus plus jeunes, la membrane mise en évidence par dédoublement est plus extensible. Elle se développe ici dans le sens de l'axe du filament, mais en restant toujours adhérente à la coiffe par son extrémité. Il en résulte qu'elle présente l'aspect d'un doigt de gant retourné, comme on le voit dans la figure 13 de la planche III. Le développement se fait peu à peu sous les yeux de l'observateur, et le tube ainsi formé peut atteindre une grande longueur. J'ai vu quelquefois, mais trés rarement, la coiffe elle-même se dédoubler et une mince calotte étre entrainée par la membrane externe dans son mouvement d'extension. La figure 13 montre que cette membrane est tout à fait dis- tincte de la gaine gélatineuse qui enveloppe le trichome dans l'espéce en question et qu'elle peut se développer dans l'intérieur de celle-ci. J'ai dû toutefois me demander si le curieux phénomène que je décris ici n’était pas la reproduction artificielle de ce qui se passerait, suivant certaines théories, au moment de la formation de la gaine ; en un mot, sicette der- nière n'était pas due à la gélification naturelle de la couche molle dont j'avais obtenu l'hydratation à l'aide d'un réactif. L'étude microchimique fait voir qu'il n'en est pas ainsi et que la couche extérieure détachée de l'enveloppe cellulaire se rattache à cette derniére par toutes ses propriétés. En effet, dans le Microcoleus nigrescens, la gaîne est complètement et immédiatement soluble dans les acides, tandis que la membrane mince dont il est question se montre à peu de chose prés aussi résistante que l'enveloppe cellulaire elle-même. Comme cette dernière, elle se colore en rose par la safranine, tandis que la gaine prend une teinte d’un rouge jaune tout à fait distincte de la précédente ; enfin la couche externe mise en évidence par l’action de l’eau de Javelle se colore en jaune, ainsi que l'enveloppe cellulaire elle-même, par le chloroiodure de zinc, tandis que la gaine ne prend en présence de ce réactif aucune coloration appré- ciable. J'ajouterai qu'il s'agit bien ici d'un dédoublement de l'enveloppe propre de la cellule, et que celle-ci n'est pas détachée d'une seule piéce de son contenu protoplasmique. On peut s'en rendre compte en lavant soigneu- sement la préparation aprés l'action de l'eau de Javelle et en la traitant par l'aeide chromique. On peut voir alors simultanément, en certains endroits, l'enveloppe cellulaire et sa couche externe comme deux mem- branes distinctes. Gaine. — Je l'ai étudiée d'une manière particulière dans deux Lyng- GOMONT. — ENVELOPPES DES NOSTOCACÉES FILAMENTEUSES. 221 bya (majuscula et estuariti), dans l'Oscillaria caldariorum et quelques espéces de Microcoleus. Lyngbya majuscula Harvey. — Cette plante, qui habite been salée et vit dans des stations toujours immergées, présente des gaines d'épaisseur très variable. Tantót elles sont minces et presque papyracées ; tantôt elles sont plus épaisses et lamelleuses. Dans une forme de cette plante qui habite les mers tropicales, cette épaisseur atteint jusqu'à 1/3 du diamètre du trichome. Les couches concentriques dont la gaine est formée devien- nent surtout trés visibles si, aprés avoir laissé séjourner la plante durant plusieurs jours dans une solution de potasse ou l'avoir fait bouillir pen- dant quelques instants dans le méme réactif, on emploie comme suh- stances colorantes la safranine ou le violet de méthyle. Au contraire, les gaines se colorent à peine par la fuchsine, tandis que les trichomes pren- nent une coloration rose intense. Je n'ai jamais vu, dans cette espéce, la gaine se colorer en bleu par les réactifs iodés, méme après un séjour de plusieurs semaines dans la solu- tion de potasse à 25 pour 100 ou une ébullition prolongée dans le réactif. Méme aprés ce traitement, elles restent insolubles dans la liqueur cupro- ammoniacale. La gaine se dissout complétement dans l'acide chromique à 33 pour 100, dans l'acide sulfurique concentré, dans l'acide azotique concentré et bouillant, mais elle est insoluble dans l'acide azotique à froid, ainsi que dans les acides acétique et chlorhydrique qui lui font seulement éprouver un léger gonflement. Nous avons déjà vu que ce gonflement était beau- coup plus considérable dans la potasse, sans aller cependant jusqu'à la dissolution de la gaine. Lyngbya æstuarii Liebman. — Cette espèce, ainsi que le font remar- quer MM. Bornet et Thuret dans leurs Notes algologiques (4), habite principalement les eaux saumâtres; mais, contrairement au Lyngbya majuscula, elle est fréquemment exposée à l'action de l'air et des rayons du soleil, soit parce qu'elle se développe sur des fonds qui découvrent à chaque marée, soit parce que les amas de filaments, soulevés par les bulles de gaz qui y demeurent emprisonnées, viennent flotter à la surface. Les gaines ainsi exposées aux influences atmosphériques prennent une coloration jaune brun qui souvent n'affecte que cerlaines des couches lamelleuses dont elles sont formées. A la différence d'habitat des deux espèces correspondent, pour la gaine, des propriétés chimiques diffé- rentes, Tandis que celle du Lyngbya majuscula, dans les nombreux échantillons de provenances diverses que j'ai examinés, s'est loujours montrée complètement soluble dans les acides chromique et sullurique (1) Bornet et Thuret, Notes algologiques, p. 133. 2322 SÉANCE DU 23 Mans 1888. concentrés et n'a jamais pris dans la fuchsine de coloration appréciable, celle du Lyngbya estuarii, dans la plupart des filaments, n’est dissoute que partiellement par les acides. Les couches incolores se dissolvent immé- diatement, les couches colorées en jaune résistent au contraire et fixent avidement la fuchsine, offrant ainsi les caractéres chimiques de la cutine. La position des couches colorées en jaune est variable dans l'intérieur de la gaine. Tantót elles enveloppent immédiatement le trichome, tantôt elles sont tout à fait externes, ou occupent des positions intermédiaires. Leur place est évidemment en relation avec les périodes de vie aérienne de la plante. Pas plus que les gaines du Lyngbya majuscula, celles du Lyng- bya cstuarii ne se colorent en bleu par les réactifs iodés. Oscillaria caldariorum Hauck. — Cette plante est intéressante à étudier au point de vue de la formation des gaines chez les Oscillariées et des conséquences qu'on peut en tirer pour l'arrangement systématique. Elle a été publiée par MM. Hauck et Richter, sous le n? 33, dans leur Phycotheca universalis; elle figure sous un autre nom, celui d'Oscil- laria major, dans l’Erbario crittogamico Italiano ; enfin je l'ai ren- : contrée en abondance à Paris, l'été dernier, dans le bassin des serres chaudes du Jardin des plantes. Pas plus que les échantillons des exsiccatas, ceux que j'ai recueillis moi-même ne montraient trace de gaines au moment de la récolte. J'ai cultivé cette plante sur du sable de rivière stérilisé et simplement humecté. Au bout de quelques semaines, les trichomes s'étaient entourés de gaines solides ne différant en rien de celles que présentent les échan- tillons placés par les auteurs dans le genre Lyngbya. Ces gaines à l'état naturel ne montraient aucune trace de stratification, mais traitées pen- dant quelques instants par l'acide chromique à 33 pour 100, puis colorées à l'aide de la safranine, elles m'ont présenté des couches bien visibles. La stratification des gaines qui s'observe dans les grosses espèces de Lyngbya, sans qu'il soit nécessaire de recourir à aucun réactif, existe donc aussi chez des plantes oü cette enveloppe est relativement mince et parait à première vue absolument homogène. On est par suite autorisé à croire que cette structure est liée intimement au mode de formation des gaines (1). Dans aucune des plantes que je viens de citer, la gaine ne se colore en bleu par le chloroiodure de zinc. Ce fait se présente cependant assez fré- (1) La présence des gaines, chez des plantes rangées par les auteurs dans le genre Oscillaria, n'est point un fait isolé, Parmi les nombreux échantillons que j'ai examinés, un trés petit nombre seulement ne m'en ont offert aucune trace et, en présence de l'expérience que je viens de citer, on peut se demander si ceux-là mémes, cultivés dans des conditions favorables, ne seraient pas rentrés dans ce qui parait étre la loi commune. Or, comme on le sait, dans l'état actuel de la nomenclature, la présence de la gaine est le seul caractère qui sépare le genre Lyngbya du genre Oscillaire. Il semblerait donc GOMONT. — ENVELOPPES DES NOSTOCACÉES FILAMENTEUSEs. 223 quemment dans la tribu des Oscillariées. Il serait sans intérét de donner la liste des espéces oü je l'ai observée. Je me bornerai seulement à remarquer que celle propriété n'est liée à aucun mode particulier de végétation, qu'elle se rencontre aussi bien dans les espèces d'eau douce que dans celles qui habitent l'eau salée, dans les espéces aquatiques que dans les espèces terrestres, et qu'elle n'est pas davantage en relation avec une structure particuliére de la gaine. Dans les Microcoleus et les Inactis, dont j'ai étudié quelques espèces, les trichomes sont réunis dans une enveloppe commune et parfois présen- tent en outre des gaines particuliéres. Ces enveloppes, par leurs réac- tions, ne diffèrent pas de celles des Lyngbya. Dans V'7nactis Creswellii Thuret, où leur consistance est ferme et leurs contours bien délimités, elles bleuissent d'une maniére trés nette par les réactifs iodés. Dans le Microcoleus terrestris, où elles sont au contraire gélatineuses et à contours, indécis elles ne bleuissent pas et présentent à peine quelques traces de cutinisation. Dans le Microcoleus versicolor, où elles sont souvent vivement colorées en rouge ou en jaune, elles offrent à un degré beaucoup plus accusé les caractères de la cutine. Il serait inutile d'en dire plus long sur ces genres dont l'étude morphologique présente beaucoup plus d'intérét que l'étude microchimique, mais ne serait pas à sa place dans le présent travail. NOSTOCÉES. Dans cette tribu, l'existence d'une membrane cellulaire ne peut être mise en évidence que par l'emploi des réactifs. Jamais, comme cela arrive pour les Oscillariées, une cellule ne se montre aecidentellement privée de son contenu ; aussi à premiére vue un chapelet de Nostoc ne parait-il étre autre chose qu'une série de masses protoplasmiques plus ou moins sphériques, sans autre enveloppe que la gelée dans laquelle elles sont plongées. Cependant, là aussi, l'emploi de l'acide chromique permet de constater l'existence d'une romane cellulaire, trés mince à la vérité, mais douée des mémes propriétés que dans les autres groupes et tout aussi résistante à l'action des acides. que les deux genres dussent étre réunis. Toutefois, il est à remarquer que certaines de ces plantes se montrent toujours revétues d'une gaine, ou, en d'autres termes, que cer- taines hormogonies, aussitôt après leur sortie de l'enveloppe protectrice, en sécrètent immédiatement une nouvelle, tandis que, chez d'autres plantes, cette enveloppe parait ne se produire qu'au bout d'un temps plus long ou méme seulement dans des circon- stances partieulieres. Cette différence est probablement la seule qui existe entre les Lyngbya et les Oscillaria. Elle n'est peut-être pas suffisante pour justifier une distinc- tion générique, mais elle a sans doute assez d'importance pour motiver l'établissement d'une section particulière dans celui des deux genres qu'on croira devoir conserver. 224 SÉANCE DU 23 Mans 1888. La figure 1 de la planche IV représente un chapelet de Nostoc ru- pestre, et la figure 2 de la méme planche un filament de Cylindro- spermum majus après l'action de l'acide chromique. Dans la série ascendante des formes que nous suivons ici, le groupe des Nostocées est le premier où se rencontrent les cellules différenciées auquelles on a donné le nom d'hétérocystes. Celles-ci, comme on sait, ne sont autre chose que des cellules végétatives qui cessent de se diviser, épaississent leur membrane et en général augmentent quelque peu de volume. Dans certaines espéces les hétérocystes bleuissent par le chloro- iodure de zinc, tandis que dans d'autres elles ne possédent pas cette faculté. | Le faible diamétre des hétérocystes dans les Nostocées n'est pas favo- rable à l'étude de leur membrane ; il vaut mieux s'adresser dans ce but à l'une des tribus suivantes. L'abondance de leurs spores, au contraire, les rend propres aux recherches relatives à ces organes. On trouvera à la fin de cet exposé les observations qu'elles m'ont fournies. Les gaines dont s'entoure le trichome des Nostoes restent parfois bien délimitées et présentent des couches discolores, mais dans la plupart des cas, elles deviennent confluentes de manière à former une gelée amorphe, tantót molle et mal délimitée, tantót à contours bien définis. Ces produc- tions mucilagineuses bleuissent quelquefois par places dans les réactifs iodés. D'autres fois, comme dans le Nostoc gregarium, elles prennent dans toute leur étendue une teinte jaune bien caractérisée. La couche extérieure de la fronde, lorsqu'elle est exposée aux influences atmosphé- riques, se montre forlement cutinisée. C'est ainsi qu'en faisant macérer dans l'acide chromique de gros fragments du thalle du Nostoc commune Vauch., le mucilage intérieur se dissout complétement, tandis que la couche extérieure persiste sous la forme d'une membrane bien délimitée sur ses deux faces et rappelant à premiére vue l'aspect des membranes épidermiques des Phanérogames isolées par le méme procédé. Dans cette membrane on apercoit englobés et réduits à leur enveloppe cellulaire un grand nombre de trichomes encore pourvus de leurs hétérocystes, tandis que ceux qui remplissaient le reste de la fronde flottent librement dans la préparation. Ces membranes se colorent fortement par la fuchsine. SCYTONÉMÉES. Les Seytonema myochrous et cincinnatum, ainsi que le Tolypo- thrix lanata, sont les espèces de ce groupe que j'ai particulièrement étudiées. Les gaines du Scytonema myochrous sont fort épaisses, colorées en jaune brun et formées de cônes emboîtés les uns dans les autres. Cette structure est due au mode d'accr oissement du trichome, qui est ici GOMONT. — ENVELOPPES DES NOSTOCACÉES FILAMENTEUSES. 225 terminal, au lieu d'étre à la fois terminal et intercalaire, comme dans les Oscillariées. Chaque cellule nouvelle produit pour son propre compte une gaine particuliére, qui, en se développant, fait prendre à celle qui l'a précédée une position divergente. La gaine partielle la plus jeune occupe donc toujours l'extrémité du rameau. Cette disposition, déjà bien visible dans le Scytonema myochrous, est encore plus remarquable dans le Scytonema alatum, où les gaines trés amples, formées de larges cornets discolores, produisent un effet des plus élégants. Si l'on traite par l'acide chromique un filament d'une de ces plantes, l'action se produit d'abord sur la partie la plus jeune de la gaîne, c'est- à-dire sur l'extrémité des rameaux. Celle-ci disparait immédiatement, de sorte que le filamept parait tronqué. L'effet dissolvant se propage ensuite de proche en proche dans l'intérieur de la gaine, tandis que la couche externe de celle-ci demeure intacte. Les couches internes se gonflent avant de se dissoudre ; mais, comme elles sont contenues par la couche externe insoluble et peu extensible, leur augmentation de volume se pro- duit surtout vers l'intérieur. Il en résulte une pression qui s'exerce sur le trichome. Celui-ci se rompt en plusieurs fragments qui sont vivement projetés en dehors, ou flottent librement dans l'intérieur de la gaine réduite à sa couche extérieure. Les figures 3 et 4 de la planche [V repré- sentent la base de deux rameaux et l'extrémité d'un de ceux-ci où le tri- chome est en partie sorti de la gaine. La membrane cellulaire est dans cette plante encore plus mince et plus délicate que dans la plupart des Oscillariées. Il m'a paru du reste en être ainsi d'une manière générale dans la tribu dont nous nous occupons en ce moment. Le trichome n'a pas dans toute son étendue méme forme el méme diamétre. Tandis que, dans les parties les plus jeunes, les cel- . lules sont fortement toruleuses et plus larges que longues, celles des parties àgées sont au contraire plus longues que larges, non toruleuses et d'un diamétre plus faible que les précédentes. Comme on le voit dans nos deux figures, les parties jeunes conservent dans chaque cellule, aprés l'action du réactif, des traces de protoplasma, tandis quele filament principal ainsi que la base des rameaux ne présentent plus qu'un tube vide, parfaitement hyalin, divisé à intervalles réguliers par les cloisons transversales. Il est évident que, l’accroissement se faisant ici dans les parties terminales, le protoplasma des cellules àgées finit par s'atrophier et par disparaître, au moins en trés grande partie. Il n'en est pas ainsi dans les Oscillariées, où les cellules conservent leur vitalité dans toute la longueur du filament. La couche externe de la gaine, qui résiste, comme nous l'avons dit, à l'action des acides, se colore vivement en rouge par la fuchsine et en jaune par les réactifs iodés. Elle est donc cutinisée, comme on pouvait le T. XXXV. (REVUE) 15 226 SÉANCE DU 23 Mans 1888. prévoir d’après l'habitat de la plante qui vit à l'air libre sur les rochers. Comme nous l'avons déjà vu, la cutinisation des surfaces extérieures est toujours le résultat de ce mode d'existence. Dans le Scytonema cincinnatum dont le diamètre considérable se prête bien à ce genre de recherches, la gaine bleuit fortement par le chloroiodure de zinc, ainsi que par l'iode et l'acide sulfurique. Cepen- dant cette réaction n'a lieu que si on emploie la plante à l'état naturel. Si on la traite préalablement pendant vingt-quatre heures par l'acide chromique à 33 pour 100, l'effet contraire se produit et les gaines Jau- nissent par les réactifs iodés. Ce résultatest dà à ce que l'acide dissout les couches internes des gaines en ne laissant subsister que la couche externe cutinisée. " Je dois noter un fait intéressant, c'est que la liqueur cupro-ammonia- cale n'agit pas ici comme l'acide chromique. Si l’on soumet la plante au premier de ces réactifs, les trichomes sont, il est vrai, expulsés hors des gaines, ce qui indique un gonflement des couches intérieures, mais ce gonflement ne va pas jusqu'à une dissolution compléte; car, méme aprés un séjour prolongé dans la liqueur de Schweitzer, la plante n'a pas perdu la faculté de se colorer en bleu par l'iode. La méme expérience, faite à titre de contrôle avec un OEdogonium, m'a donné des résultats différents. La plante, aprés un séjour de quelques heures dans le réactif, ne mon- trait plus la réaction de la cellulose. On doit en conclure que certaines variétés de cette substance peuvent fort bien bleuir par les réactifs iodés, sans pour cela être solubles dans le liquide cupro-ammoniacal, et aussi sans doute que la cellulose des gaines des eyanophycées différe à certains égards de celle dont sont formées les membranes des Algues vertes. La grande dimension des hétérocystes dans cette espèce permet d'étu- dier facilement la composition de leur membrane. L'action du chloro- iodure de zinc met en évidence une couche mince interne formée de cellulose et une couche externe plus épaisse qui se colore en jaune en présence de l'iode. Si l'on traite la plante par l'acide chromique pendant un temps assez long, la coloration bleue ne se montre plus, ou ne se montre que faiblement. Ici toutefois l'effet du réactif n'est pas aussi complet que pour les gaines, ce qui s'explique facilement, la couche cellulosique étant renfermée dans un espace clos ou muni seulement d'orifices trés étroits qui ne permettent que difficilement l'introduction du réactif. Tolypothrix lanata. — Cette plante vit dans les eaux rapides aussi bien que dans les eaux stagnantes, et adhére aux objets immergés. Elle n'est soumise qu'accidentellement aux influences atmosphériques, alors que les amas de filaments viennent flotter à la surface. Les gaines sont toujours incolores, plus minces que dans les espéces précédentes et ne GOMONT. — ENVELOPPES DES NOSTOCACÉES FILAMENTEUSES. 227 montrent de stratifications qu'aprés avoir été gonflées par un réactif. Elles se dissolvent immédiatement dans les acides chromique et sulfurique concentrés, mais sans que le trichome soit expulsé, ce qu'on doit attribuer à l'absence d'une couche extérieure insoluble et faisant obstacle au gon- flement. La gaine du Tolypothrix lanata donne avec l'iode la réaction de la cellulose, sans pour cela étre soluble dans la liqueur de Schweitzer. Ce fait, que nous avons déjà constaté en faisant l'étude du Scytonema cincinnatum, parait général dans le groupe des Nostocacées. STIGONÉMÉES. Nous voyons apparaitre dans cette tribu une ramification véritable, due à ce que les divisions cellulaires ne se font plus seulement dans un sens perpendiculaire à l'axe du trichome, mais aussi dans un sens paralléle à celui-ci. En outre ces divisions, en se répétant un grand nombre de fois dans un méme filament, donnent naissance à des masses de tissu beau- coup plus considérables que celles que nous avons eues à étudier jus- qu'ici. Mes observations ont porté principalement sur deux espéces du genre Stigonema. L'une, le Stigonema ocellatum, offre une structure assez simple ; l'autre, le ue mamillosum appartient, au type le plus compliqué. Dans le Stigonema ocellatum les ceilules du filament principal ne se divisent que rarement dans le sens de l'axe et forment par suite une rangée simple ou presque simple. Leur forme est globuleuse ; elles ne se touchent qu'en un point et sont enchássées dans les alvéoles d'une gaine massive. De place en place, elles se divisent parallélement à l'axe et donnent naissance à un rameau, dont les articles sont au contraire pres- sés les uns contre les autres et se touchent par de larges surfaces. A pre- mière vue, les cellules du filament principal, aussi bien que celles des rameaux, paraissent étre dépourvues de membrane propre et semblent n'avoir que la gaine pour toute enveloppe. L'acide chromique, en dissol- vant la partie interne des alvéoles, agrandit les communications qui existent entre celles-ci et provoque par gonflement de la gaine la sortie du trichome. Les chapelets de cellules, sans se désunir, glissent en se déformant comme des ballons élastiques par les ouvertures agrandies des alvéoles et viennent flotter dans le liquide de la préparation, où ils reprennent leur forme primitive. A la fin de la réaction, toute la partie intérieure des gaines a disparu. Il ne reste plus de celles-ci que l'enve- loppe externe qui est trés mince et dans laquelle flottent librement les troncons de trichome qui n'ont pas été expulsés. On ne trouve plus de traces des alvéoles que dans les parties les plus àgées des gaines où elles subsistent encore sous forme de cloisons incom- 928 SÉANCE DU 23 Mans 1888. plètes. Dans chaque cellule le plasma est contracté et dissous en grande partie, ou méme totalement, de sorte qu'on a sous les yeux des files de petites sphères dont la paroi, d'une transparence parfaite, n'est autre que la membrane cellulaire, qui a persisté. On croirait alors avoir sous les yeux des chapelets de Nostoc tels qu'on les obtient à l'aide de l'acide chromique. Les figures 5 et 6 de la planche IV représentent, la première un fila- ment de Scytonema ocellatum pourvu d'un rameau, et la seconde un fragment de trichome flottant librement dans la préparation aprés le traitement qui vient d'étre décrit. Quelques cellules de la figure 5, notam- ment celles du rameau, ont été teintées sur le dessin. Dans ces cellules une partie du protoplasma, qui n'est autre, selon toute apparence, que la couche pariétale, est restée adhérente à la membrane cellulaire, tandis que le reste du contenu se rassemblait en une petite masse sphérique. Ces cellules se colorent plus fortement que les autres si l'on traite la préparation par la teinture d'iode. Par l'emploi de l'eau sucrée ou de la glycérine, on contracte la couche pariétale protoplasmique, de maniére à isoler complétement la membrane cellulaire. Cette derniére, qui est trés mince, se colore faiblement en jaune par l'iode. Dans le Stigonema mamillosum (pl. IV, fig. 7), les divisions paral- lèles à l'axe se répétent un grand nombre de fois dans le filament prin- cipal, de sorte que les cellules forment une masse considérable et assez confuse, au milieu de laquelle on distingue cependant une rangée axile. Toutes les cellules du tronc sont sphéroidales et n'adhérent entre elles qu'en un seul point; celles des rameaux, au contraire, se touchent par de larges surfaces et forment un filament toruleux à une seule rangée de cellules. Les rameaux, dans cette espéce, donnent seuls naissance aux hormogonies et sont verticillés autour du tronc principal. Ici, l'action de l'acide chromique ne fait sortir que les hormogonies. La masse des autres cellules reste enchàssée dans les alvéoles de la gaine dont les couches les plus intérieures se dissolvent seules, sauf, comme le montre la figure, à l'extrémité du filament, où la gaine, de for- mation plus récente, disparait en entier à l'exception de sa couche parié- tale. Lorsque la réaction est terminée, la plante se montre sous la forme d'un large tube divisé en une quantité de logettes qui contiennent les cellules, sous forme de sphéroides creux et parfaitement translucides. Les hétéroeystes épars sans ordre au milieu des autres cellules, s'en distin- guent facilement à leurs parois plus épaisses. Les gaines des rameaux sont presque toujours vides par suite de la sortie des hormogonies. La figure 8 de la planche IV représente deux de ces dernieres flottant dans le liquide de la préparation. GOMONT. — ENVELOPPES DES NOSTOCACÉES FILAMENTEUSES. 220 RIVULARIÉES. Les détails que j'ai donnés sur les autres tribus des Nostocacées me dispenseraient de parler de celle-ci, n'étaitla nécessité de dire quelques mots des appendices filiformes qui terminent le trichome chez les Rivu- lariées. La figure 9 de la planche IV, qui représente un trichome de Rivularia bullata traité par l'acide chromique, montre que ces poils sont en parfaite continuité avec le reste de la membrane cellulaire ; ils ne se distinguent que par des cloisons transversales plus espacées et par l'absence de tout plasma granuleux. Leurs propriétés chimiques ne dif- férent pas de celles du reste du trichome. Les gaines dans les Rivulariées, comme dans les autres groupes, sont culinisées ou non, suivant que la plante est exposée aux agents atmo- sphériques ou inondée pendant la plus grande partie de sa vie. Souvent, là aussi, elles se moulent sur les trichomes à cellules toruleuses, de telle sorte, qu'aprés la sortie de ces derniers par l'action de l'acide chro- mique, les gaines présentent des séries de cloisons incomplétes, corres- pondant aux intervalles qui séparent les articles consécutifs. On voit un exemple de cette structure dans la figure 11 de la planche IV, qui repré- sente la gaine vide d'un filament âgé de Calothrix crustacea. De beaux échantillons de cette espèce, qui renfermaient des hormo- gonies à tous leurs états de développement, m'ont permis de constater que ces organes, à quelque moment qu'on les considére, sont toujours pourvus d'une enveloppe cellulaire, et que celle-ci ne différe, ni par sa consistance,ni par ses propriétés chimiques, de l'enveloppe cellulaire des trichomes à l'état de repos. Un des genres de la tribu des Rivulariées, le genre Brachytrichia Zanardini (Hormactis Thuret), présente, comme on sait, un mode de ramification tout particulier. Beaucoup d'entre les rameaux sont formés de la réunion de deux branches différentes offrant l'aspect d'un V ren- versé et soudées à une certaine distance du tronc principal. Je n'ai pas à décrire la maniére dont se produit ce mode singulier de ramification, dont l'explication a été donnée par MM. Bornet et Thuret, à la page 174 de leurs Notes algologiques. Toutefois, à cause de la structure tout à fait remarquable de la plante en question, j'ai cru devoir figurer deux rameaux, l'un à base double (pl. IIT, fig. 11), l'autre (fig. 12), formé d'une seule rangée de cellules et rentrant dans la loi commune. Les Nostocacées hormogonées que nous venons d'examiner ne sont pas les seules Phycochromacées qui se présentent sous forme de filaments. On sait qu'il existe une petite famille, les Chamæsiphoniées, appartenant aux Phycochromacées coccogonées, qui renferme également des espèces 230 SÉANCE DU 23 MARS 1888. filamenteuses. Tels sont les Chameæsiphon, et particulièrement le Chame- siphon curvatus Nordstedt. Il était intéressant de vérifier si quelque différence dans la structure du thalle correspondrait aux différences du mode de végétation. L'extréme petitesse des Chamwæsiphon étant peu favorable à ce genre de recherches, MM. Bornet et Flahault ont bien voulu mettre à ma disposition une Algue nouvelle du même groupe qu’ils ont découverte l’automne dernier, pendant notre séjour au Croisic, et qu'ils viennent de décrire (1) sous le nom d'Hyella cespitosa. Par son aspect et son mode de ramification, l'Hyella (pl. HE, fig. 16- 19) semble au premier coup d'cil devoir prendre place parmi les Sti- gonema, mais un examen plus attentif montre entre les deux plantes des différences profondes. Dans toutes les Nostocacées filamenteuses, le trichome est formé de rangées de cellules adhérentes entre elles, et séparées seulement par une mince cloison qui ne s'épaissit jamais. Le plus grand nombre des cel- lules ne possèdent point une vie individuelle ; elles sont incapables, prises isolément, de reproduire la plante. Dans l’Hyella, au contraire, la cloison séparative, mince au début, s'épaissit par des dépóts successifs de ma- tière cellulosique secrétée par le plasma. Ces dépôts sont stratifiés. Ils s'aceumulent de plus en plus avec le temps, de sorte que, dans les parties âgées du filament, les cellules consécutives se trouvent séparées par d'épais bouchons de cellulose et finissent par étre plongées dans une gaine massive qui ne laisse entre elles aucun point de communication. Ces cellules possédent chacune une existence distincte; elles peuvent se diviser isolément et reproduire la plante. La structure de l'Hyella, comme on le voit par les figures que nous en donnons, n'est donc nulle- ment celle d'une Nostocacée, mais celle d'une Confervée, d'un Ulothrix ou d'un Cladophora, par exemple. Si l'on vient à traiter l'Hyella par l'acide chromique, la gaine des parties jeunes disparait, ainsique les bouchons de cellulose, de sorte que les cellules réduites à leur membrane propre, insoluble ici comme dans les autres Nostocacées, viennent flotter dans le liquide. J'ai représenté (pl. ILI, fig. 18 et 19) diverses cellules d'un filament jeune d'Hyella mises de la sorte en liberté par l'acide chromique. Dans les parties âgées, la gaine ne disparaît qu'incomplétement. Les couches qui enveloppent immédiatement la cellule se dissolvent seules, laissant un vide au milieu duquel celle-ci flotte librement. Les bouchons de matiére cellulosique, à cause de leur structure mas- sive, se teignent beaucoup plus vivement que le reste de la plante par les couleurs d'aniline, en particulier par la fuchsine et la safranine. Malgré (1) Journal de Botanique de M. Morot, 15 mai 1888. GOMONT. — ENVELOPPES DES NOSTOCACÉES FILAMENTEUsEs. 231 leur solubilité dans les acides, je n'ai pu les colorer en bleu ni par le chloroiodure de zinc, ni par l'iode et l'acide sulfurique, méme en faisant agir une seconde fois le réactif aprés lavage de la préparation, procédé qui réussit parfois avec les membranes rebelles à la réaction. SPORES DES NOSTOCACÉES. Jusqu'ici, je n'ai examiné les membranes que dans les organes végé- latifs, me réservant de traiter en terminant le méme sujet pour les organes reproducteurs. J'ai étudié les spores dans deux espèces de Nos- tocées, le Cylindrospermum majus et le Nostoc rupestre, et dans deux espèces de Rivulariées, les Glæotrichia Pisum et punctulata. Je me bornerai à décrire ce que j'ai observé dans la première et dans la der- nière de ces plantes. En examinant une spore müre de Cylindrospermum majus, on observe une enveloppe extérieure épaisse composée manifestement de deux cou- ches adhérentes entre elles. La couche interne est lisse, la couche externe est parsemée de nombreuses aspérités qui la font paraitre dentelée en coupe optique. Quand la spore n'a pas tout à fait atteint son point de maturité, la couche extérieure est mucilagineuse et présente un contour régulier. Elle renferme des cónes dressés, composés d'une substance colorée et plus résistante que le mucilage. Avec l’âge, la gelée s'affaisse entre les cônes et finit par disparaître, d’où résulte pour la spore la structure échinée que nous connaissons. i En dedans de ces deux couches qui constituent l'exospore, la spore ne parait à premiére vue posséder aucune membrane interne, ou endo- spore. Le contenu, formé de gros grains protoplasmiques, parait appliqué immédiatement contre la paroi de l'exospore. Si on emploie l'acide sul- furique faiblement dilué, on voit beaucoup de spores s'ouvrir à leur sommet par une déchirure et d'une manière qui rappelle ce qui se passe au moment de la germination. Le corps protoplasmique sort tout entier par cette ouverture, ainsi que nous l'avons représenté dans la figure 13 de la planche IV, et conserve sa forme au contact de l'acide, ce qui n'au- rait pas lieu s'il s'agissait ici d'une masse protoplasmique nue. Toutefois ce procédé, qui permet de soupconner la présence d'une membrane, ne suffit pas pour la mettre nettement en évidence. Le moyen qui m'a le mieux réussi pour étudier la structure de la spore des Nostocacées est l'emploi de l'acide chromique à 50 pour 100. Il est nécessaire de suivre ici attentivement l'effet du réactif et de faire agir celui-ci trés lentement, en en déposant seulement une goutte au bord de la préparation. On voit l'exospore se gonfler peu à peu, tandis que la 232 SÉANCE DU 23 MARS 1888. masse protoplasmique conserve son volume primitif. Les deux couches de lexospore ne se dilatent pas également ; la couche dentelée se dilate beaucoup plus rapidement que la couche lisse et se trouve dissoute au bout de peu d'instants. En méme temps le plasma se contracte et finit par se trouver réduit à une grosse goutte huileuse et réfringente, qui laisse apercevoir, en dedans de la couche lisse de l'exospore, un endo- spore extrêmement mince. Tantôt cet endospore reste enfermé dans lexospore, comme le montre la figure 14 de la planche IV; tantôt, comme dans la figure 15, il sort par une déchirure qui se produit au sommet de l'exospore. La membrane interne de l'exospore, ainsi que l'endospore, sont inso- lubles dans l'acide. Dans certains cas, j'ai pu observer, à l'intérieur de l'enveloppe rugueuse trés fortement dilatée, mais non dissoute, la couche interne de l'exospore et en méme temps l'endospore faisant saillie au sommet de ce dernier. J'avais donc trés nettement et simultanément sous les yeux les trois couches dont se compose l'enveloppe totale de la spore. Parfois, lorsque sans doute la cutinisation de l'exospore n'est pas entièrement accomplie, les deux couches de celui-ci disparaissent dans l'acide, ne laissant subsister que l'endospore qui est insoluble dans tous les eas. Comme j'ai pu m'en rendre compte en suivant la germination des spores dans cette espéce, l'endospore forme la membrane cellulaire du jeune filament, dont il posséde du reste les propriétés et notamment l'insolubi- lité dans les acides. Les trois autres espéces dont j'ai étudié les organes reproducteurs m'ont donné des résultats semblables. Dans le Glæotrichia punctulata, par exemple, la spore que j'ai figurée (pl. IV, fig. 16 et 17), possède éga- lement un exospore formé de deux couches. La couche extérieure est fournie par la gaine dont la base est ici cutinisée et étroitement serrée contre la couche interne. L'endospore, qui est facilement mis en évidence par l'aetion de l'acide chromique, peut, de méme que dans le Cylin- drospermum majus, rester enfermé dans l'exospore, ou faire hernie au sommet de celui-ci, comme au moment de la germination. Suivant l'opinion généralement admise, la spore des Nostocacées serait produite par un simple enkystement de la cellule végétative dont la mem- brane s'épaissirait, de maniére à résister aux influences extérieures et notamment à la dessiccation. Cette théorie n’est point admise par M. Borzi. D'aprés cet auteur (1), la spore du Nostoc ellipsosporum qu'il a particulièrement étudiée, serait le résultat d'une véritable rénovation. (1) Borzi, Le communicazioni intracellulari delle Nostochinee. Tirage à = art, p. 20. GOMONT. — ENVELOPPES DES NOSTOCACÉES FILAMENTEUSES. . 233 L'enveloppe cellulaire végétative, qui ne prendrait aucune part à la for- ` mation de l'enveloppe de la spore, se retrouverait sous forme de deux lambeaux trés minces aux deux pôles de cette dernière. Enfin, l'endospore, qui n'apparaitrait qu'au moment de la germination, serait inséparable du plasma et se rapprocherait par sa nature de la gaine gélatineuse. Je n'ai pas eu à ma disposition la plante qu'a étudiée M. Borzi, mais, dans les quatre espéces que j'ai examinées, je n'ai pu découvrir aucune trace de la membrane cellulaire végétative, sous forme d'un lambeau adhérant en un point quelconque de l'exospore. Quant à la nature de l'endospore, elle n'est nullement la méme que celle de la gaîne gélati- neuse, puisque cette dernière est immédiatement dissoute par les acides, tandis que l'endospore est précisément mis en évidence par ces réactifs. A mes yeux, la gaine gélatineuse est représentée par l'enveloppe rugueuse de la spore du Cylindrospermum majus et par la couche la plus extérieure de la spore du Glæotrichia. La membrane épaissie de la cellule végétative forme la couche interne de l'exospore, enfin l'endo- spore est un produit ultérieur de l'activité du plasma, sécrété par celui-ci au moment de la maturité de la spore, et destiné à fournir l'enveloppe cellulaire propre du jeune filament. En résumé, les enveloppes cellulaires des organes végétatifs dans les Nostocacées filamenteuses, se composent de deux membranes parfaite- ment distinetes par leur apparence et par leurs propriétés chimiques. L'une, la membrane propre de la cellule. est toujours présente à quelque moment que ce soit de la vie de la plante ; elle est toujours mince, étroi- tement appliquée contre le plasma, mais elle peut étre cependant mise en évidence par la dissolution et la contraction de celui-ci ; elle est inso- luble dans les acides et ne se colore jamais en bleu par les réactifs iodés. L'autre enveloppe, la gaíne, peut faire défaut dans cerlains cas et pen- dant un temps plus ou moins long; elle est soluble dans les acides chro- mique et sulfurique, sauf dans celles de ses parties qui ont été cutinisées sous l'influence des agents atmosphériques; elle se colore fréquemment en bleu par le chloroiodure de zinc. La spore enfin, là où elle existe, est bien, comme on l'admet générale- ment, produite par l'enkystement d'une cellule végétative. Elle posséde un exospore où se retrouvent les enveloppes de celle-ci, et un endospore produit au moment de la maturité, et identique par ses propriétés à la membrane cellulaire végétative. Explication des figures de la planche IH. Fic, 4. Phormidium pannosum var. crassius Kützing. — Fragment à l'état nature] d'un filament rompu, montrant à l'intérieur de la gaine 234 . Fic. Fic. Fic. Fic. Fic. Fic. Fic. Fic. Fic. Fic. Fic. Fic. SÉANCE BU 23 MARS 1888. l'extrémité vide de la membrane cellulaire. — Grossissement de 800 diamétres. 2. Lyngbya semiplena J. Agardh. — Extrémité d'un trichome de la plante à l'état naturel, montrant la coiffe déjà formée à l'intérieur de la gaine. — Grossissement de 1500 diamétres. 3. Oscillaria viridis Rabenhorst, exsiccata, n° 120. — Extrémité d'un trichome traité par l'acide chromique à 33 pour 100. Le plasma est réduit dans chaque cellule à une petite masse arrondie et homo- gène. La coiffe, sous la forme d'une membrane épaisse, arrondie en coupole, enveloppe l’extrémité du trichome. — Grossissement de 1500 diamètres, . Phormidium pannosum var. crassius Kützing. — Quatre états suc- cessifs de développement montrant la formation de la coiffe. Dans la figure 4, la cloison terminale du filament rompu commence à s'épais- sir. Dans la figure 7, l'extrémité du trichome s'est atténuée en s’al- longeant et la coiffea pris sa forme définitive. La plante a été traitée par l'acide chromique. — Grossissement de 1500 diamètres. 8. Oscillaria antliaria Mertens. — Trois états successifs montrant le développement de la coiffe. La plante a été traitée par l'acide chro- mique. — Grossissement de 1500 diamétres. 9. Oscillaria leptotricha Kützing. — Deux trichomes traités par l'acide chromique. L'extrémité effilée en bec est le prolongement de la membrane cellulaire. — Grossissement de 950 diamètres. 10. Filament de Lyngbya æstuarii Liebman, traité par l'acide chro- mique à 33 pour 100. Les couches intérieures de la gaîne ont été dissoutes. La couche extérieure cutinisée, ainsi que la membrane cel- lulaire du trichome, ont seules résisté à l'action de l'acide. — Grossis- sement de 800 diamétres. 11-12. Deux rameaux de Brachytrichia Quoyi Bornet et Flahault, traités par l'acide chromique. — Grossissement de 1500 diamétres. 13-14. Microcoleus nigrescens Thuret. — Extrémité de deux filaments traités par l'eau de Javelle et montrant le dédoublement de la mem- brane cellulaire. Dans la figure 13, le dédoublement s'est fait vers l'extrémité du trichome etla membrane s'est développée dans le sens de l'axe, à l'intérieur de la gaine, et en restant attachée à la coiffe par son extrémité, de maniére à figurer un doigt de gant retourné. Dans la figure 14, le dédoublement s'est fait latéralement et de place en place. —- Grossissement de 595 diamètres. 15. Oscillaria caldariorum Hauck. — Extrémité d'un trichome traité par l'acide chromique, — Grossissement de 1500 diamètres. 16. Hyella cespitosa Bornet et Flahault. — Filament de la plante avee le commencement d'un rameau. Les parties teintées indiquent les bou- chons de cellulose interposés entre les cellules. — Grossissement de 1090 diamétres. 17. Partie inférieure d'un filament de la méme plante. — Grossissement de 1090 diamètres. 18. Un filament de la même plante traité par l’acide chromique à 33 pour 100. Les bouchons de cellulose, ainsi que la partie intérieure de la GOMONT. — ENVELOPPES DES NOSTOCACÉES FILAMENTEUSES. 235 gaine, sauf une mince couche extérieure, ont été dissous, et les cel- lules réduites à leur membrane. — Grossissement de 1090 diamétres. Fic. 19. Une cellule isolée de la méme plante, traitée par l'acide chromique et réduite à sa membrane. — Grossissement de 1090 diamètres. Explication des figures de la planche IV. Fic. 4. Nostoc rupestre Kützing. — Un filament de la plante avec un hété- rocyste, traité par l'acide chromique à 33 pour 100. — Grossissement de 1090 diamétres. Fic. 2. Extrémité d'un filament de Cylindrospermum majus Kützing, avec une spore, traité par le méme réactif. Fic. 3-4. Scytonema myochrous Agardh. — Base de deux rameaux et extré- mité d'un de ceux-ci traités par le méme réactif. Les couches inté- rieures de la gaine ont été dissoutes; il ne subsiste que la mince couche extérieure cutinisée. Dans la figure 3, tout le protoplasma a disparu et les cellules sont réduites à leur membrane propre; dans la figure 4, le plasma est réduit dans chaque cellule à quelques grains arrondis. — Grossissement de 390 diamètres. Un filament de Stigonema ocellatum Thuret, avec un rameau, traité par l'acide chromique. La gaine est réduite à sa couche externe. Dans le rameau, la membrane pariétale du protoplasma est restée appliquée contre la membrane cellulaire. — Grossissement de 415 diamètres. Fic. 6. Un fragment de trichome de la méme plante expulsé de sa gaine par l’action de l'acide chromique et flottant librement dans la prépa- ration. . Sligonema mamillosum Agardh. — Deux rameaux principaux de la plante traités par l'acide chromique. Les parties de la gaîne situées dans le voisinage immédiat des cellules ont été dissoutes et ces der- niéres réduites à leur membrane propre. Les hétérocystes se recon- naissent à leur membrane épaisse. — Grossissement de 390 dia- mètres. Fic. 8. Deux hormogonies de la méme plante traitées par l'acide chromique et réduites à leur membrane cellulaire. — Même grossissement que ci-dessus. . Rivularia bullata Berkeley. — Un trichome entier de la plante traité par l'acide chromique, et montrant la continuité qui existe entre le poil terminal et le reste de la membraue cellulaire. — Grossissement de 1090 diamétres. Fic. 10. Calothrix crustacea Thuret. .— Un fragment de trichome partagé en hormogonies et encore renfermé dans la gaine. La préparation a été traitée par l'acide chromique. La gaine est réduite à sa couche externe et les cellules à leur membrane propre. — Grossissement de 390 diamétres. Fic. 11. Fragment d'une portion âgée de la gaine de la méme plante. Le tri- chome est sorti par l'effet de l'acide chromique. La gaine montre une série de cloisons incomplètes, — Même grossissement que ci-dessus. Fi. e ~i FiG. Pe e © 236 SÉANCE DU 13 AvnRiL 1888. Fic. 12. Un chapelet d'hormogonies de la méme plante, sorti de la gaine par l'action de l'acide chromique. — Méme grossissement que ci-dessus. Fic. 13. Cylindrospermum majus Kützing. — Une spore traitée par l'acide sulfurique. L'exospore revétu d'une membrane rugueuse a été rompu au sommet par l'endospore, qui s'en échappe encore rempli de son contenu protoplasmique. — Grossissement de 800 diamètres. Fic. 14-15. Deux spores de la méme plante traitées par l'acide chromique à 33 pour 100, et dessinées au méme grossissement. La couche rugueuse de l'exospore a été dissoute, laissant voir la couche interne qui est lisse. Le plasma a été dissous et contracté, meltant en évidence l'endospore. Celui-ci, dans la figure 14, est resté enfermé dans l'exospore; dans la figure 15, il s'en échappe en rompant celui-ci à l'extrémité. — Grossissement de 800 diamétres. Fic. 16-17. Gleotrichia punctulata Thuret. — Deux spores traitées comme ci-dessus par l'acide chromique et dessinées au grossissement de 595 diamétres. SÉANCE DU 13 AVRIL 1888. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Mangin, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 23 mars, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce que la Société botanique vient d'épróu- ver deux pertes cruelles par le décés de M. J.-E. Planchon et de M. Wasserzug. M. Planchon (J.-E.), le savant professeur de botanique de la Faculté de médecine de Montpellier, correspondant de l'Académie des sciences de Paris, était un botaniste justement célèbre, qui avait donné à la science un grand nombre d'excellents travaux trai- tant de sujets fort divers, mais pour la plupart descriptifs. Il avait débuté, en 1844, par une thése pour le doctorat és sciences sur les vrais et les faux arilles qui fut trés remarquée. Il fut bientót aprés attaché à l'herbier de W. Hooker, et l'étude attentive qu'il en fit pendant plusieurs années lui donna une profonde connaissance des plantes. Il porta dés lors successivement ses recherches sur divers groupes naturels, et publia une série de mémoires, notamment sur les Linées, les Ochnacées, les Simaroubées, les Cochlospermées, les Droséracées, les Ulmacées, dont il inséra la monographie dans le SÉANCE DU 26 wans 1888. 231 17* volume du Prodromus, les Ampélidées, dont l'histoire mono- graphique a été son dernier ouvrage, etc. On lui doit, en outre, les premières livraisons du Pescatorea, l'Hortus donatensis, le Prodromus Flore nove-granatensis écrit en collaboration avec M. Triana, de méme qu'un grand travail sur les Guttiféres, ete. Il n'a pas non plus négligé la morphologie, qui lui a fourni la matiére de bons mémoires tels que ceux sur les ovules des Acanthes, sur les bractées des Marcgraviées, sur les inflorescences épiphylles, etc. — Depuis plusieurs années, M. J.-E. Planchon s'était beaucoup occupé du Phylloxera, dont il avait été le premier à reconnaitre et signaler la présence dans les vignobles méridionaux, ainsi que des Vignes américaines qu'il avait étudiées avec le plus grand soin, et il s'était ainsi créé des titres sérieux à l'estime des viticulteurs. M. Planchon (J.-E.) était de plus un excellent professeur et à tous ses mérites comme savant il joignait, comme homme, de précieuses qualités morales qui rendront sa mémoire toujours chére à ceux qui l'ont connu. Si M. Planchon (J.-E.) était un savant depuis longtemps célèbre, M. Wasserzug était un jeune botaniste heureusement doué, labo- rieux, instruit, qui n'aurait certainement pas tardé à le devenir aussi. Le Bulletin de la Société botanique avait déjà recu de lui des communications intéressantes et, à la derniére séance, il en a fait une que nous avons tous entendue avec la plus vive salisfaction. Peu de jours aprés, il a été enlevé à la science à laquelle il donnait de brillantes espérances déjà en voie de réalisation. Nous ne sau- rions trop déplorer une fin si inattendue et si prématurée. Dons faits à la Société : Barla, Liste de Champignons nouvellement observés dans le dépar- tement des Alpes-Maritimes. D. Clos, Une page de dendrologie. Foucaud, Note sur une variété nouvelle du Ceratophyllum demersum. Letourneux, Rapport sur une mission botanique exécutée en 1884 dans le nord, le sud et l'ouest de la Tunisie. Ch. Ménier, Contnibution à la flore mycologique de la Loire-Infé- rieure. Gregor Kraus, Der botanische Garten der Universität Halle. Ed. Strasburger, Ueber Kern- und Zelltheilung im Pflanzenreiche. Mission scientifique du Cap Horn (1882-83). Tome 1^, Histoire du voyage, par Martial. 238 SÉANCE DU 13 AVRIL 1888. Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, 1886-81. Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire, t. XXXVII. Bulletin de l' Association pour la protection des plantes, n° 6. Bulletin du cercle floral d Anvers, 1888, n** 1 et 2. Proceedings of the Canadian Institute, octobre 1887. M. Leclerc du Sablon fait à la Société la communication sul- vante : SUR LES. ANTHÉROZOIDES DU CHEILANTHES HIRTA, par M. LECLERC DU SABLON. Les spores de Cheilanthes hirta gèrment très facilement; les prothalles, qui ont une forme cordée plus ou moins régulière, portent à leur face inférieure un grand nombre d’anthéridies. Sur un prothalle de 1 ou 3 millimètres de longueur, on voit déjà plusieurs anthéridies dont quel- ques-unes sont arrivées à peu près à leur malurité. À mesure que ce prothalle s’accroîtra, d'autres anthéridies se formeront dans les parties plus jeunes; ce n'est que plus tard, lorsque le prothalle aura acquis son complet développement, que les archégones apparaitront dans le voisi- nage de l'échancrure. On trouve donc chez le Cheilanthes hirta, comme chez un grand nombre d'autres espéces d'ailleurs, des anthérozoides formées bien avant que les archégones commencent à apparaitre. Les anthéridies se forment de la façon que M. Strasburger a décrite pour le Polystichum aculeatum. Dans une cellule ordinaire du prothalle, il se forme une cloison en verre de montre qui découpe une petite cellule qui sera le point de départ d'une anthéridie ; cette cellule s'allonge per- pendiculairement à la surface du prothalle, se cloisonne et finalement donne naissance à un petit massif arrondi dont les dimensions n'excédent pas celles d'une cellule végétative du prothalle. La partie interne de ce massif, qui constitue une anthéridie, est formée de petites cellules à peu prés cubiques, renfermant un trés gros noyau : ce sont les cellules-méres des anthérozoides. La partie externe est formée de cellules trés aplaties qui constituent l'enveloppe de l'anthéridie. Les membranes qui séparent les cellules-inéres les unes des autres se dissolvent bientót dans leur partie moyenne; chaque cellule est ainsi mise en liberté à l'intérieur de l'anthéridie et va subir une série de modi- fications trés importantes. Tout d'abord une cellule-mére est formée par un trés gros noyau entouré d'une mince couche de protoplasme, le tout étant renfermé dans une trés mince membrane. LECLERC DU SABLON. — ANTHÉROZOIDES DU CHEILANTHES HinTA. 239 Le premier changement qui se produit dans une cellule-mére est le déplacement du noyau qui va s'appliquer contre les parois de la cellule ; puis on voit se former dans le protoplasme cellulaire un anneau hyalin et homogène, Cet anneau commence à se former au contact du noyau dans la mince couche de protoplasme qui est restée entre la membrane et le noyau; il se compléte ensuite rapidement tout autour de la cellule. La surface interne de l'anneau est d'abord granuleuse, puis devient tout à fait lisse. Lorsque ce filament hyalin est complétement formé, il reste encore au centre de la cellule une quantité de protoplasme granuleux. On voit donc que, chez les Fougères, la formation de l'anthérozoide débute par la différenciation, aux dépens du protoplasme, d'un anneau hyalin qui entoure la cellule tout en étant soudé au noyau. C'est seulement aprés cette première phase que le noyau commence à se modifier : il s'amincit d'abord un peu et devient ovale, puis ses deux extrémités s’allongent sans cesser de rester soudées à l'anneau hyalin, et forment ainsi un croissant dont la partie médiane porte encore un très gros renflement. Bientôt les deux extrémités du filament ainsi formé se rejoignent dans la région de la cellule opposée à la position primi- live du noyau. On voit alors, à l'intérieur de l'anneau hyalin qui s'est formé aux dépens du protoplasme, un second anneau formé par le noyau. Lorsqu'on a traité les préparations par l'hypochlorite de soude étendu, celte distinction est rendue beaucoup plus nette. Vers le milieu de la cel- lule, on voit encore une matière granuleuse qui est le reste du proto- plasme de la cellule. Comme M. Zacharias l'avait déjà remarqué en étudiant le Pteris ser- rulata (1), la structure de l'anthérozoide varie pendant la formation ; au début, lorsque le noyau commence à s'allonger, la structure est granu- leuse comme celle d'un noyau ordinaire; plus tard, à mesure que l'an- thérozoide prend sa forme définitive, les granulations disparaissent et la structure devient tout à fait homogéne. Lorsque les deux extrémités du noyau allongé se sont rejointes de facon à produire l'apparence d'un anneau complet formé par le noyau, l'allon- gement ne cesse pas pour cela. Le filament hyalin se rempt, de facon à occuper toujours la partie convexe du noyau sur toute sa longueur. L'une des extrémités de l'anthérozoide qui se forme ainsi continue à s’allonger dans le plan de l'anneau primitif; l'autre au contraire, qui d'ailleurs s'allonge plus rapidement, se recourbe vers l'intérieur de la cellule. Le renflement correspondant à la position primitive du noyau a alors à peu prés disparu; la largeur de l'anthérozoide n'est cependant (1) Botanische Zeitung, p. 281, 1887. 240 SÉANCE DU 13 AvriL 1888. - pas constante sur toute la longueur; elle est plus faible vers les deux extrémités. Lorsque les anthérozoides sont complétement formés dans les cellules- mères, l'anthéridie s'ouvre dès qu'une goutte d'eau arrive à son contact, et les cellules-méres sont mises en liberté. On peut suivre facilement la facon dont l'anthérozoide lui-méme entre en mouvement. C'est alors seulement que j'ai pu distinguer les cils : en traitant suc- cessivement les préparations par l'iode et l'hématoxyline, il m'a été pos- sible de suivre leur mode de formation. Dans les anthérozoides où les cils n'apparaisssent pas encore, on reconnait que l'épaisseur de filament hyalin est relativement considérable, puis les cils se détachent de ce filament lui-même avec lequel ils faisaient corps; d'abord appliqués contre l'anthérozoide, les cils se relévent peu à peu, de telle sorte que leur extrémité la plus rapprochée de la partie antérieure de l'anthéro- zoide devienne leur point d'insertion sur l'anthérozoide ; lorsque les cils commencent à se détacher, ils sont donc inclinés tous dans le méme sens. Ainsi les cils se forment aux dépens de la partie hyaline et protoplas- mique de l'anthérozoide. Mais cette partie hyaline est-elle tout entière employée à former les cils, ou bien reste-t-il encore à la surface de lan- thérozoide une mince couche protoplasmique? Dans plusieurs prépara- lions, j'ai pu vérifier que, méme aprés que les cils sont complétement redressés, il existe encore au-dessus de la partie nucléaire de l'anthéro- zoide une mince couche protoplasmique. Donc l'anneau hyalin qui se forme au début de la différenciation de la cellule-mére : 1^ sert à former les cils; 2 constitue une enveloppe hyaline au-dessus de l'anthérozoide. Lorsque les cils sont ainsi redressés, la partie ciliée de l'anthérozoide ne tarde pas à se détacher de la cellule-mére, et présente des mouve- ments en hélice d'abord assez lents, puis de plus en plus rapides; tout l'anthérozoide, ainsi que les restes de la cellule-mére qui lui sont encore fixés, est entrainé par ce mouvement comparable à celui d'une vis que l'on tourne, et le tout peut ainsi se déplacer lentement dans l'eau. Mais bientót l'anthérozoide se dégage de plus en plus du résidu de la cellule- mére, et peut nager plus facilement. Assez souvent, et c'est le cas qui est considéré comme général par beaucoup d'auteurs, on n'apercoit vers l'extrémité opposée aux cils qu'une pelite vésicule, formée, on le voit, des restes de la cellule-mére. Le contenu de cette vésicule est un protoplasme trés peu dense, reste du protoplasme de la cellule-mére. : Pendant les mouvements de l'anthérozoide, cette vésicule peut d'ailleurs tomber, comme l'avait déjà observé M. Strasburger. Mais la présence de la vésicule à la partie postérieure de l'anthérozoide est loin d'étre générale. Lorsque la déhiscence des anthéridies n'est pas LECLERC DU SABLON. — ANTHÉROZOIDES DU CHEILANTHES HIRTA. 241 hàtée par un milieu trop humide, on ne voit plus de protoplasme dans la cellule-mére, et lorsque l'anthérozoide commence à nager, il ne porte pas de vésicule; tout ce qui restait de la cellule-mére s'est dissous dans l'eau. Ce cas est celui que j'ai rencontré le plus souvent, et je crois pouvoir le considérer comme le cas normal, la vésicule n'existant que lorsque la maturité de l'anthérozoide n'est pas tout à fait compléte. Sous ce rap- port, mes observations sur les anthérozoides des Fougéres concordent avec celles de M. Millardet sur les anthérozoides des Rhizocarpées ; les différentes formes d'anthérozoides qu'on observe correspondent à des anthérozoides semblables, mais observés à des états différents de leur développement. Dans certains cas, aucune partie du corps de l'anthérozoide n'est détachée de la cellule-mère, les cils seuls s'agitent dans l'eau et suffisent pour faire mouvoir la cellule; dans un état un peu plus avancé, la partie ciliée de l'anthérozoide est seule libre ; enfin dans un anthérozoide com- plétement développé, le résidu de la cellule-mére a tout à fait disparu : il n'y a pas de vésicule. La présence de ces différentes formes d'anthé- rozoides dans une méme préparation est rendue possible par ce fait que les anthéridies s'ouvrent au contact de l'eau, alors méme que les anthé- rozoides qu'elle renferme ne sont pas complètement formés. Il est d'ailleurs fort possible qu'un anthérozoide encore muni d'une vésicule soit capable de féconder une oosphére; mais il ne s'ensuit pas que la vésicule soit essentielle; l'histoire de sa disparition progressive montre assez le peu d'importance de cet appendice. Les anthérozoides dépourvus de vésicule ont d'ailleurs sur les autres l'avantage de se mou- voir plus rapidement, ils ont ainsi plus de chances de pénétrer jusqu'à l'oosphére. Si l'on observe un des anthérozoides à partir du moment où il est mis en liberté, on voit que ses mouvements, d'abord trés lents, deviennent de plus en plus rapides; ce sont d'abord des mouvements héliçoïdes d'ensemble comme ceux d'une vis. Puis la partie ciliée seule est en mouvement et tourne trés vite en méme temps que les cils s'agilent trés rapidement; la partie non ciliée, qu'on pourrait appeler la partie posté- rieure, parait passive et suit simplement la partie antérieure qui se déplace. Aprés quelques heures, les mouvements de l'anthérozoide se ralen- tissent ; le mouvement de rotation de la partie ciliée est remplacé par le mouvement héliçoïde, qui ne tarde pas lui-même à s'éteindre. Alors l'anthérozoide change un peu de forme, le nombre des tours de spire augmente, la partie ciliée peut, à elle seule, former jusqu'à quatre ou cinq tours de spire; les mouvements ne peuvent plus recommencer, la mort est survenue. T. XXXV. (SÉANCES) 16 242 SÉANCE DU 13 AVRIL 1888, Pour résumer en quelques mots la formation des anthérozoides des Fougères, on peut dire que le noyau de la cellule-mére devient d'abord excentrique, puis une partie du protoplasme forme autour de la cellule un anneau hyalin ; le noyaus'amincit ensuite en s'allongeant tout le long de cet anneau et forme ainsi le corps de l'anthérozoide, la plus grande partie de l'anneau hyalin est employée à former les cils, le reste forme une trés mince enveloppe protoplasmique à l'anthérozoide. L'apparition de cet anneau contenu dans le protoplasme et le mode de formation des cils me paraissent étre les principaux points par oü cet exposé différe des travaux qui ont déjà été publiés sur la formation des anthérozoides (1). M. Roze pense que la vésicule adhérente à l'anthérozoide ne se détache pas aussi facilement que parait le croire M. Leclerc du Sablon ; ce qui peut donner à cet égard une certaine illusion, c'est qu'on observe souvent des anthérozoides provenant de plantes cul- tivées et par suite anormales, en outre les anthérozoides sont sou- vent brisés. La vésicule fait partie intégrante de l'anthérozoide, comme on le voit nettement en étudiant les Équisétacées. M. Leclerc du Sablon répond que les espèces qu'il a étudiées étaient dans un état normal, car elles fructifient et présentent main- nant des prothalles. Il a constaté assez souvent la présence de la vésicule, mais non toujours. M. Roze a observé que les anthérozoides sortis avant la maturité étaient dépourvus de vésicule ; l'eau fait éclater les anthéridies non encore müres, et la pression de la lamelle de verre suffit pour faire sortir les anthérozoides. Les résultats obtenus dans ces conditions doivent étre contrólés à l'aide d'observations faites sur des anthé- ridies s'ouvrant normalement. M. Duchartre signale un fait curieux qui a été annoncé hier à la Société nationale d'Horticulture. Il résulte de deux lettres écrites de Falaise, par M. Brière, pharmacien, et par M. Jules Ravenel, propriétaire, que M. Ozou, habile horticulteur de cette ville, qui, depuis longues années, cherche à cultiver les Morilles, aurait obtenu, celte année, à cet égard, un succès complet, sur un grand (1) Les plus récents de ces travaux oü l'on trouvera l'historique. de la question, sont ceux de MM. Zacharias (Bolanische Zeitung, 1887) et Douglas H. Campbell (Berichte der deutchen botanischen Gesellschaft, 1887). DUCHARTRE. — NOTE SUR L'ENRAC. DE L'ALBUMEN D'UN CYcas. 243 nombre de pots dans lesquels étaient plantés des Rosiers, des Fuchsias, etc., et dans lesquels il avait fait aussi dessemis de spores. M. Ozou aurait obtenu des Morilles parfaitement développées, que M. Brière rapporte au Morchella conica. La lettre de M. Brière renferme un dessin reproduisant un de ces Champignons qui me- sure un peu plus de 0",10 de hauteur. Il est bon de rappeler tou- tefois que, depuis qu'il pratique annuellement des semis de spores de Morilles, M. Ozou n'avait obtenu, écrit M. Brière, que des pro- duits de proportions minimes dont les plus développés atteignaient à peine un centimétre de hauteur, et l'auteur de la lettre ne dit pas si l'on s'est assuré que les petits corps qu'on a vus se produire ainsi étaient bien réellement des Morilles. M. Roze fait remarquer que le Morchella obtenu est une espéce de serre, trés différente de la Morille commune. Il rappelle qu'on a déjà trouvé des Morilles dans des serres aux environs de Paris, et ne pense pas que la question de la culture de ce Champignon ait été résolue par M. Ozou. M. Duchartre fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR L'ENRACINEMENT DE L'ALBUMEN D'UN CYCAS, par M. P. DUCHARTRE. Des deux parties qui constituent l'amande d'une graine albuminée adulte, l'une, l'embryon, est essentiellement vivante et active, suscep- tible de végéter, sous l'influence des conditions de la germination, non seulement dans son ensemble quand elle est restée entiére, mais encore, comme l'ont prouvé de nombreuses expériences, dans chacune de ses portions, quand elle a été divisée en fragments. Quant à l'autre, l'albu- men, elle avait été regardée, jusqu'à une date récente, comme inactive et inerte, non susceptible de développement ultérieur, et constituant sim- plement un dépót de matiéres diverses, selon les plantes, mais toujours destinées à fournir à l'embryon les éléments de sa premiére croissance en plantule. M. Van Tieghem est, à ma connaissance, le premier qui ait apporté un certain correctif à cette maniére de considérer l'albumen. Dans le cours de ses recherches sur la germination, il a voulu voir comment se comporterait un albumen isolé, s'il était placé dans les con- dilions qu'il avait préalablement reconnues capables de mettre en activité de végétation de simples fragments d'embryon. Dans ce but, il a soumis 244 SÉANCE DU 13 AVRIL 1888. à ses expériences (1) des albumens des trois catégories : 1° oléagineux et aleurique ou charnu (Ricinus communis); 2° amylacé ou farineux (Mira- bilis longiflora, Canna aurantiaca) ; 3° cellulosique ou corné (Au- cuba japonica, Phænix dactylifera). D'après ses observations, « séparé » de l'embryon et soumis aux conditions ordinaires de la germination, » l'albumen amylacé de la Belle-de-nuit et du Balisier n'a subi, méme » aprés plusieurs semaines, aucun changement sensible. Il ne s'aceroit » pas, et l'amidon qui remplit ses cellules demeure inaltéré. Il en est de » méme de l'albumen cellulosique de l'Aucuba et du Dattier, qui, dans » ces conditions, conserve son aspect et sa structure ». Il en a été autre- ment pour l'albumen charnu du Ricin. L'expérience a consisté, pour celui-ci, aprés avoir enlevé le tégument de la graine et coupé l'amande en deux selon le plan des cotylédons, à détacher les deux plaques albu- mineuses séparées par la section, qui étaient conformées chacune en un demi-ellipsoide aplati et à les poser sur de la mousse ou de la ouate humide, en les soumettant à une température de -]- 25^- 90? centigr. Dans ces condilions, « aprés quelques jours, écrit notre savant confrère, » on voit ces plaques grandir et, au bout d'un mois, certaines ont » atteint 07,022 de longueur sur 07,016 de largeur, quand elles n'avaient, » au début, que 07,012 de longueur sur 0,008 de largeur; elles sont » aussi un peu plus épaisses; leurs deux grandes dimensions ont doublé » ei leur surface a quadruplé. On a prolongé six semaines durant cette germination libre de l'albumen, dans l'espoir que peut-étre à la fin il s’y formerait des racines et des bourgeons adventifs; mais jusqu'ici » cet espoir a été déçu. » Plus tard, étendant ses premiers énoncés, M. Van Tieghem a écrit les phrases suivantes : « L'albumen isolé germe, » surtout s'il est oléagineux (Ricin, etc.) ; il s'accroit, consomme les » matériaux de réserve qu'il renferme, ou les transforme en d'autres » substances, par exemple, en amidon. Il peut méme, dans certains cas, » produire des grains de chlorophylle et assimiler du carbone. Bref, il » se montre doué, pendant un certain temps, d'une végétation indépen- » dante » (Traité de botan., p. 904, 6* fasc. publié en décembre 1882). L'année méme durant laquelle M. Van Tieghem avait publié sa Note sur « La digestion de l'albumen », M. Warming fit paraitre son mémoire sur les Cycadées (2). Or, on lit dansle résumé francais de cet important ravail (p. 20) le passage suivant: « Remarquons encore que l'endos- » perme, chez le Cycas et le Ceratozamia, peut augmenter beaucoup Yv y (1) Van Tieghem (Ph.), Sur la digestion de l'albumen (Compt. rend., LXXXIV, 1877, p. 578-584). (2) Warming, Undersogelser og Betragtninger over Cycadeerne (Oversigler over d. K. D. Vidensk. Selsk. Forh., 1877, in-8° de 57 pages, 3 pl. Résumé en francais; Bull. de l'Acad. roy. dan. des Sc. et des Lettr., 1877, p. 16-31). DUCHARTRE — NOTE SUR L'ENHAC. DE L'ALBUMEN D'UN CYCAS. 245 » de volume et se dépouiller de son enveloppe sans que l'embryon soit » formé. Il semble que l'endosperme ait une croissance indépendante, » qui est facile à expliquer comme il est homologue avec le prothalle » des Cryptogames. Si je ne me trompe, j'ai méme vu, il y a quelques » années, un pareil endosperme fortement grossi, dont les parties sorties » de terre étaient vertes. » Je ne crois pas que la question du développement que peut prendre l'albumen d'une graine adulte ait fait le moindre progrés depuis 1877. Du moins, je n'ai trouvé aucune donnée nouvelle à cet égard dans les travaux généraux que j'ai pu consulter relativement aux graines et à leur germination, notamment ni dans l'ouvrage considérable de M. Detmer (1), ni dans le grand mémoire de M. Klebs (2). Je pense donc qu'il y a quel- que intérét à faire connaitre les résultats d'une expérience qui démontre de la maniére la plus nette que certains albumens de graines adultes peu- vent non seulement s'accroitre, comme l'avaient vu MM. Van Tieghem et Warming, mais encore développer des racines, méme en nombre relati- vement considérable. Cette expérience a été faite fort en grand, mais involontairement, peut- on dire, par un habile horticulteur de Paris, M. Landry, et voici dans quelles circonstances. M. Humblot avait rapporté des Comores une grande quantité de graines, paraissant toutes en bon état, d'un Cycas qui existe dans ces iles, sans qu'on sache bien précisément s'il y est indigène ou seulement cultivé (J.-M. Hildebrandt). Il en fut fait par lui plusieurs lots, dont le plus con- sidérable échutà M. Landry, au mois de mai 1885. Cet horticulteur mit aussitôt ces graines en stratification, dans de la cendre de houille, au- dessous d'une tablette large de prés d'un métre, à l'intérieur d'une serre chaude, basse et à deux versants, dans laquelle la température est main- tenue, pendant toute la mauvaise saison, entre -1- 12* et + 18* centigr. Ces graines élaient en si grande quantité qu'elles formaient là une couche non interrompue, sur une longueur d'environ 20 mètres et une largeur de 0",75. Un certain nombre d'entre elles germérent presque immédiatement; d'autres le firent plus tard et de temps en temps ; enfin la plupart restérent inertes en apparence, ou se gàtérent successivement. Étonné de ne voir aucun indice de germination dans le plus grand nombre de ces graines, au bout de plusieurs mois, méme de plus d'une année, M. Landry en examina une assez grande quantité, et le résultat de cet examen fut qu'une bonne partie d'entre elles avaient développé (1) Detmer (W.), Vergleichende Physiologie der Keimungsprocesses der Samen (in-8° de vir et 565 pages. Iéna, 1880). nca n : (2) Klebs (Georg), Beiträge zur Morphologie und Biologie der Keimung (Unters. aus d. botan. Instit. zu Tübingen, Y, 4° fasc., p. 536-635. Leipzig, 1885). 246 SÉANCE DU 13 AVRIL 1888. des racines sous l'influence de la cendre de houille humide. Le 14 jan- vier 1887, il voulut bien me faire part de son observation et m'envoyer, en méme temps qu'une lettre dans laquelle il décrivait la marche de son expérience, quatre graines sur lesquelles se montraient des racines. Je pus dés lors examiner à mon tour ces graines enracinées et je communi- quai ensuite le fait capital constaté grâce à cet examen à la Société na- tionale d'Horticulture de France, dans sa séance du 27 janvier 1887 (1). Quelques jours plus tard, le 1* février 1887, j'allai voir, dans Péta- blissement de M. Landry, l'état des graines qui se trouvaient encore en stratification, à la place qu'elles occupaient depuis vingt mois. Sur une vingtaine, j'en trouvai deux qui avaient germé normalement, quatre qui avaient développé des racines, et que j'ai reconnues ensuite comme inembryonées, tandis que les autres ne donnaient pas signe de vie, sans toutefois s'étre encore altérées. Trois de ces graines enracinées m'ayant été remises, je les plantai sans retard en terre de bruyére, dans un pot que je placai d'abord dans une pièce où la température est maintenue, jour et nuit, à au moins 15* C. Au mois de juin suivant, ce pot fut transporté dans un jardin, à Meudon, et là il fut laissé, jusqu'à la fin du mois de septembre, à l'ombre, dans une bâche. J'ai à peine besoin de dire que la terre de ce pot a été maintenue toujours modérément humide, et que dés lors ces graines ont été soumises, pendant leur séjour de huit mois en terre de bruyère, à de bonnes conditions de chaleur et d'humidité. Maintenant une question se présente avant toute autre : à quelle espèce appartient le Cycas qui fournit le sujet de la présente Note? II serait dif- ficile de répondre catégoriquement à cette question faute d'éléments qui permettent de déterminer directement cette espèce ; je vais cependant en essayer une détermination indirecte, qui me semble avoir pour elle une assez grande vraisemblance d'exactitude. Au Jardin des plantes de Paris, où l'on a recu, en méme temps qu'un lot de graines, deux troncs en mauvais état du Cycas des Comores, je tiens de M. le professeur Max. Cornu que, ne pouvant, sur de pareils spé- cimens, reconnaitre le véritable nom de l'espéce à laquelle ils appartien- nent, on s'est contenté de l'étiqueter provisoirement Cycas madagasca- riensis. Il n'est pas hors de propos de rappeler que Miquel avait d'abord donné ce méme nom à un Cycas supposé de Madagascar, pour lequel il adopta plus tard la dénomination de C. Thouarsii R. Br. Derniérement M. Bruant, horticulteur à Poitiers, dans son Catalogue, n? 195, pour le printemps de 1888 (p. 5), a désigné le Cycas dont il s'agit, sous le nom de C. comorensis, en le déclarant nouveau et en disant qu'il a quelque (1) Journal de la Soc. nat. d'Hortic., 1887, p. 48-50. DUCHARTRE.— NOTE SUR L'ENRAC. DE L'ALBUMEN D'UN CYCAS. 247 affinité, par ses feuilles, avec le C. circinalis. D'un autre côté, M. Truffaut (Albert), horticulteur à Versailles, qui en a aussi reçu des graines de M. Humblot, dit, dans une circulaire-annonce, datée de juillet 1886, que la plante « est intermédiaire entre le Cycas circinalis et le C. Tes- kesii ». Pour moi, je suis trés porté à croire qu'à cette espéce s'applique la détermination faite par Alex. Braun (1), de graines que le voyageur J.-M. Hildebrandt avait rapportées, en 1875, de l'ile Anjoana, l'une des Comores. Ce botaniste n'hésitait pas à les regarder comme appartenant au Cycas Thouarsii R. Br., espèce, il est vrai, controversée, qu'il dit pouvoir bien étre identique avec le C. Rumphii, et que M. Alph. de Candolle, dans sa monographie des Cycadées (Prodr., XVI, 2* partie, p. 528), a rangée dans la catégorie des « Species minus notæ ». Alex, Braun décrit les graines qu'il a eues sous les yeux comme étant de la grosseur d'une Pomme moyenne, et comme caractérisées surtout parce que la couche tégumentaire ligneuse, sous-jacente à la couche externe charnue, présente deux angles longitudinaux saillants. Or, cette descrip- tion convient aux graines récoltées et rapportées par M. Humblot, qui appartiendraient donc aussi, selon toute apparence, au Cycas Thouarsii R. Br. Une autre particularité qui me confirme dans cette manière de voir, c'est que les graines récoltées par J.-M. Hildebrandt étaient, pour la plupart, stériles et sans embryon, tout comme le plus grand nombre de celles qu'a rapportées M. Humblot, à ce point que Alex. Braun évalue (2)1a proportion de celles qu'il a vues sans embryon à 70 pour 100 de la totalité. Je pense donc, en somme, étre suffisamment autorisé à donner, dans la suite de cette Note, le nom de Cycas Thouarsii R. Br. à l'espéce des Comores dont les graines ont présenté le phénoméne remar- quable qu'il me reste maintenant à faire connaitre. Ce serait prolonger inutilement la présente Note que d'y décrire toutes les graines de Cycas Thouarsii que j'ai pu examiner et sur lesquelles il s'était développé des racines. Je me bornerai donc à décrire l'une d'entre elles et j'ajouterai quelques mots sur quelques autres. La graine que je prends comme exemple était assez irréguliérement ovoide et mesurait 0",06 de longueur sur 07,052 d'épaisseur dans un sens, 07,051 dans le sens perpendiculaire au premier. Elle était donc trés légérement comprimée. La masse de son albumen, étant restée vivante et ayant augmenté de volume, avait fait éclater le tégument sémi- nal ou spermoderme qui n'avait pas pris part à ce développement et qui, étant mort, avait bruni. Comme l'a décrit et figuré M. Warming (pl. I, fig. 14, de son Mé- (1) Dans Sitzungsberichte d. Gesellsch. nalurfors. Freunde, 17 octobre 1876, (2) Botan, Zeit., 1876, colon, 300, 248 SÉANCE DU 13 AVRIL 1888. moire cité plus haut), le tégument d'une graine de Cycas fraîche com- prend trois couches dissemblables de texture et d'épaisseur : l'externe épaisse et charnue ; la moyenne peu épaisse et dure, composée de cellules à parois épaisses et ponctuées; l'interne assez mince dans la région micropylaire, devenant de plus en plus épaisse de là vers la région cha- lazique, et de nature parenchymateuse. La graine dont il s'agit ici, ayant été examinée près de deux années après avoir été cueillie, ne montrait plus d'autre reste dela couche externe et charnue de son tégument sémi- nal qu'une membrane mince et presque papyracée, séche et ridée, qui n'adhérait plus aux tissus sous-jacents que par une faible étendue de sa portion basilaire. Sa couche moyenne était trés dure, de couleur foncée, épaisse de 07,0015 dans la plus grande partie de son étendue; mais son épaisseur était un peu plus forte dans ses régions chalazique et micropy- laire, ainsi que sur deux lignes longitudinales, diamétralement opposées, formant les deux saillies ou arétes de sa face externe qu'on observe également dans la généralité des Cycas. Quant à la couche interne, elle était remarquable, parce que, trés mince et ferme dans sa portion supé- rieure ou micropylaire, elle s'épaississait rapidement, à partir d'une faible distance du sommet, au point d'atteindre 0",01 d'épaisseur, en devenant presque spongieuse dans sa portion inférieure ou chalazique. Ces couches tégumentaires enlevées, il restait l'amande de la graine sous la forme d'un corps ovoide, un peu irrégulier, presque tronqué vers le bas, visiblement rétréci vers le haut, et qui avait 0™,46 de longueur sur 07,043 dans sa plus grande épaisseur. Ce corps était fendillé à sa surface, surtout dans le haut, ses fissures se joignant généralement de maniére à circonscrire des aréoles irréguliérement polygonales. Dans quelques graines, je l'ai vu beaucoup plus frais, jaune clair, lisse et continu super- ficiellement, sauf dans sa partie supérieure où il commençait à brunir en se fendillant. Sa masse était entièrement formée par l'albumen, et l'examen le plus attentif n'a pu me faire découvrir dans son intérieur le moindre vestige d'embryon ; or celui-ci, lorsqu'il existe, ne pourrait échapper à un examen méme trés superficiel puisque, dans le Cycas Thouarsii, d'après Alex. Braun (loc. cit.), il égale à fort peu prés en longueur l'albumen tout entier. De cet albumen étaient provenues, sur des points trés divers, des ra- cines réparties sans ordre et inégales en longueur. La plus développée était née au pourtour de la chambre pollinique agrandie et déformée. Elle était rectiligne, de couleur pàle, dirigée obliquement, longue de 07,008, épaisse de 07,002 dans sa portion inférieure et quelque peu rétrécie de là vers son extrémité. Non loin de cette premiére racine on voyait le bout d'une seconde dont la production interne avait déterminé la formation d'un mamelon superficiel, qui s'était ensuite percé au sommet DUCHARTRE. — NOTE SUR L'ENRAC. DE L'ALBUMEN D'UN CYCAS. 249 d'une ouverture circulaire; c'est dans cette ouverture que se montrait l'extrémité de la racine qui était ainsi coléorhizée. Enfin, sur le flanc de la masse albumineuse, à 0",02 de distance moyenne du sommet, se trou- vait un groupe nombreux, composé de quatorze racines, dont quatre faisaient saillie de 2 ou 3 millimétres, tandis que les autres pointaient plus ou moins dans l'ouverture circulaire du mamelon dont chacune d'elles avait déterminé la formation préliminaire. Toutes ces racines étaient arrondies à leur extrémité libre et mesuraient environ 2 milli- métres de diamétre. Une autre graine dépassait légérement la précédente en grosseur, car sa longueur était de 07,065, et son épaisseur de 0",55 dans un sens, 07,047 dans le sens perpendiculaire au premier; elle était donc assez nettement comprimée. Vers son extrémité micropylaire, elle avait émis une racine longue de 07,015, et, un peu plus bas, trois autres beaucoup plus jeunes, dont la plus développée faisait saillie de 07,0015. Sur le flanc de son albumen, à 07,03 de la grande racine, il en existait deux autres placées côte à côte, dont l'une ressortait de 07,002, l'autre étant un peu plus courte. Non loin de celles-ci deux mamelons superficiels, encore non percés, indiquaient l'apparition prochaine de deux autres ; enfin, au bas de la masse albumineuse, avaient encore percé deux racines presque adjacentes, un peu inégales en longueur, dont la plus avancée faisait saillie de 0"",0015. Sans entrer dans de plus longs détails, je me bornerai à dire encore : 1^ que sur une troisiéme graine j'ai observé jusqu'à vingt racines plus ou moins développées; 2° que, sur deux autres, au pourtour de la chambre pollinique transformée en une grande dépression irréguliére, étaient nées quatre racines sur l'une, cinq sur l'autre, et que, dans ce nombre, il y en avait une longue de 0,009 sur la première, et une longue de 07,011 sur la seconde. En résumé, les graines du Cycas Thouarsii R. Br., stratifiées en quantité considérable par M. Landry, se sont montrées en grande majo- rité inembryonées, et ont offert alors fréquemment ce fait capital que leur albumen charnu, dans cette situation, non seulement a augmenté de volume au point de déterminer une large rupture des trois zones du légument séminal, mais encore a donné naissance à des racines adven- tives dont le nombre a pu s'élever jusqu'à une vingtaine. Ces racines sont nées d'abord au pourtour de la chambre pollinique ou dans son voisi- nage, c'est-à-dire vers le sommet de la graine, et ce qui le prouve, c'est que là elles ont toujours pris plus de développement qu'ailleurs. Cela s'explique parce que cette région a pu ressentir la première l’action de l'humidité, avant méme que le tégument eüt été déchiré dans toute sa longueur par suite du grossissement de l'albumen sous-jacent, 250 SÉANCE DU 13 AVRIL 1888. J'ai à peine besoin de dire qu'une production analogue de racines adventives n'a jamais eu lieu sur les graines embryonées de la méine plante. Celles-ci ont germé normalement, mais aprés un temps plus ou moins long ; en effet, tandis que la germination des unes a suivi de prés leur mise en stratification, celle des autres s'est échelonnée à des mo- ments de plus en plus éloignés et qui ont pu atteindre plus de deux années d'intervalle. Il y avait un grand intérét à voir si les graines inembryonées du Cycas Thouarsii, aprés s'étre enracinées, donneraient naissance à un ou plu- sieurs bourgeons et, par conséquent, s'il pourrait en provenir des pieds entiers. L'expérience pouvait seule fixer à cet égard. Elle a été faite en grand dans l'établissement de M. Landry, en petit et dans d'autres con- ditions par moi-méme. Chez M. Landry, les graines enracinées ont été laissées jusqu'au dernier moment dans la situation qui les avait amenées à produire des racines, sans que, méme à la fin du mois de mars 1888, c'est-à-dire dans l'espace de prés de trois années, une seule ait montré la moindre pousse aérienne. Successivement toutes sont mortes, malgré leur enracinement et se sont décomposées. De mon cóté, le 1* février 1881, j'en ai, comme on l'a vu plus haut, planté en terre de bruyére trois qui étaient déjà enracinées; aprés quoi, je les ai maintenues dans des conditions favorables à la végétation. Le résultat de cette expérience a été encore négatif. A la fin du mois de septembre 1887, huit mois aprés leur mise en terre, ces trois graines étaient également mortes et leur albumen s'était détruit, ne laissant pour tout reste qu'une sorte de pellicule brune, séche et friable. Quant aux racines qui existaient au moment de la plantation, il n'en subsistait plus le moindre vestige. Il semble démontré par ces deux expériences que l'albumen des graines inembryonées du Cycas Thouarsii peut bien donner naissance à des racines, mais non devenir le point de départ d'organes aériens. Ce résul- tat n'a, ce me semble, rien de surprenant. Si, comme on l'a vu plus haut, dans une citation de M. Warming, l'albumen des Cycadées est l'homologue du prothalle des Cryptogames vasculaires, en s'enracinant il se comporte comme le fait fréquemment celui-ci, notamment chez les Lycopodes, les Équisétacées, les Fougéres; mais, pour qu'un prothalle donne naissance à une nouvelle plante, il faut qu'il s'y soit produit au moins un archégone dans lequel la fécondation ait déterminé la forma- tion d'un embryon. Dans le cas contraire, c’est-à-dire dans le cas d'apo- gamie, il n'en partira pas de plante nouvelle ou tout au plus, dans des circonstances fort rares, pourra-t-il étre le siége d'un bourgeonnement accidentel duquel résulteront les pousses adventives qualifiées de Farlo- wiennes. L'homologie conduit à regarder l'albumen des graines inem- COSTANTIN. — PARASITES DES CHAMPIGNONS SUPÉRIEURS. 251 -— bryonées du Cycas Thouarsii comme représentant un prothalle apo- game, mais qui, jusqu'à ce jour, n'a pas émis de pousse Farlowienne. Il n'est pas hors de propos de faire observer encore que l'enracinement d'un organe végétal, méme bien plus complexe en organisation qu'un albumen qui n'est qu'une masse de parenchyme, n'entraine pas comme conséquence nécessaire le développement d'une pousse aérienne. Ainsi les horticulteurs savent bien que les feuilles de certains végétaux, plan- tées comme boutures, s'enracinent plus ou moins vile sans donner jamais un nouveau pied complet, et que d'autres n'en donnent un qu'exception- nellement ou au bout d'un trés long espace de temps; telles sont, par exemple, celles du Ficus elastica. M. Costantin fait à la Société la communication suivante : NOTES SUR QUELQUES PARASITES DES CHAMPIGNONS SUPÉRIEURS, par M. COSTA N'TIN. J'ai eu l’occasion d'étudier un certain nombre de parasites qui se déve- loppent sur les grands Champignons, sur les Agarics et sur les Pézizes. Tulasne avait autrefois rapporté la plupart de ces formes aux Hypomyces, bien que souvent ıl n'ait pas eu l’occasion de rencontrer les formes par- faites. On sait que les Hypomyces véritables présentent trois modes de reproduction principaux; une première forme conidienne comparable aux espéces de l'ancien genre Verticillium ou des genres analogues ; une deuxième forme rappelant les Sepedonium ou les Mycogone, et qui est comparable aux chlamydospores ; une troisième forme qui est une forme reproductrice parfaite avec des asques. Ces trois formes ont été rencon- trées par Tulasne chez l'Hypomyces chrysospermum, ete., mais elles n'ont pas été observées chez toutes les espéces rapportées par lui à ce genre. D’après la description donnée par Tulasne, Hypomyces Linkii n'a été décrit par lui que sous sa forme de chlamydospores qui était connue des anciens mycologues sous le nom de Mycogone rosea. L'Hypomyces cervinus n'est connu que sous la forme Mycogone cervina, etc. La mé- thode inductive employée par Tulasne a été trés féconde, mais elle a pu le conduire à des généralisations quelquefois un peu anticipées. Le Mycogone rosea devrait étre rapproché des Melanospora et non des Hypomyces d'aprés M. Cornu (1). L'Hypomyces tuberosus ne devrait pas non plus étre rangé dans ce genre, si la description de cette plante (1) Buil. de la Soc. bot, de France, p. 16, 1881, 259 SÉANCE DU 13 AVRIL 1888. donnée par ce dernier botaniste (1) correspond bien à celle que Tulasne a donnée un peu brièvement dans le Selecta Carpologia Fungorum (2). La description du parasite trouvé par M. Cornu sur le Lactarius velle- reus correspond d'une maniére compléte à la plante observée récemment par M. Fayod et qu'il désigne sous le nom de Monilia albo-lutea. Cet état conidial est parfaitement reconnaissable dans la description donnée par M. Cornu ; ce n'est d'ailleurs pas un Monilia, mais un Amblyospo- rium ; le sclérote jaune qu'il produit est certainement le méme. L'Hypo- myces tuberosus serait donc identique au Peziza mycetophila Fayod (3). Cette dernière espèce, que M. Fayod n'avait pu observer qu'imparfaite- ment, a été retrouvée par M. Vuillemin (4) à l'état de maturité. Tulasne a désigné sous le nom d'Hypomyces asterophorus un Cham- pignon qui se développe sur les Nyctalis et qui n'est connu avec certitude que par ses périthèces et par un appareil filamenteux formé par files de cellules qui se désarticulent. Tulasne avait eru pouvoir rattacher à cette plante les chlamydospores qui recouvrent le chapeau du Nyctalis ; mais, sur ce point, il se trouve en opposition avec de Bary qui rattache aux Nyctalis ces chlamydospores qui constituent l'ancien Asterophora aga- ricoides. Il est difficile de se prononcer avec certitude sur ce point dans l'état actuel de nos connaissances; M. Vuillemin adopte l'opinion de de Bary en se fondant sur ce fait que les filaments de l'Asterophora présentent une particularité anatomique qu'on observe chez le Nyctalis, et non sur l'Hypomyces qui devrait changer de nom puisqu'il n'aurait plus rien de commun avec l'ancien Asterophora (5). Je me contenterai actuellement de signaler la présence d'une forme conidienne filamenteuse que j'ai eu l'occasion d'observer sur le Nyctalis asterophora et qui est peut-étre analogue à la forme filamenteuse des autres Hypomyces. Cette forme se compose d'un filament dressé pouvant quelquefois se ramifier et qui se termine à sa partie supérieure par une partie mince, étalée et comme dentée; le nombre des dents de cette partie terminale, à peu prés deux fois large comme le filament, est de trois à six. Sur ces denticulations s'insérent en général des spores ovoides ou allongées, un peu pointues du cóté de leur attache. Dans cer- tains cas, sur les denticulations on voit naître une branche qui se termine à sa partie supérieure par une partie denticulée analogue à la premiére; (D Loc ctp: 11. (2) Tulasne, III. (3) Ann. sc. nat., 7° série, t. I1, 1885. (4) Etudes biologiques sur les Champignons, p. 100. (9) MM. Brefeld, Itvanffy et Olsen annoncent dans leur Mémoire sur les Protobasi- diomycètes le succès de la culture des Nyctalis. Cette méthode démontre d'une ma- nière rigoureuse l'identité du Nyctalis et des Asterophora. [Note ajoutée pendant l'impression.] COSTANTIN. — PARASITES DES CHAMPIGNONS SUPÉRIEURS. 253 ces branches restent quelquefois trés courtes, de sorte qu'on peut croire avoir affaire à deux ou trois étages de denticulations. Les rameaux ne paraissent pas disposés en verticilles. La forme conidienne filamenteuse décrite par Tulasne, comme liée à l'Hypomyces, était élevée et se frag- mentait en autant. d'articles que de cellules. Peut-étre l'appareil que je viens de décrire plus haut est-il aussi en rapport avec l'Hypomyces Asterophora. 1° Asterothecium strigosum Wall., Asterophora Pezizæ Corda. — Une végétation qui se développe sur les Pézizes, et qui a recu le nom d'Asterophora Pezizæ de Corda, a une organisation trés différente et mérite d'étre désignée sous l'autre nom. Je l'ai observée sur le Peziza hemispherica. Hoffmann en a déjà, en partie, décrit le développe- ment (1). A l'origine, on voit un pédicelle fructifère se dresser et se renfler légè- rement à son extrémité en une cellule arrondie. Le pied qui supporte cette cellule peut se diviser en trois ou quatre cellules. La tête un peu renflée bourgeonne bientót d'abord sur le cóté, puis à la pointe, de sorte qu'on a bientót une cellule terminale assez grosse dont la membrane S'épaissit un peu, et qui se trouve entourée de quatre à six cellules bour- geons, toutes à peu prés de la méme taille. Dans certains cas, la cellule qui se trouve au-dessous de la cellule principale bourgeonne également. Ces bourgeons de premier ordre forment une tête qui peut avoir 25 à 30 p. de large; ils peuvent bourgeonner à leur tour et donner un certain nombre de ceilules arrondies ou ovoides qui peuvent s'isoler dans cer- lains cas. Ce premier appareil peut être associé à une sorte de forme verticillée. Sur quelques exemplaires de cet autre systéme reproducteur, les rameaux sont par trois ou par deux à chaque verticille. Les spores sont ovoides allongées et se divisent par l'apparition d'une cloison, qui se manifeste trés tardivemenl et souvent méme ne se produit pas. Tulasne a altribué la forme précédente à un Hypomyces, qu'il a désigné sous le nom d'H. Pezizæ. La forme périthèce reste inconnue, mais deux formes reproductrices se trouvent rapprochées. La première forme doit- elle être rapprochée de la forme chlamydospore ? Cette assimilation pourrait résulter de l'étude de l'état adulte en admettant que l'on a affaire dans ce cas à une sorte de Sepedonium ou de Mycogone bour- geonnant dès l'origine (2). (1) Icones, pl. 8, fig. 2. : :; (2) En eultivant la plante sur le glucose, j'ai vu certains débuts d'Asterophora Pe- zizæ avorter et continuer plus loin en un tube qui se renflait à l'extrémité. Dans certains cas, il se diflérencie à l'extrémité du filament deux cellules égales. Dans une de ces cultures j'ai observé la formation d'un voile de spores rosées ovoïdes de 4 (4,2 sur 3 9,9. 254 SÉANCE DU 13 AVRIL 1888. 2 Mycogone cervina. — Cette, plante qui se développe sur les Pé- zizes, a élé désignée par Tulasne sous le nom d'Hypomyces cervinus. J'ai eu l’occasion de l'observer sur le Peziza macropus, V Helvella crispa, l'Helvella lacunosa. A l'origine, ces Discomycétes se recouvrent d'un duvet blane, ce duvet change plus tard de teinte et prend la nuance de la fourrure du cerf. Tant que l'on observe le parasite avec la première coloration, on rencontre deux formes conidiennes qui sont associées sur les mêmes filaments. La première forme, analogue aux Verticillées, est constituée par un filament en général simple, terminé à sa pointe par une spore tombant facilement,.qui une fois tombée acquiert une cloison perpendiculaire à son grand axe; ces spores mesurent 14 p sur 4,5 en moyenne, car elles sont assez variables de dimensions. A côté de cette forme, il nait des chlamydospores, incolores quand le voile produit par le parasite est encore blanc et qui se colorent en jaune brunátre quand il change de teinte. Ces chlamydospores constituent la forme Mycogone, elles se développent à l'extrémité de courtes branches latérales recour- bées qui se renflent en sphéres et qui se séparent de leur support par une cloison. Cette sphére grossit et se différencie bientót nettement du pied; à ce moment, une cloison apparait dans le pied au-dessus de la sphère, isolant une cellule qui accompagnera toujours la première. Quand le voile qui couvre la Pézize ou l'Helvelle est devenu brun, il n'existe plus que le Mycogone, la premiére forme disparait presque com- plétement; à maturité, les chlamydospores dont la membrane est épais- sie et hérissée de pointes tombent, elles présentent alors en moyenne 125,5 de diamètre; elles sont toujours constituées par la grande cellule sphérique brune, hérissée à membrane épaisse et la petite cellule incolore voisine. En général, je n'ai observé que la présence de ces deux formes repro- duetrices. J'ai pu cependant, pendant le mois de septembre, suivre le développement d'un autre appareil sur l Helvella crispa. Sur des fila- ments mycéliens en relation avec le Mycogone, on voit se former de courtes branches qui se cloisonnent, de sorte que quelquefois le filament reste terminé par une sorte de spore bicellulaire; mais, en général, le filament s'allonge plus notablement, s'enroule un peu en crosse, puis l'extrémité se courbe un peu plus, ou le plus souvent bourgeonne, de sorte que l'on distingue bientôt une sorte de masse cellulaire portée par un pédicelle plus ou moins allongé. Dans cette masse cellulaire, on dis- tingue une partie centrale composée à l'origine par une cellule plus grande et qui à ce moment rappelle beaucoup l’ Asterothecium strigosum. Il semble que ce dernier représente donc le début de l'appareil que je viens de décrire, arrété au commencement de son développement et se maintenaut à cet état pour des raisons qui sont à déterminer. Dans la COSTANTIN. -— PARASITES DES CHAMPIGNONS SUPÉRIEURS. 955 plante actuelle, le développement continuait sans interruption et l'on voyait bientót s'isoler une sorte de bulbille trés analogue à un Papulos- pora. On y distinguait une partie centrale formée de trois à cinq grandes cellules et une enveloppe composée d'une couche de cellules envelop- pant les premières. Ces bulbilles prenaient dans certains cas un aspect de bouteille avec un col très court, mais je n’ai pas observé d’autres stades de l’évolution. Si ces bulbilles peuvent être considérés comme des péri- thèces à leur début, ils doivent être considérés comme arrêtés dans leur évolution absolument comme les Asterophora Pezizæ représentent les bulbilles immobilisés à leur premier stade. C’est d’ailleurs un fait assez remarquable, et qui peut s'étendre probablement à beaucoup d'autres espéces, que divers appareils reproducteurs paraissent étre les transformations successives d'un méme organe arrété à différents stades de son évolution. 3 Spheronema Leottiarum. — M. Fayod a décrit, il y a quelques années (1), un Champignon qui couvre les Leottia lubrica et qui leur donne une teinte verte, aspect qui avait fait considérer ce Leottia comme une espéce. Bien qu'il n'ait pas eu l'occasion de rencontrer les péri- théces, en appliquant la méthode inductive de Tulasne, il lui a donné le nom d Hypomyces Leottiarum. Il avait trouvé en effet deux formes re- productrices, une première filamenteuse produisant des spores allongées à parois minces, et une seconde des chlamydospores. Ayant rencontré des Leottia lubrica dans la forét de Villers-Cotterets, je les ai rapportés avec l'intention de rechercher la forme parfaite. Je vis se développer sur le parasite vert qui recouvrait les Leottia une grande quantité de petites bouteilles absolument transparentes comme du verre. Le col de ces bou- teilles est trés long par rapport au corps; la partie supérieure du col s'étale par suite de l'écartement des files de cellules qui le constituent. Cet appareil est une sorte de pycnide qui m'a paru en rapport avec l’Hy- pomyces de M. Fayod. Les spores qui sortent de ces bouteilles sont ovales plus ou moins allongées. L'organisation de ces appareils rappelle les Spheronema, mais la forme des spores distingue l'espéce actuelle du S. vitreum décrit autrefois par Corda, méconnu par Fries et retrouvé récemment par M. Zukal (2) sur les lamelles des grands Agarics en dé- composition. M. Cornu a d'ailleurs déjà signaléun Sphæronema, auquel il a donnéle nom de S. calcitrapa, qu'il considére comme étant probable- ment le pycnide del'Hypomyces fuscoporus (3). Je désignerai la plante (1) Sur quelques parasites nouveaux ou peu connus (Ann. sc. nat. T° série, t. I, 1885). (2) Ueber einige neue Pilze, etc. (Verhandl. d. k. k. zool. bot. Gesells. in Wien, 1885, p. 333). (3) Loc. cit. 256 SÉANCE DU 27 AVRIL 1888. précédente sous le nom de Sphæronema Leottiarum, pensant qu'elle représente l'état pyenide de l'espéce indiquée par M. Fayod. La divergence d'opinion qui vient d'étre rappelée entre Corda (1) et Fries repose vraisemblablement sur deux observations exactes qui ne sont pas irréductibles. Le premier a observé l'état de pycnide, le second l'état de périthèce. Saccardo (2) a rapproché ces deux observations et il désigne cette plante sous le nom de Melanospora vitrea (Corda) Sacc., synonyme de Sphæ- ronema vitreum Corda et Ceratostoma vitreum Fries (3). Le rapproche- ment des Sphæronema et des Melanospora se trouve d'ailleurs justifié par une observation récente de M. Vuillemin, qui a trouvé la forme par- faite de la plante de M. Fayod. Cette forme ne doit pas étre rangée parmi les Hypomyces, mais parmi les Melanospora. Il lui a donné le nom de Melanospora Fayodi (4). M. Roze demande à M. Costantin son opinion sur la relation qui pourrait exister entre l'Asterophera agaricoides et Y Hypomyces ou le Nyctalis. M. Costantin ne croit pas qu'on puisse, d'aprés les observations de de Bary ou de Tulasne, se prononcer avec certitude pour l'une ou l'autre des deux opinions en présence (5). SÉANCE DU 27 AVRIL 1888. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Mangin, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 13 avril, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société qu'elle a perdu (1) Ic. Fung. 1, 25, pl. VII, fig. 297. (2) Syll. Fung. II, p. 463. (3) Summa, p. 396. (4) Études biologiques sur les Champ., p. 90. . (5) D’après ce qui a été dit plus haut, les recherches de Brefeld et de ses élèves ont prouvé par la méthode des cultures, seule rigoureuse pour résoudre un probléme aussi délicat, que de Bary avait raison. MM. Vuillemin et de Seynes avaient récemment conclu dans le méme sens. [Note ajoutée pendant l'impression.] ROZE. — LE GALANTIIUS NIVALIS AUX ENVIRONS DE PARIS. — 257 un de ses membres depuis la derniére séance : M. Jacques Leche- valier, décédé le 18 avril. M. le Président fait ensuite connaitre une nouvelle présentation. M. Roze fait à la Société la communication suivante : LE GALANTHUS NIVALIS L. AUX ENVIRONS DE PARIS, par M. E. ROZE. L'année 1888 est une de ces années exceptionnelles qui permettent de constater que la prolongation etla persistance des froids de l'hiver retar- dent singuliérement les débuts de la végétation. Il y aurait peut-étre, à ce point de vue, intérét à consigner ici les époques tardives de la floraison d'un grand nombre de nos plantes printaniéres. Mais je me contenterai d'appeler l'attention sur une seule espéce, sur celle qui fleurit ordinai- rement la première de toutes autour de Paris : je veux parler du Galan- thus nivalis L. Le Galanthus ou Perce-neige est une plante que l'on ne rencontre, aux environs immédiats de la capitale, que dans le Parc de Versailles, au Grand-Trianon, où il est abondant, et à Marly où il a été également signalé. Je ne fus donc pas peu étonné, le 15 avril dernier, d'en découvrir une localité nouvelle, à un quart d'heure de la station de Chaville, dans la direction de Sévres, au milieu d'une dépression humide du bois, coupée de fossés de drainage. J'y comptai environ deux cents pieds de Galanthus, fort beaux, séparés par petits groupes, sur lesquels une trentaine de fleurs se montraient cà et là. Cette floraison, je dois le dire, ne fut pas ce qui excita le moins ma surprise, car il est certainement fort rare de voir, aux environs de Paris, le 15 avril, le Galanthus encore fleuri. Cette localité nouvelle a-t-elle été préparée par quelque botanophile, comme on assure que cela a eu lieu, non loin de Vélizy, pour l’Isopyrum thalictroides L.? Je dois avouer ici que je l'ignore absolument. Quoi qu'il en soit, j'aurais pu m'en tenir à demander qu'il soit simplement pris note de cette double constatation, en ajoutant que celte tardive flo- raison du Galanthus coincidait, ce jour-là, avec celle du Draba verna L., du Viola odorata L., du Potentilla Fragariastrum Ehrh., du Tussi- lago Farfara L., du Salix Capræa L. et de l'Anemone nemorosa L., cettefdernière accompagnée dans cette localité, déjà indiquée par Tu- lasne, d'un trés grand nombre d'individus de son parasite, le Peziza tuberosa Dicks. Mais j'ai pensé qu'il ne serait peut-être sans intérêt de rassembler ici?quelques documents de l'histoire du Galanthus dans nos environs, et de rechercher si un semblable retard dans la floraison de cette plante n'aurait pas été déjà observé. : T. XXXV. (SÉANCES) 17 258 SÉANCE DU 27 AVRIL 1888. Le Perce-neige figure, pour la première fois en 1635, dans l'Enchiri- dium botanicum parisiense de Jacob Cornuti, sous le nom de « Leuco- Narcissolirium minimum, in pago Montis Martyrum dicto ». Cet auteur n'indique, du reste, à Montmartre avec le Galanthus, que la Cuscute et le Muscari racemosum DC. Mais il est d'autant plus curieux de noter celte première station, que le Perce-neige ne figure pas sur le Catalogue des espéces cultivées au Jardin des plantes officinales, publié en 1636, par Guy de la Brosse. On ne le trouve non plus mentionné, ni dans le Schola botanica sive Horti Regii parisiensis Catalogus de 1689, ni dans la première édition de l Histoire des plantes qui naissent aux envi- rons de Paris, publiée par Tournefort en 1698, ni dans la deuxiéme édi- tion de cet ouvrage, revue par Bernard de Jussieu et parue en 1725. C'est à Séb. Vaillant que l'on doit d'avoir signalé de nouveau le Galan- thus comme plante parisienne. Il l'inscrit, en effet, dans son Botanicon parisiense, qui a été édité par Boerhaave en 1727, sous le nom de Nar- cisso- Leucoium (1) avec les synonymes suivants : Leucoium bulbosum triphyllon Dod. (2); Leucoium bulbosum trifolium minus G. Bauhin ; Leucoium bulbosum minus triphyllum J. Baubin; Narcisso-Leucoium trifolium minus Inst. R. H., et il ajoute, en citant les localités où se trouve la plante : « Elle se trouve derriére le potager de Versailles ; elle croist en abondance dans le petit bois du Jardin du Roy à Paris ». Cette indication est répétée par Fabregou, eu 1740, dans sa Description des plantes qui naissent ou se renouvellent aux environs de Paris: cet auteur cite méme le Perce-neige comme fort commun derrière le potager de Versailles. Dalibard, dans son Flore parisiensis Prodromus, paru en 1749, inscrit le nom linnéen Galanthus, mais sans époque de floraison ni de localité. Thuillier, dans sa Flore des environs de Paris (1790), l'indique le pre- mier dans le Parc de Versailles et les bosquets de Trianon, en ajoutant qu'il fleurit en février et mars. Mérat, dans sa Flore (1834), le cite comme fleurissant en février et se trouvant dans les prés des bois à Meudon, et trés communément dans le Parc de Versailles, prés le canal. Enfin les flores récentes désignent le Galanthus comme étant en fleur (1) Mérat s'est gravement trompé, dans la Hevue de sa Flore, en donnant à cette plante de Vaillant le synonyme linnéen de Narcissus poeticus. (2) On sait que les Peres de la Botanique faisaient un double emploi du mot Leucoium ou Viola alba, le Leucoium servant à désigner, d’après Dioscoride, les Giroflées et quelques autres Cruciféres, et d’après Théophraste, des plantes bulbeuses comme le Galanthus et le Leucoium de Linné. On sait aussi que Dodoens avait trés nettement distingué le Galanthus nivalis L., qu'il nommait, d'aprés le périanthe, Leucoium bul- bosum triphyllon, du Leucoium vernum L., auquel il donnait le nom de Leucoium bulbosum hexaphyllon. Tournefort n'avait pas cru voir là une différence générique ; mais Linné a consacré cette différence en créant le genre Galanthus. ROZE. — LE GALANTHUS NIVALIS AUX ENVIRONS DE PARIS. 259 pendant les mois de février et de mars, et le signalent dans le Pare de Trianon, à Marly-le-Roi, Fontainebleau, Creil, Magny, Thury-en-Valois, Beauvais, ete. Mais, en somme, aucun de nos florisles parisiens, anciens ou modernes, n'indique Avril comme un des mois pendant lesquels s'effectue la floraison du Galanthus ; ils sont, au contraire, presque tous d'accord pour assigner à cette floraison les mois de février et de mars. J'ai eru alors devoir consulter quelques anciens auteurs pour connaitre l'époque à laquelle ils avaient observé l'apparition des fleurs du Perce- neige et les retards qu'ils avaient pu remarquer dans sa floraison. Mais la plupart de ces auteurs sont peu explicites ou se contentent de dire, comme Clusius (Hist. rar. plant. 1601, p. 169) : « Jnter bina folia florem. ostendit vix liquefactis nivibus, quas nonnunquam etiam penetrat »; ou comme Daléchamp (2* vol. p. 401) : « il pousse de fort bonne heure, au mois de février, devant toutes autres fleurs ». Cependant, J'ai trouvé dans Jean Bauhin un résumé d'observations plus détaillées sur l'anthése du Galanthus, qui est son Leucoium bulbosum minus triphyl- lum. Il s'exprime, en effet, comme il suit, dans son Historia plantarum universalis (1651, 2* vol. p. 591):« Florens vidi nunc in fine Februarii passim in montibus Euganeis, ut inter Thermas Aponenses et Arqua, etc. Item Pataviizin;horto magnifici Laurentii Priuli. Hoc habemus Montbel- gardi in hort. Ill. E. C. ubi plantavimus, floret Aprili ac citius quam Leucoium bulbosum hexaphyllon (1). Observavimus etiam florens in hortulo nostro Januario et Februario, sub ipsis nivibus, et anno 1507 fine Decembris. » Ne semble-t-il pas que ce passage fort instructif nous procure une satisfaction relative en nous apprenant que les variations de la température hivernale, ainsi que le dénotent ces diverses époques de floraison du Galanthus, n'étaient pas moindres, il y a prés de trois siécles, que de nos jours? M. Malinvaud (2) se rappelle avoir observé trés abondant et récolté (1) Leucoium vernum L. Ne - | (2) (Note communiquée par M. Malinvaud et ajoutée pendant l'impression. Voici quelques, dates ‘de ‘récolte du Galanthus nivalis en fleur relevées dans mon herbier et dans;celui de la Société : ; : TOW 15 février 1876, Saint-André de Cubzac, Gironde (Soc. Dauph., n* 1854). 15 — 1851, fr. 15 avril, graines müres 2 juin : Vallée de la Loire à Bour- gueil, Indre-et-Loire (Herb. des flores locales de France, n° 80). I8. — 1876, Pamiers, Ariège (Soc. Dauph, n° 1854 bis). 1879, bords de la Sioule à Bayet, Allier (Bourgouguon). 1876, bois de Salbous, pres de Campestre, Gard (Anthouard) 3 mars 5 — 1845, bords de l’Herz, près de Toulouse. 10 —- 1848, bois de Salbous, Gard (D° Diomede). 24 — 1839, à la base du Puy de Dôme, parmi les Bouleaux. — 4846, in silva Versailles (Irat). avril 1837, bords de la Sioule, près Gannat, Allier (herb. Lamotte). 260 SÉANCE DU 27 AVRIL 1888. le Galanthus nivalis en fruit, dans les derniers jours du mois de mai 1871, à Thémines (canton de la Capelle-Marival, Lot). L'état de la plante indiquait qu'elle avait dà fleurir, cette année-là, dans le courant d'avril. Il est vrai que l'hiver avait été long et rigoureux. M. Drevault dit qu'il a vu le Galanthus nivalis en fleur dans le bois de Vincennes, le 23 mars dernier. M. Costantin, secrétaire, donne lecture de la communication suivante : NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LES PINGUICULA, par M. PP. A. DANGEARD. Nous avons précédemment signalé quelques particularités anatomiques du Pinguicula vulgaris (1); une étude plus complète du genre m'a fourni les résultats généraux suivants : 1* L'endoderme existe dans la tige de toutes les espèces que nous avons étudiées : Pinguicula vulgaris L., P. lusitanica L., P. alpina L., P. alpina var. bimaculata Wahleub., P. lutea Walt., P. longifolia DC.; les cellules de cette assise sont le plus souvent rectangulaires. Les mem- branes peuvent présenter de nombreuses stries (P. alpina, P. alpina var. bimaculata); parfois les cellules de cette assise contiennent[un suc de couleur violette (P. vulgaris); l'endoderme se continue dans les racines et dans les feuilles. 2» Le faisceau qui passe dans la feuille provient de deux sympodes differents; autant que j'ai pu en juger, ces sympodes suivent daus la tige une course analogue à ceux du Primula spectabilis, de l'Audrosace septentrionalis (2); ils contrarient leurs courbures en formant un réseau dont, d'aprés Kamienski, la forme et la grandeur des mailles sont sous la dépendance du cycle foliaire. Ces sympodes affectent deux manières d'étre différentes : Enfin, d’après une note de MM. de Selys-Lonchamraps et Ghaye, publiée dans le Bul- letin de l'Académie royale de Bruxelles (t. XX, 1 partie, p. 349), l'hiver avant été très doux cette année-là, le Galanthus nivalis se montra en fleur dés le 12 janvier 1853 à Waremme (Belgique). Il est permis de conclure de ces citations que l'époque moyenne de la floraison du Galanthus nivalis est en février ou en mars suivant les localités; dans les cas extrémes, selon que l'hiver est trés doux ou au contraire marqué par des froids proiongés, elle peut étre observée au commencement de janvier ou retardée trés exceptionnellement jusqu'à la fin d'avril. Il est sans doute extrémement rare de rencontrer le Perce-neige en fleur avant le 4% janvier ou après le 1* mai.] (1) P. A. Dangeard et Barbé, La polystélie dans le genre Pinguicula (Bulletin de la Société botanique de France, 1881). (2) Van Tieghem, Traité de botanique, p. 736-737. DANGEARD. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LES PINGUICULA. 261 a. Les sympodes en section horizontale forment un anneau régulier ; cet anneau est visible à l'œil nu sur des sections de la tige du Pinguicula alpina; par exception, cette espèce peut être assez facilement étudiée sur des échantillons d'herbier. A la parlie interne de l'anneau, les tra- chées sont disséminées dans le parenchyme, elles sont peu nombreuses. Plus extérieurement se trouvent les formations ligneuses secondaires; les vaisseaux à paroi ponctuée réticulée qui les constituent sont, les uns dis- posés suivant l'axe, leur section est assez réguliérement quadrangulaire, ils tendent à s'orienter en files suivant le rayon ; les autres se dirigent horizontalement. On trouve ensuite une large bande libérienne, séparée de l'endoderme par une ou deux assises de parenchyme (péricycle); les trachées qui passent dans la feuille partent horizontalement à partir du milieu de chaque sympode. La moelle est large, l'écorce est normale avec un tissu subéreux superficiel plus ou moins développé (P. alpina, P. alpina var. bimaculata). b. Les sympodes ont chacun une section plus ou moins arrondie. Lors du départ d'une feuille, le faisceau foliaire bilatéral emprunte ses tra- chées à la soudure de deux sympodes ; le départ effectué, les deux sym- podes s'isolent, l'endoderme entoure complétement chacun d'eux; ils renferment un, deux ou trois ilots de trachées disposés de facon variable, à peu prés autant d'ilots grillagés, le tout entouré par un réseau radici- fére extrémement développé, recouvert lui-méme par quelques assises de cellules (péricycle) [P. vulgaris, P. lutea, P. lusitanica, P. longi- folia DC.]. C'est à cette disposition du sympode que nous avons donné le nom de stéle, afin de bien marquer l'analogie qu'elle présente avec la structure des Auricules, telle que MM. Van Tieghem et H. Douliot l'ont décrite récemment (1). Le réseau radicifère est formé par un grand nombre de vaisseaux à parois ponctuées, qui s'entre-croisent dans toutes les directions; lorsque se forment les premiéres trachées dans le bour- geon, le périeyele est trés large et les cellules les plus internes dans chaque sympode ne sont point encore différenciées en vaisseaux; elles multiplient leurs éléments, c'est plus tard seulement que la membrane se crible de fines ponctuations (P. vulgaris). La position assez variable des premières trachées et des îlots grillagés n’a rien qui puisse nous surprendre; nous envisageons les stèles comme résultant de sympodes analogues à ceux de la section a, qui se recourbent à droite et à gauche intérieurement pour arriver à rejoindre leurs bords et se trouver finalement sous un endoderme complet. A sa partie inférieure la tige souterraine peut ne posséder que deux (4) Van Tieghem et H. Douliot, Sur la polystélie (Annal des sc. nat., 7° série, Bor. t. Hi). 262 SÉANCE DU 27 AVRIL 1888. sympodes (P. vulgaris), formant un anneau ligneux comme dans l'Au- ricula reptans (pl. XIII, fig. 2) (1). Done, au point de vue anatomique, le genre Pinguicula peut être divisé en deux sections : dans la première, a, les sympodes forment un anneau ligneux normal; dans la seconde b, il en est de méme à la partie inférieure des tiges; plus haut l'anneau ligneux ne pouvant se dilater se fractionne, chaque sympode se recourbant intérieurement à droite et à gauche, suivi par le réseau radicifère, le péricycle et l’endoderme ; c'est cette disposition qu'il est commode de désigner sous le nom de poly- stélie, impliquant ici non une soudure d'axes, mais un fractionnement de l'axe unique primitif. La formation des racines sur latige, leur mode de sortie ont lieu exac- tement comme chez les Auricules. Le Pinguicula vulgaris passe l'hiver au moyen de bourgeons hiber- nants; les grandes feuilles de la rosette terminale tombent; il ne reste plus qu'un petit bourgeon protégé par quelques feuilles trés petites im- briquées étroitement. Les cellules de ces feuilles renferment un gros noyau et beaucoup d'amidon ; les racines adventives ont tous leurs tissus selérifiés; c'est à la base de ces bourgeons que nous avons observé en grande quantité les propagules étudiées récemment par M. Maurice Hovelacque (2). En résumé, nous avons le premier signalé dans le genre Pinguicula la présence d'un réseau radicifère trés développé, l'existence générale d'un endoderme bien caractérisé, la course des sympodes et leurs rela- tions avec le faisceau bilatéral de la feuille, la facon dont se comportent ces sympodes, ce qui nous a permis d'établir deux sections dans le genre, ces caractéres étant de nature à rapprocher étroitement au point de vue anatomique les Pinguicula des Primula et des Auricula. Il aurait été intéressant de soumettre à l'analyse toutes les espéces du genre Pinguicula ; les matériaux nécessaires nous ont fait défaut. A la suite de la communication précédente, M. Maurice Hove- lacque présente les observations suivantes : Au cours le nos recherches sur les organes végétatifs de quelques Utriculariées, nous avons étudié le Pinguicula vulgaris. Dans les nom- breux échantillons que nous avons examinés, nous n'avons jamais observé le fractionnement du système libéro-ligneux de la tige en plusieurs stèles. (1) Van Tieghem et H. Douliot, Loc. cit. (2) Maurice Hovelacque, Sur les propagules du Pinguicula vulgaris (Comptes rendus n° 7, 1888). SÉANCE DU 11 Mar 1888. 263 Nous avons constaté l'insertion de bourgeons axillaires à la partie infé- rieure et à la partie supérieure de l'axe principal. Les bourgeons axil- laires inférieurs constituent les propagules dont nous avons fait con- naître la structure. Les bourgeons axillaires supérieurs sont, ou bien des hampes florales, ou bien des tiges feuillées. Quand on étudie des tiges souterraines complétement développées, les systémes libéro-ligneux de ces branches axillaires supérieures peuvent donner l'apparence d'un axe se fractionnant, mais ce n'est là qu'une apparence trés vague, et une élude compléte de ces tiges, par la méthode des coupes transversales successives, permet de reconnaitre, avec toute la certitude désirable, que leur systéme libéro-ligneux ne se partage pas en plusieurs stéles. On voit, au contraire, que, dans la région supérieure de la tige du Pingui- cula vulgaris, il n'y a que des axes secondaires insérés à l'aisselle des dernières feuilles. Nous bornerons nos observations à cette remarque, nous réservant, s'il y a lieu, de répondre, plus longuement, à la Note de M. Dangeard, aprés sa publication dans ie Bulletin de la Société. SÉANCE DU 11 MAI 1888. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Mangin, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 27 avril, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce à la Société qu'elle a fait encore une perte fort regrettable depuis sa derniére séance, et il invite M. le Secrétaire général à donner lecture d'une lettre de M. l'abbé Hy, qui en a apporté la pénible nouvelle. LETTRE DE M. l'abbé H'Y A M. MALINVAUD. Angers, le 2 mai 1888. Mon cher ami, J'ai la douleur de vous apprendre la mort de M. Trouillard, décédé avant-hier soir à Saumur, où auront lieu demain ses funérailles ; il était àgé de soixante-sept ans. 264 SÉANCE DU 11 Mar 1888. La disparition de cet homme de bien va laisser un grand vide dans la région de Saumur oü le bien qu'il avait fait l'avait rendu trés popu- laire. Plus éprouvée que toute autre, la commune de Vivy, fondée par les soins de son pére et par les siens, perd en lui un maire vigilant et pratique, qui, dans la conduite des hommes, avait pour maxime qu'il faut avant- tout payer de sa personne. -o -e ue du ine sS [l était, aux yeux des botanistes angevins, le représentant autorisé des anciennes traditions de Guépin et de Boreau. Le premier dans nos pays, il avait sérieusement appliqué l'analyse microscopique aux travaux de la systématique et donné ainsi un document précis sur la végétation eryp- togamique. Son amour de l'exactitude lui faisait rechercher dans ce but les relations avec des savants qui pouvaient l'éclaircir, et le choix de ces guides était des meilleurs et des plus sürs. Schimper et M. Bescherelle étaient de ceux qu'il consultait de préférence; de là vient le cachet de précision que porte son seul opuscule publié, son Catalogue des Mousses et Hépatiques du Saumurois, si contrastant par exemple avec le vague des publications antérieures de Guépin sur le méme sujet. | Il connaissait encore fort bien les classes voisines, surtout les Lichens qui étaient devenus l'objet favori de ses recherches, jusqu'au jour oü l'affaiblissement de sa vue l'obligea de se borner à l'étude des Phané- rogames litigieuses. ; Affligé coup sur coup par la perte d'une épouse chérie, puis d'un vieux serviteur qui avait été pendant trente ans le compagnon de ses excursions et de ses fatigues, il se consolait dans son isolement par la comparaison des formes végétales recueillies autrefois et réunies dans un splendide herbier. La mort vient d'interrompre le catalogue trés soigné qu'il en rédigeait d'aprés ses souvenirs et ses impressions personnelles. Cette perte cause à tous ses amis d'Angers une peine profonde que vous ressentirez aussi, vous qu'il affectionnait et qui avez pu apprécier ses grandes qualités de cœur et d'esprit. o a «8.10. Pt hoe o h : M. Malinvaud dit qu'il s'associe à l'hommage rendu par M. l'abbé Hy à la mémoire de leur ami commun. « Charles Trouillard, ajoute- » t-il, dont l'admission remonte au 4 janvier 1856, était du nombre, » aujourd'hui hélas! bien diminué, de ces adhérents des premières » années, qui, aprés avoir apporté avec empressement leur con- » cours sympathique à notre œuvre naissante, lui sont toujours » restés fidéles. La mort seule a pu rompre les liens qui l'unissaient » à notre Compagnie depuis trente-deux ans ! » M. le Président annonce une nouvelle présentation et, par suite SÉANCE DU 11 Mari 1888. 265 de celle qui a été faite dans la dernière séance, proclame membre de la Société : M. FENouL, professeur de l'université, 9, rue du Jura, Paris, présenté par MM. Camus et Malinvaud. M. le Secrétaire général donne lecture d'une lettre de M. Boubée, qui remercie la Société de l'avoir admis au nombre de ses membres : Dons faits à la Société : H. Baillon, Histoire des plantes, tome IX (par le Ministère de l'Instruction publique). Chappellier, Sur les Ignames. Drake del Castillo, J/lustrationes Flore insularum maris Pacifici, fasc. IV. Hue, Lichenes yunnanenses. — Lichens de Miquelon. Roze, La flore parisienne du commencement du dix-septième siècle, d'aprés l'Enchiridium de J. Cornuti. Zeiller, Compte rendu des ouvrages de paléontologie végétale publiés en 1886. — Oswald Heer. Asa Gray, Upon some polypetalous genera and orders. Oliver, On the sensitive labellum of Masdevallia muscosa. L. Rothert, Vergleichend anatomische Untersuchungen. — Développement des sporanges chez les Saprolégniées. Saccardo, Sylloge Fungorum, vol. VIT, pars 1. De Toni et Levi, L Algarium Zanardini. Warming, Om Grónlands vegetation. — Tabellarisk Oversigt over Grönlands, Islands og Feroernes Flora. — Neuere Beiträge zu Grönlands Flora. Bulletin des travaux de la Société botanique de Genève, n° 4. M. Bureau fait hommage à la Société, au nom de M. de Saporta, d'un ouvrage intitulé : Origine paléonlologique des arbres cultivés par l’homme, et donne un aperçu des matières qu'il contient. 266 SÉANCE DU 11 Mar 1888. M. Duchartre fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR UN CAS D'ABOLITION DU GÉOTROPISME, par M. P. DUCHARTRE. Je demande à la Société la permission de lui signaler un fait que j'ai observé cette année et qui me semble remarquable parce qu'il est en opposition formelle avec l'une des lois fondamentales de l'organisation et de la vie des végétaux : c'est celui d'une jeune plante qui, en se déve- loppant, à la germination, a dirigé, spontanément et sans cause connue, les deux portions de son axe dans un sens absolument contraire à celui qui leur est naturel, qui, en d'autres termes, s'est soustraite à la tendance directrice qu'on a nommée géotropisme, et cela pour sa racine entiére ainsi que pour les premières parties de sa tige. Voici comment ce fait s'est produit et quelle a été la marche de ce curieux développement. Au mois de juin 1887, j'avais semé une douzaine de graines de Hari- cot d'Espagne (Phaseolus multiflorus L.) dans plusieurs de ces petits pots à fleurs qu'on nomme vulgairement des godets. La germination se fit très bien et normalement pour toutes, sauf une, qui d'abord resta en retard sur les autres. Au bout de plusieurs jours, au point où cette der- nière graine avait été semée, je vis sortir de terre un petit corps émoussé à son extrémité libre. Ce corps s'allongea verticalement avec lenteur, puis se releva, sur quatre lignes longitudinales équidistantes, de petits mamelons sériés. Il fut dés lors facile de reconnaitre en lui la radicule de l'embryon qui s’allongeait et se conformait en pivot muni de ses séries longitudinales de racines secondaires; seulement ce pivot, au lieu de s'enfoncer verticalement en terre, selon la loi fondamentale du géotro- pisme positif, s'élevait directement en l'air. Or, il est à remarquer que le godet qui contenait la plante se trouvant placé dans un jardin, au midi, devant un mur, sous l'avancement d'un toit, en plein été, l'atmo- sphére au milieu de laquelle se dressait cette racine était aussi séche que possible, tandis que la terre du pot était maintenue humide; c'étaient donc là des conditions absolument inverses de celles qui peuvent déter- miner dans des racines la manifestation de la tendance, à se porter vers l'humidité,ou de l'hydrotropisme, comme on l'a nommée. Désirant voir à quoi pourrait aboutir ce développement anormal, je laissai les choses en place sans y rien déranger, et cela jusqu'à ce que certains signes extérieurs parussent montrer que la plante commençait à languir. À ce moment je la retirai de terre avec précaution, et alors elle se montra telle que la représente, de grandeur naturelle, la figure qui est ointe à cette note. DUCHARTRE. — NOTE SUR UN CAS D'AROLITION DU GÉOTROPISME. 267 Pendant les deux mois environ que la jeune plante est restée vivante, son pivot, r, n'a pris qu'un faible développement en longueur; on voit, en effet, qu'il n'a eu finalement que 0",011 de longueur. Son extrémité libre était en dóme; malheureusement, avant que j'eusse pu commen- cer à l'examiner anatomiquement, elle a été en majeure partie rongée par un limaçon. Les ramifications latérales ou racines secondaires s'y sont produites en séries longitudinales réguliéres ; mais elles sont restées 7 toujours à l'état de simples mamelons dont les plus développés] n'avaient guére que 07,001 de hauteur. Leur présence rendait la section transver- sale du pivot tétragone et relevée de quatre angles saillants. Le pivot entier non seulement s'était dirigé verticalement de bas en haut, mais encore, par l'effet de l'allongement qu'avait pris la partie inférieure de la tige et de la résistance que la plante avait éprouvée pour s'enfoncer dans la terre, il avait été soulevé à environ 07,005 au-dessus de la sur- face du sol, ab. Comme toujours dans le Phaseolus multiflorus L., V'hypocotyle, h, était resté très court, et lui aussi avait été relevé au-dessus du niveau du sol. 268 SÉANCE DU 11 Mar 1888. L'un des deux cotylédons, c, vidé et devenu flasque mais peu agrandi, était resté fixé au haut de l'hypocotyle et descendait verlicalement en terre appliqué contre la jeune tige. Le soulèvement du nœud auquel il était attaché en avait quelque peu élevé hors de terre la base qui, ainsi placée au jour, avait verdi. Le second cotylédon s'était détaché, peu de temps sans doute avant le moment où j'ai examiné la plante, après l'avoir dégagée de la terre. Au-dessus de l'hypocotyle mon jeune Haricot n'avait développé que deux entre-nœuds, qui l'un et l'autre avaient pris un allongement très notable, mais qui s'étaient comportés tout autrement l'un que l'autre. Le premier ou l’entre-nœud directement épicotylé, m, avait quelque peu dépassé 07,05 de longueur, et s'était enfoncé verticalement en terre, abso- lument comme si c'avait été une vraie racine primaire, soumise à lin- fluence du géotropisme positif. Toutefois, dans sa partie supérieure, une courbure trés légére, mais néanmoins reconnaissable, indiquait que la tendance vers sa direction normale venait d'y prendre naissance. En outre, le diamètre de cet entre-nœud était allé augmentant graduellement dans une assez forte proportion de sa base à son sommet, indiquant ainsi dans cette partie de la jeune plante un accroissement de force végé- tative. Les choses s'étaient passées tout différemment pour le second entre- nœud, m, qui, lorsque j'ai retiré la plante de terre, avait acquis une longueur à fort peu prés égale à celle du premier. En premier lieu, il allait diminuant d'épaisseur en sens inverse du précédent, c'est-à-dire du nœud basilaire au bourgeon assez imparfait eten forme de bouton arrondi qui en occupait l'extrémité libre ; en second lieu, et c'estlà ce qu'il offrait de plus remarquable, la tendance au renversement de direction s'y était manifestée avec une telle promptitude et une telle énergie que le tiers inférieur de sa longueur lui avait suffi pour décrire sur lui-méme une demi-circonférence, aprés laquelle il ne s'était plus allongé que dans le sens vertical de bas en haut. On sait que, dans les Haricots, le nœud qui termine le premier entre- nœud épicotylé porte deux feuilles primordiales opposées et simples. Ces deux feuilles, f, f', existaient dans le Haricot d'Espagne dont il s’agit ici; mais, venues dans la profondeur de la terre, elles n'avaient formé qu'un trés petit limbe étroit, tandis qu'elles avaient longuement développé leur pétiole, et, en outre, celui-ci avait manifesté dés sa base une forte ten- dance à se redresser; pour y obéir, il avait formé une forte courbure basilaire à court rayon, qui en avait relevé les 5/6 dans le sens vertical de bas en haut. Enfin, à l'aisselle de ces deux feuilles s'étaient développés deux petits rameaux, br, br', qui, éprouvant la tendance au redressement à un bien moindre degré que les pétioles et le second entre-nœud épico- DUCHARTRE. — NOTE SUR UN CAS D'ABOLITION DU GÉOTROPISME. 269 tylé, avaient simplement pris, dans l'intérieur de la terre, une direction à peu prés horizontale. En résumé, dans le jeune pied de Phaseolus multiflorus L. qui vient d'être décrit : 4° la radicule a été soustraite, sans cause connue ni appré- ciable, à l'influence du géotropisme positif, au point d'intervertir abso- lument sa direction naturelle et de rester définitivement hors de terre, dressée verticalement en l'air. Elle a néanmoins ébauché selon l'ordre normal ses ramifications secondaires, qui, on le conçoit sans peine, en raison du milieu dans lequel elles se trouvaient, n'ont pris qu'un trés faible développement en longueur; 2^ la tendance à s'élever verticale- ment ou le géotropisme négatif a été, de son cóté, supprimée dans le court hypocolyle et dans le long premier entre-nœud épicolylé ; à peine s’y en est-il montré, vers l'extrémité de l’entre-nœud, des indices tant soit peu appréciables; par contre, cette méme tendance a produit les effets les plus prononcés, immédiatement au-dessus du nœud, tant sur le second entre-nœud épicotylé que sur les pétioles des deux feuilles pri- mordiales ; 3° la méme tendance a été, au contraire, bien moins accusée dans les ramifications de la tige. Peut-être faut-il voir là une confirma- tion de ce fait que le géotropisme, dans l'état normal, s'affaiblit dans les axes à mesure qu'ils appartiennent à un degré plus élevé relativement à l'axe principal. Le développement du jeune pied de Haricot d'Espagne qui fournit le sujet de cette Note fait naitre une question qui ne manque pas d'intérét. Comment et gràce à quels éléments s'est opérée la végétation qui, dans des conditions si anormales, lui a permis d'acquérir 12 centimètres et demi de longueur? Sans doute les matériaux solides ramassés d'avance dans les cotylédons de l'embryon ont fourni la base de la nutrition de la plante; mais l'eau qui devait étre le véhicule des uns, le dissolvant des autres, qui devait, en outre, intervenir elle-méme directement dans le phénoméne, par quelle voie a-t-elle pénétré en quantité suffisante, la racine ayant été de bonne heure relevée hors de terre? Faut-il admettre que ce liquide a pénétré dans la jeune tige par pure et simple imbibition, comme il l'aurait fait dans un éponge humide, et que néanmoins, une fois entré dans l'organisme, il s'y est comporté comme il l'aurait fait s’il avait suivi la marche naturelle? D'un autre cóté, pour que les matériaux nutritifs déposés dans une graine deviennent les premiers éléments des organes de la jeune plante formés pendant et aprés la germination de celle-ci, il faut qu'ils soient élaborés, puis assimilés et finalement incor- porés aux tissus ; or, ce résultat final est la conséquence des grands phé- nomènes physiologiques, dont l'ensemble constitue la vie de la plante, et dont les uns sont intérieurs, landis que les autres sont en rapport avec l'extérieur. Ceux-ci sont essentiellement la transpiration, la respiration et 270 SÉANCE DU 11 Mai 1888. l'action chlorophyllienne. [1 semble permis de douter que la transpiration se soit accomplie tant soit peu notablement à la surface d'organes qui sont restés constamment dans ia profondeur d'une terre maintenue toujours humide. La respiration a dü pouvoir se produire dans une certaine me- sure; mais n'est-on pas en droit de penser qu'elle a dü étre plus ou moins fortement entravée au milieu d'une masse de terre tassée et fréquemment arrosée? Quant à l'action chlorophyllienne, il semble difficile d'admettre qu'elle se soit exercée dans une obscurité profonde, non interrompue, et aussi par suite de l'absence de chlorophylle qu'indiquait suffisamment l'extréme pàleur de toutes les parties enfoncées en terre. Il semble donc peu facile, du moins à mes yeux, de se rendre compte de la marche qu'a pu suivre la végétation pour produire les divers tissus de la jeune plante; et cependant la tige enterrée de celle-ci ne présentait pas, à la consistance prés, de différence saillante avec celle d'un pied du méme âge qui serait venu dans les conditions naturelles! A-t-on signalé jusqu'à ce jour quelque autre exemple de développe- ment accidentel d'une plantule qui se soit effectué en sens inverse de la double loi du géotropisme? J'avoue que je l'ignore, les recherches que j'ai faites peut-être avec insuffisamment de persévérance ne m'ayant rien appris à cet égard. Quant à des faits du méme genre se -produisant nor- malement, du moins dans la racine, le Trapa natans L. en fournit un qui a été souvent mentionné, mais qui mérite d'etre examiné de prés pour étre réduit à sa juste valeur. On sait que, chez les Dicotylédones, c'est la radicule s'accroissant en pivot qui est rigoureusement assujettie à se développer de haut en bas, dans le sens du rayon terrestre. Quand ce pivot émet latéralement des racines secondaires, celles-ci sont bien moins strictement soumises à la loi du géotropisme positif, et les racines tertiaires, quaternaires qui peuvent en provenir ressentent de moins en moins, selon leur degré, l'influence directrice de cette méme loi. Or, à la germination du Trapa, on a vu depuis longtemps du haut et du centre du fruit s'élever de bas en haut, dans la profondeur du liquide, un filet assez gréle, rétréci gra- duellement en pointe, quetous les botanistes, à une date un peu éloignée, Gaudichaud, A. P. de Candolle, Schkuhr, M. Barnéoud, etc., ont regardé comme n'étant pas autre chose que la radicule de l'embryon développée en pivot, laquelle aurait suivi une direction inverse de celle du géotro- pisme positif. Mais des observations plus récentes et sans doute plus attentives ont prouvé que c'était là une erreur. « Chez le Trapa, écrit » entre autres M. J. Sachs (Lehrbuch, 4° édit., 1874, p. 610), la racine » principale, qui est restée rudimentaire, ne se développe pas du tout; » l’entre-nœud hypocolylé se courbe dans l'eau, au fond de laquelle » germe la graine et s'allonge beaucoup en dirigeant en haut son extré- DUCHARTRE. — NOTE SUR UN CAS D'ABOLITION DU GÉOTROPISME. 271 » mité inférieure ; de bonne heure il en part des séries de nombreuses » racines latérales qui fixent la plante au sol. » Dans un travail spécial sur le Trapa, M. Wittrock a confirmé cette indication en y apportant une modification peu notable (1). « La racine principale, dit-il (loc. cil., » p. 352), reste d'ordinaire presque complétement non développée; quel- » quefois cependant elle eroit quelque peu, mais jamais elle ne porte ni » poils radicaux, ni ramificalions secondaires, contrairement à l'asser- » tion de M. Schenk ». Plus loin (loc. cit., p. 388) il reproduit plus caté- goriquement encore cet énoncé : « Comme je l'ai dit plus haut, la racine » principale, chez le Trapa natans, est tout à fait rudimentaire. » Ce n'est donc pas la radicule qui, dans la germination du Trapa, se dirige de bas en haut contrairement à la loi du géotropisme, mais bien une production d'une tout autre nature, l’entre-nœud hypocotylé, pour lequel le géotropisme est négatif et non positif, el qui dés lors doit s'éle- ver dans l'eau au lieu de s'enfoncer en terre. Il résulterait de là, en défi- nitive, que le renversement de direction qui s'est produit accidentelle- ment sur le pied de Phaseolus dont on a vu la description dans cette Note, n'a pas, à ma connaissance, d'analogue dans l'état naturel des choses. M. Van Tieghem est d'avis que le fait signalé par M. Duchartre parait conforme à la régle. Si la tige et la racine se trouvent exacte- ment dans la direction verticale, l'action de la pesanteur s'exerce uniformément autour de l'axe et ne donne lieu à aucune courbure; il n'y a pas géotropisme. Ce dernier phénoméne s'observe seule- ment quand la tige ou la racine ne sont pas orientées suivant la verticale, parce que l'action de la pesanteur sur la croissance se produisant d'une manière inégale autour de l'axe de la tige, cette dernière se déforme. M. Van Tieghem pense que la graine exami- née par M. Duchartre s'est trouvée par hasard placée dans une direction telle que la radicule et la tigelle étaient dans la verticale, l'une en haut, l'autre en bas, de manière que l’action de la pesan- teur n'a pas pu se traduire par un changement de direction; la racine a donc continué de pousser en haut, la tige en bas. M. Duchartre répond que d'aprés la théorie que vient d'exposer M. Van Tieghem, il est étrange qu'on ne voie pas fréquemment des pivots dirigés verticalement de bas en haut, car, dans un (1) Wittrock (V. B.), Einige Beiträge aur Kenntniss der Trapa natans L. (Botan. Centralblatt, n° 37 et 38 de 1887 ou XXXI, n** 11 et 12, fig. 1-9). 212 SÉANCE DU 11 Mai 1888. semis quelconque, il doit se trouver un certain nombre de graines placées, par hasard, de telle sorte que l'extrémité radiculaire de leur embryon regardele ciel. On ne s'explique guère non plus que, lorsque Duhamel, par exemple, a semé des glands l'extrémité radi- culaire en haut, la radicule, au lieu de croitre verticalement de bas en haut, se soit recourbée sur elle-méme pour pouvoir s'allonger verticalement de haut en bas, et cela tout autant de fois qu'on a retourné le vase dans lequel se faisait la germination, de maniére à reporter verticalement en haut l'extrémité du pivot en voie de se développer. : D'un autre cóté, ajoute M. Duchartre, il semble peu facile d'ap- pliquer cette théorie à un embryon arqué comme l'est celui du Haricot ; et cependant, dans le cas dont il vient d'étre question, la figure montre que cet embryon arqué s'est si bien redressé que les colylédons sont venus se placer sur la méme ligne droite verticale que le pivot et les deux premiers entre-nœuds de la jeune tige. ll n'est pas hors de propos de faire observer que, dans le méme cas, le petit pot où le Haricot était semé a été plusieurs fois changé de place, que sa terre d'abord meuble s'est ensuite tassée sous l'action des arrosements, et il est peu probable que, malgré cela, la graine ait pu conserver invariablement sa première direction, quelle qu'elle fût. Enfin il rappelle que la théorie déduite des expériences de Knight a été regardée par divers physiologistes comme n'expli- quant pas en réalité le fait de la direction normale des axes; M. Sachs lui-même le reconnait. Géotropisme est un mot commode, mais rien de plus. M. Van Tieghem ne croit pas que la situation rigoureusement verticale de l'embryon. soit indispensable pour que la croissance soit égale tout autour de l'axe. D'ailleurs la méthode de retourne- ment des plantes a été employée par plusieurs physiologistes pour manifester l'influence de la lumiére, par exemple sur les racines retournées. M. Van Tieghem admet, avec M. Duchartre, que le terme géotropisme n'est qu'un mot, et non pas une explication. Il ne partage pas l'opinion de M. Sachs, suivant lequel, dans les expériences de rotation, l'action de la pesanteur serait annulée. Cette action n'est pas annulée, elle est seulement égalisée sur les différents points de la surface. M. Van Tieghem fait à la Société la communication suivante : VAN TIEGHEM. — RÉSEAU SUS-ENDODERMIQUE DE LA RACINE. 273 SUR LE RÉSEAU SUS-ENDODERMIQUE DE LA RACINE CHEZ LES LÉGUMINEUSES ET LES ÉRICACÉES, par M. Ph. VAN TIEGHEM. On sait que beaucoup de Conifères, de Rosacées, de Caprifoliacées et de Crucifères ont l'assise sus-endodermique de leur racine pourvue d'un réseau de soutien dont les grandes mailles rectangulaires sont vides dans les trois premières feuilles, réticulées sur Ja face interne dans la qua- trième (1). En poursuivant mes recherches dans cette direction, j'ai trouvé un pareil réseau chez quelques Légumineuses, notamment dans les Cassia, el chez quelques Éricacées, en particulier dans les Clethra. La racine terminale des Cassia floribunda, polyantha, florida, ete., a, sous l'assise pilifére, dix assises corticales dont la dernière est un endoderme à petits plissements très marqués. Le cylindre central a un périeycle simple, quatre faisceaux ligneux confluents en: croix et quatre faisceaux libériens alternes. Les cellules de l'avant-derniére assise cor- ticale portent, au milieu de leurs faces latérales et transverses, une bande d'épaississement saillante à l'intérieur en forme de demi-cylindre et fortement lignifiée. Ces bandes se correspondent exactement d'une cellule à l'autre et toutes ensemble constituent un puissant réseau de soutien à larges mailles rectangulaires, tout pareil à celui des Cyprés, des Pruniers ou des Chèvrefeuilles. Le méme réseau se développe avec les mêmes caractères dans les radicelles de divers ordres, dont le cylindre central est binaire. Il cesse au collet, et la tige hypocotylée en est dépourvue. i Les racines du Clethra arborea ont les cellules de l'avant-derniére assise corticale munies, sur leurs quatre faces longitudinales, aussi bien sur les antéro-postérieures que sur les latérales, de bandes d’épaississe- ment fortement saillantes et lignifiées, qui confluent en étoile au milieu des faces transverses. En outre, certaines cellules de l’antépénultième assise corticale et même de la troisième assise à partir de l'endoderme offrent le même caractère, ce qui renforce d’autant le réseau sus- endodermique. Dans l'Arbutus Andrachne, l'avant-dernière assise cor- ticale épaissit uniformément ses faces latérales et antéro-postérieures, el la racine se constitue ainsi un appareil de soutien équivalent à celui du Clethra. M. Van Tieghem fait ensuite, au nom de M. Monal et au sien, lo communication suivante : (1) Ph. Van Tieghem, Memoire sur la racine (Ann. des sc. nat., 5° série, XII, 1871). — Bull. de la Société bot., 25 mars, 27 mai et 24 juin 1887. T. XXXV. (SÉANCES) 1N 214 SÉANCE DU 11 mar 1888. SUR LE RÉSEAU SOUS-ÉPIDERMIQUE DE LA RACINE DES GÉRANIACÉES, par MM. Ph. VAN TIEGHEM et WONAL. L'un de nous a montré, il y a déjà longtemps, que chez les Conifères, le réseau sus-endodermique de la racine se répète quelquefois à la péri- phérie de l'écorce (Torreya nucifera, ete.) (1). On comprend donc que ce réseau périphérique puisse aussi exister seul. Ayant observé récem- ment, chacun de notre cóté, cette disposition dans la racine des Géra- niacées, nous nous unissons pour en faire part à la Société. La racine des Geranium (G. molle, Robertianum, pyrenaicum, san- guineum, rotundifolium, striatum, carallianum, etc.) a, sous l'assise pilifère, une assise de grandes cellules à parois minces constituant ce que, d'une facon générale, on appelle l'assise subéreuse ou l'exoderme. Chaque cellule de cette assise porte, vers le milieu de ses faces latérales et transverses, une bande d'épaississement fortement saillante vers l'in- térieur, de bonne heure lignifiée, qui l'entoure d'un cadre rectangulaire. Ces cadres se correspondent exactement d'une cellule à l'autre et tous ensemble constituent un réseau de soutien. Ce réseau peut étre dit exo- dermique; mais on peut tout aussi bien le dire sous-épidermique, puisque l'assise pilifère de la racine n'est autre chose, chez les Dicotylédones, que le feuillet interne adhérent de l'épiderme composé, dont les feuillets externes caducs constituent la calyptre. Cette disposition se rencontre aussi bien sur la racine terminale, laquelle est binaire, que sur les racines latérales, aussi bien sur les radi- celles d'ordre quelconque que sur les racines primaires. On peut l'obser- ver directement par transparence, en posant simplement la racine à plat dans une goutte d'eau sur le porte-objet. Si on l'a traitée au préalable par la fuchsine, le réseau apparait alors vivement coloré en rouge. Le méme caractère se retrouve dans les Pelargonium (P. inqui- nans, zonale, erectum, vitifolium, malvæfolium, graveolens, quer- cifolium, etc.) et dans les Erodium (E. moschatum, gruinum, cicho- nium, arabicum, chium, etc.). Dans les E. arabicum et chium, le réseau sous-épidermique est tardif, souvent interrompu, parfois à peine développé. De pareilles différences s'observent aussi, comme on sait, pour le réseau sus-endodermique. (1) Ph. Van Tieghem, Mémoire sur la racine (Ann. des sc. nat., 5° série, XIII, p. 194 1871). SÉANCE DU 25 Mar 1888. 275 SÉANCE DU 25 MAI 1888. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Mangin, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 11 mai, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncerà la Société qu'elle a perdu encore un de ses membres : M. le Secrétaire général a recu, de M" Alice Colvin, une lettre datée du 17 mai et qui l'informe que le Rév. Robert F. Colvin est décédé à Édimhourg le 5 janvier dernier. M. le Président fait connaitre une nouvelle présentation et, par suite de celle qui a été faite dans la derniére séance, proclame membre de la Société : M. PLANCHON (Louis), docteur en médecine, préparateur à la Faculté de médecine de Montpellier, présenté par MM. Fla- hault et Granel. M. le Secrétaire général a reçu une lettre de M. Fenoul, qui remercie la Société de l'avoir recu au nombre de ses membres. Il donne aussi lecture de la lettre suivante : LETTRE DE M. D'ABZAC DE LA DOUZE A M. MALINVAUD. Monsieur et cher collégue, Je vous ai envoyé quelques échantillons d'une plante dont j'ai eu déjà l'oc- casion de vous parler et sur laquelle je serais fort aise d'avoir votre avis. C'est un Viola trés précoce; quand la saison est normale, il est entiérement défleuri et semble étre rentré sous terre dés la fin de mars. Les fleurs, assez petites, sont d'un blanc pur, inodores, les pétales obovales, les supérieurs étalés trés divariqués, les inférieurs rassemblés en caréne et un peu barbus. Éperon ver- dàtre, subeylindrique, obtus. Pédoncules portant un peu au-dessous de leur milieu une ou deux bractées. Pétioles et feuilles hérissés; stipules linéaires lancéolées, acuminées, membraneuses au bord, à dents profondes, subglandu- leuses. Rejets gréles, herbacés, non radicants, à feuilles beaucoup plus petites et plus aiguës que celles de Ja tige principale qui sont grandes, largement cré- nelées, ciliées, cordiformes ovales ou réniformes obtuses, à sinus profonds et à oreillettes arrondies peu divergentes. Quelle est cette plante ? Est-ce le Viola alba de Besser ? est-ce une variété à fleurs blanches du V. hirta? Je n'en vois aucune signalée par les auteurs, 276 SÉANCE DU 25 MAI 1888. M. de la Douze, dans une nouvelle lettre, ajoute les détails sui- vants qui lui avaient été demandés par M. Malinvaud. . Le Viola en question croit, à 3 kilomètres environ de Périgueux, sur le talus herbeux d'un chemin qui va de cette ville au château de Borie-Petit. Il est abondant en cette station, et, cette année au. moins, je n'ai trouvé aucune autre espéce du genre fleurissant dans le voisinage, sauf un individu unique et chétif à fleurs violacées, perdu dans la masse de ses congénéres et que j'ai eu peut-étre tort de négliger. J'ai observé la plante il y a trois ans à peine pour la première fois. Fort longtemps auparavant, vingt-cinq ans au moins, j'avais récolté dans les mêmes parages un autre Viola également à fleurs blanches, mais beaucoup plus grandes si je m'en rapporte à mes souvenirs, et, comme le Viola alba de Besser avait été signalé en Périgord, je rapportai sans hésitation ma plante à cette espèce. Depuis elle avait complètement disparu. .. Le Viola litigieux produit des fruits, je ne lui ai jamais vu de fleurs estivales ou autum- nales. Au troisiéme supplément de son Catalogue, sous la rubrique Viola alba Bess., Ch. Des Moulins mentionne une hybride à fleurs blanches et à éperon violet, découverte dans la commune de Saint-Félix et qu'il rapporte au Viola hirto- alba de Gren. et Godr. Si ma plante est une hybride, le nom d'odorato-hirta lui conviendrait à merveille. J'ai pu examiner à loisir, il y a quelques jours, une fleur bien formée et frai- chement épanouie; les pétales inférieurs latéraux sont porrigés et dans un plan presque vertical, l'intermédiaire courbé en carène obtuse et trés évasée porte à son milieu une petite échancrure à angle aigu. M. Malinvaud présente à la Société le Viola en question, qui lui parait étre une variété à petites fleurs du V. virescens Jord. (1). I! ajoute que l'origine hybride de cette plante est présumable, sans toutefois pouvoir être affirmée, malgré le soin apporté par M. de la Douze dans ses observations. Le Viola alba Bess. a été nommé par. Reichenbach V. odorato-hirla. M. Rouy est d'avis que le Viola communiqué à la Société, d'aprés la description qui en est donnée, doit étre rapporté au V. scoto- phylla Jord. M. Malinvaud, tout en persistant dans son appréciation, fait remarquer que les Viola virescens et scolophylla Jord., d'ailleurs très voisins, font partie d'une série de formes où l'on trouve tous les passages entre les V. hirta et odorata, et parmi lesquelles il n'est guére possible aujourd'hui de distinguer les hybrides pro- (1) Boreau, Fl. centr. édit. 3, n° 285. ROZE. — L'USTILAGO CARICIS AUX ENVIRONS DE PARIS. 277 bables des simples variétés. L'histoire de ce groupe critique, ainsi que de beaucoup d’autres, ne pourra être élucidée qu'à l'aide de faits bien établis à la suite d'observatious nouvelles dont toutes les circonstances auront été scrupuleusement notées, comme dans le cas rapporlé par notre zélé confrère de Périgueux. M. Roze fait à la Société la communication suivante : L'USTILAGO CARICIS Fuckel (U. URCEOLORUM Tul.) AUX ENVIRONS DE PARIS, par M. E. ROZE. Dans une eourte excursion que je fis, le 20 mai dernier, prés d'Orsay, j'eus l'agréable surprise de constater la présence, au milieu d'un petit bois situé sur la route de Gif, de plantes assez peu communes aux envi- rons immédiats de Paris: Ruscus aculeatus L., Vaccinium Myrtil- lus L., Allium ursinum L., Doronicum plantagineum L., Lomaria Spicant Desv. Il y aura peut-être profit à faire quelques recherches dans cette localité, à peu près oubliée dans nos Flores. Quoi qu'il en soit, en sortant de ce bois, je fus également assez heureux pour recueillir, sur un petit talus herbeux, un assez grand nombre d'échantillons de Carex præ- cox Jacq. dont la plupart des utricules gonflées et blanchàtres renfer- maient les spores noirâtres de l'Ustilago Caricis Fuckel (U. urceolorum Tul.). C'est la quatrième espèce de Carex qui m'offre, dans nos environs, cette Ustilaginée : je l'avais observée précédemment sur le Carex ripa- ria, avec M. Cornu à Chaville, et sur les Carex glauca et panicea avec M. Duval, au bord des étangs de Saint-Hubert. Eu égard au nombre de nos espèces de Carex (50), je puis dire que cet entophyte se rencontre rarement. Les constatations publiées jusqu'ici par nos floristes parisiens sont, en effet, fort restreintes. Mérat n'a point vu par lui-même cet Usti- lago, car il reproduit celte opinion erronée quele Champignon occuperait l'extérieur des Urcéoles des Carex. Chevallier répète la méme erreur en le citant comme attaquant les Carex glauca et precor. Graves le signale sur les Carex glauca et Schreberi, et, d’après Questier, sur les Carex precoz et arenaria. Enfin, Tulasne, à qui l'on doit de si beaux travaux sur les Ustilaginées, laisse supposer qu'il ne l'a pas récolté dans nos environs. D'aprés les documents rassemblés par M. Fischer de Waldheim, dans son Aperçu systématique des Ustilaginées (1877), la présence de l'Usti- lago Caricis aurait été constatée sur 41 espèces de Carex, parmi les- quelles se trouvent 19 espéces parisiennes, savoir : C. pulicaris, arenaria, muricala, paniculata, stellulata, ligerica, Schreberi, vulgaris, panicea, 278 SÉANCE DU 25 MAI 1888. ericetorum, montana, pilulifera, precoz, digitata, flava, Pseudo-Cyperus, silvatica, glauca et riparia (1). Il nous reste donc la possibilité de com- pléter nos observations sur treize espéces. Parmi les échantillons de Carex præcox que j'avais recueillies, j'en ai remarqué un, assez gréle, qui présentait avec l'épi mâle un seul épi femelle, ce dernier sain. En regardant attentivement lépi mâle, je fus surpris d'y voir six utrieules contenant l'entophyte. Il ne s'agissait pas, en effet, du Thecaphora aterrima Tulasne, observé par cet auteur sur des épis mâles de Carex præcox qu'il avait reçus de l'abbé de Lacroix, de Poitiers, mais bien de l Ustilago Caricis, à spores libres, noiràtres, finement granuleuses, semblables à celles des autres échantillons. Je pense, du reste, que l'anomalie de l'androgvnie de lépi måle n'est pas trés rare chez les Carex. Il est curieux seulement de voir ce phénomène ainsi décelé par l'Ustilago, qui a pénétré jusque dans l'épi màle pour s'y développer aux dépens des ovaires anomaux. M. Costantin dit qu'il a observé, à Sévres, l'Ustilago violascens dans les anthéres du Stellaria Holostea. M. Van Tieghem fait, au nom de M. Douliot et au sien, la commu- nication suivante : SUR LES PLANTES QUI FORMENT LEURS RADICELLES SANS POCHE, par M. Ph. VAN TIEGIIEM ct H. DOULIOT. Nous avons montré que les radicelles et les racines latérales endogénes se forment partout dans le même lieu et de la méme manière, c'est-à-dire dans le péricycle et par deux cloisonnements tangentiels successifs, dont le premier dégage le cylindre central, tandis que le second, extérieur au premier, sépare l'écorce de l'épiderme. Seules les circonstances acces- soires de cette formation changent avec les plantes. De toutes ces diffé- rences secondaires la plus importante consiste en ce que la racine ou la radicelle est tantót nue, tantót enveloppée par une poche endodermique. Pour s’ac:roitre et sortir, dans le premier cas elle attaque, digére et absorbe directement et totalement l'écorce du membre générateur ; dans le second, c'estla poche qui accomplit ce travail de digestion et d'absorp- tion, lequel ne porte que sur la région corticale située en dehors d'elle. Le second mode est de beaucoup le plus fréquent. Dans quelles familles de plantes rencontre-t-on le premier ? C'est ce que nous nous proposons (1) Les noms en italiques sont ceux des espèces qui ont été notées jusqu'ici eomme plantes nourriciéres de l'Ustilago, aux euvirons de Paris. VAN TIEGHEM ET DOULIOT. — PLANTES A RADICELLES SANS POCHE. 279 de faire connaitre aujourd'hui, en passant en revue les diverses classes de plantes vasculaires et en considérant principalement les radicelles. 1. Dicotylédones. — Parmi les Dicotylédones, nous avons observé la formation des radicelles sans poche digestive dans les quinze familles suivantes : Crucifères, Capparidées, Fumariacées, Papavéracées, Résé- dacées, Caryophyllées, Portulacées, Illécébrées, Crassulacées, Chéno- podiacées, Amarantacées, Basellées, Aizoacées, Cactées et Bégoniées, Partout ailleurs il y a constitution d'une poche digestive, qui se comporte de diverses maniéres, comme nous le montrerons dans notre mémoire. Par là se trouve établi entre les familles précédentes un lien nouveau, sur l'intérêt duquel nous n'insisterons pas ici. Chez les Crucifères, les Portulacées, les Illécébrées, les Crassulacées, les Basellées, les Cactées, les Bégoniées, l'absence de poche digestive aux radicelles parait être un caractère général; du moins n'y avons-nous rencontré jusqu'ici aucune exception dans les nombreuses plantes que nous avons étudiées (1). Il n’en est pas de méme dans les autres familles, où l'on observe sous ce rapport des variations importantes, non seulement d'un genre à l'autre, mais encore dans les espéces d'un méme genre. Citons-en quelques exemples : Chez les Capparidées, les /someris n'ont pas de poche, mais les Cap- paris et Thylachium en ont une. Les Cleome muricata, triphylla et Eckloniana, les Polanisia graveolens et trachysperma, le Gynandrop- sis speciosa, n'ont pas de poche, tandis que le Cleome pungens, le Polanisia uniglandulosa, le Gynandropsis pentaphylla, en ont une. Chez les Fumariacées, les Corydallis et Cysticapnos wont pas de poche, mais les Fumaria et Adlumia en ont une. Chez les Papavéracées, les Chelidonium et Glaucium n'ont pas de poche, tandis que les Argemone et Papaver en ont uue. Chez les Résédacées, le Caylusea abyssinica et le Reseda mediterra- nea n’ont pas de poche, mais les Reseda luteola, odorata, cristallina en ont une. Chez les Caryophyllées, les Lychnis, Melandrium, Agrostemma, Silene, Tunica, Stellaria, Cerastium, etc., n'ont pas de poche, tandis que les Dianthus, Saponaria, Gypsophila, Vaccaria, Spergula, Alsine, Polycarpæa, etc., en ont une. t (1) On savait déjà, par les recherches de M. de Janczewski, que dans le Raphanus sativus, l'endoderme de la racine mére ne prend aucune part à la formation de la radicelle. Mais, comme on le verra tout à l'heure, on n'en pouvait rien conclure au sujet des Crucifères en général, d'autant plus que MM. Nägeli et Leitgeb avaient cité le Nasturtium officinale parmi les plantes où l'endoderme de la racine mère contribue à former la coiffe de la radicelle. 280 SÉANCE DU 25 MAI 1888. Chez les Aizoacées, les Mesembrianthemum et Trianthema n'ont pas de poche, tandis que les Tetragonia en ont une. Chez les Amarantacées, les Amarantus, Euxolus, Amblogyne, n'ont pas de poche ; les Celosia, Gomphrena, Frælichia, Achyranthes, ont une poche fugace, bientót digérée; les Pupalia el Scleropus ont une poche qui dure jusqu'à la sortie. Chez les Chénopodiacées, enfin, les Chenopodium, Blitum, Ambrina, Roubieva, n'ont pas de poche; les Beta, Kôchia, Salsola, Acnida, ont une poche fugace; les Atriplex, Corispermum, Obione, Axyris, Ar- throcnemum, ont une poche qui persiste jusqu aprés la sortie. On voit par ces exemples combien il est nécessaire, avant de formuler des conclusions, d'étendre les observations de cette nature à un grand nombre de genres dans chaque famille et à un grand nombre d’espèces dans chaque genre. 2. Monocotylédones. — L'absence de poche digestive est trés rare chez les Monocotylédones. Nous n'en avons rencontré jusqu'ici qu'un seul exemple. Il nous a été offert par les Pandanus. 3. Gymnospermes. — Chez les Conifères, on rencontre, suivant les genres, les deux modes de formation. Il n'y a pas de poche endodermique dans les Abiétinées (Pinus, Picea, Abies, etc.), nidans les Taxus, Podo- carpus et Sequoia. |l y a, au contraire, une poche endodermique simple dans les Cupressus, Juniperus, Actinostrobus, Frenela, Araucaria, Prumnopitys, Ginkgo. Quand il n'y a pas de poche endodermique, la radicelle est quelquefois absolument nue et son épiderme attaque directement l'écorce de la racine mére, comme dans les Taxus et Se- quoia. Mais chez les Abiétinées, l'assise externe du péricycle, qui est composé, comme on sait, chez ces plantes, forme une poche d'emprunt autour de la radicelle, dont l'épiderme, l'écorce et la périphérie du cylindre central dérivent de la seconde assise péricyclique ; c'est cette poche d'origine péricyclique qui attaque et digère l'écorce (1). Chez les Cycadées (Cycas, Zamia, Ceratozamia, Macrozamia, Ence - phalartos, Dioon), il y a toujours une poche digestive endodermique ; celte poche est méme assez épaisse et compte d'ordinaire trois ou quatre assises au sommet. Chez les Gnétacées (Ephedra), lesradicelles sont pourvues d'une poche plus épaisse encore, produite à la fois par l'endoderme et par les assises internes de l'écorce. (1) M. Strasburger et après lui M. de Janczewski ont déjà constaté que, dans quel- ques Conifères (Taxus, Pinus, Abies), Vendoderme de la racine mère ne contribue pas à la formation de la radicelle. On voit qu'il n'était pas légitime d'en conclure que les choses se passent de même dans les autres genres de la famille. CHASTAINGT. — DESCRIPTION DE DEUX ROSIERS. 281 4. Cryptogames vasculaires. — Chez les Fougéres et les Hydropté- rides, les radicelles sont ordinairement dépourvues de poche digestive et attaquent directement l'écorce de la racine mére; elles ont quelquefois une poche endodermique transiloire, percée au sommet avant la sortie. Les Marattiacées ont, au contraire, une poche épaisse formée par l'endoderme et par les assises corticales externes. Enfin chez les Préles, la radicelle provenant comme on sait d'une cellule endodermique, l'assise sus-endodermique se développe autour d'elle en une poche digestive, simple à la base, dédoublée autour de l'extrémité et qui persiste jusqu'aprés la sortie. En somme, on voit que la propriété de former les radicelles sans poche endodermique, bien que relativement rare, se retrouve dans toutes les divisions des plantes vasculaires, puisqu'on l'observe chez bon nombre de Dicotylédones, chez quelques Monocotylédones, chez diverses Gym- nospermes et chez beaucoup de Cryptogames vasculaires. Les mémes plantes qui produisent leurs radicelles sans poche, for- ment aussi d'ordinaire sans poche leurs racines latérales endogènes, comme il sera expliqué dans le Mémoire que nous comptons publier prochainement. M. Malinvaud donne lecture de la communication suivante : DESCRIPTION DE DEUX ROSIERS DE LA SOUS-SECTION CANINÆ HISPIDÆ (Déséglise), APPARTENANT A LA FLORE DU DÉPARTEMENT D'INDRE-ET-LOIRE; par M. Gabriel CHAS'TAING'T. Rosa sazilliacensis Chastaingt (1) ; R. cuneata Nob. mss. (1887) et in Énumération des Rosiers croissant naturellement dans le départe- ment d' Indre-et-Loire (2), sin. desc. (non Gandoger). Arbrisseau ?. . . : Ramuscules tloriféres mesurant 12-18 centimétres de longueur, non compris l'inflorescence, inermes ou presque inermes. Aiguillons courbés, comprimés, longuement dilatés à la base. Feuilles moyennes des ramuscules floriféres 5-foliolées. (1) M. le secrétaire général de la Société botanique de France, avant de présenter la description de ce Rosier à la séance de la Société, a eu l'obligeance de me préve- nir que M. Gandoger a créé un Rosa (Crepinia) cuneata et un R. (Üsanonia) cuneata : pour ce motif, j'ai changé le nom que primitivement j'avais donné à la Rose de Sazilly (autrefois Sazilliacum, d'après une charte du douzième siecle). (2) Voy. plus haut, p. 132. 282 SÉANCE DU 25 MAI 1888. Pétioles canaliculés en dessus, inermes ou très faiblement aiguillonnés en dessous, glabres, abondamment chargés de soies glanduleuses; ceux des feuilles inférieures des rameaux floriféres ordinairement glanduleux sur le dos entre les ailes stipulaires. Folioles d'un vert clair en dessus, plus pâles et un peu glaucescentes en dessous, de grandeur moyenne: 20-22 millimétres de longueur, sur 15-17 mil- limétres de largeur, rarement plus grandes ou plus petites, glabres, ovales, obtuses au sommet, atténuées ou cunéiformes à la base, toutes pétiolées, lar- gement espacées; nervures saillantes, blanchâtres ; dents, pour la plupart, doubles et glanduleuses, mais non composées. Stipules glabres, oblongues, bordées de glandes ; oreillettes courtes, droites ou peu divergentes, ovales, brusquement contractées en pointe courte et fine au sommet ; les stipules des feuilles supérieures des rameaux florifères sont trés dilatées. Pédicelles terminaux, solitaires, ou plus rarement 2-3, longs d'environ 10 millimètres, glabres, abondamment hispides-glanduleux.: Bractées glabres, bordées de glandes, largement ovales, dépassant et cachant les pédicelles et le tube du calice. Tube du calice florifére médiocre, ovoide, glabre, hispide-glanduleux sur toute sa surface. Divisions du calice glabres, abondamment glanduleuses sur le dos, dépas- sant le bouton, plus courtes que la corolle; 2 entiéres à appendice linéaire; 3 pennatifides à pinnules linéaires, bordées de denticules à pointes glandu- leuses; réfléchies à l'anthése, ne se relevant pas, caduques. Styles libres, courts, glabrescents; quelques styles sont tout à fait glabres. Disque presque plan. Corolle assez grande, pétales non échancrés. Fruit rouge, médiocre, ellipsoide, hérissé de soies glanduleuses sur toute sa surface. Haies. Sazilly (Tourlet!.) Oss. — La clef dichotomique des Primitie Monographie Rosarum, asc. I, p. 272 (1), m'avait conduit au « R. aspratilis Crépin », et c'est sous ce nom que je communiquai la Rose de Sazilly à l'auteur des Pri- mitia. Voici la réponse faite à ma communication : « Ce n'est pas mon R. aspratilis qui a les dents franchement composées- » glanduleuses; 3-denticules-glanduleux d'un côté et 1-denticule-glanduleux » de l'autre. Dans votre plante, les dents sont seulement doubles. » À quel nom rapporter votre plante? Je n'en sais rien. C'est peut-étre une » forme inédite ». (1) Francois Crépin, Primitie Monographie Rosarum. Matériaux pour servir à l'his- toire xt Roses, 1*' fascicule (1869) (Bull. de la Soc. de bot. de Belgique, t. VII, p. 272). CHASTAINGT. — DESCRIPTION DE DEUX ROSIERS. 283 Ce Rosier est fort bien doté en caractères analytiques, et quoique les notes à ma disposition laissent à désirer, j'ai cherché, avec ce que je possède, à en faire une description permettant de le reconnaitre. Je donne copie de l'étiquette (tout ce que je possède en fait de notes sur ce Rosier) jointe par M. Tourlet à l'exemplaire qu'il m'a envoyé. « Rosa andegavensis. » Sazilly ; haies bordant la route de Lémeré, 14 mai, 18 août 1884. » Les folioles sont surdentées, mais j'ai un Andegavensis donné par » Boreau qui a les folioles semblables. » Rosa superba Chastaingt; R. superba Nob., mss. (1887) etin Énum. des Rosiers croissant naturellement dans le département d'Indre- et- Loire (in Bull. Soc. bot. de France, t. XXXV, compte rendu des séauces, p. 132, sin. desc.). Arbrisseau robuste, trés droit jusqu'au sommet, 3-8 tiges serrées mesurant 3-4 métres de hauteur; écorce d'un brun noirâtre. Rameaux dressés, assez courts; l'écorce des rameaux est d'un brun verdàtre. Ramuscules floriféres mesurant 3-8 centimètres de longueur, non compris l'inflorescence, redressés, armés de petits aiguillons; écorce verte ou d'un brun verdàtre. Aiguillons des tiges épars, peu abondauts, blanchâtres, comprimés, plus ou moins dilatés à la base, courbés ou crochus, peu robustes ; ceux des rameaux conformes, mais plus abondants. Les aiguillons des ramuscules florifères sont beaucoup plus faibles, plus courbés, plus crochus au sommet, rougeâtres. Feuilles ordinairement 5-foliolées, moins souvent 7-foliolées. Pétioles canaliculés en dessus, faiblement aiguillonnés en dessous, pubes- cents dans leur jeunesse, mais bientót glabres, gardant néanmoins quelques poils, à l'insertion des folioles, villosité disparaissant complétement à la fin, parsemés de glandes fines sur les bords du sillon : Ja partie interstipulaire des pétioles est glanduleuse sur le dos, principalement dans ceux des feuilles les plus inférieures des rameaux. Folioles glabres, petites, d’un vert mat ordinairement clair en dessus, plus pâles et un peu glaucescentes en dessous, toutes pétiolées, ovales, ovales-ellip- tiques, arrondies ou atténuées à la base, pointues ou obtuses au sommet ; dents larges, ouvertes, les unes simples, les autres doubles ou plus ou moins composées : les folioles des feuilles inférieures des rameaux sont celles le plus généralement à dents doubles ou un peu composées ; les dents et les denticules sont terminés par une glande au sommet. La foliole terminale, ordinairement pointue au sommet, arrondie ou méme un peu en cœur à la base, est quelquefois obtuse au sommet et atténuée à la base. Stipules étroites, glabres, bordées de glandes fines; oreillettes courtes, droites ou peu divergentes : les stipules des feuilles supérieures des rameaux floriféres sont à peine un peu plus larges que les autres. Jeunes pousses rouge vineux, glaucescentes. Pédiceiles solitaires ou réunis 2-3, rarement davantage, courts, glabres, 284 SÉANCE DU 25 Mar 1888. ordinairement lisses ; quelques pédicelles, en petit nombre, portent 1-2-3 soies glanduleuses, mais il est trés rare que le nombre de ces soies, pour le méme pédicelle, excéde trois. Bractées larges, ovales ou ovales-acuminées, glabres, bordées de glandes, plus longues que les pédicelles et dépassant assez souvent le tube du calice qui se trouve alors, comme les pédicelles, complétement caché par les bractées. Divisions du calice dépassant le bouton, plus courtes que la corolle, glabres et églanduleuses en dehors, finement pubescentes en dedans; 2 entiéres à appendice linéaire; 3 pennatifides à pinnules lancéolées, pourvues au bord de quelques denticules à pointes glanduleuses ; réfléchies au moment de la florai- son, se relevant un peu aprés l'anthése, caduques avant la coloration du fruit. Styles libres, courts, glabres ou glabrescents. Disque un peu saillant. Corolle médioere, pétales roses. Fruit petit, subglohuleux, d'un beau rouge à complète maturité (au commen- cement d'octobre), d'une saveur franchement acidulée, agréable, lorsqu'il est pulpeux. Haies. Châteaurenault : la Guégniére!. Dans les terrains argilo-calcaires (craie) de formation tertiaire. Ogs: — Comme pour le précédent, j'ai consulté M. Crépin au sujet de ce Rosier, mais le savant monographe ne m'ayant pas fait connaitre prés de quelle forme cette plante devait prendre place, soit comme variété, soit comme variation, soit à un titre quelconque, malgré la crainte que j'ai de donner comme nouveaux des noms déjà attribués à des Rosiers, el ma répugnance à fournir pour la science de prétendues espèces nou- velles, j'ai cru devoir élever à ce rang les deux formes dont je viens de donner les descriptions, afin que ces Rosiers ne soient pas perdus pour les rhodologues, si déjà ils n'ont pas été décrits; ce dont, d'aprés les réponses faites par M. Crépin à mes communications, il me serait diffi- cile de m'assurer; d'ailleurs, je n'ai rien vu de semblable dans les riches colleetions que j'ai consultées. L'éminent monographe de Bruxelles a du reste reconnu avant moi la nécessité de caractériser et de dénommer toutes les formes, toutes les prétendues espéces (1). M. Costantin, secrétaire, donne lecture de la communication suivante : (4) Crépin, loc. cit., p. 300-301, CLOS. — DODART ET LES DEUX MARCHANT. 285 LES TROIS PREMIERS BOTANISTES DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, DODART ET LES DEUX MARCHANT ; par M. D. CLOS. Ou sait qu'à l'origine de l'Académie des sciences (1666), ses membres ne travaillaient pas à l'avancement des connaissances humaines par des mémoires isolés ; des commissions prises dans son sein étaient chargées d'un certain ordre de recherches, et la section de chimie comprenait Dodart, Nicolas Marchant, Duclos, Homberg. Or, en 1676, l'Académie faisait paraitre un splendide ouvrage sous ce titre : Mémoires pour servir à l'histoire des Plantes, grand in-folio ; et, en tête de l'Avertissement dù à Dodart, on lit : « Ce livre est l'ouvrage de toute l'Académie... » Il se compose de deux parties; l'une, depuis tirée à part sous le méme titre que Fin-folio, en un petit volume in-12, ayant principalement pour but l'analyse des plantes par le feu en vue de déceler leurs propriétés par la découverte des principes qui les consti- tuent; efforts prématurés et. impuissants, car la chimie n'existait encore que de nom; l'autre, où se trouvent décrites et figurées avec une per- fection que le burin n'avait pas encore atteinte, de la page 53 à 131, quarante-quatre espèces de plantes, parmi lesquelles quelques-unes très rares, l'Aster pyreneus entre autres. Ce grand travail figure dans les Mémoires de l'Académie des sciences depuis 1666 jusqu'à 1699, t. IV, p. 120-323, édités en 1731, in-4°. Les descriptions d'espéces témoignent d'un botaniste expérimenté en phytographie. Celle du Sedum serratum flore albo multiflorum, p. 113 (Saxifraga pyramidalis L.), n'a pas moins de 22 lignes, et celle du Tri- folium blesense, p. 121, en comprend 43. Elles ne le cédent en rien à celles que publiaient vers la méme époque les Colonna, les Magnol, les Morison et Jean Rai. On y trouve méme la première dénomination scien- tifique d'organes que populariseront plus tard Tournefort et Linné (1). Malheureusement les planches n’y sont pas accompagnées des détails des parties de la fleur. Parson format, par ses magnifiques figures et par le fini de ses descrip- lions, ce livre qualifié par Curtius Sprengel de rarissime (2), et dont la bibliothèque publique de la ville de Toulouse possède un bel exemplaire, étail digne de l'Académie naissante, appelée à exercer une si vaste influence dans le domaine des sciences. Les deux parties de l'ouvrage sont en général attribuées à Dodart, notamment par Linné, inscrivant le nom de Dodart et au nombre des (1) Notamment, à propos du Rapuntium americanum le mot Pistile, dont Tournefort revendiquera plus tard la création (Instit. Rei herb. p. 70). (2) Histor. Rei herbariæ, Il, 23. 286 SÉANCE DU 25 MAI 1888. Fundatores en raison de ses Mémoires et parmi les Ichniographi ; par Adanson, qui déclare les planches de Dodart pour la plupart parfaites ow complètes (Fam. des PI. I, exlij et 17), ou bonnes et parfaites (2° édit. p. 214); par Haller (Histor. stirp. indig. Helvetiæ, Catalogus Aucto- rum xxxiv); par Curtius Sprengel (loc. cit.); par de Candolle, dans son Bibliotheca botanica en téte du premier volume de son Systema regni vegetabilis; par Pritzel (Thesaur. liter. bot., 10, etc.). C. Sprengel écrit même : « ’Axp6eiay autem descriptionis et diagnosin maxime Dodartius ursit, ipseque exhibuit exemplaria quæ tirones tutius sequi poterant... Nov: fere (icones) aut meliores saltem omnibus qua præces- serant sunt » (loc. cit., 116). On s'étonne de trouver cette erreur à ce point propagée, à la lecture de ces lignes écrites par Dodart lui-méme, dans l'Avertissement du livre : « Il est de mon devoir d'avertir le public... que nous devons aux soins et aux correspondances de M. Marchand (sic) presque toutes les plantes rares que nous avons données au public, et qu'il nous a donné les noms des plantes non encore décrites, LES DESCRIPTIONS et leurs cultures. » Il n'y a pas là d'amphibologie. Marchant (Nicolas), médecin de Gaston, duc d'Orléans, et qui, dit-on, apportait des plantes à toutes les séances de l'Académie, en méme temps qu'il enrichissait le Jardin du Roi d'une foule d'espéces exotiques, est donc bien l'auteur de la partie la plus importante ou plutôt de la seule importante des Mémoires, témoignage confirmé d'ailleurs par un de ses contemporains les plus autorisés. Magnol écrivait en effet, en 1676, dans la Préface de son Bota- nicon monspeliense, à propos du grand ouvrage que préparait l'Aca- démie : « Quantum autem fore existimamus opus illud cui perficiendo et adornando manum admovet Ciarissimus Vir Dom. Marchant, cujus exi- miam quam in plantis habet solertiam omnes norunt. » Comment donc le nom de Marchant ne figure-t-il, ni dans l'Historia Rei herbariæ de Sprengel, ni dans le Bibliotheca de de Candolle, ni dans le Thesaurus litteraturæ botanicæ de Pritzel, ni dans le Geschichte der Botanik de Winckler..., etc.? Séguier, dans son Bibliotheca botanica, de 1740, p. 115, attribue à tort à Jean Marchant le volume de 1676 in- folio (1); Boreau seul, à ma connaissance, a distingué la vérité, écrivant (1) Fontenelle, dans son Éloge de Dodart, n'a garde de lui attribuer le mérite de ces descriptions ; on y lit: « En 1763, M. Dodart entra dans l'Académie des sciences par le moyen de M. Perraut. L'Académie avait déjà entrepris l'histoire des Plantes, ouvrage d'une vaste étendue, et M. Dodart s'attacha à ce travail. Au bout de trois ans, c'est-à- dire en 1676, il mit à la tête d'un volume, que l'Académie imprima sous ce titre : Mémoires pour servir à l'histoire des Plantes, une préface où il rendait compte et du dessein et de ce qu'on en avait exécuté jusque-là » (Œuvres compl., édit. in-8° de 1742, t. V, p. 198), et encore à la page 200 : « L'histoire des Plantes était le principal travail de M. Dodart dans l'Académie, mais non pas le seul. » Il suffit du reste de parcourir les travaux annuels de l'Académie royale des sciences CLOS. — DODART ET LES DEUX MARCHANT. 287 de Nicolas Marchant : « Il est auteur des descriptions de plantes publiées par l’Académie sous le nom de Dodart, en 1676, in-folio » (Flore du centre de la France, introd., 2° édit., p. 39-40; 3° édit., p. 21-22) ; mais cette asserlion n'est accompagnée d'aucune preuve. Il est donc surabondamment démontré que Dodart (Denis) n'est pas l'auteur des descriptions d'espéces des Mémoires pour servir à l'his- toire des Plantes de 1676 ; et n'en ayant pas publié ailleurs, il n'a plus aucun droit à figurer comme phytographe en botanique. Bien que le grand ouvrage porte : Mémoires, etc., dressés par M. Dodart, celui-ci s'est borné à en dresser le plan (1), à veiller à la bonne exécution des diverses parties, à décrire les résuitats des recherches chimiques sur les plantes. Il ne parait pas méme avoir eu d'idées arrétées en fait de clas- sifications, éerivant : « Nous ne pouvons dire selon quel ordre nous ran- gerons les plantes, si nous suivrons l'ordre des lettres, des genres, des saveurs, des principales vertus, de quelques circonstances principales ou de leur figure, ou suivant la pensée de Cæsalpinus et de Prosper Alpin, des plus considérables de leurs parties, comme les graines » (loc. cit., p. 92, et Mém. de l'Académie de 1666 à 1699, t. IV, p. 241). A Nicolas Marchant, l'auteur des descriptions des plantes figurant dans les Mémoires cités plus haut et mort en 1678, succéda son fils Jean, entré à l'Académie en 1678 et mort en 1738. Les écrits de l'un et de l'autre, soit manuscrits dans les Registres des procès-verbaux de l'Aca- démie, comme j'ai pu n’en assurer de visu, soit imprimés dans l Histoire de l'Académie des sciences, ne portent jamais ni leurs prénoms, ni les consignés dans le tome I*' de l'Histoire de cette Compagnie de 1666 à 1686, pour voir qu'il n'y est jamais question que de Marchant, en fait de botaniste descripteur; je cite 1. Année 1668, p. 58 : « 11 fut arrêté que, dans l'histoire des Plantes, M. Marchant, qui en était particulierement chargé, suivrait les vues de M. du Clos. » 2. Année 1670, p. 120-121 : « On travailla beaucoup à l'histoire des Plantes; on en fit faire des dessins exacts, et on commença à seiner des graines étrangères et à les cultiver. M. Marchant en lit les descriptions, et ces descriptions furent comparées aux plantes mémes. On en décrivit vingt-six celte année. » 3. Année 1680, p. 307 : « On avança beaucoup celte année le travail de l'histoire des Plantes. M. Marchant fit venir des pays étrangers plus de 500 différentes graines ou plantes qui ne se trouvent pas en ce pays. Il les cultiva et à mesure qu'elles fleuris- saient il en fesait la Description, les fournissait au Laboratoire pour les analyser et au Dessinateur de l'Académie pour en faire les dessins. » 4. Année 1683. « M. Marchant a continué ses travaux de Botanique; il s'est appliqué suivant sa coutume à décrire les Plantes qui ne l'avaient point encore été, à faire venir plusieurs graines étrangères et à les cultiver, à fournir au Laboratoire les Plantes qui ne se trouvent point aux environs de Paris. » /4) On lit dans l'Histoire de l'Académie des sciences pour 1673, p. 162, à propos des descriptions des plantes par les anciens : « L'Acadérnie s'était proposé une exactitude qui surpassät beaucoup la leur par rapport à leur histoire : « on examina le plan que M. Dodart en avait dressé... On convint qu'il fallait examiner tout ce que les Anciens et les Modernes avaient écrit sur ce sujet; M. Marchant et M. Dodart s'en char- gèrent... » 288 SÉANCE DU 25 MAI 1888. initiales de ceux-ci, et plus d’un botaniste a pu croire que ces divers travaux sortaient de la méme plume (1). Il serait superflu d'analyser ici les publications (notes ou petits mémoires) communiquées à celle Com- pagnie par le fils ; mais il en est une qui, laissée dans l'oubli, le recom- mande d'une facon toute spéciale à l'attention des eryptogamistes ; jenteuds sa nouvelle découverte des fleurs et des graines d'une plante rangée par les botanistes sous le genre Lichen. Il s'agit d'une espèce de Marchantia. En 1713, Jean Marchant reconnait et décrit les diverses parties de l'appareil femelle, notamment les membranes, qui au-dessous de chaque rayon de la rosette abritent 8-10 boutons formant chacun un calice en gobelet renversé, d’où sort un pédicule portant une fleur de la figure d'une coupe ou tasse antique. L'auteur nous montre dans cette fleur épa- nouie une houppe de soie aux brins chiffonnés, repliés et agités d'un mou- vement continu, laissant échapper par bouffées une infinité de petites particules jaunes à peu prés rondes, ainsi que feraient les étincelles d'un tison enflammé qu'on frapperait coup sur coup. «Jl est. vraisemblable, ajoute-t-il, que les petites parties jaunes sont les graines de cette plante, puisqu'on voit naitre des millions de jeunes plantes de la méme espéce avx environs des anciennes. » Enfin, il croit que les plantes des arbres, Mousses, Lichens, Moisissures et autres végé. tations « sont autant de plantes qui ne s'y produisent que par des graines vagabondes entre lesquelles par la suite on découvrira peut-étre une infinité de différents genres de plantes ». L'avenir devait pleinement con- firmer cette prédiction. Relevons, en terminant, ces deux phrases de l'auteur : « 4° Nous éta- blirons pour cette plante un nouveau genre que nous appellerons Mar- chantia du nom de feu M. Marchant, mon père, qui le premier eut l'honneur d'occuper une place de botaniste dans cette Académie, lorsque le Roy en 1666 créa cette Compagnie; 2° nous avertissons ceux qui vou- dront se donner le plaisir de voir la fleur dela Marchantia stellata de la chercher aprés un temps d'orage ou de pluie chaude » (Hist. de l'Acad. roy. des sciences de 4713, pp. 229-234). (1) Tel Séguier, inscrivant au bilan de Jean Marchant, le seul des deux par deux fois mentionné dans son Zibliotheca botanica, pp. 115 et 176, non seulement la description des plantes données par l'Académie, 196 p. in-fol., mais encore 91 observations présen- tées par lui aux séances de cette Compagnie et dont plusieurs ont été imprimées. Labbé Rozier, lui-même, auteur des Nouvelles Tables de l'Académie de 1666 à 1770, 4 vol. in-4°, publiés en 1775, après avoir établi la distinction des deux Marchant, t. 1, p. XV, ne la maintient plus dans l'énumération de leurs travaux, t. IV, p. 215, rappor- tant à Nicolas Marchant, qui était mort en 1678, de nombreuses observations publiées de 1701 à 1735. G. CAMUS. — HERBOR. A SAINT-LUBIN (SEINE-ET-OISE). 289 Jean Marchant est donc bien le créateur et du genre « Marchantia » et de l'espèce M. stellata. N'est-il pas étrange, dès lors, de voir le genre Marchantia attribué par certains phytographes : Weyss, Scopoli, Haller, Allioni, Villars, Ach. Richard, etc., à Linné, et par d'autres, de Candolle, de Candolle et Duby, Payer et M. Baillon, ete., à Micheli, dont le Nova Plantarum genera est de 1729. Et n'en trouve-t-on pas la cause dans la confusion, que l'absence signalée plus haut des prénoms avait établie entre les deux Marchant père et fils, considérés sans doute par plus d'un comme représentant un seul et méme auteur? Linné et L. de Jussieu, Endlicher et Lindley ont justement rapporté ce genre à Marchant. On se demande pourquoi Dillen, en 1741, n'a pas voulu l'admettre, conservant l'espéce au nombre des Lichens (Hist. Musc., p. 521). Quant au Marchantia stellata, attribué à Lamarck par Ventenat (Tabl. du règne végét. II, 42), à Scopoli par Lamarck (Flore franç., 2* édit.), par Lamarck et de Candolle (Ibid. 3* édit.), il doit, d'aprés la derniére phrase citée de Marchant, lui étre restitué. Ce botaniste, il est vrai, n'a pas établi la distinction des pieds måles d'avec les pieds fe- melles, basée à l'extérieur sur la différence de longueur des lobes des rosettes; mais y a-t-il là polymorphisme, et Linné était-il autorisé à remplacer M. stellata par M. polymorpha (Species Plant., 1" édit., p. 1603)? Ad. Brongniart, tout en adoptant le mot trivial dà à Linné, désigne l'espéce en français par Marchante étoilée (in Dict. class. d' hist. hat Ventenat a écrit : « Marchant est le premier des botanistes qui ait parlé d'organes sexuels des Hépatiques » (loc. cit..). Mais, aprés Ventenat, la plupart des taxinomistes, Jaume Saint-Hilaire (Expos. des fam. nat. I, 27) excepté, taisent le nom de Marchant et méconnaissent son mérite. Pas la moindre mention de lui dans les articles Hépatiques, du Diction- naire des sciences naturelles ev du Dictionnaire universel d'histoire naturelle. M. Camus fait à la Société la communication suivante : HERBORISATION A SAINT-LUBIN (SEINE-ET-OISE), par MM. CAMUS et DUVAL. J'ai l'honneur de signaler à la Société quelques plantes intéressantes récoltées par M. Duval et moi dans une herborisation faite à Hédouville et à Saint-Lubin, le 20 mai dernier. Notre excursion a eu pour point de départ le marais du Grand-Val, prés de Jouy-le-Comte, où nous avons trouvé le Caltha Guerangerii Boreau. : T. XXXV. (SEANCES) 19 200 SÉANCE DU 13 JUILLET 1888. Sur les coteaux calcaires entre Hédouville et Saint-Lubin, nous avons recueilli : Anemone Pulsatilla, Helleborus fœtidus, Polygala calcarea (formes à fleurs blanches et à fleurs bleues), P. comosa; Orchis pur- purea, O. Simia; Ophrys muscifera, O. aranifera, enfin l Euphorbia Gerardiana qui abonde à un tel point, entre le hameau d'Hodent et Saint-Lubin, qu'elle forme, avec sa congénére PE. Cyparissias, la presque totalité du tapis végétal. Le bois de Grainval, d'un accès difficile, nous a donné, dans une de ses rares clairiéres : Cephalanthera grandiflora, Orchis ustulata. Enfin sur la commune de Chambly (Oise), au buisson de Norvilé, nous avons rencontré : Cephalanthera grandiflora, Orchis purpurea, O. m- litaris, O. Simia, O. dubia G. Camus el Polygala calcarea. M. le Président rappelle que la Société doit se réunir en session extraordinaire à Narbonne le 9 juin et qu'elle reprendra ses séances ordinaires à Paris le vendredi 13 juillet. SÉANCE DU 13 JUILLET 1888. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Mangin, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 25 mai, dont la rédaction est adoptée. Lecture est donnée d'une lettre de M. Louis Planchon, qui remercie la Société de l'avoir admis au nombre de ses membres. M. le Président offre à la Société, au nom de M. Viala, une bro- chure sur le Black-rot, que le savant professeur de Montpellier est allé étudier en Amérique. M. le Secrétaire général a reçu du frère Héribaud, de Clermont- Ferrand, de nombreux échantillons, à l'état frais, des espéces sui- vantes récoltées aux environs de Clermont-Ferrand : Convolvulus Cantabrica, Orobanche minor Sutt., Ventenata avenacea Koel., Serrafalcus patulus Parl., Poa compressa et la var. Langeana Rchb., Agropyrum glaucum Rom., pour être mis à la disposition des personnes présentes à la séance. M. le Président décide que GOSTANTIN. — RECHERCHES SUR UN DIPLOCLADIUM. 291 la distribution en sera faite après la séance et qu'une lettre de remerciments au nom de la Société sera écrite au frère Héribaud. M. Costantin fait à la Société la communication suivante : RECHERCHES SUR UN DIPLOCLADIUM, par M. J. COSTANTIN. Le Champignon que je vais étudier dans cette Note s'est développé sur une Morille, qui avait été abandonnée sous cloche dans le laboratoire. Il doit être rattaché aux Diplocladium, caractérisés par un filament fructifère dressé, présentant à sa partie supérieure un à trois verticilles de rameaux fructifères terminés par des spores bicellulaires. En semant les spores de ce Champignon, je suis arrivé à suivre une partie de son développement sur des milieux stérilisés assez divers. J'ai ainsi obtenu deux formes distinctes qui se sont produites successivement dans les mémes flacons avec une si parfaite constance, et dans toutes les cultures successives, qu'il est absolument certain qu'elles représentent deux stades de l'évolution d'un méme étre. Je vais étudier ces deux modes de reproduction, l'un aprés l'autre. I. Forme Diplocladium. En semant dans un tube stérilisé, contenant de la pomme de terre et du jus de citron, du jus d'orange, du liquide Raulin, etc., quelques spores du Diplocladium qui se développait sur la Morille, on peut avoir, dés le premier essai, en tous cas dés le second, une culture pure. Il faut avoir soin de passer préalablement dans la flamme de la lampe à alcool le fil de platine à l'extrémité duquel on fait la prise des spores. Au bout de quelques jours, le développement se manifeste; on observe des filaments blancs qui remplissent tout le tube, parmi lesquels on remarque des parties plus condensées qui sont les fructifications du Diplocladium. Ces fructifications se retrouvent avec les mêmes caractères que sur les Morilles. Afin d'avoir une idée précise de cette organisation, je com- pare deux pieds fructifères. Premier pied. Il y a trois verticilles de rameaux. Le verticille supé- rieur présente trois ramuscules terminés chacun par une spore. Le second verticille présente quatre ramuscules terminés par une spore. Le troisième verticille n'offre qu'un ramuscule. I] résulte donc de l'exa- men de ce pied que le verticille le plus avancé dans son développement est le second. Deuxième pied. Il y a également trois verticilles ; 4, 5 et 3 représen- tent les nombres des ramuscules de ces trois verticilles en partant du 202 SÉANCE DU 13 JUILLET 1888. haut. Si le nombre des rameaux du verticille inférieur reste toujours le moins élevé, leur taille, par compensation, est beaucoup plus haute; deux d'entre eux présentent des ramuscules de second ordre. Il semble résulter de ces observations que le développement des rameaux d'un verticille est successif et que l'évolution des verticilles se produit de haut en bas et de bas en haut à partir d'un verticille moyen. Le développement des verticilles serait à la fois basipèdeet basifuge. Mais une fois que les ramuscules des verticilles inférieurs se sont formés, leur différenciation est beaucoup plus rapide que celle des verticilles supérieurs. Une autre particularité de l'organisation a été mise ea évidence par des cultures que j'ai faites sur de l'agar-agar et du bouillon de veau. J'ai employé pour cela des sortes de petits crislallisoirs de verre à fond plat: le couvercle présente une rayure rodée, et un petit orifice latéral feriné par un tampon de ouate permet de faire les semis quand l'appareil est stérilisé. Ces petits vases, un peu modifiés, ont été déjà employés, au laboratoire de M. Pasteur, pour la photographie des Bactéries ; ils sont trés bien combinés pour l'étude du développement des Moisissures ; ils offrent cet avantage sur les chambres humides ordinaires qu'ils peuvent être complètement stérilisés par les procédés ordinaires et que le semis peut étre fait avec autant de pureté qu'on peut le désirer en débouchant l'orifice latéral et en déposant quelques spores sur l'agar-agar à l'aide d'un fil de platine qui a été préalablement passé dans la flamme. Si l'on a pris soin de ne mettre au fond de la petite boite de verre qu'une faible couche d'agar, on peut suivre trés bien le développement du Champi- gnon avec un grossissement très suffisant (objectif B. et oculaire 4 de Zeiss.), au moins au début, en regardant par dessous. Bientôt, il est vrai, les filaments se multiplient beaucoup, et il devient nécessaire de sacrifier la culture; on ouvre alors la boite et on observe directement le Champignon sur place, en pleine végétation; on peut dire qu'on le voit venir. Ce procédé a l'inconvénient d'obliger à faire de nombreuses cultures pour pouvoir ouvrir les flacons à des époques différentes de leur évolution. Grâce à cette méthode, j'ai pu voir bien nettement, dans la plante actuelle, comment sont disposées les spores. On sait qu'il est souvent d'une grande importance pour la détermination de pouvoir indiquer si les spores sont en capitule, en chapelet, ou isolées à l'extrémité d'un filament fructifère. En particulier, pour les spores des Champignons ana- logues à celui que je décris en ce moment, si les spores sont en chapelet on peut avoir affaire à un Didymocladium. Le Champignon est bien un Diplocladium ainsi que je l'avais vu avant ces derniers essais, mais les spores sont en capitules. Ce caractére n'est donné ni par Bonorden, ni COSTANTIN. — RECHERCHES SUR UN DIPLOCLADIUM. 993 par Berkeley et Bronne, ni par Plowright, ni par Saccardo, c'est-à-dire par tous les auteurs qui ont décrit ou figuré les espèces de ce genre. Cette inexactitude de la description est parfaitement explicable, car les spores tombent avec une trés grande facilité, et je n'avais pas, avant l'emploi de mes petits vases de verre, observé ce fait avec assez de cer- titude pour pouvoir le donner comme caractéristique. On sait que l'on distingue souvent les genres, dans le groupe des Verticillées, d’après la présence ou l'absence d'un capitule; ces caractères devront être vérifiés avec soin, car les spores tombent quelquefois très aisément. Il y aurait à revoir à ce point de vue les genres Dactylaria et Dactylella. Quant aux spores, elles sont presque toujours unicellulaires quand elles sont attachées fermement sur leur support, et cependant toutes celles qui sont tombées sont nettement bicellulaires. Elles mürissent bien à l'extrémité du support, mais elles tombent dès que la cloison apparaît. Les spores sans cloison et non müres sont à peu près régulièrement ovoïdes, quelquefois elles sont un peu courbées avec un mucron latéral ; elles mesurent en moyenne à cet état 10 p. de long sur 84 de large. Les spores tombées sont beaucoup plus longues, elles sont quelquefois un peu amincies d'un côté, un peu élargies de l'autre. Voici des mesures moyennes de ces spores : 21 y de long sur 8,4 de large; 25u sur 10; 294 sur 12. Si nous comparons maintenant la plante actuelle aux espèces de ce genre qui sont connues, nous verrons que ces espèces sont très insufli- samment étudiées. Le Diplocladium penicillioides décrit par Saccardo (1), sur la figure donnée par Plowright, s'éloigne de la forme que j'ai observée par le cloi- sonnement et la forme des rameaux qui ne paraissent pas s'effiler vers l'extrémité ; mais évidemment la figure donnée dans le Grevillea (2) n'est pas faite avec assez de précision pour en lirer une conséquence rigoureuse. Ce Champignon se développe, d'aprés Plowright, sur les Po- lyporus versicolor, squamosus, adustus et sur le Panus torulosus, mais ce support n'a probablement pas une trés grande importance, j'ai observé mon Diplocladium sur la Morille et sur des Inocybe. La forme observée par Plowright a un certain intérét, car l'auteur la rattache à l Hypo- myces aurantius. Harz a décrit (3) également un Champignon filamenteux verticillé à spores cloisonnées une fois, il dit méme l'avoir rencontré associé à des chlamydospores de Mycogone cervina sur le Boletus sulfureus. La (1) Sylloge Fungorum, IV, p. 177. (2) Grevillea, t. XI, p. 40 (3) Ueber einig. neuen Hyph. (Bull. de la Soc. d. nat. de Moscou, 1871, p. 113). 294 SÉANCE DU 13 JUILLET 1888. description qu'il en donne ne parait pas s'accorder à celle de l'espéce décrite plus haut. Jusqu’iei je n'ai jamais vu naître de chlamydospores sur les filaments que j'ai étudiés. Enfin, Tulasne a signalé quelques formes analogues chez Hypomyces rosellus et lH. ocraceus, mais la forme conidienne du premier a des spores avec plusieurs cloisons paralléles, et les conidies du second ne parais- sent pas se cloisonner normalement. Je crois pouvoir admettre, à cause de la variation des dimensions des spores, que l'espéce que j'ai étudiée est le Diplocladium minus Bonor- den, et que le D. penicillioides est à supprimer. II. Sclérote bulbiforme. Le deuxiéme appareil reproducteur se forme, soit dans les tubes à pomme de terre, soit dans les cristallisoirs à gélose. Dans les deux cas, il apparait toujours après la première forme. Dans les tubes, il se montre aprés que les filaments blancs l'ont envahi tout entier; il se rencontre dans les parties profondes et un peu étouffées, soit à la surface du verre, soit sur la pomme de terre. On voit des petites masses, grosses comme une fine tête d'épingle, d'abord d'un jaune clair, puis orangé rougeâtre et rouge brunâtre presque noir. Sur l'agar-agar, on peut l'observer d'abord à la surface, puis à l'intérieur du milieu solide, qui est partiellement liquéfié en ce point. L'étude du développement peut étre faite aisément à l'aide des petites boites de verre dont j'ai parlé plus haut. On voit d'abord se dresser en dehors de la gélatine ou de la gélose de courts rameaux formés de quatre à cinq cellules, grosses, arrondies sur les cótés ou à l'extrémité pour la cellule terminale, et à contenu granuleux et dense. On distingue quelquefois un pied, d'autres fois toutes les cellules du rameau sont d'égale épaisseur. Bientót cette petite branche formée de quatre à cinq cellules se ramifie, les cellules des rameaux de deuxiéme ordre bourgeonnent à leur tour. Une coloration d'un jaune clair com- mence alors à se manifester, elle apparait d'abord vers la base du rameau principal, les extrémités restant incolores; le bourgeonnement continue et la coloration se propage. On a bientót un petit tubercule de dimensions variables de 100 à 250 p et plus. Ces petits tubercules sont trés analogues à ceux du Botrytis cinirea; ils jouissent comme ces derniers de la pro- priété de se fusionner en partie entre eux quand ils se développent cóte à cóte, mais jamais cette fusion n'est aussi grande que dans cette der- niére espéce, en général les petits sclérotes gardent leur individualité. J'ai cherché si des formations analogues existent chez les autres Hypo- myces. Chez l'Hypomyces rosellus, Tulasne figure la germination de quelques spores pluricellulaires qui donnent directement un petit rameau COSTANTIN. — RECHERCHES SUR UN DIPLOCLADIUM. 905 qui se termine immédiatement par deux à huit cellules en une file simple ou ramifiée, arrondies à contenu granuleux. Cet aspect rappelle assez bien le premier début du sclérote précédent. Chez PH. ochraceus, lana- logie est beaucoup plus grande. A la base de l'appareil filamenteux, on voit naitre un court rameau comme pour la formation d'une chlamydo- spore, mais ce rameau bourgeonne bien vite et donne un sclérote. Cette dernière observation me conduit à faire deux remarques : 1° Ilya, dans cette dernière espèce, des chlamydospores polycellu- laires; la figure donnée par Tulasne montre que les sclérotes ne sont autres que les chlamydospores dont l'évolution a continué. On peut donc dire que lorsque certaines conditions, encore indéterminées, sont réali- sées, la plante s'arréte au stade des chlamydospores ; dans d'autres cas, ce stade est franchi sans arrét et les sclérotes se forment. Dans les conditions de mes cultures, pour l'espéce que je viens d'étudier, je n'ai pas observé le stade de chlamydospores. 2% La seconde remarque à laquelle j'ai été conduit par le précédent examen du travail de Tulasne, c'est que la plante que j'avais étudiée avait de trés grandes ressemblances avec lH. ochraceus. Malgré la diffé- rence de figure et de description donnée pour les formes filamenteuses, on serait presque tenté de les identifier. Tulasne parait s'étre trompé en assimilant la forme filamenteuse de PH. ochraceus au Verticillium aga- ricinum Corda. D'aprés Corda, les spores de ce dernier appareil repro- ducteur sont toujours simples; elles seraient quelquefois bicellulaires aprés Tulasne. On peut cependant faire plusieurs objections contre l'identification du Diplocladium qui vient d'étre étudié avec le Verticillium agaricum de Tulasne. 4° Les spores cloisonnées paraissent être rares sur les figures de Tulasne (dans le rapport de 20 à 5). Elles sont absolument normales dans les individus que j'ai étudiés. 2 L'H. ochraceus se développe sur les Russula emetica, foetens, adusta. D'un autre cóté, Plowright a montré la relation qui existe entre un Diplocladium et l? Hypomyces aurantius. Tulasne admet lui-même que cette dernière espèce présente de grandes affinités avec PH. ochraceus. Trois solutions se présentent relativement à la plante que j'ai pu étudier : 4° C'est une espèce nouvelle d'Hypomyces caractérisée par des sclé- rotes et une forme conidienne de Diplocadium ; 2» C'est Hypomyces aurantius étudié par Plowright pour lequel j'ai trouvé les sclérotes; 3» C'est Hypomyces ochraceus de Tulasne qui ne fait qu'un avec PH. aurantius. 296 SÉANCE DU 13 JUILLET 1888. Les matériaux que j'ai eus en main et les documents que j'ai pu con- sulter ne me permeltent pas de résoudre la question. Si la troisième hypothése est vraie, comme je le soupconne, il faut admettre que la forme Diplocladium se modifie notablement quand l Hypomyces est sur le point de former des chlamydospores, les filaments fructifères commenceraient par devenir moins hauts, plus minces et les spores bicellulaires devien- draient de moins en moins nombreuses. Dans cette période detransition, on pourrait confondre le Diplocladium avec un Verticillium, c'est ce qui expliquerait la confusion de Tulasne sur ce point assez important. RECHERCHES SUR LE DÉVELOPPEMENT D'UN STYSANUS ET D'UN HORMODENDRON, par MM. COSTANTIN et ROLLAND. I. Stysanus, — On voit souvent se développer sur les cultures de crottin un petit Champignon présentant un pied noir et une téte fructifére d'un gris violacé devenant noiràtre. Au microscope, on voit que le pied est composé de filaments cloisonnés noirâtres, parallèles entre eux; la tête présente un nombre considérable de spores qui sont disposées en chapelets pressés les uns à côté des autres. Ces caractères rattachent cette plante aux Stysanus. Nous avons semé les spores de ce Champignon sur différents milieux pour en suivre le développement. Nous n'avons observé jusqu'ici que la premiére phase de l'évolution, celle qui précéde la formation du Stysanus. Ces premiers stades nous ont paru assez intéressants pour devoir étre signalés. Les phénomènes qui vont être décrits peuvent s'observer aussi bien surla pomme de terre imbibée de jus de citron, de jus de pruneaux, de liquide Raulin, etc., que dans les boites de verre contenant de l'agar- agar et du bouillon de veau ou de bœuf. On voit au bout de quelques jours se dresser sur les filaments aériens, sortis de l’agar mais rampants, des rameaux extrêmement courts qui se terininent immédialement par une spore à peu prés aussi longue qu'eux. Ces spores un peu aeuminées à l'extrémité se couvrent rapidement de nombreuses verrues et deviennent fuligineuses, puis noires. Le filament iructifère s'allonge un peu et se cloisonne une fois; une deuxième spore formée aux dépens de la cellule supérieure apparait alors au-dessous de la première et devient terminale en rejetant son aînée de côté. On peut, en effet, observer un stade dans lequel on a une deuxiéme spore terminale seule- ment cendrée et couverte déjà de nombreuses verrues portant latérale- ment, un peu au-dessous de son milieu, la première spore entièrement noire. Ce méme phénomène peut se répéter plusieurs fois, de sorte que COSTANTIN ET ROLLAND. — DÉVELOPPEMENT D'UN sTYsANUS. 9297 le filament court peut apparaitre comme terminé par une sorte de capi- tule sporifère. Bientôt le filament fructifère se ramifie, et les rameaux ainsi produits font un angle assez grand avec le filament principal. On observe fréquem- ment le stade suivant : le pied terminé par deux spores, l'une noire et l'autre incolore et deux rameaux, courts unicellulaires, terminés par une seule spore fuligineuse ou noire. Bientôt, au-dessous des spores termi- nales et noires de ces rameaux, apparaissent des spores incolores qui rejettent les premières de côté, exactement comme cela s’est produit pour le filament principal. On voit done qu'à l'origine chaque rameau fructifère est terminé par une sorte de capitule formé de quatre à cinq spores. D'aprés ce qui vient d’être dit plus haut, cette tête sporifère ne mérite pas le nom de véri- table capitule. On peut voir en effet que les spores restent adhérentes les unes aux autres aprés leur chute, de manière que la base de l'une soit soudée sur le côté de l'autre. Cette organisation ne s'explique pas, comme on pourrait d'abord le supposer, par un bourgeonnement latéral qui se serait produit sur la deuxieme spore; ainsi que nous l'avons vu, la spore latérale est en réalité la spore primordiale au-dessous de laquelle a bour- geonné Ja seconde spore qui a pris la place de la première. Le faux capi- tule est done en réalité un chapelet enroulé en crosse. Cette disposition des spores en chapelet se manifeste bientôt sans ambi- guité aprés la chute de ces premiers organes reproducteurs. On peut voir, en effet, sur de trés courts arbuscules ayant trois rameaux, le rameau principal terminé par des chapelets droits et les rameaux laté- raux encore terminés par de pseudo-capitules. On peut done dire que le chapelet devient droit aprés avoir été enroulé. Une modification se pro- duit en méme temps dans les spores qui deviennent lisses et plus petites. Les premières spores noires et verruqueuses mesurent 9 p de long sur 5p, 5 delarge. Les secondes mesurent 6 p. sur 3 p. On remarque fréquem- ment dans les cultures sur agar-agar qui rayonnent d'un centre que les pieds à spores en pseudo- capitule sont plus abondants à la périphérie, et les pieds en spores en chapelets plus nombreux quand on se rapproche du centre. On peut se demander maintenant par quels stades intermédiaires on passe de la forme simple que nous venons d'indiquer àla forme complexe ordinaire. Le filament fructifère principal s'allonge notablement et les ramifications primaires et secondaires se multiplient, mais elles changent complètement de direction, elles s'orientent parallèlement au filament principal, comme dans un Penicillium, en s'appliquant contre lui. On observe, à ce stade, des sorte de pinceaux dont les dernières ramificalions 298 SÉANCE DU 13 JUILLET 1888. se terminent, soit par des chapelets, soit des pseudo-capitules dont il est assez difficile, à cette période, de déméler la structure. En méme temps, les pieds s'allongent et brunissent; de plus, deux pieds nés en des points rapprochés du mycélium peuvent bientót se con- fondre ensemble. La fasciation se produit done, dans ce cas, non seule- ment par la multiplication des rameaux, mais aussi par la coalescence de pieds originairement distincts. Assez rapidement la fructification se trouve élevée assez haut par suite du développement intercalaire du pied, mais on peut saisir un stade pen- dant lequel on voit s'isoler, sur un fascicule de filaments noirs, des petits pinceaux noirs fructifères analogues à ceux qui ont été décrits précé- demment. On conçoit donc qu'il puisse y avoir la plus grande variabilité dans la forme et la dimension de l'état Stysanus. En effet, le pied peut étre trés inégalement épais, les filaments qui le constituent peuvent devenir presque indiscernables, tant ils sont cutinisés et noirs; il peut se terminer en pointe avec une téte fructifére trés réduite ou s'épanouir en une large téte ovoide. Nous avons observé dans ces cultures des variations qui sont consignées dans le tableau suivant : PIED. TÉTE. Te —7o een alm e Largeur. Hauteur. Largeur. Hauteur. 1% MUVIdU.-.. 8u, 4 126 v 33 v 90 y 2* individu...... 29 630 90 252 3° individu...... 29 572 92 231 Á* individu...... 8,4 336 42 58 5° individu...... 21 1300 42 336 Enfin, les filaments qui se réunissent en bas peuvent aussi fréquem- ment s'individualiser en haut. A la partie supérieure d’un pied homogène formé d'un petit nombre de filaments, il se fait souvent une division en deux parties égales surmontées par des tétes semblables. Le méme phé- noméne peut se manifester différemment. On peut voir naitre sur un grand Stysanus, bien différencié en téte et pied, de petits Stysanus qui se dressent en grand nombre sur la tête du premier. Une dernière varia- tion se produit chez les individus trés développés, le pied grossit considé- rablement et se subdivise en un nombre variable de troncs, qui se rami- fient eux-mémes un grand nombre de fois, chaque branche étaut ter- minée par une téte fructifére trés allongée, pointue et peu différenciée. Voici un exemple de ce mode de ramifications. COSTANTIN ET ROLLAND. — DÉVELOPPEMENT D'UN STYSANUS. 299 : en bas ..: 105. Pied avant ses ramifications mesure | an; largour, , en haut... 147 p. en hauteur... 1600 p. Ce pied se subdivise en six ou sept grosses branches de dimensions diverses. hauteur.. 210g. largeur.. 42g Partie infertile. .... ..... d ict Í uua HOI largeur.. 25p ( Partie fructifère terminée en pointe mesure. ..... j 1 branche. La partie fructifére est très subdivisée. 420 y. de long. 2° branche. La partie infertile mesure. ......... .. 63 y de large. Il est à remarquer que presque toutes ces branches font un petit angle entre elles. Nous avons dit que dans les têtes fructifères du Stysanus, les spores étaient en longs chapelets rectilignes ; elles sont ovoides, s’accolant par une surface plane, lisses, incolores ou légérement cendrées et mesurent 6 à 5 u de long et3à4 y de large. On remarque également des spores noires et lisses vers le point d'attache des filaments. Quant à l'espéce à laquelle on doit rapporter la plante qui vient d'étre étudiée, nous pensons que ce doit étre le Stysanus Stemonitis, en adop- tant du moins l'interprétation de Saccardo qui indique les spores de cette espéce comme ovales-limoniformes et tronquées aux deux extrémités (1). Les dimensions des spores paraissent un peu différentes, car Saccardo indique 8 u de long sur 5 p de large, mais ces dimensions sont intermé- diaires entre celles dès grosses spores primordiales verruqueuses (9 p sur 5 p)'et des incolores lisses (6 p sur 3 p). Nous croyons d'ailleurs que, parmi les seize espéces énumérées dans le Sylloge de Saccardo, plusieurs espèces sont trop imparfaitement décrites pour pouvoir en rapprocher une forme quelconque. La détermination que nous venons de faire nous amène à penser que la plante qui vient d'étre étudiée n'est pas identique à celle que Harz (2) a désignée sous ce nom. On sait que cet auteur affirme avoir observé l'iden- tité de l'Hormodendron elatum et du Stysanus Stemonitis. Nous n'avons pas rencontré daus l'étude du développement que nous venons de faire un stade se rapprochant de la figure de l'Hormodendron elatum donnée par cet auteur. Nous devons enfin rappeler, en terminant, que Cooke rattache le Sty- . sanus pusillus Fuckel au Spherella isariophora De Not. Mais Saccardo (1) Voy. Saccardo, Fungi italici, fig. 946. E (2) Ueber einig. Hyph. (Bull. de la Soc. des nat. de Moscou, 1871, p. 143). 300 SÉANCE DU 13 JUILLET 1888. range le Stysanus pusillus par les Graphiothecium. Ces deux derniers ne différent des Stysanus que par la présence d'une partie renflée à la base. Ce caractére n'a peut-étre qu'une médiocre valeur, ear il est vrai- semblable que ce renflement basilaire est en rapport avec l'ébauche du périthéce. Tulasne a également démontré que le Graphiothecium phy- llogenum Saccardo ou Graphium phyllogenum Desm. est une forme conidienne du Spherella Fragariæ Sacc. ou Stigmatea Fragariæ Tul. Ces diverses observations nous amènent à penser que la plante que nous venons d'étudier est vraisemblablement un Pyrénomycéte voisin des Spheærella. II. Hormodendron. — Nous avons rencontré sur du crottin de poule une Mucédinée qui ne s’est développée sur ce milieu qu’au bout d’un temps très long; le crottin avait été placé dans une assiette à la fin de décembre 1887, et c'est vers le milieu du mois de mai que nous avons vu s'étendre sur le substratum et sur la coupelle un gazon gris noirâtre formé par cette Mucédinée que nous avons rattachée au genre Hormo- dendron. Ce Champignon ayant été semé d'abord sur du crottin de cheval dans un tube stérilisé, puis sur de la pomme de terre imbibée de jus d'orange ou de liquide Raulin, nous avons eu, au bout de la troisième culture, un beau développement de la plante qui était à l'état de pureté parfaite. Nous avons pu la semer sur un milieu formé d'agar-agar et de bouillon de veau et suivre son développement dans les boites de verre stérili- sées. État adulte. — A l'état adulte, un individu de celte plante se compose d'un pied dressé et noir fuligineux, ramifié assez loin du sommet; on voit donc immédiatement qu'on ne peut pas rattacher cette espéce aux Haplographium qui ont des rameaux uniquement localisés vers la partie supérieure et non étalés. Les dernières ramifications très nombreuses sont incolores. Quand on examine cette plante en la transportant sur le porte- objet et en mettant la lamelle dessus, les spores paraissent groupées en téle à l'extrémité des derniers rameaux ; en réalité elles sont tombées de leur support. Elles apparaissent comme des corpuscules ronds ou un peu ovoïdes, incolores quand elles sont isolées, légèrement noiràtres en grandes masses, ayant 0 4,8 de diamètre. A côté de ces spores que l'on ren- contre en trés grande abondance, on observe d'autres corpuscules beaucoup plus rares, bien nettement ovoïdes, presque en bâtonnets, mesurant 4p. de long sur 4x de large. En certains points, on arrive à constater que les. spores sont en chapelets. Développement. — Le développement que l'on peut suivre sur l'agar- agar additionné de bouillon de veau permet de mieux comprendre la COSTANTIN ET ROLLAND. — DÉVELOPPEMENT D'UN HORMODENDRON. 301 structure de l'adulte. Sur le mycélium incolore, qui reste plongé dans l'agar, se dressent des filaments d'abord simpleset incolores qui se termi- nent à leur partie supérieure par un chapelet de cellules courtes, arron- dies, qui bourgeonnent latéralement, de facon que le chapelet apparait comme ramitié. Le filament s'allonge et deux ou trois courtes ramifications apparais- sent sur sa hauteur et se terminent chacune par un chapelet identique au premier. Le filament principal commence à brunir. Le pied noircit de plus en plus et sa partie terminale ainsi que les rameaux secondaires s'allon- gent notablement en bourgeonnant d'une maniére répétée à différentes hauteurs. On a alors le spectacle assez singulier d'un pied rigide d’où partent plusieurs filaments incolores qui se ramifient à plusieurs reprises comme s'ils résultaient de sa germination. A l'extrémité des dernières ramifications incolores les cloisons deviennent extrêmement rapprochées et les cellules tout à fait terminales arrondissent leur contour de façon à se présenter comme des spores en chapelets, mais les articles infé- rieurs restent bien nettement avec leurs cloisons rectangulaires. On voit également comment les chapelets se ramifient C’est quelquefois la cel- lule terminale d’un chapelet qui bourgeonne, d’autres fois les cellules médianes, enfin fréquemment aussi le filament immédiatement au-dessous des cellules terminales différenciées. On voit enfin fréquemment naître sur un rameau, en un point éloigné de l'extrémité prés de la partie noire, des branches extrêmement fines et incolores qui se ramifient plusieurs fois irréguliérement et qui se termi- nent bientót par des spores. Les pieds cutinisés et noirs ont à la base 3à 4u de diamètre, ils diminuent assez régulièrement de haut en bas. Les derniéres ramifications sont beaucoup plus fines; quand elles se terminent par des chapelets de spores, elles atteignent 1 y. de largeur environ; mais, quand elles sont stériles, leur ténuité est bien plus grande encore, elles peuvent avoir 05,9 à 0t,7 de large. Les spores paraissent presque rondes à l'état normal, car les parties terminales des chapelets sont ovoïdes, arrondies, mais les articles inférieurs dont la différenciation n'est pas encore achevée peuvent tomber et ce sont eux qui constituent ces bàton- nets dont nous avons parlé plus haut. Examinons maintenant de quelle espéce pourrait étre rapprochée cette plante. La dimension des spores l'éloigne tout de suite des H. Solani (20u sur 95) atrum, (6p sur 3 à 4u), cladosporioides (4 à 6u sur 3p), viride (1 à 8p) et chlorium (6 u). Sa nuance grise lorsqu'elle apparait en us masses quand elle est cultivée soit sur la pomme de terre, soit sur l'agar, l'éloigne de toutes les espèces olivacées ou verdàtres (olivaceum, cladosporioides, viride, 302 SÉANCE DU 13 JUILLET 1888. chlorinum, alatum), sa nuance pourrait la rapprocher de l'Hormoden- dron herbarum. Son organisation ne permet pas de la confondre avec H. olivaceum et elatum, chez lesquels les chapelets sporiféres naissent, sur des sortes de cellules basidifères cloisonnées. Quant à l'Hormodendron herbarum Sacc. ou Sporodum herbarum Bonord., il estbien difficile d'y reconnaitre la plante actuelle sur la des- cription brève et insuffisante donnée par l'auteur. En effet, Bonorden ne donne aucune mesure des spores des filaments, etla figure représentant la plante ne permet pas de reconnaitre les filaments incolores terminaux sur lesquels s'attachent les chapelets de spores; jamais nous n'avons vu ces chapelets s'attacher directement sur les filaments bruns. Nous croyons par suite devoir créer l'espéce suivante : Hormodendron nigro-album Costant. et Roll. Mycélium incolore. Filament fructiéfre dressé, ramifié irréguliérement, brun noirâtre, de 3 à 4p de la base, diminuant régulièrement de bas en haut. Derniers ramuscu es incolores trés ramifiés de 4 p à 01,5 de large, portant des chapelets de spores. Chapelets simples ou rameux. Spores incolores, arrondies, ovoïdes ou en bâtonnets de 14 de diamètre ou de 4 p de long sur 1 y de large. M. Jumelle fait à la Société la communication suivante : SUR LES GRAINES A DEUX TÉGUMENTS, par M. Henri JUMELLE. lJ Les téguments des graines ont déjà été étudiés à plusieurs reprises et c'est un fait depuis longtemps établi par les auteurs qui se sont occu- pés de cette question, qu'ils ne présentent généralement aucune concor- dance avec ceux de l'ovule. Il est méme admis que, lorsque l'ovule et la graine ont deux tégu- ments, les enveloppes de la graine ne proviennent que de l'enveloppe externe de l'ovule ; l'interne a disparu. j Cette régle, à laquelle les Euphorbiacées seules jusqu'alors ont été citées comme exception, n'est pas, en réalité, aussi absolue. Dans le cours de recherches plus générales que j'ai faites récemment, guidé par les bienveillants conseils de M.le professeur Bonnier, au laboratoire de botanique de la Sorbonne, j'ai eu en effet l'occasion de remarquer pour deux autres groupes cette même particularité. Les modifications profondes qui surviennent pendant la maturation semblent rendre difficile au premier abord toute comparaison entre la structure tégumentaire de l'ovule et celle de la graine. Cette étude se JUMELLE. — LES GRAINES A DEUX TÉGUMENTS. 303 trouve pourtant facilitée quand on considére, non plus, comme on le fait généralement, une région quelconque de la graine, mais la chalaze. C'est ainsi que dans les Rosacées, l'examen de cette zone permet l'in- terprétation d'une couche que M. Godfrin (1) décrit comme un reste d'albumen, tandis que des observations plus récentes de M. Went (2) tendent à démontrer que, dans ce groupe, les Spiréacées seules sont albuminées. Si l'on fait une coupe transversale, en une région quelconque, dans une graine de Pommier, par exemple, on observe quatre couches diffé- rentes, qui sont, en allant de l'extérieur vers l'intérieur : 1* Un épiderme, formé de cellules prismatiques, allongées dans le sens radial ; 2 Une couche fibreuse de cellules à parois épaisses, à section trans versale polygonale, allongées tangentiellement ; 3 Une couche parenchymateuse, formée par plusieurs assises, en nombre variable, de cellules minces, dont la plus interne représente l'épiderme; 4 Une couche de cellules polygonales assez régulières, isolée des couches précédentes. C'est cette couche que M. Godfrin décrit comme un reste de l’albumen. Faisons maintenant une coupe longitudinale de la méme graine. Nous observons dans la région de la chalaze quelques différences de struc- ture. : L'épiderme externe et la couche fibreuse ne varient pas, mais, dans la couche parenchymateuse, les cellules les plus internes se sont subérifiées et forment, à cette extrémité, une calotte de liége, épaisse au sommet et s'amincissant vers les bords. La quatrième couche, séparée de la précé- dente partout ailleurs, est unie à toute la surface interne de cette calotte. Dans les Rutacées (Citrus Aurantium par exemple), le méme fait se reproduit. ? Les téguments de la graine müre sont ici constitués : 1° Par une assise externe de grandes cellules dont les parois présen- tent de fortes lignes d'épaississement; 2° Par une couche parenchymateuse dont l'assise interne est formée de cellules à contenu granuleux ; 3° Par un épiderme interne à cellules tabulaires trés minces ; 4* Par une couche semblable à la couche intérieure des Rosacées. Si l'on suit comme précédemment ces différentes couches jusqu'à la chalaze, on observe ici encore une subérification de la couche parenchy- (1) Godfrin, Ktude histologique sur les téguments séminaux des Angiospermes, Nancy, 1880. (2) Annales des sciences nalurelles, 1888. 304 SÉANCE DU 13 JUILLET 1888. mateuse, et une adhérence, sur toute cette surface, avec la couche inté- rieure. Il est à remarquer en outre que l'épiderme s'arréte sur les bords de la calotte subéreuse. Tous ces faits s'expliqueront aisément si l'on se reporte à la structure de l'ovule anatrope. On sait comment se forment les deux téguments ovulaires. L'interne provient de la prolifération des cellules épidermiques qui entourent la base du nucelle; l'externe nait au-dessous des cellules épidermiques et sous-épidermiques. Le nucelle est donc entouré par les téguments, sauf dans sa partie inférieure, la chalaze, où son parenchyme se continue directement avec le parenchyme du raphé. Or, le tissu subérifié, qui commence aux points où s'arréte l'épiderme interne du tégument externe, et qui semble ainsi compléter les enveloppes de l'ovule, correspond nettement à cette région. Il ne reste dès lors aucun doute sur la nature de la couche intérieure de la graine : réunie aux parties situées en dehors par le tissu subérifié, nettement isolée partout ailleurs, cette couche n'est autre que le tégu- ment interne qui a persisté, et qui, à la maturité, se sépare ainsi complètement, par subérification, du tégument externe. Cette subérification semble étre du reste le mode général par lequel les assises tégumentaires se détachent les unes des autres. Dans les graines à deux téguments provenant d'ovules à une seule enveloppe, les Lamium par exemple, l'assise intérieure du tégument exlerne est subérifiée. Ce fait précise en méme temps l'origine du tégument interne, sur la nature duquel M. J. Chatin semble hésiter, quand il l'appelle albumen membraniforme. Il est en effet la preuve que l'enveloppe ovulaire s'est dédoublée pendant la maturation, et que ce tégument interne en provient. En résumé, dans les Rosacées et les Rutacées, comme dans les Euphor- biacées, les deux téguments de l'ovule persistent. Dans ce cas, ces deux téguments se séparent par la formation d'une couche de liège dans la région de la chalaze, où ils étaient primitivement réunis. M. Leclerc du Sablon demande à M. Jumelle si tout le tégument interne persiste ou si l'on observe des traces de digestion. M. Jumelle répond qu'il n'a pas observé de destruction des cèl- lules du tégument interne. M. Devaux fait à la Société la communication suivante : DEVAUX. — ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LES RACINES. 305 DE L'ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LES RACINES CROISSANT DANS L'EAU, par M. DEVAUX. Parmi les récents travaux touchant les modifications qu'éprouve la racine selon le milieu, ceux de M. Mer (1) ont moutré l'apparition et la disparition des poils radicaux dans des conditions diverses; et ceux de M. Costantin (2) ont fait connaitre des modifications importantes appor- tées dans la structure des racines par leur végétation dans des milieux variés. Un cas spécial me parait avoir été négligé par ces auteurs ; c'est celui des racines croissant dans l'eau et soumises soit à la lumiére, soit à l'obscurité. La présente Note a pour but d'indiquer les premiers résultats des expériences que j'ai entreprises sur ce sujet; je n'y indique que les modifications survenues dans la morphologie externe, me réservant de compléter ce travail par l'étude des modifications de structure interne. J'ai choisi comme sujets d'expérience particulièrement sensibles aux actions à étudier, le Mais et la Sagittaire, deux types fort différents, l'un de plantes terrestres, l'autre de plantes aquatiques. La Sagittaire a été soumise à des conditions variées ; la plante entiére était placée, soit à la lumière, soit à l'obscurité; mais tantôt elle se trouvait complètement immergée sous l’eau, et tantôt les racines seules y plongeaient. Pour le Maïs, je n’ai considéré que le seul cas de la racine plongée dans l’eau et soumise à la lumière ou à l'obscurité. Les résultats ayant partout été de même sens, il nous est permis d'affirmer que la lumière a une action notable sur ia végétation des racines croissant dans l'eau, action qui se manifeste par autre chose que des modifications de croissance. Considérons, par exemple, le Mais. Deux pieds vigoureux de cette plante, àgés de deux mois environ, sont arrachés et leurs radicelles sont coupées à un centimétre de longueur ; chaque sujet est fixé à l'ouverture d'un vase en verre en forme d'éprouvette à pied, à l'aide d'un bouchon plat fendu sur le cóté, de maniére que sa base seule soit plongée sous l'eau. L'un des vases est entouré de papier noir pour ménager une obscurité complète aux racines, tandis que les parties vertes aériennes sont soumises à une même lumière vive pour les deux plantes. La tempé- rature moyenne était de 20 à 25 degrés. Des racines adventives, apparues en trois on quatre jours, se dévelop- pent avec une rapidité excessive, de sorle que chaque plante parait assez peu souffrir de l'opération subie. Dés ce moment une différence s'observe, (1) Mer, Comptes rendus, 1879 (p. 665, 1277 et 1884). — Association francaise pour avancement dessciences, 16 aoüt 1880 (p. 695). (2) Costantin, Annales des sciences naturelles, 1885, 1 (p. 135). T ux (SÉANCES) 20 306 SÉANCE DU 13 JUILLET 1888, c'est la croissance notablement plus rapide des racines soumises à l'obs- curité continuelle. La mesure directe des accroissements est facile, car elle dépasse parfois 25 millimètres en vingt-quatre heures pour les racines à l'obscurité; pour les racines à la lumière, je n'ai observé qu'une croissance maxima de 17 millimétres dans le méme temps. En général le rapport des accroissements à la lumière et à l'obscurité s'est trouvé pour le Mais voisin de 0,60, avec des écarts pouvant aller de 0,40 à 0,80. Aprés cette première influence qui du reste est bien connue et générale pour toute végétation, on voit deux autres différences apparaitre, parfois presques imultanément. D'abord des poils radicaux, parfois trés nombreux, naissent sur les racines placées à la lumiére; mais il n'en apparait que peu ou point sur les racines laisséesà l'obscurité, eu général du moins (1). Par contre, ces dernières racines ne tardent pas à produire des radicelles trés nombreuses, à croissance rapide, quoique non comparable à celle des racines mères. Au bout de quelques jours la différence est des plus manifestes : à la lumiére, les racines sont couvertes de poils et ont en outre acquis un pigment rouge spécial dans toutes les parties vivement éclairées. A l'obscurité, elles restent à peu prés glabres et incolores, mais poussent de nombreuses radicelles également sans poils et incolores. Si la lumiére est trés vive (soleil), ces différences se maintiennent plus longtemps qu'à une lumiére diffuse faible; mais il arrive toujours à la fin que les racines placées à la lumiére se ramifient aussi : les radicelles apparaissent dans des régions où subsistent encore pendant fort longtemps les poils radicaux, elles acquièrent aussi quelques poils et le pigment rouge, mais elles sont beaucoup moins nombreuses, leur croissance est plus lente, et elles restent plus courtes qu'à l'obscurité. Au bout de trente jours j'ai compté par exemple (12 juillet) une moyenne de 42 radicelles à la lumiére pour 100 à l'obscurité. Les plus grandes avaient 6 centimètres à la lumière et 3 centimètres seulement à l'obscurité. Une racine ayant végété à l'obscurité m'a donné plusieurs radicelles dépassant 10 centimètres et commençant elles-mêmes à se ramifier. (3) Certaines plantes (Allium, Hyacinthus, Lupinus, Ricinus, etc.) ont très rarement des poils radicaux dans l'eau, méme à la lumière ; d'autres, plus nombreuses (Triticum et beaucoup de Graminées, Rumez, etc., etc.) conservent daos l'eau des poils abon- dants méme à l'obscurité. On comprend dés lors que le Mais et la Sagittaire puissent individuellement se rapprocher plus ou moins de l'une de ces deux catégories. Aussi doit-on considérer seulement le sens des actions comparées de la lumière et de l'obs- curité, non les actions absolues, variables avec les espèces, les variétés et méme les individus. Mais pour ce qui est de la ramification, l'action retardatrice de la lumière est toujeurs trés manifeste et considérable. DEVAUX. — ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LES RACINES. 307 Le tableau suivant résume ces divers résultats : RACINE RACINE RACINE DANS L'EAU, A LA LUMIÈRE. A L'OBSCURITÉ. Croissance. Ralentie. Rapide Poils. Abondants. Rares ou nuls. Ramification. Tardive et faible. Hàtive et abondante. Pigmentation. Forte. Nulle. A l'inspection de ce tableau, on voit tout de suite qu'il existe une sorte de balancement entre le développement des poils et celui des radicelles: il en résulte une augmentation considérable de la surface absorbante daus les deux cas, par deux moyens trés différents. Ce balancement peut, il est vrai, se trouver modifié par des influences secondaires trés nombreuses qui peuvent faire varier la production des poils. On le voit aisément sur Jes racines qui ont poussé à la lumière : les poils sont par régions irré- guliéres; trés longs et serrés dans ces régions, ils sont courts et espacés, ou méme absentis, dans d'autres. Ces irrégularités sont intéressantes par elles-mêmes : elles correspondent souvent aux courbures variées de la racine produites par les alternatives journaliéres de lumiére et d'obscurité, et sont dues probablement aux mêmes causes, c'est-à-dire à des variations de la croissance générale de la racine. M. Mer a montré qu'en effet la production des poils est liée au ralentissement de cette croissance, quelle qu'en soit l'origine. En résumé, la lumière agit manifestement sur l'aspect extérieur des racines submergées : elle favorise le développement des poils radicaux; mais son action la plus générale est un ralentissement de la croissance, accompagné d'une forte diminution de la ramification; celte diminu - tion se manifeste par la naissance tardive des radicelles, leur crois- sance faible et leur nombre restreint. [Note ajoutée pendant l'impression. — Il peut être utile de faire remarquer ici que, chez les racines qui gardent leurs poils radicaux dans l'eau, la persistance de ces poils, parfaitement vivants et riches en proto plasma parfois sur des longueurs de plusieurs décimétres, est un indice- certain d'une persistance correspondante de l'absorption de ces régions (Ex. : Hydrocharis, Triglochin, Triticum, Rumex, etc., etc.). Mais la 308 SEANCE DU 13 JUILLET 1888. meilleure preuve d'une semblable persistance est donnée par ce fait, que j'ai souvent observé, de nouveaux poils naissant et se développant vigou- reusement entre les anciens, méme sur les régions àgées des racines. Loin donc de se limiter à une petite région voisine du bout des racines, l'absorption peut daus certains cas, au moins pour l'habitat aquatique, subsister sur la presque totalité des surfaces radiculaires.] A propos de la production des poils sous l'influence d'un ralen- tissement de croissance, M. Gaston Bonnier demande à M. Devaux s’il n'aurait pas à citer un exemple trés net. M. Devaux répond qu'en effet il à pu provoquer la naissance de poils radicaux chez une plante réputée n'en posséder jamais, l Elodea canadensis. La méthode est simple et réussit à coup sür: il suffit de provoquer l'enracinement dans la terre ou le sable; le retard apporté à la croissance détermine immédiatement la produc- tion de poils très longs, très touffus, et localisés souvent par régions irrégulières. M. Duchartre admet difficilement le balancement entre les poils radicaux et les ramifications des radicelles; il ne conçoit pas com- ment la racine peut absorber par une petite partie de son épiderme une quantité d'eau équivalente à celle que les plantes absorbent par une surface recouverte de poils et par suite de plus grande étendue. M. Devaux répond que l'absorption ne se fait pas toujours seule- ment par les poils radicaux localisés sur une région trés restreinte de la racine; beaucoup de plantes à racines développées dans l'eau végétent fort bien et se développent cousidérablement sans former aucun poil ; en outre, la subérification et l'épaississement des cou- ches externes et des membranes, indices habituels d'une variation correspondante de l'absorption, ne se produisent pas ici, ou du moins sont trés retardés ; ce qui favorise nécessairement une per- sistance correspondante de l'absorption pour des régions déjà âgées de la racine. M. Mangin fait remarquer qu'on ne saurait déduire la perméabi- lité relative des membranes de leur examen microscopique. Des membranes en apparence semblables présentent des perméabilités bien différentes, et réciproquement. M. Devaux répond que, sur ce dernier point, il s'est borné à faire une hypothèse, DUCHARTRE. — FLEURS PROLIFÈRES DE BÉGONIAS TUBÉREUX. 309 M. Duchartre fait à la Société la communication suivante : FLEURS PROLIFERES DE BÉGONIAS TUBÉREUX, par M. IP. DUCHARTRE. Les Bégonias tubéreux sont au nombre et probablement méme en tête des plantes qui, depuis leur introduction récente dans les jardins, ont subi, sous l'influence de la culture, les altérations les plus profondes de leur état naturel. D'abord leurs fleurs, qui, sur la plante spontanée, sont de faibles dimensions, ont été de plus en plus agrandies, et, sous ce rap- port, les progrés ont été si grands qu'il n'est pas trés rare aujourd'hui d'en voir qui atteignent ou dépassent méme 15 centimètres de dia- mètre. En second lieu, des hybridations opérées entre leurs différentes espéces et des semis multipliés onl amené la production de variétés dans lesquelles on observe une gamme de couleursencore plus étendue qu’elle ne l'est dans la nature et dans laquelle, à part le bleu, se montrent toutes les nuances que puissent offrir des corolles. En troisième lieu, on en a obtenu la duplicature à tous les degrés, et voilà qu'aujourd'hui les fleurs doubles de ces plantes, aprés avoir pétalisé leurs organes reproducleurs et méme multiplié leurs pétales supplémentaires, se compliquent d'une prolifica- tion des plus remarquables qui donne une inflorescenee se surajoutant à la fleur mére, et complétant une masse de pélales si complexe, si com- pacte, que je ne crois pas qu'il existe d'autres fleurs qui l'égalent sous ce rapport. C'est à l'examen de cette prolification que sera consacrée la pré- sente Note. Alaséancetenue,le12juillet 1888, parla Société nationale d'Horticulture de France, des exemples de ces fleurs de Bégonias tubéreux doubles et pro- lifères sont venus de deux côtés différents et en ont offert deux états quelque peu inézaux. Les unes de ces fleurs venaient du jardin de M"! Perrin, d'Écouché (Orne), qui parait les avoir obtenues de semis et qui, ne les ayant pas encore mises au commerce et ne les ayant pas nommées, les avait simplement désignées par des numéros ; elles étaient au nombre d'une douzaine et variées de couleur, depuis le blanc et le rose trés pàle jusqu'au rouge-carmin vif, arrivant d'un autre côté au rouge orangé. Les autres, au nombre de trois, provenaient de l'établissement de M. Malet, horticulteur au Plessis-Piquet (Seine). J'ai pu examiner de prés une de celles-ci qui est d'un blance pur et qui a recu le nom de Madame Godefroy. Un caractére commun à toutes ces fleurs, c'est que chacune d'elles est d'abord unique et devait, je crois, être mâle. Aussi présente-t-elle, comme rangée externe, un calice de deux grands sépales opposés, ovales- arrondis, fortemeut nervés, de texture plus ferme et de substance plus 340 SÉANCE DU [13 JUILLET 1888. épaisse que tous les pétales (1) plus internes. Dans l'une d'elles, il y avai trois grands sépales égaux entre eux. Avec les deux sépales alternent régulièrement, sur un cercle plus interne, deux grands pétales bien distincts par leur texture plus délicate, par leur coloration et par leur conformation plus ou moins en coin daus le bas: aprés quoi, la fleur offre plusieurs rangées circulaires et quelque peu irrégulières de pétales horizontaux, semblables aux deux premiers. Toute cette portion externe de la fleur est entierement semblable à la généralité des fleurs doubles de Bégonias et méme à celle de toutes les fleurs doubles qui n'appartiennent pas à la famille des Composées. Plus intérieurement, les pétales en grand nombre qui complétent cette masse florale cessent bientót de se montrer en rangées horizontales; ils se disposent selon des plans divers, et au milieu de l'irrégularité de direction qui souveut résulte pour eux de leur entas- sement en nombre trés considérable dans un espace peu étendu, il est aisé de reconnaitre qu'ils forment des groupes nombreux, dans chacun desquels ils sont rangés autour d'un centre. En examinant ces groupes, on voit qu'ils sont tous composés de pétales nombreux qui diminuent de grandeur de dehors en dedans, et que souvent à leur centre un ou deux de ces pétales, toujours petits et irréguliers, portent sur leur bord externe, soit un court filet stylaire terminé par un renflement stigmatique jaune orangé et chargé de papiiles, soit directement un renflement de mêmes caractères, qui ne peut être qu'un stigmate sessile. Cette consti- tution distinguait toutes les fleurs envoyées par M'* Perrin. Il semble difficile de ne pas admettre que chaque groupe de pétales, constitué comme on vient de le voir, n'est pas autre chose qu'une fleur qui a doublé et qui, ce semble, si elle était restée simple, aurait été femelle, puisque, malgré sa duplicature, elle présente encore des restes de pistil. Il s'ensuit que, dans la fleur primaire, que lous ses caractères démontrent être màle, il s'est produit un nombre plus ou moins considé- rable de fleurs secondaires femelles, c'est-à-dire une véritable inflores- cence. S'il m'était resté quelque doute touchant l'interprétation selon laquelle chaque groupe circulaire de pétales représente une fleur de second degré, il aurait été levé par l'examen de la fleur appartenant à la variété Madame Godefroy qui avait été apportée par M. Malet. Ici, en effet, chacun de ces groupes circulaires de pétales était porté sur un pédicule grêle, long en général d'environ 1 centimètre, et qui méme, dans un cas, atteignait le double de cette longueur. Chacune de ces fleurs secondaires était ainsi complétement distincte et séparée de ses voisines. Ces fleurs (1) Bien que la division du périanthe des Begonia en calice et corolle ne soit pas à l'abri de toute objection surtout dans les fleurs femelles, je crois devoir l'adopter ici, à l'exemple de M. Alph. de Candolle, ne füt-ce que pour la commodité du langage. DUCHARTRE. — FLEURS PROLIFÈRES DE BÉGONIAS TUBÉREUX. 311 étaient doubles, leurs pétales extérieurs plus grands que les intérieurs, tous également colorés et de texture délicate; elles n'offraient pas d'in- dices de sépales, mais elles avaient au centre un groupe plus ou moins nombreux de filaments stylaires, longs en général de quelques millimétres et terminés par un stigmate capité. Il existait cinq de ces filets stigmatifères dans un eas, trois ou quatre dans plusieurs autres. Comme pour montrer que cette constitution était analogue à la précé- dente, et n'était en réalité qu'un degré plus élevé de prolification, à ces fleurs pédiculées s'en joignaient quelques-unes sessiles, et, en somme, plus d'une vingtaine de ces fleurs doubles secondaires s'étaient ajoutées à la fleur mére ou primaire pour former la masse compacte de pétales qui compose ce qu'on appelle, dans les jardins, la fleur double du Bégonia Madame Godefroy. Comment une fleur a-t-elle pu donner naissance à une inflorescence entiére, assez complexe méme pour réunir jusqu'à une vingtaine de fleurs secondaires? Ce fait tient à ce que l'axe propre de cette fleur mére a pris un développement considérable au point de devenir un vrai petit rameau florifère. Dans une fleur mâle simple ou méme double, mais non proli- fére, cet axe de la fleur reste fort court et n'a que l'étendue nécessaire pour servir d'attache aux trois verticilles floraux, calice, corolle et androcée, qui sont serrés l'un contre l'autre ; au contraire, dans les fleurs proliféres dont il s'agit ici, cet axe s'est notablement épaissi, allongé, et a pu dés lors émettre, à sa surface fortement accrue, des productions nombreuses. Ainsi dans une des fleurs de M'* Perrin, le pédoncule ayant seulement 2 millimétres d'épaisseur, l'axe floral formé par son prolonge- ment mesurait déjà 6 millimétres d'épaisseur au niveau des deux sépales et, continuant à grossir de bas en haut, atteignait finalement 10 milli- métres de diamétre avec une longueur de 15 millimétres. Dans la fleur de la variété Madame Godefroy, non seulement cet axe floral avait pris un développement analogue, mais encore il avait eommencé de se diviser à son extrémité. En résumé : 4° les fleurs qui ont fourni le sujet de cette Note, ayant tous les caractères de fleurs mâles, non seulement ont fortement doublé, comme le font les fleurs mâles de nombreuses variétés de Bégonias tubé- reux que l'on eultive aujourd'hui, mais encore ont, par prolification, donné naissance à un grand nombre de fleurs secondaires doubles elles- mémes, qui, serrées en masse compacte, ont complété une duplicature beaucoup plus riche en pétales que toutes celles qui avaient été observées jusqu'à ce jour dans ces plantes. 2° Les fleurs secondaires issues de cette prolifieation, ayant conservé, dans la plupart des cas, des restes de pis- tils, doivent être regardées comme femelles. De:là résulte ce fait remar- 912 SÉANCE DU 13 JUILLET 1888, quable que, dans un genre essentiellement unisexué, la prolification a réuni les deux sexes dans un méme ensemble floral. J'ai dit que la fleur mére dans laquelle s'est produite la prolification décrite ci-dessus était à peu près certainement màle ; cela résulte de ses caractères; en outre, on sait que, dans les Bégonias, ce sont les fleurs mâles qui doublent le plus habituellement ou méme uniquement ; enfin cette asserlion me semble confirmée par ce fait que l'une des fleurs pro- liferes envoyées par M'* Perrin, tenant encore à la cvme qui l'avait pro- duite, avait à cóté d'elle une fleur femelle qui avait conservé son état normal, sans la moindre altération. Je crois devoir consigner dans cette Note l'indication d'un fait qui ne manque certainement pas d'intérét. Dans deux des fleurs prolifères envoyées par M'* Perrin, la plupart des pétales issus de la prolification élaient chargés, à leur face supérieure, d'une quantité considérable d'ovules bien formés, anatropes, à deux téguments, dont l'interne dépas- sait l'externe, et ces ovules en occupaient le tiers inférieur ou méme davantage. Il semblait que chacun de ces pétales fût un carpelle ouvert et pétalisé, dont la portion ovarienne aurait conservé son caractère essen- tiel et serait restée ovulifére, tandis que la portion stylaire, prenant une extension plus grande, serait devenue la partie supérieure notable- ment plus large de ce pétale anormal. J'ai été naturellement conduit à rechercher si des monstruosités ana- logues à celle qui fait l'objet de cette Note avaient été déjà signalées. Je n'ai rien trouvé de tant soit peu comparable au cas des Bégonias doubles et proliféres dans les ouvrages généraux de Jäger, d'Engelmann et de Moquin-Tandon. Seul M. Masters, dans sa Vegetable Teratology, décrit quelques cas tératologiques qu'on peut, à la rigueur, rapprocher de celui que je viens de décrire, bien qu'ils en différent plus ou moins à certains égards. Entre ces cas, celui dont l'analogie avec les Bégonias doubles prolifères me semble la plus marquée a été offert (voy. loc. cit., p. 128, fig. 63) par un Orchis pyramidalis, dans la fleur prolifére duquel « le périanthe était presque régulier; les parties centrales de la fleur étaient absentes, et leur place était occupée par une nouvelle grappe en minia- ture ». Toutefois je ne erois pas qu'on puisse assimiler à tous les points de vue cette fleur simple prolongeant son axe floral en une grappe de fleurs qui restent bien distinctes, avec nos fleurs doubles de Bégonias qui complétent leur duplicature par des fleurs également doubles, de manière à former un ensemble tellement continu et compact, que, sans un examen attentif, il serait toujours pris pour une fleur unique. M. Malinvaud donne lecture de la Note suivante : POMEL. — SUR L'EVACIDIUM HELDREICIIII. 313 SUR L'EVACIDIUM HELDREICHII, par M. A. POMEL. Dans le deuxième fascicule de mes Nouveaux Matériaux pour la Flore atlantique, j'ai créé le genre Eracidium pour une petite plante à facies d'Evax, mais en différant par ses fleurs femelles non incluses entre les folioles du péricline et par conséquent insérées sur le disque. L'espéce typique avait recu le nom de E. atlanticum, en raison de sa station dans les régions élevées de l'Atlas. Je ne connaissais pas l’Evax Heldreichii Parl., autrement que par la description qui en est donnée, et, comme je ne pouvais penser que son auteur n'avait pas vérifié ses caractéres génériques, je ne pouvais croire que cet Evax Heldreichii, cité dans la méme région de l'Atlas, n'était que mon Ævacidium et je le rapportai en raison de ses calathides angu- leuses à mon genre Evacopsis. Depuis lors j'ai pu observer la plante de Sicile sur des exemplaires authentiques, qui m'ont été remis par M. Battandier, et leur analogie m'a démontré qu'ils ne différaient pas de mon Evacidium et n'avaient pas les caractères génériques des Evax. L'Evacidium Heldreichii (Parl. sub. Evax) est donc synonyme de Evacidium atlanticum. M. Lothelier fait à la Société la communication suivante : OBSERVATIONS SUR LES PIQUANTS DE QUELQUES PLANTES, par 3$. A. LOTHELIER. Un certain nombre de botanistes se sont occupés des piquants des plantes. Les uns n'ont eu presque exclusivement en vue que la morpho- logie externe de ces organes, les autres les ont surtout étudiés au point de vue de leur développement (1). L'étude anatomique du piquant ayant été presque complètement négligée par ces auteurs, j'ai étudié un certain nombre de types à ce point de vue, et je demande à la Société la permis- sion de lui présenter les résultats de mes premières observations. 1° Ulex europæus. — Si l'on fait une coupe transversale à la base, au milieu et à la pointe du piquant, on voit que, dés la base, la moelle est à parois épaisses et déjà sclérifiées. Autour de la moelle, sont disposés des faisceaux libéro-ligneux, généralement en nombre égal au nombre des côtes du rameau. Un faisceau de sclérenchyme alterne régulièrement (1) Endlicher, Schleiden, Guettard, Sprengel, de Candolle, Unger, Sachs, — Hofmeister, Clos, Suckow, Delbrouck, Millmann, etc. 314 SÉANCE DU 13 JUILLET 1888. avec chacun des faisceaux libéro-ligneux. En outre, des bandes radiales collenchymateuses, situées en face des faisceaux libéro-ligneux, corres- pondent à chacune des côtes, et concourent au soutien de l’organe. En face des côtes du rameau l'endoderme, comme refoulé par les bandes radiales collenchymateuses, se trouve tout à fait contre l'épiderme, il décrit de la sorte une courbe sinueuse accolée à l'épiderme au niveau des côtes, et séparée de lui dans les sillons par l'écorce lignifiée. Celle-ci renferme de la chlorophylle en abondance, comme cela a lieu générale- ment dans les plantes pauvres en feuilles, et présente une assise externe de tissu palissadique. Vers le milieu du piquant, les cótes s'atténuent et les vaisseaux dimi- nuent de puissance au profit des éléments scléreux. Cette prépondérance du sclérenchyme sur le tissu conducteur s'accentue de plus en plus vers le sommet, et la pointe du piquant ne présente plus qu'une masse de tissu fortement sclérifié et lignifié entouré d'un épiderme à épaisse cuticule. 2 Genista hispanica. — Cette espèce a tous ses rameaux terminés brusquement par une pointe brune comme dans le cas précédent. De méme que dans l’Uleæ, les rameaux présentent des côtes, et la morpho- logie interne offre à peu près la même disposition. A la base du piquant se voient cinq côtes auxquelles correspondent cinq faisceaux libéro-ligneux alternant avec cinq faisceaux de scléren- chyme. Au centre de cet anneau ligneux est une moelle réduite, mais à parois épaisses et bien lignifiées. En face des cinq faisceaux libéro-ligneux se trouvent cinq bandes radiales de collenchyme disposées comme dans l’Uleæ et qui semblent refouler l'endoderme presque contre l'épiderme. A la naissance de la pointe brune l'écorce disparait, les faisceaux collenchymateux se ligni- fient, et l'on a une structure analogue à celle que je viens de signaler. 3° Genista anglica.—- La disposition anatomique est la méme que dans l'espéce précédente. 4 Cratregus oxyacantha. — Dans les exemples qui précèdent le piquant se termine brusquement par une pointe fine et acérée; cela tient, comme on vient de le voir, à la disparition subite du parenchyme cortical, riche en chlorophylle au niveau de la pointe brune. Ici, au con- traire, l'écorce diminue d'épaisseur graduellement de la base au sommet, et l'on a un piquant réguliérement conique et tout d'une venue. La base de ce piquant présente une structure entiérement semblable à celle d'un rameau de méme âge ; mais, à mesure qu'on monte vers le sommet, la moelle épaissit et lignifie fortement ses parois. La pointe du piquant ne comprend plus qu'un tissu homogène dont les cellules sont allongées, fortement sclérifiées et lignifiées, entouré d'un épiderme à épaisse cuticule. LOTHELIER. — SUR LES PIQUANTS DE QUELQUES PLANTES. 315 Les piquants du Crategus oxyacantha, de même que ceux des Ulex europæus, Genista hispanica, Genista anglica, Lycium barbarum, Cratægus spinosa, Citrus triplera, etc., ont la valeur morphologique de rameaux arrétés dans leur développement. Or, dans un rameau ordi- naire, le sommet se termine toujours par un cóne végétatif, formé de cellules à parois minces, et susceptibles, au printemps, d'entrer en acti- vité pour produire l'allongement de l'organe. En est-il de méme dans un rameau allongé en piquant; en d'autres termes, y a-t-il au sommet un méristéme qui se serait figé en quelque sorle, avant d'avoir pu se diffé- rencier entiérement? La réponse à cette question est donnée par une coupe longitudinale passant par l'axe du piquant. Cette coupe montre que toutes les cellules sont différenciées, jusqu'au sommet, et qu'une fois la pointe formée, l'organe est définitivement arrété dans sa croissance. Une autre question se pose : où est le siège d'accroissement, le méris- téme formateur du piquant? Dans le cas où ce dernier a la valeur mor- phologique d'un rameau, il est naturel d'admettre à priori que le siège de l’accroissement est au sommet de l'organe. Or, l'auteur d'un travail tout récent affirme que, dans ce cas, le méristème formateur est à la base du piquant. Je ne nie pas la possibilité du fait, mais en tout cas il n'est pas général. Prenons, par exemple, un jeune piquant, en voie de développement, du Crategus oxyacantha ou du Lycium barbarum ; une coupe longitudinale axile nous montre, au sommet, un cóne végétatif absolument semblable à celui d'un rameau normal. Sur le pourtour de ce cóne, il se développe des feuilles, moins nombreuses et plus petites, il est vrai, mais de la méme facon que dans le cas ordinaire, et, à l'aisselle de ces feuilles, il se développe des bourgeons généralement avortés vers le sommet, mais qui, plus bas, pourront donner une pousse nouvelle l’année suivante. Une particularité vient encore confirmer ce fait : il n'est pas rare de voir vers la pointe du piquant de Lycium barbarum une solution de continuité dans l'anneau ligneux, due au départ d'un faisceau foliaire. 5° Robinia Pseudacacia. — On s'accorde, depuis longtemps, à regarder les piquants de cette espèce comme des stipules; d'ailleurs M. Colomb a confirmé cette opinion en s'appuyant sur des preuves tirées de l'anatomie de l'organe. La structure de ce piquant diffère essentiellement de celle des précé- dents. Tandis que, dans les cas précités, la symétrie est radiaire, ici elle est bilatérale. En outre, le tissu mécanique, au lieu d'étre fourni par un anneau ligneux, est constitué par une masse de sclérenchyme formant une gaine résistante à la périphérie de l'organe. Une coupe transversale de la base du piquant nous montre un senl 316 SÉANCE DU 13 JUILLET 1888. faisceau libéro-ligneux relativement peu développé. Les vaisseaux s'appuient supérieurement contre un arc de tissu scléreux, et au-des- sous quelques grosses cellules endodermiques restent souvent adossées au liber. Une masse de parenchyme formé de cellules à parois minces entoure ce cordon central. Une gaine de tissu scléreux délimite, en dedans, ce parenchyme mou, et, en dehors, deux assises de parenchyme cortical dont l'interne à cellules beaucoup plus petites disparait vers la pointe avant l'assise la plus externe. Vers le sommet du piquant, le faisceau libéro-ligneux diminue gra- duellement, et finit par disparaitre, il en est de méme du parenchyme mou qui l'entoure, et finalement il ne reste plus à la pointe qu'un cône de tissu scléreux entouré d'un épiderme mince et faiblement cuticularisé. En somme, le faible cordon ligneux central entouré d'une masse de parenchyme mou ne joue ici qu'un róle secondaire dans la charpente du piquant; la partie résistante de ce dernier réside surtout dans la gaine externe de tissu seléreux. 6° Paliurus aculeatus. — À droite et à gauche de la base du pétiole se voient deux piquants, dont l'un plus grand est dirigé de bas en haut, tandis que l'autre, plus petit, situé sur un plan un peu supérieur, se recourbe de haut en bas. D'ailleurs, leur structure est la méme. Comme dans le Robinia Pseudacacia, leur position à droite et à gauche du pétiole fait bien présumer leur nature stipulaire; mais j'ai voulu en avoir la preuve anatomique, en cherchant l'origine des vaisseaux qui se ren- dent dans ces piquants. Si, un peu au-dessous d'eux, on fait dans la tige des sections transver- sales et successives en allant de bas en haut, on voit trois faisceaux libéro-ligneux se détacher du cylindre central, cheminer un instant dans l'écorce, puis les deux faisceaux latéraux s'incurvent vers le médian pour pénétrer dans le pétiole. Au moment oü chacun de ces faisceaux se dirige vers la base du pétiole, il donne extérieurement naissance, dans le parenchyme cortical méme, et, par conséquent à l'intérieur de la tige, à un faisceau libéro-ligneux, qui bientôt se trifurque et pénètre dans le piquant du cóté correspondant. Sur une section transversale de la base du piquant, on voit donc un faisceau libéro-ligneux médian, et deux latéraux beaucoup moins déve- loppés. Ces trois faisceaux entourés chacun d'une faible gaine scléreuse sont plongés dans une masse de parenchyme à parois minces. Ce parenchyme épaissit et sclérifie graduellement les parois de ses cellules du centre à la périphérie, etl'on peut dire ici, avec plus de raison encore que pour le Robinia, que le tissu mécanique du piquant est surtout péri- phérique. Vers la pointe, les faisceaux libéro-ligneux latéraux disparaissent LOTHELIER. — SUR LES PIQUANTS DE QUELQUES PLANTES. 317 d'abord, puis le faisceau central : la gaine scléreuse externe épaissit de plus en plus les parois de ses cellules, et finalement elle constitue seule la pointe de l'organe. : T^ Berberis vulgaris. — De quelle nature sont les épines des Berberis ? On sait que généralement ces épines sont au nombre de trois, une médiane et deux latérales, portées par un pétiole engainant. Certains auteurs pensent que le piquant médian représente la feuille, tandis que les piquants latéraux ont la valeur morphologique des stipules. La morphologie externe et interne semble contraire à cette opinion. Eu ellet, si l'on prend une jeune pousse de l'année, on voit d'abord qu'au moius la premiére feuille de la base est parfaitement normale ; en outre, sur le méme rameau, on voit souvent des cas de transition entre le limbe el le piquant. D'ailleurs le nombre trois est loin d’être constant et fré- quemment on ne trouve qu'un piquant unique : dans ce cas où sont les stipules? D'autres fois, il y en a deux, quatre, cinq, et j'en ai compté jusqu'à onze sur un seul pétiole. On voit donc que si le nombre trois est le cas le plus fréquent, il est loin d’être constant. D'autre part, si l'on étudie la structure de l'organe, on constate que les faisceaux qui vont dans les piquants latéraux ne sont pas des ramifi- calions des faisceaux qui se rendent au piquant médian; ils naissent directement et isolément du cylindre ceutral de la tige. Les faisceaux foliaires, généralement au nombre de trois, pénètrent dans la gaine pétiolaire, puis, à l'extrémité de cette gaine, se ramifient pour pénétrer en nombre variable dans chaque piquant. On ne voit donc là rien d'analogue à des faisceaux stipulaires, qui, comme l'a constaté M. Colomb, tirent leur origine du faisceau foliaire, le plus souvent à l'intérieur de la tige elle-méme, et plus rarement à la base du pétiole. P Les piquants du Berberis sont donc des feuilles modifiées, quelquefois simples, le plus souvent ramifiees. 8° Rubus fruticosus. — Les piquants des Rubus, ainsi que ceux des Rosa, sont dépourvus de faisceaux libéro-ligneux; ils sont éparpillés au hasard sur la tige, sans rapport avec les autres organes appendiculaires (feuilles, rameaux), ni avec le cylindre central : ce sont des aiguillons. La structure d'un aiguillon de Rubus fruticosus, à part l'absence des faisceaux libéro-ligneux, offre beaucoup d'analogie avec celle des piquants du Paliurus et du Robinia, au point de vue de la disposition des tissus mécaniques. i L'aiguillon prend naissance daus la couche profonde de l'écorce, les cellules formant l'assise contigué à l'endoderme sont allongées radiale- ment de méme que toutes les autres couches de l'écorce. Il en résulte un 318 SÉANCE DU 13 JUILLET 1888. cône central de parenchyme à parois minces sur lequel s'emboite un second cóne de tissu sclérifié s'allongeant en longues fibres vers la pointe. Le tissu de résistance est donc ici périphérique. 9 Rosa arvensis. — La disposition relative du parenchyme mou et du lissu de soutien est ici la méme que dans le cas précédent, mais l'origine du piquant est plus superficielle; ce sont les cellules les plus externes de l'écorce qui s'allongent dans le sens radial pour lui donner naissance. On sait que les aiguillons des Rosa tombent en laissant sur la tige une cicatrice plus ou moins elliptique. Cette chute est préparée par la pro- duction, à la base du piquant, d'une couche de liége qui apparait de trés bonne heure. Cette couche subéreuse ne se produit pas dans les Rubus, dont la tige ne vit que deux ans et garde tous ses aiguillons. Des quelques exemples qui précédent, il serait téméraire de prétendre tirer des conclusions générales. Mais on peut, pour les plantes étudiées, déduire des faits observés les conclusions suivantes : 1° Dans les piquants, il y a, de la base au sommet, réduction des vais- seaux au profit des éléments scléreux. 2» Les éléments de soutien sont fournis par le cylindre central, et surtout par la moelle trés fortement sclérifiée dans les piquants rameaux. Dans les autres cas (piquants stipules, piquants feuilles, aiguillons) ce sont surtout les assises cellulaires sous-épidermiques qui acquiérent des parois épaisses et forment un anneau sclérenchymateux qui donne au piquant sa résistance. 3 Tous les tissus sont différenciés. Dans un piquant adulte, on ne voit plus nulle part de méristéme formateur, ni à la pointe, ni dans aucun autre endroit. 4 Dans le cas des piquants tiges, l'accroissement n'a pas lieu par la base, mais bien par le sommet comme pour un rameau ordinaire. M. Rouy annonce à la Société la parfaite réussite de la session extraordinaire tenue le mois dernier à Narbonne et dans les Cor- bières. ll rend hommage au zèle et au dévouement dont les membres du Comité local d'organisation ont fait preuve et dit qu'il a été heu- reux, comme délégué du Conseil, de pouvoir les remercier chaleu- reusement de leur concours. Il ajoute que des sessions extraordi- naires bien organisées à l'avance sont d'un intérét incontestable. « Outre, dit-il, qu'elles aménent à notre Société de nouveaux adhérents que nous sommes heureux d'accueillir, et qu'elles entre- tiennent les relations amicales entre confrères éloignés, elles procurent presque toujours quelques éléments nouveaux pour la RODY. — TEUCHIUM MAJORANA PERS. ET MAJORICUM ROUY. 319 connaissance de notre flore. La session de 1888 aura été, sous ce dernier point, des plus productives. » M. Rouy fait ensuite à la Société la communication suivante : NOTE SUR LES TEUCRIUM MAJORANA Pers. ET TEUCRIUM MAJORICUM Rouy, par M. 6. ROUY. Dans le tome XIX du Nuovo Giornale botanico italiano, M. Porta, l'habile explorateur du sud de l'Espagne et des iles Baléares, a publié un certain nombre d'espéces ou variétés qu'il estime nouvelles. Je n'ai point l'intention d'apprécier ces créalions, mais je dois dire un mot sur les Teucrium cités par M. Porta. Le botaniste italien a établi un Teucrium Willkommii, qui est le T. Majorana Willk. non Pers., et il dit avoir trouvé le véritable T. Majo- rana Pers. auquel il attribue le synonyme de T. celeste Schreb. En 1881, je me suis assez longuement étendu, dans mes Matériaux pour servir à la révision de la flore portugaise (1), sur le groupe des espéces ou formes voisines du T. Polium L. Je vais indiquer ici les élé- ments principaux de cette dissertation, relativement aux T. Majorana Pers., Majorana Willk et celeste Schreb., pour en tirer des conclusions assez différentes de celles de M. Porta. J'ai admis (loc. cit.) quatre variétés pour le T. capitatum L., et j'en ai donné les caractères différentiels : var. polioides, intermedium, ge- nuinum et gracillimum. De cette dernière seule, il sera question aujour- dhui, et voici comment je la caractérise : « Fleurs roses ou rougeâtres, pelites, disposées en capitules à peine plus gros qu'un pois, bien plus gréles et moins fournis que ceux du T. capitatum genuinum, les infé- rieurs longuement, les supérieurs briévement pédonculés formant au sommet de chaque tige une panicule ovoide ou pyramidale; feuilles linéaires, courtes, plus ou moins dentées ou presque entières, mais tou- jours à bords trés retournés en dessous, rapprochées dans la partie infé- rieure des tiges; celles-ci nombreuses, étalées, redressées, trés gréles, souvent filiformes, relativement assez longues (10-25 centimètres). » Cette variété du T. capitatum possède quelque peu le port d'un Ori- ganum Majorana de petite taille, dont les feuilles seraient linéaires et trés rapprochées ; je la considère comme étant le T. Majorana Pers., car elle répond bien à la courte diagnose que Persoon a donnée de son espèce : « caule subfiliformi, spicis ovatis pedunculis subcymosis, foliis linearibus margine revolutis », ainsi qu'au nom qu'il lui a attribué. En (1) Fasc. I, p. 13-16. 320 SÉANCE DU 13 JUILLET 1888. outre, Persoon indique sa plante en Espagne où elle a été récoltée par Thibaut; or, j'ai recueilli ma var. gracillimum à Játiva, Valldigna, Alcoy, Hellin, Orihuela, Almeria, ete., et elle ne doit pas être rare, avec le type dans le centre et le sud-est de l'Espagne. Les caractères de gracilité du T. Majorana Pers. permettraient, si on le compare aux variétés polioides ou intermedium du T. capitatum, de se croire en présence d'espéces tranchées, mais il n'en est rien, car 'ai vu toute la série des intermédiaires entre ces extrêmes. Ajoutons que dans les Teucrium, ainsi que dans certains autres genres des Labiées, notamment dans les Origanum et dans les Thymus, les capitules d'ordinaire arrondis ou subglobuleux prennent parfois une forme plus allongée et deviennent ovoides ou oblongs sans qu'il y ait là matière à l'établissement d'espèces, mais simplement de variétés, qu'on les appelle prismatica, oblonga ou spicata. En ce qui concerne le T. celeste Schreb. que M. Porla a rapporté en synonyme au T. Majorana Pers., j'ai rappelé jadis que Dufour a nommé T. cespitulosum, en 1860, dans notre Bulletin méme, une plante du royaume de Valence, distinguée déjà par Barrelier sousle nom de Polium montanum album non serratum viride longis angustisque foliis caule incano, et que Schreber a décrite en 1774 en citant la figure (Icones, 1081) de Barrelier indiquée par Dufour pour son espèce. Les caractères signalés par Schreber et par Dufour semblent d'ailleurs suffisants pour légitimer cette espéce de second ordre. Mais elle est toute différente du T. Majorana Pers., et je ne m'explique pas l'assimilation proposée par M. Porta. Par contre, le T. aragonense Loscos Pardo n'est, selon moi, qu'une variété du T. celeste. En 1881. M. Boissier m'envoyait, parmi plusieurs raretés des iles Baléares, un Teucrium sous le nom de T. Majorana Willk. C'était, en elfet, la plante que M. Willkomm, dans son /ndez, avait indiquée être le T. Majorana ; mais il me fut facile de voir, ayant récolté le T. Majo- rana Pers. à plusieurs localités espagnoles, que la plante des Daléares se distinguait bien de l'espéce de Persoon, et je lui donnai alors le nom de T. majoricum (1881) (1); c'est cette méme plante qu'en 1887 M. Porta a nommée T. Wilkommii. De ce qui précéde, il résulte que : l° Le T. celeste Schreb. est à conserver dans la nomenclature avec le synonyme de T. cespitulosum Duf., mais il n'est nullement synonyme de T. Majorana Pers., ce dernier nom étant, du reste, postérieur à celui de Schreber. (D €f. Rouy, Matér. rev. fl. Portug., I, p. 15. SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. 321 2» Le T. Majorana Pers. n'est pas, à vrai dire, une espéce mais une variété extréme du T. capitatum L., à capitules petits, subglobuleux ou ovoides. 3° La plante des Baléares distribuée par M. Porta comme T. Majorana Pers. est une variété (spicatum Nob.) à capitules oblongs, correspondant aux variétés spicatum des Origanum, par exemple, forme intermédiaire entre nos var. genuinum et gracillimum du type Linnéen, mais à tiges du double plus épaisses que celles de la derniére de ces variétés, et dés lors non subfiliformi, comme le dit Persoon dans sa diagnose. 4 Enfin le nom de T. Willkommii Porta (T. Majorana Willk. non Pers.), établi en 1887, doit rentrer dans la synonymie, étant primé par le nom de T. majoricum Rouy, créé en 1881 pour la méme plante. SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Malinvaud, secrétaire général, présente les excuses de M. Mangin, secrétaire, qui n'a pu venir à la séance, et donne lec- ture du procés-verbal de la séance du 13 juillet, dont la rédaction est adoptée. Sur l'invitation de M. le Président, M. Maury prend place au bureau pour assister M. le Secrétaire général pendant la séance. M. le Président annonce une nouvelle présentation. Dons faits à la Société : Battandier et Trabut, Flore de V Algérie, 1** fascicule (Thalamiflores). Bornet et Flahault, Note sur deux nouveaux genres d'Algues perfo- rantes. Briard, Florule cryptogamique de l'Aube. Clos, De la dimidiation dans le règne végétal. — Louis Gérard et les précurseurs de la méthode naturelle. Couvreur, Le microscope et ses applications à l'étude des végétaux el des animaux. De Ferry de la Bellone, La Truffe, étude sur les Truffes et les truf- fières. T. XXXV. (SÉANCES) 21 3292 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. Gadeau de Kerville, Note sur les variations des grains et des pépins chez les Vignes cultivées de l'ancien monde. 7 Gadeceau, Ascension botanique du col du Galibier. Gandoger, Flora Europe, t. XIV et XV. Guinier, Sur la théorie de la sève descendante. Hue, Addenda nova ad Lichenographiam europæam ; pars posterior. Lignier, Sur la structure des Lécythidées. L. Pierre, Flore forestière de la Cochinchine, fasc. 9, 10 et 11. Louis Planchon, Étude sur les produits de la feuille des Sapotées. B. Renault, Les Plantes fossiles. 0.-J. Richard, Le Jardin d hiver. Roze, Le Jardin des plantes en 1636. F. Sahut, Rapport sur un ouvrage intitulé: Manuel de l'acclimateur. P. Vuillemin, La Biologie végétale. R. Zeiller, Flore fossile du bassin houiller de Valenciennes (texte). [Don du Ministère des travaux publics. ] Leo Errera, Notes de technique microscopique. Bauernfeind, Gedachtnisrede auf Joseph von Frauenhofer. F. Cohn, Ueber Mandragora. — et Engler, Das botanische Museum der Universität Breslau. Drude, Pflanzen Geographie. Johannsen, Bemerkungen über mehlige und glasige Gerste. Baker, Handbook of the Amaryllideæ. — A Synopsis of the Tillandsiec. G. Engelmann, The botanical Works, collected for H. Shaw, edited by W. Trelease and Asa Gray. (Don de M. Henry Shaw.) Farlow and Seymour, A provisional Host-index of the Fungi of the United States, part. I. Polypetalæ. Oliver, On the Trapella, a new genus of Pedalinec. Woodworth, The apical cell of Fucus. Martelli, Una forma singolare di Agaricus. — Due Funghi nuovi. Siragusa, Ricerche sul geotropismo. Paléontologie francaise, eic., par une réunion de paléontologistes : Végétaux, livr. 39 ; — Animaux vertébrés, livr. 14. Société botanique rochelaise, Bulletin n° 9 (1887). [Don de M. Fou- caud.] Mémoire de la Société nationale d'Agriculture, Sciences et Arts d' Angers, année 1881. Revue scientifique du Bourbonnais, 2 numéros. Revue horticole des Bouches-du-Rhône, 2 numéros. Académie d'Hippone, 2 Bulletins. SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. 323 Bulletin de la Société des études indo-chinoises de Saigon, un numéro. Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Colmar, 27°, 28° et 29* années (1886 à 1889), 1 volume. Bulletin du cercle floral d' Anvers, n° IV et V. Annual Report of the board of Regents of the Smithsonian Institu- tion for 1885, part. II. Journal and Proceedings of the Royal Society of New South-Wales, for 1887. Boletim da Sociedade de geographia de Lisboa, 4 numéros. Bolletino della Societa di Naturalisti in Napoli, 4 fascicule. Memorias de la Sociedad cientifica Antonio Alzate, 2 numéros. M. le Secrétaire général a recu, pour étre déposé dans la biblio- théque de la Société, un ouvrage manuscrit intitulé : Liste des plantes qui croissent spontanément dans l'arrondissement de Confolens (Charente), dressée par M. Jean-Jacques Crévélier, membre de la Société botanique de France. M. Malinvaud donne quelques détails sur ce Catalogue, dont il se propose de donner plus tard une analyse dans le Bulletin de la Société. M. de Seynes présente à la Société le fascicule I[ de ses Recher- ches sur les végétaux inférieurs. Il a groupé dans ce fascicule sous une forme monographique, comme dans le précédent, des obser- vations relatives au système cellulaire du réceptacle du Polyporus sulfureus et au rôle des épaississements cellulaires de la paroi, continuant ainsi l'étude comparée des divers états de la cellule pré- sentés par les cellules fongiques. Mais le but principal de ce travail est d'établir l'existence chez les Polyporés de réceptacles unique- ment conidipores comparables aux pycnides des Sphériacés. L'au- teur a groupé avec ses propres observations les faits les mieux établis sur la nature des Ptychogaster et des Ceriomyces, qui doi- vent rentrer dans les Polyporés à titre de pycnides ; l'examen des caractères communs du réceptacle el du développement des conidies chez les diverses formes de pycnides de Polypores fait l'objet d'un chapitre spécial. L'analyse micrographique de plusieurs exem- plaires d'un Polypore nommé suivant lesauteurs P. sericellus Sacc., P. rufescens Fr.,P. biennis Bull., a révélé l'existence, dans l'inté- rieur des tubes, d'un appareil conidien se substituant à l'hyménium basidiosporé. Ces conidies se produisent aussi parfois dans le pseudoparenchyme du chapeau du pied et jusque dans le mycé- 324 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. lium. Ce foisonnement de conidies est comparable à ce qui se passe chez les Nyctalis parmi les Agaricinés. L'auteur admet en effet avec de Bary que les chlamydospores observées chez le N. para- sitica Fr. lui appartiennent réellement et ne doivent pas étre attri- buées à une production parasitaire. Il termine en montrant les rapprochements à établir entre le polymorphisme reproducteur, constaté par Tulasne chez les Thécasporés et celui qui ressort pour les Basidiosporés des faits réunis dans les fascicules I et II de ses propres recherches. M. Malinvaud annonce qu'un nouveau fascicule de plantes des environs de Clermont-Ferrand, envoyé à la Société par le frére Héribaud, sera distribué aux membres présents aprés la séance; les espèces qui le composent en nombreux échantillons sont: Biscu- tella Lamottei Jord., Rapistrum Linnœanum Boiss., Galium virguliorum Lamotte, Convolvulus lineatus L., Lycopodium Cha- mæcyparissus L. M. le Président donne lecture d'une lettre de M. le Ministre de l'Agriculture, l'informant qu'il a accordé, sur le crédit des Encou- ragements à l'Agrieulture, une subvention de 1000 francs à la Société botanique de France. Cette subvention est accordée par M. le Ministre pour étre décernée au nom du Gouvernement de la République. M. le Président se fait l'interpréte des sentiments de profonde gratitude de la Société pour ce nouveau témoignage d'intérêt que veulent bien lui accorder les Pouvoirs publics. M. le Secrétaire général donne lecture de lettres de MM. le doc- teur Simon Pons et Respaud, qui remercient la Société de les avoir admis au nombre de ses membres; puis il annonce, au nom de M. Antoine Le Grand, la découverte, faite récemment par ce dernier dans un marais inexploré des environs de Bourges, du Scirpus Holoschænus, nouveau pour le département du Cher. M. Malinvaud rappelle que cette espéce est abondante dans plu- sieurs localités de l'Aveyron, où sa présence a été constatée pen- dant la session tenue par la Société dans les Cévennes en 1886. On sait qu'elle est répandue sur les rivages de la Méditerranée el ceux de l'Océan jusqu'à l'embouchure de la Loire, et il est intéressant de la signaler dans un département aussi central que le Cher. GUIGNARD ET COLIN. — RÉSERVOIRS A GOMME CHEZ LES RHAMNÉES. 325 M. Maury, faisant fonctions de secrétaire, donne lecture des communications suivantes adressées à la Société : SUR LA PRÉSENCE DE RÉSERVOIRS A GOMME CHEZ LES RHAMNÉES, par MM. L. GUIGNARD et COLIN. Nous avons observé, dans un certain nombre de Rhamnées, des cellules ou des poches à gomme ou à mucilage analogues à celles des Malvacées et Tiliacées. Mais, tandis que dans ces dernières familles quelques genres seulement en sont dépourvus, dans les Rhamnées, au contraire, leur présence est moins fréquente. On les rencontre dans les Rhamnus, Hovenia, Ceanothus, Paliurus, Zizyphus, Gouania, etc.; on n'en trouve pas dans les Berchemia, Sarcomphalus, Alphitonia, Colubrina, Phy- lica, Noltia, Pomaderris, Colletia, Cryptandra, Trevoa, etc. En outre, dans le genre Rhamnus, quelques espèces seulement en possèdent, soit à la fois dans la tige, la feuille, la fleur, le fruit (R. californica Eschsch. ou R. oleifolia Hook., R. Frangula L.), soit presque exclusi- vement dans la feuille (R. tinctoria W. et K., cathartica L., infecto- ria L.). Nous wen avons pas observé dans les R. latifolia Hérit., hybrida Hérit., Alaternus L., Erythroxylon Pall., caroliniana Walt. 1. Ces éléments gommeux consistent tantôt dans de simples cellules, ordinairement plus grandes que celles du parenchyme ambiant, tantót dans des poches formées par résorption des cloisons appartenant à un nombre variable de cellules adjacentes. S'il s'agit de cellules isolées, ayant méme volume que celles du tissu environnant, elles peuvent échap- per à une observation superficielle. D'autre part, l'écorce de la tige de plusieurs Rhamnées offre dans sa région externe de petites lacunes, for- mées par dissociation dans le parenchyme cortical, qu'il ne faut pas confondre avec des poches gommeuses. Les cellules limitant une poche gommeuse font souvent saillie dans la cavité, comme si cette derniére avait été formée par dissociation ; parfois méme elles présentent quelques cloisonnements tangentiels, comme les cellules de bordure des canaux sécréteurs; de sorte que, si l'on n'avait pas suivi le développement, on pourrait croire au premier abord qu'il s'agit de réservoirs schizogènes semblables, par exemple, à ceux des Sterculiacées. La portion de mem- brane propre à la cellule qui renferme la matière gommeuse subit d'ail- leurs une gélification rapide ; les cellules qui l'entourent peuvent dès lors ou bien faire saillie dans la poche, si le contenu gommeux n'est pas très abondant, ou bien, plus fréquemment, étre refoulées et aplaties par suite de l'abondance du produit de sécrétion. Dans tous les cas, les réservoirs à gomme des Rhamnées, quelle que 326 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. soit leur grosseur, peuvent étre facilement étudiés à l'aide de l'hémato- xyline alcoolique qui colore vivement leur contenu. 2. Si, pour rechercher leur localisation, on prend pour exemple le Rhamnus californica, on voit que la tige, à la période primaire, ren- ferme dans son écorce, en dehors et prés du péricycle, un cercle de réservoirs gommeux séparés les uns des autres par quelques cellules ordinaires de parenchyme; la moelle en présente un plus grand nombre, sans disposition régulière. A la période secondaire, l'écorce primaire persiste et se différencie en deux zones, une externe à petites cellules souvent collenchymateuses, une interne à cellules plus grandes, aplaties tangentiellement et renfermant les réservoirs gommeux accrus. Dans une tige d'un an, les poches formées par fusion de cellules gommeuses dis- posées en file peuvent atteindre, sur la section longitudinale, plusieurs millimètres de longueur. Lorsque deux ou trois cellules ou poches, d'abord isolées, viennent à se toucher latéralement en grossissant, il y a souvent résorption des membranes et formation d'un réservoir plus volumineux. Les mémes faits s'observent dans la moelle de la tige. Le liber et le bois, primaires et secondaires, sont dépourvus d'éléments gommeux. — Dans la feuille, le pétiole et les nervures offrent également des réservoirs gommeux situés dans la partié profonde du parenchyme, tout autour du massif libéro-ligneux. — La racine, primaire et secondaire, ne parait pas en contenir; ils se montrent au-dessus des cotylédons. — Dans le fruit, on les trouve en grand nombre et sans disposition régulière dans toute l'épaisseur du péricarpe. Chez les autres Rhamnées qui en sont pourvues, la localisation est la méme. La tige de ces plantes offre d'ailleurs une grande analogie de structure, surtout dans l'écorce, où, à la période secondaire, les deux zones indiquées plus haut sont bien différenciées. Les cristaux mâclés d'oxalate de chaux occupent principalement la zone interne, et il en est de méme pour les Rhamnées dépourvues de cellules à gomme. Le péri- cycle forme des ares scléreux qui se rejoignent presque en un cercle complet ; le liber est composé d'assises de fibres alternant avec du paren- chyme. L’accroissement des régions libérienne et ligneuse détermine dans l'écorce une compression et un aplatissement tangentiel des réser- voirs gommeux, qu'on distingue parfois à peine dans les tiges âgées de quelques années. Dans la moelle, au contraire, ils conservent leur forme et peuvent méme s'accroitre au point de devenir visibles à l’œil nu, comme dans le Rhamnus Frangula, le Paliurus aculeatus. Il est à remarquer aussi qu'alors méme que la tige n'offre pas de poches gommeuses ou n'en a que de trés petites, la feuille peut en avoir de trés développées : Cest surtout le cas du R. catharticus et du R. tinctorius. L'existence de ces éléments gommeux n'avait pas encore été, à notre EMERY. — LE BOURGEON DU TULIPIER 921 connaissance, signalée chez les Rhamnées. Bien qu'elle ne soit pas générale, ajoutée à l'abondance des cellules à oxalate de chaux dans l'écorce interne surtout, à la sclérification du péricycle, à la disposition souvent stratifiée du liber secondaire, elle contribue à communiquer à ces plantes une structure assez caractéristique. LE BOURGEON DU TULIPIER, par M. H. EMERY Le n° 2 de la Revue bibliographique du Bulletin, année 1888, donne, à la page 76, une courte analyse en deux paragraphes d'un mémoire de M. John Lubbock « sur la forme des plantules et les causes auxquelles celte forme est due ». Je me bornerai à l'examen du second paragraphe consacré à la « re- cherche de la cause de troncature singuliére que présentent à leur extré- mité certaines feuilles du Liriodendron tulipifera ». D'abord, cette phrase contient une faute d'impression manifeste, car la troncature n'atteint pas certaines feuilles seulement, — comme le dit le texte francais, le seul que je connaisse, — mais toutes les feuilles indis- tinctement. J'ai vu dans ma vie bien des Tulipiers, je n'en ai jamais rencontré faisant exception à cette régle, et aucun auteur à ma connais- sance n'en a rencontré. Donc, le fait est général ; ce n'est pas là un acci- dent particulier à telle ou telle feuille, mais un trait normal, caractéris- tique de ce feuillage. Il s'agit maintenant de l'expliquer. L'auteur l'attribue à un simple arrét de développement provoqué par un obstacle mécanique ; de telle sorte qu'en supprimant ce dernier, le limbe, au lieu de rester tronqué, s’allongerait en pointe à la manière ordi- naire. C'est du moins ce que je crois comprendre d'aprés cette phrase de notre Bulletin, phrase rendue d'ailleurs assez obcure par son extrême concision : « l'extrémité des feuilles se trouve en effet génée dans son développement par la formation des stipules et ne peut s'allonger comme dans les cas ordinaires ». A mon sens, cette interprétation est doublement erronée : et parce qu'il n'existe pas d'obstacle entravant, dans le bourgeon, le développe- ment du limbe ; et parce que cet obstacle existàt-il, la croissance n'en poursuivrait pas moins son cours, seulement le limbe se reploierait sur lui-méme au niveau de l'obstacle. Précisons avant tout les faits, déjà étudiés antérieurement par moi à diverses époques. Aussi m'appuierai-je, pour les décrire, sur mes notes de laboratoire ainsi que sur ma double collection de dessius et de prépa- rations microscopiques; notes dessins et préparations en parfaite con- 328 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. cordance du reste avec ce que je viens de revoir sur des échantillons vivants. Les feuilles du Tulipier sont alternes, simples, et accompagnées de deux stipules membraneuses, vertes, oblongues, entières, indépendantes du pétiole, et insérées un peu au-dessus de ce dernier, suivant uneligne oblique faisant le tour complet de l'axe. En préfoliation, le limbe est ployé le long de la nervure médiane de facon à superposer ses deux moitiés par leurs faces supérieures, et le pétiole, courbé en are de cercle, a renversé le limbe en amenant son sommet dans le voisinage de la base du pétiole de la feuille précédente. Enfin, point essentiel, à tous les âges observables à la loupe montée, le pétiole et le limbe restent indépendants des stipules, qui forment, dans le bourgeon, un corps à part, placé à cóté et en contact du limbe. A cette phase du développement, le corps stipulaire est simple, aplati, ovalaire et semblable à certaines gousses. C'est dire qu'alors les deux stipules sont unies exactement sur tout leur pourtour ; ce dont il est facile de s'assu- rer, soit au microscope sur une coupe transversale, soit aprés avoir ouvert le sommet du sac, en y introduisant une aiguille et en pesant sur les sutures de la paroi. Au microscope, on reconnait que l'union résulte de l'intime juxtaposition des surfaces externes des cellules épidermiques de ces régions, cellules qui sont allongées radialement. Il semble qu'une sorte d'enduit, exsudé des cellules, s'est interposé et solidifié entre les parois en contact, car, le moment venu, lorsque enfin les deux stipules se séparent, les épidermes, antérieurement unis, restent intacts. C'est donc là une déhiscence par décollement et non par arrachement. Je crois du reste ce mode d'union général dans les cas de préfoliation et de préflo- raison valvaires. J'en ai en ce moment deux autres exemples sous les yeux dans les corolles du Periploca greca et du Platycodon grandi- florum. Dans le sac stipulaire du Tulipier vit et se développe le bourgeon, con- trairement à ce qui s'observe dans nombre d'autres cas où chaque paire de stipules enveloppe seulement le jeune limbe de leur propre feuille. Plus tard,les deux stipules se décollent, s'écartent l'une de l'autre, et tom- bent bientôt. Qnant au limbe et au pétiole, ils persistent jusqu'à la chute des feuilles, époque où le pétiole se désarticule en laissant sur le rameau une large cicatrice. Telle est l'évolution de chacune des feuilles, à l'exception de la dernière de la pousse, pour laquelle les choses se produisent différemment. En thése générale, le bourgeon du Tulipier vit trois ans. Il dort l'an- née de sa naissance à l'aisselle de la feuille nourriciére, pour s'épanouir, au printemps suivant, en une pousse exclusivement feuillée. La végéta- tion terminée, le bourgeon reste enveloppé par les deux stipules de la EMERY. — LE BOURGEON DU TULIPIER. 329 derniére feuille épanouie, stipules qui, en devenant ligneuses, lui servent d'écailles hivernales. De nouveau épanoui au printemps de sa troisiéme année, le bourgeon organise une pousse d'abord feuillée, comme la pré- cédente, mais qui se termine par une fleur unique dont le bouton — disent les botanistes descripteurs — est enfermé dans une spathe qui me parait constituée par les deux stipules, seuls organes développés de la derniére feuille. Ainsi, tout bourgeon meurt aprés avoir produit deux axes en conti- nuité monopodique et une fleur. Mais, si c'est là la régle, elle comporte de nombreuses exceptions, et souvent la fleur survient, non pas la troi- sième année, mais beaucoup plus tard ou méme jamais. : Reste enfin ce dernier point, ce point capital : le sommet du limbe est-il mécaniquement entravé dans son essor durant le séjour de la feuille dans le sac stipulaire ? Mais, entravé par quoi ? C'est ce qu'on ne voit pas, attendu que, loin de venir buter à un moment donné contre la paroi de la poche incubatrice, le sommet tronqué du limbe en reste tou- jours à une distance fort appréciable. Et ce contact eüt-il lieu d'une facon permanente, qu'il ne produirait pas un arrét de développement. En pareil cas, en effet, on voit l'organe aiusi géné continuer son développe- ment en se reployant sur lui-méme, et reprendre enfin son orientation premiére si l'obstacle disparait. En voici un exemple bien instructif qui montre en outre la grande influence exercée par des obslacles mécaniques, non pas sur la conformation, mais sur la préfloraison des organes floraux. . Il s'agit des fleurs du Sparmannia africana, fleurs non sommeil- lantes — quoi qu'en disent certains auteurs, — fleurs, en d'autres termes, qui ne s'épanouissent et ne se ferment qu'une seule fois, aprés étre restées ouvertes plusieurs jours. Dans la première jeunesse du bouton, les pétales, dressés, entourent et cachent l'androcée. Mais les étamines grandissant plus rapidement que la corolle, il arrive bientôt un moment où le paquet des anthéres se dé- gage de celle-ci et la surplombe. Chaque pétale continuant de croitre, son sommet vient buter sur les anthères, se reploie en dedans, et pour- suit son développement. Plus tard enfin, la cavité délimitée par le calice s'agrandissant, les pétales peuvent se dégager. Alors ils se redressent, et, au moment de l'épanouissement, la préfoliation a repris ses caractères premiers, c'est-à-dire que les pétales sont dressés. Si l'interprétation relative à la troncature des feuilles du Tulipier était exacte, est-ce que les pétales du Sparmannia ne seraient pas tronqués ? M. Duchartre rappelle que Godron a publié naguère une étude sur le Tulipier dans les Mémoires de l'Académie Stanislas de Nancy. 330 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. M. Devaux rapporte qu'au mois de novembre dernier, il a eu l'oceasion de recevoir de sir John Lubbock, lui-méme, son expli- cation théorique de la troncature des feuilles du Tulipier. En dis- séquant de jeunes bourgeons, il montre que les stipules enferment la jeune feuille comme dans une boite en forme d'ovoide trés ap- plati : le limbe ployé longitudinalement est plus court que son gros pétiole et recourbé sur lui : son sommet vient buter contre le sac stipulaire de la feuille suivante placé à la base du pétiole; il ne peut s’accroître faute d'espace, ce qui rend compte de la singulière troncature terminale. En terminant M. Devaux fait quelques réserves sur l'exaclitude de la maniére dont il rapporte l'explication proposée par sir John Lubbock, puisqu'il n'a pu la donner que de mémoire. M. Malinvaud, secrétaire général, donne lecture des communi- cations suivantes adressées à la Société : UN ARMERIA NOUVEAU : A. ROUYANA; par M. J. DAVEAU. Les Plombaginées habitant pour la plupart les parties des continents baignées par la mer, on devait s'attendre à trouver bon nombre de repré- sentants de cette famille au Portugal qui a, comme on le sait, un littoral d'une étendue assez considérable. Cependant la connaissance des espèces de cette intéressante famille a suivi une progression fort lente et il n'y a guére plus de quarante ans qu'on en connait un certain nombre. Ainsi, depuis les herborisations de Tournefort, en Portugal, vers 1689, jusqu'à la publication de la Flore de Brotero, laquelle résumait en 1804 l'étendue des connaissances sur cette famille, on ne comptait en Portugal que 9 espèces de Plombaginées, soit : 3 Armeria, 4 Statice, 1 Limo- niastrum, 1 Plumbago. Plus tard, Link et Hoffmansegg, dans leur Flore Portugaise, la der- nière Flore publiée sur le Portugal, ne citent guère que 13 espèces : 6 Armeria, 5 Statice, 4 Limoniastrum, 1 Plumbago. Aujourd'hui, grâce aux herborisations de Welwitsch et aussi grâce à de plus récentes explorations encouragées et dirigées à Lisbonne par le comte de Ficalho, à Coimbre par l'infatigable D' Julio Henriques, le nombre des Plombaginées croissant en Portugal à l’état spontané s'éléve à 36, c'est-à-dire que le nombre en a triplé et l'on n'est peut-être pas au bout, car on a décrit en moyenne une espèce par année dans ces six dernières années. C'est ainsi qu'on a successivement fait connaitre A. Ber- DAVEAU. — UN ARMERIA NOUVEAU (A. ROUYANA). 391 lengensis Daveau, et sa variété villosa; A. eriophylla Willk.; A. Will- kommi J. Henriques; A. Langeana J. Henriques, enfin l'Armeria nouveau qui fait le sujet de cette note, A. Rouyana. Quoique nouveau pour la science, cet Armeria west pas de découverte récente. Welwitsch le récolta le premier en 1848, d'abord à Olhao (Algarve), puis entre Grandola et Alcacer-do-Sul (Alemtejo littoral). En 1876, M. Winckler le trouvait à Sines, et, en 1882, il était récolté à Moita par M. R. de Cunha. Je l'ai retrouvé moi-même à cette dernière localité sur la rive gauche de l'estuaire du Tage, ainsi qu'à Grandolaet à Sines. Cette espéce, pourtant trés bien définie, a toujours été confondue avec PA. pinifolia Rem. et Schult. dont elle a presque le port, et c'est sous ce nom que je l'ai trouvée dans l'herbier de M. Willkomm, aujourd'hui à Coimbre, et dans celui de Welwitsch, mais dont ses caractères l'éloi- gnent sensiblement. En voici la description : ARMERIA ROUYANA. — Foliis numerosissimis, puberulis anguste setaceis, rigidis demum læviter arcuatis, curvulis convolutisve, cana- liculatis, basi dilatatis, rubescentibus. Scapis longis foliis latioribus et longe superantibus. Vagina (20"") elongata laciniata. Phyllis invo- lucri multiserialis in alabastro juniore imbricatis, pallide velutinis, late hyalinis, infimis (3-4) ovato-acuminatis, mediis rotundatis, inti- mis ovato-oblongis obtusissimis retusisve, mucronulatis. Bracteis interfloralibus dorso velutinis, calyces equantibus vel sepe superan- tibus. Pedicello calcare equante vel vix superante. Tubo calycino cum calcare subulato adpresse hirsuto. Lobis brevissimis vel incons- picuis abrupte mucronulatis. Corolla pallide rosea. Planta cespitosa rubescente, tota breviter et dense velutino-cine- rea, basi suffrutescens. — Fl. Maio-Junio. (V. V. et S.) Variat phyllis involucri plus minus acuminatis. Habitat in piueto-ericetis transtaganis prope oppidul. Moita (R. de Cunha ! ; J. Daveau !). — Inter Grandola et Alcacer do-Sul (Welwitsch; J. Daveau!) prope Sines (Winckler! in herb. medit. Willk.; J. Daveau). In Algarbiis prope Olhao frequens (Welw. !). Notre espèce se sépare nettement de PA. pinifolia Rœm. et Schult. par son aspect glauque cendré, rougeàtre, par la pubérulence plus dense de toutes ses parties, mais surtout par ses bractées interflorales si visibles qu'elles dépassent souvent le calice fructifère (on sait qu'elles n'existent pas dans PA. pinifolia). Cet important caractère place l'A. Rouyana dans la sous-section Macrostegiæ de la section Macro- centron, où elle vient prendre place auprès de lA. velutina Boiss. et Welw. Elle se rapproche de cette dernière espèce par la structure de 332 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. son calice et celle des squames de l'involuere dont les plus externes sont cependant plus acuminées dans notre plante, mais lA. velutina a, en outre, les feuilles oblongues lancéolées plurinerviées, tandis qu'elles sont sétacées-filiformes uni-nerviées dans l'A. Rouyana. Nous dédions cetle plante à notre ami M. G. Rouy, l'infatigable explo- rateur de la flore espagnole, auquel la flore portugaise est également redevable de plusieurs travaux importants. A propos de la communication précédente, M. Maury croit devoir faire remarquer que, si le nombre des espèces d'Armeria, d'abord assez faible, s'est depuis un certain temps élevé dans les propor- tions qu'indique M. Daveau, c'est que souvent il a été établi des espéces pour de simples formes locales d'espéces déjà connues. On ne saurait étre trop réservé dans la création d'espéces du genre Armeria qui est certainement l'un de ceux dont les caractéres spé- cifiques de quelques sections (le groupe des A. maritima, par exemple) sont des moins nets. Les Armeria et bon nombre de Sta- tice subissent avec une grande docilité l'influence du milieu et présentent des formes très distinctes, qu'on pourrait prendre pour des espéces, suivant qu'ils eroissent dans des stations différentes. C'est là un fait que M. Maury a déjà eu l’occasion de signaler et sur lequel il eroit pouvoir revenir et insister à la suite d'observations nouvelles. Qu'il soit toutefois bien entendu que sa remarque est générale et ne porte en rien atteinte à la validité de l'espéce nou- velle d'Armeria, l'une des mieux caractérisées du genre, que M. Daveau fait connaitre à la Société. M. Rouy appuie l'observation de M. Maury, tout au moins en ce qui concerne certaines espéces de la section Plagiobasis. Mais il ajoute qu'ayant vu sur le terrain, au cours de ses divers voyages dans la péninsule ibérique, plusieurs Armeria de la section Macro- centron, il a pu se convaincre que les espèces de cette section sont beaucoup moins variables et qu'elles se présentent avec des carac- téres tranchés. Ges espéces sont, du reste, peu nombreuses et elles se préteraient mal à la création de petites espéces ou de formes nouvelles. M. Rouy met ensuite sous les yeux de la Société la nouvelle espéce que M. Daveau a bien voulu lui dédier et en donne un exem- plaire pour l'herbier de la Société. POMEL. — EVAX ET FILAGO BARBARESQUES. 333 ÉTUDES SUR DES ESPECES BARBARESQUES DES TYPES DES EVAX ET DES FILAGO par M. A. POMEL. Evax linearifolia Sp. nov. Calathides petites en glomérules composés, médiocres, au sommet des rameaux, pourvus de feuilles involucrales longues, étalées, liuéaires, brusquement aigués. Péricline à folioles acuminées en pointe dressée, pourvues d'une nervure à la base, surmontée d’une ligne verdátre, avec point opaque sous le sommet. Akénes pourvus de glandes sphériques, serrées aux bords et au sommet. Feuilles oblongues, spathulées, les supérieures plus étroites. Tige courte, rameuse à rameaux ascendants. Racine annuelle, plante tomenteuse, discolore, canescente dessous. Terrains sablonneux. — Avril-mai. — Mostaganem. Evax psilantha Sp. nov. Calathides glabres, disposées en glomérule terminal, pourvu de feuilles involucrales oblongues-linéaires, trés longuement rayonnantes, obtuses, submucronées. Péricline à folioles acuminées en pointe dressée. Akènes d'un brun noiràtre, obovés, portant des glandes plus serrées vers les bords et formant coronule autour du disque. Feuilles linéaires. Tige simple, courte. Racine annuelle. Plante tomenteuse. Terrains secs. — Mai. — Carthage. Evax mucronata Sp. nov. Calathides tomenteuses à la base, aranéeuses en dessus, condensées en un large glomérule composé, pourvu de feuilles involucrales fortement rayonnantes, oblongues, obtuses, mucronées, indurées à la base. Péri- cline à folioles acuminées, à pointe étalée. Akènes obovés, pourvus de glandes sphériques (linéaires dans l'E. astericiflora). Feuilles petites atténuées à la base. Tige courte, simple ou rameuse en petit corymbe. Racine annuelle. Tomentum apprimé, cendré dessus, laineux sous les glomérules. Lieux secs. — Avril-mai. — Plaines d'Oran. Evacopsis angustifolia Sp. nov. (Les Evacopsis sont des Evaz à calathides de Filago, ou mieux des Filago sans pappus, à fleurs du centre du disque stériles). Glomérules oligocéphales dans les dichotomées ou groupés 2 à 3 au sommet des rameaux, à calathide centrale plus grande, pourvus de 334 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. feuilles involucrales les dépassant de moitié et plus, acutiuscules, mu- cronées, à mucron souvent réfléchi. Péricline tomenteux à la base, à cinq angles saillants, formé de cinq rangées de folioles scarieuses, tachées de vert sur le dos, aranéeuses, les extérieures acuminées en pointe dressée, les intermédiaires aigués, les intérieures obtuses ou subémargi- nées ; un sixiéme rang extérieur de folioles linéaires, scarieuses, fertiles. Fleurs femelles filiformes, nombreuses entre les folioles et sur le bord du disque. 4 à 6 fleurs tubuleuses, tétraméres, stériles au centre, à styles à peine échancrés. Pas de pappus. Akénes oblongs glanduleux. Feuilles linéaires oblongues, les caulinaires atténuées à la base. Tiges gréles, diffuses, dichotomes vers le haut. Racine annuelle. Plante tomenteuse, grise, à calathides brunissant. Lieux incultes. — Avril-mai. — Pérégaux. Evacopsis mareotica (Delile sub Filago). ' Calathides solitaires, terminales et axillaires, dépassant du 1/3 le tomentum et les feuilles involucrales appliquées. Péricline pentagonal, formé par trois rangées de folioles, s'ouvrant àla fin en petit urcéole, les extérieures et moyennes carénées-concaves, brièvement acuminées, tomenteuses sur le dos, scarieuses avec petite tache linéaire, les internes concaves, ovales obtuses, tronquées ou émarginées. 2 à 3 folioles exté- rieures sublinéaires, membraneuses, petites. Fleurs femelles filiformes en deux rangées entre les folioles. 4 à 5 fleurs tubuleuses, tétraméres, stériles, au centre; toutes sans pappus! Akénes obovés un peu comprimés, glanduleux; ceux du disque vides. Feuilles oblongues, plus ou moins obtuses, appliquées. Tige dressée, rameuse dés la base, à rameaux courts subfastigiés. Racine annuelle. Plante de 3 à 5 centimètres couverte d'un tomentum canescent. Basse-Égypte (Letourneux). J’ai pu constater avec certitude sur des exemplaires en bon état, rap- portés de la localité classique de Delile par M. Letourneux, qu'il n'y avait aucune trace de pappus dans cette espèce et qu'elle est un Evacopsis. PsEUpEVAX subg. n. Péricline ovoide à folioles imbriquées en quinconce. Fleurs femelles filiformes à l'aisselle de toutes les folioles, sauf celles du rang interne à akénes nus, sans cóte, à disque non bordé, libres. Fleurs tubuleuses tétraméres, à style imparfait sur le disque, à akénes vides, mais pourvus d'une aigrette de dix soies scabres. Le péricline est celui des Evax typiques; mais les fleurs stériles sont pourvues de pappus. Yfloga est trés voisin; mais l'aigrette est plu- POMEL. — EVAX ET FILAGO BARBARESQUES. 335 meuse au bout. Filago diffère beaucoup plus par son péricline à cinq angles et les fleurs toutes fertiles. PSEUDEVAX MAURITANICA Sp. n. Calathides petites, nombreuses, agglomérées aux dichotomies ou au sommet des rameaux, formant un corymbe dense mélé de feuilles invo- lucrales oblongues, mucronées, dépassant peu ou pas les glomérules. Folioles du péricline à tomentum aranéeux, laineuses sur le dos, mem- braneuses avec une petite tache verte au-dessus du milieu, lancéolées, atténuées en pointe fine dressée. Akénes gris, obovés pourvus de glandes papilleuses, égales et peu serrées, les stériles également papil- leux, surmontés d'une aigrette égalant les corolles. Feuilles caulinaires oblongues, spathulées, mucronulées. Tige courte, rameuse dés la base, à rameaux ascendants une à deux fois bi-trichotomes. Plante annuelle, tomenteuse, canescente, grisâtre. Terrains secs. — Mai-juin. — El Beida au pied septentrional du Djebel-Amour. GrFoLARIA Coss. (Bull. Soc. bot. de Fr.). Péricline pyramidal à cinq angles, à la fin un peu ouvert en urcéole. Fleurs femelles filiformes à akènes chauves entre les folioles; deux à trois autres fleurs filiformes au pourtour du disque, à akénes pour- vus d'une aigrette de dix soies scabres. Fleurs tubuleuses tétraméres sur le disque, stériles par arrét de développement du style à peine bilobé, et pourvues d'une aigrette conforme. J'ai eu letort, dans mes Matériaux pour la Flore atlantique, ne tenant pas compte de la stérilité des fleurs du disque, d'étendre cette désigna- tion sous-générique à des espèces de vrais Filago, dont le péricline s'ouvre en urcéole à la maturité, mais dont tous les akènes sont fertiles. Gifolaria diffère de Pseuderaz au méme titre que Evacopsis d'Evax, les folioles du péricline y sont superposées en cinq séries longitudinales, au lieu d'étre imbriquées spiralement. GIFOLARIA FLORIBUNDA (Kralik in Exsic. tun.) ; Filago (Gifolaria) mareotica Coss. loc. cit. (non Evax mareotica Delile). Calathides solitaires, terminales et axillaires, dépassant de moitié le tomentum et les feuilles involuerales appliquées. Péricline ovoide-pen- tagonal, à folioles sur quatre rangs, les extérieures et intermédiaires carénées concaves, un peu laineuses sur le dos, avec la nervure opaque, aigués ou subacuminées, les intérieures ovales, obtuses, brunâtres et glabres au sommet. Trois rangs de fleurs femelles filiformes entre les 330 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. folioles; d'une à trois fleurs semblables sur le bord du disque, pourvues d'aigrelte; de trois à cinq fleurs tubuleuses tétraméres stériles au centre, pourvues d'une aigrette égalant les corolles. Feuilles linéaires oblongues mucronulées, les supérieures de plus en plus obtuses, dressées. Tige dressée, rameuse, dichotome, à rameaux fastigiés. Plante cendrée, tomen- teuse, annuelle, de 2 à 5 centimètres de haut. Terrains sablonneux. — Avril-mai. —- La Hanga au sud d'Hamamet! Gabés (Coss.). Quoique M. Cosson indique vingt-cinq folioles au péricline de la plante de Gabés et que je n'en compte que vingt dans celle de la Hanga, je ne doute pas del'identité des deux plantes. Mais on a pu voir ci-dessus que les caractères de Evax mareotica sont bien différents et qu'il n'a de commun avec G. floribunda que le port et l'exiguité de taille. Il n'y a cerlainemen aucune trace dans la plante égyptienne du pappus si développé dans la plante tunisienne. M. Willkomm attribue à son Filago mareotica d'Espagne des cala- thides à trois rangées de folioles, dont les cinq extérieures en forme de calicule et stériles, et les dix intérieures cymbiformes, contractées en acumen glabre et obtuses. C'est un type certainement bien différent d’Evax mareotica et de Gifolaria floribunda et qui rappelle complète- ment le genre Logfia dont plusieurs espéces ont un faciés identique. Je n'hésiterais méme pas à proposer de donner à cette plante le nom de Logfia Willkommii, s'il ne me restait quelque doute sur la distinction réelle de certains Logfia déjà connus. Je crois qu'il ne peut rester aucun doute sur la nécessité de séparer les trois plantes d'Egypte, de Tunisie et d'Espagne, qui appartiennent à des sous-genres distincts. FILAGO NUMIDICA sp. n. Glomérules ovoides, formés de nombreuses calathides subcylindriques, à cinq angles peu marqués, plongées jusqu'aux 3/4 dans un tomentum laineux, à feuilles bractéales ne les dépassant pas ordinairement. Péri- cline à trois rangs de folioles non carénées, superposées en cinq séries; les extérieures courtes acuminées en pointe dressée ; les intermédiaires lancéolées sublinéaires, aigués, tomenteuses; les intérieures glabres, obtuses. Deux rangées de fleurs femelles filiformes entre les folioles sans pappus ; cinq rangées de fleurs semblables avec aigrette au pourtour du disque: trois à cinq fleurs centrales tubuleuses, hermaphrodites, tétra- mères, avec aigrelle au centre. Akénes extérieurs obovés parsemés de trés petites glandes; ceux du disque plus petits, oblongs, à glandes plus grosses formant coronule au sommet. Feuilles molles, presque dressées, linéaires apiculées. Tige dressée, rameuse sous le glomérule central, POMEL. — EVAX ET FILAGO BARBARESQUES. 331 à rameaux étalés, terminé par deux à trois glomérules rapprochés. Plante annuelle, à tomentum gris un peu floconneux. Terrains schisteux. — Mai. — Djebel Alia, prés Jemmapes. Les vrais Filago ont toujours, en outre des fleurs femelles filiformes et sans aigrette logées entre les folioles du péricline, un certain nombre d'autres fleurs femelles semblables, mais pourvues d'aigrette au pour- tour du disque. Les fleurs tubuleuses tétraméres hermaphrodites du centre, également pourvues d'une aigrette, sont toujours peu nom- breuses, de quatre à six. Les fleurs femelles du disque sont au contraire en nombre variable suivant les espèces, et cette variation peut permettre l'établissement de groupes pouvant aider à la détermination. 1° Fleurs femelles du disque beaucoup plus nombreuses que les her- maphrodites, vingt et au delà : F. germanica, F. lutescens, F. numi- dica, F. fuscescens, F. robusta. 2° Fleurs femelles du disque en nombre peu différent des hermaphro- dites, de cing à vingt : F. obovata, F. prolifera. 3° Fleurs femelles du disque moins nombreuses que les hermaphro- dites, de deux à quatre: F. spathulata, F. desertorum, F. microce- phala, F. prostrata. Ces derniéres sont trés voisines des Gifolaria et n'en different que par leurs fleurs toutes fertiles; mais ce caractére m'a paru étre constant. Il me parait résulter des études qui précédent que la liaison des Evax et des Filago s'accentue de plus en plus, et ne permet pas de les séparer dans des groupes différents. Si l'on considére l'absence de l'aigrette à toutes les fleurs comme le caractère principal des Evax et consorts, il faut en éloigner des types qui, comme les Pseudevaz, n'en différent que par la présence de l'aigrette. Si c'est au contraire la stérilité des fleurs tubuleuses du disque qui prime, il faudra associer aux Evax des types que leur aigrette rattacherait plutôt aux Filago. À mon sens, cette com- plexité de relations indique une seule série dans laquelle les transitions sont assez nombreuses et croisées pour qu'il soit souvent difficile de se faire une opinion ferme sur la valeur sériale, genre, sous-genre, section, des nombreuses divisions qui y ont été caractérisées ; elles sont certaine- ment de degrés bien différents; mais il est utile de les mettre en relief dans une exposition méthodique, qui doit tenir compte de tous les degrés d'organisation. T. XXXV. (SÉANCES) 22 338 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. EXCURSION BOTANIQUE DANS LE SUD DE LA PROVINCE D'ORAN, par MM. BATTANDIER et TRABUT. Les montagnes de l'extréme Sud oranais ont été jusqu'ici peu visitées par les botanistes. Lors de son grand voyage botanique en 1856, M. le D" Cosson, vu le peu de sécurité du pays, n'avait guère pu gravir que le djebel Taélbouna (1800 métres), et dans une saison peu propice. Depuis lors, la partie orientale du massif des Amours, de Géryville à Aflou, a été parcourue par divers botanistes : MM. Pomel, Warion, Roux, etc.; mais la partie occidentale, comprenant pourtant des montagnes élevées, était restée à peu prés inconnue. En 1886, l’un de nous, au cours de ses études sur l'Halfa, put faire une rapide incursion dans le massif de l'Antar, prés de Méchéria, et en rapporta trois espéces nouvelles. Devant ce résultat inespéré, nous for- mâmes le projet de mettre à profit les facilités que nous offrait l'occupa- tion du pays pour visiter les montagnes d'Ain-Sefra et surtout le djebel Mzi (2200 mètres), dont le sommet est traversé par la frontière du Maroc. Malheureusement, nos devoirs professionnels ne nous per- mettent guére de longues absences à l'époque propice, et ce n'est que cette année que nous avons pu faire une bien courte herborisation dans ces contrées. Nous y avions été précédés par nos collégues de la Société botanique, MM. Bonnet et Maury, qui, envoyés en mission par l'Association fran- çaise pour l'avancement des sciences, y avaient fait, au mois d'avril, un assez long séjour. Mais, à cette époque, la végétation des montagnes, que nous avions surtout en vue, élait trop peu avancée pour que nos résul- tats puissent avoir grand'chose de commun. Partis d'Alger le 9 juin, nous herborisions le soir méme et le lende- main à Perrégaux et y récoltions : Succowia balearica Medick. Microlonchus Duriæi Spach. Linum asperifolium Boissier. Amberboa Lippii DC. Eryngium dichotomum Desf. var. Centaurea ferox Desf. — ilicifolium Desf. — infestans DR. — campestre L. Phelipæa mauritanica Coss. et DR. Elæoselinum Fontanesi Boiss. var. |— lutea Desf. (en graines). (E. laxum Pomel). Ballota hirsuta Benth. Microlonchus Delestrei Spach. Certains pieds de Centaurea ferox présentaient une anomalie curieuse : leurs boutons floraux n'ayant d'épines que sur les écailles inférieures. A onze heures, nous prenions le train pour Ain-el-Hadjar. De Bou- BATTANDIER ET TRABUT. — EXCURS. DANS LE SUD ORANAIS. 339 Hanifia à Tizi, nous remarquons des deux cótés de la voie un grand Atriplex à larges feuilles trés glauques qui nous est inconnu et que nous ne pouvons malheureusement cueillir. A Tizi, le Glycyrrhiza fœtida Desf. est tellement abondant qu'il simule des cultures de Luzerne. Arrivés à Ain-el-Hadjar, à six heures du soir, nous y récoltons encore : Ranunculus bulbosus L. Carduncellus pectinatus Desf. Fumaria parviflora L. var. Thymus ciliatus Benth. var. Helianthemum deserti Coss. Teucrium Polium L. var. — Fontanesi Boiss. et Reut. Anarrhinum fruticosum Desf. — pilosum Pers. var. Juncus mauritanicus Trabut. Erodium crenatum Pomel. — striatus Schousboë. Potentilla reptans L. var. argentea Nob. | Stipa barbata Desf. var. Centaurea acaulis Desf. Triticum squarrosum Roth. Carduncellus pinnatus DC. — hordeaceum Cosson. Nous admirons surtout les riches moissons et les vignes plantureuses qui, grâce à la vigoureuse impulsion donnée par la Compagnie Franco- algérienne, couvrent maintenant, aussi loin que la vue peut s'étendre, ce pays naguére désert. Le 11 au matin, nous prenons le train pour Ain-Sefra, point terminus de la ligne, et nous avons l'heureuse fortune de lier connaissance avec M. le lieutenant Duvaux, petit-fils du botaniste Gillet. M. Duvaux, qui s'intéresse lui-méme beaucoup à la botanique, allait rejoindre sa com- pagnie au col de Founassa, au pied méme du Mzi, but principal de notre voyage. Comme dorénavant toutes les gares vont se trouver en pleine steppe, nous profitons de tous les arréts pour faire d'amples moissons, qui n'ajoutent d'ailleurs pas grand'chose à la flore relativement bien connue de ces régions. Au Kreider, nous récoltons, entre autres plantes, le Sta- tice delicatula Gir., le Taraxacum getulum Pomel et une variété curieuse du Spergularia media Pers. Nous n'y retrouvons plus le Silene dichotoma Ehr., qu'y avait abondamment récolté l'un de nous en 1886 et qui y était peut-être adventif. A El-Biod, où d'ailleurs le train ne s'arréte que quelques minutes, nous n'avons pas non plus retrouvé le Sisymbrium hispanicum Jacq. Par contre, nous y récoltons le Lina- ria dissita Pomel, curieuse espèce simulant le Linaria simplex DC., mais dont les graines sont d'un type toutà fait différent. A partir d'El-Archaia, nous sommes vivement frappés par la vue d'une Férule inconnue que nous cueillons enfin à la gare de Nàama. Cette Férule, que nous ne cesserons de voir dans tout le reste de notre voyage, avait déjà été signalée comme espéce nouvelle par M. le D' Cosson en 1856. Par son port en boule, par ses feuilles, par ses fruits généralement trés larges, elle rappelle beaucoup le Ferula tunetana Pomel et Battan- 340 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. dier; elle s'en distingue par ses gaines moins développées, par ses pédon- cules et pédicelles bien plus longs; par ses bandelettes au nombre de 9 par vallécule et de 6 à 10 à la face commissurale. Nous proposons pour cette plante le nom de Ferula Cossoniana. Nous avons vu cette Férule arrachée par le vent parcourir la steppe avec une rapidité vertigi- neuse à la maniére du Chardon roulant. Dans toutes les montagses du Sud oranais, sous l'influence de la piqüre des insectes ou d'une blessure quelconque, le Ferula com- munis L. doune de grosses larmes de gomme résine, fait qui ne se pré- seute jamais dans le Tell. C'est peut-étre là la source du Fushog ou Gomme-ammoniaque du Maroc. Le 12 au matin, nous herborisons à Ain-Sefra jusqu'à neuf heures du matin, heure à laquelle nous devons aller demander au commandant supérieur des mulets pour nous rendre au col de Founassa. Nous y fai- sons une ample récolte et arrachons des bulbes de Pancratium Sahara, dans l'espoir de les faire fleurir. A midi, ayant nos mulets, nous partons avec M. Duvaux pour la redoute de Si-Sliman, premiére étape vers le Mzi, en longeant la dune si riche en plantes sahariennes. A la sortie du Ksar, M. Duvaux nous fait récolter le Linaria agglutinans Pomel, variété du L. reflexa Desf., surnommé par nos soldats la « Violette du Désert » ; il en a en effet la cou- leur et le parfum. A Si-Sliman, M. Duvaux nous conduit sur la colline au pied de laquelle est bâtie la redoute, et là, au milieu des touffes du Puli- caria mauritanica Cosson, trés commun dans tous les endroits rocheux de la région, il nous fait récolter le rare Warionia Saharæ Cosson et Bentham. Cette plante n'a été décrite jusqu'à ce jour que dans le Genera plantarum de Bentham et Hooker, où sa diagnose (vol. II, p. 474) laisse quelque peu à désirer. C'est un arbrisseau à souches ligneuses pouvant dépasser la grosseur du bras; les feuilles, trés odorantes, sont toutes couvertes de glandes brillantes, sessiles, visibles à la loupe. Le réceptacle est velu-soyeux et ne se dénude qu'aprés la chute des fruits; ceux-ci s'attachent au milieu des alvéoles du réceptacle par un pédicule filiforme de 2 millimétres de longueur. Ce pédicule reste tantót attaché à la base du fruit, tantôt demeure fixé sur le réceptacle; il est formé par la base méme de l'achaine, qui se rétrécit ainsi au-dessous de la graine. Le fruit dépouillé de son duvet présente une quinzaine de côtes et est surmonté, au centre de l'aigrette, d'une petite cupule charnue enfermant la base du style et primitivement logée elle-méme dans la corolle. D'Ain-Sefra à Si-Sliman, et de là à Founassa, on traverse une steppe trés plantureuse abritée du cóté du Sahara par les massifs importants du Mekteur et du Mir-Djebel (1900 à 2000 mètres). Le Drinn (Aristida pungens Desf.) et l'Halfa (Stipa tenacissima L.) y atteignent un mètre BATTANDIER ET TRABUT. — EXCURS. DANS LE SUD ORANAIS. 244 de hauteur et y alternent avec l'Artemisia Herba-alba, V Anvillea radiata, le Rhanterium adpressum, le Zollikoferia spinosa, le Nocwa spinosissima, le Gymnocarpus fruticosus, le Lygœæum Spartum, etc. Cà et là le Zizyphus Lotus, le Genista Saharæ, les Retama Duriwi et spherocarpa forment de petils maquis de 2 métres et plus de hauteur. Entre ces plantes vivaces à racines profondes poussent, malgré le manque d'eau et la grande sécheresse de l'air, un nombre considérable de plantes annuelles : Delphinium pubescens, Reboudia erucarioides, Matthiola livida et oxyceras, Brassica Tournefortii var., Hirschfeldia adpressa, Diplotaxis virgata, Biscutella lyrata et auriculata, Notoceras cana- riense, Muricaria prostrata, Enarthrocarpus clavatus, Silene setacea, Tribulus terrestris, Orlaya maritima, Daucus pubescens, Scabiosa arenaria et monspeliensis, Senecio coronopifolius, Cladanthus ara- bicus, Spitzelia Saharæ, Atractylis citrina et prolifera, Rumex buce- phalophorus, ete. Cordialement reçus par l'officier commandant le détachement de Si- Sliman, nous passons la nuit sous sa tente, et le 13 au matin nous gra- vissons une colline située en face du campement. Nous y trouvons en abondance une Centaurée déjà reconnue nouvelle en 1856 par M. le D’ Cosson et pour laquelle nous proposons le nom de Centaurea Cosso- niana. Trés voisine du C. Malinvaldiana, elle en différe surtout par ses feuilles glabrescentes et ses achaines pubescents; ses capitules sont un peu plus petits. Cette plante est trés répandue dans toutes les mon- tagnes de la région. Nous récoltons en outre : Sinapis hispida, Sisym- brium erysimoides, Silene nocturna et ambigua, Micromeria debilis, Malcolmia arenaria à pétales entiers et à pétales échancrés, Mori- candia spinosa, Asparagus albus, etc. Sous des rochers, où nous sur- prenons une belle troupe d'antilopes Adax, nous récoltons le Capparis spinosa var. canescens Cosson, trés commun dans la région, et l'Aris- tida lanuginosa spec. nov., que nous retrouverons au pied de l'Aissa, prés d'Ain-Sefra. Nous partons ensuite pourle col de Founassa et récoltons en route une belle Centaurée du groupe du C. Calcitrapa signalée comme espéce nou- velle par M. le D" Cosson en 1856 et décrite depuis par M. Pomel sous le nom de C. pungens. Un peu plus loin, nous récoltons une nouvelle et trés belle espéce de Carduncellus pour laquelle nous proposons le nom de C. Duvauxii, heureux de pouvoir laisser ce témoignage de reconnais- sance à M.le lieutenant Duvaux, qui a beaucoup facilité notre tâche. Vers le col, nous cueillons : Chrysanthemum macrocephalum Viv., Cata- nanche propinqua Pomel (C. cerulea var. tenuis Ball), qui remplace dans tout le Sud oranais le C. cerulea. Au col de Founassa, qui sépare le djebel Mzi du Mir-Djebel, on fait 342 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. halte sous un grand Betoum (Pistacia atlantica Desf.), avant de gagner le campement, situé à quatre kilométres au delà. Nous en profi- tons pour explorer un petit ruisseau vers la base du Mzi. Nous y récol- tons le Coronilla juncea subspecies Pomeli Battand. (voy. le Bulletin, vol. XXXIII, p. 353), trés commun dans toute la région montagneuse et très constant dans ses caractères; le Bupleurum exaltatum Marsh. Bieb.; le Dianthus virgineus, forme à tiges trés rouges aux nœuds, ete. À la redoute, nous récoltons le soir méme : Brassica Cossoniana Boiss. et Reut., un seul pied; Crambe Kralikii Cosson; Delphinium Balanse en boutons; Andryala tenuifolia DC.; Brassica Tournefortii Gouan var., Capparis spinosa var. canescens, puis tout à coup nous nous trouvons en face d'un gros buisson qui nous est tout à fait inconnu. C'est un Zollikoferia voisin du Z. spinosa, avec lequel il habite, mais d'un port bien diflérent, rappelant les grands buissons d'Asparagus albus. Ses tiges, hautes de 10 à 12 décimétres, sont réguliérement rami- fiées et portent cà et là des rosettes de feuilles non laineuses à la base, d'oü part un rameau florifére unique, feuillé ou nu. Ces tiges laissent couler, quand on les blesse, un latex blanc trés abondant; leur écorce est blanche, peu rugueuse. Les ramuscules forment de fortes et courtes épines portant chacune un capitule à écailles plus larges que dans le Z. spinosa. Les achaines sont plus gros, gris noirâtre, quadrangulaires, trés fortement rugueux en travers, non atténués au sommet. Nous pro- posons pour cette plante le nom de Z. arborescens. Nous ne l'avons pas vue en fleurs. Enfin nous rentrons, à travers les grosses et bizarres touffes de l'Anabasis aretioides, à la redoute, oà MM. les officiers nous attendent pour le souper. Ces messieurs nous dissuadent de partir seuls pour le Mzi, les maraudeurs marocains n'étant pas rares dans la région ; le soir méme, on en avait amené deux au campement. M. le lieutenant Duvaux s'offre immédiatement pour nous accompagner avec son ordon- nance. Nous partons donc tous les quatre le lendemain matin. Aprés avoir traversé le ravin qui est au bas de la redoute, nous franchissons un contrefort de la montagne par un col trés bas situé juste en face du campement. En montant à ce col, nous trouvons en abondance le Crucianella hirta Pomel, que nous n'avions vu que trés rarement les jours précédents. Cette plante est le Crucianella spec. nov. du voyage de M. Cosson. Au col, le Pyrethrum Gayanum Coss. est assez abondant. De là, nous dominons une grande vallée que nous allons remonter jus- qu'au massif principal de la montagne. Nous trouvons tout d'abord en quantité le Zollikoferia arborescens, dont nous n'avions vu qu'un pied la veille, et vérifions la parfaite constance de ses caractéres. Au fond de la vallée se trouve un ruisseau à peu près à sec, ombragé parle Pistacia atlantica, les Genevriers Oxycèdres et les Lauriers-Roses. Après l'avoir BATTANDIER ET TRABUT. — EXCURS. DANS LE SUD OnANAIS. 343 traversé, nous commençons l'ascension en récoltant successivement : Matthiola lunata, Pulicaria mauritanica, Coronilla juncea subsp. Pomeli, Bupleurum exaltatum, Centaurea Cossoniana, Anarrhinum fruticosum, Astragalus hamosus, Alsine montana, Buffonia tenui- folia, Erucastrum leucanthum, Atractylis cespitosa, Polygala rupes- tris, Orobanche cernua, Sideritis montana, Phagnalon purpuras- cens, Polycnemon Fontanesi, Ornithogalum sessiliflorum, Allium Cupani, etc. Toutes ces plantes poussent entre les touffes de l'Halfa, qui couvre toute la base de la montagne. Nous arrivons enfin dans une zone plus nettement montagneuse, caractérisée par la présence du Chêne Ballotte, qui y forme, avec le Juniperus Oxycedrus, des boisements d'une certaine importance. Nous trouvons là un Silene nocturne à tiges sim- ples, uniflores, ou un peu ramifiées à rameaux toujours uniflores, à fleurs trés grandes. Cette plante nous parait constituer une espéce nou- velle. Nous y trouvons également: Seseli varium var. (Seseli atlanti- cum Boiss. et Reut.); Achillea odorata L. nouveau pour lAlgérie ; Teucrium Polium L., variété voisine des T. aureum Schreb. et aurei- forme Pomel, desquels elle se distingue par ses fleurs trés petites ; cette plante est commune dans toute cette partie de la région montagneuse, et il en est de méme d'une variété à fleurs blanches du Thymus alge- riensis, qui existe seule, à partir de ce point, sur tout le reste de la montagne. Nous trouvons encore non loin de là l'Avena pruinosa spec. nov., à épillets de 35 millimétres. Un indigéne que nous rencontrons accepte de nous servir de guide et nous conduit d'abord à une belle fontaine (Ain-Tirain), où l’on fait halte pour le déjeuner, mais aupa- ravant nous récoltons des deux mains une ample moisson de plantes des plus intéressantes qui s'offrent à nous de tous cótés. Ce sont : un Carduncellus nouveau, qu'en raison de sa ressemblance avec l'Atrac- tylis cespitosa, nous proposons de nommer C. cespitosus; P Anacyclus depressus Ball., jusqu'ici spécial au Maroc; l'Achillea odorata L.; l'Onopordon ambiguum Fresen.; l'Ónopordon acaule L.; le Marru- bium sericeum Boissier; le Nepeta amethystina Desf., qui n'était connu qu'en Espagne; l'Avena filifolia Lagasca, qui, à partir de ce point, remplace et simule l'Halfa ; le Stipa Lagascæ, nouveau pour l'Algérie, où il n'avait été signalé que par erreur. Avec ces espèces, on trouve tout autour de la source beaucoup de plantes du Tell : Helosciadium nodi- florum, Mentha Pulegium, Galium tunetanum, Rubia levis, Gera- nium rotundifolium, Ononis Columna, Arenaria serpyllifolia, Jun- cus Fontanesi, etc. Dans la source poussent un Zannichellia et un Chara trop peu développés encore. A l'ombre des Chênes où nous déjeunons, l'air est trés vif, méme un peu froid. Nous nous dirigeons ensuite vers un grand escarpement 344 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. rocheux d’où sort un ruisseau plein de Rosiers (Rosa collina var.) et de Lauriers-Roses. Nous y trouvons un Verbascum de la section Thap- sus, voisin du V. Porte Willk., qui nous parait constituer une espèce nouvelle; le Cirsium Willkommianum Porta et Rigo, qui, jusqu'ici, n'était connu qu'aux Baléares ; une grande Centaurée voisine du C. Par- latoris, à aigrette plus longue que l'achaine, à écailles involucrales développées en un large appendice brun, scarieux-cucullé comme dans les Jacées et portantle mucron ainsi que les longs cils des Acrolophus ; une trés grande et trés robuste variété de l'Erysimum grandiflorum ; les Pyrethrum Gayanum et Maresii; le Nasturtium officinale, etc. Nous cótoyons ensuite l'escarpement par un senlier peu accidenté oü nous trouvons : Pimpinella Tragium Vill.; Veronica rosea Desf. trés grand, et V. precoz All.; Saponaria glutinosa Marsh. Bieb.; Carum mauritanicum Boiss. et Reut.; une variété à fruits presque lisses du Lithospermum arvense L.; le Linaria tristis Mill.; le Silene italica Pers.; le Sisymbrium Sophia L.; un autre Sisymbrium en fruits, voisin du S. crassifolium Cav., mais peut-être distinct, que nous tenterons de cultiver. Dans le ruisseau se trouve en abondance le.Juncus mau- ritanicus Trabut, espéce affine du J. punctorius L. Tout à coup nous apercevons notre guide qui nous montre un arbre qu'il doit considérer comme. une des curiosilés du payset que nous pre- nons, de loin, pour un Betoum (Pistacia atlantica). Devant ses déné- gations énergiques, nous approchons et reconnaissons avec étonnement le Fraxinus dimorpha Coss., de l'Aurés, représenté là par ce seul pied. Plus loin, sous l'ombrage du Quercus Ballota, nous trouvons d'inté- ressantes Graminées: Festuca rubra var. scabrescens Hackel in litteris; F. triflora Desf. var.; Nardurus montanus Boiss. et Reut.; Poa flacci- dula Boiss. et Reut. Nous débouchons ensuite dans une prairie où nous trouvons une variété du Trifolium gemellum Pourret, plus laineuse et à fruits plus gros que dans le type; à cóté pousse l' Anagallis Monelli. Nous suivons ensuite un plateau rocheux qui nous conduit jusqu'à la ligne des faites. Nous n'y remarquons rien de bien particulier, si ce n'est Y'Atractylis cespitosa qui a là des hampes très longues. Sur le faite nous cueillons : Arenaria serpyllifolia L., Inula montana L., Herniaria glabra L., Alsine corymbulosa Boissier, Asperula aristata L. fils. Il est trop tard pour aller au sommet, qui d'ailleurs n'est pas beaucoup plus élevé que le point où nous sommes, et aprés avoir fait provision du Poa flaccidula, nous devons songer au retour, qui s'effectue sans inci- dent particulier. La journée du 15 est consacrée à notre retour à Ain Sefra, où nous herborisons toute la journée du 16. Nous sommes assez heureux pour y 345 trouver une Crucifère qui avait échappé aux investigations de M. le D Cosson : Erysimum repandum L., qui nous a paru y être bien spon- tané. C'est d'ailleurs à peu prés tout ce que cet éminent botaniste nous avait laissé à glaner dans cette région. Voici la liste de nos récoltes à Ain- BATTANDIER ET TRABUT. — EXCURS. DANS.LE SUD ORANAIS. Sefra : Delphinium pubescens DC. Papaver dubium L. Sinapis incana L. Eruca sativa L. var. Brassica Tournefortii Gouan var. Moricandia arvensis DC. var. Diplotaxis virgata DC. — muralis DC. var. Matthiola livida DC. — oxyceras DC. — tristis R. Br. Eremobium lineare Boiss. Reboudia erucarioides Coss. Notoceras canariense R. Br. Erysimum repandum L. — Kunzeanum Boiss. Biscutella auriculata L. — lyrata L. Muricaria prostrata Desv. Meniocus linifolius Desv. Crambe Kralikii Coss. Cleome arabica L. Reseda arabica Boiss. — neglecta Mull. Helianthemum Deserti Coss. — pilosum Pers. — papillare Boiss. — salicifolium var. {brevipes Cosson. — sessiliflorum Pers. — ellipticum Desf. Dianthus amenus Pomel. Silene bipartita Desf. var. — setacea Viv. — villosa Forsk. var. Saponaria vaccaria L. Malva ægyptia L. Erodium pulverulentum Willd. Tribulus terrestris L. Fagonia glutinosa Delile. Peganum Harmala L. Zizyphus Lotus L. Argyrolobium uniflorum Jaub. et Spach. Genista Saharæ Coss. et DR. Retama Duriæi var. Webb. —- sphærocarpa Boiss. Ononis angustissima Lamk. — serrata Forsk. Anthyllis numidica Coss. et DR. Astragalus Gombo Coss. et DR. — Pseudostella Del. — cruciatus Link. Medicago laciniata All. Trigonella polycerata L. — — var. laciniata Coss. Lotus pusillus Viv. — corniculatus L. Psoralea bituminosa L. Hippocrepis ciliata W. Hedysarum spinosissimum Sibth. et Sm. Cucumis Colocynthis L. (en germina- tion vers le Ksar.). Telephium Imperati L. Gymnocarpus fruticosus Forsk. Paronychia Cossoniana Webb. — nivea var. macrosepala. Lœflingia hispanica L. Daucus pubescens Koch. Orlaya maritima Koch. Deverra Scoparia Coss. et DR. Ferula Cossoniana Nob. Crucianella hirta Pomel. Galium ephedroides Willk. Scabiosa fenestrata Pomel. — monspeliensis L. var. Nolletia chrysocomoides Coss. Phagnalon purpurascens Schultz. Evax desertorum Pomel. Filago spathulata Presl. Leyssera capillifolia DC. Pulicaria mauritanica Coss. — arabica Cass. Pallenis cuspidata Pomel. Anvillea radiata Coss. et DR. Cladanthus arabicus Cass. Artemisia Herba-alba Asso. — campestris L. 346 Rhanterium adpressum Coss. et DR. Anthemis monilicostata Pomel. Senecio coronopifolius Desf. Calendula gracilis DC. Carlina corymbosa L. — involucrata Poir. Atractylis microcephala Coss. — citrina Coss. — prolifera Boiss. Amberboa crupinoides DC. Crupina vulgaris Cass. Centaurea polyacantha Boiss. — pubescens Willd. Onopordon ambiguum Fresen. Carduus getulus Pomel. Catananche propinqua Pomel. Sonchus maritimus L. Zollikoferia resedifolia DC. — spinosa DC. Hypochæris arachnoides Poiret. Spitzelia Saharæ Coss. Andryala tenuifolia DC. Convolvulus supinus Coss. et DR. Echium humile Desf. Echiochilum fruticosum Desf. Echinospermum patulum Lehm. — Vahlianum Lehm. Nonnea phaneranthera Viv. Antirrhinum ramosissimum Coss. et DR. Linaria reflexa Desf. var. agglutinans. — dissita Pomel. Phelipæa arenaria Walp. Salvia lanigera Poir. Marrubium Deserti De Noë. Micromeria debilis Pomel. Teucrium Polium L. var. Statice Bonduelli Lestib. SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. Bubania Feei De Gir. Plantago Psyllium L. — ciliata Desf. — ovata Forsk. — albicans L. — amplexicaulis Cav. Noæa spinosissima Moq. Salsola vermiculata L. Caroxylon articulatum Mog. Calligonum comosum L’ Hér. Rumex tingitanus L. var. lacerus. — bucephalophorus L. Euphorbia Guyoniana Boiss. — calyptrata Coss. et DR. — Chamæsyce L. Ephedra altissima Desf. (sur un rocher au milieu de Ja dune). Asphodelus fistulosus L. — pendulinus Coss. et DR. Asparagus horridus L. Paucratium Saharæ Coss. et DR. Cyperus conglomeratus Roth var. effu- sus Cosson. — distachyos All. Juncus Fontanesi Duv.-Jouv. Koleria Salzmani Boiss. et Reut. Æluropus littoralis Willd. Agrostis alba L. var. Festuca Fenas Lagasca. Aristida pungens Desf. — floccosa Coss. — lanuginosa (spec. nov.). — obtusa Delile. — ciliata Desf. — brachyathera Coss. et Balansa. Stipa tortilis Desf. var. pubescens Ball. Bromus squarrosus L. Ain-Sefra se trouve entre deux montagnes, le Mekteur et l'Aissa, que nous eussions bien voulu explorer toutes les deux; mais, pressés par le temps et ne pouvant en visiter qu'une, nous optons pour l'Aissa, la plus éloignée du Mzi et la plus élevée (1960 mètres). Le 17, à sept heures du matin, nous prenons le train pour la station de Mekalis d’où l'ascension est plus courte et nous laissons avec regret le Mékteur, comme nous avions déjà dù laisser le Mir-Djebel. A peine arrivés à Mékalis, nous nous dirigeons vers la montagne par un chemin muletier qui conduit à un sana- torium où les soldats fatigués par le climat vont passer l'époque des grandes chaleurs. Nous trouvons d'abord au milieu de l'Halfa : Ferula BATTANDIER ET TRABUT. — EXCURS. DANS LE SUD ORANAIS. 341 Cossoniana, Ferula communis trés gommifère; Hippomarathrum Bocconei, et au pied dela montagne: Pyrethrum macrotum et P. Gaya- num, Catananche propinqua, Coronilla juncea subsp. Pomeli, etc. ; puis en montant : Sideritis virgata, Herniaria fruticosa var. erecta, Santolina canescens, Hippocrepis scabra, Fumana Spachii var. et un Thesium ressemblant beaucoup à l'hwmile, mais à souche vivace et à fruits plus gros, qui nous parait une espèce nouvelle, voisine des Th. Ber- geri et grecum d'Orient. Presque en méme temps nous trouvons une variété du Passerina virescens Coss. et DR. entièrement glabre dans toutes ses parties. Nous récoltons ensuite : Erinacea pungens, Rham- nus amygdalina, Ruscus aculeatus, Centaurea Cossoniana, Linum squarrosum, Erysimum Kunzeanum, Calamintha Acinos, Stipa pen- nata et la plupart des plantes du Mzi; le Thym blanc, le Teucrium Polium doré, le Nepeta amethystina, le Centaurea spec. nov. du Mzis l'Achillea odorata, le Marrubium sericeum, Y Anacyclus depressus, l'Inula montana, le Carduncellus cespitosus du Mzi, l'Erucastrum leucanthum, les Veronica rosea et praecox, le Seseli varium var. atlanticum, le Carum mauritanicum, le Pimpinella Tragium, etc. Nous y récoltons en outre, les Alyssum cochleatum et serpyllifolium, le Colutea arborescens; le Koleria valesiaca et un Festuca nouveau, très abondant, du groupe de l'ovina : F. infesta Hackel, in litteris. Arrivés sur un col, nous voyons avec peine qu'il nous faut redescendre trés bas pour arriver au sanatorium, seul endroit où nous puissions trou- ver de l'eau. Nous y arrivons à midi pour déjeuner. Là de belles et nom- breuses sources sourdent de tous cótés au milieu des Églantiers (Rosa canina) et des Lauriers-Roses, et forment un ruisseau ombragé par de grands Populus alba, variété autre que le nivea du Tell. Le Cirsium Willkommianum est là trés abondant. Nous y trouvons un Verbascum voisin de celui du Mzi, mais non identique ; un Iris Xiphium à trés petites fleurs; le Cracca minor Gren. et Godr. var. eriocarpon; un Fumaria parviflora d'un port très spécial; le Rumex crispus, l Erodium cicuta- rium, etc. Nous trouvons assez communément un Artemisia non encore fleuri, qui abondait aussi sur le Mzi, et qui parait devoir être l’ Artemisia atlantica Cosson. Aprés déjeuner, nous découvrons un sentier qui nous conduit vers le sommet. Nous traversons des pentes bien boisées, où le Pin d'Alep forme des peuplements importants; plus haut on ne trouve plus que l'Oxycédre et le Chéne Ballote. En montant nous récoltons : Stipa pen- nata, Linaria heterophylla, Armeria allioides, le grand. Erysimum du Mzi, etc. Nous redescendons ensuite à Mékalis, d’où nous devons rega- gner Alger le plus rapidement possible. Notre course a été beaucoup trop rapide pour donner autre chose qu'un apercu de la flore si intéressante de cette contrée. La flore du Mzi et 348 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. celle de l'Aissa se ressemblent beaucoup, comme on a pu le voir, et il doit en étre de méme pour les montagnes intermédiaires. Ces flores pré- sentent déjà de grandes différences avec celle de l'Antar. Deux des espéces nouvelles faites par nous sur cette derniére montagne : le Cen- taurea Malinvaldiana et le Carduncellus Pomelianus, se trou- vent représentées ici par des espèces voisines : Centaurea Cosso- niana et Carduncellus cespitosus. Il est remarquable que peu de plantes spéciales soient communes à ces montagnes et aux autres massifs montagneux d'Algérie. Par contre on y trouve au moins 5 espéces, qui jusqu'ici n'avaient été signalées avec certitude qu'en Espagne : Cir- sium Willkommianum, Nepeta amethystina, Stipa Lagasce, Avena filifolia et Poa flaccidula. Parmi ces plantes, les 3 Graminées sont mor- phologiquement et histotaxiquement identiques à celles d'Espagne; le Ne- peta est à peu prés identique avec sa variété alpina d'Espagne et ne peut s'en distinguer que par son calice un peu plus long; nous n'avons pas eu d'échantillon du Cirsium Willkommianum des Baléares, mais l'étude attentive de la figure et de la description données par M. Will- komm ne saurait laisser le moindre doute sur l'identité de cette plante avec la nôtre. Cette affinité avec la flore espagnole se poursuit méme dans de petites espèces affines comme le Brassica Cossoniana et le Nardurus montanus. L Erysimum repandum, que Boissier avait déjà signalé en Barbarie, dans sa Flore d'Orient, et le Thesium de l'Aissa viennent fortifier les affinités bien connues de la flore saharienne avec l'Orient. ORIGINE NUCLÉAIRE DU PROTOPLASMA (2* Note), SUR L'ANTAGONISME DES MATIERES CHROMATIQUES ET DU PROTOPLASMA A L'ÉTAT NAISSANT; par M. €h. DEGAGNY. Dans ma première Note, j'ai cherché à montrer, à l'aide d'exemples faciles à retrouver, que dans une multitude de cas différents on trouve, dans les noyaux végétaux assez gros pour étre facilement explorés, des matiéres achromatiques à cóté des matiéres nucléaires chromatiques vulgairement connues. Les premières, comme je l'ai dit, en surmontent d'autres situées, dans certains cas, dans la cellule, au-dessous d'elle et absolument semblables. Les rapports curieux qui existent entre les unes et les autres dans la cellule-mére du sac embryonnaire chez la Fri- tillaire conduisent nécessairement aux conclusions suivantes : 1* Les deux couches d'hyaloplasma proviennent toutes deux du noyau. 2° La paroi de la cellule-mére tournée vers la base du nucelle est garnie d'une couche épaisse de protoplasma fondamental, parce que le noyau lui-méme en porte une couche épaisse sur sa paroi correspon- dante. DEGAGNY. — ORIGINE NUCLÉAIRE DU PROTOPLASMA. 349 3° Ces deux couches d'hyaloplasma proviennent d'une substance liquide, mais en voie de coagulation, cette coagulation n'est que momen- tanée. Comme la membrane nucléaire, comme les fils achromatiques, les couches d'hyaloplasma nucléaire et cellulaire sont formées d'une sub- stance qui redevientliquideà un moment donné et qui disparait du noyau et de la cellule. Un fait important doit étre immédiatement noté, c'est que la phase du pelotonnement cesse avec l'élimination de l'hyaloplasma nucléaire. On en trouve, il est vrai, des restes dans certains cas, mais ceux-ci sont à la période de coagulation ; ils doivent par conséquent, par leur nature, s'éloigner des matières liquides qui forment l'hyaloplasma à l'état naissant. J'ai l'intention de revenir aujourd'hui sur quelques points de mon travail que je n'ai fait qu'indiquer sommairement dans une précédente Note, qui n'était qu'un résumé succinct de longues recherches que je poursuis et que je compte présenter à la Société au fur et à mesure de leur avancement. L'histoire du noyau cellulaire n'est pas achevée. Les faits nouveaux qui viendront s'y ajouter pourront d'abord sembler contradictoires avec ceux qui sont connus. Jusqu'ici, les observateurs qui ont étudié le noyau cellulaire ont enre- gistré les phénomènes particuliers qui accompagnent les mouvements et les évolutions diverses des matiéres chromatiques. Ces mouvements sont, en partie, le résultat des condensations intermittenles et des dilatations ou diffluences qui leur succédent, et dont ces matiéres sont le siége. Renfermées dans un espace clos et limité, facile à retrouver, comme la cellule-mére du sac embryonnaire qui est elle-méme entourée de cellules de calibres différents avec lesquelles on ne peut la confondre, au milieu desquelles elle semble isolée, les matières chromaliques peuvent étre suivies aussi à chaque instant de leur existence, surtout dans les noyaux du sac embryonnaire avant la formation de l'albumen. Tandis que dans l'étude des matières protoplasmiques qui forment le cytoplasme, soit sous forme de granulations, c'est-à-dire de substance à haute cohésion, soit sous forme de plasma, c'est-à-dire de substance plus ou moins fluide, il devient impossible d'en faire une étude suivie ; toutes ces matières, en voie incessante de mouvement et de va-et-vient, se mélant continuellement les unes aux autres. Avec quelle attention ne doit-on donc pas les suivre, lorsqu'il est donné de les observer préci- sément dans des conditions avantageuses, oü on les retrouve occupant des places fixes dans la cellule et dans le noyau, comme dans les exemples que j'étudie. Dans un sujet qui a déjà été tant exploré, il n'y a qu'un moyen de 350 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. recueillir des faits nouveaux, c'est de faire porter son examen sur une grande quantité d'objets pris dans des conditions à peu prés identiques. Le méme phénoméne observé peut subir alors dans sa réalisation une légère différence, et celle-ci peut porter à des vues absolument nouvelles au sujet d'une théorie appuyée jusqu'alors sur un nombre de faits moins considérables. J'avais depuis longtemps remarqué des amas de matières protoplas- miques granuleuses, achromatiques, dans le noyau de la cellule-mére du sac embryonnaire chez le Lis blanc. Ces amas occupent tantót la paroi du noyau tourné vers la base du nucelle, tantôt l'extrémité micropy- lienne. Je me rappelais, d'un àutre cóté, avoir trouvé la description d'un fait analogue, dans un travail de M. Guignard sur le noyau cellulaire. Plus tard, je trouvai des dépóts granuleux, puis des dépóts hyalins dans certains noyaux de l'albumen de la Fritillaire, puis dans les noyaux polaires chez les Lis. Je me demandais quelle pouvait étre la nature de ces dépóts orientés tous dans la méme direction, ce qui m'empéchait de leur attribuer une cause aussi inconstante que celle que l'on a voulu attribuer aux réactifs. Plus tard je retrouvai les mémes faits dans les noyaux de la cellule- mére du pollen chez la méme plante, mais accompagnés d'un nouveau phénoméne, le dépót hyalin placé dans le noyau se trouvait vis-à-vis d'un dépôt hyalin semblable placé au bas de la cellule- mére, sur la paroi opposée à celle du noyau. Enfin je retrouvai les mémes faits, plus nom- breux et plus constants, dans la cellule-mére du sac embryonnaire de la Fritillaire. Je fus frappé dans ce dernier cas de la persistance de la posi- tion occupée par les deux dépóts d'hyaloplasma sur la face du noyau et sur la face de la cellule tournées vers la base du nucelle, c'est-à-dire du cóté du faisceau vasculaire qui relie l'ovule au reste de la plante. Je rappelle ces faits pour montrer que je suis arrivé progressivemen à acquérir la certitude que je me trouvais en présence de phénoménes entrevus sous une autre forme par d'autres auteurs, mais en nembre insuffisant pour qu'ils aient été amenés à les interpréter comme je pouvais le faire avec des documents plus nombreux que j'étais parvenu à grouper. Il est bon, tout d'abord, de voir ce que donnent les coupes des ovules de la Fritillaire à l'état frais. Il faut les prendre, comme je l'ai dit, lorsque l'ovaire a environ 7 ou 8 millimètres, et les ovules 0"",6. Il ne faut pas penser à les couper avec l'ovaire ; on n'obtient jamais de bons résultats. Le noyau et le bas de la cellule-mére du sac ne sont jamais compris en opérant ainsi, dans la même coupe. Il faut détacher les ovules et les couper aprés les avoir fixés sur une surface plane, soit sur un bouchon, soit sur de la moelle de sureau. Par un dispositif DEGAGNY. — ORIGINE NUCLÉAIRE DU PROTOPLASMA. 351 commode qu'il serait trop long de décrire ici, et qu’il est impossible de faire connaitre autrement que par les manipulations faciles à exécuter d'ailleurs, je suis parvenu à faire des coupes d'objets trés petits, soit à l'état frais, soit durcis, dans des conditions suffisantes pour toutes les observations. Et cela sans avoir besoin de recourir à la pénétration des objets, soit par la paraffine, soit par le collodion, procédés extrémement longs, et qui surtout, j'en ai acquis l'expérience, ne donnent pas d'ex- cellents résultats avec les tissus végétaux, surtout lorsque les matiéres plasmiques sont trés abondantes et trés épaisses, comme dans la cellule- mère du sac embryonnaire chez les Liliacées. On est loin dans la pratique de trouver ces résultats parfaits décrits par des auteurs trés occupés à ne donner de leur technique que ce qu'ils veulent, tout en proclamant trés défectueuse la technique de leur voisin, sans la connaitre. : Les coupes d'ovules à l'état frais une fois faites, il faut les examiner dans une petite goutte de suc cellulaire, obtenue par raclage de la tige de la Fritillaire avec un scalpel; le tout étant placé pour la continuation de l'observation, ce qui est nécessaire comme on va le voir, sous le couvre- objet d'une chambre humide. Sur une dizaine d'ovules on trouve généralement une ou deux coupes où le noyau et la cellule renferment des dépôts d'hyaloplasma, disposés symétriquement sur chaque paroi tournée vers la base du nucelle. Malgré mon désir de n'apporter à la Société aucune assertion non appuyée sur une préparation où le fait que je décris dans mon texte est facile à retrou- ver, ce que je crois avoir fait jusqu'ici, on comprendra qu'il me serait difficile d'offrir des préparations faites en avril à l'état frais et examinées dans du suc cellulaire. Cependant je joins à mes préparations deux échan- tillons de coupes que j'ai montées dans la glycérine étendue, telles qu'elles se trouvaient au moment de mon examen. L'aspect qu'elles offrent est à peu prés celui qu'elles avaient alors, sauf que la glycérine a ratatiné trés fortement les matiéres protoplasmiques du cytoplasme. Les couches d'hyaloplasma examinées à l'état frais dans le suc cellu- laire sont loin d'avoir la réfringence caractéristique des dépôts que l'on peut voir dans toutes les préparations durcies à l'alcool. Cependant elles sont trés faciles à distinguer. Au bout de quelques minutes d'examen, si l'on ale soin de déposer les coupes sous le couvre-objet de la chambre humide, on peut voir que la réfringence des couches d'hyaloplasma, dans le noyau et dans la cellule, augmente de plus en plus, et devient au bout d'une heure d'examen à peu prés équivalente à la réfringence des mémes matiéres fixées par l'alcool. Ainsi donc, leur indice de réfraction augmente au fur età mesure que les matières protoplasmiques cellulaires et nucléaires meurent. Les couches d'hyaloplasma perdraient donc plus d'eau que les matiéres 352 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. plasmiques voisines; par cela méme leur indice de réfraction augmen- tant, elles seraient d'autant plus faciles à distinguer des matiéres envi- ronnantes dont l'indice varie moins. Ceci peut rappeler une expérience faite dans un autre genre d'études, sur la cornée de la grenouille. Placée sous le couvre-objet d'une chambre humide, dans une goutte d'humeur aqueuse, elle laisse voir, au bout de quelque temps d'examen, des éléments indistincts d'abord. Les fibres connectives, plus hygrométriques que les éléments nerveux, chan- gent d'indice de réfraction, et les derniers deviennent visibles. Un phénoméne analogue, mais inverse, se passe dans la cellule-mére du sac embryonnaire de la Fritillaire placée dans la chambre humide; les variations inégales, dans les indices de réfraction des matières plas- miques que la cellule et le noyau renferment, rendent évidents des élé- ments qui sans cela auraient échappé à l'examen. Dans le cas de la fixation par l'alcool, on aboutit au même résultat. En déshydratant au bas du noyau et au bas de la cellule les matières plasmiques qui s'y trouvent, d'une facon plus compléte qu'il ne le fait pour les matiéres voisines, le réactif rend apparentes les matiéres que l'on appelle hyaloplasma ; il les révèle, en élevant leur indice de réfrac- tion non seulement il les met en évidence, mais il fait voir, sinon l'iden- tité absolue de leur composition, tout au moins la grande analogie qui existe entre elles, puisque son action sur toutes les deux, dans le noyau et dans la cellule, aboutit au méme résultat d'élever sensiblement d'une facon égale leur indice de réfraction. La couche d'hyaloplasma dans le noyau, et la couche d'hyaloplasma dans la cellule, sont toutes deux par conséquent susceptibles de se déshy- drater et à ce sujet offrent la méme différence de réaction quand on les compare avec les matiéres protoplasmiques qui les avoisinent. Toutes deux présentent en outre un autre phénoméne commun, c'est d'étre attirées dans la méme direction et de sembler obéir aux mémes affinités. J'ai ditailleurs que, dans les nucelles en résorption, alors que le sac embryonnaire s'agrandit pour faire place soit à l'albumen, soit à l'em- bryon et aux cotylédons, les matières qui proviennent de la dissolution des tissus nucellaires s'écoulent vers le faisceau funiculaire, dans les cas où les produits de dissolution ne sont pas complètement employés dans le sac, comme cela arrive dans certains cas fort intéressants. Je reviendrai sur celte question, à propos de la désorganisation des matières chromatiques que je n'ai fait qu'indiquer dans ma premiére note. Cette désorganisation produit des effets semblables à ceux qu'on rencontre dans le noyau avant la disparition de la membrane, semblables à ceux que nous étudions, et qui aboutissent alors à la formation d'une matière plasmique hyaline soumise aussi à des alternatives de coagulations et de dissolu- DEGAGNY. — ORIGINE NUCLÉAIRE DU PROTOPLASMA. 393 tions, et, de plus, attirable vers le faisceau funiculaire, susceptible d’être résorbée. L'examen des ovules de la Fritillaire à l'état frais nous a donc amené à constater que l'alcool ne fait que mettre en évidence des matières plas- miques qui existent dans le noyau et dans la cellule. J'ai dit que d'autres agents fixateurs, l'acide chromique, le mélange de Flemming, permettent aussi d'arriver à la constatation des matiéres achromatiques nucléaires. Ces deux derniers réactifs montrent, en effet, que le noyau est rempli d'une substance qui ne se colore pas avec les réactifs colorants ordinaires des matières chromatiques. Mais chacun de ces réactifs a une action par- ticulière. Ainsi, avec l'acide chromique, les matières achromatiques nu- cléaires forment des trainées granuleuses parcourant tout le noyau. Avec le mélange de Flemming, toute la cavité nucléaire est uniformé- ment remplie par une substance granuleuse, sous forme de gelée trés pàle, non colorable avec les réactifs connus, ni avec l'hématoxyline, ni avec le carmin, ete. Voilà donc deux réactifs trés voisins, de composition analogue, agissant de facon différente. Ni l'un ni l'autre ne met en évi- dence l'hyaloplasma nucléaire et cellulaire qui se trouve au bas du noyau et de la cellule. Ils ne changent pas son indice de réfraction, et le pro- toplasma fondamental, comme gonflé, ainsi que le montrent les prépara- lions, n'est plus visible. Les matiéres protoplasmiques forment une espéce de gelée amorphe, au milieu de laquelle se trouvent les granulations fortement gonflées aussi dans les préparations fixées par le mélange de Flemming. Celles-ci sont colorées en noir par l'acide osmique contenu dans le mélange. Dans beaucoup de noyaux fixés par ce réactif, on arrive cependant à constater une augmentation de la réfringence de la couche d'hyaloplasma nucléaire, au bas du noyau. Au bas de la cellule, à l'en- droit où l'on voit, dans les préparations fixées par l'alcool, la zone d'hya- loplasma qui tapisse la base de la cellule-mère, on distingue dans les préparations fixées par le mélange de Flemming une zone bien délimitée où il existe peu de granulations colorées en noir par l'acide osmique. L'acide osmique n'agit pas plus sur ces matières que sur celles qui sont à la basé du noyau, il montre ainsi l'analogie de leur constitution, comme l'aleool l'a fait en agissant également sur leur indice de réfraction. Un autre fait intéressant est à noter dans certaines préparations fixécs par le mélange de Flemming; on trouve immédiatement, sous le noyau, des amas souvent considérables de granulations noircies par l'acide os- mique sous la paroi où se trouve le dépôt d'hyaloplasma. D'où vient done que des amas de matières de nature grasse se font ainsi en cet endroit? Cela ne semblerait-il pas indiquer que les matières grasses de méme nature seraient amenées dans le noyau oü elles seraient employées, et où elles pénétreraient sur toute la périphérie, excepté par T. XXXV. (SÉANCES) 23 354 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. le bas du noyau. Là elles seraient arrétées par la plus grande épaisseur de la paroi et par les courants de diffusion des matières plasmiques qui s'écoulent plus abondamment du bas du noyau *ers le bas de la cellule. Au contraire, elles pénétreraient plus facilement sur tout le reste de la périphérie du noyau, et seraient employées au fur et à mesure de leur arrivée. L'examen des divers réactifs nous améne à reconnaitre que l'alcool seul fixe les éléments considérés à peu prés dans les conditions où ils existent à l'état frais, en mettant en relief les diverses matiéres plas- miques juxtaposées dont il fait varier les indices de réfraction. Mais, si les divers réactifs dont nous nous sommes servi ont des actions differentes sur les matiéres protoplasmiques contenues dans la cellule- mère du sac embryonnaire de la Fritillaire, tous nous révèlent un phéno- méne curieux que l'on rencontre dans la plupart des ovules que l'on examine. Ce phénoméne se rencontre aussi dans les ovules des Lis blanc et jaune à la méme époque, c'est-à-dire avant le déploiement du réseau chromatique. Que les réactifs employés pour la fixation des ovules aient été l'alcool, l'acide chromique, le liquide de Flemming, on trouve généralement les matières chromatiques pelotonnées, le réseau étant ratatiné sur lui-même en haut du noyau. Le fait se rencontre aussi bien chez les Lis que chez la Fritillaire. Ce qui prouve que le phénomène est dû à une cause iden- tique. Or, chez la Fritillaire, nous savons que le noyau est rempli, sous les matiéres chromatiques situées en haut, d'hyaloplasma dont la densité va en augmentant jusqu'à la paroi inférieure du noyau. Il serait difficile de faire intervenir là l'action des réactifs, et de dire que les matiéres plasmiques, l'hyaloplasma nucléaire a été porté d'un côté par les réac- tifs, et les matières chromatiques de l'autre côté. On est bien encore : une fois obligé de reconnaitre que l'on se trouve en présence d'un fait bien réel, et que les réactifs n'ont fait que fixer, les uns d'une façon, les autres d'une autre, des matières qui existent bien à l'état vivant et qui se trouvent, dans le noyau et dans la cellule, dans des conditions identiques à celles où on les trouve après la fixation. Mais ici se présente un fait difficile à expliquer. Comment, la cavité nucléaire étant remplie d'une matiére plasmique, à cohésion d'autant plus considérable que l'on va des matiéres chromatiques situées en haut du noyau à la couche fortement condensée d'hyaloplasma située sur la paroi inférieure, comment se fait-il que ces matières chromatiques n'aient pas été attirées vers le bas, avec la matière gélatineuse qui s'y condense? Il arrive que, précisément dans les cellules-inéres de pollen chez la Fritillaire, à la méme époque, au moment du pelotonnement du réseau DEGAGNY. — ORIGINE NUCLÉAIRE DU PROTOPLASMA. 399 chromatique, bien avant ce que l’on est convenu d’appeler la période de repos, où l’on voit le réseau déployé dans toute la cavité nucléaire, on trouve (chez les cellules-mères de pollen) alors le peloton de matières chromatiques accolé à l'hyaloplasma nucléaire, et orienté, dans ce cas, dans une même direction, dans tous les noyaux contigus. Or, dans les mêmes noyaux de la cellule-mère de pollen, aussi bien chez la Fritillaire que chez le Lis, au début du pelotonnement du réseau, on trouve celui-ci occupant tantôt une situation, tantôt une autre sur la paroi. De sorte que, sur des coupes d'anthére faites à cette époque, on trouve dans les noyaux contigus d'une méme région le peloton dans des situations variées, mais jamais orienté dans la méme direction comme à la fin de la période du pelotonnement. Ce n'est plus comme dans le noyau de la cellule-mère du sac embryon- naire chez la Fritillaire et chez les Lis, où le peloton occupe le haut du noyau, c'est-à-dire une posilion à peu prés invariable. Il en résulte que, dans les noyaux des cellules-méres de pollen, le peloton chromatique étant porté tantôt sur une paroi, tantôt sur une autre, si le noyau ren- ferme de l'hyaloplasma comme le noyau du sac embryonnaire de la Fritil- laire, il arrivera que, dans sa course à travers la cavité nucléaire, le peloton rencontrera à un moment donné les parties de l'hyaloplasma en voie de coagulation, et il finira par s'y accoler, c'est précisément ce qui se passe, car tous les noyaux des cellules-méres polliniques, chez la Fri- tillaire, renferinent de l'hyaloplasma. Seulement l'hyaloplasma forme, dans la cavité nucléaire, des espéces de bulles que l'on peut voir sur les préparations assez épaisses, et dont on voit les coupes dans les prépara- tions trés minces où les noyaux ont été coupés par le rasoir. Ces bulles diaphanes doivent provenir de l'hyaloplasma nucléaire qui remplit toute la cavité du noyau, comme on peut s'en convaincre par les préparations de la cellule-mére du sac embryonnaire de la Fritillaire fixées par le liquide de Flemming. Dans la cellule-mére pollinique, le peloton changeant de place, l'hyaloplasma est refoulé dans tous les sens, en méme temps que le suc nucléaire qui doit former avec la masse géla- tineuse de l'hyaloplasma des bulles, comme celles que l'on remarque dans les noyaux polliniques et que l'on ne trouve jamais dans le noyau de la cellule-mère du sac qui est exactement rempli, sous les matières chromatiques d'une masse homogène, sans solution de continuité (plus condensée au bas du noyau). Ainsi donc, dans le noyau de la cellule-mére du sac embryonnaire de la Fritillaire, le peloton occupe une position invariable et opposée à la couche d'hyaloplasma en voie de condensation sur la paroi inférieure du noyau. Il faut donc que, dans ce dernier cas, la position invariablement occupée par le peloton soit occasionnée par une cause continue, inva- 3956 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. riable; et l'on ne peut expliquer le fait qu'en admettant qu'aussitót le début de la sécrétion de l'hyaloplasma, le peloton est rejeté vers le haut du noyau et se trouve toujours ainsi séparé de la masse gélatineuse qui s'accumule au-dessous. Le peloton doit certainement subir, en méme temps qu'une répulsion, une rofation sur lui-méme, car dans des cas nombreux, il prend une forme en boule, qui ne peut s'expliquer qu'en supposant que les matières qui l'environnent le repoussent de toutes parts. Il existerait donc un antagonisme immédiat entre le protoplasma nais- sant qui se condense au bas du noyau, et les matières chromatiques. L'hvaloplasina est sécrété en trop grande abondance, à un moment donné, par le noyau hypertrophié de la cellule-mère du sac, il est repris par le faisceau funiculaire en voie de formation. Les matières chromatiques sont repoussées, s'accolent et se pelotonnent. Mais, comme la poussée est plus grande par en bas, en raison de la plus grande quantité d'hyalo- plasma liquide qui est appelé de ce cóté, le peloton est projeté vers le haut. Le lecteur sans parti pris, qui aura bien voulu suivre jusqu'ici cette description que je fais à la Société, trouvera peut-étre qu'il semble se dégager encore de ce qui précéde l'explication d'un fait connu : du noyau, comme centre d'action, partent, dans certains cas, des rayons de matiéres plasmiques hyalines qui traversent le protoplasma cellulaire. On a fait dériver ces matiéres de l'activité du protoplasma. Mais, comme la mem- brane nucléaire, comme les fils achromatiques, comme les couches intra- et extranucléaires d'hyaloplasma qui font le sujet de mon travail, ces matières rayonnantes sont soumises aussi à une coagulation qui n'est que momentanée. En second lieu, leur formation s'expliquerait par cet autre fait que l'hyaloplasma, produit liquide réalisé au contact des matières chroma- tiques, serait immédiatement repoussé par ces dernières. Les parties liquides, au minimum de densité et de cohésion, refoulées de toutes parts, dans des directions opposées aux matières chromatiques, ont des ten- dances à se coaguler en s'éloignant, elles viennent s'ajouter aux rayons déjà formés qu'elles contribuent à allonger. Àu moment de la séparation des noyaux fils, dans la division indirecte les fils achromatiques s'allongent aussi à partir des noyaux, et non à par- tir de la zone équatoriale, par un processus analogue, comme je l'ai décrit dans une note communiquée à une autre assemblée, De cette nouvelle description il ressort que l'hyaloplasma est non seule. ment produit dans le noyau, mais qu'il en est expulsé par incompati- bilité avec les matières chromatiques ; qu'il revêt dans la première phase de son existence des formes diverses qui doivent étre toutes rapportées DEGAGNY. — ORIGINE NUCLÉAIRE DU PROTOPLASMA. 257 aux mémes processus, quand on suit ceux-ci attentivement à travers les diverses péripéties qui accompagnent l'existence du noyau soit au repos, soit à l'état de division. Parmi les processus qui appartiennent en propre aux matiéres déri- vées de l'activité et des dédoublements nucléaires, l'un des moins curieux n'est pas celui qui a rapport à la faculté qu'ont ces matiéres de preudre des formes géométriques bien déterminées. Mais dans ces phé- noménes, où les lois ordinaires de la mécanique peuvent être suivies, il y a des faits distincts qu'il ne faut pas confondre. Par exemple, la for- mation des fils achromatiques se fait sans doute par deux causes, par étirement de l'hyaloplasma situé entre les bàtonnets, puis par refoule- ment, le long des matiéres étirées d'abord, de l'hyaloplasma sécrété par chaque moitié de noyau. On arrive ainsi à comprendre que l'hyaloplasma qui est repoussé des deux moitiés de noyau comme centres, puisse être suivi seulement du côté du tonneau où les fils achromatiques lui servent de conducteurs. Il glisse le long de ces fils, par adhérence, et il vient augmenter leur épaisseur dans la région équatoriale, où la poussée propre qu'il reçoit de chaque moitié de noyau vient s'annihiler précisément sur une ligne droite qui est à distance égale, dans tous ses points, des noyaux fils, tandis qu'au dehors du tonneau, en diffusant à travers des substances amorphes, à cohésions inégales, l'hyaloplasma ne peut étre suivi dans sa marche. La formation, d'autre part, des stries rectilignes qui parcourent les couches d'hyaloplasma et la membrane nucléaire, qui n'est que de l'hya- loplasma dans une période de coagulation, reconnaît certainement d'autres causes. Dans un prochain travail j'y reviendrai, en étudiant spécialement quelques phénomènes qui se rapportent au même sujet, et en traitant directement de la destruction des matières chromatiques nucléaires par causes traumatiques (1). (1) M. Degagny avait envoyé, à l'appui de cette communication et de la précédente, de nombreuses préparations, déposées, selon son désir, au secrétariat de la Société et mises à la disposition des personnes qui voudraient les examiner. 358 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. DE SPECIEBUS GENERIS POLYGALA AD SUBGENUS CHAMÆBUXUS PERTINENTIBUS, auctore E. COSSON. POLYGALA subgenus CHAM ÆBUXUS. Chamabuzus Dill. Gen. nov. t. 9 sec. DC.; Spach Vég. phan. VIT, 125; Willk. et Lange Prodr. Hisp. IIL, 551. — Polygaloides Hall. Hist. Helv. Y, 149. — Polygala sect. Chamæbuzus DC. Prodr. 1, 331; Endl. Gen. 1078; Koch Syn. 100. Flores bractea inferiore et bracteolis 2 lateralibus basim pedicelli involucrantibus suffulti. Sepala 5, membranacea, omnia etiam inte- riora post anthesim decidua ; exteriora 3, interioribus multo breviora, superiore fornicato-subsaccato, inferioribus concavis ; interiora 2 (alæ), petaloidea, ovato-oblonga inferne angustata. Petala 3, inter se et cum vagina staminali ad tertiam partem superiorem in tubum latere supe- riore fissum coalita; petalorum lateralium limbus superne inflexus et plus minus conduplicato-cucullatus, cucullo plus minus inæquila- tero complanato faciebus interioribus inter se liberis vel late cohæren- libus; petali inferioris limbus cucullatus cavus staminum partem libe- ram et styli partem dilatatam includens, dorso infra apicem crista subindivisa vel in lobos paucos vel plures latiusculos sepius incras- satos divisa. Stamina 8, hypogyna, filamentis in vaginam membra- naceam stylum amplexantem margine superiore fissam usque ad basim limbi petali inferioris vel paulo ultra connatis, supra liberis et filiformibus ; antheræ subteretes, basi filamento in latitudine tota affixæ, unilobæ sed septo bilocellatæ (1), superne demum valvis 2 valde inæ- qualibus interiore minuta a septo soluta exteriore ampliore septo adhæ- rente hiantes. Glandula hypogyna minuta ad basim marginis superioris ovarii sita. Ovarium a latere carpellorum compressum, biloculare, loculis uniovulatis; ovula pendula, reflexa (anatropa). Stylus petalorum longitudinem subæquans, inferne in vagina staminali inclusus ibique filiformis et arcuatus, supra vaginam incurvatus sensim dilatatus apice cavus bilabiatus labio superiore minuto inferiore majore intus papillas stigmaticas gerente. Capsula membranaceo-carnulosa, obovato-suborbi- culata vel suborbiculata, apice plus minus emarginata, septo contrarie compressa, sed ad semina convexiuscula, marginata, venis concentricis (1) Antheræ in genere Polygala unilobæ (uniloculares) vel bilobæ (biloculares) ab auctoribus pluribus describuntur, sed rectius sententia nostra unilobæ nempe in hoc genere admodum naturali fabrica antherarum ad typum unicum referenda videtur. Hæc sententia quoque confirmatur filamento latitudinem totam basilarem antheræ obti- nente, valvis quando adsunt anticis et posticis. Divisio in locellos duos nullo modo antheram bilobam demonstrat nempe in antheris bilobis lobus uterque saltem primum bilocellatus. COSSON. — POLYGALA SOUS-GENRE CHAMÆBUXUS. 359 inferne ramosis plus minus præminentibus donata, bilocularis, loculis monospermis. Semina septo paulo infra apicem inserta, oblonga subte- retia, nigrescentia, pilosa, caruncula triloba donata, carunculæ lobo medio crassiore basi seminis subadpresso, lateralibus submembranaceis, planis. Albumen parcum. In speciebus europæis et boreali-africanis subgeneris Chamaebuzus limbus petalorum lateralium semper superne plus minus inflexus et conduplicatus in cucullum complanatum laminam simplicem inæquilateram simulantem sed revera e lamina complicata parietibus interioribus adnatis vel liberis effor- matum. Diagnoses synopticas et comparativas specierum earum exponere non inutile videtur nempe preter P. Balansæ, habitu distinctissimam, alie species inter se notis plurimis valde affines et ægre distinguendæ. ; CONSPECTUS SYNOPTICUS SPECIERUM EUROPÆARUM ET BOREALI-AFRICANARUM. 1. P. Chamsebuxus L. Sp. 989; Jacq. Austr. t. 233; Bot. Mag. t. 316; DC. Prodr. I 331: Renb lc XVII t 1351: Koch Syn- 100: Gren- et Godr. Fr. L 199; Illustr. Atl. V, t. 74, f. 7-11. — Polygala calice deciduo, rostro tuberculato Schmidel /c. ed. 2, I, 75, t. 20. — Chamæbuxus alpestris Spach Vég. phan. VII, 197; Willk. Illustr. Hisp. Y, t. 23, f. l-o. — Exs. Bill. Gall. 1430, Soc. Dauph. 40 bis et 1049, Magn. Select. 207, Bourg. Sabaud. 35, Rel. Maill. 834; Rel. Maill. Helv. 833 et 833a; Rchb. Germ. 1548 et 1685, Sch. 232. Caulibus annotinis et ramulis subangulatis, glabrescentibus ; foliis coriaceis subpersistentibus, oblongis vel oblongo-lanceolatis, apice sepius mucronu- latis ; racemis 2-3-floris vel sæpissime abortu unifloris ; bracteis bracteolisque tantum post anthesim deciduis ; petalorum lateralium limbo cucullato ovato apice truncato; crista petali inferioris subcorculata, in lobos sub-5 incras- satos divisa; capsula latiuscule marginata, venis concentricis parum promi- nulis; caruncule lobis lateralibus rectis, seminis longitudinem subequan- tibus. 24. Apr.-Jun. 1n ericetis, pascuis et sylvaticis montium humiliorum regionis subalpinæ neenon in alpibus etiam altissimis, in Europa media et australi necnon austro-orientali usque ad Transsylvaniam; in Pyrenæis non visa. 9. P. Vayredæ Costa Suppl. cat. Catal. 10 [1877]; Vayreda PI. mot. Catal. 32 [1880], t. 1 sec. Willk. — Chamcebuzus Vayredæ Willk. Illustr. Hisp. Y, 33, t. 23, f. a-k. — Polygala Chamæbuxus L. var. Pourr. in litt. ad Bolos sec. Willk. — Exs. Vayreda in Soc. Helv. e Catalaunia. Caulibus annotinis et ramulis subangulatis, glabris; foliis oblongis vel linearibus, apice sepe mucronulatis ; racemis 1-2-floris; bracteis bracteolisque subpersistentibus ; petalorum lateralium limbo cucullato ovato-oblongo apice subrotundato vel subacuto non truncato; crista petali inferioris in lobos sub-10 crassiusculos alios liberos alios inter se adnatos divisa; capsula latis- sime marginata, venis conceniricis praeminentibus ; caruncule lobis latera- libus rectis tantum variatione subarcuatis, seminis longitudinem dimidiam subæquantibus. 24. Fl. Apr.-Maio. Fr. Jun. 360 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. In collibus caleareis dumosis clivi australis Pyrenæorum, in Catalaunia orientali prope Olot (Bolos herb. sec. Willk.), haud procul a finibus præfecturæ gallice Pyrénées Orientales in collibus Vall del Bach Coll de Carrera dictis inter Capsech et Baget ad 800 metr. (Vayreda). 3. P. Munbyana Boiss. et Reut. in Boiss. Diagn. Or. sér. 2, v, 50; Illustr. Atl. I, t. 73, f. 1-9. — Exs. My Alg. 276, War. 31, Soc. Dauph. 4421. Caulibus annotinis et ramulis acute angulatis, sub lente brevissime pube- rulis ; foliis ovato-oblongis, oblongis, imo oblongo-linearibus linearibusve, apice mucronulatis ; racemis 3-5-floris sed sepius abortu 1-2-floris; bracteis bracteolisque post anthesim deciduis ; petalorum lateralium limbo cucullato ovato apice subrotundato ; crista petali inferioris 3-loba lobis crassis latera- libus petalo aduatis; capsula latiuscule marginata, venis concentricis parum distinctis; caruncule lobis lateralibus seminis longitudinem | dimidiam subæquantibus. 2£. Fl. Febr.-Mart. Fr. Apr.-Jun. In pascuis et collibus incultis calcarco-argillosis, in dumetosis et sylvaticis, in re- gione Mediterranea Algeriæ occidentalis. — ALG. : Med. A‘: Tenes! (Pomel qui primus detexit, Lx), Montenotte! (War.). — 0‘: Bou-Sfer (My, War.) et inter Bou-Sfer et Ben- Sabia (War.). 4. P. WV ebbiana Coss. in Bull. Soc. bot. XX [1873], 240; Illustr. Atl. I, t. 74, f. 1-6; Ball Spic. Marocc. in Linn. Soc. Journ. XVI [1878], 351. Caulibus annotinis et ramulis teretiusculis haud angulatis, dense puberulis; foliis oblongis, acutiusculis vel obtusis, haud mucronulatis ; racemis 2-3-floris vel abortu 1-2-floris; bracteis bracteolisque tantum post anthesim deciduis ; petalorum lateralium limbo cucullato ovato apice subrotundato; crista petali inferioris in lobos sub-5 oblongos latiusculos haud. incrassatos divisa ; capsula latiuseule marginata, venis concentricis preminentibus; caruncule lobis lateralibus seminis dimidiam longitudinem subæquantibus. 24. Mart.- Sept. sec. Ball. In glareosis, petrosis et rupestribus regionis Montanæ iuferioris et regionis Mediter- raneæ, in imperio Maroccano — MAR. Juxta urbem Tetouan (Hook. et Ball), Dj. Beni- Osmar (Webb [1827], Hook. et Ball), Dj. Moussa ad fretum Gibraltaricum (Blackmore sec. Ball). 5. P. Balansze Coss. in Bal. Pl. Mar. exs. |1867], et in Bull. Soc. bot. XX |1873], 240, et Illustr. Atl. 1, t. 75; Ball Spic. Marocc. in Linn. Soc. Journ. XVI [1878], 352. — Exs. Bal. Mar. 11861]. Frutex ramis demum rigidis indurato-spinosis ; foliis paucis, cito deciduis, parvis, oblongo-linearibus, acutiusculis vel obtusiusculis; racemis 3-5-floris, floribus superioribus tabescentibus nonnunquam 1-2-floris ; bracteis bracteo- lisque citissime et multo ante anthesim deciduis; petalorum lateralium limbo cucullato oblongo apice subrotundato ; crista petali inferioris subindi- visa, crassa, irregulariter coreulata margine subundulato-plicata; capsula anguste marginata, venis concentricis preminentibus ; carunculæ lobis late- ralibus seminis quartam partem inferiorem attingentibus vel superantibus. b. Apr.-Jun. In collibus petrosis apricis, in saxosis aridis et rupestribus Atlantis, in imperio Maroccano medio et australi. — MAR. Jj. Orguis prope Imintenout et Dj. Sidi-Fars BORNET. — LAMINARIA RODRIGUEZII. 361 (Bal. [1867]), Tazemourt, Ourika, Seksaoua, in convallibus Ait Mesan, Amsmiz et alibi (Hook. et Ball); Adades, Tazalaght, Ida-Ouchemlal (Mard.). NOTE SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE DE LAMINAIRE (LAMINARIA RODRIGUEZII) DE LA MÉDITERRANÉE, par M. Ed. BORNET. Trouver dans la Méditerranée, à mi-route entre Marseille et Alger, une Laminaire nouvelle, non seulement pour les cótes d'Europe, mais pour le groupe tout entier, non pas une espéce de taille médiocre ou peu distincte, mais une plante haute de 2 mètres et qui se distingue de toutes les autres au premier coup d'oeil, est une bonne fortune qui est échue à M. J. Rodriguez. On sait que M. Rodriguez a contribué largement à faire connaitre la flore phanérogamique de l'ile de Minorque; on sait peut-être moins qu'il poursuit avec autant de zèle que de succès l'étude des Algues marines de son littoral, qu'il a déjà trouvé bon nombre d'espéces intéressantes dont plusieurs ne sont pas décrites, et qu'il se propose de publier prochainement la liste de ses récoltes. Le Laminaria Rodriguezii a été découvert en juin 1885, au sud-est de Port-Mahon à une distance de 6 milles 1/2 de la cóte (environ 12 kilo- métres), par 125 à 150 métres de profondeur, sur un fond pierreux dépourvu de sable et de vase. Il se trouve aussi sur les côtes sud, est et nord de Minorque, à la profondeur un peu moindre de 105 à 110 mètres. La plante parait abondante dans la première de ces loca- lités, car les pêcheurs qui fréquentent ces parages en arrachent sou- vent des exemplaires en ramenant leurs filets. Par l'aspect général, la consistance et la couleur, cette Laminaire rappelle le Laminaria saccharina (pl. 5, fig. 1), dont elle se distingue aisément parce que sa fronde n'est pas bosselée et que, presque toujours, elle est composée de deux lames séparées par un étranglement très étroit. La coexistence de deux lames d'àge différent, qui dure quelques semaines seulement dans la plupart des autres Laminaires, persiste dans celle-ci pendant la plus grande partie de l'année. A ces caractères diffé- rentiels s'en joint un autre, non moins remarquable, qui éloigne le Laminaria Rodriguezii de toutes les espéces des cótes atlantiques de l'Europe. Toutes celles-ci sont attachées au sol par un appareil fixateur plus ou moins développé, mais qui ne sert pas à leur multiplication (1) ; ici l'appareil inférieur est double. Il se compose de rhizoides et de sto- lons qui s'étendent et se ramifient sur le fond de la mer à la maniere d'un rhizome. De ce rhizome naissent de jeunes frondes, de sorte que (1) J.-E. Areschoug croit avoir observé des stolons dans le Saccorhiza bulbosa. Conf. Observationes phycologicæ, part. 1V, p. 17, 1883. 362 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. les grands exemplaires, quand on les obtient complets, sont accompagnés d'une famille de petits individus (fig. 1 et 3). Les Laminaria Bongar- diana et longipes du Kamtchatka, le Lam. japonica, du Japon, et le Lam. Sinclairi, de Californie, sont les seules Laminaires à fronde simple qui soient stolonifères. Chacune d'elles a d'ailleurs des caractères qui la distinguent aisément de la plante méditerranéenne. Le Lam. Bon- gardiana s'en éloigne par son stipe comprimé, les trois autres par leur fronde linéaire. Ne connaissant pas les plantes qui proviennent immédiatement de la germination des zoospores, nous ne savons pas comment le stipe pri- maire est conformé, ni comment les stolons s'en détachent. A l'état adulte, ceux-ci rampent à la surface du sol en se ramifiant d'une maniére unilatérale qui devient parfois subdichotome; de leur face inférieure sortent des rhizoides plus ou moins allongés, terminés par un disque sinué ou par une griffe rameuse au moyen desquels ils adhérent au substratum. Les jeunes frondes naissent au sommet du rhizome ou à l'extrémité de ses branches. Je n'en ai pas vu les premiers développements; mais de trés bonne heure, peu aprés que la pousse s'est différenciée en lame et en stipe, celui-ci produit à sa base, en ordre ascendant et sans régula- rilé apparente, des rameaux latéraux dont les uns sont des rhizoides, les autres des stolons. Ces derniers sont généralement plus gros et plus longs; ils atteignent parfois une longueur de 10 centimètres et plus avant de se ramifier. Leur épaisseur est de 3à 4 millimétres ; leur coupe trans- versale est circulaire. Le stipe est court; nous n'en avons pas vu qui dépassàt 10 centimètres. I est régulièrement cylindrique, un peu comprimé au sommet où il conflue avec la lame; son épaisseur est d'environ 4 millimètres. De méme que les stolons et les rhizoides, il est pourvu, dans la zone sous- corlicale, de canaux gommeux (lacune muciferæ). Quelques-uns aussi se rencontrent dans la région médullaire. Les cellules sécrétrices qui tapissent les canaux ne leur forment pas un revétement complet et con- tinu, souvent elles ne bordent qu'une partie de la circonférence (fig. 8). C'est en juin et juillet que le Laminaria Rodriguezii acquiert ses plus grandes dimensions. A cette époque, la fronde de l'année a pris toute sa taille et celle de l'année précédente est encore presque entiére. Les plus grandes lames que nous ayons sous les yeux mesurent 83 cen- timètres de long; la plus grande largeur est de 30 centimètres. La gran- deur relative des denx frondes dépendant du degré d'usure de la fronde âgée et du développement plus ou moins avancé de la nouvelle fronde, il n'existe entre elles aucun rapport constant. Le milieu de la fronde n'est pas relevé de bosselures comme en présente le Lam. saccharina; BORNET. — LAMINARIA RODRIGUEZII. 363 il est uniformément plat. Les bords sont plus ou moins ondulés. L'extré- mité supérieure de la lame terminale est généralement déchirée; l'infé- rieure est briévement triangulaire, obtuse ou arrondie. Cette forme contraste souvent d'une maniére remarquable avec celle que présente la base de la nouvelle fronde, qui, pendant sa période de croissance, est souvent brusquement élargie et presque cordiforme. L'isthme qui sépare les deux lames ne dépasse guére 4 centimétres de large, il descend quelquefois jusqu'à 2. Le sinus limité par les deux lames est aigu ou arrondi; dans ce dernier cas l'isthme a une longueur de 8 à 10 millimétres. La défeuillaison arrive vers la fin de l'été. Alors la vieille feuille dis- parait, en se détruisant peu à peu, ainsi qu'on l'observe chez quelques individus à l'arriére-saison. C'est uniquement pendant les mois d'octobre, de novembre et d'une partie de décembre qu'on rencontre des exem- plaires composés d'une seule lame. — Les échantillons récoltés le 13 décembre 1887 et le 13 février 1888 montrent les premiers états du développement de Ia nouvelle lame. La croissance de celle-ci est rapide; car, vers la fin d'avril, elle peut déjà avoir la longueur d'un demi- métre. La lame est parcourue dans sa couche sous-corticale par un réseau de canaux muciféres à mailles polygonales (fig. 6). La fructification apparait dés le mois d'avril et parait se prolonger assez longtemps, car M. Rodriguez a rencontré, le 3 octobre, des individus qui en présentaient encore des traces. Les sores fructifères se trouvent sur les bords inférieurs de la vieille lame (fig. 4); ils sont linéaires ou spatulés, larges de 2 centimètres, longs de 8 à 10 centimètres. Le plus souvent ils naissent en paire, un le long de chaque bord, et sont assez régulièrement symétriques; quelquefois ils sont réunis à la base par une bande transversale; rarement un seul se développe; tout aussi rarement on en rencontre deux de chaque côté, le sore inférieur étant plus petit et plus interne. — Les sores, qui sont légérement saillants et de couleur plus foncée que le reste de la fronde, sont composés, comme d'habitude, d'une couche de paraphyses coiffées au sommet d'une épaisse calotte mucilagineuse, et de sporanges uniloculaires logés entre elles. Les spo- ranges et les paraphyses ont une trés grande ressemblance avec les mémes organes que Thuret a figurés dans le Laminaria saccharina (fig. 5). Si, à l'exemple d'Areschoug, on groupe dans un genre particulier (Hagygia Kütz.) les Laminaires dont le stipe est pourvu d'un cercle de canaux gommeux, c'est dans ce genre que prend place le Laminaria Rodriguezii. Il se range dans la seconde seclion, composée des espèces dont la fronde est indivise, à cóté des Lam. japonica et Sainclairi, qui 364 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. ont, comme lui, un thalle rampant prolifère. La description suivante résume ses caractères distinctifs. LamixariA (Hafgygia) RODRIGUEZN. Laminaria saccharina Ardissone, Phycologia mediterranea, II, p. 142 (non aliorum). Perennis, rhizomate repente ramoso, ramis patentibus cylindricis, 4-5 millim. crassis, deorsum radices, sursum frondes stipitatas emittente. Stipite erecto, 10 centim. circiter longo, 5 millim. lato, lævi, basi radi- culis novellis affixo et stolonifero, in sectione transversali orbem lacu- narum muciferarum infracorticalem et medullam orbicularem præbente. Folio magno, 80 et ultra centim. longo, 20 ad 30 centim. lato, elliptico, integerrimo, utrinque obtuso, margine undulato, a mense januarii ad octobrem lamina prioris anni superato et ab ea angusta constrictione sejuncto, substantia et colore Lam. saccharinam æmulante. Soris fruc- tiferis maculæformibus, oblongo-linearibus, 1-2 centim. latis, 8-10 cen- tim. longis, sepius binis et symmetris, in inferiore laminæ parle secus margines sitis. Sporangiis unilocularibus et paranematibus ut in Lam. saccharina. Hab. in alto mari in profunditatem 105 ad 150 metrorum ad oras insulæ Minoris Balearium, prope Magonis portum ubi eam detexit mense Junio 1885 cl. J. Rodriguez y Femenias, floræ Minoricz studiosissimus indagator. Crescit etiam in Sicilia ad littora Syracusæ (Vicari, secundum specimen a cl. F. Àrdissone benignissime communicato). Des cinq espéces de Laminariées qui ont été signalées dans la Médi- terranée le Lam. Rodriguezii est la seule qui soit spéciale à cette mer, et la seule dont l'indigénat ne soit pas contestable. Aprés ellele Phyllaria reniformis est l'espéce dont les stations présentent le plus de constance et de fixité. Les trois autres, Saccorhiza bulbosa, Phyllaria purpuras- cens el Laminaria saccharina, ne se rencontrent que d'une maniére inconstante, dans le voisinage et à l'intérieur des ports. Ainsi, le Saccorhiza bulbosa, mentionné pour la première fois par Bory sous le nom de Laminaria Blossevillei (Fl. du Péloponnése, p. 14, n° 1736), a été trouvé une seule fois à Chio, dans l'archipel Grec ; dans le port de Messine, sur les chaines des bouées où s'amarrent les paque- bots (Falkenberg); à Portofino, oà on ne l'a plus revue (Ardissone), et dans le port de Génes sur la quille d'un navire (Baglietto ex Ardissone), nulle part sur une cóte isolée et loin de toute importation. Le Phyllaria purpurascens est quelquefois jeté sur la plage d'Alger (Monnard in herb. Bory !); on ne le rencontre réguliérement qu'à Cadix (Cabrera !, Monnard !, etc.) et à Tanger (Schousboe!). BORNET. — LAMINARIA RODRIGUEZII. 365 Le Laminaria saccharina a été indiqué sur deux points de la côte de Sicile, à Messine (Falkenberg) et à Syracuse (Vicari). A Messine, M. Falkenberg (1) l'a trouvée en telle quantité, au mois de juillet 1878, qu'on aurait pu en charger des voitures; la plante croissait sur un haut fond devant l'entrée du port; depuis elle a disparu et n'a pu étre retrouvée, ainsi que M. Borzi a bien voulu m'en informer au commence- ment de 1887. Cette plante adventice était bien le Lam. saccharina, comme j'ai pu le constater sur les matériaux que M. Falkenberg a eu l'obligeance de mettre à ma disposition. Le stipe dépourvu de lacunes mucifères, la structure de la griffe d'attache ne laissent pas de doute à cet égard. — La Laminaire de Syracuse, au contraire, n'est pas une Algue introduite accidentellement; elle est chez elle, et il y a lieu de pen- ser qu'elle se développe réguliérement et peut étre observée chaque année et pendant tout le cours de l'année. Je me suis assuré en effet, sur un petit échantillon dont je dois communication à la bienveillance de M. Ardissone, qu'elle n'est pas le Lam. saccharina, mais le Lam. Rodriguezii. Malgré sa jeunesse, l'échantillon présente des lacunes mu- cifères bien développées et une disposition des fibres radicales tout à fait caractéristique. En terminant, j'appellerai l'attention sur le fait remarquable que les Laminaires dont le mode de végétation est le méme que celui de la nou- velle espèce méditerranéenne habitent toutes l'Océan Pacifique. Explication des figures de la planche V de ce volume. Fic. 1. — Grand échantillon de Laminaria Rodriguezii, récolté le 21 juin 1887. — L'individu principal est accompagné de quatre individus plus petits. Cette figure est représentée, ainsi que les trois suivantes, au septiéme de la grandeur naturelle. Fic. 2, — Deux jeunes individus dragués le 1° mars 1888, au moment où ils commencent à développer la lame de la nouvelle année. Fic. 3. — Partie inférieure d'un iudividu extrait de la mer le 23 avril 1887. — Les stolons ont produit de jeunes individus dont la fronde est encore peu allongée. Fic. 4. — Portion de deux lames fructifères, prises le 23 avril 1887. Dans la figure de droite les taches fructifères sont doubles. Fic. 5. — Paraphyses et sporanges uniloculaires, l'un plein, l'autre vide. — Grossissement de 250 diamétres. Fic. 6. — Réseau formé dans la lame de la fronde par les canaux muciféres.— Grossissement de 240 diamétres. (1) Die Meeres-Algen der Golfes von Neapel, in Mittheilungen aus der zoologischen Station zu Neapel, vol. I, p. 236, 1879. 366 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. Fic. 7. — Coupe d'un rhizome montrant la masse médullaire arrondie et les lacunes muciféres sous-corticales. Quelques-unes se voient aussi dans la partie centrale. — Grossissement de 10 diamétres. Fic. 8. — Portion de la coupe précédente représentée au grossissement de 240 diamétres. N. B. — Je dois ces trois derniéres figures à l'obligeance de M. le profes- seur Guignard. SUR LA FORMATION DES RENFLEMENTS SOUTERRAINS DANS L'ERANTHIS HYEMALIS; par M. P. A. DANGEARD. Les jeunes plantules d'Eranthis hyemalis ont deux cotylédons à limbe entier ovale; ces cotylédons sont portés à 4 ou 5 centimètres au-dessus du sol ; l'axe qui les supporte montre de bonne heure un renflement ovoide qui se trouve situé à une profondeur de 3 ou 4 centimétres dans le sol: ce renflement se continue par une racine principale assez longue, ne présentant aucune ramification. Cette racine posséde deux faisceaux ligneux qui confluent au centre. Vers le bas, l'endoderme peut n'étre pas différencié ; lorsqu'on approche du renflement, il devient facilement reconnaissable. Le péricycle ne pos- séde qu'une seule assise de cellules contre laquelle viennent buter les faisceaux ligneux et les faisceaux libériens. L'écorce comprend cinq ou six assises de cellules polyédriques; les assises les plus internes de cette écorce se divisent par des cloisons tangentielles, radiales et obliques pour contribuer à la formation du renflement ; puis, l'endoderme restant dis- tinet, le péricycle se cloisonne activement, les faisceaux ligneux étant encore réunis au centre. Ges faisceaux s'écartent à leur tour, abandonnant à droite et à gauche un ou deux vaisseaux. Plus haut, les vaisseaux S'écarlent les uns des autres suivant la circonférence, puis se pla- cent suivant deux droites à peu prés parallèles. A cet endroit, le liber ne peut guére étre distingué qu'à l'aide d'une solution iodée; les cellules gorgées d'amidon se colorent fortement, tandis que les plages libériennes restent à peu prés incolores. Ce liber se porte vers l'extérieur, tandis que la ligne des vaisseaux dessine une courbe dont la convexité est tour née vers l'intérieur. À ce moment, les deux faisceaux libéro-ligneux ont leur liber externe par rapport au bois; ils abandonnent le cylindre cen- tral et passent dans la zone amylifére de l'écorce, le bourgeon central se termine un peu au-dessus avec l'axe proprement dit et le renflement soulerrain. De ce point, jusqu’à la base des cotylédons, nous trouvons un cylindre ayant les deux faisceaux libéro-ligneux dont nous venons de voir l'origine ; DANGEARD. — RENFLEMENTS SOUTERR. DE L'ERANTHIS HYEMALIS. 32307 ils sont placés de chaque côté d'une lacune centrale. Dans le sol, les cellules de l'axe qui supporte les cotylédons, ont une forme polyédrique ; au-dessus du sol apparait l'épiderme, et les cellules de l'écorce devien- nent sphériques. A mesure que l'on approche des cotylédons, on voit les deux faisceaux libéro-ligneux augmenter d'importance par suite du fonctionnement ré- gulier de leur cambium; chacun d'eux se divise en trois, les deux laté- raux s'anastomosent avant de pénétrer dans le limbe. À la fin dela première année, la racine principale, les cotylédons et Paxe qui les supporte disparaissent, et il ne reste plus que le renflement souterræn ; ce renflement, à la seconde année, présente vers sa base trois ou quatre racines, qui montent verlicalement dans l'écorce et se mettent en relation avec une zone génératrice extérieure aux faisceaux primaires et d'abord incompléte. Plus haul, cette zone génératrice rejoint ses bords et donne insertion à d'autres racines qui sortent horizontalement; elle présente quelques îlots vasculaires formés par de larges vaisseaux Spiro-annelés, ces îlots se meltent à la partie supérieure du renflement en relation avec les faisceaux du bourgeon par de nombreuses trai- nées de vaisseaux semblables. L'axe du bourgeon ne se développe pas; seule, la feuille se montre au-dessus du sol et emporte trois faisceaux, un médian et deux latéraux ; elle renferme dans son aisselle le rudiment d'axe floral. Une ou deux écailles se forment par délaminalion des tissus, s’accroissent en longueur, protégeant le bourgeon ; elles sont tout entières parenchymateuses. Pendant les années suivantes, la disposition générale des bourgeons reste la méme ; mais l'axe floral se développant, on trouve à leur base de huit à douze faisceaux libéro-ligneux, parfois davantage ; ils sont rangés suivant une circonférence. La feuille en prend trois qui pourront donner de petites ramifications latérales dans le pétiole; ce qui reste constitue le systéme libéro-ligneux de la hampe florale. La zone génératrice du renflement augmente le nombre de ses ilots vasculaires ; ceux-ci se relient, entre eux, par des anastomoses en réseau; quelques ramifications pénètrent plus ou moins profondément dans la moelle, qui prend un développement considérable ; la zone génératrice reste souvent unique pendant longtemps (1). J'ai cependant observé le cas où cinq et méme six zones génératrices se trouvaient superposées, séparées seulement par quelques assises de parenchyme. Quelquefois la zone génératrice subit une extension latérale qui donne naissance à un second reuflement avec bourgeon ; ce bourgeon produit, (1) A cet état, les renflements souterrains de lEranthis ont été étudiés sommaire- ment par M. Morié, Recherches sur la structure des Renonculacées (Annales des sc. nat., 6° série, BOT., t. XX). 368 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. comme le premier, une feuille et une hampe florale; il peut se produire, de cette facon, une série de renflements qui restent réunis ou s'isolent. Sur ces pieds âgés le nombre des écailles parenchymateuses du bourgeon est de trois ou quatre et elles sont engainantes. En résumé, le premier renflement souterrain de l'Eranthis hyemalis comprend la partie supérieure de la racine principale, l'axe hypocotylé et la région d'insertion des faisceaux cotylédonnaires; il est produit par un cloisonnement des assises internes de l'écorce, des cellules du péri- cycle et de la moelle ; il se forme ensuite une zone génératrice en dehors des formations primaires; c'est à une extension latérale de cette zone avec production d'un nouveau bourgeon qu'est due la formation des autres renflements. Enfin, dans le cas qui nous occupe, les cotylédons se comportent d'une facon remarquable; l'axe s'arrétant au sommet du tubercule, le cylindre qui supporte les cotylédons avec ses deux faisceaux ne représente donc qu'une sorte de gaine, l'axe étant remplacé par une lacune centrale. Des recherches ultérieures nous apprendront jusqu'à quel point ce fait est général dans la famille des Renonculacées. M. Duchartre fait à la Société la communication suivante : REMPLACEMENT DES ÉTAMINES PAR DES CARPELLES CHEZ LE SEDUM ANGLICUM ; Note par M. IP. DUCHARTRE. Notre honorab:e Secrétaire général, M. Malinvaud, a bien voulu me communiquer plusieurs échantillons frais de Sedum anglicum Huds. qui venaient de lui être envoyés du Limousin par M. Duris, d'Eymoutiers, et qui offraient presque tous une curieuse altération de la structure florale propre à celte plante. Cette altération consiste en une disparition d'étamines qui sont remplacées, soit partiellement, soit méme en tota- lité, par des carpelles; il en résulte que ces fleurs, d'hermaphrodites et fertiles qu'elles sont normalement, deviennent unisexuées et femelles. Elles doivent, en outre, être ainsi rendues stériles, attendu que, d’après les observations de M. Duris, dans le Limousin, presque tous les pieds de ce Sedum sont atteints de cette anomalie florale, à ce point que, sauf sur un point voisin d'Eymoutiers, il faut chercher longtemps pour en trouver sur lesquels la fleur ait conservé son organisation nor- male. Le pollen est ainsi fort rare, et, par suite, la fécondation des fleurs monstrueuses devient à peu prés, si ce n'est méme tout à fait, impossible. La fleur normale du Sedum anglicum Huds., comme celle de la géné- DUCHARTRE. — SEDUM ANGLICUM : ÉTAM. CHANG. EN CARPELLES. 369 ralité de ses congénéres, offre une symétrie pentamére modifiée seule- ment en ce qu'elle est devenue décandre. On y trouve done, en dedans des verticilles calycinal et corollin, à cinq pièces chacun et alternes entre eux, deux verticilles pentaméres d'étamines, dont un alterne avec les pétales, tandis que l'autre leur est opposé. A son centre, il existe cinq carpelles distinets, qui sont opposés aux étamines du second verticille de l'androcée et par conséquent aux pétales. La comparaison de la fleur des Sedum avec celle des Crassula, leurs voisins immédiats, la situation oppositipétale des piéces de son second verticille staminal et de ses car- pelles, l'ordre de formation premiére de ces mémes piéces qui les a fait regarder par divers botanistes comme provenan! d'un dédoublement paralléle des pétales, tout semble autoriser à considérer le second verti- cille d'étamines comme surajouté au plan normal de cette fleur, et comme étant ainsi d'importance secondaire dans cette organisation florale. La monstruosité qui fait l'objet de cette Note parait venir, comme on va le voir, à l'appui de celte idée. Cette monstruosité se présente, en effet, à différents degrés; à tous ces degrés, elle affecte essentiellement le verticille' staminal alternipétale. Tantót, et le plus souvent, aprés avoir transformé en tout autant de car- pelles distincts toutes ou presque toutes les pièces de ce verticille, elle ne détermine, dans le verticille staminal oppositipétale, que la stérilisa- tion en méme temps que la déformation de ses parties; tantót aussi, mais beaucoup plus rarement, elle envahit en outre le verticille staminal oppo- silipétale et change quelques-uns ou méme la totalité de ses éléments en carpelles. Dans ce dernier cas, la carpellisation, si l'on veut bien me per- mettre d'employer ce mot, n'était compléte dans aucune des fleurs que j'ai analysées: presque toujours une ou plusieurs des piéces de ce ver- ticille avaient échappé à la transformation, et, quant aux carpelles anor- maux qui s'étaient produits, je les ai vus, sauf dans un seul cas, plus ou moins imparfails sous quelque rapport, en général en forme de cornet ouvert par une fente longitudinale du cóté de laxe de la fleur, ne por- tant qu'en fort petit nombre de simples rudiments d'ovules, et terminés supérieurement en un prolongement styliforme presque jamais stigmati- fére. Au contraire, les carpelles provenant du verticille staminal alterni- pétale se sont toujours montrés fermés, ovulés intérieurement et sur- montés d'un style stigmatifére, en un mot, semblables à ceux du pistil normal. : Il importe de faire remarquer que l'organisation de la fleur du Sedum anglicum, dans aucun des cas que j'ai observés, n'avait été altérée en dehors de l'androcée; les fleurs analysées avaient toutes, dans la situa- tion normale, cinq sépales, cinq pétales et cinq carpelles. Ce serait prolonger peu utilement cette Note que d'y insérer la descrip- T. XXXV. (SÉANCES) 24 310 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888. tion de toutes les fleurs que j'ai examinées; je me bornerai donc à y con- signer l'indication succincte de ce que m'ont présenté quelques-unes d'entre ces fleurs, choisies comme pouvant représenter des degrés diffé- rents de la monstruosité : 1* Le degré inférieur s'est montré dans une fleur dont, en dehors du pistil normal, le verticille alternipétale de carpelles supplémentaires était lui-méme incomplet : trois de ses carpelles seulement étaient sem- blables aux carpelles normaux ; le quatrième, quoique bien formé, était moitié plus petit, et le cinquième était resté fort imparfait; quant aux cinq pièces du verticille oppositipétale, elles ne constituaient chacune qu'un petit filet ou une lamelle irrégulière. 2» Le degré que je crois pouvoir qualifier de moyen et qui semble se présenter le plus fréquemment est celui des fleurs dans lesquelles avec les cinq carpelles normaux alternent cinq carpelles, par conséquent alternipétales, leur ressemblant entièrement de forme, de dimensions et d'organisation. Dans ce cas, les cinq pièces du verticille staminal opposi- tipétale sont en général réduites chacune à l'état d'un filament, parfois partiellement élargi, qui rappelle assez bien le filet d'une étamine nor- male, mais que je n'ai jamais vu terminé par une anthère. 3° Le degré supérieur, au moins d’après mes observations, est formé par les fleurs dans lesquelles, outre cinq carpelles alternes aux cinq du gynécée normal et leur ressemblant sous tous les rapports, on trouve depuis un jusqu'à cinq carpelles oppositipétales; seulement, ainsi que Je l'ai dit plus haut, j'ai à peu prés toujours vu ces carpelles imparfails sous un rapport quelconque. Dans une seule fleur, ce verticille comprenait trois pièces qui ressemblaient beaucoup aux carpelles plus internes. Dans les fleurs où la transformation est la plus complète, le nombre des carpelles auxquels elle a donné naissance peut s'élever à dix, auxquels s'ajoutent les cinq normaux. Une transformation en carpelles s'opére plus souvent dans les étamines que dans les sépales et les pétales. Moquin-Tandon, dans ses Eléments de tératologie, en cite un assez grand nombre d'exemples, et M. Mas- ters, dans sa Vegetable Teratology, en ajoute encore plusieurs autres. Relevant finalement tous ceux qui sont connus de lui, ce dernier auteur donne la liste des quarante et une espéces ou genres qui les ont présentés. Dans cette liste, il distingue par un signe particulier les plantes que ce genre de monstruosités affecte le plus souvent; ce sont les Papaver bracteatum et somniferum, le Cheiranthus Cheiri, le Sempervivum tectorum, V Erica Tetralix, le genre Salix, dont quelques espèces y sont sujettes, enfin le Tulipa Gesneriana. On voit que dans le nombre de ces plantes, plus sujettes que les autres à la carpellisation des éta- mines, figure déjà une Crassulacée, le Sempervivum tectorum, et méme, SÉANCE DU 9 NOVEMRRE 1888. 311 d'aprés l'observation de Dupetit-Thouars rappelée par Moquin-Tandon, cette espèce, ainsi que sa congénère, le Sempervivum montanum, € parait assez sujette à cette anomalie, du moins dans le nord de la France et en Angleterre ». Toutefois, la grande majorité des cas cités jusqu'à ce jour se sont montrés rares ou isolés, souvent méme partiels, de maniére à n'affecter qu'une portion de l'androcée, généralement les étamines internes dans les fleurs polyandres, ou méme seulement l'an- thère d'étamines dont le filet avait conservé son état naturel. Il semblait donc y avoir intérét à faire connaitre le cas de la méme transformation que présente, dans le Limousin, la fleur du Sedum anglicum Huds., d'abord parce qu'il parait n'avoir été encore signalé qu'en passant dans un ouvrage peu répandu, Flore de la Haute-Vienne, de M. Ed. Lamy (p.12) (1), et en second lieu parce qu'il se montre d'une fréquence vrai- ment exceptionnelle et dans des conditions qui le rendent fort remar- quable. L'ordre du jour étant épuisé, M. le Président déclare close la session ordinaire de 1887-1888. SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1888. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. le Président déclare ouverte la session ordinaire de 1888-89, et il annonce, dans les termes suivants, àla Société les pertes nom- breuses qu'elle a éprouvées dans ces derniers mois : Pendant ces vacances, la Société botanique de France a été cruellement frap- pée; elle n'a pas perdu moins de six de ses membres : MM. Sagot (D° Paul- Antoine), Morière (Pierre-Gilles), Delamare (Ernest), Lieury, de Cannart d'Ha- male et Contest-Lacour (Edmond). M. le D" Sacor, décédé à Magny-sur-Yonne, le 8 septembre dernier, à l'age de soixante-sept ans, était un botaniste de grand mérite qui, pendant un séjour (1) « Cette espèce ne fleurit presque jamais en Limousin ; si parfois quelques fleurs paraissent, la plupart des étamines sont changées en carpelles, jai vu jusqu'à quinze carpelles dans une fleur. Cette monstruosité disparait à partir des montagnes de Meymac, d'Ussel et du Mont-Dore; dans ces localités, les fleurs sont bien développées » (Lamy, loco citato). L'observation relatée dans ce passage remonte à plus d un demi-siècle, de sorte que l'anomalie du Sedum anglicum retrouvée par M. Duris parait être l'état habi- tuel de cette plante en Limousin. 212 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1888. de plusieurs années à la Guyane francaise, à laquelle le rattachait sa qualité de chirurgien de la marine, avait étudié à fond la riche végétation de cette partie de l'Amérique. Les résultats de ces études ont été consignés par lui dans un grand travail qui a paru en six fragments, de 1879 à 1884, sous le titre de Catalogue des plantes phanérogames et cryptogames vasculaires de la Guyane française (Ann. des sc. nat., 6° série, X, XI, XII, XIII, XV, XIX). Ce n'est pas seulement sous le rapport strictement botanique que notre regretté collégue s'est occupé de la végétation de la Guyane; le cóté utilitaire l'a aussi préoccupé sérieusement et lui a fourni la matière d'écrits d'autant plus inté- ressants que les données qu'ils renferment peuvent avoir une application directe. Tels sont surtout son Mémoire sur l'Erploitation des forêts de la Guyane francaise (Revue marit. et colon., 1869; in-8° de 71 pages) et ses Études sur la végetation des plantes potageres d' Europe à la Guyane francaise (Journ. de la Soc. imp. et centr. d'Hortic., 1860, VI, 22 pages). Il n'a méme pas cir- conscrit ses études dans cette direction à notre colonie de la Guyane, et, aprés un séjour assez long aux iles Canaries, il a résumé des observations du méme ordre dans un travail trés intéressant pour lequel il a eu la collaboration du D" Pérez (W.), qui habite ces iles. Ce travail est intitulé: De la végétation aux îles Canaries des plantes des pays tempérés et des plantes des régions inler- tropicales, et physionomie generale de leur agriculture (Journ. de l'Agric. des pays chauds, 1865-1866; in-8° de 59 pages). Amené par ces études, et aussi probablement par les fonctions qu'il a remplies à l'École spéciale de Cluny en qualité de professeur de sciences naturelles, à s'occuper attentivement des plantes cultivées, M. Sagot a consacré à certaines d'entre elles des Notes et Mémoires qui en ont notablement éclairé l'histoire. Dans le nombre on peut citer : sa Note Sur la Patate (Journal de la Soc. centr. d'Hortic., 1871; in-8° de 8 pages), et ses recherches sur les Bananiers qui ont paru à d'assez longs intervalles en trois mémoires dont voici les titres : Le Bananier (Journ. de la Soc. centr. d'Hortic., 1872; in-8° de 19 pages) ; Bananier Fehi, sa forme asperme et sa forme séminifère (Bull. de la Soc. bot. de Fr., XXXIII, 1886, p. 317-326); Les différentes espèces dans le genre Musa (Journ. de la Soc. nation. d'Hortic., 1887; in-& de 34 pages). Ou peut enfin rattacher à cet ordre d'études quelques autres Mémoires dans lesquels il a envisagé les plantes cultivées à un point de vue plus général, comme ses Prin- cipes généraux de Géographie agricole (Revue du monde colonial, 1862; in-8° de 47 pages) et celui dans lequel il a traité De l'état sauvage et des résultats de la culture et de la domestication (in-8° de 79 pages ; Nantes, 1865). L'ad- mission de M. Sagot dans notre Société remontait au 14 juin 1870. M. MoniEnE était doyen honoraire de la Faculté des sciences de Caen; c'est dire qu'il y a professé pendant la longue série d'années nécessaire pour l'amener à la fois à la retraite et à l'honorariat de ses fonctions. Il s'est surtout occupé de la flore de Normandie, de tératologie végétale et de plantes fossiles. Les écrits qu'il a publiés dans ces trois directions ont été insérés dans le Bulletin et les Mémoires de la Société Linnéenne de Normandie. On peut citer comme relatif à la flore de Normandie un travail dont le titre indique le principal inté- rét : Note sur quelques herborisations faites en 1860, découverte du Melilotus NIEL. — LETTRE A M. MALINVAUD. 919 parviflora Desf. dans le Calvados et de l'Hymenophyllum tunbridgense Sm., dans l'Orne (1861). Dans le champ de la tératologie, il a décrit notamment, dans tout autant de Notes ou Mémoires : une fasciation du Senecio Jacobæa, ainsi qu'un passage à l'état composé de l'épi du Plantago maritima (1861); un cas de chorise dans le Galanthus nivalis et de floriparité dans le Cardamine pra- lensis (1861); une transformation des étamines en carpelles dans plusieurs espéces de Pavots (1862); diverses monstruosités florales du Colza (Brassica campestris) qui lui ont paru expliquer l'organisation du pistil des Cruciféres (1864); diverses déformations de la fleur chez le Primula sinensis (1885), etc. Enfin, relativement à la paléontologie végétale, on peut citer de lui un travail in-4°, accompagné de deux planches sur deux végétaux fossiles trouvés dans le Calvados (Cycadoidea micromyela et Zamia Brongniartii). M. Moriére faisait partie de notre Compagnie depuis 1860 et en était devenu membre à vie en 1868. Il est mort, àgé de soixante et onze ans, le 19 octobre dernier. M. Ernest DELAMARE, devenu notre confrère en 1885, avait réuni une impor- tante collection des plantes de la Grande-Miquelon, oü il résidait comme méde- cin colonial, et publié dans notre Bulletin, en 1887, un premier Catalogue de ses récoltes, qui devait étre prochainement suivi d'autres Mémoires, lorsqu'une mort prématurée, survenue le 2 juin dernier, dans la cinquante-troisième année de son âge, est venue malheureusement interrompre le cours de ses travaux. M. de CANNART d'HAMALE, ancien sénateur du royaume de Belgique, décédé à Malines le 2 octobre dernier dans sa quatre-vingt-cinquième année, était membre de notre Société depuis 1867. En qualité de président de la Fédération des Sociétés d'horticulture de Belgique, il avait rendu à cette œuvre de grands services en collaboration avec Édouard Morren. Il est l'auteur d'une Monogra- phie historique et littéraire des Lis, publiée à Malines en 1870. Enfin nous avons appris indirectement la mort d'un de nos confrères de Mar- seille, M. Contest-Lacour, et la lettre suivante adressée à notre Secrétaire général est venue annoncer à la Société une autre perte trés regrettable dans la personne de M. Lieury, qui était entré dans notre Compagnie en 1877. LETTRE DE M. Eugène NIEL A M. MALINVAUD. Monsieur et trés honoré collégue, Ne sachant si vous avez déjà recu avis du décés de notre collégue M. J.-B. Lieury, de Rouen, j'aile regret de vous informer que ce sympathique collègue est décédé le3 septembre dernier. Président pendant vingt ans du comité de botanique de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen, il s'était créé dans cette Compagnie de nombreuses et affectuenses relations. Ancien interne des hópitaux de Paris oü il avait fait de brillantes éludes, il avait dans la suite abandonné la médecine pour se livrer tout entier aux sciences naturelles. ll était modeste autant que savant et ses conseils étaient écoutés avec profit par les jeunes étudiants, toujours certains de rencontrer en lui un maitre affable et obligeant. 314 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1888. La disparition de M. Lieury est une grande perte pour notre Société. M. Lieury avait été l’un de mes présentateurs à la Société botanique de France, j'ai tenu à honneur de payer cette dette de reconnaissance à sa mémoire . . . Veuillez agréer, etc. M. le Président, par suite de la présentation faite dans la séance du 27 juillet, proclame membre de la Société : M. AUDIGIER, négociant, rue Terrasse, 16, à Clermont-Ferrand, présenté par MM. Billiet et Malinvaud. M. le Président annonce ensuite une nouvelle présentation. Dons faits à la Société : Bornet et Flahault, Révision des Nostocacées TEA contenues dans les principaux herbiers de France. — Concordance des Algen Sachsens et Europa's de Rabenhorst avec la Révision des Nostocacées hétéroeystées de MM. Bornet et Flahault. Boulay (abbé), Notice sur les plantes fossiles des grés tertiaires de Saint-Saturnin (Maine-et-Loire). Costantin, Les Mucédinées simples. Dangeard, Recherches sur les Cryptomonadinz et les Euglenæ. Fliche, Sur les bois silicifiés de la Tunisie et de l Algérie. Heckel et Schlagdenhauffen, Sur la racine du Batjijor, nouveau poison du cœur. — Recherches sur les quita-perchas fournis par les Mimusops et les Payena. Husnot, Muscologia gallica, T° livraison. Jadin, Les organes sécréteurs des végétaux et la matière médicale. Mornet, Herborisations faites dans le Cher en 1887. Richard (0.-J.), Florule des clochers et des toitures des églises de Poitiers. Cogniaux, Cucurbitacées rares ou nouvelles. Durand (Th.), Index generum phanerogamorum. Boissier, Flora Orientalis. Supplem. ed. Buser. Hansen (Em.-Chr.), Recherches sur les ferments alcooliques. Holm et Poulsen, Sur le Saccharomyces cerevisiæ. Linné (C.-V.), Ungdomsskrifter samlede af Ewald Ahrling. Nylander, Lichenes Fuegiæ et Patagonie. — Lichenes nonnulli ex insula Principis. Briosi, Intorno alle sostanze minerali nelle eet delle piante sem- preverdi. BRIARD. — LETTRE SUR LE PUCCINIA CIRSII. 315 Cavarra (Fr.), Intorno al disseccamento dei grappoli della Vite. — Sul Fungo che e causa del « Bitter rot » degli Americani. — Appunti di patologia vegetale. R. Farnetti, Muschi della provincia di Pavia. 2* centuria. Parlatore, Flora Italiana continuata da Teod. Caruel, vol. VIII, parte prima. Bulletin de la Société scientifique d' Angers, XVI* année, 1886. Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Toulouse, 1** trimestre, 1888. Mémoire de l'Académie de Stanislas, 4881. Mémoires de la Société d'émulation du Doubs, 1881. Commission géologique et d'histoire naturelle du Canada. Rapport annuel, 1886. Journal of the Trenton natural History Society, n° 3, janvier 1888. Bulletin of the Torrey Botanical Club. Vol. XV (1888), n°° 1 à 6. Anales del Museo nacional. Republica de Costa-Rica, 1887. M. Malinvaud donne lecture de la lettre suivante : LETTRE DE M. BRIARD AU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL. Monsieur et cher collégue, J'ai eu l'honneur de vous adresser un exemplaire de la Florule crypto- gamique de l'Aube pour la Société botanique. A l'exemple de Winter et des auteurs qui l'ont suivi, j'ai donné pour synonyme au Puccinia Flos- culosarum (Alb. et Schw.) Winter, n° 180, p. 64, le Puccinia Cirsii Lasch. Cette synonymie est exacte. Mais il n'en est pas de méme pour le Puccinia Syngenesiarum Link p. p. Winter fait rentrer dans le P. Flos- culosarum tous les Puccinia qui ont les Cirsium et les Carduus pour support. Or, j'ai rencontré il y a quelques jours sur les Cirsium olera- ceum et lanceolatum des Puccinia qui appartiennent à deux espéces bien distinctes. Le Puccinia du Cirsium oleraceum est bien semblable à celui de Lasch par ses pustules à un seul réceptacle et par ses spores ou téleutospores ovales arrondies aux deux extrémités, quelquefois un peu atlénuées vers la base, peu ou pas rétrécies à hauteur de la cloison, pourvues d'un pédicelle trés court et souvent placé obliquement ; tandis que les pustules portées par le Cirsium lanceolatum sont composées, c'est-à-dire formées par la réunion d'un grand nombre de réceptacles particuliers. Les spores sont ovales-oblongues, rétrécies au. milieu, plus ou moins atténuées aux extrémités et terminées par un stipe trés long. Ces caractères séparent nettement les deux espèces. Cette dernière a été 316 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1888. publiée par Desmazières, sous le nom de Puccinia Cnici-oleracei, Cat. plant. omises, p. 24 (1823) ; — Plant. Crypt. du nord de la France, I, n° 25 (1825), et encore par le méme auteur, n? 557 des Exsiccata, 4'e édit. française, XII (1832), sous le nom de Puccinia Cirsiorum var. 2, Cirsii-palustris, avec celte observation : « Que c'est à cette » espéce qu'il faut rapporter comme variété 1, Cirsii-oleracei, la Cryp- » togame qu'il a publiée sous le nom de Puccinia Cnici-oleracei dans » son Catalogue des plantes omises et que depuis il a produite en nature » au n? 25 de ses fascicules ». On peut encore rapporter à cette espèce le Puccinia Syngenesiarum Link p. p. (Cooke Fungi brit. exs. edit. 2, II, n? 125), le Puccinia Cirsii Delacour (Société dauphinoise, n° 2709, non Lasch). Enfin Schroéter a publié, dans le Kryptogamen Flora von Schlesien, Pilze, I, p. 317, un Puccinia Cirsii-lanceolati nov. sp., qui paraît ne pas différer de ces derniers. Or, si le Puccinia que je viens de trouver est le méme que ceux de Desmaziéres, de Link, de Delacour et de Schroéter (ce qui ne me parait pas douteux), le nom de Puccinia Cirsi-oleracei Desm, devrait prévaloir dans la nomenclature comme étant le plus ancien. Il résulterait en outre de cette identité que ce Puccinia aurait pour supports les Cirsium oleraceum, lanceolatum et palustre, et que les rapprochements faits par Winter sont au moins contestables dans quelques-unes de leurs parties. Je joins à cette Note un exemplaire de chacune des plantes dont il vient d'étre question, à l'exception de celle de Schroéter que je n'ai pas; ce qui permettra, au besoin, de vérifier l'exactitude de mes observations Veuillez agréer, etc. Le frére Héribaud, de Clermont-Ferrand, annonce, dans une lettre au Secrétaire général, deux intéressantes découvertes pour la flore de l'Auvergne : le Fritillaria Meleagris L. trouvé dans les prairies de Sainte-Urcisse (Cantal) par le frére Porte, et le Carez curvula envoyé du Mont-Dore par M. Dumas. M. Camus faità la Société la communication suivante : QUELQUES LOCALITÉS NOUVELLES DE PLANTES INTÉRESSANTES DES ENVIRONS DE PARIS, par M. G. CAMUS. Je demande à la Société la permission de faire connaitre quelques stations de plantes intéressantes récoltées dans les environs de Paris. Dans une premiére herborisation, en avril, en compagnie de M. Chatin, nous avons trouvé aux Essarts-le-Roi le Primula officinali-elatior, hybride non signalée jusqu'à ce jour dans les limites de notre flore, et FLAHAULT. — HERBORISATIONS ALGOLOGIQUES AU CROISIC. oii YO. incarnata var. angustifolia Reichb. (O. Traunsteineri Saut.), variété à feuilles étroites un peu canaliculées et à fleurs assez fortement colorées, se distinguant facilement du type. Cette plante, trop jeune pour être déterminée, a été rapportée à Paris et cultivée jusqu'à sa complète floraison. La deuxiéme herborisation faite en mai à Esches (Oise), et à laquelle ont pris part MM. Chatin, abbé Chevallier, Legrelle et Camus, a été divisée en deux parties. Avant le déjeuner, nous avons exploré le bois de Fosseuse, commencant immédiatement à la sortie de la gare d'Esches. Ce bois, dont le terrain est siliceux, a une végétation bien monotone; nous y trouvons Daphne Laureola, Sorbus torminalis, Stachys ger- manica, Mespilus germanica. A la sortie du bois, sur une bande de calcaire en suivant le chemin de fer, nous avons récolté Cirsium erio- phorum, Cephalanthera grandiflora, Polygala calcarea, Orchis pur- purea; sur cette même partie calcaire on trouverait, deux mois plus tard, Digitalis lutea, visible en passant en chemin de fer. Pendant la deuxième partie de l'herborisation, nous avons exploré le bois de la Lande et le Ravin d'En-haut. Ce ravin est constitué par deux collines en pente douce, de nature crayeuse, et presque dépourvues de terre végétale. La flore est celle des terrains calcaires arides, les échan- tillons sont peu développés et le pacage des moutons ne nous laisse que des individus minuscules. Nous avons récolté, en lisiére du bois de la Lande et du Ravin d'En-haut : Orchis purpurea, O. Simia, Ophrys muscifera, Gymnadenia conopea, Epipactis atrorubens, Cephalan- thera grandiflora, Aquilegia vulgaris, Veronica prostrata, Coronilla minima en feuilles seulement, Gentiana germanica en pieds secs de l'année dernière. Dans le ravin, nous avons fait une ample moisson de Carum Bulbocastanum. Les bois voisins renferment tous en grande quantité le Daphne Laureola. Enfin notre herborisation s'est terminée près de Méru, où, dans les moissons maigres, nous avons trouvé le Pris- matocarpus hybridus et une deuxième station de Carum Bulbocas- lanum. M. Costantin, secrétaire, donne lecture de la communication suivante : HERBORISATIONS ALGOLOGIQUES D'AUTOMNE AU CROISIC (LOIRE-INFÉR.), par M. Ch. FLAHAULT. De nombreux séjours sur différents points de nos cótes atlantiques avaient appris à M. Bornet que le Croisic est une des localités les plus favorables à la recherche et à l'étude des Algues marines; la diversilé 318 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1888. des stations y détermine une grande variété dans la flore; toutes les excursions s'y font sans perte de temps, la plus éloignée n'exigeant qu'une marche de 3 kilomètres. Ce n’est pas tout; le Croisic n'est pas une station balnéaire à la mode; il n'a pas les inconvénients que présentent aujour- d'hui jusqu'aux moindres villages où la population oisive de nos grandes villes prend ses quartiers d'été. Le Croisic a conservé son caractére, c'est un port de pêche dont l'activité n'est pas le moindre agrément; on y trouve ce qui est nécessaire à une installation momentanée, et on y peut travailler commodément, sans avoir les embarras de la vie matérielle. M. Bornet m'y conduisit à la fin de l'été de 1887; un séjour de six semaines sous sa direction me permit d'apprécier la richesse exception- nelle dela flore marine. Nous y sommes revenus cette année, mais plus nombreux cette fois, car nos confréres MM. Gomont, Guignard, Hy et Sau- vageau nous accompagnaient. Nous avons pensé qu'il pourrait étre utile à quelques botanistes de savoir quels objets d'étude ils trouveraient s'ils venaient passer ici la fin de l'été. La liste suivante comprend les Algues marines que nous avons rencontrées pendant nos deux séjours, du 1% septembre au 15 octobre; nous avons marqué d'un astérisque les espèces qui n'ont été recueillies que pendant l'un ou l'autre de nos séjours. Le nombre des espéces que nous avons recueillies dépasse 230. M. Le Jolis cite 350 espéces ou variétés dans la Liste des Algues marines de Cherbourg; les frères Crouan ont distribué, dans leurs Algues marines du Finistère, 404 espèces ou variétés, récoltées sur un développement de côtes de 40 à 50 kilomètres ; M. Debray n’a trouvé que 189 espèces ou va- riétés notables sur le littoral entre Dunkerque et l'extrémité occidentale du Calvados, c'est-à-dire sur une étendue de côtes de 230 kilomètres environ (1). Si l'on ne perd pas de vue que nos observations comprennent une pé- riode de six semaines seulement, on reconnaitra que le Croisic est bien fait pour tenter ceux qui voudraient consacrer leurs vacances à l'étude des Algues. Le port du Croisie, exposé au Nord, s'ouvre à la partie méridionale d'une petite baie de 3 kilométres environ d'ouverture, limitée au Sud par la pointe du Croisie, au Nord par les falaises de Piriac; ce sont les deux points les plus avancés de la Loire-Inférieure vers l'Ouest. Entre les deux extrémités de la baie s'étendent des plages sablonneuses ; à l'intérieur du cordon littoral qu'elles forment, un bassin intérieur, le Traict, dont le déversoir sert de chenalau port du Croisic, se remplit et se vide à chaque marée; sa superficie est de quelques kilométres carrés, il est bordé par (1) F. Debray, Catalogue des Algues marines du nord de la France, in-8°, broch. de 49 pages. Lille, 1885. FLAHAULT. — HERBORISATIONS ALGOLOGIQUES AU CROISIC. 319 une grande étendue de salines et d’huîtrières. Une légère éminence gra- nitique, qui a son point de départ au Pouliguen, s'étend sur une lon- gueur de 8 kilométres jusqu'à la pointe du Croisic. Exposée à la grande mer et aux vents du S. et du S.-0., cette côte méridionale rocheuse forme un excellent abri pour la rade, le Traict et le bourg du Croisic, situé à quelques centaines de métres au Nord (1). Les principaux avantages du Croisic résultent de la variété de ses stations et de la facilité avec laquelle on les atteint. Elles sont de trois sortes : la côte, baignée directement par la mer, offre une abondante série d'espéces pélagiques, le chenal et le port sont le refuge des plantes qui aiment les eaux calmes et limoneuses ; les marais salants ont une flore toute spéciale, qu'on retrouve avec ses principaux caractères dans les stations analogues de l'Europe entiére. La cóte ouverte est favorable aux espéces qui aiment les eaux battues et aérées. Sur les rochers couverts de Balanes, qui émergent au moment de la pleine mer, croissent le Nemalion lubricum, le Porphyra laci- niata, le Brachytrichia Balani. Au-dessous de la zone des Fucus dont la flore est moins caractéristique, les grandes fentes du granit et les parois des blocs accumulés abritent beaucoup de Floridées , les Deles- seria et Phyllophora, les Callithamnion Hookeri, tetragonum et tetricum, Polysiphonia elongata et nigrescens, Plocamium cocci- neum, Lomentaria articulata, Nitophyllum laceratum, Gigartina mamillosa, Laurencia pinnatifida, Rhodymenia palmata, Clado- phora rupestris, Ulva compressa, Ceramium flabelligerum, etc. Aux basses eaux des fortes marées, la mer laisse à découvert les Himan- thalia lorea, Chorda Filum, Laminaria saccharina et flexicaulis, Haligenia bulbosa, et, au niveau tout à fait inférieur, le Laminaria Cloustoni. ` Les roches plates qui bordent la baie sont plus abritées; elles sont entrecoupées de plages sableuses peu étendues, le plus souvent envahies par les Zostéres (Zostera marina et Z. nana), et sillonnées de rigoles par lesquelles les mares abandonnées par le flot se vident lentement entre deux marées. C'est ici la localité préférée des Fucus; ils tapissent toutes les roches et y rendent la marche difficile. Le F. canaliculatus ne descend pas au-dessous du niveau des hautes mers; il couvre les rochers à Balanes émaillés de frondes vert d'émeraude du Rivularia bullata. Les Calothrix scopulorum et crustacea habitent les flaques les plus élevées; les roches un peu vaseuses qui les environnent sont re- couvertes d'un tapis continu de C. pulvinata. Un peu plus bas, au niveau (1) La pointe de Piriac présente à peu près le méme caractère et les mêmes avan- tages que celle du Croisic ; mais les stations abritées manquent dans son voisinage. 380 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1888. qu’atteignent méme les marées de morte eau, les flaques sont occupées par Cystosira discors et ericoides, Ceramium rubrum, Sphacelaria scoparia, Cladophora rupestris, Laurencia obtusa, Padina pavonia, Lyngbya majuscula, etc.; et si les Fucus ont délaissé quelque surface rocheuse, le sable vaseux qui s'y dépose se couvre de Callithamnion floridulum. Plus bas, les mares et les rigoles donnent asile aux Clado- stephus verticillatus, Chondrus crispus, Polyides rotundus, Helmin- thora divaricata, Gracilaria confervoides et compressa, Dictyota dichotoma, Rytiphlæa pinastroides ; on les trouve souvent remplies de plantes flottantes apportées du large, telles que Laminaria Cloustoni, Dasya coccinea, Scinaia furcellata, Solieria chordalis, Sarcophyllis edulis, ete. Les Chorda Filum sont ordinairement recouverts de Litosi- phon pusillus et de Polysiphonia fibrillosa ; le Ptilothamnion Pluma vit communément sur l'écorce du Laminaria Cloustoni ; plusieurs Ecto- carpus, Streblonema, Myrionema et Elachistea se rencontrent sur les plantes rejetées. Les Zostères donnent également asile à quelques plantes spéciales. Le chenal, le port et le Traict sont garnis de plantes qui n'exigent pas les eaux pures ou qui préférent les stations malpropres et vaseuses. Au niveau le plus élevé, les quais du port sont couverts par le Catenella Opuntia et par diverses formes d'Ulves; les Fucus prédominent aux niveaux intermédiaires ; les fonds vaseux du chenal et du port sont la stalion choisie des Taonia Atomaria, Callithamnion roseum, Mono- spora pedicellata, Ectocarpus firmus, Griffithsia corallina et devo- niensis, Gigartina acicularis et Teedii, Gracilaria multipartita, Ceramium gracillimum, Chondria cærulescens, Bryopsis plumosa et hypnoides, Polysiphonia variegata et Lomentaria clavellosa. Aux plus basses mers, on peut récolter quelques plantes spéciales à Fextrémité du chenal et aux environs du musoir de la jetée, comme Helminthocladia purpurea, Desmarestia ligulata ; mais on ne peut passer au pied du musoir qu'aux basses mers inférieures à 8 décimètres. Le Traict diffère peu du port; les excursions n'y sont pourtant pas improductives ; quelques roches, affleurant au-dessus de la surface géné- rale sableuse ou vaseuse, permettent à certaines espéces de se développer. La vase noire et profonde que l'eau recouvre à chaque marée se tapisse de Vaucheria dont le thalle se dresse en mèches noirâtres, mais les prairies de Salicornes, d'Obione et de Spartina qui entourent le Traiet méritent plus d'attention; c'est là, au milieu des herbes que l'eau de mer atteint rarement, que prospère le Bostrychia scorpioides, Floridée presque aérienne, qu'on trouve en grandes touffes, enveloppant la base des plantes phanérogames et s'étendant sur le sol environnant. Les salines constituent une station très particulière ; les eaux qu'elles FLAHAULT. — HERBORISATIONS ALGOLOGIQUES AU CROISIC. 381 reçoivent sont, pendant l'été, saturées de sel par une évaporation con- stante ; elles sont peu aérées et subissent promptement toutes les varia- tions de température, en raison de leur faible profondeur. Le Microco- leus chthonoplastes forme un feutre continu d'un vert foncé sur le sol des bassins où l'on recueille le sel; le Monas Dunalii les couvre parfois d’une couche orangée continue, à la manière d'une Fleur-d'eau. Le Lyngbya cstuarii chauffé par le soleil s'éléve à la surface en couches brunes d'une grande étendue; beaucoup d'Ulves, le Cladophora fracta, le Chetomorpha Linum ont aussi là leur place; d'innombrables Bac- téries à soufre envahissent tous les débris végétaux et activent leur destruction. Les Nodularia et le Spirulina Thuretii sont fréquents dans les endroits marécageux du voisinage. Voici d'ailleurs la liste méthodique des espèces recueillies. PHYCOCHROMOPHYCÉES. Calothrix confervicola Agardh. : — fusco-violacea Crouan. — Vers la ligne Polyeystis pallida. Thuret mscr. (= Pal- des plus basses mers et au-dessous. mella pallida Kütz.). — — scopulorum Agardh. Chroococeus turgidus Negeli. — Contarenii Bornet et Flahault. Glæocapsa crepidinum Thuret (= Placoma |. pulvinata Agardh. vesiculosa Schousboe ex parte). — parasitica Thuret. — Dans le Nemalion Dermocarpa prasina Bornet; sur le Cate- multifidum. nella Opuntia. — Dans le port. — æruginea Thurel. — violacea Crouan ;,sur Gheetomorpha. — | — crustacea Thuret. Dans les salines. — parietina Thuret, — Marais salants. Hyella cæspitosa Bornet et Flah. — Dans | Isactis plana Thuret. le test des vieilles coquilles. Rivularia Biasolettiana Meneghini. — Fa- ; laises du bourg de Batz. Spirulina oscillarioides Hauck et Richter | — AR pd (an Turpin ?). ur e oc es Oscillaria chalybea Mertens. — Salines de Pa tete ans as Pornichet. — — — bullata Berkeley. — tenuis var. viridis Rabenhorst (an! — polyotis Bornet et. Flahault. — Quais Agardh ?). du port. Lyngbya majuseula Lyngbye. Brachytrichia Balani Bornet et Flahault — luteo-fusca J. Agardh. (Hormactis Thuret). — semiplena J. Agardh. -- iestuarii Liebman. Mastigocoleus testarum Lagerheim.— Dans Microcoleus nigrescens Thuret. — Quais le test des vieilles coquilles. du port. — chthonoplastes Thuret. — Salines. Nodularia Harveyana Thuret. — Marais Ulva Lactuca Z. — — f. latissima DC. CHLOoROPHYCÉES. salants. , — spumigena Mertens y. major. — Marais | — — y. Lactuca Le Jolis. salants. — Enteromorpha Le Jolis. Anabæna torulosa Lagerheim. — Marais | — — 8. compressa Le Jolis. salants. — — y. intestinalis Le Jolis. . . | — clathrata Agardh. Microchæte grisea Thuret.— Sur les vieil-| x tion Te Jola. e e — — 8. Rothiana Le Jolis. — y. uncinala Le Jolis (Enteromor- Calothrix rubra Bornet el Flahault. — Sur | — pha ramulosa Hooker). les pilotis, à la cóte ouverte. 382 * * AM Ulva clathrata 2. erecta Le Jolis. — percursa Agardh. — Salines. Chætomorpha Linum Kützing. — Sali- nes. Rhizoclonium tortuosum Küftzing. — Quais du port. — salinum Kützing. — Salines. Gomontia polyrrhiza Bornet et Flah. —- Dans le test des vieilles coquilles. Cladophora fracta Kützing. — Salines. — rupestris Kützing. — pellucida Aütsing. — Près de la ligne de basses mers. — albida Külzing. — lætevirens Harvey. Bryopsis hypnoides Lamouroux. — plumosa Agardh. Codium tomentosum Stackhouse. Vaucheria Thureti Woronin. PHÉOPHYCÉES. Scytosiphon lomentarius J. Agardh. Punctaria plantaginea Greville var. Crouani; sur Chorda Filum. : Litosiphon pusillus Harvey; sur Chorda Filum. Desmarestia aculeata Lamouroux. — ligulata Lamouroux. — Derrière le musoir ; aux plus basses mers. Streblonema velutinum Thuret; sur Hi- manthalia lorea. — iuvestiens Thuret ; compressa. Ectocarpus reptans Crouan; sur Fucus serratus. simplex Crovan; sur Codium tomen- tosum. irregularis Kützing. Crouani Thuret. confervoides Le Lyugbye part.). virescens Thuret, mscr. fasciculatus Harvey; sur les Lami- naria et Rhodymenia. — Hincksiæ Harvey ; sur Haligenia bul- bosa. granulosus Agardh. — firmus J. Agardh (littoralis Harvey). Sphacelaria scoparia Lyngbye. — cirrosa Agardh. Cladostephus verticillatus Agardh. — spongiosus Agardh. sur Gracilaria Jolis (siliculosus Myrionema vulgare Thuret; sur Ulva, Rhodymenia, etc. * SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1888. Myrionema orbiculare J. Agardh; sur feuilles de Zostère. Elachistea stellulata Griffiths; sur Dic- tyota dichotoma. velutina Areschoug; sur Himantha- lia lorea. pulvinata Harvey (attenuata J. Ag.) ; sur Cystosira ericoides. scutulata Duby; sur Himanthalia lorea. fucicola Fries ; sur Fucus vesiculosus. Asperococcus bulbosus Lamouroux. — Dans le port. Leathesia difformis Areschoug. — Dans le chenal. Castagnea chordariæformis Thuret (My- riocladia Crouan). Chorda Filum Stackhouse. Ralfsia verrucosa Areschoug. Stilophora rhizodes J. Agardh; sur le Cystosira ericoides. Laminaria saccharina Lamouroux. — Aux basses mers. — flexicaulis Le Jolis. — Aux basses mers. — Cloustoni Le Jolis. — Au niveau des plus basses mers; très rarement découvert. Haligenia bulbosa Decaisne. — Aux très bassés mers. Himanthalia lorea Lyngbye. Bifurcaria tuberculata Stackhouse. Pelvetia canaliculata Decaisne et Thuret. Fucus serratus L. — platycarpus Thuret. — vesiculosus L. Ascophyllum nodosum Le Jolis. Cystosira ericoides Agardh. — Flaques élevées. — granulata Agardh. — Dans le chenal. — discors Agardh. — Flaques élevées. Halidrys siliquosa Lyngbye. Dictyota dichotoma Lamourouz. — — var. implexa J. Agardh. Taonia atomaria J. Agardh. Padina pavonia Gaillon. — Flaques éle- vées. Dictyopteris polypodioides Lamourouz. FLORIDÉES. Porphyra laciniata Agardh. — — forma umbilicalis (Ulva umbili- calis in English Botany). Bangia reflexa Crouan. * * FLAHAULT. — HERBORISATIONS ALGOLOGIQUES AU CROISIC. Goniolrichum elegans Zanardini. Acrochælium virgatulum Nægeli (Chan- transia Thuret) ; sur les Zostères. — Davicsii Negeli (Chantransia Thu- ret); sur Cyslosira discors. Nemalion purpureum Chauvin (Helmin- thocladia J. Agardh). — lubricum Duby. — Sur les rochers battus les plus élevés. Helminthora divaricata J. Agardh. Scinaia furcellata Bivona. Cruoria pellita Fries. Monospora pedicellata Solier. — Dans le chenal. Thamnidium Rothii Thuret. — floridulum Thuret. — En gazon sur les roches plates. Antithamnion crispum Thuret. Callithamnion corymbosum Lyngbye. — roseum /larvey. — Dans le port et le chenal. polyspermum Agardh. Hookeri Harvey. Borreri Harvey. — A la côte ouverte. — tetricum Agardh. — A la côte ou- verte. — tetragonum Agardh. — A la côte ouverte. — spongiosum Crouan. — A la côte ou- verte. Griffithsia corallina Agardh. — setacea Agardh. — devoniensis Harvey. — Dans le port. Halurus equisetifolius Külzing. Ptilothamnion Pluma Thuret; sur La- minaria Cloustoni. Ceramium rubrum Agardh. — — var. decurrens Le Jolis. — strictum Harvey. — — var. zostericola Thuret. — Deslongchampsii Chauvin. — Falaises de la mer ouverte. tenuissimum J. Agardh (nodosum Harvey); parmi les Zostères, dans le chenal. — gracillimum Agardh. * * * — flabelligerum Lyngbye. -— Falaises de la mer ouverte. — echionotum J. Agardh. — ciliatum Ducluzeau. Microcladia glandulosa Greville. Catenella Opuntia Greville. — Quais du port; digues du Traict. Schizymenia edulis J. Agardh {Iridæa Harvey). * — Dubyi J. Agardh.— A très basse mer. Grateloupia filicina Agardh. * 3 * * * * * 383 Fastigiaria furcellata Stackhouse. Chondrus crispus Stackhouse. Gigartina Teedii Lamouroux. — Dans le port et le chenal. — acicularis Lamouroux. — port et le chenal. — pistillata Stackhouse. — Rochers de la Turballe. — mamillosa J. Agardh. Cystoclonium purpurascens Kützing. Callymenia reniformis J. Agardh. Callophyllis laciniata Kützing. — A très basse mer. Ahnfeltia plicata Fries. Gymnogongrus Griffithsiæ Martens. — Dans le chenal. — norvegicus J. Agardh. Phyllotilus membranifolius Kützing. Phyllophora rubens Greville. — A basse Dans le mer. Champia parvula Harvey. — Dans le chenal. Rhodymenia palmata Greville. — A basse mer. — Palmetta Greville.— Dans le chenal. Lomentaria articulata Lyngbye. — clavellosa Gaillon. — Dans le chenal. Plocamium coccineum Lyngbye. Hydrolapathum sanguineum Stackhouse. Rhodophyllis bifida Kützing. — A très basse mer. Gracilaria confervoides Greville. — compressa Greville. — multipartila Harvey. — Port et che- nal. Calliblepharis ciliata Kütaing. — jubata Kützing. Sphærococcus coronopifolius Stackhouse. Nitophyllum uncinatum J. Agardh. — A la côte ouverte. — laceratum Greville. — Gmelini Greville. — Dans le chenal. — ocellatum Lamouroux. — Dans le chenal, Delesseria sinuosa Lamouroux. — alata Lamouroux. — ruscifolia Lamouroux. — Hypoglossum Lamourous. Gelidium corneum Lamourous. — latifolium Lamourous. — crinale Lamouroux. Polvides rotundus Greville. Solieria chordalis J. Agardh. Wrangelia multifida J. Agardh. Chylocladia kaliformis Hooker. — squarrosa Le Jolis. — ovalis Hooker. 384 Polysiphonia pulvinata Sprengel (sertu- larioides J. Agardh). — En gazon sur les roches. — urceolata Greville — A très basse mer. — fibrata Harvey. — fibrillosa Greville ; lum. — Brodiæi Greville. — Dans le chenal. — elongata Greville. — obscura J. Agardh (ascendens Crouan). — En gazon sur les roches. — fastigiata Greville; sur l’ Ascophyllum nodosum et les Fucus. sur Chorda Fi- — nigrescens Greville. — Dans le chc- nal. — fruticulosa Sprengel. — Dans les mares. — variegata Agardh. — Dans le chenal et le port. Rhodomela subfusca Agardh. Bostrychia scorpioides Montagne. — Parmi les herbes des marais sa- lants. SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1888. Rytiphlæa pinastroides Agardh. — A très basse mer. Laurencia obtusa Lamourous. — hybrida Lenormand. — pinnatifida Lamouroux. Chondria dasyphylla Agardh. — tenuissima Agardh.-— Plage de Saint- ` Goustan. — cærulescens J. Agardh. — Dans le port et le chenal. Dasya coccinea Agardh. ocellata Harvey. Hildbrandtia Prototypus Nardo. Melobesia farinosa Lamouroux; sur Gys- tosira discors. — membranacea Lamouroux; sur Lau- rencia pinnatifida. — Thureti Bornet; sur Corallina squa- mata. — Corallinæ Crouan; sur Corallina offi- cinalis. Lithothamnion polymorphum Areschoug. Jania rubens Lamourous. Corallina officinalis L. * Bonnemaisonia asparagoides Agardh. — squamata £llis. Ces plantes ne sont pas toutes, aux marées d'automne, dans l'état le plus favorable à l'étude. Pour les Floridées, l'observation se complique par la variété des organes de reproduction; elles présentent en effet un mode de reproduction asexuée et des organes sexués mâles et femelles. La plupart sont monoïques, et les organes asexués se développent sur des individus qui ne portent ni anthéridies, ni œufs. Il en résulte qu'il faut presque toujours trois sortes d'individus pour établir l'histoire com- pléte de la reproduction chez ces plantes; ajoutons que les anthéridies sont assez peu apparentes et qu'il est parfois difficile de les découvrir. En raison de ces difficultés particuliéres, nous croyons devoir signaler les espèces de Floridées chez lesquelles nous avons pu observer tous les organes reproducteurs; ce sont : Callithamnion roseum, C. tetricum, C. Hookeri, Ptilothamnion Pluma, Griffithsia corallina, Ceramium rubrum, C. nodosum, C. strictum, Polyides rotundus, Gigartina Teedii, Melobesia membranacea, Laurencia obtusa, Chondria ce- rulescens, C. tenuissima, C. dasyphylla, Polysiphonia pulvinata, P. variegata, P. fibrillosa. Deux au moins des organes reproducteurs peuvent étre observés sur la plupart des autres Floridées que nous avons citées; trés peu d'entre elles sont tout à fait stériles à cette époque de l'année. BATTANDIER. — PLANTES D'ALGÉRIE. 385 M. Malinvaud donne lecture à la Société de la communication suivante : NOTE SUR QUELQUES PLANTES D'ALGÉRIE RARES OU NOUVELLES (1), par M. J. A. BATTANDIER. Ranunculus aurasiacus Pomel. — Djebel Dréat au delà des Dibans. Ranunculus millefoliatus Vahl. — Même localité. * Erysimum repandum L, — Aïn-Sefra, Silene Rouyana spec. nov. Perennis, glaber, cespitosa; caudice sublignoso, multicipite, parti- tionibus crassis, brevibus, basi foliorum emarcidorum dense squamatis, rosulas foliorum multas gerentibus alias steriles, alias in caulem florife- rum abeuntes ; foliis inferioribus lineari-lanceolatis vel oblongo-lanceo- latis, mucronatis, glabris, glaucescentibus, in petiolum subalatum longe attenuatis; foliis superioribus vagina scariosa brevi connatis, lineari-acu- minatis, erectis, rigidis, subpungentibus ; intermediis elongatis, multo brevioribus, margine hyalino sub lente brevissime ciliato-papillosis ; caulibus florigeris terminalibus, erectis, rigidis, striatis, lævibus, 3-12 decim. longis, infra nodos prominulos viscosissimis, simplicibus vel ramis 1-3 eis brevioribus præditis; floribus magnis, nocturnis, apice caulium ramorumque solitariis, erectis; calyce longe tubuloso, umbili- cato, 22-30 millim. longo, fructu accrescente clavato, membranaceo, glabro, decemnervio nervis vix prominulis, venulis rubellis anostomo- santibus reticulato, quinquedentato dentibus acutis triangulari-lanceolatis margine hyalino brevissime ciliatis; petalis intus albidis, extus tigrino- purpureis, ungue exserto haud dentato, limbo ad medium vel ultra medium bifido lobis late lineari-obtusis ; faucis appendicibus duo ovato- gibbosis ; filamentis glabris; capsula ovato-cylindrica, 12 millim. circi- ter longa, 6 millim. lata, thecaphoro longiore et paululum exserta; seminibus immaturis faciebus concavis, tuberculatis tuberculis radian- tibu In regione silvatica montis Mzi, in provincia oranensi austro-occiden- tali ad fines imperii Maroccani, quatuordecimo die junii floriferum legimus. Species eximia, nulli ditionis nostra ut videtur proxima ; in locis aridis omnino dianthiformis cespite crasso, abbreviato et foliis angustis- (1) Les plantes marquées d'un'astérisque sont nouvelles pour l'Algérie. * XT. (SÉANCES) 25 386 SÉANCE DU Ü NOVEMBRE 1888. simis subpungentibus; in locis umbrosis multo elatior, caudicis parti- tionibus elongatis, foliis magnis, mollibus, oblongo-lanceolatis. Je dédie cette plante à mon excellent ami M. Rouy, en souvenir des services nombreux qu'il m'a rendus en me communiquant les échantil- lons de son herbier d'Espagne. Erodium angulatum Pomel. — Défilé des Portes-de-Fer. Malope asterotricha Pomel. — Sommet du djebel Dréat. * Elatine macropoda Gussone. — Ain Aflou, Aflou (D' Clary). Trigonella uniflora Munby.— Sommet du djebel Dréat. Astragalus narbonensis Gouan. — Défilé des Portes-de-Fer (Bibans en arabe). Lathyrus numidieus Datt. (Bull. Soc. bot. de Fr., t. XXXIV, p. 388). — Cette rare plante, dont je n'avais trouvé qu'un ne mais que j'ai réussi à cultiver, a le style légérement tordu et doit par conséquent être placée dans la section Cicercula Mench. Lotus pusillus Viv. — Toute la forêt de Tamarix de Perrégaux, très abondant. C'est la première fois que cette plante est signalée sur Ie litto- ral de l'Algérie. "Trifolium gemellum Pourret. — Garouban, djebel Mzi. * Hippocrepis atlantica Ball. — Base du djebel Aïssa (Sud oranais). Amygdalus communis L. — Rochers de Tadjenent sur les flancs du djebel Dréat. Cet arbre forme là un joli bois, mélé de Crategus rus- cinonensis Gren. et Blanc, et y parait bien spontané. Les fruits sont tous amers. M. le général de Marsilly, dans des notes d'herborisation qu'il m'a confiées, signale une véritable forét d'Amandiers, tous amers aussi, sur un contrefort des Ouled-Dahn, prés de Guelma. Potentilla reptans Var. argentea Nob. — Feuilles toutes couvertes sur les deux faces d'un épais duvet argenté-soyeux. Ain-el-Hadjar. — Juin. Bupleurum mauritanicum Spec. nov. Perenne, cespitosum, caudice crasso, multicipite; partitionibus appro- ximatis, vestigiis foliorum emarcidorum dense vestitis, foliis annotinis apice coronatis; foliis fere omnibus radicalibus, dense rosulatis, lineari- acuminatis, carnosulis, 3-4 cent. longis, rigidis, trinerviis nervis vix prominulis, glaucis, strictissime membranaceo-marginatis, dorso rotun- datis, intus canaliculatis ; caulibus gracilibus, firmis, erectis, 2-4 decim. longis, subatigulato-striatis, parce foliatis foliis sensim decrescentibus, supra medium ramosis ramis tenuissimis; umbellis 2-4 radiatis radiis eapillaribus, erecto-patulis, elongatis, subæquilongis inæqualibusve, in- BATTANDIER. — PLANTES D'ALGÉRIE. 381 volucri involucellorumque phyllis minimis, lanceolato-acuminatis; umbel- lulis paucifloris; fructibus minutis, subsessilibus; stylis patulis stylopodio depresso brevioribus. In planitiebus excelsis provinciæ oranensis, Stipæ tenacissime L. socia; inter Mahroun et Ras-el-Mà et ibi ab amicissimo D'* Trabut vige- simo die junii, anno 1887, inventa. Ce Bupleurum appartient au nombreux groupe d'espéces voisines du B. fruticescens L. Mais ses fruits subsessiles et ses feuilles charnues en rosettes denses formant gazon le caractérisent trés nettement. * Carum (Bunium) Macuca Boissier, Voy. Esp. p. 259, tab. 66. — Remplit les prairies de tout le sommet du Zaccar de Miliana. Carum (Bunium) Chaberti spec. nov. Glabrum, tubere crasso, ovato, cortice rimoso fuscescente ; foliis radi- calibus paucis, triternatisectis laeiniis linearibus brevibus solo adpres- sis; foliis caulinis paucis ad vaginam membranaceam redactis vel laci- nulis 1-3 linearibus præditis; caule brevi, robusto, a basi ramoso ramis divaricatis solo sepius adpressis, brevibus; umbella terminali subses- sili; cæteris longe pedunculatis pedunculis decumbentibus ; omnibus 6-10 radiatis ; involucri phyllis 6-8, lineari-acutis, margine anguste membra- naceis ; involucellis involucro similibus sed minoribus, nonnunquam fere dimidiatis; pedicellis inæqualibus, haud incrassatis, exterioribus fructu longioribus ; floribus albis, minutis; petalis ovatis, lacinula inflexa apice emarginatis ; antheris violaceis ; fructibus apice incrassatis, in vivo valde turgidis; costis inconspicuis, exsiccatione dein prominulis, lateralibus marginantibus ; stylopodiis depressissimis, stylis divaricatis paulo bre- vioribus; calycis limbo obsoleto ; vittis in valleculis ternatis, fuscis, media latiore, lateralibus minutis, irregularibus, a media remotis, sub costas fere relegatis; albumine vix inflexo, a commissura remoto ; carpophoro haud incrassato, apice tantum bifido. Ad cacumina Djurdjuræ : Lella Khadidja, Aizer, etc. — Julio-Augusto. Cette plante, que j'ai cultivée, a tout à fait le port du Bunium ferulæ- folium Desf. ; elle en diffère par ses pédicelles non épaissis et ses bande- lettes au nombre de trois par vallécule. Elle s'éloigne beaucoup des Bunium alpinum et Macuca par la forme et la grosseur de son tuber- cule, par son port trés différent, ses stylopodes trés déprimés et ses ban- delettes trés inégales. Je dédie cette espéce à M. le D' Chabert, qui a, cette année, si bien exploré le Djurdjura et qu m’accompagnail dans la course où je la récoltai. Daucus laserpitioides DC. var. apterus. — Ailes du fruit nulles ou presque nulles. Commun dans presque toute la forêt de la Réghaïa. — Juillet-novembre. 388 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1888. Anethum graveolens L. — J'ai trouvé quelques pieds de cette plante dans le défilé des Bibans (Portes-de-Fer). Ferula !ongipes Cosson inédit. — Steppes désertiques du sud- ouest de la province d'Oran. Dans une communication précédente, j'avais appelé cette plante F. Cossoniana, sachant que M. le D" Cosson l'avait déjà signalée comme espéce nouvelle en 1856, mais sans lui donner de nom. Depuis MM. Bonnet et Maury ont fait connaitre (1) que M. Cosson avait déjà donné dans son herbier le nom de F. longipes à cette plante. J'adopte volontiers ce nom qui a l'avantage de rappeler un des caractères les plus apparents de cette espèce; mais je ne puis admettre la descrip- tion que MM. Bonnet et Maury donnent de ses fruits, évidemment d'aprés des échantillons trop jeunes. « Elle se distingue, disent-ils, du F. tu- netana ainsi que de toutes les autres espèces algériennes du groupe par ses fruits oblongs, une fois plus longs que larges (15-17 millim. long. sur 5-7 millim. larg.). » Nous avons, M. Trabut et moi, rapporté plus d'un kilogramme de ces fruits. A maturité, dans leur développement normal, ils ont de 12 à 17 millim. de longueur sur 10-14 millim. de largeur. Ils sont d'ailleurs fort variables; le nombre des bandelettes, qui est habituellement de cinq par vallécule, pouvant descendre à trois. — J'ai donné ailleurs les caractéres qui distinguent cette espéce du F. tune- tana Pomel, décrit pour la première fois par moi dans ce Bulletin, vol. XXXIII, p. 478. Tous deux se séparent des F. tingitana et vesce- ritensis par la largeur considérable de leurs fruits, la forme de leurs feuilles, etc. Centaurea Cossoniana spec. nov. ; C. sp. nov. Centaureæ Scabiosæ affinis Cosson, Voy. et Bull. Soc. bot. de Fr., t. III, p. 561, nec non in herb. exp. perm. Alger. ` Glabrescens, læte viridis, caudice perenni, multicipite, partitionibus brevibus, crassis, basi foliorum emarcidorum dense squamatis ; caulibus numerosis, erectis, angulato-sulcatis, ad basim foliorum parce lanigeris, cieterum glabris, simplicibus vel parce ramosis ramis elongatis monoce- phalis ; foliis radicalibus glabrescentibus, subcoriaceis, petiolatis petiolis basi dilatata lana mollissima immersis ; limbo rarissime lanceolato-inte- gro, sepius lyrato, pinnatipartito ; lobo terminali ovato vel lanceolato, multo majore, basi præcipue dentato ; lateralibus lanceolatis, integris den- tatisve, suboppositis, rachi anguste decurrentibus, distantibus, basim versus decrescentibus ; foliis caulinis cæteris similibus, valde decrescen- tibus; superioribus linearibus, sessilibus; capitulis ovato-globosis, pedunculo longe nudo, apice vix incrassato insidentibus; receptaculi (1) Journal de botanique, vol. I, p. 314. BATTANDIER. — PLANTES D'ALGÉRIE. 389 glabriusculi squamis a basi ad apicem sensim erescentibus ; inferioribus mediisque ovatis cum appendice nigro spinula valida apiculato, margine ciliatis ciliis albis latitudine squama brevioribus; superioribus elongatis, margine subintegris, appendice orbiculari-cucullato, scarioso, breve ciliato, superatis ; corollis purpureis, valde exsertis, radiantibus cæteris subbrevioribus ; tubo antherarum corollæ æquilongo, corneo, pallido ; achæniis oblongis, compressis, hispidis, hilo laterali barbatis, pappo duplici coronatis; pappo exteriore achænio sublongiore, setaceo, setis scabridulis fuscescentibus extus decrescentibus, extimis squamiformi- bus; pappo interiore externo triplo breviore, paleaceo paleis latis con- niventibus apice fimbriatis. — Maio-Julio. In collibus et regione montana inferiore provincie oranensis austro- occidentalis, ab oppido Ain Sefra usque ad fines imperii Maroceani et verisimiliter ultra, vulgatissima. Jam, maio ineunte, anuo 1856 a cl. D'* Cosson cui, grato animo, speciem dico, lecta. Cette Centaurée est très voisine du C. Matinvaldiana Battand. (Bull. Soc. bot. de Er., t. XXXIII, p. 355 et Atlas de la El. d'Alger, pl. 11). Elle devrait méme peut-étre y étrerapportée comme sous-espéce. Elle s'en distingue par ses feuilles glabres ou glabrescentes, plus découpées, moins épaisses; par ses tiges glabrescentes; par ses capitules un peu plus petits; par ses achaines hispides, plus étroits à aigrette moins longue. Elle est trés éloignée du C. Scabiosa par la laine épaisse qui entoure la base des pétioles; par ses feuilles à lobes bien moins grands, bien moins dentés, plus écartés et plus inégaux; par ses tiges moins feuillées à feuilles bien plus réduites; par ses capitules plus petits à écailles nettement acuminées en épine et à cils moins nombreux, etc. Centaurea Pomeliana Spec. nov. Perennis, furfuraceo-canescens ; caudice sublignoso, multicipite ; foliis radicalibus rosulatis, petiolatis, pinnatipartitis lobis lanceolato-linea- ribus integris hastatisve; foliis caulinis sensim decrescentibus, dein sessilibus, lineari-lanceolatis, bracteiformibus ; caulibus basi robustis, pube alba lanuginosa dense vestitis, ramosissimis ramis strictis, angu- losis, erecto-patentibus, pubescentibus, usque ad capitulum bracteatis ; capitulis ovato-globosis, mediocribus; anthodii squamis appendiculatis appendice fusco, cucullato, scarioso, orbiculato, subdecurrente, mar- gine longe ciliato; apice spinula ciliis breviori apiculato ; corollis purpureis, parvis, externis radiantibus cæteris paulo longioribus ; tubo antherarum pallido, corneo, corolla breviori ; achzeniis parvulis, oblongo- obovatis, pubescentibus; hilo caruncula obtecto, haud barbato; pappo duplici, exteriore achenio longiore, albo, setaceo setis scabridulis extus decrescentibus ; pappo interno externo multoties breviori, conico, 390 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1888. setaceo setis conniventibus apice scabridis.— Junio-Augüsto. — In regione montana superiore provincie oranensis austro-occidentalis : djebel Amour (Pomel, Clary), djebel Aïssa, djebel Mzi. Cette plante est voisine du C. Parlatoris, mais s'en distingue par son aigrette plus longue que l'achaine, par la forme de l'appendice des écailles du péricline, par ses capitules plus gros, etc. Carduncellus Duvauxii Spec. nov. Perennis, caudice simpliei vel pluricipite crassitia pennæ anserinæ, cortice nigro, fungoso ; caulibus firmis, erectis, angulato-striatis, albis vel hine inde purpurascentibus, parce ramosis simplicibusve, 3-25 cent. altis, usque ad capitula dense foliatis; foliis radicalibus in petiolum brevem sensim attenuatis, oblongis; ceteris sessilibus, tri-quinque nerviis, ovato oblongis; omnibus glabris, nitidis, coriaceis, nervoso- reticulatis, plus minus dentatis, nervo valido eburneo spinigero margi- natis ; spinis validis, eburneis, inæqualibus, 2-6 millim. long.; capitulis majusculis, ovatis, apice ramorum nune solitariis, nunc in sympodio bifloro dispositis, brevepedunculatis pedunculis incrassatis; bracteis foliaceis numerosis capitulum involucrantibus, exterioribus foliis simi- libus, intermediis sub limbo foliaceo in vaginam ciliatam multinervem dilatatis, intimis limbi spinosi defectu ad squamas involucri sensim tran- seuntibus ; involucri squamis puberulis, multinerviis nervis parallelis scabris prominulisque, ovatis vel ovato-lanceolatis, in spinam terminalem sensim acuminatis, infimis margine integris, exterioribus apice plus minus ciliatis, omnibus dorso macula ampla atroviolacea notatis, mar- gine eburneis; floribus cæruleis; corollis profunde 5-fidis, laciniis anguste linearibus apice hispidulis; tubo antherarum pallide corneo corolla breviore; filamentis brevissimis, medio pilosis; stylo longe exserto pilis brevissimis ascendentibus scabridulo ; stigmatibus brevibus concretis; achæniis quadrangulis, omnibus æque papposis; pappo longo setis inæqualibus, multiseriatis, extus decrescentibus, longe plumosis, in annulo deciduo basi coalitis. — Junio-Julio. In planitiebus excelsis Saharæ confinibus provinciæ oranensis austro- occidentalis, inter castra Si-Sliman et Founassa dicta. Nous dédions cette trés belle espéce à M. le lieutenant Duvaux, petit- fils du botaniste Gillet, qui a beaucoup facilité notre exploration du Sud oranais. Carduncellus cespitosus Spec. nov. Dense cespitosus, glaber, caudice lignoso multicipite, partitionibus nigrocorticatis, rimoso-rugosis, rosulas foliorum densas, numerosas, alias steriles, alias floriferas apice gerentibus ; foliis inferioribus cæte- BATTANDIER, — PLANTES D'ALGÉRIE. 391 ris brevioribus, omnibus lanceolato-linearibus, in petiolum sensim atte- nuatis, glabris, uninerviis, margine nerviformi cartilagineo dentato spinosis, spinis qualibus ; nervulis secundariis paucis; caulibus flori- geris glabris, angulatis, gracilibus, brevibus vel brevissimis, simplicibus, rarissime ramosis, dense foliatis; capitulis præcedentis sed minoribus ; bracteis involucrantibus strictis; squamis anthodii subglabris, apice abruptius in spinam acuminatis; pappi setis scabridulis vix aut ne vix plumosis. — Junio-Julio. — In regione montana superiore provinciæ oranensis austro-occidentalis vulgatissimus. Djebel Mzi, djebel Aissa, etc. Les Carduncellus Pomelianus Battand. (voyez le Bulletin, t. XXXIII, p. 554 et Atlas de la Flore d'Alger; pl. ID, Duvauxii et cespitosus forment dans ce genre un groupe trés naturel, caractérisé par les feuilles glabres, coriaces, pourvues sur le bord d'une nervure cartilagineuse portant les épines ; par les capitules ovoides à fleurs bleues, à écailles involucrales privées d'appendice et insensiblement acuminées en une épine simple, largement maculées de violet sur le dos et blanches aux bords ; tous ont de grandes aigrettes soudées en anneau à la base et tom- bant d'une pièce. Le C. Duvauxii se sépare des deux autres par ses tiges robustes, courtes et isolées, mais venant peut-étre d'une méme souche souterraine profonde, par ses larges feuilles luisantes et étalées souvent trinerviées, les radicales à peine atténuées en pétiole et un peu plus grandes; par ses capitules plus gros et ses aigrettes longuement plu- meuses. Le C. Pomelianus a comme lui ses feuilles caulinaires sessiles souvent trinerviées : mais ses longues tiges gréles et rameuses, tomen- tenses ainsi que la nervure des feuilles et réunies en touffes ; ses feuilles inférieures trés longues et trés étroites, longuement pétiolées, à épines courtes et réguliéres; ses capitules plus petits à écailles non ciliées le distinguent nettement. Le C. cespitosus se distingue des deux autres par ses touffes courles et serrées, trés feuillées; par ses feuilles inférieures plus courtes que les supérieures, toutes linéaires-lancéolées, toutes atté- nuées en court pétiole, uninerviées, dépassant souvent les capitules ; les écailles du péricline sont plus brusquement acuminées; l'aigrette a ses soies scabres, mais non plumeuses. Cette plante a tout à fait le port de l'Atractylis cespitosa Desf. * Atractylis humilis L. — Djebel Mzi, djebel Amour (Clary). — Cette plante n'est guère différente de FA. cespitosa Desf. que par la présence de fleurons ligulés radiants à la circonférence. Zolikoferia arborescens Spec. nov. Frutex elatus (10-15 décim.) multicaulis, caulibus cinereo-corticatis, erectis, iterum atque iterum ramosis, rosulas foliorum minutas hinc inde gerentibus; foliis anguste lineari-lanceolatis, in petiolum basi puberulum, 392 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1888. haud lanigerum attenuatis, apice cucullato-callosis callo albo, margine integris, simplicibus vel basi auriculatis lobis 1-3 lanceolato-reclinatis, carnosulis, uninerviis, strictis; rosulis aliis sterilibus, aliis in ramum floriferum unicum abeuntibus; ramis floriferis sparsis, inferne sæpe foliatis, repetite dichotomis cum bractea triangulari-acuminata sub utra- que dichotomia; ramulis ultimis capitula gerentibus et in spinas breves et firmas dein mutatis ; anthodii cylindriei squamis exterioribus brevibus ovatis, interioribus triplo longioribus lanceolato-obtusis, omnibus dorso nigrescentibus et margine membranaceis; ligulis aureis mediocribus ; achæniis quadrangularibus, nigricanti-cinereis, striatis, transverse valde rugosis, apice haud attenuatis, pappo copioso, niveo, sericeo, eis lon- giori, coronatis. Ad basim montis Mzi, prope Founassa et Djenien-bou-Resq, in pro- vincia oranensi austro-occidentali et sine dubio in imperio Maroccano. Plante voisine du Z. spinosa, Sonchus spinosus DC., mais bien dis- tincte par son port arborescent, ses grandes tiges ligneuses dressées et réguliérement ramifiées, laissant couler quand on les biesse un latex abondant; par ses feuilles plus petites à bords entiers, par les écailles du péricline plus larges et surtout par ses achaines noiràtres non atté- nués au sommet et fortement rugueux en travers, plus gros. " Crepis pulchra L. — Phæcasium lampsanoides Cassini : Aflou (Clary). — L'échantillon qui m'a été envoyé par M. Clary présentait en général deux achaines chauves par capitule, et à la loupe ces achaines présentaient au sommet une petite cupule formée par le rebord du péri- carpe, ce qui n'avait pas lieu pour les achaines à aigrette. Le dimor- phisme souvent affirmé et souvent nié des fruits de cette espéce existait certainement ici. z Hypochæris taraxacifolia Lois. Var. integrifolia Moris. — Aflou (Clary). Thymus dreatensis Spec. nov. Perennis, caulibus prostratis, longe repentibus radicantibusque, pubes- centi-furfuraceis; foliis brevissime petiolatis, basi parce ciliatis, nunc ovato-obtusis, nunc lanceolatis, brevibus, glabris, carnosulis, punctato- glandulosis, margine vix aut ne vix involutis, integris; ramis floriferis erectis, brevibus, racemum densum ovatum apice gerentibus; bracteis ovato-obtusis, albo-ciliatis ciliis a basi ad apicem bractez sensim decres- centibus; floribus brevissime pedicellatis pedicellis retrorsum hispidis; calycis tubo campanulato ad nervos longe hispido; labio superiore tubo fere duplo longiore, in lacinias tres triangulari-acuminatas, ciliatas, usque ad tertiam partem diviso; labio inferiore in lacinias 2, rigidas, a basi PRILLIEUX. — TUMEURS LIGNEUSES OU BROUSSINS DES VIGNES. 393 abrupte subulatas, arcuatas, pectinato-ciliatas, labio superiore breviores, partito; corolla purpurea, ampla, tubo haud exserto. — Maio-Julio. In monte Dreat supra vicum Mansourah dictum ad orientem faucium Portes-de-fer, vel arabice « Bibans ». Cette plante est voisine du Thymus Serpyllum L.; elle en diffère par ses capitules plus gros, plus hispides; par ses fleurs plus grandes, sub- sessiles; par les dents de la lévre inférieure brusquement subulées dés la base, robustes et bien plus courtes que la lévre supérieure. Aucune plante voisine n'a encore été signalée en Algérie. Thesium mauritanicum spec. nov. Suffrutescens, undique papilloso-hirtum; caulibus firmis e caudice verticali erectis vel decumbentibus, basi lignosis, perennantibus, tor- tuosis, ramosissimis ramis erectis, striatis, in racemos longos, foliosos, paucifloros, tenues abeuntibus; foliis lineari-subulatis, acutis, carno- sulis, subenerviis, 10-16 millim. longis; racemi ramulis fructu brevio- ribus, unifloris vel inferioribus bi-trifloris, bi-tribracteolatis bracteolis nucula brevioribus et flori subæquilongis; bracteis foliis similibus; flo- ribus minutis; perigonii lobis lanceolatis, flavescentibus, dense papil- losis; nucula ellipsoidea, brevissime stipitata, longitudinaliter nervosa, inter nervos nervulis transversis eximie reticulata, lobis calycinis con- cretis longiuseule umbonata. Nucula cum umbone 5 millim. longa; umbo 1 et 1/2 millim. Ad basim montis Aissa prope stationem viæ ferreæ Mekalis vocala, in provincia oranensi austro-occidentali. — Junio. Cette plante appartient à la section Euthesium DC. Prodr. et doit y étre placée prés des Th. Bergeri et grecum. Asplenium Ruta-muraria L. — Aflou (Clary). * Pteris eretiea L. — Col de Selma chez les Beni-Foughall (Trabut). M. Prillieux fait à la Société la communication suivante : TUMEURS LIGNEUSES OU BROUSSINS DES VIGNES, par M. PRILLIEUX. Assez fréquemment, mais dans des conditions mal définies jusqu'ici, on voit les ceps de Vigne se couvrir de tubérosités ligneuses formées de trés nombreux nodules pressés les uns contre les autres. Ces corps, qui peuvent atteindre un diamètre de 6 à 8 centimètres de diamètre sur une longueur de 15 à 20 centimétres, naissent au-dessous des fibres de l'écorce que l'on voit tendues au-dessus d'eux comme de fines bandelettes. La 394 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1888. cause déterminante de ces productions qui paraissent nuire notablement à la végétation des pieds de Vigne n'est pas sürement établie. M. Goethe, qui a fait sur ce sujet un travail spécial (1), a exprimé la pensée que ces nodosités sont dues à des bourrelets cicatriciels formés autour de petites plaies profondes produites par l'action du froid sur les tissus trés délicats de la couche génératrice au moment des gelées de printemps. Cette opinion parait avoir été assez généralement adoptée: elle m'a cependant paru depuis longtemps fort douteuse. On m'a, en effet, pré- senté, il y a quelques années, de pareilles productions provenant du vignoble de Constance au cap de Donne-Espérance où il ne géle jamais. M. de Thumen a supposé que ces tumeurs ligneuses pourraient bien étre produites par un Champignon parasite, un Fusisporium, dont il trouvait les spores en quantité sur des échantillons de ces renflements qui lui avaient été envoyés de Tyrol et de Roumanie, mais il n'a pas vu de trace du prétendu parasite dans l'intérieur des tissus, et cette hypo- thése n'a pas été jusqu'ici confirmée (2). J'ai recu des échantillons de ces tumeurs de la Vigne de différentes régions et à des états divers de développement; ils me permettront, j'espére, d'en faire une étude anatomique compléte, mais le plus souvent, je n'ai pu recueillir des données exactes sur les conditions particulières dans lesquelles avaient pu se trouver placés les ceps sur lesquels elles s'étaient développées. Il est un cas, toutefois, sur lequel j'ai eu des renseignements qui sont, ce me semble, particuliérement instructifs. La Vigne dont il s'agit est àgée de quatre ans; elle a une étendue de plus de 2 hectares et est plantée dans le sable des dunes du littoral dans la commune de Naujac (arrondissement de Lesparre). En février dernier, elle est restée dix-huit jours sous 20 centimétres de neige; en mars, on l'a taillée sans rien remarquer d'extraordinaire, puis on l'a traitée par le sulfate de fer avant le débourrage en vue de la préserver de l'anthrac- nose. Or celui-ci ne s'est fait normalement sur aucun pied sans excep- tion. Pas un seul œil de taille n'a produit de sarment, tous avaient été détruits sans doute par la gelée’ Vers la mi-mai seulement, il est parti de la souche des bois d'une vigueur extrême qui ont atteint jusqu'à 3,50 de longueur. Ce sont ces Vignes sur lesquelles se sont produits les brous- sins. Il me semble trés naturel d'admettre que la destruction des yeux et l'absence au printemps de toute pousse normale, au moment où les (1) Gethe, Mittheilungen über den schwarzen Brenner und den Grind der Reben. Berlin u. Leipzig. Voigt, 1878. (2) F. v. Thümen, Der Pilz-Grind der Weinreben. (Aus den Laboratorien der Ver- suchs-Station für Wein u. Obsibau). Klosternenburg, 1884. GREMLI. — OBSERV. SUR DES PLANTES SIGNALÉES EN SUISSE, 395 réserves alimentaires sont d'ordinaire employées au développement des jeunes sarments, est la cause de l'hypertrophie des tissus jeunes sur cer- tains points de l'ancien bois, ou, en d'autres termes, de la production des tumeurs ligneuses. La gelée agirait donc, non pas directement, comme le pensait M. Gœthe, en produisant des plaies profondes dans la couche d'accroissement, mais en détruisant les jeunes pousses dans le bourgeon et troublant ainsi la végétation normale. Toute autre cause de destruc- tion des pousses pourrait produire les mémes effets. C'est ce que me semble démontrer un échantillon de broussin de Vigne que j'ai vu récem- ment dans les collections de l'École d'agriculture de Montpellier; il s'était formé à la suite du pincement systématiquement réitéré de tous les bour- geons. Il n'y a pas lieu de supposer que, dans ce cas, l'action du froid fût pour quelque chose dans la production de la tubérosité. Et on peut admettre au moins, comme probable, que c’est d'une facon générale à la destruc- tion des pousses au moment où la plante doit entrer en végétation qu'est due la production des tumeurs ligneuses ou broussins, des Vignes qui ont été désignées par les Allemands sous le nom de Grind et par les Italiens sous celui de Rogna. M. Leclerc du Sablon dit qu'il a récemment observé, sur des pieds d’A cacia, dans les serres du Muséum, un phénomène ana- logue à celui dont s’est occupé M. Prillieux. Ces Acacia présentaient des tumeurs, qui étaient survenues à la suite d’un pincement tardif, et M. Loury, chef des serres, croyait devoir attribuer à cette cir- constance leur développement. M. le Président a recu de M. Gremli, le botaniste suisse bien connu, deux lettres, dont il communique à la Société les passages suivants : EXTRAITS DE LETTRES DE M. Auguste GREMLI A M. LE PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Jongny (Suisse), 22 aoüt 1888. Le Bulletin de la Société botanique de France publiait, il y a deux ans, le récit d'excursions botaniques en Suisse, à la Dóle et au Grand-Saint-Bernard. J! eût été facile de relever, dans ces Notes, des indications contestables, soit au point de vue géographique, soit relativement à la distribution des espéces végétales suivant l'altitude, ainsi qu'à leur rareté ou leur fréquence. Je n'ai 396 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1888. pas cru toutefois soulever à cet égard une controverse qui n'aurait pas eu pro- bablement un grand intérét pour les lecteurs du Dulletin, mais il m'est impos- sible de ne pas relever le fait, que, dans le récit de sacourse à la Dent-du- Midi (1), le méme auteur vient de signaler plusieurs espéces qui ne croissent pas en Suisse. Je citerai les suivantes: Wahlenbergia hederacea ; — Cam- panula cespitosa, car la plante de Scopoli, confondue par d'anciens auteurs avec le C. pusilla, trés différente de cette derniére pour qui l'a vue vivante, a une aire européenne plus orientale que la Suisse; — Centaurea phrygia L. non Koch nec Reichb. (2); — Ranunculus Gouani Willd., espéce pyrénéenne, probablement indiquée ici par confusion avec le R. Gouani Reuter (R. aduncus Gren.), qui se trouve bien dans la région de la Dent-du-Midi. — L'Hyperi- cum Richeri est une espéce du Jura qui n'a pas encore été observée dans les Alpes suisses. — Le Leucanthemum lanceolatum DC. ne m'est connu jus- qu'ici que dans la Suisse italienne. — Enfin le Galium argenteum est une forme dauphinoise que je n'ai pas encore vue dans les Alpes de la Suisse; — il en est de méme du Thymus nervosus des Pyrénées. Je me borne à relever ces erreurs qui me paraissent incontestables et m'abstiens de mentionner quelques autres plantes dont la présence m'a surpris à la Dent-du-Midi ; mais pour dissiper ou confirmer mes doutes, il faudrait examiner les plantes récoltées... 27 septembre 1888. ... Le récit d'une excursion botanique au Simplon publié dans le dernier Bulletin de votre Société (3) me parait devoir exiger quelques rectifications de la part des botanistes qui s'occupent depuis de longues années de la flore valaisanne et qui connaissent notamment celle du Simplon, objet d'investi- gations déjà bien nombreuses. Je ferai tout d'abord remarquer que les Ononis cenisia L., Campanula cæspilosa Scop., Centaurea phrygia L. non Reichb., Centaurea austriaca Willd. (4) et Primula pedemontana Thomas n'ont jamais été signalés en Suisse jusqu'à ce jour : la présence de ces espèces y est d'ailleurs fort peu probable lorsqu'on étudie leur aire géographique. Les Saxifraga aphylla Sternb., Dianthus atrorubens All., Hieracium sphærocephalum Fröl., H. pilosellæforme Hoppe, Centaurea rhætica Mo- ritzi (5), Festuca amethystina L. et Agrostis Schleicheri Jord., qui sont (1) Voyez le Bulletin, tome XXXIV (1887), page 454. (2) Voyez Gremli, Flore analytique de la Suisse, page 309. (3) Voyez plus haut, p. 185. (4) En Suisse, nous n'avons du groupe Centaurea phrygia que trois espèces : C. ner- vosa Willd., C. rhætica Moritzi, C. pseudophrygia C. A. Mey. Le premier est le plus répandu, les deux autres ne se trouvent que dans les Grisons. Le vrai C. phrygia L., du reste très voisin du C. pseudophrygia, est une espèce européenne orientale, syno- nyme du C. austriaca Willd. (5) L'auteur de la Note insérée au Bulletin aura sans doute pris le Centaurea ner- vosa var. Thomasiana Gremli (G. ambigua Thom. non Juss.) pour cette espèce, GREMLI. — OBSERV. SUR DES PLANTES SIGNALÉES EN SUISSE. 9397 incontestablement des espèces helvétiques, n'ont pas encore été observés en Valais! La premiére est connue seulement dans les Alpes orientales de Berne (fort rare), celles des Grisons et de Glaris; la seconde, pour laquelle on a pris souvent des variétés du Dianthus carthusianorum, n'a été rencontrée jusqu'ici que dans la Suisse italienne. Les deux Hieracium cités appartiennent exclusivement aux Alpes orientales de la Suisse (cf. Nægeli et Peter, Monogr. Hierac. I, p. 127 et 231), et c'est par erreur que, dans son Guide du botaniste sur le Simplon, de 1875, M. le chanoine Favre a signalé l'Eperviére décrite par Frölich. — Le Centaurea décrit sous le nom de rhætica par Moritzi (Pflanzen Graub., p. 81, fig. 3) est une plante du canton des Grisons, du lac de Cóme et du Tyrol sud-occidental (cf. Gremli, Flore analyt. de la Suisse, p. 308). — Enfin les deux Graminées citées, rares d'ailleurs en Suisse, n'ont pas non plus, du moins à ma connaissance, été vues dans le voisinage du Simplon, ni méme dans le canton du Valais. Aprés avoir mentionné des faits sur lesquels je pense que tous les bota- nistes suisses seront d'accord, je signalerai quelques autres espéces dont la découverte au col du Simplon est moins improbable, mais que l'auteur de l'article dont il s'agit aurait été le premier à observer dans cette localité. Leur présence, si elle était confirmée, constituerait une assez sérieuse addition à la flore du Simplon : Pleurospermum austriacum, indiqué € aux environs immédiats de l'hospice », environ vers 2000 mètres d'altitude, n'a point encore été vu là; la localité connue la plus rapprochée est prés d'Algabi, vers 1200 mètres, sur le versant italien du passage, à près de 9 kilo- métres de l'hospice. — Capsella rubella ; je ne l'ai jamais rencontré en Suisse dans la région alpine. — Chærophyllum elegans Gaudin; cette espèce, que l’auteur avait déjà signalée dans son « Excursion à la Dent-du-Midi », ne m'est connue jusqu'ici qu'au Saint-Bernard, oü tous nos botanistes l'ont pu récolter abondamment. M. le chanoine Favre (Guide cité) n'a pas mentionné ce Cherophyllum au Simplon, et pourtant il le connaît parfaitement pour l'avoir observé durant plusieurs années au Saint-Bernard oü il a séjourné. — Phyteuma humile Schleich. ; en Valais, cette espèce n'a été vue jusqu'ici qu'aux environs de Zermatt. — Salix Hegetschweileri (Heer, p. p.) Koch, qui est le S. phylicæfolia L. (S. bicolor Ehrh.), n'est indiqué que dans la vallée d'Ursern, au glacier du Rhône, prés d'Ulrichen (Valais supérieur) et dans la Gruyére, mais point au Simplon; l'auteur de l'article a pris probablement pour le S. Hegetschweileri le S. hastata var. vegeta Anders. (cf. Buser in Gremli Neue Beiträge, fasc. IV, p. 66). — Alchemilla cuneata Gaudin. On a vu ici, tantôt une variété de PA. pentaphyllea, tantôt un hybride de PA. alpina (probablement sous la var. subsericea Reut.) avec PA. pentaphyllea ; Thomas distribuait trés probablement cette forme de ses cultures, d'une pro- venance fort douteuse. Dans ces derniéres années, M. Papon, de Vevey, l'a trouvée, toujours isolée et extrêmement rare, au col de Balme, puis dans les Alpes d'Uri (sur Gôschenen), et plus récemment M. le chanoine Métroz l'a récoltée une fois prés du lac du col Ferret, voisin du Saint-Bernard, où croissaient abondamment les A. subsericea et pentaphyllea, puis encore dans le Lótschenthal (Valais). L'A. cuneata manque à presque toutes les collections 398 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1888. des botanistes suisses ; il y est à peine connu par les envois faits autrefois par les Thomas. J'arréte ici mes observations pour ne pas abuser de votre bienveillante attention. Veuillez agréez, Monsieur le Président, etc. M. M. Gandoger, informé des observations dont ses études sur la flore suisse avaient été l'objet, a répondu par la Note suivante : LETTRE DE M. GANDOGER A M. LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL. Quelques erreurs de détermination se sont en effet glissées dans l'énumé- ration des plantes que j'ai récoltées en Suisse en 1887. Un certain nombre de ces erreurs ont déjà été rectifiées dans les volumes XII, XIII, XIV et XV de mon Flora Europe; d'autres le seront plus tard. Toutefois, le plus grand nombre des plantes incriminées sont exactement nommées, selon moi. Voici du reste le résultat d'une nouvelle étude que j'en ai faite. Wahlenbergia hederacea, s'est trouvé incidemment mélé à mes plantes suisses; à rayer de la liste. Campanula cespitosa Vill. non Scop. (voy. Nyman, Consp., p. 479). Centaurea phrygia L. et Auct. (voy. Gandoger, Flora Europe, XII, p. 13); abonde au Simplon, à la Dent-du-Midi, etc. Ranunculus Gouani Willd., ayant absolument l'aspect de la plante des Pyré- nées, distribuée partout par M. Bordére, n'est ni le montanus, ni l'adun- cus, etc.; a le port du R. croaticus Schott, que M. Vukotinovic m'a envoyé des Alpes Dinariques. Hypericum Richeri. Mes échantillons, en mauvais état, m'ont induit en erreur ; c'est H. quadrangulum, forme naine. Leucanthemum lanceolatum DC., forme naine du L. vulgare, croissant dans la région alpine. : Galium argenteum Vill., forme du G. silvestre, dont l'argenteum est lui-même une variété. C'est la plante que j'ai décrite sous le nom de G. Thomasii (Gdgr, Fl. Europe, XI, p. 94). Thymus nervosus Gay. Cette espèce n'est pas spéciale aux Pyrénées; on la ren- contre dans les Alpes, les Apennius, etc.; elle n'est, du reste, qu'une des innombrables formes à feuilles coriaces du Th. Serpyllum. Ononis cenisia. Je n'ai pas retrouvéles échantillons de cette espéce, que j'avais notée sur mes listes; j'aurai sans doute pris sous ce nom une forme de lO: Columng. Primula pedemontana (voy. mon Flora Europe, XV, p. 298). GANDOGER. — RÉPONSE AUX OBSERVATIONS DE M. GREMLI. 399 Centaurea phrygia, C. uustriaca et C. rhætica. Voy. encore mon Flora Europa, XIII, p. 73, etc. Saxifraga aphylla, lapsus calami ; j'avais en vue le S. acaulis Gaud. Dianthus atrorubens; mes échantillons ne sont ni le D. carthusianorum, ni la D. atrorubens, mais plutôt le D. nanus Schm. (voy. le Flora Europe, IV; p. 116). Hieracium sphærocephalum Fról. et H. piloselleforme Hoppe (voy. Gan- doger, loc. cit. XIV, p. 166 et 170). Pas de doute possible. Festuca amethystina; voy. Hackel, Monog. Festuc., p. 146. Je croyais d'abord avoir récolté le F. violacea Schleich., espèce distribuée par Rapin dans les Reliquiæ Mailleanæ, n° 1895, et trouvée au Simplon en 1861. Une étude minutieuse et la comparaison de mes exemplaires avec ceux que je tiens de l'obligeance de M. Hackel (qui a bien voulu nommer la plupart des Graminées récoltées dans mes voyages en France et à l'étranger) me prouvent bien que je ne m'étais pas trompé. Agrostis Schleicheri Jord. Si ce n'est pas cette espéce, je ne vois pas à quel autre type il faut rapporter mes exemplaires, car ils rentrent évidemment dans le groupe de PA. alpina, dont PA. Schleicheri est démembré. Pleurospermum austriacum, c'est l'Angelica montana, trés avancé; à rayer de la liste. Phyteuma humile Schleich, c'est le P. hemisphericum, variété naine et à feuilles larges. Capsella rubella Reut., pas d'erreur ; c'est une espèce répandue partout. Cherophyllum elegans Gaud.; échantillons à fruits trop mürs, appartenant au Ch. Villarsii Koch. Alchemilla cuneata Gaud. Cette variété à sept folioles de PA. pentaphyllea L. n'est pas rare au Simplon (Gandoger, Flora Europe, VIII, p. 18). Salix Hegelschweileri Heer. Sauf meilleur avis, c'est bien cette espèce démembrée du S. phylicifolia. Je l'ai déterminée d'après de trés bons exemplaires récoltés à Andermatt (Suisse), en 1872, par M. Siegfried, et à Uri, en 1880, par M. Buser, conservateur de l'herbier de de Candolle. Les plantes recues de ces deux botanistes me paraissent d'autant mieux nom- mées qu'elles cadrent exactement avec la description donnée par Heer, in Flora der Schweiz, p. 963. M. Duval, vice-secrétaire, donne lecture des communications suivantes : 400 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1888. DÉVELOPPEMENT ANORMAL DE BOURGEONS DE HÈTRE A L'AUTOMNE, par M. GUINIER. J'ai observé, au mois d'octobre dernier, des bourgeons hivernants de Hêtre, qui, complètement fermés pour leur sommeil de l'hiver, s'étaient gonflés et à demi développés dans les journées chaudes de la fin de sep- tembre. Mais celte évolution intempestive a été bien différente de l'évo- lution normale : au printemps, dans les conditions ordinaires, le bour- geon de Hétre, déjà long et effilé, s'allonge encore tout en grossissant, puis les entre-nœuds se développent et atteignent une certaine longueur avant que les feuilles soient étalées. Ici, le bourgeon s'était gonflé de manière à ressembler à un bourgeon à fleur de Poirier prés de s'épa- nouir; puis, du sein des écailles, il était sorti une ou deux feuilles infé- rieures seulement, qui s'étaient étalées tout en restant dépourvues de pétiole et engagées par le bas dans la masse trapue du bourgeon : le développement s'était arrété là. Ces faits s'expliquent, je pense, tout nalu- rellement, par le peu de fluidité de la séve en automne et par l'absence de pression de ce liquide dans les parties en développement. SUR LA PRÉSENCE ET LA NATURE DES CYSTOLITHES DANS LE GENRE EXOSTEMMA (RUBIACÉES), par M. Édouard HECKEL.. En 1885, j'ai fait soutenir et développer, par un de mes élèves, dans une thése de doctorat és sciences naturelles intitulée : Nouvelles recherches sur les cystolithes, cette proposition résultant d'un certain nombre de mes observations personnelles, à savoir que, dans le plus grand nombre des cas, les cellules à cystolithes se présentent sous la forme primitive d'un poil qui peut s'enfoncer ensuite par sa base dans les tissus ambiants et dont la pointe peut s'oblitérer. Cette proposition n'est cependant rigoureusement vraie que pour quelques familles de Phanérogames disséminées dans le règne végélal (Urticées, Synanthé- rées, Cucurbitacées, etc.). Dans d'autres plantes, le trichome ne se produit jamais, et la concrétion calcaire, en quelque tissu qu’elle siège, n'imprime à la cellule qui la contient aucun processus spécial, celle-ci ne se distinguant le plus souvent de ses voisines que par la nature de son contenu et l'ampleur de ses dimensions. Cette dernière manière d’être est surtout particulière aux Acanthacées, d’après l’état de nos connaissances actuelles. Il m'est permis aujourd'hui d'ajouter et de rattacher à cette dernière HECKEL. — PRÉS. DES CYSTOLITHES DANS LE GENRE EXOSTEMMA. 401 catégorie de cystolithes un type nouveau de concrétion calcaire dont je viens de constater la présence dans le genre Exostemma (Rubiacées), où il revêt des apparences et une constitution tout à fait particulières. Si l'on pratique une coupe tangentielle d'un rameau jeune d'Exostemma floribundum Item. et Sch., grand végétal voisin des Cin- chona et originaire des Antilles, où il est connu sous le nom de Quinquina Piton, on trouve, dans les derniéres assises du pa- renchyme cortical trés développé, deux cycles concentriques (fig. 1 cy et c'y^) de cellules cystolithiques séparées seulement par une couche ou deux de cellules parenchyma- teuses, et assez rapprochées les unes des autres. Tont d'abord, ces cellules à concré- lions caleaires se font remarquer par leur couleur blanche qui tranche fortement sur la couleur générale jaune ou brun foncé de l'écorce entière : elles attirent également l'attention par leurs dimensions notable- ment plus accusées que celles du tissu am- biant. Il est à noter également qu'elles rè- gnent sur la totalité de l'écorce et qu'elles Fic. 1. alternent réguliérement entre elles dans l'un et l'autre cycle : rarement on en trouve deux qui soient opposées. Examinés à un grossissement suffisant, ces cystolithes se montrent FIG, 2. (fig. 2, cy) formés de mamelons terminés en pointe (m, m’, fig. 2) au nombre de cinq ou six, et tous orientés de manière à tourner leurs som- mets vers l'intérieur de l'écorce et leurs bases vers l'extérieur. Élargies T. XXXV. (SÉANCES) 26 402 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1888. et soudées entre elles en un tout compacte, ces bases s'appliquent contre la paroi externe de la cellule cystolithique. Si l'on fait agir un acide (acétique ou chlorhydrique) sur ces cystolithes, on constate, sous le microscope, en méme temps que la dissolution de la masse calcaire, un abondant dégagement de bulles d'acide carbonique. Il reste alors, dans la cellule, sur la paroi à laquelle la masse calcaire était affixée, un pelit pédicule uniforme (pd, fig. 3) dont la constitution, contrairement à ce qui se passe dans les autres cystolithes (Urticées) est de nature absolument cellulosique. On retrouve les mémes formations calcaires, mais plus Fic. 3. petites, moins nombreuses et disposées, non en cercle, mais en fer à cheval, dans la nervure médiane et dans le pétiole de la feuille, où elles siègent aux confins de la méme zone parenchymateuse, au-dessus du bois. En dehors de l'intérét que peut présenter la constatation de l'existence des cystolithes dans les Rubiacées, où, jusqu'à ce jour, à ma connais- sance, ils n'avaient jamais été signalés, le fait que j'indique ici prend une véritable importance et devient un vrai caractére histotaxique pour . l'espéce qui m'occupe. J'ai pu voir, en effet, et à mon grand étonnement, que l'Exostemma caribeum Rom. et Sch., espèce trés voisine de la pré- cédente (originaire des Antilles, où elle est connue sous le nom vulgaire de Quinquina caraibe), se trouve entiérement dépourvue de ces formations. Faut-il attribuer cette différence de constitution à la dissemblance des zones d'habitat de ces deux espèces; la première vivant dans les hautes altitudes, plus soumises à l'influence des pluies, tandis que la seconde se localise dans la zone littorale, dont le climat est plus sec et plus chaud? Il est plus facile de poser cette question que d'y répondre, mais il est bon de remarquer que les formations cystolithiques non précédées d'un poil ne sont connues que dans les Gamopétales. SÉANCE DU 23 NovEMBRE 1888. 403 Explication des figures. Fic. 1. — Vue d'ensemble de la coupe tangentielle d'un jeune rameau d’Exos- temma floribundum, montrant la disposition des cystolithes en deux rangées concentriques et alternes dans le parenchyme cortical : pc, parenchyme cortical; cy, première rangée externe de cystolithes; c'y', deuxième rangée interne des cystolithes; /, liber interrompu par des cellules scléreuses csc; cr, cellules résineuses, multiples dans le liber ; b, bois; m, moelle 35/1. Fic. 2. — Coupe transversale de l'écorce adulte montrant un cystolithe de la deuxième rangée (fig. 1, c'y') vu au grossissement de 80/1; cy, cellule cystolithique avec sa masse calcaire mamelonnée; m, mame- lon; csc, cellule scléreuse ; cr, cellule résineuse noyée dans le liber l; pc, parenchyme cortical. Fic. 3. — Coupe transversale d'une écorce adulte montrant un cystolithe sem- blable à celui de la figure 2, aprés traitement par l'acide acétique : pd, pédicule cellulosique sustentateur de la masse cystolithique. (Les autres lettres répondent aux indications de la figure 2) 100/1. SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1888. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. - M. Costantin, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 9 novembre, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la derniére séance, M. le Président proclame membre de la Société : M. LyoranD, conducteur des ponts et chaussées, au Puy, pré- senté par MM. Duchartre et Malinvaud. M. Malinvaud donne lecture d'une lettre de M. le professeur Heckel confirmant la nouvelle de la mort de M. Contest-Lacour, décédé à Marseille le 31 octobre dernier. « Vous pouvez dire, écrit M. Heckel, que ce fut une victime de la science. Notre re- gretté confrère était un botaniste et un explorateur de grand mérite... » D'autre part, le Secrétaire général a reçu de M. Édouard André les renseignements suivants : 404 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1888. Originaire de Rouen, Contest-Lacour entra au service de la Ville de Paris, comme chef d'atelier aux serres de la Muette en 1861, sous la direction de M. Édouard André. Chargé vers 1863 du poste de jardinier en chef au jardin botanique de Pondichéry (Indes francaises), il y rendit de réels services, trans- forma le dessin et les plantations de ce jardin, naguére fort négligé, et réussit à établir des cultures industrielles de plantes des pays chauds. Toutefois, sa santé, gravement compromise par le climat dévorant de cette partie de l'Inde, le força à demander un congé de convalescence, et il revint à Paris, où nous l'avons vu, aprés l'Exposition universelle de 1878, concourir à l'organisation des produits végétaux du musée de l'Algérie et des colonies que dirigeait alors M. le D' Harmand. Entre temps, il accepta de diriger à Baduel, prés de Cayenne (Guyane francaise), un jardin botanique qu'il eut à créer. C'est là surtout, dans un lieu insalubre au plus haut chef pendant les opérations de défri- chement, qu'il puisa les germes du mal incurable qui l'a conduit au tom- beau. En 1880, aprés s'étre marié dans son pays, Contest-Lacour fut envoyé dans la Nouvelle-Calédonie, avec mission d'organiser des cultures expérimentales auxquelles il s'adonna avec sa compétence et avec un zéle tout à fait digne d'éloges. Il y est resté prés de six années, et nous avons appris avec un véri- table chagrin qu'il n'est revenu en Europe, il y a environ deux ans, que pour soigner un organisme qui s'était épuisé obscurément au service de l'État, puis languir et enfin succomber à Marseille, aprés avoir été précédé dans la tombe par sa jeune compagne, qui l'avait courageusement accompagné aux antipodes et dont le fidéle et dévoué concours ne lui avait jamais fait défaut aux heures douloureuses d'une vie traversée par bien des épreuves. Ces quelques mots de souvenir étaient bien dus à un de nos confréres les plus modestes, mais non les moins instruits, dont l'existence prématurément terminée (Contest-Lacour n'avait pas cinquante ans) avait été consacrée tout entière aux applications utiles de la science des plantes. Le frére Héribaud, de Clermont-Ferrand, a adressé à la Société les espèces suivantes eu nombreux échantillons pour être distri- bués aux personnes présentes à la séance : Spergularia marginata Bor. — Sur une pelouse arrosée par des eaux miné- rales; plateau de Saint-Martial, 15 octobre 1888. Scleranthus uncinatus Schur. — Base du Puy-de- Dôme, 12 octobre. Artemisia Verlotorum Lamotte. — La Pradelle, près de Clermont, 3 octobre. Carlina Cynara Pourr. — Base du Puy-de-Dôme, altitude 1000 mètres, sep- tembre. Linaria vulgari-striata (L. ambigua Boullu). — Royat, prés de Clermont- Ferrand, 1* novembre. Stachys heraclea All. — Puy-d'Anzelle, prés de Cournon (Puy-de-Dôme) juillet. VIAUD-GRAND-MARAIS. — GUI SUR CHÉNE. 405 Eragrostis poæoides P. B. — Montferrand, prés de Clermont, 4 octobre. Isoetes lacustris L. — Lac de Guéry, prés du Mont-Dore, septembre. M. Malinvaud fait remarquer que l'Eragrostis poæoides est une plante méridionale dont l'acquisition est nouvelle pour la flore du plateau central. La Flore de Boreau n'en mentionne point de localité. M. le Secrétaire général a recu la lettre suivante : EXTRAIT D'UNE LETTRE DE M. le B* VIAUD-GRAND-MARAIS A M. MALINVAUD. Il semble admis, à notre époque, que le Gui pousse sur les Pommiers, les Peupliers, les Tilleuls, et non sur le Chéne. C'est, en effet, sur les Pommiers et les Peupliers que mon voisin, le marchand de fruits, en fait de copieuses récoltes pour l'envoyer à Londres au moment des fétes de Noél. Cela ne veut pas dire que sur notre « terre de granit recouverte de Chênes », suivant l’ex- pression de Brizeux, le Gui ne pousse plus sur l'arbre sacré. Je connais dans nos environs plusieurs localités du Gui de Chéne. Au séminaire de Sainte-Anne d'Auray il est abondant sur les Chénes de la grande allée du parc, et il dédaigne pour eux les autres arbres. ; On m'envoie de la propriété de Chavagne, commune de Sucé (Loire-Inférieure), l'échantillon que je vous adresse et que vous pouvez présenter à la Société bota- nique... On m'a signalé plusieurs autres localités où l'on observe le Gui sur le Chéne, mais sauf pour une, d'oà l'on m'en a rapporté un échantillon adhérent à un rameau de l'arbre, je n'ai pu vérifier le fait de visu. Bientôt, dans nos campagnes, les gas vont aller de maison en maison, chan- tant à Noël les gais refrains du Gui de l'an neu ou de la nouvelle année. Nous sommes ici loin de Paris, n'est-ce pas?... M. de Vilmorin fait remarquer que, sur les Chénes d'Amérique (Quercus rubra, etc.), le Gui est assez fréquent. M. Lecomte fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR LE DÉVELOPPEMENT DES PAROIS CRIBLÉES DANS LE LIBER DES ANGIOSPERMES, par M. H. LECOMTE. Les principales recherches sur le développement des tubes criblés ont été publiées successivement par MM. Wilhelm, de Janczewski et Russow. Pour ces trois observateurs, la membrane qui doit plus tard se transformer en un crible simple ou en une plage criblée est. d'abord 406 SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1888. constituée uniquement par de la cellulose. MM. Wilhelm et de Janc- zewski pensent qu'en certains points de cette membrane, d'abord homo- gène, la cellulose subit une transformation chimique el devient de la substance calleuse. Cette nouvelle substance est elle-méme destinée à disparaitre presque complétement pour livrer passage aux filets muqueux établissant la communication d'un tubeà un autre. M. Russow, au contraire, a eru voir de chaque cóté de la membrane de petites dépressions se correspondant deux à deux et dans lesquelles la substance calleuse, séparée chimiquement du contenu des tubes, vient se déposer sous la forme de petites écuelles; mais il n'a pas réussi à observer la dissolution de la fine cloison cellulosique interposée entre ces deux écuelles. La théorie de MM. de Janezewski et Wilhelm, outre qu'elle n'explique pas la forme polygonale des ponctuations, ne permet pas de comprendre comment le col se développant en plaques épaisses (Courge), le réseau cellulosique interposé entre ces deux plaques ne parait pas diminuer d'épaisseur. L'opinion émise par M. Russow ne nous parait pas plus satisfaisante ; elle diffère, d'ailleurs, de la manière de voir émise par MM. Wilhelm et de Janezewski beaucoup moins qu'on pourrait le croire. En effet, les deux écuelles calleuses logées dans les dépressions de la membrane étant séparées par une cloison de cellulose, il faut bien admettre la transformation progressive de celle-ci en substance calleuse. Les recherches que nous avons effectuées sur le liber d'un grand nombre d'Angiospermes nous permettent de formuler aujourd'hui une théorie en contradiction avec celles que nous venons de rappeler. À l'aide de réactifs nouveaux, trés sensibles et agissant rapidement, nous avons pu voir que la membrane destinée à devenir un crible n'est pas tout d'abord homogéne mais qu'elle est formée d'un réseau cellu- losique constitué par des filaments entrecroisés, circonscrivant des mailles dont la substance ne présente pas les réactions de la cellulose. Que cette substance des mailles soit un isomére de la cellulose, ou bien un composé renfermant de l'azote, c'est ce qu'il ne nous est pas possible de décider. Toujours est-il que la membrane n'est pas homogéne, et que la substance des mailles se laisse imprégner beaucoup plus facile- ment que la cellulose par le contenu plus ou moins liquide des tubes. La substance constituante des mailles, que nous désignerons doréna- vant sous le nom de substance calleuse, se gonfle peu à peu à mesure qu'elle se laisse traverser par le contenu des tubes : elle forme alors de chaque côté de la cloison des bourrelets (boutons de MM. Wilhelm et de Janczewski, écuelles de M. Russow) plus ou moins saillants. Si le con- tenu des tubes est riche en substances albuminoïdes, et si en même LECOMTE. — DÉVELOPPEMENT DES PAROIS CRIBLÉES. 401 temps les mailles de la cloison sont grandes, l'échange osmotique s'éta- blit avec une grande activité, l'axe des mailles se colore bientót en beau bleu par le bleu d'aniline, car à la substance calleuse s'est substituée peu à peu la substance qui la traverse; puis ce canal devient de plus en plus net, s'élargit, et, en fin de compte, la cloison se trouve criblée de perforations permettant une libre communication des contenus des tubes (Courge, Vigne, Tilleul, etc.). Mais l'évolution de ces phénoménes peut s'arrêter plus tôt si les contenus sont pauvres en matières albuminoides et si, d'autre part, les mailles sont trés étroites. Il peut ne se produire qu'un canal extrémement ténu occupant l'axe des mailles (Impatiens, etc.); ou bien la substance calleuse des mailles se laisse traverser par osmose sans perforation visible (Gymnospermes et probablement un grand nombre d'Angiospermes chez lesquelles on n'a jamais pu observer de filaments muqueux passant d'un tube à l'autre). Cette maniére de voir, fondée sur l'observation d'un grand nombre de tubes criblés, est confirmée par les raisons suivantes : 1° Les recherches de M. Baranetzki sur l'épaississement des mem- branes établissent que dans le parenchyme mou les parois transversales des cellules possédent des ponctuations polygonales séparées par des fila- ments entrecroisés de cellulose. Le tube criblé, tel que nous l'avons décrit, ne serait que l'exagération d'une cellule de parenchyme. 2^ Le fait de la forme polygonale des ponctuations se trouve expliqué, puisque chacune de ces ponctuations est circonscrite par les filaments entrecroisés de cellulose. 3 Nous avons pu, à l'aide de notre manière de voir, expliquer la transformation des cribles simples en plages criblées et la multiplication du nombre des ponctuations. Cette transformation, que nous avons observée chez la Vigne et le Tilleul, reste inexplicable si l'on admet les vues de nos devanciers. Les résultats que nous venons simplement d'énoncer seront étendus dans un travail qui paraitra prochainement. M. Bonnier fait remarquer qu'avant M. Baranetzki, M. Wiesner avait déjà décrit les ponctuations de la membrane. M. Cornu fait hommage à la Société, au nom de M. Mattirolo, de Turin, d'un certain nombre de travaux publiés par ce savant. Il présente ensuite un bel exemplaire en fruit du Doum, Hyphœne thebaica, Palmier de l'Afrique tropicale, dont les fruits sont comestibles; il ne croit pas toutefois qu'on puisse en faire usage comme d'un dessert agréable, car la chair en est trés coriace. 408 SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1888. M. Camus fait à la Société la communication suivante : UNE HERBORISATION A POURVILLE, PRÈS DE DIEPPE (SEINE-INFÉRIEURE), par M. E. G. CAMUS, Tenté par l'annonce d’un train de plaisir à marche rapide pour Dieppe, je décidai, le 17 juin dernier, de faire une excursion sur ce point du littoral. L'aller et le retour devaient avoir lieu dans la méme journée, le temps à resler au bord de la mer était de dix heures. J'étais cependant peu tranquille au sujet du résultat de mon herbo- risation; l'examen de la carte ne faisait entrevoir à Dieppe que des falaises escarpées d'une altitude de 100 métres environ. D'autre part, le peu de notes quej'avais pu recueillir sur les plantes signalées dans ce pays faisait pressentir une contrée pauvre ou peu explorée. À mon arrivée, je dus reconnaitre que la carte était trés exacte; la plage assez restreinte est recouverte de gros galets entre lesquels il n'existe aucune plante, et les falaises de nature crayeuse sont entièrement inaccessibles. J'avais envisagé, avant mon départ, l'hypothése d'une herborisation infructueuse à Dieppe et résolu, dans ce cas, de porter mes investiga- tions à Pourville. Ce charmant petit village est situé dans la baie formée par l'embouchure de la petite riviére de la Scie. Là se trouve une petite plage sablonneuse et, de chaque cóté, une falaise herbeuse à pente trés rapide, mais accessible. Voici la liste des plantes recueillies à Pourville pendant mon herbo- risation. Dans les sables maritimes : Ranunculus philonotis (var. robuste et trés velue, et var. parvulus DC.). Spergularia marina. — marginata. Sagina procumbens. Trifolium scabrum. Glaucium flavum. Daucus gummifer. Beta maritima. Atriplex hastata var. prostrata. Chrysanthemum inodorum var. mari- timum. Sur les falaises : Artemisia maritima. Glyceria maritima. — distans. — procumbens. Festuca rigida. — rubra L. var. maritima. — arenaria. Agropyrum acutum. — pycnanthum. Lepturus filiformis. — incurvatus. CAMUS. — HERBORISATION A POURVILLE (SEINE-INFÉRIEURE). 409 Silene maritima. Cineraria lanceolata. — oleracea Boreau (deux variétés). | Cirsium eriophorum. — puberula Jord. Tamarix anglica. Anthyllis vulneraria var. maritima | Loroglossum hircinum. Koch. ` En haut de la falaise à gauche de Pourville, faisant face à la mer, à l'entrée d'un petit bosquet, Conopodium denudatum; prés du bois, Orchis incarnata L. et, dans une prairie voisine, Orchis maculata L. et O. Morio L., abondants et tous deux, circonstance rare dans les environs de Paris, en fleur en méme temps. Je pus découvrir vivant, avec les types, deux échantillons d'une hybride que j'ai dédiée à feu notre confrére Timbal-Lagrave. X Orchis Timbaliana. — Bulbes palmés; feuilles lancéolées, cana- liculées, portant à la face interne des macules brunâtres, comme dans PO. maculata, mais faiblement marquées ; bractées herbacées, la plu- part plus longues que l'ovaire; périanthe à divisions supérieures conni- ventes, les latérales un peu écartées mais non étalées; labelle à trois lobes, les latéraux réfléchis en arriére, le médian plus long que les laté- raux, un peu moins large et émarginé au sommet, éperon descendant; labelle et divisions extérieures du périanthe marqués de ponctualions légères comme dans l'O. maculata. Fleurs d'un rose lilas en épi oblong, conique. Jappellerai encore l'attention de la Société sur deux plantes qui m'ont paru avoir un intérét particulier. La premiére est une variété du S. oleracea Boreau (S. infláta Sm. pro parte), à feuilles glauques maculées au centre d'une ou plusieurstaches allongées d'un beau vert. Cette variété, à laquelle je propose de donner le nom de S. oleracea var. maculata, formait une touffe assez grosse et était d'un aspect véritablement orne- mental. L'autre plante est un Bellis robuste, caulescent, mais vivace, muni d'une pubescence abondante et pourvu de deux rangées de fleurons ligulés dans tous ses capitules. J'ai vérifié dans l'herbier du Muséum la diagnose de cette variété remarquable, et j'ai pu me convaincre qu'elle était conforme à celle des échantillons de Loret, de Montpellier, portant le nom de Bellis intermedia Loret. Je crois utile de donner le libellé d'une des étiquettes, renfermant deux notes échangées entre MM. Grenier et Loret à ce sujet : Bellis intermedia Loret; B. perennis forma elon- gata DC.; B. perennis forma caulescens Mart. Don.; B. hybrida Gareizo Fl. du Gard. Note Loret (1862). — Cette plante intermédiaire entre le B. perennis et le B. annua n'est nullement une hybride; du reste, plus voisine du B. annua par ses autres caractères, elle est plus répandue ici que le B. perennis ordinaire. Elle me parait mériter un nom aussi bien que 410 SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1888. beaucoup d’autres espèces généralement acceptées. Qu'en pensez-vous? — Grenier répond : Bonne espèce! Je ne crois cependant pas à une espèce, mais à une variété du B. perennis due à la station maritime; il est bon de remarquer que les échantillons de l'herbier du Muséum proviennent aussi d'une région maritime. Quelle que soit la valeur de cette plante dans un ordre de classification, tous les doutes sur son hybridité sont levés, par suite de son existence dans une contrée où le B. annua n'existe pas. Je erois devoir ajouter aux résultats de mon herborisation la mention des plantes que je n'ai pas trouvées et qui ont été signalées par d'autres auteurs, sous l'indication un peu générale de Dieppe. Ce sont : Sedum dasyphyllum L. (Blanche et Malbranche); Bupleurum affine Sadl. (Brébisson); Solanum villosum Lamk (Brébisson) ; Potamogeton præ- longus Wulf. (Debooz); P. pectinatus L. (Brébisson); Lycopodium inundatum L., bruyères de Sainte-Marguerite, prés Dieppe (Blanche et Malbranche). M. Maury fait à la Société la communication suivante : SUR LES AFFINITÉS DU GENRE SUSUM, par M. Paul MAURY. Un pied femelle de Susum anthelminticum Dl. apporté de Sumatra par M. Beauvais, ayant fleuri pendant tout le mois de novembre 1888 dans les serres du Muséum, j'en ai profité pour faire une étude aussi compléte que possible de cette plante intéressante et peu connue. Le genre Susum a été créé, par Blume, pour une plante dioique dont le pied mâle est appelé en malais Bakoeng et le femelle Handjoean Kassintoe, et dont les racines sont employées dans tout l'archipel indien comme vermifuge pour les animaux. Le Susum anthelminticum fut décrit, pour la première fois, par Roemer et Schultes, dans leur Systema Vegetabilium (VII, p. 1493), d’après les échantillons que leur avait envoyés Blume lui-méme, et évidemment complets puisque la descrip- tion renferme les caractères des individus mâle et femelle. Il peut donc paraitre étonnant que Blume, quelque temps aprés, n'ait pas reconnu sa plante et ait cru devoir créer, sous le nom d'Hunguana Kassintu, un genre nouveau pour un pied femelle de Susum. Mais cette méprise ne devait pas étre la seule provoquée par cette plante curieuse. Vers la méme époque, W. Jack (1) la rapportait au genre Veratrum sous le nom de V. malayanum. Plus tard, Miquel, adoptant presque ce rappro- (1) W. Jack, Descript. of Malayan Plants, in Hooker's Bot. Miscell., 1, 1831, p. 74. MAURY. — AFFINITÉS DU GENRE SUSUM. 441 chement, en faisait un Veratronia malayana (1). Enfin, Lindley rattachait le genre Hunguana au genre Astelia de la famille des Lilia- cées (2). Si pour l'attribution générique les opinions sont à ce point variées, elles ont été tout aussi diverses au sujet de l'affinité du genre avec d'autres et de sa place dans une famille déterminée. Les premiers, Roemer et Schultes ont rapproché le Susum des Flagellaria et leur maniére de voir a été adoptée par Kunth, Bentham et Hooker, etc. Schultes fils, Blume, Lindley l'ont considéré comme une Liliacée et placé, le premier à côté des Smilacées; le second, des Crinum; le troisième, des Astelia. Endlicher et Miquel en ont fait une Xérotidée; Thwaites enfin l'a regardé comme une Joncacée (3). Quelques différentes que soient ces opinions, elles reposent toutes sur des affinités réelles et l'on va voir qu'il en est d'autres encore qui n'ont pas été indiquées. Le port du Susum anthelminticum a de grandes analogies avec celui de certains Rapatea, des Flagellaria, Joinvillea, Astelia, de plusieurs Dracena et méme de quelques Carludovicia. Les feuilles, assez longue- ment pétiolées et engainantes à la base, sont lancéolées, longues de 40 à 60 centimétres, larges de 10 à 12 ou 15 vers leur milieu. Leurs insertions sont trés rapprochées les unes des autres sur une tige trés raccourcie, de telle sorte qu'elles forment une rosette, du centre de laquelle s'éléve une hampe florale haute de 70 à 80 centimétres. Cette hampe cylindrique d'un vert sombre est couverte de poils ramifiés, appli- qués, d'un blanc cendré qui lui donnent un aspect presque tomenteux et grisâtre. A partir du milieu de la hampe ou de son tiers supérieur, s'in- sèrent, à l'aisselle de bractées dont la plus inférieure est assez longue et rappelle encore une feuille par sa forme, des demi-verticilles de rameaux étalés en éventail dans chaque demi-verticille et dont la longueur diminue progressivement du bas vers le haut de la hampe. Par suite de cette disposition, l'inflorescence tout entière a l'aspect d'une pyramide. Les fleurs, réunies en grappes allongées, sont espacées et sessiles sur le rachis. Les fleurs femelles, qu'il m'a été possible de bien étudier sur le frais, ont un calice de trois sépales et une corolle de trois pétales en préfloraison imbriquée, les uns et les autres verts, épaissis à la base (1) Miquel, Fl. Ned. Ind., III, p. 553. (2) Lindley, A natural Syst. of Bot., 1836, p. 356. (3) Voyez, outre les auteurs cités] dans les notes précédentes : Rœmer et Schultes, Syst. Veget., VII, p. 1493 ; — Kunth, Enumeratio plantarum, III, p. 370. ; — Endlicher, Gen. PI. n. 1055; — Miquel, Fl. Ned. Ind., MI, p. 247; — Bentham et Hooker, Genera, III, p. 861; — J. G. Baker, in Bull. of the Linn. Soc., XIV, p. 594 et XVII, E 474; — Blume, Enum. Pl. Jav., p. 15; — Thwaites, Enum. PL Zeyl., p. 340; — Engler, in Die natürlichen Pflanzenfam., II, p. 3. 4129 SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1888. et ressemblant plutôt à des écailles bractéales qu'à des pièces florales. L'androcée est représenté par deux verticilles de trois staminodes chaque, l'un externe et alterne avec les pétales, l'autre interne et alterne avec le premier. En dedans de ce second verticille et adhérents avec chacun des staminodes internes, se trouvent des appendices membra- neux, assez larges, jaunâtres, réunis par leur base, qui doivent être considérés comme des rudiments ou des formes modifiées et stériles d'autant de nectaires bien développés dans la fleur mâle. Enfin, au centre de la fleur, est un ovaire tricarpellaire, triloculaire, à placentalion axile et renfermant un ovule dans chaque loge. Les stigmates, au nombre de trois, sont sessiles ou, pour mieux dire, formés par le sommet des carpelles un peu renversés en dehors et papilleux. L'ovaire a la forme d'un petit pois, il est coloré en rose verdàtre avec une tache diffuse rose vif analogue à ces plages vivement colorées que l'an remarque sur beaucoup de fruits : Pommes, Pêches, etc... A sa partie supérieure les stigmates se distinguent nettement par leur couleur brune. Cette coloration joue assurément un róle attractif et indicatif pour les insectes qui doivent étreles agents pollinisateurs de cette plante. Dans la fleur màle, ce méme róle est rempli par les nectaires que nous retrouvons inutiles et, par conséquent, atrophiés dans la fleur femelle. La conformation de l'ovule doit surtout fixer notre attention. Dans chaque loge, l'ovule est attaché par un funicule trés court et trés large, plutót vers la partie supérieure que vers le milieu de l'angle interne. N'ayant pu voir l'ovule aux premiéres phases de son développement, je ne saurais dire s'il est tout d'abord sensiblement recourbé; toujours est-il que dans un âge encore jeune, il apparait comme presque ortho- trope à micropyle tant soit peu dirigé vers le bas de la loge. A ce moment, de la moitié inférieure du funicule s'éléve une expansion cellulaire frangée, en forme de panier à pigeon, qui enveloppe une partie de l'ovule et arrive dans le plan vertical, au contact du micropyle. Cette expansion est une véritable production arillaire, passagère, il est vrai, et n'ayant d'autre but que de guider les tubes polliniques vers le micro- pyle. La chalaze s'enfonce dans le nucelle et y fait une forte saillie autour de laquelle déborde le tissu nucellaire. Les deux enveloppes sont minces sauf autour de l'exostome où elles se renflent en un petit bourrelet, surtout l'enveloppe externe qui marque ainsi trés visiblement l'emplace- ment du micropyle. Immédiatement sous cette ouverture se trouve, au sommet du nucelle, le sac embryonnaire que j'ai toujours observé vide ou en voie de destruction dans les divers ovules examinés. Ce fait tient à deux causes : d'abord les ovules étudiés étaient tous trop âgés, ensuite aucun d'eux n'avait été fécondé. Il se produit, en effet, dans les fleurs femelles du Susum ce fait intéressant que les ovaires et, soit un des SusUM ANTHELMINTIUM Dlume. : inléri du périanthe P eme ; rossie; — C, intérieur "ue : He rtion d'inflorescence g à D ur de A. coupe transversale ie Ovule en place dans sa loge; — F, coupe long D, Coupe transversale de ; l'ovaire, MAURY. — AFFINITÉS DU GENRE SUSUM. 415 ovules, soit deux ou plus rarement les trois, se développent longtemps indépendamment de toute fécondation (1). J'ai étudié la fleur màle du Susum anthelminticum sur des échan- tillons de l'herbier du Muséum. Cette fleur est construite exactement sur le plan de la précédente, et elle n'en diffère que par le développement complet des six étamines, des trois neclaires et par l'atrophie presque absolue de l'ovaire, dont les trois carpelles sont représentés au centre de la fleur par trois petits moignons cellulaires. Connaissant maintenant l'organisation florale du Suswm, il va être facile de la comparer à celles des autres végétaux monocotylédones pour chercher la position exacte qu'il convient d'assigner à cette plante. Il paraît assurément difficile de séparer le genre Susum des Flagel- laria, car on retrouve chez ces derniers la plupart des traits de l'organi- sation que je viens de décrire. Rien de distinct, pour ainsi dire, dans l'agencement de la fleur, qui, cependant, est hermaphrodite au lieu d'étre unisexuée. Rien non plus d'absolument différentiel dans la structure de l'ovule qui est attaché vers le haut de la loge, orthotrope et à micro- pyle infère, ou de la graine qui renferme un albumen abondant et un petit embryon lenticulaire. De méme, les rapports les plus étroits unis- sent les Susum aux Joinvillea de Gaudichaud, bien que chez ces derniers l'embryon soit droit et orienté un peu différemment. Ces trois genres doivent donc, semble-t-il, rester proche les uns des autres, mais tant s'en faut qu'ils aient tous les trois les mémes affinités. En effet, s'il a paru difficile à la plupart des botanistes qui se sont occupé des Flagel- lariées de séparer l'un de l'autre les Flagellaria et les Joinvillea, ou de les réunir à quelqu'autre famille d'une maniére définitive, il n'en a pas élé de méme pour les Susum. J'ai dit qu'Endlicher et Miquel avaient joint lé Susum aux Xerotes parmi les Xérotidées. Rien, en effet, n'infirme un tel rapprochement ; il est des plus légitimes, et je crois qu'il serait indifférent de faire du Susum une Flagellariée ou une Xérotidée. Que l'on compare. son organisation avec celle du Xerotes longifolia R. Dr., par exemple, et l'on trouvera que le port, le diagramme des fleurs unisexuées, l'ovule, la graine, tout concorde parfaitement avec les parties correspondantes du Susum. Ce genre forme donc un passage entre ces deux groupes ou familles différentes surtout par leur péricarpe, la forme et la relation de l'embryon avec l'albumen de composition distincte. J'ai dit plus haut que les divers rapprochements proposés entre le genre Susum et d'autres de la famille des Liliacées étaient juslifiés, je (1) Le pied de Susum qui a fourni des matériaux pour cette étude, ayant commencé à fleurir dans les serres du Muséum dès les premiers jours de novembre, a conservé ses fleurs de plus en plus développées jusqu’à la fin de janvier 1889, soit trois mois de floraison. (Note ajoutée pendant l'impression.) 416 SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1888. ne m'y arréterai donc pas, mais je ferai observer que, de ces divers rapprochements, seuls, ceux qui ont été faits avec des Dracænées ou des Smilacées doivent étre conservés. Par son port, par son diagramme le Susum rappelle tout à fait les Astelia et certains Dracena ; par son fruit baccien, par ses fleurs unisexuées, par son inflorescence, il a des relations avec les Asparagus et les Ruscus. Bien que moins heureux, le rapprochement avec les Joncacées, tenté par Thwaites, se justifie cepen- dant par la constitution trimère de la fleur, l'hypogynie des étamines, la préfloraison imbriquée, etc. Enfin je mentionnerai encore des indices de parenté du Susum avec les Commélinées, le Tradescantia virginica, par exemple, dont l'organisation florale est identique, sauf pour la dioi- cité; avec les Rapatéacées, les Restiacées, parmi lesquelles le genre Anarthria offre des caractères floraux trés comparables. J'arrive enfin à une dernière affinité et celle-ci des plus remarquables. L'ovule des Susum est d'une conformation presque identique à celle de l'ovule de divers Palmiers, notamment de la tribu des Arécées, par exemple certains Chamædorea, Morenia, Pinanga, etc. Dans les uns et les autres l'ovule est attaché par un funicule court et large, que con- tourne le nucelle, l'embryon est petit et arrondi, l'albumen est granu- leux, Mais ce ne sont pas là les seuls caractères communs. Les Morenia Peppigiana, Pinanga Nenga, ont des fleurs unisexuées construites, presque absolument comme celles des Susum, sur le type trimére régu- lier. Sans doute ici s'arrétent les analogies, mais ne sont-elles pas suffi- santes pour établir des relations, ne serait-ce que de forme, entre les Susum et les Palmiers. Du reste ces relations ne sont pas seulement directes, elles se font encore par l'intermédiaire des Xerotes que R. Brown à si heureusement comparés aux Palmiers pour certains détails de leur organisation. Ainsi le genre Susum nous apparait comme pourvu d'affinités mul- tiples qui en font une sorte de type de transition entre des groupes d'aspect et d'organisation trés distincts. D'un cóté il se rattache à des familles peu élevées dans la série ascendante des Monocotylédones : les Rapatéacées, les Joncacées, les Xérotées, les Flagellariées ; de l'autre, il à des conneclions évidentes avec des familles dont l'évolution est plus parfaite, les Palmiers et les Liliacées, et relie ainsi l'une et l'autre. Son aspect, que l'on pourrait qualifier d'archaique, rappelle bien celui de toutes ces Liliacées aberrantes qui semblent autant de types ébauchés d'une organisalion enfin fixée dans les Liliacées supérieures et les Pal- miers. La localisation presque absolue des deux espèces du genre Susum, la rareté des individus jusqu'à présent trouvés, sont encore des arguments en faveur de cette opinion. SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1888. 417 M. Duchartre demande à M. Maury s’il voit quelque difficulté à regarder l’ovule du Susum comme orthotrope. M. Maury répond qu'il n'en douterait pas s'il avait pu suivre le développement de ces ovules. M. Zeiller fait hommage à la Société d'un ouvrage intitulé : Études sur la flore fossile du terrain houiller de Commentry, par MM. Renault et Zeiller. M. Zeiller signale ensuite à la Société la présence aux environs de Chantilly de deux espèces assez rares de la flore parisienne qu'il a eu l'occasion de récolter l'été dernier dans des excursions autour de cette localité. L'une est le Dianthus superbus, dont il a observé quelques pieds dans des coupes récentes de la forét de Pontarmé, au voisinage de sa lisiére méridionale au nord-ouest du village de Thiers. L'autre est le Goodyera repens, trés abondant dans la por- tion de la forêt d'Ermenonville, plantée en Pins, à la Butle-noire, au voisinage du chemin dit « route de Blamont » ; des recherches suivies le feraient sans doute découvrir sur d'autres points. M. Malinvaud dit qu'il a naguére rencontré le Dianthus superbus dans le département de Seine-et-Marne, notamment aux environs de Provins. SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1888. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Mangin, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la précédente séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'apprendre à la Société qu'elle a encore perdu deux deses membres : MM. Buchinger, de Strasbourg, et Loret, de Montpellier, et il communique les renseignements biographiques suivants sur ces deux estimés confrères : f, XXXV. (SÉANCES) 27 418 SÉANCÊ DU 14 DÉCEMBRE 1888. M. Buchinger est décédé à Strasbourg, dans le courant du mois de février de cette année ; la nouvelle de sa mort n'est parvenue au secrétariat que depuis la derniére séance de la Société. Né le 22 décembre 1803 (1), étudiant en théologie dans sa jeunesse, profes- seur au collége de Bouxwiller de 1830 à 1840, inspecteur des écoles de 1840 à 1848, directeur de l'orphelinat de Strasbourg de 1846 à 1858, enfin chargé, depuis 1870 jusqu'à l'ouverture de l'Université allemande, du cours de botanique à la Faculté des sciences de Strasbourg, M. Buchinger avait fondé un comptoir d'échanges botaniques principalement alimenté par les récoltes en Abyssinie de M. W. Schimper, le cousin du célébre bryologue. La langue et la littéra- ture allemandes lui étaient familiéres, et, pendant prés d'un demi-siécle, les botanistes frangais qui avaient besoin de renseignements bibliographiques précis sur les travaux publiés en Allemagne ou qui désiraient se procurer des ouvrages devenus rares ne s'adressérent jamais en vain à l'infatigable complai- sance de leur confrére de Strasbourg, dans lequel ils trouvaient un intermé- diaire aussi désintéressé que serviable. Aussi la Société botanique de France, qui ne compte que trois membres honoraires, décida, dans sa séance du 9 juin 1882, de conférer ce titre à M. Buchinger, en reconnaissance des services rendus à un grand nombre de ses membres. Notre regretté confrére se montra toujours trés dévoué à la France, et l'on sait qu'il donna dans des circonstances douloureuses des preuves éclatantes de ses sentiments patriotiques. Sans entrer à cet égard dans des détails qui seraient ici déplacés, nous devions rappeler ce souvenir si honorable pour sa mémoire. Boissier a donné le nom de Buchingera (in Diagn. sér. I, VIII, p. 29 et Fl. Orient. 1, 305) à un genre de Crucifères voisin des Erophila et propre à la Perse. M. Henri LoRET (2) décédé à Montpellier le 4 décembre 1888, était né en 1810, à Jarnac-Champagne (Charente-Inférieure). Son pére était propriétaire- agriculteur. ll fit ses études classiques au petit séminaire de Pons, sous la direction de l'abbé Boudinet, qui devint plus tard évéque d'Amiens. Ses études furent solides; Henri Loret manifesta de bonne heure un goût prononcé pour l'état ecclésias- tique et chercha même à entrer dans un ordre régulier; mais la faiblesse de sa constitution ne lui permit pas de réaliser ce dessein. Il demanda pourtant à demeurer au séminaire et y fut autorisé ; il y fut chargé de divers enseigne- ments et y professa finalement la philosophie. Il trouvait alors dans l'étude des plantes une source de distraction et un repos pour son esprit. L'espoir d'améliorer sa santé le conduisit en Italie oü il fit plusieurs voyages; et dans le midi de la France; le goût de la botanique s'était peu à peu déve- loppé chez lui, et, comme il était toujours maladif, il résolut de se fixer à Mont- (1) Les renseignements biographiques ci-dessus sur M. Buchinger nous ont été obligeamment fournis par notre confrère M. le général Paris. (2) Nous devons à M. Ch. Flahault la plupart des détails donnés dans cette Note. SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1888. 419 pellier où il avait trouvé des confrères et des ressources considérables pour ses études. Il ne quitta plus cette ville que pour aller, de loin en loin, revoir ses parents, et pour aller passer l'été dans la montagne. Sa santé ne lui per- mettant pas de supporter les rigueurs des hivers de l'ouest ni les chaleurs des étés du midi, il allait chaque année s'établir dans un village des Alpes, des Cévennes ou des Pyrénées; il se mettait en rapport avec les instituteurs, et ne pouvant faire lui-méme des courses longues ou pénibles, il promettait des récompenses aux enfants qui lui rapporteraient des objets d'étude. C'est par ce moyen qu'il acquit les remarquables qualités qu’on lui a connues comme cri- tique en botanique systématique des Phanérogames. Il vivait en tout temps fort retiré et ne fréquentait qu'un petit nombre de personnes; aussi n'a-t-on que peu de renseignements sur sa vie. ll a publié de nombreuses Notes ou Mémoires, mais le travail le plus impor- tant qu'on ait de lui est la Flore de Montpellier, en collaboration avec notre confrère M. Barrandon et l'une des meilleures sans contredit de nos Flores pro- vinciales (1). M. Loret était fort affaibli depuis un an et avait cessé tout travail. Il a légué son herbier au Muséum d'histoire naturelle de Paris. M. le Président annonce ensuite cinq nouvelles présentations. M. le Secrétaire général donne lecture de lettres de MM. Audigier et Lyotard, qui remercient la Société de les avoir admis au nombre de ses membres. Dons faits à la Société : Bonnet et Maury, D'Ain-Sefra à Djenien Bou-Resq. Bornet, Note sur une nouvelle espèce de Laminaire (Laminaria Ro- driguezii). (1) Voici les principaux travaux de M. Henri Loret : 1° Articles publiés dans le BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE: Glanes d'un botaniste (1859); L'herbier de Marchand et Lapeyrouse (en collaboration avec Timbal-Lagrave, 1860); Promenades botaniques dans l'arrondissement de Saint-Pons- de-Thomière (1866) ; De l'herbier connu sous le nom d'herbier Magnol; Herborisations dans l'Hérault en 1867 (1868); Plantes nouvelles pour la flore de l'Hérault (1869) ; Sur cinquante plantes des herbiers de Montpellier, etc. (1872); Causeries botaniques (1880); Sur l'herbier et la Flore des Pyrénées de Philippe; Sur diverses plantes des Alpes-Maritimes (1883); Notice sur le Papaver Roubiæi Vig.; Herborisations aux Pyrénées-Orientales, etc. (1884); Sur le Rubus, collinus DC. (1887). 2 Dans les MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE DE MONTPELLIER : Herborisations au Bousquet d'Orb et au Caylar (1864). 3° Dans la REVUE DES SCIENCES NATURELLES DE MONTPELLIER : légions botaniques de l'Hérault (1873); Étude du Prodrome de M. Lamotte (1882). 4* Flore de Montpellier, etc. (en collaboration avec M. Barrandon) : 1*^ édit., 1876 ; 2° édit., 1886. Notons encore : L'herbier de la Lozère et M. Prost(1862); — Revision de l'herbier de Lapeyrouse (en collaboration avec M. Clos); — Plantes nouvelles pour le Gard avec des observations sur la Flore de Pousols, etc. (1880). 490 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1888. Brunaud, Nouveaux fragments mycologiques. Franchet, Monographie du genre Paris. Gomont, Sur le genre Phormidium. — Recherches sur les enveloppes cellulaires des Nostocacées fila- menteuses. Harmand, Description des différentes formes du genre Rubus, obser- vées dans le département de Meurthe-et- Moselle. Hue, Lichens du Cantal. Magnin, Sur l'hermaphrodisme du Lychnis dioica atteint d Ustilago. Maury (Paul), Sur le genre Chevalliera Gaudich. et description d'une espèce nouvelle. — Anatomie composée de quelques espèces caractéristiques du Sahara algérien. — Le dimorphisme floral et la pollinisation du Marronnier d'Inde. — Sur les Cypéracées du Mexique. — Sur un Eranthemum nouveau du Gabon. Trabut, Les zones botanique de l Algérie. Harry Bolus, The Orchids of the Cape peninsula. Maria Lewin, Ueber spanische Süsswasseralgen. Rauwenhoff, Onderzoekingen over Sphæroplea annulina Ag. Mission scientifique du Mexique, etc. — Recherches zoologiques, 3° partie, 11* livraison, et 7° partie, 10* livraison. Schriften der physikalish-Oekonomischens Gesellschaft zu Kænigs- berg, 1887. Transaction of the Kansas Academy of science (1885-86). M. Duchartre fait hommage à la Société de sept brochures : Sur des fleurs hermaphrodites de Begonia, — Sur l'enracinement de l'albumen d'un Cycas, — Sur un cas d'abolition du géotropisme, — Fleurs pro- liferes de Bégonias tubéreur, — Sur la floraison du Tigridia pavo- nina, — Organisation des fleurs des Delphinium. M. Bureau offre à la Société un Mémoire intitulé : Études sur la flore fossile du calcaire grossier parisien. M. Mangin fait hommage à la Société de son « Mémoire sur la pénétration oula sortie des gaz dans les plantes », et fait ensuite la communication suivante : MANGIN. — RÉACTIFS IODÉS DE LA CELLULOSE. 421 ‘SUR LES RÉACTIFS IODÉS DE LA CELLULOSE, par M. Louis MANGIN. La cellulose, qui existe chez la plupart des végétaux, est, comme on le sait, caractérisée par la propriété de se colorer en bleu ou en violet par l'acide sulfurique et l'iode, ou par le chlorure de zinc iodé. L'aeide sulfurique iodé, dont l'emploi dans la technique courante est d'introduction assez récente, avait été depuis longtemps recommandé pour caractériser la cellulose; Payen, dans ses recherches sur les tissus végétaux, utilisait déjà cette réaction. L'emploi du chlorure de zinc iodé a été recommandé par Nægeli en 1858. Tous ceux qui ont employé ces deux réactifs savent avec quelle diffi- culté on produit, sur les membranes cellulosiques, les colorations indi- quées. L'acide sulfurique iodé est d'un emploi délicat : trop concentré, il altére les membranes ; trop dilué, il n'a pas d'action. En outre, son mélange avec l'eau qui imbibe les membranes, délermine une élévation plus ou moins considérable de la température et rend encore plus incer- taine la coloration, de sorte que, dans les diverses parlies de la coupe, il est difficile d'avoir le méme degré de concentration et de coloration. On ne réussit parfois à obtenir des résultats un peu nets qu'en humec- tant d'acide sulfurique étendu la coupe presque sèche et en addition- nant d'iode; mais, comme l'action du réactif n'a pas la méme énergie dans les diverses parties, on ne peut juger, par l'intensité de la colo- ration, de l'altérabilité de la cellulose ou de sa proportion dans les mem- branes. Le chlorure de zinc iodé présente d'autres inconvénients, sa concen- tration variable et mal définie ne permet pas, quand le réactif est bon, d'obtenir des résultats identiques; de plus, si l'on prépare à plusieurs reprises du chlorure de zine dans les mémes conditions et avec les mêmes matériaux, on obtient des réactifs trés différents d'action. Ce liquide a aussi l'inconvénient de ne produire la coloration qu'au bout d'un certain temps; plusieurs heures sont parfois nécessaires pour que la coloration se manifeste. Dans les recherches que j'ai entreprises sur la constitution dela mem- brane, j'ai voulu m'affranchir des inconvénients de ces réactifs et obtenir des réactions nettes, toujours identiques à elles-mémes, et instantanées. Je me suis adressé à un grand nombre de sels ou d'acides, et j'ai con- staté d'abord que la plupart des sels métalliques, lorsqu'ils sont en solu- lion trés concentrée, exercent sur la partie cellulosique de la membrane 4929 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1888. des modifications décelées par la coloration bleue ou violette plus ou moins foncée que l’iode fait apparaître. Les substances minérales qu'on emploie doivent réaliser une double condition; 4° elles doivent être trés solubles et, autant que possible, déliquescentes, de maniére à servir dans le plus grand état de concentra- tion; 2° elles doivent être sans influence sur Piode. Aussi les corps oxy- dants, tels que l'acide azotique, l'eau de Javelle, le protochlorure d'étain, qui exercent une action manifeste sur la cellulose, ne peuvent-ils être employés. Les principaux sels ou acides qui produisent avec l'iode la réaction de la cellulose, sont les suivants : chlorure d'aluminium, chlorure de caleium, chlorure de manganése, chlorure de magnésium, bichlorure d'étain hydraté, chlorure de calcium, azotate de zinc, azotate de chaux, acide phosphorique. Ces différents réactifs n'ont pas la méme sensibilité. Le chlorure d'aluminium, obtenu en dissolvant de l'aluminium en fils dans l'acide chlorhydrique et en évaporant la dissolution jusqu'à consis- tance sirupeuse, donne une coloration bleu ou violet noir qui tranche nettement sur la coloration jaune des corps azotés. La coloration apparait plus rapidement qu'avec le chlorure de zinc iodé et se maintient pen- dant plusieurs jours; la conservation des préparations est facile, le réac- tif ne cristallisant pas. Le chlorure de calcium, obtenu dans les mémes conditions, détermine, ar l'addition d'iode et d'iodure de potassium, une faible coloration bleue, mais comme ce sel est efflorescent son emploi n'est pas à recom- mander. . Les chlorures de manganèse, de magnésium, les azotates de chaux, de zinc, etc., ne produisent qu'une coloration trés faible, et seulement quand la cellulose a subi un commencement d'altération. J'insisterai spécialement sur l'acide phosphorique, le chlorure de calcium et le bichlorure d'étain hydraté qui me paraissent destinés, les deux premiers surtout, à remplacer avantageusement le chlorure de zinc iodé et l'acide sulfurique iodé. Acide phosphorique iodé. — La préparation de ce réactif est des plus simples; en quelques minutes on peut avoir un réactif sensible colorant immédiatement la cellulose. On prend de l'acide phosphorique pur cristallisé, tel qu'on le trouve dans le commerce, et on l'additionne d'un quart ou d'un tiers de son volume d'eau; au bout de quelques minutes la dissolution est compléte, on ajoute alors quelques cristaux d'iodure de potassium et une ou deux paillettes d'iode, de maniére à obtenir un liquide ayant la teinte du rhum MANGIN. — RÉACTIFS IODÉS DE LA CELLULOSE. 493 ou du euracao. Il est bon de préparer à l'avance ce réactif à divers états de concentration. L'acide le plus concentré, obtenu en versant quelques gouttes d'eau (trois ou quatre) sur 20 grammes d'acide phosphorique cristallisé, gonfle et dissout la cellulose, de telle sorte que, si l'on ajoute ensuite un réactif moins concentré et chargé d'iode, les membranes sont teintes en bleu foncé et la cellulose, dissoute en partie, forme des trainées d'un liquide bleu foncé. Il faut remarquer que le liquide étant peu chargé en iode, la colora- tion de la cellulose apparait distinctement, car le fond de la préparation est incolore; mais cette faible quantité permet de colorer seulement de petites coupes dont on a eu soin d'enlever, à l'aide de papier buvard, la plus grande partie de l'eau d'imbibition. Lorsque l'acide phosphorique iodé est trop chargé d'iode (si la teinte dépasse la couleur indiquée), les membranes se colorent en bleu ou violet noir, mais en lavant un peu les coupes sous la lamelle au moyen d'aeide phosphorique incolore, la teinte bleue de la cellulose réapparaît nettement. Chlorure de calcium iodé. — Ce réactif, dont la sensibilité est presque aussi grande que celle de l'acide phosphorique iodé, et en tous cas supé- rieure à celle du chloroiodure de zinc, se prépare aussi très facilement de la manière suivante. On dissout du marbre blanc dans l'acide chlorhy- drique jusqu'à neutralisation compléte de cet acide, et l'on fait bouillir quelques instants, on filtre et la liqueur filtrée est évaporée à siccité. Quand la masse est refroidie, on ajoute une quantité d'eau insuffisante pour dissoudre la masse de chlorure de calcium, il se forme un liquide sirupeux coloré en jaune par des traces de sesquioxyde de fer; on filtre et le liquide filtré est additionné de quelques cristaux d'iodure de potas- sium et d'iode dont on facilite la dissolution en chauffant légèrement ; le liquide prend bientót la couleur du rhum vieux. On laisse reposer, l'excés d'iode non dissous se précipite, et l'on décante. Le réactif, ainsi obtenu, est conservé à l'abri de la lumiére; ila l'avan- tage de ne pas gonfler les membranes et il communique à la cellulose une coloration rose qui vire au violet au bout de quelques heures. La quantité d'iode que ce réactif peut dissoudre est toujours trés faible; aussi, quand on veut colorer des coupes assez grandes, faut-il renouveler à plusieurs reprises le réactif jusqu'au moment où la teinte jaunâtre du liquide demeure persistante. Les préparations colorées par ce liquide se conservent pendant plusieurs jours et méme pendant plu- sieurs semaines, suivant l'état d'agrégation de la cellulose. 494 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1888. Bichlorure d'étain iodé. — Ce réactif est bien moins sensible que les précédents, mais il peut rendre quelques services par la belle coloration bleu de ciel qu'il communique à la cellulose. Pour le préparer on prend du bichlorure d'étain liquide (liqueur de Libavius), et on le décompose par la plus petite quantité d'eau possible; par le refroidissement, il se forme une bouillie cristalline que l'on dis- sout en ajoutant un peu d'eau, en quantité trop faible pour faire dispa- raitre tous les cristaux. On additionne ce liquide d'une ou deux gouttes d'eau dans lesquelles on a fait dissoudre de l'iode et du chlorure de potassium, la liqueur prend une teinte ambrée et peut servir ainsi comme réactif de la cellulose; si la quantité d'iode et d'iodure de potassium était trop considérable, le liquide se troublerait, il faudrait alors le laisser déposer et décanter la solution claire. Le bichlorure d'étain iodé est bien moins sensible que l'acide phospho- rique et le chlorure de calcium, mais il est d'un précieux emploi dans certaines circonstances, notamment quand les tissus renferment de l'amylose et de la granulose, car ces substances sont colorées en bleu violet et se distinguent nettement de la cellulose qui se colore en bleu de ciel. Il convient trés bien pour l'examen du Bacillus Amylobacter pendant la période d'activité, quand le bàtonnet est rempli de substance amylacée. Si on laisse macérer dans l'eau à 35 degrés des feuilles d'Iris, au bout de quelques heures, elles sont envahies par cette Dactérie. On recueille un fragment de la pulpe, aprés avoir enlevé les surfaces épi- dermiques, et on le place sur une lamelle. On laisse évaporer une partie du liquide qui baigne les cellules dissociées, et on ajoute quelques gouttes de bichlorure d’étain iodé aprés avoir mélangé le réactif avec la pulpe des tissus, on examine au microscope; les membranes cellulosiques sont colorées en bleu de ciel, la couleur est plus ou moins intense; faible pour les cellules du parenchyme, elle est plus intense avec les cellules sous- jacentes à l’épiderme. Dans les espaces intercellulaires des tissus en voie de dissociation, ainsi que dans la cavité des vaisseaux, on aperçoit des amas de Bactéries colorées en violet, qui tranchent nettement sur la coloration bleue des membranes et la coloration jaune d’or des substances protoplasmiques. Emploi de ces divers réactifs. — Si l’on fait agir le chlorure de calcium iodé sur des tissus dans lesquels la cellulose n'a pas subi l'action des agents chimiques, on constate que les membranes formées par cette substance se colorent inégalement. Dans une coupe transversale de tige, le liber est le tissu qui se colore d’abord, viennent ensuite le paren- chyme cortical et le collenchyme, le cambium se colore très faiblement; MANGIN. — RÉACTIFS IODÉS DE LA CELLULOSE. 495 enfin la cellulose des éléments lignifiés ne se colore pas du tout, ceux-ci prenant une teinte jaune ou brune. Dans une coupe transversale de feuille, l'assise cellulaire sous-jacente à l'épiderme se colore fortement, tandis que le parenchyme en palissade est à peine teinté. Mais dans les tissus frais ou traités par l'alcool, la présence du pro- toplasme coloré en brun masque souvent la coloration violette ou rose de la cellulose. Cet inconvénient n'est pas à craindre avec le bichlorure d'étain iodé; malheureusement ce réactif n'est pas aussi sensible, et le liber seul est nettement coloré en bleu, les autres régions prennent une teinte trés pàle. L’acide phosphorique iodé peut toujours être obtenu à un état de concentration suffisant pour produire une coloration nette de la cellulose, mais là encore les matiéres azolées du contenu cellulaire et celles qui sont emprisonnées dans la membrane, comme M. Wiesner l'a démontré récemment, masquent en partie la réaction de la cellulose, qui prend une teinte brun violet, parfois entièrement brune, quand le réactif est riche en iode. Il est donc nécessaire, lorsqu'on veut s'assurer de la nature cellulo- sique d'une membrane, de la débarrasser des matiéres azolées ou de faire subir à la cellulose une modification chimique qui la rend plus colorable par les réactifs iodés. On sait que les acides et les alcalis, à une température plus ou moins élevée, suivant le degré de concentration, attaquent la cellulose. Il suffit de faire bouillir quelques instants les coupes à étudier dans l'acide chlor- hydrique à 1 pour 100 ou la potasse à 4 pour 100, pour que la coloration violette apparaisse instantanément et avec netteté dans les membranes qui ne l'avaient pas manifesté d'abord. L'eau de Javelle, dont l'emploi a été recommandé par Noll, est, depuis quelques années, utilisée dans les recherches histologiques pour débar- rasser les tissus des matières azotées qu’ils renferment. Ce réactif altère un grand nombre de tissus; non seulement il dissout les substances azotées et désagrége les grains d'amidon, mais il altere la cellulose, la pectose et dissout la lignine. Celle action ne s'exerce pas sucessivement, elle est simultanée; de sorte qu'avant la dissolution compléte des substances azotées ou de l'amidon, les membranes sont déjà allérées. Aussi ce réactif, d'un précieux emploi quand on se propose seulement d'étudier la disposition des membranes cellulaires, ne peut-il servir, sans contróle préalable, aux observations relatives à la nature des membranes. Je n'insisterai pas dans celte Note sur les multiples inconvénients de l'eau de Javelle, et je me bornerai à mentionner les observations rela- tives à l'action qu'elle exerce sur la cellulose et les membranes lignifiées. 426 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1888. Quand on laisse macérer dans l'eau de Javelle étendue (ou dans l'eau de Labarraque) des coupes de lissus, les éléments faiblement lignifiés, tels que les arcs de sclérenchyme de la feuille de Houx, ne tardent pas à manifester la réaction caractéristique de la cellulose; ils se colorent en violet brun par le chlorure de calcium iodé ou en bleu verdätre par le bichlorure d'étain iodé. Si l'action du réactif dure pendant plusieurs heures (cinq ou six heures, parfois douze heures), les tissus sont disso- ciés, la lignine des éléments vasculaires est en grande partie dissoute, et cependant toutes les matières azotées ne sont pas enlevées. Si la tem- pérature s'éléve, l'altération des tissus devient trés rapide, il suffit de chauffer jusqu'à l'ébullition les coupes de tissus, pour obtenir en quel- ques minutes une dissociation rapide des éléments. Dans tous les cas, aprés l'action de ce réactif, les membranes manifestent avec une grande netteté la réaction cellulosique. L'emploi de l'eau de Javelle est à recommander, notamment pour mettre en évidence la cellulose des tissus lignifiés, de préférence à la macération de Schultze. Si l'on dissocie des feuilles par l'ébullition dans une solution de potasse à 4 pour 100 ou par la macération dans l'eau contenant le Bacillus Amylobacter, puis que l'on sépare le réseau des nervures, il suffit de le laisser macérer à froid pendant un jour dans l'eau de Javelle pour le débarrasser de la plus grande partie de la lignine; en chauffant on obtient, aprés quelques minutes d'ébullition, la dissociation compléte des rameaux. On examine les cellules désagrégées, elles pren- nent une coloration violette avec le chlorure de calcium iodé, ou une coloration bleue par le bichlorure d'étain iodé. On obtient ainsi en quel- ques minutes de fort belles préparations des vaisseaux par un procédé qui n'a pas l'inconvénient de dégager des vapeurs acides comme la macération de Schultze. J'ai pu constater aussi, comme Hartig l'a indiqué depuis longtemps, que la plupart des Champignons dont le mycélium se développe dans les tissus rendent la cellulose ou la lignine plus facilement colorable par les réactifs iodés. On peut s'en convaincre en recueillant des branches mortes dont les tissus se dissocient par une légére pression, les éléments lignifiés qu'ils renferment donnent immédiatement aprés l'addition du réactif la coloration qui caractérise la cellulose. Je bornerai ici ces observations destinées à faire connaitre les réactifs dont je me sers depuis plusieurs mois; ils me paraissent destinés à rendre quelques services aux anatomistes, tant à cause de la facilité de leur préparation, que de la netteté et de l'instantanéité de leur action. M. Roze fait hommage à la Société de son Mémoire intitulé ; Recherches biologiques sur l Azolla filiculoides Lamarck, qui vient ROZE. — RECHERCHES SUR L'AZOLLA FILICULOIDES LAMK. 497 de paraître dans le volume publié par la Société philomatique de Paris, à l'occasion du centenaire de sa fondation, et s'exprime en ces termes : Dans une communication que j'ai eu l'honneur de faire à la Société en 1883 (Bull. t. XXX, p. 198), j'ai donné connaissance des résultats de mes premiéres recherches sur l'organe mâle de l'Azolla filiculoides Lamk. Dans le Mémoire que je lui présente aujourd'hui, j'ai consigné les résultats de nouvelles obser- vations et d'expériences se rapportant à une étude plus compléte de la repro- duction chez cette même espèce d’A zolla. J’appelle d'abord l'attention sur cette opinion erronée qui consistait à ad- mettre que l'Azolla, comme le Salvinia, était disposé de telle façon que les massules à androspores et les trois protubérances du gynosporange devaient servir de flotteurs pour maintenir ces organes à la surface de l'eau. Or, c’est le contraire qui a lieu: les cellules des massules et des protubérances ne sont pas aériféres, mais aquifères, et leur rôle est de faire descendre au fond de l'eau, où s'opère la fécondation, les spores mâles et femelles. Quant aux pré. liminaires de lacte fécondateur, ils se réduisent à ceci: les anthérozoïdes émis par les androspores se glissent premiérement sous la coiffe (ou partie supérieure de l'enveloppe du gynosporange) que soulévent légérement alors les trois protubérances, sous la pression intérieure du protballe développé sur la gynospore; ces anthérozoides descendent ensuite par l'entonnoir (ilamenteux qui couronne, sous la coiffe, le sommet du prothalle, et arrivent de la sorte facilement jusqu'aux archégones. Le résultat de la fécondation est la formation, dans le prothalle, d'un em- bryon celluleux, qui, en grossissant, vient bientôt se mouler dans l'entonnoir filamenteux; il ne tarde pas à rejeter de côté la coiffe et à apparaitre très visiblement sur le gynosporange. Peu de temps aprés, il s'en dégage et se trouve apte à continuer seul son développement. Cet embryon présente d'ordinaire, à cette époque, les rudiments des deux feuilles primordiales, et on le voit, ainsi libre, monter lentement à la surface de l'eau, grâce à une bulle d'oxygéne qui se forme dans sa concavité supé- rieure sous l'action de la lumière solaire. Il flotte dés lors sur l'eau et émet assez rapidement une premiére racine latérale, couverte de poils radiculaires, en rapport, par des vaisseaux trachéiformes, avec les deux feuilles primor- diales : celles-ci grandissent l'une aprés l'autre et laissent passer en se con- tournant l'axe feuillé, lequel, continuant à croitre, émet à son tour une seconde racine et produit successivement ses rameaux alternes, ses feuilles, ses racines et ses conceptacles mâles et femelles. À la suite de diverses expériences, j'ai pu constater, d'un cóté, que les spores Soumises à un froid de 7° au-dessous de zéro, c'est-à-dire maintenues dans de l'eau congelée, ne perdaient pas leur faculté d'émettre des anthérozoides ou de produire le prothalle à archégones, et, d'un autre cóté, que la chaleur avait pour effet d'activer singulièrement la fécondation. En effet, l'acte fécondateur 428 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1888. qui par 14 à 15 degrés exige pour s'effectuer environ dix à treize jours, s'ac- complit par 30 degrés en quatre à cinq jours seulement. Enfin, je signalerai un phénoméne qui m'a paru assez intéressant à noter, c'est la curieuse suspension vitale que, dans leur période pseudo-cotylédonaire, peuvent subir assez longtemps les embryons de l’Azolla, lorsqu'ils sont con- servés sur l'eau à une température à peu prés constante de + 5°. Tels sont, en résumé, les principaux faits que j'ai consignés dans ce mémoire qui est accompagné d'une planche explicative représentant les divers états de développement des organes reproducteurs de Azolla filiculoides, M. Franchet fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR QUELQUES PRIMULA DU YUN-NAN, par M. A. FRANCHET, Primula pellucida sp. nov. (Aleuritia). — Rhizoma abbreviatum. Folia petiolata, intense viridia, pilis mollibus articulatis præsertim ad petiolum et subtus ad nervos conspersa, limbo ovato apice rotundato, basi cordato duplicate crenato-dentato, crenis obtusis. Pedunculus foliis subduplo longior, hirtellus. Bracteæ breves subulatæ, pedicellis gracilibus 3-5-plo breviores. Calyx tenuis fere membranaceus, glaberrimus, aperte campanulatus, ultra medium partitus, lobis ovato-lanceolatis, acutissimis; corolla tenerrima, pallide purpureo-violacea, tubo cylindrico calycem usque duplo superante, lobis patentibus ad medium bilobulatis; stamina paulo infra faucem inserta ; stylus gracilis, ultra tubum longiter exsertus. Folia cum petiolo limbum subæquante circiter bipollicaria, 2 cent. lata; calyx 4-5 mill.; corollæ tubus 10-12 mill., limbo patente 12-14 mill. diam. Yun-nan, sur les rochers humides du Tchen-fon-chan : — 11 juillet 1882 (Delavay, n° 2274). Espèce remarquable par sa consistance mince et pellucide; elle a surtout de l'analogie avec le P. membranifolia, dont elle diffère sensi- blement d'ailleurs par ses feuilles cordiformes doublement crénelées, par le calice plus grand, par l'absence complète de pulvérulence, etc. Le P. pellucida peut prendre place dans le voisinage du P. petiolaris. P. Listeri King mss. in Hook. Fl. of Brit. Ind., MI, p. 485. — C'est à celte espéce, trés faiblement distincte du P. obconica Hance par ses feuilles plus petites, presque orbiculaires, sinuées anguleuses sur les bords, à pubescence rare et trés courte, qu'il faut rapporter les variétés 8. rotundifolia et y. glabrescens du P. obconica, telles que je les ai signalées dans le Bulletin de la Société botanique de France, XXXIII; p. 66. On trouve, d'ailleurs, entre la plante de Hance et celle de King, FRANCHET. — NOTE SUR QUELQUES PRIMULA DU YUN-NAN. 429 des formes de transition qui peuvent faire douter de la réalité de leur dissociation spécifique. Parmi les échantillons assez nombreux, prove- nant du Yun-nan, qui sont dans lherbier du Muséum, quelques-uns ressemblent absolument au type de Munipur, décrit par M. King; chez d'autres, les feuilles grandissent un peu et tendent sensiblement vers la forme ovale, la villosité s'allonge et devient un peu plus abondante, de sorte qu'il devient difficile de distinguer le P. Listeri du P. obconica, le calice et la corolle étant d'ailleurs presque identiques dans les deux espèces. Primula pulchella (non Wall.). — P. Stuartii Franch. in Bull. Soc. bot. de Fr., XXXII, p. 270. — Rhizoma abbreviatum; planta glabra; folia subtus luteo-farinosa, anguste lanceolata, acuta vel obtusa, basi longe angustata, marginibus revolutis subtiliter dentatis; pedunculus rigidus foliis multo longior; bracteæ lanceolatæ vel lineares, mucronatæ: pedicelli 10-30 umbellati, inæquales, nonnulli bracteis duplo longiores, plures nunc illas vix superantes ; calyces aureo-farinosi, mox nudati, ad medium vel ultra lobati, lobis lanceolatis, acutis, haud raro inæqualibus ; corolla violacea, tubo quam calyx subduplo longiore, limbo patente, lobis breviter lobulatis, nunc subintegris ; capsula ovata, obtusa calycem æquans vel sæpius illo brevior; semina minutissima, angulata, tenuissime soro- biculata. Folia 2-4 poll. longa, 10-25 mill. lata; pedunculi 20-30 cent.; pedicelli 1-4 cent.; calyx 8 mill.; corolla 20 mill. longa, limbo expanso usque 20 mill. diam. Yun-nan, prairies des terrains calcaires sur le Che-tcho-tze, au-dessus de Tapin-tze, alt. 2000 m. — 10 juin 1884 (Delavay, n. 1016) ; montagne de Hee-gni-chao, prés de Ho-Kin (id., n° 225). Trés jolie espéce, plus petite et plus gréle que le P. nivalis, dont elle differe bien par ses graines trés fines, peu distinctement scrobiculées et dépourvues de longues papilles saillantes ; par ses capsules ovales, obtuses, égalant à peine le calice ou sensiblement plus courtes que lui. Primula nivalis Pall. Jt., IIT, p. 320. — var. purpurea Regel Act. Hort. petrop., ML, p. 137; Pax Mon. d. Gatt. Prim., in Engler Bot. Jahrb., vol. X, p. 208. P. purpurea Royle Illustr., p. 311, tab. 77; fig. 2. Yun-nan, sommet du Lo-pin-chan, au-dessus de Lan-Kong, alt. 3500 m. (Delavay) et sur le mont Koua-la-po; fleurs, 26 mai; fruits mürs le 16 oct. 1883. Superbe forme du P. purpurea Royle; le dessous des feuilles et l'intérieur du calice sont couverts d'une pulvérulence dorée trés persis- 430 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1888. tante; le calice est d'un pourpre brun en dehors. Les fleurs, trés nom- breuses dans les formes robustes, sont disposées en un ou deux corymbes superposés et dans le premier cas peuvent étre au nombre de cinquante ou soixante. Leur abondance et l'intensité de leur coloris pourpre-violet, font de la plante du Yun-nan la plus belle espéce, connue jusqu'ici dans le genre, qui puisse étre cultivée. Outre la coloration de la fleur, les dimensions de la capsule, longue parfois de prés de 3 centimétres, diffé- rencient bien le P. nivalis du P. Stuartii, dénomination qui parait devoir étre réservée au type himalayen dont les fleurs sont jaunes. En terminant cette nouvelle Note sur les Primula du district de Tali, je ne crois pas inutile de résumer en quelques mots les particularités morphologiques que plusieurs d'entre elles viennent ajouter à la connais- sance du genre. Dans sa récente monographie des Primula, M. Pax a déjà eru devoir faire de plusieurs espéces de la Chine occidentale des têtes de groupe. J'insisterai ici plus particulièrement sur les données, un peu imprévues pour le genre, qui ont été fournies par le mode si varié de leur inflorescence, bien que tous ces cas rentrent d'ailleurs dans ceux déjà connus des inflorescences indéfinies. Jusqu'à ces dernières années, on ne connaissait chez les Primula que des inflorescences en ombelle ou en corymbe ; ces ombelles ou corymbes, simulant parfois des verticilles superposés (P. japonica, P. floribunda, P. verticillata, etc.), ou plus rarement, comme on le voit quelquefois dans notre P. vulgaris, pouvant paraitre réduits à une ou plusieurs fleurs basilaires pédicellées, par suite du raccourcissemeut du pédoncule commun, ou de l'avortement de la majorité des fleurs. Avec les espéces du Yun-nan, nous trouvons que l'inflorescence des Primula peut oflrir de la facon la plus nette diverses modifications de l'inflorescence indéfinie. C'est d'abord le P. blattariformis (1) dont la grappe làche, extrémement allongée, atteint jusqu'à 40 cent. de longueur, ce qui, joint à la forme des feuilles, donne à la plante l'aspect du Ver- bascum Blattaria, comme l'indique son nom. Le P. malvacea offre une particularité intéressante ; dans cette espéce, l'inflorescence est formée de plusieurs verticilles superposés et souvent assez écartés, ce qui est le fait de plusieurs espéces anciennement connues. Mais il arrive aussi souvent que, dans le P. malvacea, on trouve entre deux verticilles plusieurs fleurs éparses; parfois méme il n'existe qu'un verticille placé à la base de l'inflorescence, toutes les fleurs supérieures à ce verticille étant éparses et constituant ainsi une véritable grappe dont le verticille inférieur n'est que l'expression trés contractée. Dans le P. spicata Vinflorescence présente tous les caractères de l'épi; (1) Franchet, Gardn. Chron. 30 apr. 1887, p. 575. FRANCHET. — NOTE SUR QUELQUES PRIMULA DU YUN-NAN. 431 les fleurs sont strictement sessiles et accompagnées chacune d'une bractée d'un aspect plus foliiforme qu'on ne le voit d'ordinaire dans les autres espèces du genre. Ce mode d’inflorescence s'observe également, bien que d'une façon moins accentuée, chez le P. nutans. Les Primula véritablement uniflores, c'est-à-dire dont l'inflorescence est constituée par une seule fleur, sans que ce fait puisse étre d'ailleurs attribué à un arrêt de développement du pédoncule commun, n'ont aussi élé connus que trés récemment. Le P. Elwesiana King, de l'Himalaya, en est le prototype; l'Yun-nan en fournit deux autres exemples : P. Dela- vayi et P. vinciflora (1). Il est à remarquer que dans ces trois Primula l'apparition de la fleur se fait avant celle des feuilles, ce qui n'a été observé jusqu'ici dans aucune autre espéce du genre. Le fait est surtout très accentué dans le P. Delavayi. La section des Barbatæ Pax est con- slituée avec ces trois espèces. Aux diverses particularités présentées par l'inflorescence, il convient d'en ajouter une autre fournie par le type singulier de la corolle du P. Delavayi. Dans ce Primula, le tube de la corolle est très large et S'évase régulièrement de la base au sommet en un limbe dont les lobes courts sont peu étalés et laciniés tout autour; dans toutes les autres espéces, le tube de la corolle est étroit, cylindrique, brusquement dilaté à la gorge en un limbe trés étalé, plan ou concave. Dans ce méme P. Delavayi, les graines offrent aussi, dans leur forme comprimée et dans leur mode d'insertion, des caractères intéressants qui m'ont amené a en faire une section à part, sous le nom d'Omphalo- gramma. M. Pax n'a pas cru devoir conserver cette section; mais je pense qu'elle doit d'autant mieux étre maintenue que, d'aprés une observation de M. Baillon, ces graines présentent la particularité d'avoir le hile souvent trés rapproché deleur base; il en résulte que la graine devient presque anatrope et que l'on ne peut plus dire que la direction de l'em- bryon est paralléleau plan du hile. Que devient alors la différenciation des Primula d'avec les Hottonia? Enfin, c'est encore la flore du Yun-nan qui fournit les deux seuls Primula monocarpiques qui aient été signalés jusqu'ici, P. malacoides et P. Forbesii, qui rendent si malaisée la distinction des Primula et des Androsace. M. Bonnier donne lecture de la communication suivante : (1) Franchet, Gardn. Chron; 30 apt. 1887, p. 575; 432 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1888. STRUCTURE ANATOMIQUE COMPARÉE DE LA FEUILLE ET DES FOLIOLES DE L'INVOLUCRE DANS LES CHICORACÉES ; par M. L. DANIEL. Tous les traités de Botanique et d'Histologie végétale considérent la structure des bractées comme analogue à celle de la feuille. M. Van Tieghem dit, dans son Traité de Botanique, p. 836 : «La structure des bractées, des sépales et des pétales diffère trop peu de celle des feuilles végétatives pour qu'il soit utile de s'y arrêter longtemps. Le parenchyme s'y raltache ordinairement au type homogène avec sto- males sur les deux faces. Les faisceaux libéro-ligneux, habituellement dépourvus de sclérenchyme, s'y ramifient et s'y terminent comme dans les feuilles. » J'ai pu constater, par la comparaison d'une série de coupes faites sur la feuille et sur les bractées de l'involucre des Composées, que cette ana- logie complète de structure est loin d'exister entre ces deux organes. Elle n'existe pas méme pour deux folioles de rang différent; bien plus, la structure anatomique d'une méme bractée varie considérablement sui- vant son àge et le niveau de la coupe. Ces variations de structure font comprendre comment j'ai été amené à choisir dans des capitules complètement développés les folioles les plus épaisses et à en prendre la base comme niveau invariable de mes coupes, lorsque j'ai cherché à appliquer les caractéres de cette structure à la classification, dans un travail en cours d'exécution, entrepris au labora- toire de M. Gaston Bonnier, à la Sorbonne, Je me bornerai à donner ici les résultats relatifs aux Chicoracées” Pour classer ces plantes, j'utiliserai les dispositions trés variées du stéréome de la foliole. Ce stéréome peut appartenir à l'appareil tégumen- taire ou à l'appareil conducteur. Dans l'appareil tégumentaire, il peut former deux bandes hypoder- miques, l'une à la face inférieure et la plus développée, l'autre à la face supérieure. Dans l'appareil conducteur, il forme un système annexé au faisceau, sous la forme d'un ou de deux arcs ou d'un anneau complet, ou encore fait partie intégrante du faisceau. Les caractères fournis par la situation topographique des tissus de soutien seront complétés par la nature de leurs éléments constituants, qui peuvent étre du parenchyme aqueux, du parenchyme scléreux ou du sclérenchyme. 1. Tolpis barbata. — Dans la foliole du troisiéme rang, les deux DANIEL. — STRUCTURE ANATOMIQUE DES CHICORACÉES. 433 bandes hypodermiques sont formées par du parenchyme scléreux et se réunissent de facon à envelopper complétement les faisceaux. Dans la foliole interne, bien différente, la bande inférieure se compose de deux portions fibreuses réunies par du parenchyme trés scléreux ; au- dessous un ou plusieurs rangs de parenchyme aqueux polyédrique. (Ce parenchyme aqueux polyédrique est particuliérement développé en face de la nervure médiane de la foliole. Il rougit plus ou moins sous l'action de la fuchsine ammoniacale, et passe insensiblement au paren- chyme scléreux. Il existe dans presque toutes les Chicoracées). 2. Barkhausia. — Bandes hypodermiques séparées : la supérieure fibreuse bien développée en face du faisceau médian, nulle sur les cótés ; l'inférieure présente la disposition signalée dans la foliole interne du Tolpis ; toutefois le parenchyme réunissant les deux parties fibreuses de la bande est moins scléreux. 9. Zacintha verrucosa. — Bande supérieure réduite aux cellules trés petites du parenchyme lacuneux qui présentent un aspect collenchy- mateux. Bande inférieure formée d'une bande épaisse et non interrompue de sclérenchyme, renforcée en face de la nervure médiane par un fuseau épais de parenchyme aqueux polyédrique. Stéréome nul dans l'appareil conducteur. 4. Scolymus hispanicus. — Coupe curieuse et caractéristique, à cause des ailes membraneuses de la bractée, disposées de manière à enve- lopper complétement le fruit. Bande supérieure formée par du parenchyme légérement scléreux, développé surtout dans les ailes. Au-dessous, on trouve un parenchyme extrémement lacuneux dont la coupe rappelle celle des hyphes d'un Lichen ou d'un Champignon. Bande inférieure formée par une bande complète de sclérenchyme renforcée par un ou plusieurs rangs de parenchyme aqueux. Pas de stéréome dans l'appareil conducteur. 9. Hyoseris radiata. — Bande supérieure formée par les cellules collenchymateuses du parenchyme lacuneux. Bande inférieure formée d'un nombre variable d'ilots de sclérenchyme réunis par un parenchyme trés scléreux, presque fibreux. Entre cette bande et l'épiderme inférieur on trouve du parenchyme chlorophyllien. Dans l'appareil conducteur, le stéréome est formé par un anneau com- plet de parenchyme presque fibreux, entourant chaque faisceau. 6. Lapsana communis. — Bande supérieure nulle. Bande inférieure T XXXV. (SÉANCES) 28 434 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1888. fibreuse continue ou presque continue. Parenchyme chlorophyllien comme dans le genre Hyoseris. Arc supérieur au faisceau médian. 1. Endoptera aspera.— La bande inférieure existe seule et est com- posée de trois parties distinctes superposées ; des ílots fibreux, du parenchyme scléreux qui les réunit et forme au-dessous une bande de renforcement à laquelle s'ajoute une bande de parenchyme aqueux polyédrique. Il y a deux arcs au faisceau médian, plus une bande fibreuse entre le bois et le liber. ; 8. Crepis. — La coupe est analogue à la précédente. La bande infé- rieure ne comprend que deux couches; les ilots de sclérenchyme sont bien reliés par du parenchyme scléreux, mais celui-ci ne forme pas de bande. Arc supérieur au faisceau médian (C. virens) ou anneau aux gros faisceaux (C. pulchra). Ces arcs sont en général peu accusés. — Les Crepis se distinguent de l'Hyoseris par l'absence de chlorophylle entre la bande et l'épiderme inférieur. 9. Picridium vulgare. — La bande inférieure est compléte, mais elle est formée de trois parties passant l'une à l'autre par d'insensibles tran- sitions comme dans l'Endoptera, mais le sclérenchyme est bien moins nettement fibreux, c'est presque du parenchyme scléreux. Stéréome du faisceau nul. 10. Cichorium Intybus. — Les tissus de soutien apparaissent trés tard, età la base seulement de la foliole. La bande presque fibreuse, contient d'abord les faisceaux à son intérieur; plus haut, la bande diminue d'épaisseur et le faisceau présente deux arcs. Ces deux arcs se maintiennent plus haut encore où la bande est formée par du parenchyme aqueux. 11. Seriola ætnensis. — On ne trouve plus de sclérenchyme hypoder- mique, dans ce genre et les suivants. La bande inférieure est formée par du parenchyme nettement scléreux dans certaines portions, incomplète- ment dans d'autres ; au-dessous, du parenchyme aqueux. Arc inférieur au faisceau médian. 12. Hedypnois polymorpha. — La bande inférieure est réduite à du parenchyme aqueux. Le stéréome de l'appareil conducteur est formé par un anneau de sclérenchyme dans le faisceau médian, et par un arc inférieur de paren- chyme scléreux en éventail dans les faisceaux latéraux. 13. Leontodon. — La bande inférieure, réduite à du parenchyme DANIEL. — STRUCTURE ANATOMIQUE DES CHICORACÉES. 435 aqueux, tend à se différencier en deux parties, dont l’une est formée par des cellules très petites au voisinage du parenchyme chlorophyllien. Ces cellules peuvent même devenir en partie scléreuses (L. autumnalis). Deux arcs au faisceau médian (L. alpinus); un arc inférieur (L. au- tumnalis); pas d'are (L. hispidus), 14. Tragopogon. — La bande supérieure est représentée par des cel- lules de parenchyme incolore ayant une tendance à devenir scléreuses. La bande inférieure est formée par une bande épaisse de parenchyme aqueux. Arc supérieur aux faisceaux. 15. Scorzonera. — Coupe absolument semblable à la précédente, sauf l'absence de l'arc. 16. Taraxacum. — Se distingue des deux plantes précédentes par la forme différente de la coupe et la disposition un peu différente des mêmes éléments. On trouve sur les parties latérales des ailes plus ou moins développées. Il y a un rudiment d'arc supérieur au faisceau médian. 17. Hypochæris. — Se différencie des trois genres précédents par l'arc de parenchyme scléreux qui est situé à la face inférieure du faisceau médian. 18. Picris. — La coupe est presque semblable à la précédente, mais l'arc inférieur est rudimentaire. De plus l’épiderme inférieur présente un véritable tapis de papilles, et des poils fourchus. 19. Lactuca. — L'épiderme supérieur, trés seléreux dans une étendue variable, présente, appliquées contre lui, un nombre variable de cellules scléreuses isolées entre elles, situées principalement en face le faisceau médian. Elles représentent la bande supérieure hypodermique trés réduite. Il n'y a pas de stéréome dans l'appareil conducteur, sauf chez le Lac- tuca perennis oà il y a deux arcs aux faisceaux. Je réunis aux Lactuca les Phænopus et les Prenanthes dont la coupe se rapproche beaucoup de la précédente. 20. Chondrilla juncea. — Coupe identique à celle d'un Lactuca ; mais peut s'en différencier par la coupe de la feuille qui présente du parenchyme palissadique sur les deux faces,contrairement aux Lactuca. 21. Sonchus. — Se distinguent par leur épiderme inférieur dépourvu de papilles, et le développement considérable des cellules du parenchyme aqueux, en face de la nervure médiane. Ces cellules rappellent celles d'un Leontodon, mais elles ne sont jamais scléreuses. 436 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1888. 22. Hieracium.— Coupe semblable à celle d'un Sonchus, mais nom- breuses papilles à l'épiderme inférieur, et des poils étoilés. 23. Thrincia. — Les Thrincia présentent des cellules analogues à celles d'un Leontodon, mais non scléreuses; le peu de développement de ces cellules et le reste de la coupe les rapprochent des Lactuca. (On voit que ces cinq derniers genres ont une structure anatomique à peu prés semblable ; il n'y a que des différences de détails). 24. Urospermum picroides. — Toute trace d'épaississement ligneux a disparu. Le faisceau est entouré d'un anneau de cellules incolores. La bande inférieure est formée du parenchyme aqueux homogéne. 25. Helminthia echioides. — La coupe de la foliole interne rappelle celle d'un Lactuca ou d'un Picris, mais les folioles externes ressemblent à des feuilles et présentent à leur base la structure de la foliole, à la pointe celle de la feuille. Les folioles externes, étant de la sorte incom- plétement transformées, représentent un état inférieur qui n'existe dans . aucune autre Chicoracée, Pour cette raison, je classerai l'Helminthia au dernier rang, comme la plus rudimentaire des Chicoracées. En résumé, on voit par cette étude que, quoique étant la plus homo- gène des Composées, la tribu des Chicoracées est loin de présenter dans la structure anatomique des folioles de l'involucrel'homogénéité á laquelle on aurait dû s’attendre d’après les données morphologiques. M. Duchartre fail remarquer que, d’après M. Daniel, la structure des écailles est renversée ; il demande s’il y a également renverse- ment dans les stomates. M. Bonnier ne peut dire si les observations de M. Daniel per- mettent d'élucider ce point. M. Gaston Bonnier présente ensuite plusieurs croquis de plantes obtenues par des cultures comparatives à des altitudes différentes et fait à la Société la communication suivante : ÉTUDE EXPÉRIMENTALE DE L'INFLUENCE DU CLIMAT ALPIN SUR LA VÉGÉTATION ET LES FONCTIONS DES PLANTES; Note de M. Gaston BONNIER. J'ai déjà eu l’occasion de parler à la Société botanique des petites slations de culture que j'ai fait établir à diverses altitudes dans les Pyré- nées et dans les Alpes; je donnerai aujourd'hui quelques-uns des résul- tats obtenus cette année dans les cultures de la chaine du Mont Blanc BONNIER. — INFLUENCE DU CLIMAT ALPIN SUR LA VÉGÉTATION. 437 et la conclusion des expériences que j'ai pu réaliser cette année à Chamonix. Dans la station supérieure, située à l'Aiguille de la Tour, au-dessus de Pierre-Pointue, à 2300 métres d'altitude, sur 48 espéces plantées ou semées, 34 espéces étaient vivantes et développées en 1888. Les croquis que je présente à la Société montrent l'aspect comparatif des mêmes plantes dans cette station et dans les stations inférieures où elles étaient cultivées sur un sol de méme composition. On a placé en regard la plante développée dans la station inférieure et la plante prove- nant de la station supérieure. J'insiste sur ce point, que, pour chaque espéce, le plant cultivé à une altitude élevée et le plant cultivé en bas provenaient toujours du méme pied, qui avait été divisé en deux. 1* Différences morphologiques. — On voit quelles différences de port présentent les espéces cultivées à 2300 métres. Je citerai en particulier les suivantes : Le Potentilla Tormentilla a des tiges bien moins élevées que dans le plant de la station inférieure; d'une maniére générale toutes les parties de la plante, sauf les fleurs, sont de taille réduite. Les feuilles sont plus épaisses et les fleurs plus colorées. L'Alchemilla vulgaris a ses tiges aplaties contre le sol, tandis qu'elles sont dressées et trés développées dans l'échantillon comparable des altitudes inférieures; mémes différences pour les feuilles que dans l'espéce précédente. Le Lotus uliginosus planté dans la station supérieure a des tiges obliques ou aplaties contre le sol, des feuilles à folioles épaisses et courtes, des fleurs groupées par une à trois au lieu d'étre en couronnes multi- flores. La différence caractéristique entre cette espéce et le Lotus cor- niculatus, relative à la disposition des dents du calice, s’est atténuée; d'autre part, comme je l'ai déjà fait remarquer dans une précédente communication, la différence anatomique dans la structure de la tigeet des pédoncules de ces deux espéces a complétement disparu, de telle sorte que pour ce caractère on déterminerait la plante provenant d'un pied de Lotus uliginosus comme appartenant au Lotus corniculatus. Le Ranunculus acris avait ses tiges les plus élevées gelées jusqu'à une certaine hauteur; les rameaux latéraux ou les tiges plus courtes située au-dessous de cette hauteur (25 centimètres au-dessus du sol) s'étaient développés et avaient fleuri. Mêmes remarques pour cette espèce au sujet de l'épaisseur des feuilles, de la couleur et de la dimension des fleurs. On pourrait en dire autant des autres espèces qui avaient fleuri dans la station de l'Aiguille de la Tour, à savoir les Trifolium pratense, Tri- 438 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1888. folium repens, Calluna vulgaris, Taraxacum Dens-leonis, Chenopo- dium Bonus-Henricus, Anthoxanthum odoratum, etc., ainsi que pour des espèces horticoles qui ont également fleuri à 2300 mètres : les Sawi- fraga crassifolia, Veronica caucasica, etc. Plusieurs espéces qui avaient fleuri dans les stations supérieures n'ont pas donné de fleurs, en 1888, dans lastation de 2300 métres. L'une des plus curieuses est le Topinambour (Helianthus annuus), qui s'est développé dans la station de l'Aiguille de la Tour, sous forme de petites rosettes de feuilles complétement aplaties sur le sol et sans fleurs, tandis que les échantillons provenant du méme pied avaient donné des tiges aériennes de plus de deux métres dans les stations inférieures. La modi- fication due à l'altitude était ici tellement frappante que je suis allé deux fois dans le champ de culture sans pouvoir reconnaitre ces petites rosettes de feuilles blanchâtres pour des plants d'Helianthus. J'avais cru d'abord que c'était une espéce alpine développée par hasard à cet endroit. On peut encore citer, comme n'ayant pas encore fleuri à 2300 métres, les Fragaria vesca, Carex flava, Dactylis glomerata, Molinia cerulea, Campanula barbata, Silene nutans, Scilla autumnalis, etc., et, parmi les plantes horticoles qui wont pas non plus fleuri à cette altitude, les Serratula coronata, Pyrethrum roseum, Betonica grandiflora. J'exposerai dans une autre communication les différences anatomiques que l'on observe chez les mêmes plantes croissant à des altitudes trés différentes. Toutefois, je puis dire désà présent que, parmi ces différences, l'une des plus constantes s'observe dans les feuilles dont le parenchyme en palissade est, pour la méme espéce, plus développé dans les hautes altitudes que dans les plaines. Je cite cette différence en, particulier parce qu'elle se relie aux modifications physiologiques, dont je vais dire maintenant quelques mots. . 2 Différences physiologiques. — J'ai entrepris, cette année, à Cha- monix, quelques expériences sur la comparaison des fonctions physio- logiques des plantes de la même espèce situées à des altitudes différentes. Les résultats les plus importants sont relatifs à l'assimilation chlorophyl- lienne. Voici comment j'opérais pour les comparaisons faites à ce point de vue. . Des branches feuillées de deux pieds provenant de la méme plante étaient cueillies à la méme heure dans la station supérieure (2300 métres) BONNIER. — INFLUENCE DU CLIMAT ALPIN SUR LA VÉGÉTATION. 439 et dans la station inférieure (1050 métres) entourées de mousse humide et placées dans une boite de fer-blanc. Puis, l'échantillon d'en haut étant descendu à Chamonix, on placait dans deux appareils deux feuilles comparables et on les exposait à la fois à la méme lumiére. Les expériences répétées plusieurs fois avec des feuilles de Ranun- culus acris, Calluna vulgaris, Leucanthemum vulgare, Alchemilla vulgaris, etc., ont toujours donné les mêmes résultats : Dans les mémes conditions d'éclairement, de température et d'état hygrométrique, pour une méme surface, les feuilles des altitudes supérieures dégagent toujours plus d'oxygène que les feuilles des altitudes inférieures. Done, pour la méme surface foliaire, l'assimilation chlorophyllienne et par suite la nutrition de la plante sont plus considérables dans le climat de la région alpine que dans le climat des zones inférieures. Ce résultat important vient confirmer la conclusion que l'on pouvait déjà déduire de la comparaison des structures anatomiques. Il résulte donc de cet ensemble d'observations et d'expériences que les plantes de la région alpine, qui, dans une courte saison, ne peuvent développer autant leurs parties aériennes que les plantes de plaines, se différencient de maniére à assimiler davantage. Par suite de cette sorte de compensation, on peut concevoir comment les plantes alpines emma- gasinent si rapidement et en si peu de temps des réserves relativement grandes dans leurs parties souterraines. M. Duchartre demande à M. Bonnier si l'intensité lumineuse, plus grande sur les hautes montagnes que dans les plaines, n'est pas un facteur important dans l'augmentation de l'énergie assimi- latrice. M. Bonnier n'en doute pas, mais il a voulu montrer que la struc- ture des feuilles détermine, pour la méme intensité lumineuse, une assimilation plus énergique dans les plantes croissant à de hautes altitudes; donc a fortiori, si l'on admet en outre que l'in- tensité lumineuse est plus grande, la quantité de carbonne fixé sera bien plus considérable dans les régions élevées que dans les plaines pour des plantes de la méme espéce. M. Malinvaud donne lecture de la communication suivante : 440 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1888. SUR LA PRÉSENCE, DANS LES PYRÉNÉES, DE L'ASPIDIUM ACULEATUM VAR. BRAUNII, par M. R. ZEILLER. Parmi les nombreuses formes que présente l’'Aspidium aculeatum, il en est deux que l'on rencontre fréquemment en France, la variété loba- tum et la variété angulare, la premiére plus fréquente dans les régions montagneuses, le seconde plus commune dans les pays de plaines ou de collines, notamment dans l'ouest et dans le midi. En 1825, Spenner en a fait connaitre une autre, qu'il a considérée comme une espèce distincte, en lui donnant le nom d'A. Braunii, mais que tous les ptéridologistes s'accordent aujourd'hui à rattacher àl A. aculeatum ; observée fréquem- ment en Allemagne, elle n'a pas encore, à ma connaissance, été signalée en France (1), et je n'en ai vu aucun spécimen dans l'herbier francais du Muséum. Aussi m’a-t-il paru intéressant d'en mentionner l'existence dans les Pyrénées centrales, oü je l'ai recueillie à deux reprises aux environs de Bagnéres-de-Luchon, prés du lac d'Oo et au fond de la vallée du Lys, au voisinage de la cascade d'Enfer. Par la consistance plus molle de sa fronde, par la terminaison beau- coup plus obtuse de ses pennes primaires, par les poils blanchâtres dont est munie la face supérieure aussi bien que la face inférieure du limbe, enfin par le mélange d'écailles et de poils que présente le rachis, elle se distingue au premier coup d'ceil de l'une et de l'autre des variétés pré- citées. On trouve d'ailleurs quelques formes de passage entre elle et le type normal, qu'on observe dans toute sa pureté dans la méme région, mais elles sont rares; à cet égard, les échantillons que j'ai recueillis en montant des granges d'Astos au lac d'O0o tendent déjà, par leur moindre villosité, à se rapprocher du type habituel, dont ils différent cependant par leurs frondes plus molles et leurs pennes beaucoup moins longue- ment effilées et moins aigués. j Le plus souvent, du moins pour les pieds sur lesquels s’est porté mon examen, l'attribution, soit à l'une, soit à |l'autre forme, ne peut être douteuse; et ceux que j'ai rencontrés prés de la cascade d'Enfer étaient surlout trés nettement caractérisés par leur aspect tout parti- culier, dà à l'abondance des poils dont leurs frondes étaient chargées en dessus comme en dessous et qui justifiaient amplement le nom d'A. pilo- sum donné par Schur à cette variété. Il e parait plus que probable qu'une fois l'attention appelée sur elle, (1) Milde, Filices Europe, Asie minoris et Atlantidis, p. 109 MARTIN. — DEUX CENTAUREA DE LA FLORE DU GARD. 444 les botanistes qui auront occasion d'explorer les Pyrénées devront la retrouver sur d'autres points de la chaine. M. Roze signale une station de l'Adiantum Capillus-Veneris qu'il a découverte aux environs de Paris. Il a trouvé cette intéres- sante Fougére à la cascade du cháteau-d'eau du Vésinet, alimentée par l'eau d'un puits artésien qui conserve en hiver une température de 13 degrés. - Lecture est donnée de la communication suivante : NOTE SUR DEUX CENTAUREA DE LA FLORE DU GARD, par M. B. MARTIN. - L'auteur de la Flore du Gard a manifestement laissé dans son livre, au sujet de quelques Centaurées de la section Cyanus, une lacune assez importante qu'il convient de faire connaitre et de combler. Tandis que, dans certaines Flores, le nombre des Centaurées à grandes fleurs bleues rayonnantes est peut-étre exagéré, on voit, non sans sur- prise, dans l'ouvrage dû à de Pouzolz, le même groupe de Cynarocéphales réduit à sa plus simple expression et représenté par un seul type, le C. montana L. Des recherches botaniques poursuivies sur divers points: de notre département protestent contre cette réduction excessive et ren- dent nécessaire, à ce propos, l'élargissement du cadre étroit adopté par notre distingué devancier. Aujourd'hui, d'aprés nos observations et celles d'autres botanistes locaux, le groupe des Centaurées dont il s'agit ici compte pour repré- sentants, dans la flore du Gard, les trois plantes suivantes : le C. mon- tana L., le C. intermedia Cariot et le C. axillaris Willd. Disons un mot de chacune de ces plantes. Notons brièvement leurs principaux caractères botaniques et les particularités de leur distribution géogra- phique sur notre territoire. C. MONTANA. — Distinct par ses feuilles caulinaires, oblongues lan- céolées longuement décurrentes, d'un vert blanchâtre; ses calathides de moyenne dimension, à écailles du péricline munies d'une bordure large, noire et frangée, à cils noirs ou décolorés, égalant la largeur de la bor- dure, et ses akénes dont l'aigrette est cinq fois plus courte que la graine. Cette Centaurée habite les plateaux calcaires de la région monta- gneuse des Cévennes ; on la rencontre dans le bois de Salbouz, prés de Campestre et dans les bois du Tour, prés d'Alzon. 449 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1888. €. INTERMEDIA. — (Caractérisé par sa tige souvent rameuse, polycé- phalée; ses feuilles caulinaires allongées, linéaires lancéolées, peu décurrentes, ondulées et dentées ; sescalathides assez grosses, à écailles involucrales entourées d'une bordure noirâtre, à longs cils noirs ou roussálres, et ses akènes à aigrette cinq ou six fois plus courte que la graine. Dans le département du Gard, comme dans celui du Rhône, où elle a été d'abord signalée, cette forme végétale croit exclusivement sur le sol granitique; on lui connait dans les Cévennes, deux stations situées à environ 800 métres d'altitude, l'une à Piéchegut, prés du Vigan, décou- verte par notre ami M. Anthouard et l'autre aux Vernédes, dans les limites de la circonscription d'Aumessas, où nous la récoltons depuis six ou sept ans (1). C. AXILLARIS. — Séparé des deux autres par ses feuilles caulinaires, oblongues, lancéolées, larges, épaisses, entières, décurrentes, blanches tomenteuses, à villosité abondante et appliquée; ses calathides assez grosses, les franges des écailles subcartilagineuses, étroites, noires ou décolorées, plus longues que la largeur de la bordure, et ses akènes à aigrette dix fois plus courte que sa graine (2). Le C. axillaris végète dans la partie méridionale de notre départe- ment à laquelle elle reste fidélement attachée. On la trouve notamment dans les bois de la Chartreuse de Valbonne et à la cóte Saint-Nicolas, non loin des bords du Gardon (3). On voit, par ce qui précéde, qu'il y a lieu de faire entrer dans la phy- tostatique du Gard nos deux Centaurea nouveaux et de les admettre (1) Lorsque je rencontrai pour la première fois la Centaurée des Vernèdes, je crus avoir mis la main sur une nouveauté, et je me hasardai à appliquer à ma trouvaille le nom de C. granitica, à cause de ses affinités géologiques. Mais une appréciation plus juste de la plante, due à M. Rouy, m'amena à reconnaitre dans mes échantillons l'espéce de l'abbé Cariot et fit évanouir ainsi toutes mes illusions. Je tiens à remercier notre savant confrère de ses judicieuses diagnoses et à déclarer ici que j'ai à leur attri- buer ma connaissance distincte de nos trois Centaurées. (2) Nos exemplaires de C. axillaris, semblables au fond à ceux qui proviennent de la région alpine du Dauphiné, offrent pourtant un faciès particulier qui a déterminé M. Rouy à qualifier notre plante par le nom de C. azillaris forma occitanica. (3) Il est à peu près certain que de Pouzolz n'a jamais observé dans notre zone gra- nitique le C. intermedia, qui s'y tient à l'écart dans des endroits peu fréquentés par les botanistes voyageurs. Mais on ne saurait douter que la Centaurée mentionnée par lui dans la campagne de Nimes et à la Chartreuse de Valbonne ne soit le C. axillaris, désigné sous la fausse rubrique de C. montana et confondu avec le véritable type Lin- néen de nos stations élevées. Hàtons-nous de dire pour rendre excusable cette confu- sion, et avouons en toute humilité, pour notre propre compte, que l'auteur de la Flore du Gard n'a fait que nous devancer dans une méprise à laquelle nous n'avons pas toujours su échapper nous-méme. Notre regrettable ami Timbal-Lagrave, qui connais sait la Centaurée de Valbonne, n'hésitait pas à la distinguer du C. montana et proposait pour elle la dénomination de C. Benthamiana. MARTIN. — DEUX CENTAUREA DE LA FLORE DU GARD. 443 au partage de la place que le C. montana remplit actuellement tout seul sur notre Catalogne botanique. Cette conclusion est l'objet essentiel de notre travail. Quant à la question de savoir à quel titre doit se faire l'admission sur nos listes de ces deux recrues et de décider s'il faut les compter comme de bonnes espéces ou les prendre pour de simples variétés, on comprend que nous ne soyons pas en mesure de fournir la solution de ce probléme taxinomique. Quel que soit au reste le sens de la solution à intervenir, bornons-nous à ajouter, en ce qui nous concérne, que dans un cas, à cóté du type Linnéen devront prendre rang les espéces de Cariot et de Willdenow avec les dénominations qu'elles portent déjà et que, dans l'autre cas, l'espéce de Linné sera doublée de deux variétés : l'une nommée C. montana var. intermedia Rouyet l'autre appelée C. montana var. axillarioides Lor. et Barrand (1). SÉANCE DU 98 DÉCEMBRE 1888. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Costantin, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 14 décembre, dont la rédaction est adoptée. M. le Président fait part à la Société de la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. J. Hennecart, ancien député, décédé au cháteau de Combreux (Seine-et-Marne), le 23 décembre dernier, dans la quatre-vingt-douziéme année de son áge. On doit à M. Hennecart la connaissance de localités nouvelles pour quelques- unes des plantes les plus rares de la flore des environs de Paris, notamment le Carex cyperoides, découvert en 1848 dans l'étang d'Armainvilliers, le Polygonum Bistorta et le Lathyrus Nissolia observés à Combreux, etc. Il possédait un herbier considérable (1) Une bienveillante communication de notre excellent confrbre M. Barrandon m'a fourni le moyen de constater la similitude du C. axillaris du Gard avec la forme par~ ticulière au département de l'Hérault que les auteurs de la flore de Montpellier ont publiée sous la désignation de C. axillarioides. A44 SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1888. commencé en 1830, incessamment enrichi d'acquisitions nouvelles pendant plus d'un demi-siécle et qui contient, entre autres collec- tions précieuses, celles qu'avait laissées Victor Jacquemont (1). M. Hennecart était entré dans notre Société dés l’année de sa fondation, en 1854. M. le Président, en vertu des présentations faites dans la der- niére séance, proclame membres de la Société : MM. DnaNpza (Marcel), licencié és sciences naturelles, rue Berthollet, 16, à Paris, présenté par MM. Duchartre et Malinvaud. Danguy (Paul), licencié és sciences naturelles, préparateur au Muséum, rue de l'Eure, 7, à Paris, présenté par MM. Bureau et Poisson. Hua (Henri), licencié és sciences naturelles, rue de Vil- lersexel, 2, à Paris, présenté par MM. Bureau et Poisson. LANDES (Gaston), professeur de sciences au lycée de Saint- Pierre (Martinique), présenté par MM. Bornet et Flahault. RusseL (William), licencié és sciences naturelles, rue Ber- thollet, 17, à Paris, présenté par MM. Duchartre et Malinvaud. M. le Président annonce ensuite quatre nouvelles présentations. M. le D" Bornet, membre de la Commission de comptabilité, donne lecture du procés-verbal suivant : PROCES-VERBAL DE VÉRIFICATION DES COMPTES DU TRÉSORIER DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE PAR LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ POUR LES ANNÉES COMPTABLES 1883-1887. La commission de Comptabilité a vérifié dans tous leurs détails les comptes présentés par M. Ramond, trésorier de la Société, pour les années 1883 à 1887. Ces comptes se soldent, à la fin de l'exercice 1887, par un excédent de recettes de 37,465 fr. 75 cent. (1) Voyez la Notice sur l'herbier de M. J. Hennecart, par M. J. Poisson (Actes du TS international de Botanique et d'Horticulture, tenu à Paris au mois d'août ÉLECTIONS. 445 La Commission a reconnu la complète régularité de ces comptes. Elle propose, en conséquence, à la Société, de les déclarer approuvés et de renouveler à M. Ramond la vive expression de toute sa gratitude. Paris, le 16 décembre 1888. Les membres de la Commission : E. Cosson, DonwET, E. ROZE. Le Président, e P. DUCHARTRE. Les conclusions de ce Rapport sont mises aux voix et adoptées. ll est procédé, conformément aux Statuts, à l'élection du Prési- dent de la Société pour l'année 1889. M. Henry de Vilmorin, premier vice-président sortant, ayant obtenu 135 suffrages sur 164 votes exprimés, est proclamé Prési- dent pour 1889. La Société nomme ensuite successivement : Premier vice-président : M. Gaston Bonnier. Vice-présidents : MM. l'abbé Hue, Mangin et Patouillard. Secrétaire : M. Duval. Vice-secrétaire : M. Maury. Trésorier : M. A. Ramond. Archiviste, : M. Bornet. Membres du Conseil : MM. Duchartre, Colomb, Morot et Vallot. Par suite de ce renouvellement partiel, le Bureau et le Conseil d'administration seront composés, en 1889, de la maniére suivante : Président. M. H. DE VILMORIN. Vice-présidents. MM. G. Bonnier, MM. Mangin, Abbé Hue, Patouillard. 446 SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1888. Secrétaire général. M. Malinvaud. Secrétaires. Vice-secrétaires. MM. Costantin, MM. G. Camus, Duval. Maury. Trésorier. Archiviste. M. Ramond. M. Bornet. Membres du Conseil. MM. Bureau, MM. Morot, A. Chatin, Prillieux, Colomb, Rouy, Duchartre, Roze, Guignard, de Seynes, Hérincq, J. Vallot. Avant de se séparer, la Société, sur la proposition de M. Pril- lieux, vote des remerciements unanimes à M. Duchartre, président sortant. Le Secrétaire général, gérant.du Bulletin, E. MALINVAUD. . 48302. — Imprimeries réunics, A, rue Mignon, 2, Paris. BULL. DE LA SOC. BOT. DE FRANCE. AN AN, PCI. QU j Rlogne Btlsnielle f Ru // Blanche T » Í [* année y N N 1 "ul / 1 ti j Ifi Y i I 1 j 4 ' Wn up ^ í o Blé de X B logne | Btarielle Croisement du Blé de Pologne par un Poulard. Plantes croisées et leur produit direct. BULL. DE LA SOC. BOT. DE FRANCE. T XXXW PICIT, | ála 67 année] | Croisement du Blé de Pologne par un Poulard. ée planche I. | I Formes sorties de la plante métisse figur | Produits Fu croisement Bull de la Soc. bot. de France Die m = ie D OY a [€] I—— | - | | E. j 9. E T: iei !) CES hs. e», CRI ROUEN, es | | , hi } pan 1 énigme " Sas KIA À 1 Duc RE C7 i $ 1 7 i | | p r4 it d il 4l x i i -| ENVELOPPES DES NOSTOCACEES Tome XXXV. Pl. III. Arnoul lith: PE.IV Tome XXXV, Bull de la Soc. Bot de France nn tds TE di T T + Y TA LIT IT NN Po. d Ad e Î GEL EEE T E Li 7» Arnoult lith ENVELOPPES DES NOSTOCACÉES Pur E dela Soc bot. dd Bornel et Guignard ded. Picart se. Laminaria Rodriguexi. Bornet. + Jap. Geny-Cros. Paris REVUE BIBLIOGRAPHIQUE (1888) Die morphologische und chemische Zusammensetzung des Protoplasmas (La constitution physique et chimique du protoplasma); par Frank Schwarz (Cohn's Beitrege zur Biologie der Pflanzen; 5° vol. 1" partie, 244 p. et 8 pl., 1887). Dans cet intéressant mémoire, qui eùt gagné pourtant à être un peu plus condensé, il n'est question que de la cellule végétale. L'introduction renferme un apercu du contenu cellulaire et des méthodes qui ont été employées par l'auteur pour l'étude du protoplasma. Le travail comprend cinq chapitres qui traitent successivement de la réaction alcaline ou acide du contenu cellulaire, des corps chlorophylliens, du noyau, du cytoplasma, des réactions et propriétés des substances albuminoides. 1. Tandis que le suc cellulaire est normalement acide, le protoplasma est au contraire alcalin. Ce fait était déjà connu; mais, pour meltre sürement en évidence la réaction de ce dernier, l'auteur montre qu'il importe d'empécher la substance alcaline qu'il renferme de diffuser dans le suc cellulaire. On y parvient en déterminant la mort du protoplasma, à l'abri de l'eau, par la dessiccation, par la décharge électrique, etc. Le réactif employé est la matière colorante du Chou rouge, trés sensible aux alcalis et aux sels alcalins, avec lesquels il donne une coloration qui varie du violet au vert en passant par le bleu (1). Par cette méthode, on décéle l'alealinité non seulement du cytoplasma, mais encore des corps chlorophylliens et du noyau, dont la chromatine et la charpente se co- lorent nettement en bleu. Dans les organes, tels que les fleurs de l'Iris pumila, les feuilles de Tradescantia, etc., où le suc cellulaire est violet, par suite de sa réaction neutre, la coloration passe également au bleu. Mais la substance alcaline n'est pas simplement en solution dans le protoplasma, elle forme avec lui une combinaison; sans cela, elle diffuserait daus le suc cellulaire, qui est normalement acide, et serait neutralisée par lui. Toutefois, l'auteur ne peut nous renseigner sur la nature de cette combinaison. (1) M. Pfeffer s'est servi récemment, dans le même but, dc la cyanine en solution aqueuse étendue (Bot. Zeit, 1886). T. XXXV. (REVUE) 1 2 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 2. Aprés un trés court historique sur la constitution des grains de chlorophylle, chez lesquels plusieurs auteurs ont observé une structure réticulée, avec granulations plus ou moins volumineuses sur le trajet des fils du réseau, M. Frank Schwarz montre qu'il existe, en réalité, des fibrilles dans le corps chlorophyllien ; mais elles ne forment pas un reti- culum. Elles sont, au contraire, isolées dans une substance fondamen- tale, plus ou moins contournées, peu distinctes les unes des autres dans le grain de chlorophylle intact. Leur coloration n'est pas homogène, parce qu'elles renferment des granulations (grains verts de M. A. Meyer) dont la teinte verte est plus accentuée que le reste de la substance des fibrilles. La substance fondamentale du corps chlorophyllien est incolore. Les fibrilles sont formées d'une matière albuminoide que l'auteur appelle chloroplastine; la substance fondamentale reçoit le nom de métaxine (nexa S5, intervalle). L'eau gonfle les fibrilles sans les dissoudre; elle dissout au contraire la substance fondamentale, en déterminantl'apparition de vacuoles dans le corps chlorophyllien. Dans les solutions concentrées de sel marin, de sulfate de magnésie, d'ammoniaque, la chloroplastine et la métaxine sont insolubles. Dans le sel marin à 4 à 10 pour 100, la chloroplastine est encore insoluble,la métaxine se gonfle sans pourtant se dissoudre. — L'eau de chaux et la potasse font disparaitre toute apparence d'organi- sation dans les corps chlorophylliens. -— Avec 0,20 à 4 pour 100 d'acide acétique, ils laissent apercevoir leur structure fibrillaire. — L'acide chlorhydrique à 1 pour 100 gonfle les corps chlorophylliens qui laissent s'échapper leur matière colorante; dans l'acide concentré, celle-ci sort du grain sous forme de masses brunes, d'apparence filamenteuse ou aiguillée, qui représentent l'hypochlorine de M. Pringsheim. Pour M. A. Meyer, ce corps résulte de l'action de l'acide sur la chlorophylle et est identique avec la chlorophyllane de M. Hoppe-Seyler. Tandis que, selon M. Pringsheim, le grain de chlorophylle est comme une éponge im- prégnée à l'état normal d'un liquide tenant en solution la matière colo- rante verte et l'hypochlorine, M. Frank Schwarz n'admet pas cette struc- ture spongieuse; M. Pringsheim a, dit-il, pris des granulations pour des vacuoles. — La trypsine dissout la métaxine et ne dissout pas la chloro- plastine; la pepsine se comporte de méme. — Dans une solution con- centrée de sulfate de cuivre, les corps chlorophylliens sont complétement insolubles. — Le ferrocyanure de potassium additionné d'acide acétique coagule la chloroplastine et la métaxine. 3. Le noyau n'est envisagé qu'à l'état de repos. L'auteur y distingue les substances suivantes : la chromatine, formant les granulations bien connues du filament nucléaire qui fixent le plus énergiquement les ma- tières colorantes; la [inine (Mvov, filament), qui constitue le filament REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 3 dans lequel sont englobées les granulations précédentes; la paralinine, représentée par la substance fondamentale du suc nucléaire (achroma- tine de plusieurs auteurs); la pyrénine (topy, noyau), ou substance des nucléoles ; l'amphipyrénine ou membrane nucléaire. On peut se demander si la substance des nucléoles est réellement aussi voisine de celle de la membrane que le suppose l'auteur; sur ce point, comme sur d'autres, il ne nous parait pas avoir suffisamment fait marcher de pair l'emploi des réactifs colorants et celui des dissolvants. On sail aussi que M. E. Zacharias conçoit autrement la composition du noyau : pour lui, les granulations chromatiques sont représentées par de la nucléine (il s'agit de la nucléine soluble de Miescher), et c'est aussi l'opinion de M. Frank Schwarz ; mais la partie achromatique du filament est formée par la plastine (nucléine insoluble de Miescher), de méme que la substance fondamentale interposée; les nucléoles contiendraient surtout de l'albumine (analogue à celle de œuf), et une petite quantité de plastine. En outre, cette albumine pénétrerait toutes les parties du noyau, d’où l'on peut l'extraire au moyen de la pepsine qui la dissout, tandis que la nu- cléine et la plastine résistent à l'action de ce ferment. Cependant, si M. Zacharias a obtenu, dans ses expériences, avec la pepsine acidulée par de l'acide chlorhydrique, une digestion partielle des granulations chro- matiques, du filament, des nucléoles, qui lui a fait croire à la présence de l'albumine dans toutes les parties du noyau, ce résultat proviendrait, d'aprés M. Fr. Schwarz, uniquement de l'action de l'acide chlorhydrique étendu. Il affirme que, dans les solutions de pepsine acidulées avec l'acide salicylique, la chromatine, le filament, le nucléole sont inattaqués; seule la substance fondamentale interposée (paralinine) est dissoute. Par contre, latrypsine digére tous les éléments du noyau dans l'espace de 24 heures, et c'est la chromatine qui est la plus sensible à son action. Parmi les autres réactions indiquées, nous mentionnerons seulement celles qui peuvent servir à différencier les divers éléments du noyau. On peut les obtenir surtout avec le Phajus, déjà choisi par M. Zacharias. Dans le chlorure de sodium à 20 pour 100, les nucléoles et la membrane restent intacts, tandis que la chromatine se dissout et que le filament se gonfle. -— Le phosphate monopotassique dissout la chromatine et vrai- semblablement aussi la paralinine; les autres substances du noyau sont coagulées, — L'acide acétique à 50 pour 100 ne laisse intacte que la chromatine. — L'acide chlorhydrique à 4 pour 100 ne dissout pas la chromatine ; il gonfle le filament, les nucléoles et la membrane, qui fina- lement se dissolvent; à 20 pour 100, au contraire, il ne laisse intacts que les nucléoles et la membrane.— Au total, c'est la chromatine qui résiste le plus à l'action des acides libres. La membrane est la seule partie qui ne soit ni gonflée, ni dissoute par le fer dialysé. 4 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 4. Le cytoplasma est formé d'une substance hyaline, l'hyaloplasma, renfermant des granulations ou microsomes, quise comportent de facons différentes au contact des réactifs et qui, par suite, sont de nature variable. Tandis que plusieurs auteurs, et notamment MM. Reinke, Schmitz, etc., admettent l'existence d'un reticulum cytoplasmique, M. Frank Schwarz considère ce dernier comme un effet des réactifs. I! fonde son opinion sur les résultats qu'on obtient quand on fait agir les agents fixateurs, tels que l'aleool, sur des solutions d'albumine, de peptone, etc.; il montre que dans la précipitation de la gélatine par le tannin, dans la formation des cellules artificielles de Traube, on obtient soit des granu- lations isolées, soit des chapelets de granulations, soit méme un réseau fibrillaire. — Nous ferons remarquer, à ce sujet, que s'il n'est pas abso- lument logique de conclure d'une telle action des réactifs sur des sub- stances non organisées à un effet identique sur le protoplasma, l'opinion de l'auteur parait aujourd'hui, d'aprés les recherches récentes de plusieurs zoologistes, pouvoir s'appliquer tout au moins à la plupart des cellules animales. Dans le cytoplasma, il faut distinguer la partie qui renferme les mi- crosomes et les granulations métaplasmatiques de la partie plus dense qui forme la couche périphérique. Tandis que, dans les jeunes cellules, le cytoplasma se gonfle par l'action de l'eau en une masse homogène et finement granuleuse, dans les cellules plus àgées, les vacuoles appa- raissent par suite de la séparation de la cytoplastine, insoluble dans l'eau, d'avec les substances solubles dans ce liquide. La cytoplastine est la seule matière albuminoide constitutive du cytoplasma. La membrane limitant les vacuoles résulte de la coagulation de cette matière par leur contenu liquide. Par le fait méme de cette origine, la membrane des vacuoles paraît, comme l'a vu M. de Vries dans ses expériences de plasmo- lyse, plus résistante que la couche périphérique du cytoplasma. M. Fr. Schwarz ne parle pas des idées de M. U. Vent sur l'existence des vacuoles dans le plus jeune àge des cellules (1), mais il ressort suffi- samment de son travail qu'il ne les partage pas. La cytoplastine est insoluble dans la solution de chlorure de sodium à 10 pour 100, dans celle de sulfate de magnésie à la méme dose. — Le phosphate monopotassique précipite la cytoplastine, tout en lui laissant la faculté de se gonfler dans l'eau. — Le phosphate bisodique à 9 pour 100 la dissout ; en solution saturée, il la gonfle seulement. — La potasse à 1 pour 100 donne une solution, tandis que plus concentrée, elle forme une masse gélatineuse composée sans doute d'un albuminate alcalin. — L'acide acétique à 4 pour 100 précipite la cytoplastine; concentré, il la (1) Les premiers états des vacuoles (Archiv. néerl. t. xx1). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. S change en une gelée transparente. — L'acide chlorhydrique à 1 pour 100 ne la dissout pas, tout en la gonflant légèrement ; concentré, il la coagule sans gonflement. — Parmi les sels minéraux, le ferrocyanure de potas- sium additionné d'acide acétique précipite sur-le-champ; l'action est plus lente avec le sulfate de cuivre et le bichromate de potasse. La cyto- plastine résiste à l'action digestive de la pepsine et de la trypsine. En résumé, tandis qu'il existe dans le noyau des matières albuminoides qui manquent aux autres parties de la cellule, le cytoplasma et les corps chlorophylliens ont une composition chimique trés voisine. Quant au dernier chapitre du travail où sont exposées les réactions des matiéres albuminoides en général, l'espace ne nous permet pas de les résumer ; elles sont d'ailleurs empruntées pour la plupart aux traités de chimie biologique. On voit que, sur plusieurs points, les résultats de M. Fr. Schwarz ne concordent pas avec ceux de M. Zacharias; mais nous ne pouvons pas suivre ici ces deux observateurs dans leur récente discussion (1). L. GUIGNARD. Ueber Lungensarcina (Sur la Sarcine des poumons); par M. G. Hauser (Muenchener med. Wochenschrift, 1887, p. 545). La Sarcine étudiée par l'auteur a été trouvée par M. le D" Fischer dans plusieurs cas de pneumomycose. Nous ne parlerions pas de ce travail, en grande partie médical, si l'article de M. Hauser ne renfermait un point trés important et tout nouveau de botanique. On sait qu'on donne le nom de Sarcine à des bactéries formées de cellules rondes ou coccus réunies en groupes de huit. La Sareine étudiée par M. Hauser peut d'ailleurs se présenter par groupes de deux et de quatre cellules (2). Elle forme sur la gélatine en plaques des colonies d'un gris de perle, s'étendant seulement à la surface, peu saillantes et ne liquéfiant pas la gélatine. Mais, chose curieuse, M. Hauser a observé la formation des spores endogénes, ce qui serait le premier exemple connu de spores endogénes chez la forme coccus. D’après l'auteur, certaines cellules isolées contiennent, à un moment donné, des corpuscules brillants, trés réfringents, d'abord en- tourés d'une membrane qui se gélifie peu à peu et met ces corpuscules en liberté. A cet état ils présentent les propriétés ordinaires des spores. On peut les mettre en évidence au moyen des réactifs colorés qui ser- vent à montrer par exemple l'existence des spores dans les Bacilles. (1) Bot. Zeit. 1887, n% 35 et 50. (2) M. Duclaux a observé une espèce qui, suivant les modes de culture, peut prendre exclusivement et successivement l'une de ces trois formes des groupes de deux, quatre ou huit cellules; cela tient sans doute à la plus ou moins grande prolifération de la cellule primordiale. 6 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. On chauffe la préparation dans une solution aqueuse de fuchsine, on décolore dans de l'acide sulfurique à 25 pour 100; les spores seules résistent à la décoloration. On recolore ensuite au bleu de méthyléne et l'on obtient une préparation où les spores sont colorées en rouge et les cellules végétatives en bleu. Ce caractére ne suffirait pas pour déterminer les spores chez la Sarcine si l'on n'avait en outre reconnu en elles une résistance considérable à la chaleur. Elles peuvent être chauffées à 110 degrés sans se montrer incapables de germer — méme trois ans aprés le chauffage. Les faits signalés par M. Hauser sont trés importants et permettront, s'ils se vérifient chez d'autres Diplococcus et Monococcus, de modifier la classification si imparfaite encore des Dactériacées. E. WASSERZUG. Ueber das Verhalten verschiedener Bacterien-arten im Trinkwasser (Sur la facon dont se comportent différentes espéces ce Bactéries dans l'eau potable); par M. Meade Bolton (Zeitschrift fuer Hygiene, t. 1, 1886, p. To). Die Vermehrung der Bacterien im Wasser (La multipli- cation des Bactéries dans l'eau); par MM. Wolffhuegel et Riedel (Arbeiten aus dem Kaiserl. Gesundheits-Amte zu Berlin, t. 1, 1886, n? 2, p. 455). La présence des Bactéries dans l'eau ordinaire est un fait connu depuis longtemps. Il suffit de laisser séjourner pendant quelque temps à 20 ou 25 degrés de l'eau de rivière, de fontaine, de puits, etc. pour la voir se troubler nolablement, au point qu'une goutte d'eau examinée au micros- cope laisse apercevoir une foule de Bactéries de forme et de grosseur trés diverses. L'analyse bactériologique de l'eau a pris une grande impor- tance dans ces derniers temps et nombre d'auteurs se sont occupés avec intérét de cette question. Il serait fastidieux de rendre compte de tous les mémoires parus récemment sur ce sujet, et la place méme nous inanque- rait pour le faire en détail. Nous avons pris deux des principaux d'entre eux avec l'intention de résumer aussi briévement que possible l'état de la question. À Les méthodes de culture sur plaques de M. Koch ont été employées en général, à l'exclusion de l'ancienne méthode des dilutions dont s'est servi si longtemps M. Miquel à l'ancien observatoire de Montsouris et qui fut reprise par MM. Fol et Dumont à Genéve. Cette méthode de culture sur plaques consiste, comme on sait, à employer des plaques de verre en- duites de gélatine nutritive. On peut remplacer les plaques, comme on l'a fait dans ces derniers temps, par des tubes de verre cylindriques enduits de gélatine à leur intérieur, par des flacons à fond plat, etc. Quelles que REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. pr soient les méthodes employées, un premier fait a été constaté. Dans la plupart des cas, il y a multiplication notable des Bactéries dans l'eau; à 22 degrés l'augmentation est très forte dans les trente-six premières heures; elle atteint son maximum vers le troisiéme jour, et parfois le sixième et le dixième jour (Meade Bolton), puis décroit lentement. Ce fait, énoncé d'abord par M. Cramer à Zurich en 1885, a été établi aussi par M. Leone (1), par M. P. F. Frankland à Londres (2), M. Rosenberg, M. Poehl à Saint-Pétersbourg, etc. Pour étudier de plus prés cette multiplication des Bactéries, M. Meade Bolton a choisi de préférence deux Bactéries parmi les seize organismes qu'il a trouvés communément dans les eaux de fontaine, de puits, de. source, etc. qu'il a examinées : ce sont le Micrococcus aquatilis n. sp. et le Bacillus erythrosporus. Ces organismes poussent à la température de 6 degrés : l'optimum de température est atteint entre 15 et 20 degrés. Ils résistent pendant longtemps sans périr. Des cultures de sept mois donnérent encore de 548 à 760 colonies par centimétre cube. Un des faits les plus intéressants observés par M. Bolton est le suivant : La qualité de l'eau, c’est-à-dire sa richesse en éléments organiques ou inorga- niques, n'a pas d'influence sur la multiplication des Bactéries aquatiles. Ainsi les deux Bactéries étudiées se développent bien dans de l'eau distillée absolument pure. Jusqu'à quel point la pureté de l'eau est-elle parfaite, c'est ce que nous ne pouvons vérifier. L'eau distillée dont il s'agit avait été obtenue par une distillation deux fois répétée, dans un appareil entiérement en verre : ainsi préparée, elle servait six fois de suite, chaque fois aprés une stérilisation nouvelle, au développement des deux micro-organismes, sans qu'une diminution appréciable se soit produite dans la culture. M. Bolton pense que ces organismes ont sans doute besoin, pour vivre, d'une quantité infinitésimale de matiéres tant organiques qu'inorganiques, dans une proportion qui échappe à nos méthodes d'analyse — le poids de 20 millions de ces Bactéries n'attei- gnant pas 4/100 de milligramme —; d'ailleurs ils ne forment aucune substance, en dehors de l'acide carbonique, qui soit nuisible à leur dé- veloppement. En effet l'acide carbonique semble avoir une aclion nui- sible sur ces Bactéries, qui se développent au contraire librement en présence de l'hydrogéne. Dans un puits, l'eau contient d'autant plus de Bactéries qu'elle y a séjourné plus longtemps et qu'on la prend à la surface ou sur les bords : la saison, autrement dit la température, a aussi une influence marquée sur le nombre des Bactéries. Nous avons vu en effet, au moins pour ces (1) Atti della R. academia dei Lincei, série 1V, vol. 1. : (2) On the multiplication of micro-organisms (Proceedings of the royal Society, 1886, n* 245, p. 526). 8 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. deux Bactéries, que la température a une action trés marquée sur le dé- veloppement. Une eau de source ou une nappe souterraine profonde est exempte de Bactéries. C'est ce que MM. Pasteur et Joubert avaient montré depuis longtemps. L'absence de Bactéries dans ces conditions est due à la filtration que l'eau subit dans le sol. Ainsi un puits un peu profond et dont l'eau se renouvelle souvent fournit de l'eau qui agrandes chances d'étre à peu prés libre de tout micro-organisme. Une grande partie du travail de M. Bolton est relative aux Bactéries pathogènes qui peuvent se trouver dans l’eau : cette étude gagne encore de son intérêt spécial depuis les dernières recherches sur le Bacille de - la fièvre typhoide dont on a démontré la présence dans un grand nombre d'eaux de riviéres. C'est ainsi qu'à Paris il apparait sans exception, comme l'ont montré MM. Chantemesse et Vidal dans un récent Mémoire, dés qu'on mélange un peu d'eau de Seine àl'eau de la Vanne : l'éclosion dela maladie ne tarde pas à se produire dans les quartiers où le mélange des deux eaux a été fait vingt ou vingt-cinq jours auparavant. Outre ce ba- cille (Bacillus typhi-abdominalis), M. Meade Bolton a encore étudié le Bacillus anthracis (charbon), le Staphylococcus aureus, le Micrococcus tetragenes. D'une facon générale, les Bactéries pathogènes ne peuvent pas se développer dans l'eau et y périssent assez vite, plus rapidement à température élevée (35 à 40 degrés) qu'à température plus basse (20 degrés). Cependant les spores résistent mieux : celles du charbon ont pu êlre conservées pendant prés d'un an sans périr; celles de la fiévre typhoide étaient mortes aprés dix mois de séjour dans l'eau. Mais il suffit de l'addition de trés petites quantités de substances nutritives à l'eau pour faciliter et accélérer le développement : 20 centigrammes de bouillon dans 10 centigrammes d'eau suffisent pour amener un riche développement du Bacille du choléra. Il en faut dix fois moins pour permettre au Bacille typhique de se mul- tiplier. Remarquons toutefois que dans les eaux ordinaires, cette pro- portion de substances nutritives n'est pas généralement atteinte el que par suile les Bactéries pathogènes trouvent difficilement dans les eaux potables de quoi se développer. MM. Wolfhuegel et Riedel, à Berlin, ont obtenu des résultats sem- blables à ceux de M. Meade Bolton pour ce qui regarde les Bactéries non pathogènes. Ils ont imaginé, pour faire d'une manière plus précise le dénombrement des germes contenus dans l'eau, un procédé ingénieux d'ensemencement dans la gélatine. Les auteurs se sont servis de tubes capillaires gradués dont chaque division renfermait 1/500 de centimétre cube. Dans le cas où une division de la semence donnait encore des colonies trop abondantes, ils mélaient 5 divisions à 200 centimètres cubes d'eau distillée et stérilisée et prenaient 5 divisions du mélange pour REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 9 l'ensemencement sur plaques : de la sorte on semait 5/100000 centi- mètres cubes de l'eau à examiner dans 8 ou 10 centimètres cubes de gélatine par exemple. Les auteurs ont fait une remarque intéressante : c'est l'influence du mouvement imprimé à la masse d'eau sur la mul- tiplication des Bactéries qu'elle contient : cette multiplication est parfois entravée ; d'autres fois elle semble favorisée. N'y aurait-il pas là simple- ment une influence de disséinination trés diverse des germes? Les résultats obtenus pour les Bactéries pathogénes par les auteurs berlinois différent sensiblement de ceux de M. Meade Bolton. Pour eux, les eaux potables sont favorables à la multiplication des Bactéries du charbon, de la fiévre typhoide et du choléra. L'eau employée provenait des conduites ou des puits de la ville. Dans l'eau non stérilisée, le bacille du charbon peut se développer, tandis que celui du choléra périt au bout de quelques jours : au contraire, dans l'eau ordinaire stérilisée ils se multiplient avec abondance et peuvent rester vivants pendant plus de sept mois. Dans l'eau distillée les bacilles du choléra périssent rapidement. Cette différence entre les deux sortes de résultats ne manque pas d'intérêt surtout au point de vue de l’hygiène. Il semble cependant que M. Bolton ait obtenu des résultats plus probants. La maniére méme dont opéraient les savants berlinois les exposait à introduire, avec leur semence, des traces méme appréciables de substances nutritives. C'est ce que fait remarquer M. Baumgarten en parlant des travaux de MM. Wolfhuegel et Riedel (1). Nous ajouterons qu’il suffit de quelques traces d’ammoniaque, qui ne manque jamais dans un laboratoire de chimie, pour donner aux Bactéries la petite quantité d’éléments azotés dont elles ont besoin. M. Frankland (loc. cit.) en étudiant le Bacillus pyocyaneus et le Comma-Bacille, M. B. Rosenberg (2) en examinant les eaux du Mein, n'ont rien ajouté d'essentiel aux conclusions des deux mémoires que nous venons surtout d'examiner. La multiplication possible des Bactéries dans l'eau et la résistance que les eaux potables présentent au développement des Bactéries pathogènes, tels sont les deux résultats principaux qu'il nous faut retenir. Nous ajouterons toutefois que ces études demandent à être complétées pour tout ce qui regarde les Bactéries anaérobies qui, sans aucun doute, doivent exister et existent en effet dans les eaux potables. Il est possible qu'alors les résultats énoncés précédemment ne soient plus exacts. Ils (1) D" P. Baumgarten, Jahresbericht... der Pathogenen Microorganismen, vol. 11, 1887, p. 402. (2) Ueber die Bacterien des Máinwassers (Archiv fuer Hygiene, 1886). 10 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ont chance de l'être, du moins dans les limites où les auteurs de ces études se sont placés, c’est-à-dire pour ce qui regarde les Bactéries aérobies se développant sur la gélatine. E. WassERZzUG. Ueber den Bacteriengehalt des Eises (Sur le nombre des Bactéries contenues dans la glace); par M. C. Fraenkel (Zeitschrift fuer Hygiene, t. 1, 1886, p. 302-314). L'étude des Bactéries renfermées dans la glace vient compléter heu- reusement l'étude des Bactéries dans l'eau. Elle a été faite en Allemagne par M. Fraenkel et en Amérique par M. T. Mitchell Prudden (1). Ces deux auteurs sont arrivés à des résultats identiques qui ne manquent pas d'intérét. Il existe trois espéces de glace qui servent à alimenter les glaciéres des grandes villes, en particulier de New-York et de Berlin : la glace naturelle provenant des rivières ou des lacs et étangs, la glace des puits et fontaines de la ville, enfin la glace artificielle fabriquée avec de l'eau distillée. La glace naturelle est trés impure. Un centimétre cube d'eau de fusion d'un morceau de glace pris dans l'intérieur d'un bloc contient de 8 à 20000 germes et parfois bien davantage. Au contraire la glace provenant de l'eau distillée est presque pure : elle renferme de zéro à 14 germes par centimétre cub.e C'est donc la seule qui doive étre em- ployée pour les pansements chirurgicaux, par exemple, dans les boissons et les aliments. Il est surtout un point intéressant bien mis en lumiére en particulier par M. Prudden. C'est l’action sur diverses espèces de Bactéries, de la congélation unique ou plusieurs fois répétée. Une simple congélation, prolongée pendant un nombre de jours qui est très variable suivant les espèces (103 jours pour le Bacille typhique) amène la mort des Bactéries dans les proportions de 90 pour 100. Les congélations successives, avec alternance de dégels, ont une influence plus rapidement mortelle. Il suffit de trois congélations en vingt-quatre heures pour faire tomber le nombre des Bacilles typhiques de 40000 à 90 et huit congélations le font tomber à zéro en trois jours. On rapprochera tout naturellement ces faits de ceux, indiqués par M. Tyndall, qui ont donné lieu à la pra- tique des stérilisations fractionnées au moyen d'ébullitions successives à 100 degrés, au lieu d'une stérilisation unique à 110 ou 115 degrés. E. W. (1) On Bacteria in Ice and their relations to disease, with special reference to the ice supply of New-York city (The medical Record, 1887, des 26 mars et 2 avril et brochure de 61 pages. New-York, 1887). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. | 11 Sur l’existence des éléments du sucre de lait dans les plantes ; par M. A. Müntz (Annales de chimie et de physique, 6° série, t. x, avril 1887). On sait que les plantes fournissent en abondance du glucose soit en nature, soit à l'état d'amidon, de cellulose, etc., qui se transforment aisément en glucose. Il n'en est pas de méme du sucre de lait ou lactose, qui, jusqu’à M. Müntz, n’a été signalé qu’une fois dans les plantes par M. Bouchardat dans le fruit du Sapotillier. On peut en dire autant des éléments constitutifs de ce sucre. Les animaux seraient-ils seuls à opérer dans leurs organes la formation du lactose? En tous cas le glucose ne semble guére devoir servir à cette transformation, Le lactose en effet a une formule plus complexe ; il se dédouble en glucose et en galactose, éléments trés différents l'un de l'autre, donnant, par oxydation, le pre- mier de l'acide saccharique, le second de l'acide mucique et, sous l'ac- tion de l'hydrogéne, celui-ci de la dulcite et le glucose de la mannite. En réalité le galactose existe dans les plantes tant à l'état libre qu'à l'état de combinaison et il en est de méme des éléments constitutifs du lactose, autrement dit des gommes, des principes mucilagineux, des composés pectiques qui donnent tous de l'acide mucique sous l'action des acides. La gomme la plus connue est la gomme arabique qui, sous l'action de l'acide sulfurique, donne une substance sucrée, l'arabinose. Or, en comparant l'arabinose au galactose on constate que ces deux substances donnent toutes deux de l'acide mucique et que, de plus, on a : Pouvoir rotatoire. Point de fusion. Bgelactole. 5. eee + 80,0 161^ Arabinose... . ....... v» + 80,0 167° Ainsi la galactose et l'arabinose sont identiques. Les diverses gommes commerciales, les mucilages du Gui, du Lichen d'Irlande, ete., les pec- tines donnent tous du galactose. Or il n'est pas de plantes, en particulier les plantes fourragères, qui ne contiennent, soit des corps pectiques, soit des gommes. Une vache laitière consommant 55 kilogrammes de Luzerne verte par vingt-quatre heures, et donnant dix litres de lait, s’as- simile 1485 grammes de matières pouvant fournir du galactose (660 gram- mes de corps pectiques et 825 grammes de gommes). Les dix litres de lait ne renfermaient guére que 500 grammes de lactose pouvant donner 250 grammes de galactose. On voit donc que la ration des herbivores contient de grandes quantités de substances donnant le galactose par leur dédoublement. En résumé on peut dire : 1° Que les corps muqueux des plantes, gommes, mucilages, corps pectiques, contiennent dans les pro- duits de leur dédoublement du galactose identique avec celui du sucre de 12 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. lait; 2 Que ces corps muqueux existent dans les aliments végétaux en quantité telle qu'ils peuvent fournir le galactose qui entre dans la con- stitution du sucre de lait sécrété par les glandes mammaires des fe- melles des herbivores. E. WASSERZUG. Des plantes vénéneuses et des empoisonnements qu'elles déterminent; par M. Ch. Cornevin. Paris, Didot, 1887, in-8°. M. Cornevin, professeur à l’école vétérinaire de Lyon, était placé dans les meilleures conditions pour présenter en un seul volume une large énumération d’espèces végétales vénéneuses et l’appréciation précise de leur action sur le bétail. Son livre rend un véritable service, non seule-' ment aux agriculteurs, aux vétérinaires, aux médecins, mais encore aux botanistes, souvent consultés sur ces queslions et parfois un peu em- barrassés d'y répondre nettement, aux voyageurs curieux d'observations nouvelles, aux savants disposés à faire de nouvelles recherches. Ce qui frappe surtout le botaniste dans la lecture du livre, c'est la très fréquente coexistence, non seulement dans la méme famille, mais méme dans le méme genre, d'espéces vénéneuses, ou tout au moins nocives à quelque degré, à côté d'espéces inoffensives et souvent réputées excel- lentes pour la nourriture des animaux. Les botanistes connaissent déjà quelques faits de ce genre; mais le livre leur en présente de nouveaux et en nombre trés notable, notamment dans les genres Trifolium, Lathy- rus, Cytisus, Viola, Atractylis. On admettait généralement que certaines familles comme les Renon- culacées, les Euphorbiacées, présentaient une sorte de toxicité générale; on admettait que d'autres familles, comme les Ombellifères, les Cucur- bitacées, les Légumineuses, les Térébinthacées, les Éricacées, les Lilia- cées (en comprenant dans cette famille plusieurs petites familles voi- sines qui y forment des tribus naturelles), offraient un mélange d'espéces vénéneuses ou nuisibles et d'espéces alimentaires ou inoffensives. On admettait que d'autres familles enfin semblaient ne présenter que des espéces toutes dépourvues de propriétés malfaisantes (Graminées, Com- posées Chicoracées et Carduacées, Malvacées, Cruciféres..., etc.). Une étude plus attentive nous montre à la fois des exemples nombreux de toxicité dans des familles jusqu'ici peu suspectées, et des exemples d’innocuité ou de faibles propriétés nocives dans des familles regardées comme douées de qualités malfaisantes presque générales. i Le livre de M. Cornevin comprend les plantes de la France et de l'Algérie. Tl traite aussi de beaucoup d'espéces exotiques offrant des pro- priétés toxiques trés marquées. Il expose à la fois la nature d'action du poison et son inégale influence REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 13 sur les diverses espéces animales. Les observations qui se sont déjà faites dans les pays lointains et qui s'y continuent activement permettront bientót d'étendre à tout le régne végétal cette étude de la toxicité. On sait que les sauvages, soit pour la péche et la chasse, soit pour la satisfaction de leurs haines ou pour la sécurité dans l'emploi alimentaire des plantes sauvages, se sont appliqués à découvrir les plantes véné- neuses et à en conserver la connaissance avec soin. La chimie et la physiologie végétale peuvent tirer des inductions très précieuses des faits nombreux qui s'enregistrent dans la science sur ces questions. La thérapeutique peut aussi y trouver d'intéressantes indi- cations. P. Sacor. Some exotic Fungi; par M. C. Cooke (Grevillea, décembre 1887). Description des six espèces suivantes : Cucurbitaria Ravenalii Cooke et Mass., sur Ailanthus glandulosa; Cylindrocolla quercina Cooke et Ellis, sur Chêne; Hypocrea (Clintoniella) amazonica Cooke, sur feuilles mortes; Polystictus (Discipedes) makuensis Cooke, de l'Afrique tropicale; Mycenastrum bovistioides Cooke et Mass., des Neilgherries et Staphybotrys asperula Mass., sur du papier provenant de Ceylan. N. PATOUILLARD. Revision du genre Polysaccum; par M. G. Massee (Gre- villea, décembre 1887). Le genre Polysaccum est limité par l’auteur à six espèces : P. piso- carpium Fr. (Europe, Amérique du Nord, Australie, Nouvelle-Zélande), P. boreale Karst. (Pudasjarvi), P. microcarpum Cooke et Mass. (Aus- tralie), P. crassipes DC. (Europe, Australie), P. turgidum Fr. (Europe, Caroline, New-Jersey, Australie), P. tuberosum Fr. (Europe, Australie), P. marmoratum Berk. (Australie) et P. australe Cooke (Australie). Deux espéces sont rejetées de ce genre : P. herculeum Fr. qui est probablement un Podaxon, et P. subarrhizum Fr. qui parait être un Scleroderma. N. Par. Australasian Fungi; par M. C. Cooke (Grevillea, décembre 1887). Dans ce Mémoire sont décrites les espéces qui suivent : Agaricus (Amanita) illudens Cooke et Mass., Ag. (Lepiota) columbicolor Cooke et Mass., Ag. (Lepiota) obclavatus Cooke et Mass., Ag. (Lepiota) echi- nodermatus Cooke et Mass., Ag. (Collybia) veluticeps Cooke et Mass., Ag. (Pleurotus) polychromus Cooke et Mass., Ag. (Entoloma) laeticolor Cooke et Mass., Ag. (Entoloma) melaniceps Cooke et Mass., Ag. (Flam- mula) papuensis Cooke et Mass., Ag. (Naucoria) fraternus Cooke et Mass., Hygrophorus (Camarophyllus) gigasporus Cooke et Mass., Rus- 14 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sula (Furcatæ) australiensis Cooke et Mass., Cantharellus politus Cooke et Mass., Boletus (Viscipelles) australis Cooke et Mass., Boletus prunicolor Cooke et Mass., Hydnum (Mesopus) ambustum Cooke et Mass., Clavaria (Holocoryne) aurantia Cooke et Mass., Ombrophila ra- dicata Phillips, Bovista ovalispora Cooke et Mass., Mycenastrum oli- vaceum Cooke et Mass., Xylaria ellipsospora Cooke et Mass. et. Tuber- cularia leguminum Cooke et Mass., sur légumes de Cassia. N. PATOUILLARD. La Flore mycologique de la Belgique; par M. le D' E. Lambotte. 4* supplément. Un volume de 350 pages avec une planche noire (Extrait des Mémoires de la Société royale des sciences de Liège, 2* série, t. XIV). Depuis la publication, en 1880, de l'ouvrage de M. Lambotte, un nombre considérable de Champignons ont été signalés sur le territoire belge; dans ce premier supplément sont indiquées 1070 espéces appar- tenant aux Hyménomycétes, Pyrénomycètes et Discomycètes. La classifi- cation adoptée dans l'ouvrage est celle du Sylloge de M. Saccardo avec quelques modifications. Nous y trouvons la description d'un nouveau genre de Discomycétes : Cenangiella établi pour les espéces du genre Cenangium qui ont les spores filiformes (Cen. seriata Fr. et Cen. Ur- ceola Fr.). Signalons en outre les trois espèces nouvelles suivantes : Agaricus (Collybia) lancipes du groupe des Vestipedes, croissant dans les sapinières de la zone ardennaise; Agaricus (Naucoria) subtemu- lentus des bois humides, sur les feuilles pourries, et enfin Agaricus (Tubaria) fuscescens croissant en groupes sur les terres fumées, espéce à spores brunes, sombres, analogues à celles des Psilocybe. La planche qui termine le volume contient 72 figures représentant les caractères de tous les genres indiqués de Discomycètes. N. Par. Champignons nouveaux ou peu connus récoltés en Nor- mandie; par MM. A. Malbranche et Letendre. 4° liste (Extrait du Bulletin de la Soc. des Amis des sc. nat. de Rouen, 1881). Cette liste relativement considérable est remarquable par le grand nombre d'espéces rares et parles observations critiques qu'elle renferme. Citons seulement quelques espèces : Sebarina Letendreana Pat., Dia- porthe Beckausii Nits., Cucurbitaria Dulcamaræ Fr., Peziza brevi- pila Rip., Pestallozia abietina Vogl. f. Pteridis, etc. Une planche gravée représentant treize espéces accompagne cette notice. N. Par. REVUÉ BIDLIOGRAPHIQUE. 15 Une variété probable du Polyporus obducens; par M. A. Le Breton (Extr. du Bulletin de la Soc. des Amis des sc. nat. deRouen, 1881). Il résulte de ce travail que le Polyporus (Poria) obducens Pers. et le Polyporus (Fomes) connatus Fr. ne constituent que deux états d'une méme plante : le premier complétement résupiné, et le second plus ou moins réfléchi et formant un chapeau. N. Par. La Flore des Vosges : CHAMPIGNONS; par M. le D' Ant. Mougeot (Un volume in-8? de 196 pages, extrait de l'ouvrage intitulé : Le dépar- tement des Vosges). Ce travail est un catalogue méthodique des Champignons du dépar- ment des Vosges et des contrées avoisinantes (revers oriental et sud de la chaine, plaines d'Alsace et de Lorraine). La classification ainsi que la nomenclature adoptées sont celles suivies par M. Quélet dans son Enchi- ridion Fungorum. Ce catalogue ne comprend ni les Myxogastres, ni les Pyrénomycétes, niles Hypodermés; il énumére seulement les Basidio- sporés, les Tubéracés et les Discomycétes. L'ouvrage est accompagné d'une carte géologique des Vosges. N. Par. Ouelques espéces critiques ou nouvelles de la Flore mycologique de France; par M. L. Quélet (Extrait du Bulletin de l Association francaise pour l'avancement des sciences. Congrès de Nancy, 1886). Ce Mémoire peut étre considéré comme le quinziéme supplément de l'ouvrage : Les Champignons du Jura et des Vosges. Il renferme des observations critiques ainsi que la description d'un assez grand nombre d'espéces parmi lesquelles nous remarquons les nouveautés suivantes : Cortinarius oliveus Quélet, des forêts de Pins maritimes de la Provence, voisin du calochrous; Russula fusca Quélet, des foréts des Vosges et du Jura, trés voisin des olivascens et alutacea; Uloporus Mougeotii Quélet, des Coniféres des Vosges; Placodes fucatus Quélet, sur les troncs secs de Chêne, voisin des dryadeus et australis; Inodermus mari- timus Quélet, sur le Pin maritime, Gironde et ile d'Oleron, voisin du spumeus, ressemble au Dedalea borealis; Stephensia crocea Quélet, dans la terre de bruyére à Rochefort; Hydnotria jurana Quélet, dans l'humus des sapinières montagneuses du Jura; il offre l'aspect d'une Morille jeune et privée de stipe, et enfin Peziza splendens var. Reguisii Quélet, sur l'humus des bois de Pins dans les Bouches-du-Rhóne. N. Par. 16 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Fungi Tridentini novi, vel nondum delineati; par M. J. Bresadola; fasc. vi-vit.. Trente, 1887. Ces deux fascicules terminent l'ouvrage de M. Bresadola. Ils ren- ferment la description détaillée de trente-six espéces dont quelques- unes nouvelles: Mycena olida Bres., voisin du Mycena levigata Lasch. ; Mycena cæsio-livida Bres., ressemblant au M. zephiria Fr.; Nolanea papillata Bres., qui est le N. mammosa var. minor Fr. Ic. tab. 98, f. 4; Nolanea cuneata Bres., voisin du N. cetrata Fr., mais beaucoup plus petit et plus gréle; Inocybe Rhodiola Bres., qui parait peu distinct de VI. jurana Pat.; Inocybe putilla Bres., voisin des T. perbrevis Weinm. et I. rufo-alba Pat. ; Psathyra Barlæ Bres., ressemblant au P. corrugis Pers.; Lactarius rubescens Bres., proche du L. subdulcis Bull.; Maras- mius epodius Bres., qui differe du M. graminum Bk. par ses spores beaucoup plus grandes et son stipe bulbilleux; Peziza (Ciliaria) ochro- leuca Bres., ressemble au P. subhirsuta Schum. pour la couleur, mais se rapproche du P. hirta Sch. et du P. umbrata Fr.; Dasyscypha flavovi- rens Bres., concolore au D. cerina et voisin du D. fuscosanguinea et du D. calyculiformis Schum.; et Ombrophila succinea Bres. et Rehm., sur les aiguilles pourrissantes de Mélèzes. Une revision critique des espéces décrites dans les précédents fasci- cules, un index et une série de planches coloriées terminent le volume. N. PATOUILLARD. Lichens de l'ile Miquelon (Amérique septentrionale); recueillis par M. le D' Delamare et déterminés par M. le D* F. Arnold (Revue mycologique du 1° juillet 1887). M. Roumeguére constate que les renseignements sur les Lichens de cette ile ont manqué jusqu'alors. Cependant ils ne faisaient pas absolu- ment défaut au moment de la publication de cette liste ; M. Roumeguére ne parle pas d'une nomenclature de 41 espèces insérée dans la Revue horticole de Marseille en mai 1885. Ces Lichens ont été recueillis à Miquelon, par M. le comte de Saint-Phalle et déterminés par M. Nylander. Les Lichens nommés par M. Arnold forment un total de 114 espéces, réparties par lui en 47 genres. Les genres les plus largement représentés sont les Cladonia (11 espéces), les Lecanora (13) et les Lecidea (21); ces deux derniers sont fractionnés en plusieurs sous-genres. Une seule espèce est nouvelle : Rhizocarpon affine, voisin du Rh. grande Flot. Plusieurs espèces sont propres à la flore arctique : Alectoria nidulifera, Ramalina minuscula, Cladonia lacunosa, Platysma lacunosum et ciliare, Imbricaria saxatilis f. fraudans, Nephroma arcticum, Gyro- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 11 phora Muehlenbergii, etc. Un certain nombre sont cosmopolites: Usnea florida, Cladonia pyxidata, Lecanora subfusca, etc. Enfin une seule appartient à un climat moins rude : Nephromium lusitanicum. AsnÉ Hut. Lichenologische Fragmente; xxvii. Corfu (Fragments liché- nologiques. Lichens de l'ile de Corfou) ; par M. Arnold (Flora, 1887, p. 145). L'ile de Corfou n'avait pas encore été explorée par un vrai lichéno- logue, quand MM. Eggerth et Sydow y firent, en 1885, un séjour de deux mois. Ces botanistes explorérent les environs de la ville de Corfou et la petite ile Vido, située au nord de cette ville. Ils ont rapporté de leurs excursions 126 espéces et 14 formes de Lichens, qui, pour la plupart, sont corticoles ou calcicoles. On y remarque quelques espèces du Midi, comme Ricasolia olivacea Duf., R. liparina Nyl. ; un bon nombre sont de ceux que l'on trouve un peu partout : Xanthoria parietina, Lecanora chlarona, Cladonia pyxidata, C. furcata, ou qui sont propres aux ter- rains calcaires : Psoroma lentigerum, Psora decipiens, Placidium he- paticum, Verrucaria calciseda, etc. Aux récoltes de MM. Eggerth et Sydow, il faut ajouter 15 espéces et 1 formes rapportées de Corfou par plusieurs botanistes, et particuliére- ment par M. Unger, d'aprés une liste de 87 espéces qu'il a publiée à Vienne en 1862. On arrive ainsi à un total de 144 espéces et de21 formes de Lichens pour l'ile de Corfou. Dans l'énumération de ces Lichens, M. Arnold n'a pas suivi l'ordre systématique ; il donne jour par jour le résultat des récoltes de MM. Eggerth et Sydow, en indiquant sur quel substratum ils ont trouvé les plantes. Une planche, dans laquelle sont figurées les spores de 7 espéces de Lichens, termine le travail de M. Arnold. On y remarque le Lethagrium orbiculare var. corcyrence Arn. Le total des Lichens de Corfou connus jusqu'à ce jour se trouve porté à 142 espèces par M. Eggerth, qui décrit dans le Flora, p. 482, le Pla- tysma ochrocarpum, qu'il a recueilli sur l'écorce de l'Olivier. M. Arnold a publié ce Platysma dans ses exsiccatas, n° 1212. Ann H. Lichenes montevidenses quos legit et communicavit Prof. Are- chavaleta et quos determinavit D" J. Mueller (Revue mycologique du 4° janvier 1888, p. 1). Cette collection comprend 50 espéces réparties en 20 genres : 4° Cladonia (2 espèces); — 2° Clathrina (1); — 3° Usnea (4); — 4 Ramalina (2); — 5° Parmelia (10); —6" Physcia (12); — T° Thelos- T. XXXV. (REVUE) 2 18 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. chites (4); — 8° Candelaria (1); — 9° Callopisma (4); — 10° Lecanora (4); — 14° Urceolaria (1); — 12» Pertusaria (2); — 13° Lecidea (3); — 14 Patellaria (2); — 15° Buellia (1); — 16° Phæographi- na (1); — 17° Arthonia (1); — 18 Arthothelium (1) ; — 19 Artho- pyrenia (3); — 20° Anthracothecium (1). Les espèces nouvelles de cette florule de Montevideo sont : 1° Parmelia Arechavaletæ, voisin du P. perforata Ach. 2» P. Balansæ, qui a des affinités avec les P. perforata et P. abyssi- nica Krempelhb. 9» Lecanora fusca, voisin du L. subfusca Ach. 4° Pertusaria cinerella, qui se place entre les P.ceylonicam Muell. Argov. et P. albidellam Nyl. 5° Lecidea montevidensis, qui ressemble pour le thalle au Lecidella sabuletorum Kæœrb., mais dont les affinités sont prés du Lecidea pycno- carpa Korb. 6° Patellaria rosellina, à placer prés du P. medialis (Tuck.) et du P. glabella Krempelhb. T° Phæographina Arechavaletæ, voisin du Graphis mesographa Nyl. 8 Arthonia lactea, à mettre dans le voisinage de l'Arthonia Antilla- rum Nyl. 9^ Arthopyrenia punctillaris. 10° Arthopyrenia mycoporoides, voisin de PA. comparatula Muell. Argov., de Cuba. ABBÉ HUE. Graphideæ Feeanæ, inclus. trib. affinibus, nec non Graphideæ exo- ticæ Acharii, El. Friesii et Zenkeri, e novo studio speciminum origi- nalium expositæ et in novam dispositionem ordinate, auctore D" J. Mueller (Mémoires de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève, 1887. Broch. de 1-80 pages). Les Lichens qui font l'objet de cet important travail se reconnaissent à leur thalle crustacé, à leurs gonidies chroolépoides et à leurs apothé- cies gymnocarpes, tantót orbiculaires, tantót lirelliformes. Les diagnoses de M. Mueller reposent sur les documents les plus certains, car ila pu examiner l'herbier d'Acharius, conservé à Helsingfors, ceux d'El. Fries, de Zenker et de Fée. Ce dernier est à Rio-de-Janeiro. Ces Graphideæ se divisent, d’après leurs apothécies, en 3 tribus : 1* tribu, Biatorinopsideæ ; elle ne renferme qu'un genre et qu'une espéce, Biatorinopsis lutea. ; 2 tribu, Thelotremeæ ; elle a 4 genres fondés sur la couleur et la division des spores : 1° Ocellularia, qui a 14 espèces; 2° Phæotrema, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 19 qui n'en a qu'une ; 3° Thelotrema, qui en renferme 5, et 4° Leptotrema, avec 3 espèces. ` 3° tribu, Graphideæ ; M. Mueller l'a d'abord partagée en deux sous- tribus, puis il a subdivisé la première sous-tribu, qu'il nomme Eugra- phideæ, en 4 sections dans lesquelles il a formé des genres qui reposent sur les apothécies, les spores et les paraphyses. Dans la première section il a placé 6 genres : 1° Dirina (1 espèce); M. Nylander met ce genre à la fin des Lecanora; ® Platygrapha (5 es- péces); 3° Platygraphopsis (1 espèce); 4 Opegrapha (9 espéces); 9" Melaspilea (8 espèces) ; 6° Sclerophyton (1 espèce). Dans la deuxième section se trouvent 4 genres: 1° Phæographis (14 espèces); 2 Graphis (24 espèces); 3° Graphina (25 espèces) ; 4» Phæographina (11 espèces). La troisième section n'offre que 2 genres: 1° Gyrostomum (1 espèce); 2» Helminthocarpon (1 espèce). ' La quatrième et dernière en a aussi deux: Arthonia (21 espèces); Arthothelium (3 espéces). La deuxième sous-tribu, Glyphideæ, dont le principal caractère est d'avoir les apothécies placées dans des stromates, se subdivise en 2 sec- tions, qui ont chacune 2 genres, le premier avec des spores hyalines et le second avec des spores brunes : 1° Glyphis (3 espèces); 2° Sarcographa (1 espèces), póur la première section: 1° Chiodecton (16 espèces); 2^ Enterostigma (1 espèce), pour la seconde. Pour étre complet, il faut ajouter que les grands genres, tels quc Opegrapha, Graphis, Graphina, Chiodecton, etc., sont eux-mêmes partagés en sections. ABBÉ H. Lichenes insule Maderæ scripsit Ern. Stizenberger (Boletim da Socied. Broteriana, 4881). Tir. à p. de 11 pages. Coimbre, 1887. M. Stizenberger parle d'abord des deux principaux travaux qui ont été faits sur les Lichens de Madére : 1* Du Prodrome de la Lichénographie de l'ile de Madére, par Krempelhuber. Ce Prodrome, paru en 1868, a été composé à l'aide des catalogues de Lichens recueillis à Madére par F. Holl et C. Bunbury, et des récoltes de MM. Jelinek et B. Castello de Païva. 9» Vient ensuite la belle collection de Mandon, que M. Nylander détermina et publia en 1869. Mais Krempelhuber n'a pas connu toutes les récoltes de M. de Paiva; de plus, M. Fritze, en 1879-80, a exploré à son tour l'ile de Madére, et en a rapporté des Lichens que M. W. Stein a déter- minés et distribuésà ses amis. Ce sont ces Lichens inédits de M. de Paiva et ceux de M. Fritze, conservés dans l'herbier de M. Arnold, qui ont servi de base à M. Stizenberger pour composer son catalogue. Il leur a joint les récoltes précédentes de Holl, Jelinek, Paiva, etc., et arrive à 20 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. obtenir un total de 145 espèces réparties en 21 familles. 4° Sirosiphei : Sirosiphon (1); 2 Collemei : Collema (4), Leptogium (4); 3° Caliciei : Sphinctrina (1); 4 Sphærophorei : Spherophoron (1); 5° Stereo- caulei : Stereocaulon (4); 6° Cladoniei : Cladonia (8), Cladina (1); T° Roccellei : Roccella (3); 8° Ramalinei : Ramalina (6) ; 9° Usneei : Usnea (5), Chlorea (1); 10° Cetrariei : Platysma (2); 11° Alectoriei : Alectoria (2) ; 12° Parmeliei : Parmelia (11) ; 13° Stictei : Stictina (3), Lobarina (1), Lobaria (1), Sticta (3), Ricasolia (2); 14 Peltigerei : Nephromium (1), Peltigera (5); 15° Physcidiei : Physcia (9) ; 16° Gyro- phorei : Umbilicaria (1), Gyrophora (1); 17° Lecanoridei : Cocco- carpia (1), Pannaria (1), Pannularia (2), Lecanora (25), Urceolaria (2), Pertusaria (5), Lecidea (19); 18° Thelotremei : Thelotrema (1); 49° Graphidei : Opegrapha (3), Arthonia (1); 20° Pyrenocarpei : En- docarpon (2); 21° Peridiei: Endococcus (1). ABBÉ HUE. Ulteriori osservazioni intorno agli animali ficofagi ed alla disseminazione delle Alghe (Observations complémen- taires sur les animaux phycophages et la dissémination des Alques); par M. A. Piecone (Nuovo Giornale botanico italiano, xix, 1887. Tirage à part en brochure in-8° de 29 pages. L'auteur poursuit les recherches dont il a publié les premiers résultats dans une courte note du tome xviii dela méme publicatión (p. 150-158); il a retrouvé des fragments de 50 espéces d'Algues dans le tube digestif du Box Salpa, poisson absolument herbivore, et de 24 espéces dans celui du Sargus Rondeletii ; l'état des fruits et des spores recueillis jusque dans l'inlestin permet de croire que les poissons herbivores peu- vent contribuer à la dissémination des plantes marines. Cu. FLAHAULT. On causes influencing the direction of growth, and the origin of multicellular plants (Sur les ‘causes qui déter- minent la direction de l'accroissement, et sur l'origine des plantes multicellulaires); par M. George Massee (Journal of Botany, XXV; 1887, p. 256-267), avec une planche en lithographie. L'auteur croit, avec M. Klebs, que la gaine gélatineuse ou mucilagi- neuse qui enveloppe les cellules de beaucoup d'Algues est de nature pro- téique ; elle présente les réactions essentielles du protoplasma, el aucune de celles du mucilage d'origine cellulosique, elle apparait autour des jeunes cellules bien avant qu'on y puisse révéler l'existence d'une mem- brane de cellulose et persiste aprés l'apparition de la membrane. Les glandes stipitées du Lathrea squamaria présentent des prolon- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 21 gements protoplasmiques que MM. Kernier et Wettstein ont eru voir traverser des perforations de la membrane ea M. Massee ne croit pas à l'existence de pareilles perforations. Quoi qu’il en soit de ce cas particulier, la couche mucilagineuse exsu- dée peut durcir et se cutiniser ; mais dans beaucoup d’Algues, où elle est exceptionnellement abondante, elle conserve ses relations protéiques vers l’intérieur, alors qu’elle est cutinisée sur les surfaces externes. Elle a pour fonction de prévenir la dessiccation, et, suivant M. Massee, de fournir aux plantes qui la possèdent des moyens plus sûrs de dispersion, en leur permettant de traverser, sans périr, des conditions défavo- rables. Les plantes demeurent unicellulaires tant que leues cellules ont une tendance prédominante à prendre la forme sphérique; il n'en est plus de méme dés que la gaine tend à se solidifier; lorsque la gaine devient ferme, la plante est déterminée à se diviser et à se ramifier dans le sens où elle subit la moindre résistance. C'est ainsi que, suivant l'auteur, les filaments âgés des Nostocacées, après l'émission des hormogonies, recom- mencent à s'accroitre suivant la direction qui leur est imposée par la vieille gaine; c'est sous la méme influence qu'un rameau peut se déve- lopper par le prolongement de la paroi qui forme le fond d'un sporange d'Ectocarpus ou d'une anthéridie de Batrachosperme ou de Nemalion. Le développement si remarquable des cellules d'OEdogonium paraît étre une conséquence de la cutinisation trés rapide de la gaine. Il est rare que la cellule terminale s'y divise comme dans la plupart des Algues; le protoplasma s’accumule vers l'extrémité d'une cellule, exsude à tra- vers la paroi cellulosique et exerce sur la gaine externe cutinisée une pression qui la rompt suivant une ligne circulaire, tandis que la mem- brane cellulosique, élastique, s'étend dans la mesure où le protoplasma s’est accru et se coupe par une cloison transversale, Au moment de la rupture de la gaine cutinisée, le protoplasma sous-jacent n'est pas recou- vert de cellulose, mais enveloppé d’une légère couche mucilagineuse homogéne qui présente les mémes réactions que le protoplasma, et se cutinise ensuite; le phénoméne se répéte de la méme maniére jusqu'à huit fois; la gaine se rompt à chaque division, marquée dans la suite par la limite annulaire de la rupture. C. F. Conspectus florz Groenlandicæ, pars secunda; par MM. J. Lange et C. Jensen [Meddelelser om Groenland, 11, fasc. 2; broch. in-8 de L et 212 pages (p. 234-446)]. Copenhague, 1887. La flore phanérogamique du Groenland a été l'objet de recherches trés attentives depuis la publication de la premiére partie de cette Flore 22 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. en 1880; M. Lange réunit, sous forme de supplément, l'ensemble des documents acquis par les botanistes attachés aux expéditions qui se sont succédé chaque année au Groenland. On sait qu'en raison de condi- tions géographiques particuliéres, la partie orientale en est moins connue que la partie occidentale ; elle parait aussi beaucoup moins favorisée au point de vue de la flore. Des 395 espéces de Phanérogames et de Crypto- games vasculaires recueillies jusqu'à présent au Groenland, 150 n'ont pas été trouvées sur la cóte orientale; encore faut-il ajouter que la plu- part des espéces rapportées de la cóte Est ont été recueillies sous des latitudes relativement méridionales. Certains genres, comme Potentilla, Cerastium, Draba, Salix, Carex, Festuca et Poa, acquièrent, dans les régions polaires, des dispositions particulières à varier; en l'absence d'éléments suffisants de comparaison, on a souvent élevé au rang d'espéces des variations dont M. Lange fait une étude minutieuse, que les spécia- listes consulteront avec fruit. Le Carex Warmingii Holm, qui prend place à côté du C. hyperborea Drej., et le C. Fylle Holm, voisin du C.rigida Good., sont nouveaux ; nous négligeons de citer les nombreuses variétés mentionnées et décrites. Tout ce que dix années de recherches ont accumulé de documents nouveaux confirme l'opinion émise antérieurement par M. Lange, d'aprés laquelle le Groenland se rattache directement à l'est de la Sibérie et à l'Amérique par l'origine de sa flore; la plupart des espéces nouvelles pour la flore du Groenland appartiennent, en effet, à la flore du nord de l'Amérique. La flore des Muscinées, dont M. C. Jensen est l'auteur, fait suite au supplément de la Flore phanérogamique; elle comprend 330 espéces dont 254 Bryacées, 14 Sphagnacées et 62 Hépatiques; mais il est probable que cé nombre s'aecroitra lorsqu'on connaitra mieux la cóte orientale; en attendant, il est difficile de comparer utilement cette flore bryolo- gique à celle des pays les plus voisins; 190 espèces de Muscinées sont communes au Groenland, aux iles du Spitzberg, à Beeren Island et à la Nouvelle-Zemble ; 179 se trouvent à la fois en Islande et au Groenland; mais 93 autres existent en Islande et sont, jusqu'à présent, inconnues au Groenland ; toutes les déductions qu'on chercherait à tirer de ces chiffres seraient prématurées. M. Jensen décrit deux espèces : Harpidium Berggreni, voisin de PH. fluitans, et Campylium Zemliæ, considéré précédemment comme une variété de l'Amblystegium chrysophyllum ; il signale, en outre, plusieurs variétés nouvelles. C. FLAHAULT. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 3i Mikrochemische Reactionen auf Flechtenstoffe als Huelfsmittel zum Bestimmen von Flechten (Réactions microchimiques sur la substance des Lichens, comme moyen de détermination de ces plantes); par M. E. Bachmann (Zeitschrift fuer wissenschaftliche Mikroskopie, 111, pp. 216-219, 1886). Les Lichens crustacés sont fort difficiles à distinguer spécifiquement en raison del'uniformité de leurs caractères extérieurs, la réaction de l'iode ne suffit pas à les faire reconnaître ; il n'est pas sans intérêt d'in- diquer les réactifs qui permettent de déterminer sürement quelques-uns d'entre eux. Beaucoup de ces Lichens ont des apothécies noires, à peine distinctes les unes des autres à la simple vue; cette coloration n'est pas due à un pigment noir, mais à quatre matiéres colorantes, l'une brune etles trois autres bleues, que certaines réactions distinguent facilement. La solution de potasse donne à l'un des pigments bleus, qui est amorphe, une coloration vert-bleu, vert olive ou seulement un ton plus clair que la teinte primitive; l'acide chlorhydrique lui rend cette teinte; mais sous l'action de l'acide azotique, à la suite des deux premiers, la couche pigmentaire devient d'un beau rouge cuivreux (Lecidea entero- leuca, L. platycarpa, Biatora turgidula, etc.). — Dans le Bacidia Muscorum, le pigment est vert bleu ou vert-olive; les acides azotique et chlorhydrique le colorent en violet; la coloration s'étend à l'hyménium, mais disparait bientót. La potasse est sans action dans ce cas. — Le pig- ment bleu-olive trés foncé du Thalloidima candidum est coloré en violet par la potasse et l'ammoniaque; les acides chlorhydrique et azotique produisent le méme effet, mais en donnant lieu à une coloration rou- geàtre, — Le pigment brun que renferment les apothécies de plusieurs espéces des mémes genres est complétement décoloré par le chlorure de calcium (Lecidea crustulata, L. granulata, etc.). C. F. Étude sur les Algues parasites des Paresseux; par M™ A, Weber van Bosse (Natuurkundige Verhandelingen van de Hollandsche Maatschappij der Wetenschappen, 3° verz., v, 1, 1887); tirage à part en broch. in-4° de 24 pages, avec 2 pl. Haarlem. M. Kuehn a décrit sommairement, en 1864, des Algues parasites des poils des mammifères Bradypides vulgairement connus sous le nom de Paresseux ; ces animaux passent la plus grande partie de leur existence suspendus aux arbres des forêts tropicales, à la Guyane surtout ; leurs poils ont une structure complexe, ils sont formés d'un tube central entouré d'une gaine ou de séries longitudinales de cellules qui meurent plus tard et dont la paroi extérieure se déchire le plus souvent. C'est 24 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dans les alvéoles formées par ces cellules ouvertes que se développent en énorme quantité les cellules de différentes Algues. L'une d'elles est voisine des Chroolepus; elle forme des filaments courts, irréguliérement articulés, qui rampent à la surface du poil et deviennent bientót confluents ; toutes ces cellules peuvent se transformer finalement en sporanges. L'auteur donne à cette plante le nom de Tri- chophilus Welcheri ; elle possède des macrozoospores ovoides douées de mouvements lents, bien qu'elles soient munies de quatre cils, et de petites spores ovoides ou anguleuses chez lesquelles on n'a pu recon- naitre de cils; les parois des cellules végétatives y sont nettement cellu- losiques. Les autres Algues parasites de ces poils appartiennent aux Chamæsi- phonées, et constituent le genre nouveau Cyanoderma ; les cellules en sont primitivement isolées, mais elles se touchent, puis se compriment de manière à se trouver en contact par des surfaces planes; la membrane ne donne pas la réaction ordinaire du chloroiodure de zinc. M"* Weber distingue deux espèces de Cyanoderma : le C. Bradypodis et Ye C. Cho- loepodis ; comme chez toutes les Chamæsiphonées, les cellules, aprés avoir alteint leur développement maximum, divisent leur contenu en gonidies reproductrices de dimensions différentes dans les deux espèces. Les Cyanoderma ont été cultivés sans difficulté sur les poils des Pares- seux à des températures diverses; tous les essais de culture des spores du Trichophilus ont échoué. C. FLAHAULT. On the structure of the frond in Champia parvula (Sur la structure de la fronde dans le Champia parvula); par M. Robert Payne Bigelow (Contributions from the cryptogamic labo- ratory of the Museum of Harvard University, in Proceedings of the American Academy of arts and sciences, xxu, p. 111-121, avec une planche en lithographie, 1887). Ce Mémoire est simplement une confirmation des résultals obtenus par M. Debray sur le thalle des Champia et des genres voisins (1). CF: Nye hafsalger (Nouvelles Algues marines); par M. Foslie (Tromsoe Museums Aarshefter, x, 1887). Tirage à part en brochure in-8" de 20 pages, avec 3 planches. L'auteur décrit et figure le Corallina hemisphærica d’après un exem- plaire stérile du Musée de Tromsoe ; les caractères végétatifs qui distin- guent cette plante marquent sa place à cóté du C. officinalis. — Le (1) Voyez Revue bibliogr. 4887, p. 160. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 25 Chordaria attenuata, le Coilonema filiformis, le Pylaiella macrocarpa sont de nouveaux représentants de cetle nombreuse série d'Algues bruues zoosporées qui dominent dans les mers boréales. Le Pylaiella curta de la zone des Laminaires devra peut-étre constituer le type d'un genre nouveau, lorsqu'on connaîtra complètement le développement des organes reproducteurs; les cellules végétatives s'y coupent fréquemment par des cloisons longitudinales, de maniére à former un thalle partielle- ment polysiphonié. Cette division n'intéresse jamais les cellules basilaires du thalle; les zoosporanges se forment sur une étendue trés variable des rameaux ou du filament principal, comme chez tous les Pylaiella, sans jamais s'étendre jusqu'à la base ni jusqu'au sommet. — On ne connait que le thalle du Spongomorpha minima. M. Foslie revient sur le nom du Codiolum qu'il avait nommé pusillum en l'assimilant au Vaucheria pusilla Lyngbye, il l'appelle cylindraceum ; le C. intermedium est une espéce polymorphe, voisine des C. Nordenskióldianum et C. longipes. C E Atlas der Pflanzenverbreitung (Atlas de la distribution des plantes); par M. O. Drude (Berghaus' physikalischer Atlas, Abthei- lung, v); 8 feuilles coloriées, gravées sur cuivre, comprenant 16 cartes, avec 6 pages de texte. 1 vol. cartonné petit in-folio; Justus Perthes, Gotha, 1887. Lorsque parut, en 1852, la premiére édition de l'Atlas physique de Berghaus, la connaissance de la distribution géographique des végétaux était bien imparfaite encore; si l'on excepte l'Europe sur laquelle les données suffisaient pour tracer à peu prés exactement les limites des diverses flores, et apprécier, dans un travail synthétique de cette nature, les variations de la végétation suivant les diverses conditions géogra- phiques, on doit reconnaitre qu'il était impossible alors de faire une tentative sérieuse de cette nature pour presque tous les pays extra-euro- péens. M. Berghaus, en s'assurant la collaboration de M. Drude dans l'euvre qu'il a entreprise, en assure le succés. La publication du Mé- moire que tout le monde connait (1) permettait à M. Drude d'entre- prendre mieux que personne un travail de cette nature. L'Atlas que nous avons sous les yeux est en quelque sorte la traduction graphique du Mé- moire publié en 1884. L'auteur ne s'est pas contenté de tracer la limite des différentes ré- gions botaniques dans leur ensemble ; il a voulu montrer la relation qui existe entre les climats et la distribution des grands groupes auxquels chaque région doit sa physionomie. Il a tenu compte des données nou- - (1) Voyez Revue bibliogr., 1884, p. 71. 26 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. vellement acquises à la science pour modifier, sur quelques points, les résultats qu'il formulait il y a trois ans ; c’est ainsi que le S.-0. de la France a été rapporté au domaine de l'Europe centrale et séparé de la région méditerranéenne, conformément aux conclusions d'une Note pu- bliée dans notre Bulletin (1). La région forestière montagneuse de l'Hi- malaya est reliée aux zones tropicales les plus voisines ; le sud de la Floride est rapproché de la région tropicale des Antilles; le domaine du Cap est plus étendu vers le Nord; la Patagonie ne constitue plus un domaine distinct formant le passage aux flores atarctiques, elle est réunie au domaine des Andes. Quelques feuilles présentent un intérêt spécial; la deuxième figure l'aire de dispersion d'un certain nombre de groupes naturels fournissant la caractéristique des grandes régions, tels que les Conifères, les Cupu- lifères, les Graminées, les Joncées, les Myrtacées, les Saxifragées, elc. ; ils sont choisis parmi ceux qui interviennent le plus puissamment dans la physionomie des régions. — Les cartes que comprend la troisiéme feuille indiquent les zones qui subdivisent les régions, suivant que l'en- semble du climat, l'humidité, la lumiére ou la température font subir des modifications à la physionomie générale. Ces zones ont à peu prés la valeur des régions, telles que les concevait Grisebach ; on en comparera utilement le tracé avec les cartes météorologiques ; l'importance des tem- pératures hivernales et de la sécheresse s'y révéle d'une facon frap- pante sur l'extension de la flore forestiére en Sibérie, sur l'absence des arbres, au sud du Groenland et en Islande par exemple. Les groupes naturels ne sauraient étre considérés comme absolument caractéristiques des zones; aussi les noms qu'elles en ont recus doivent-ils étre entendus dans un sens général, physionomique, pour ainsi dire. La zone des Pal- miers est celle oà les Palmiers occupent une place prépondérante, avec les Pandanées et les Musacées qui s'en rapprochent, comme la zone des arbres à feuilles caduques comprend les Ulmacées et les Acérinées aussi bien que les Cupulifères. Les quatre feuilles suivantes (1v-vir) sont consacrées aux flores des différentes parties du monde ; considérons en particulier la carte bota- nique de l'Europe. La gamme des couleurs employées pour distinguer les régions et les zones qui les subdivisent laissent à cette carte, comme aux suivantes, une grande clarté, malgré la multitude des renseignements qu'elle porte; des teintes roses distinguent la région froide, se subdi- visant en plaines et montagnes polaires, toundras du Nord, et zone alpine des montagnes ; différentes teintes vertes limitent les zones de la région forestiére (domaines de l'Oural, des forêts scandinaves, des forêts de (1) Durand et Flahault, Bulletin, XXIII, p. xxiv, 1886. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 27 l’Europe centrale); la coloration bleue est consacrée à la région méditer- ranéenne ; des chiffres indiquent des subdivisions secondaires qu'il serait malaisé de limiter rigoureusement par des lignes. Des dispositions ingénieuses ont permis de tracer les limites en longi- tude et en latitude d'un grand nombre d'espéces, choisies surtout parmi les arbres les plus répandus. Un profil idéal des montagnes de l'Europe, du sud au nord, permet de saisir les différences que l'altitude détermine dans la distribution des flores. L'auteur a suivi le méme procédé pour les autres continents; les cartes qu'il leur consacre seront consultées avec fruit par tous ceux qui s'occupent de botanique phanérogamique. La patrie des plantes cultivées ou employées par l'homme à divers titres a fourni depuis quelques années les éléments de livres si précieux qu'une carte peut difficilement y ajouter quelque chose ; les cartes que M. Drude leur consacre, et celles où sont indiquées les zones de culture sont le complément nécessaire d'une œuvre qui n'est pas uniquement botanique, mais qui fait partie d'un ensemble comprenant toutes les con- naissances relatives à la physique du globe. C. FLAHAULT. Das bofanische Practicum (La technique botanique); par M. Édouard Strasburger; 2° édition, 1 vol. in-8° de 685 pages, avec 193 gravures sur bois. Gustave Fischer. Iéna, 1887. L'aecueil qui a valu au livre de M. Strasburger les honneurs d'une seconde édition trois ans aprés son apparition justifie les appréciations élogieuses qu'on en a publiées. Le Botanische Practicum a comblé une lacune que connaissaient tous ceux qui sont voués à l'enseignement de la Botanique. A mesure que les sciences d'observation deviennent plus exactes et plus rigoureuses, l'enseignement oral et les livres occupent une place moins prépondérante dans l'éducation scientifique ; on éprouve plus que jamais le besoin de voir par soi-méme, on veut apprendre à observer. M. Strasburger nous a donné un guide approprié à ce but; mais, s'il est précieux à ceux qui se groupent autour d'un maitre et aux maîtres eux-mêmes, ce n'est pas pour eux pourtant qu'il a été fait. L'auteur a voulu permettre à un débutant, éloigné de toute direction, de faire seul son éducation pratique ; il lui met entre les mains le micro- scope, les instruments et les réactifs et lui fait connaitre successivement tout l'outillage d'un laboratoire, les moyens d'observation en méme temps que les faits. Les notions s'ajoutent les unes aux autres; une connais- sance acquise devient le point de départ de connaissances nouvelles, si bien que l'on passe des observations les plus simples aux plus délicates, sans se butter jamais contre les difficultés insurmontables que rencon- trent, presque à chaque pas, ceux qui n'ont pas un guide expérimenté. 28 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Il n'y faut pas chercher un exposé général et méthodique de la science; on n'y trouve pas tous les renseignements bibliographiques qui ont leur place dans un traité de Dotanique; en poursuivant uniquement le but pratique, on l'a atteint plus sürement. L'édition nouvelle diffère beaucoup de la première ; le plan général est le méme, la disposition des différents sujets n’est pas modifiée (1), le nombre des lecons a été réduit de trente-quatre à trente-deux, par condensation ; les exemples sont moins nombreux, mais étudiés avec plus de détails; l'auteur insiste surtout sur les procédés de la technique, et n'a rien négligé pour augmenter l'utilité pratique du Manuel. Quelques chapitres ont subi d'ailleurs d'importantes modifications, la plupart de ceux qui sont relatifs à l'anatomie générale de la plante ont été abrégés. Les Thallophytes sont traités au contraire avec plus de dé- veloppement. Un chapitre spécial est consacré aux Bactéries; c'est le plus entiére- ment nouveau et l'un des plus remarquables de tout l'ouvrage. Ici comme partout, on commence par des observations simples. Des substances végétales sont abandonnées dans l'eau à une température relativement élevée, et à l'abri de la poussière. Il se forme bientôt un voile muqueux à la surface du liquide, le microscope révèle qu'il est formé de Bactéries de différentes formes qu'on précise, beaucoup d'entre elles sont entou- rées d'un mucilage à peine distinct de l’eau ; une gouttelette d'encre de Chine bien diluée nous en montre facilement la limite, car les particules en suspension dans l'eau ne pénétrent pas dans le mucilage. Les cou- leurs d'aniline fournissent des indications sur la division des Bactéries ; l'iode montre leurs cloisons de séparation. Il suffit de laisser pourrir l'infusion pour observer que les articles de certains filaments forment chacun une spore (Bacillus Amylobacter) ; d'autres formes n'en pro- duisent pas. Ces spores demeurent incolores sous l'action des couleurs d'aniline ; on ne peut les colorer qu'aprés les avoirs tuées. On apprend successivement à faire des cultures pures et à reconnaitre leur purelé, soit en grand, soit en cellules; à conserver les préparations et à les clore, à découvrir les Bactéries au milieu des tissus animaux. Ainsi préparé, on aborde l'étude comparative et spéciale des Bactéries les plus impor- tantes à divers points de vue : les Bactéries de la carie dentaire, de formes variées, ia Bactérie du choléra, celle de la phtisie, de la lépre, de la fièvre récurrente ; les Beggiatoa fournissent l'occasion de distinguer les Schizophytes en Algues et en Champignons d’après l'absence ou la pré- sence de la chlorophylle. Tous ces renseignements constituent la partie élémentaire, classique, pour ainsi dire, de ce chapitre. Les pages suivantes donnent, en petit texte, des développements pré- cieux pour ceux qui veulent approfondir la question; ils y trouvent com- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 29 ment on peut süivre en détail l'évolution du Bacillus subtilis et de la Bactéridie charbonneuse, étudier les mouvements des Bactéries et leurs causes; ils apprennent à connaitre les procédés de stérilisation, les milieux nutritifs, la pratique des inoculations, la constatation des progrès des cultures, etc. Le chapitre se termine par des renseignements sur la photographie appliquée à la bactériologie. Cette analyse sommaire montre que l'ouvrage de M. Strasburger n'est pas seulement précieux pour les botanistes, mais encore pour les méde- cins. Gràce à ce livre, un homme isolé de tout centre scientifique peut, en quelques mois de travail, acquérir l'usage des procédés scientifiques et se préparer à aborder des recherches personnelles de botanique géné- rale ; l'expérience des personnes qui ont tenté l'épreuve nous a donné l'assurance que le succés est certain pour ceux qui voudront y consacrer leurs efforts. Ajoutons que les gravures qui accompagnent et complètent le texte peuvent étre données comme des modéles de croquis rapides, tels qu'on doit les recommander à tous ceux qui veulent garder le souvenir de leurs observations. C. FLAHAULT. Beobachtungen ueber Kern- und Zelltheilung (Observa- tions sur la division du noyau et de la cellule); par M. F. Went (Be- richte der deutschen botanischen Gesellschaft, 1887, t. v, p. 241). L'auteur s'est proposé d'éclaircir, dans l'histoire de la division du noyau, certains points que les recherches de ses prédécesseurs laissaient encore dans le doute. Il s'occupe d'abord du rôle des nucléoles dans la division du noyau. On avait déjà remarqué que, dés les premières phases de la division, les nucléoles disparasisaient, mais on croyait qu'ils étaient simplement dissous par le protoplasma du noyau. Dans le sac embryon- naire du Leucoium æstivum, M. Went a constaté que les nucléoles ne se dissolvaient pas, mais se réunissaient au filament nucléaire. Trés peu de temps aprés cette réunion, le filament nucléaire reprend son diamétre ordinaire et l’on ne voit plus trace des nucléoles; on comprend ainsi comment un fait aussi intéressant avait pu échapper à l'attention des anatomistes. L'auteur recherche ensuite l'origine des filaments hyalins, formant le fuseau qui réunit les deux asters. Dans le sac embryonnaire du Narcissus Pseudonarcissus il a vu ces filaments se former dans le protoplasma de la cellule avant que la membrane du noyau soit dis- soute; ce fait vient donc à l'appui de l'opinion déjà formulée par d'autres auteurs, que les filaments proviennent du protoplasma de la cellule. M. Went a de plus constaté que ces filaments sont identiques à ceux qui, dans une phase plus avancée de la division, réunissent les deux jeunes noyaux; cette identité avait été mise en doute dans certains cas, il y avait 30 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. donc lieu de revenir sur ce sujet. En étudiant la formation de la plaque cellulaire, M. Went a observé que les filaments se raccourcissaient en rapprochant ainsi les deux noyaux et finalement contribuaient à former tout autour de la plaque cellulaire un anneau constitué par un grand nombre de courts filaments parallèles entre eux. Cette dernière obser- valion a été faite sur le sac embryonnaire de plusieurs plantes, et notam- ment du Fritillaria imperialis, du Sambucus nigra et du Tulipa sil- vestris. LEcLERC DU SABLON. Premiéres recherches sur la localisation et la signifi- cation des alcaloides dans les plantes; par MM. Errera, Maistriau et Clautriau. Bruxelles, 1887. On sait qu'un grand nombre de plantes renferment des alcaloïdes, mais on ignore généralement dans quels tissus sont localisés ces com- posés. Dans le Mémoire qu'ils viennent de publier, les auteurs se sont proposé de combler cette lacune de nos connaissances, ils indiquent avec beaucoup de précision la localisation des alcaloïdes dans les divers organes d'un certain nombre de plantes. Ils ont d'abord étudié le Col- chique qui renferme de la colchicine. Avant de rechercher cet alcali dans une plante vivante, les auteurs en ont étudié les réactions in vitro; ils ont ainsi pu trouver un moyen facile de reconnaitre la colchicine dans une coupe microscopique ; le réactif dont ils ont fait usage est l'acide sulfurique qui colore en jaune toutes les cellules renfermant l'alealoide. En opérant sur un bulbe de l'année, on reconnait que la colchicine se trouve seulement dans l'épiderme et dans une gaine de cellules qui entoure chaque faisceau. Dans le bulbe de l'année précé- dente, c’est à peine si l'on trouve des traces de colchicine; dans le bulbe de l'année suivante situé vers la base du bulbe de l'année on en trouve au contraire une grande quantité, non seulement dans l'épiderme et autour des faisceaux, mais encore et surtout dans le parenchyme qui entoure le point végétatif. Dans les autres espéces étudiées, Nicotiana macrophylla, Aconitum Napellus, Narcissus sp., Veratrum album, Solanum sp., Strychnos sp., les auteurs ont reconnu une localisation qui leur a permis de formuler les conclusions suivantes. En général les alcaloïdes sont le plus abon- dants : 4° Dans les tissus actifs : point végétatif, embryon, etc. 2° Autour des faisceaux fibro-vasculaires, surtout près de la région libérienne et dans cette région même. 3 Dans l'épiderme, les poils épidermiques, les couches corticales externes, les enveloppes du fruit et des graines. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 31 4° Enfin, chez les plantes qui ont des éléments sécréteurs spéciaux, les alealoides se déposent en grande quantité dans ces éléments. Les alcaloides sont dans presque tous les cas dans l'intérieur des cel- lules et dissous en général dans le sac cellulaire des vacuoles; pour les auteurs, ce sont des produits d'élimination résultant des transformations que subissent sans cesse les matiéres albuminoides dans les parties actives des plantes. Il y aurait méme, d'aprés les auteurs, une grande analogie entre les alcaloides des plantes d'une part et les ptomaïnes pro- duites dans les tissus animaux d'autre part. Dans les deux cas une sub- stance toxique se trouve produite par l'activité méme de la matiére vivante. E. DU S. Sur la localisation de l'émulsine dans les amandes; par M. Johannsen (Annales des sc. nat., BoT., 1887, t. vr, p. 118). Les amandes améres contiennent un glucoside, l'amygdaline, et un ferment soluble, l'émulsine. En présence de l'eau, l'émulsine décom- pose l'amygdaline pour donner de l'acide cyanhydrique, de l'essence d'amandes amères et du glucose. C'est cette réaction qui se produit lors- qu'on mange une amande amére. Pourquoi l'émulsine est-elle sans action sur l'amygdaline à l'intérieur d'une amande intacte? Pour résoudre cette question, M. Johannsen a cherché si le ferment soluble et le gluco- side n'étaient pas localisés dans des tissus différents et par conséquent isolés l'un de l'autre. Dans une premiére expérience, l'auteur broie un poids donné d'amandes entiéres, de facon que l'émulsine réagisse sur l'amygdaline. Il dose ensuite l'acide cyanhydrique produit. Puis il refait une expérience ana- logue en opérant seulement avec la partie externe des cotylédons, qui est complétement dépourvue de faisceaux libéro-ligneux. Dans ces condi- tions il n'y a pas production d'acide cyanhydrique. Mais en ajoutant à cette partie parenchymateuse des cotylédons une certaine quantité d'émul- sine, l'acide cyanhydrique se produit en abondance. C'est donc que, dans le parenchyme des cotylédons, il y a de l'amygdaline et pas d'émul- sine. En expérimentant avec la partie interne des cotylédons, celle qui renferme le faisceau, M. Johannsen a constaté que l'acide cyanhy- drique se produisait, mais en quantité moindre, toutes choses égales d'ailleurs, que dans la première expérience; la partie;vasculaire des cotylédons renferme donc relativement moins d'amygdaline que l'amande entiére. Enfin l'auteur a étudié dela méme facon les parties de graines autres que les cotylédons. Broyées en présence de l'eau, la radicule, la tigelle et la gemmule ne donnent lieu à aucune formation d'acide cyanhy- drique ; si l'on ajoute seulement de l'émulsine, l'acide cyanhydrique ne 32 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. se forme pas non plus, il n'y a donc pas d'amygdaline; si l'on ajoute seu- lement de l'amygdaline, l'acide cyanhydrique se forme, il y a donc de l'émulsine. On peut donc conclure que, dans les amandes améres, l'émulsine et l'amygdaline sont localisées dans des tissus différents ; l'amygdaline se trouve dans le parenchyme des cotylédons, etl'émulsine dans les parties axiles de l'embryon et dans les faisceaux libéro-ligneux des cotylédons. Dans les amandes douces il n'y a pas d'amygdaline, mais on y trouve de l'émulsine localisée de la même manière que dans les amandes amères. LECLERC DU SABLON. Recherches sur Ies stipules; par M. G. Colomb (Annales des sciences naturelles, T° série, Bor., 1881, t. vr, p. 5). ! La notion de stipule, trés nette dans certaines plantes, devient vague et obscure lorsqu'on étudie certains organes occupant la place des stipules normales et dont la nature est difficile à déterminer. Pour faire cesser le désaccord qui règne à ce sujet entre les botanistes, M. Colomb a entre- pris l'étude anatomique des stipules et des organes analogues avec lesquels on peut les confondre. Aprés avoir reconnu que la morphologie externe était impuissante à donner une définition suffisamment précise de la stipule, il s'est adressé à l'anatomie. En étudiant les stipules dont la nature est incontestable, telles que celles du Trèfle, du Sainfoin, des Passiflores, l'auteur a reconnu une loi simple et générale qui a servi de base à la définition qu'il propose pour la stipule. Tous les faisceaux ligneux qui parcourent une stipule sont des branches des faisceaux foliaires; jamais un faisceau ne passe directement de la tige dans la stipule. M. Colomb propose donc de nommer stipule tout appendice inséré sur la tige ou à la base de la feuille et dont le système vas- culaire est exclusivement formé de dérivations empruntées aux fais- ceaux foliaires. Ceci posé, M. Colomb passe à l'étude des cas douteux et cherche à les éclaircir en les comparant aux cas des stipules bien définies. La ligule des Graminées a été l’objet d'une élude toute spéciale. On sait que ce petit organe, situé à la base du limbe des feuilles, possède quelquefois des faisceaux ligneux. Si l'on prend comme exemple l'Arundinaria japonica, il est facile de suivre Ja course de ces faisceaux et par con- séquent de reconnaitre leur origine. Vers la base de la gaine foliaire il n'y a qu'un seul arc de faisceaux libéro-ligneux ; plus haut et dans la région la plus épaisse de la gaine certains de ces faisceaux se dédoublent radialement et donnent ainsi naissance à un second arc de faisceaux intérieur au premier. Les faisceaux de ce second arc s'anastomosent REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 33 ensuite et forment une sorte de diaphragme vasculaire d'oü naissent de nouveaux faisceaux qui formeront un troisiéme arc intérieur aux deux premiers. La gaine se dédouble énsuite pour former la ligule et le limbe de la feuille. La ligule reçoit dans sa partie médiane les faisceaux de l'arc le plus intérieur et, sur ces bords, les faisceaux marginaux de l'arc externe; tous les autres faisceaux se rendent dans le limbe. Jl est bon de noter que, contrairement à ce qui était enseigné, les faisceaux de la ligule sont orientés normalement, le liber étant extérieur au bois. Dans les ligules des autres Graminées les choses se passent de la méme facon, mais la partie médiane, celle qui est directement à l'aisselle de la feuille est souvent dépourvue de faisceaux. De cette étude, M. Colomb conclut que la ligule des Graminées peut étre considérée comme formée de trois parties: 1^ la région engainante qui renferme les faisceaux du cercle externe qui ont parcouru toute la gaine; celle région peut étre considérée comme un simple prolongement de la gaine; 2° la région stipulaire qui renferme des dérivations des faisceaux de la gaine; celte région est comparable à des stipules nor- males; 3° la région axillaire qui relie l'une à l'autre les deux parties de la région stipulaire; cette région, ordinairement parenchymateuse, peut toutefois renfermer des faisceaux comme dans l Arundinaria japonica. En admettant avec M. Colomb que la ligule des Graminées ainsi décrite doive être considérée comme le type des ligules et en tenant compte de la définition de la stipule qui a été donnée, il devient facile de déterminer la nature de certains organes au sujet desquels tout le monde n'est pas d'accord. C'est ainsi que l'organe foliacé qui se trouve à la base des feuilles de Potamogeton doit étre comparé à la ligule des Graminées ; les connexions vasculaires de cet organe sont en effet exac- tement les mêmes que celles d’une ligule. L'étui membraneux qu'on voit au point d'insertion des feuilles des Polygonées est une ligule réduite aux régions stipulaires et axillaires, la région engainante manque. Les vrilles de Smilax qui ont été tour à tour qualifiées de stipules, de folioles ou simplement de prolongements sans signification morphologique, sont pour M. Colomb deux demi-ligules; les faisceaux de ces vrilles ont en effet la méme origine que ceux de la ligule des Graminées. Les épines du Ro- binia pseudo-Acacia sont de véritables stipules, leurs faisceaux étant une dépendance des faisceaux foliaires. Il en est de méme des stipules foliaires des Rubiacées. Dans le Galium Cruciata, par exemple, on voit deux iaisceaux se détacher de la tige pour se rendre dans les feuilles ; de chacun de ces faisceaux partent deux branches; ces branches se réunissent deux à deux de façon à former dans l'écorce une ceinture vasculaire compléte, c'est de celle ceinture que parlent les faisceaux des stipules foliaires. T. XXXV. nids 34 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. En somme, M. Colomb a donné de la stipule une définition nette ‘et précise, il a étudié avec soin l’origine et le parcours des faisceaux stipu- laires ét il a délerminé la nature d'un grand nombre d'organes qui avaient donné lieu à de nombreuses discussions. L. pu SABLON. ` Notes pour servir à l'étude de la nervation; par M. Fliche (Extrait du Bulletin de la Société des sciences. Nancy, 1886). L'étude de la nervation des feuilles a une grande importance pour la paléontologie végétale. Des empreintes de feuilles sont souvent tout ce qui reste des végétaux disparus, et la disposition des nervures est le seul caractère dont on puisse se servir pour la détermination. Il faut donc d'abord rechercher dans quelle mesure la disposition des nervures est constante dans une méme espèce; c'est cette étude que vient de faire M. Fliche pour les espéces suivantes : Asplenium Trichomanes, Ficus elastica, Juglans regia et Fagus silvatica. Pour chacune de ces espéces l'auteur a montré l'étendue des variations que pouvait subir le mode de nervation, il a de plus cité quelques formes anormales de feuilles qui pourraient amener de graves erreurs de détermination. L'Asplenium Trichomanes, par exemple, présente quelquefois des feuilles bipennées; certaines folioles peuvent méme avoir des nervures d'une forme toute spéciale; le port de la plante et par conséquent la forme des empreintes se trouvent ainsi complétement modifiés, L. pv S. Osservazioni sul Poterium spinosum; par M. Romualdo Pirotta. Rome, 1887. L'auteur a étudié le Poterium spinosum surtout au point de vue de l'organisation des fleurs et des procédés les plus ordinaires de la pollini- sation, aussi bien chez les individus cultivés dans les jardins que chez ceux qui croissent spontanément. Le nombre des fleurs femelles est beaucoup plus grand que celui des fleurs mâles, mais c'est seulement sur les plantes cultivées qu'on trouve des fleurs hermaphrodites, en petit nombre d'ailleurs. Dans tous les cas c'est presque uniquement par le vent que le pollen est transporté sur le stigmate; les insectes ne jouent pas, d’après l'auteur, un rôle important dans la pollinisation. L. DU S. Om Bygningen og den formodede Bestovningsmaade of noyle gronlandske Blomster (Sur la structure et le procédé présumé de pollinisation de quelques fleurs groenlandaises) ; par M. Eug. Warming (Bull. de V Acad. roy. danoise, 1886, n° 3; p. 101). L'auteur a étudié un certain nombre de plantes du Groenland au point de vue de l'organisation florale et des procédés possibles de fécondation. D'une facon générale il a trouvé que les fleurs des espéces groenlandaises REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 39 avaient essentiellement la même forme que les fleurs des espèces corres- pondantes de l’Europe centrale; il est donc à présumer que les procédés de fécondation sont les mêmes dans les pays froids, où il y a peu d’in- sectes, que dans les régions tempérées. Dans les fleurs étudiées par M. Warming on trouve du nectar, mais les couleurs sont un peu moins vives et l’odeur moins pénétrante que dans les fleurs du Danemark; en revanche le nombre des fleurs produites sur un même pied paraît plus grand dans le Groenland, cette apparence est peut-être due à la petite taille qu'affectent ordinairement les herbes et les arbustes. L. pu S. Sull’ endosperma delle Gelsominee (Sur l’endosperme des Jasminées); par M. Romualdo Pirotta (Malpighia, t. t, fasc. x-xi, 1887, avec une planche). : D’après certains auteurs, les graines de Jasminées (l'une des tribus des Oléacées) ne présentent pas d'albumen du tout; d'aprés d'autres au contraire il y aurait un albumen réduit à une mince pellicule. L'auteur, ayant eu l'occasion d'étudier des graines d'Oléacées, a reconnu comme générale la présence d'un albumen bien développé; ses observations ont porté sur des graines appartenant aux genres Jasminum, Menodora et Nyctanthes. L. pv S. Breves apuntes sobre la familia de las Leguminosas (Courtes observations sur la famille des Légumineuses); par M. Fran- cisco Barradas (Memorias della Societad cientifica Antonio Alzate, L. 1, p. 130. Mexico, 1887). L'auteur énumére les Légumineuses qu'il a recueillies dans une herbo- risation et s'applique à faire ressortir les applications dont ces plantes sont susceptibles, autant au point de vue de la médecine que de l'agri- culture. Les principales espéces citées sont : Mimosa pudica, Acacia acapulsensis, GCesalpinia echinata, Hæmatoxylon campechianum, Acacia albicans, etc. L. pv S. Le Sapin et ses transformations; par M. Vallot. Paris, 1887. Dans ce travail qu'il vient de publier, l'auteur décrit toutes les modi- fications qu'il a observées, pendant son voyage dans les Pyrénées, dans le port et la ramification des Sapins. Il cite notamment un grand nombre de cas où un Sapin, privé de sa flèche par une cause plus ou moins acci- dentelle, a continué à pousser et s'est méme refait une ou plusieurs autres fléches. La brochure de M. Vallot nous donne en méme temps l'exemple d'une innovation des plus heureuses pour ce genre de publi- cations. Tous les cas intéressants cités dans le texte sont représentés par des photogravures trés habilement exécutées d'aprés nature. Le 36 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. lecteur peut ainsi se rendre un compte exact des faits énoncés par l'auteur. Il est à désirer que les progrés de la photogravure permettent de vulgariser le procédé ingénieux que M. Vallot a été le premier à appliquer aux études bolaniques. LECLERC DU SABLON. On the floral conformation of the genus Cypr'ipe= dium (Sur la structure florale du genre Cypripedium); par M. Max. T. Masters (Journ. of the Linn. Soc., 1885, t. xxit, p. 402). Les différentes espéces qui constituent le genre Cypripedium, étant trés recherchées pour l'ornementation, ont subi, par suite de la culture, de nombreuses modifications. L'auteur a décrit et classé toutes les formes de fleurs qui s'écartent du type normal; ces fleurs proviennent le plus souvent de l'hybridation de deux espéces. Les modifications ob- servées peuvent être de deux sorles : 1° le nombre des parties de la fleur est réduit, cette réduction pouvant porter sur le nombre des piéces du périanthe aussi bien que sur celui des étamines; le labelle parait étre la partie la plus constante de la fleur; 2° le nombre des parties est aug- menté, l'augmentalion portant alors seulement sur le nombre des piéces du périanthe; dans certain cas, on peut observer deux labelles. L'auteur pense que la diminution du nombre des parties est en rapport avec une forme ancestrale disparue des Cypripedium, tandis que l'augmentation indique dans quelle direction ces plantes doivent varier dans l'avenir. L: 26 S. Handbuch der Pflanzenkrankheiten (Manuel des maladies des plantes) ; par M. P. Sorauer.2* édition; 2 vol. avec planches litho- graphiées et figures dans le texte. Berlin. Paul Parey, 1886. Le livre de M. Sorauer a été complètement remanié par son auleur et a pris une extension considérable depuis sa première édition; il a plus que doublé de volume, et compte prés de quatorze cents pages d'un texte trés serré. L'auteur ne s'est plus borné à l'étude des maladies des végé- taux cultivés, tout en insistant davantage sur celles-ci à cause de leur importance ; il traite cependant aussi des maladies des plantes sauvages. ll a cherché à rendre son livre aussi complet que possible. Le premier volume contient l'exposé trés développé des maladies non parasitaires et des altérations dues aux attaques des animaux; le second, l'étude des parasites phanérogames et cryptogames. Les idées que M. Sorauer expose dans sa préface sur la prédisposition des plantes à l'infection parasitaire l'ont conduit à donner dans son livre une large place à l'examen des conditions de la végétation. Le premier chapitre traite des maladies des plantes que l'auteur con- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 31 sidére comme produites par un terrain défavorable. Il y examine les défectuosités du sol au point de vue physique et au point de vue chi- mique, considérant successivement les conséquences, soit du manque, soit de la surabondance dans la terre de l'eau et des matiéres nutritives. Ce chapitre, qui en plus d'un point confine à l'agrologie, occupe 300 pages. Le chapitre suivant contient l'étude détaillée de l'action du froid et particuliérement du gel sur les plantes, puis de l'excés de chaleur, du manque de lumiére et enfin la description des dommages causés aux plantes par les accidents météoriques, vent, foudre, gréle, neige et ver- glas. Dans le troisiéme chapitre relativement trés court, l'auteur traite de l'action des gaz et des liquides toxiques sur les plantes. Le quatrième chapitre est consacré aux blessures. L'auteur y étudie avec beaucoup de détails et d'une facon trés compléte la structure anatomique des tissus qui se forment à la suite des blessures. De nombreuses figures originales trés exactes accompagnent ce chapitre où sont en outre exposés les prin- cipes de la conduile des arbres fruitiers, du bouturage, de la taille et des divers modes de greffes. ll a une étendue de 170 pages. Le cinquième chapitre est une sorte d'annexe du précédent; il est employé à l'étude des madrures, des tumeurs ligneuses et des broussins. Les galles produites par les insectes, les acariens et les anguillules sont le sujet du sixiéme chapitre. Un septième chapitre est consacré aux maladies qui ont pour caractère la gélification des tissus ou l'écoulement de matiéres liquides; enfin le dernier chapitre de ce volume de 900 pages a pour sujet les mauvaises herbes des champs et des prés. Le second volume débute par une étude générale du parasitisme dans les végétaux, qui forme le premier chapitre. Le second traite des para- sites phanérogames et le troisième et dernier, qui à lui seul forme prés des neuf dixiémes du volume est consacré aux cryptogames parasites. M. Sorauer s'est proposé de compléter, dans cette seconde édition, son traité des maladies des plantes cultivées qui a eu un trés légitime succès ; il en a fait une véritable bibliothèque où le lecteur peut trouver sans difficulté des renseignements trés complets sur toutes les questions qui se rapportent aux maladies des plantes. Ep. PRILLIEUX. Il Batterio del marciume dell uva (La Bactérie de la pour- riture des raisins) ; par M. L. Savastano (Malpighia, ann. 1, fasc. 1v). L'altération des raisins qu'étudie M. Savastano lui parait pouvoir étre identifiée au Black rot dont on a attribué la cause au Phoma uvicola. M. Cuboni n'y trouvant pas de Phoma la croit due à des coups de soleil. M. Boccarini pense qu'elle est produite par le Peronospora viticola. Dans tous les grains atteints de pourriture séche ou humide, M. Savas- 38 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tano a trouvé des Bactéries. Les taches brunes que l'on distingue surtout par transparence dans le grain sont des vrais foyers de Bactéries. Il a cultivé ces Bactéries dans la gélatine, puis effectué des inoculations en septembre sur des grains mürs ou presque mürs et aussi sur des grains verts. Il conclut de ses expériences: 1° que la maladie de la pourriture des grains a bien pour cause une Bactérie spéciale; 2° que la différence entre la pourriture séche et la décomposition putride dépend de l'état des raisins et du milieu : la forme sèche se manifeste de préférence sur les grains verts dans un milieu sec, la forme putride sur les grains mürs et dans un milieu humide. Sur les taches desséchées des feuilles de Vigne qu'il croit analogues à celles que l'on a attribuées au Phoma uvicola, mais où il n'a pas trouvé de mycélium, il a observé des Bactéries identiques à celles des raisins. En les inoculant aux grains il a obtenu les mémes résultats, mais les tentatives d'inoculation sur les feuilles sont restées sans effet. E. PRILLIEUX. Experimenti sul parasitismo dell Agaricus melleus Vahl (Expériences sur le parasitisme de l'Agaricus melleus); par M. L. Savastano (Nuovo Giornale botanico Italiano, vol. xix, n° 2, avril 1887). L'auteur a planté de petits sujets de diverses espéces d'arbres, Pécher, Noyer, Caroubier, Figuier, Châtaignier, etc., dans de grands pots où il avait enterré une dizaine de morceaux d’écorce dans lesquels le rhi- zomorphe de l'Agaricus melleus était trés développé. Au bout de deux ans la végétation des jeunes arbres ne faiblissait pas en général. Aucun n'avait les racines attaquées par le mycélium du Champignon. E. P. Experimenti sui rapporti tra i fatti traumatici e la gommosi (Expériences sur les rapports entre les faits trauma- tiques et la gommose); par M. L. Savastano (Nuovo Giornale botanico . Italiano, vol. xix, n° 2, avril 1887). L'auteur pratiqua des entailles, des incisions et des amputations sur les rameaux et la tige de l'Acacia arabica, de quatre espéces d'Eucalyptus et du Fraxinus Ornus ; la production gommeuse dans ces plantes qui sê trouvaient aux environs de Naples, plus ou moins au nord de leur zone de culture, fut assez faible. Au contraire les Amygdalées, qui y sont au centre de leur zone de culture, étaient sans exception trés violemment atteintes par la gommose. Les Aurantiacées, qui, à Naples, sont un peu au nord de leur région de culture, étaient attaquées, mais moins fortement REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 39 qu'elles ne le sont en Sicile, dans le midi de l'Espagne, le Portugal et les iles Acores; au contraire elles sont beaucoup moins atteintes en Ligurie et en France. Il en est de méme pour la Vigne et pour l'Olivier. On peut conclure de ces observations qu'une espéce donnée sujette à la gomme en est plus facilement atteinte dans la partie méridionale que dans la partie septerftrionale de sa zone de culture. E. P. Ueber das Cecidium von Wematus Capreæ auf Salix amygdalina (La galle du Nematus Capreæ sur le Salix amygda- lina); par M. Beyerinck (Botanische eiu 1888, n°“ 1 et 2, avec une planche). L'auteur décrit comment le Nematus foit avec sa scie une fente dans la feuille et y dépose, avec son œuf, une gouttelette d'un liquide qui pro- duit la formation de la galle, quand méme l’œuf est anéanti. Ce liquide « cécidiogène » sécrété par l'insecte exerce une action spéciale sur le protoplasma de l'organe végétal sans lui enlever son caractère primitif. Si, dans la « Rose du Saule » que produit le Cecidomyia rosaria sur le Salix alba, on tue de bonne heure avec une aiguille la larve qui vit sur le point de végétatien, au milieu de la rosette de feuilles, et si l'on enléve les rameaux latéraux qui poussent au-dessous de la galle, on peut décider le développement de bourgeons à l'aisselle des feuilles de la « Rose »; ils produisent des pousses dont les feuilles inférieures sont semblables à celles dela « Rose », tandis que les supérieures sont des feuilles normales de Saule. Les filaments du Bédégar, galle à plusieurs loges produite par le Rhodites Rose sur le Rosa canina etle Rosa rubiginosa, peuvent aussi, à la suite d'opérations convenables, se transformer en une foliole simple ou une petite feuille pennée. Les galles produites par le Nematus viminalis sur le Salix purpurea ont une vitalité extraordinaire et sont encore trés saines quand la feuille qui les a portées est tombée en pourriture. En les semant sur la terre humide M. Beyerinck y a fait naître des racines identiques à celles du Saule. Deux figures dans le texte représentent ces galles produisant des racines. Le liquide « cécidiogène » est considéré par M. Beyerinck comme une espèce toute particulière d'enzyme qui excite le protoplasma à croître d’une façon excessive. Les caractères particuliers des espèces et des variétés se manifestent dans les galles. Les galles du Cynips Kollari et du C. folii sur le Quercus pedunculata var. variegata sont panachées; sur la var. atro- purpurea elles sont colorées en violet foncé. Les galles en artichaut du Cynips fecundatrix sur le Quercus sessiliflora var. asplenifolia pré- 40 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sentent parfois des folioles pennées comme les feuilles de l'arbre qui les porte, etc. : On rencontre parfois des galles formées sur d'autres galles. Les galles produites par le Rhodites Eglanteriæ sont fréquentes en Hollande sur les feuilles des Rosa canina, R. rubiginosa et R. pimpinellifolia et elles différent selon les espèces. On en peut trouver sur lesfilaments du Bedegar du Rhodites Rose. De méme le Cynips tricolor peut produire quelquefois des galles sur les folioles de la galle en artichaut du Cynips fecundatrix. E. PRILLIEUX. Sur la chlorose de la Vigne; par M. Joulie (Journal de l'Agri- culture de Sagnier, 21 janvier 1888). La chlorose consiste dans le jaunissement des jeunes feuilles presque aussitôt après leur formation. Souvent elles reverdissent un peu plus tard, et dans ce cas la plante ne paraît guère en souffrir; mais il n'en est pas toujours ainsi, beaucoup de pieds greffés de Vitis riparia ont pré- senté des cas trés graves de chlorose accompagnée de rabougrissement que l'on désigne sous le nom de cottís. Les Vignes ainsi atteintes meurent ordinairement au bout de deux ans. On a attribué la chlorose à des causes diverses; la croyance qu'elle est due à un manque de fer est trés répandue. D'expériences faites à l'école de Montpellier, M. Foex a conclu que la basse température du sol au printemps serait la cause de la chlorose. La faible végétation des racines ne fournirait pas à la plante dans ces conditions une alimentation suffi- sante. M. Joulie a analysé comparativement des feuilles de Vigne chlo- rosées et non chlorosées, et contrairement à ce que l'on supposait, il à trouvé que les premiéres sont beaucoup plus riches en azote, 31,74 au lieu de 27,73; en acide phosphorique, 6,11 au lieu de 4,57; en chaux, 39,62 au lieu de 33,50; en potasse, 20,56 au lieu de 10,95 et enfin en oxyde de fer, 8,17 au lieu de 2,75. La chlorose dépend donc, non pas d'un défaut d'absorption par les racines, mais d'une utilisation insuffisante des matériaux absorbés : elle frappe plus particulièrement les pieds où une greffe de cépage relati- vement peu vigoureux est implantée sur une souche américaine à végé- tation trés puissante. E. P. Undersógelser over Syampeslaegten Rhizoctonia (Recher- ches sur le genre Rhizoctonia); par M. Rostrup. Extrait de « Oversigt over der K. Danske Videnskabernes Selskabs Forhandlingar » avec deux planches et un résumé en francais. Copenhague, 1886. Le Rhizoctone du Safran, bien décrit par Duhamel, en 1728, a été observé depuis sur beaucoup d'autres plantes. De Candolle a admis deux REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 4A espéces : le Rhizoctonia Crocorum et le R. Medicaginis; Tulasne les a réunis sous le nom de R. violacea. M. Rostrup a trouvé pour la premiére fois en Danemark le Rhizoc- tonia, en,1878, sur la racine de la Carotte. En 1884-1885 il a attaqué différentes plantes tant sauvages que cultivées et a particulièrement causé de grands dommages à toutes les espéces cultivées de Tréfle (Trifolium pratense, repens et hybridum), ce qui n'avait encore été observé dans aucun pays. Dans une pépinière du Jutland, M. Rostrup vit de jeunes arbres, Hétres, Aubépines, Troénes, Epicéas, Sapins et Pins mourir, les racines couvertes de filaments semblables à ceux du Rhizoctonia. Celui qui attaquait les Tréfles produisait en grand nombre, à la surface des racines, de petits corps d'un rouge foncé souvent presque noirs formés de filaments pelotonnés qui ont été maintes fois figurés et décrits dans le Rhizoctonia. M. Rostrup a observé souvent au printemps, sur les racines d'un Tréfle hybride attaqué l'automne précédent, ces petits corps noirs transformés en pycnides remplies de nombreuses stylospores. Sur les gros sclérotes tubériformes du Rhizoctonia des racines du Trèfle et dela Luzerne, M. Rostrup a vu un grand nombre de conidies, mais jamais de périthéces contenant des théques. E? P. Die Entwickelungsgeschichte der Orobanchen mit beson- derer Berücksichtigung ihrer Beziehungen zu den Culturpflanzen (Histoire du développement des Orobanches avec des considérations particuliéres sur leurs relations avec les plantes cultivées), par M. L. Koch. In-4°, 389 pages, 12 planches lithogrephiet: Heidelberg, Carl Winter, 1887. Ce beau livre, accompagné de trés nombreuses figures lithographiées avec une rare perfection, est publié avec l'aide de l'Académie des sciences de Berlin. Il est divisé en deux parties; la premiére est consacrée à l'histoire du développement des Orobanches, la seconde à l'étude des dommages qu'elles causent dans les cultures. Les Orobanches parasites sur les plantes annuelles ne vivent qu'une année et se reproduisent seulement de graine : pour celles qui vivent sur des racines vivaces, les parties extérieures seules meurent au bout de la premiére année; au printemps suivant, des pousses nouvelles émanent de la base de celles de l'année précédente, et de plus les petites masses renflées, formées à la base des sugoirs des racines, peuvent aussi donner naissance à des pousses nouvelles et produire la multiplication du parasite sans l'intervention des graines. Dans la seconde partie spécialement consacrée à l'étude des Orobanches au point de vue agricole, l'auteur s'occupe plus spécialement de l'Oro- 42 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. banche du Tréfle (0. minor) qui se multiplie souvent, dans le cours de la seconde année, au point de détruire le Trèfle aprés la première coupe, et au contraire ne cause sur le Sainfoin et la Luzerne que des dégâts in- signifiants, et de l'Ó. ramosa qui peut causer des dommages importants dans les cultures de Chanvre et dans les cultures de Tabac. Ep. PRILLIEUX. Ueber Symbiontische Vereinigung von Pilzmycelien mit den Wurzeln hocherer Pflanzen (Sur la Symbiose du mycé- lium de Champignons et des racines des végétaux supérieurs); par M. F. Kamienski (Arbeiten der Saint-Petersburger Naturforscher Gesellschaft, xvii, 1886, p. 34-36), en russe. — Compte rendu dans « Botanisches Centralblatt », 8° année, vol. xxx, 1887, p. 2. Selon l'auteur, les racines ne sont pas aussi fréquemment revétues de mycélium de Champignons que l'a annoncé M. Frank, et le tissu des racines qui offrent cette particularité a toujours un aspect maladif, comme est celui de tous les organes envahis par un Champignon parasite. Dans le Charme, la racine couverte de mycélium s'hypertrophie; dans le Pin sylvestre elle porte des ramifications dichotomes anomales et est atteinte de résinose. M. Kamienski conclut de ses observations que ce que M. Frank a décrit sous le nom de mycorhiza n'est autre chose que l'attaque d'une racine par un Champignon qui la détruit, s'en nourrit et ne lui est en aucune facon utile. Quant au mycorhiza du Monotropa Hypopitys, c'est tout autre chose; il ne s'agit pas dans ce cas d'un parasite ayant une action destructive, mais d'un Champignon dont la vie en commun (symbiose) avec le Mono- tropa est plutôt utile à la nutrition de cette dernière plante E. P. Ueber Gelbfleckigkeit (Production de taches jaunes sur les feuilles); par M. P. Sorauer (Forschungen auf dem Gebiete der Agriculturphysik) (Bot. Centralblatt, 8° année, vol. xxxi, p. 279). Vol. 1x, fasc. 5, p. 387 et suiv. L'auteur a fait l'étude anatomique des taches jaunes qui apparaissent parfois sur les feuilles de végétaux fort divers : Pandanus, Cattleya, Aralia, Gamellia, ete. Cette altération est toujours accompagnée d'un allongement anomal des cellules du mésophylle. L'excés de croissance en longueur des cellules chlorophylliennes entraine l'altération de leur contenu, qui se transforme en une substance granuleuse brune. Au com- mencement la décomposition se fait lentement et les taches jaunâtres n'apparaissent que par transparence. L'allongement excessif de cellules REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. A3 du parenchyme produit, aux places correspondant aux taches, des saillies calleuses sur la face inférieure de la feuille, et finalement l'épiderme trop tendu en ces places se déchire. L'allongement anomal des cellules du mésophylle se produit aprés la formation compléte de la feuille : le contenu méme de la cellule sert à la croissance de sa paroi, de là la destruction des corps chlorophylliens. L'auteur attribue cette altération dans la croissance à un excès d'ab- sorption d'eau quand la puissance assimilatrice de la plante est insuf- fisante. ESRB La flore fossile de Bezac, prés de Saint-Saturnin (Puy-de-Dôme) (Quaternaire); par M. l'abbé Boulay (Extrait des Annales de la Société scientifique de Bruxelles, 11° année, 1867, 2° partie, pp. 177-185). L'auteur doit la connaissance de ce gisement aux Frères Héribaud et Adelphi de Clermont-Ferrand. La roche est une couche réguliérement stratifiée. Elle est tellement légère que les fragments flottent sur l'eau, lorsqu'ils viennent à y tomber ; cette légéreté est due aux carapaces de Diatomées remplies d'air qui en forment la plus grande partie. Les couches s'élévent à 6-8 métres au-dessus du niveau de la Monne, et sur la rive gauche de cette riviére. Elles reposent sur une coulée de lave sortie du Puy de la Vache. Ce volcan étant classé parmi les plus récents du centre de la France, le dépót de Saint-Saturnin ne peut remonter au delà de l'époque quaternaire. Ce gisement ne contient que des espéces existant de nos jours en Auvergne; cependant plusieurs ne sont plus à la portée des eaux de la Monne, par exemple les Tilia silvestris et pla- typhylla, qui étaient communs au moment de la formation du dépót, et qui semble n'étre plus spontanés dans la région, actuellement; l'Acer campestre, qui élait abondant aussi, et qui est devenu rare en Auvergne. Il y a donc une certaine modification dans la répartition des espèces. « Les feuilles de Saint-Saturnin sont toutes de proportions faibles ou moyennes par rapport aux feuilles des mêmes espèces actuelles. Cette particularité peut s'expliquer par l'inclémence du climat ou par l'état maigre et peu fertile d'un sol lavé par des pluies diluviennes. » Ep. BUREAU. Notice sur la flore des tufs quaternaires de la vallée de la Vis (Hérault); par M. l'abbé Boulay (Extrait des Annales de la Société scientifique de Bruxelles, 11° année, 1887, 2° partie, pp. 186-199). L'auteur divise sa notice en quatre parties : Y. Topographie et physionomie générale de la vallée de la Vis. Cette 44 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. riviére prend naissance au pied dela montagne granitique de Saint-Guiral, dans l'arrondissement de Vigan. A Alzon, elle pénétre dans une fissure profonde, et coule, jusque prés de son confluent, entre deux escar- pements verticaux qui atteignent parfois une hauteur de 200 métres. II. Les tufs de la vallée de la Vis. C'est à la sortie de Madiéres qu'ils atteignent leur plus grande puissance. Ils sont dus à des sources qui s'échappaient d'une assise aquifére courant le long de la vallée. C'est le volume des eaux de la Vis ancienne qui les a taillés en murailles verti- cales. Le mode de conservation des fossiles est le méme que dans les tufs des environs de Montpellier. III. Plantes et débris fossiles des tufs de la vallée de la Vis. 24 espéces de plantes au moins, toutes actuellement vivantes. IV. Observations diverses. La concordance avec la flore des tufs du bassin du Lez est trés grande. Cependant le Hétre se trouve seulement dans les tufs de la Vis, où il est associé au Figuier et au Laurier. L'Aune y est trés abondant, tandis que M. Planchon n'en a constaté qu'une seule feuille dans le bassin du Lez. Le climat de la vallée de la Vis devait étre plus humide et moins chaud que maintenant. Les feuilles fossiles des tufs de la Vis ont des dimensions égales et méme supérieures à celles de leurs similaires du monde actuel. La notice se termine par une coupe géologique de la vallée de la Vis. E. BUREAU. On Rhizocarps in the Erian (Devonian) Period in Ame- rica (Sur les Rhizocarpées dans la période Erienne (Dévonienne) en Amérique); par sir William Dawson (Bulletin of the Chicago Academy of sciences, vol. 1, n° 1x, pp. 105-118, 4 pl.). 1n-8*, Chicago, 1886. Ce Mémoire traite plus spécialement des fructifications de Crypto- games trouvées dans les schistes dévoniens du Canada et de l'Ohio et dans l'argile à galets de Chieago; cependant l'auteur, dans un premier chapitre, résume tous les travaux qui ont été faits sur les corps arrondis de méme nature connus sous le nom de Sporangites. Ces corps avaient été pris pour des sporanges; mais, en 1883, M. Orville Derby, du Geo- logical Survey du Brésil, en trouva, dans un dépôt dévonien de ce pays, qui étaient contenus en grand nombre dans un sac ovale ou sphérique ressemblant au sporocarpe du genre Salvinia. Dans un second chapitre, M. Dawson donne les caractéres généraux des macrospores fossiles de Rhizocarpées, qui se présentent comme des disques lisses dont la paroi est parsemée de petits pores, ces corps remplissent ordinairement seuls les rochers qui les contiennent. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 45 Le troisiéme chapitre traite de l'extension des Sporangites, qui se trouvent sur une étendue géographique considérable : dans les deux Amériques, en Tasmanie et en Australie, et des conditions dans lesquelles ont dû croître les plantes auxquelles ces macrospores appartiennent. Tout indique que c'étaient des végétaux aquatiques. On n'a pas trouvé de traces d'organes de végétation auxquels ils puissent être rapportés avec quelque certitude. f Dans le quatriéme chapitre, intitulé : Classification des Sporangites, l'auteur garde cette appellation comme nom provisoire spécialement pour les spores, et propose le nom générique de Protosalvinia, ce genre comprenant des espéces connues soit par leurs spores seules, Soit par ces organes accompagnés de leur enveloppe cellulaire ou sporo- carpe. Il décrit les Protosalvinia huronensis, brasiliensis, bilobata, Clarkei et punctata. Daus un dernier chapitre, sous le titre de Remarques générales, M. Dawson traite de l'origine des matiéres organiques qui imprégnent les schistes bitumineux. Pour les schistes de l'étage d'Utica, de Colling- wood, Ontario, le bitume semble provenir de la décomposition d'Algues et de Zoophytes. Les schistes bitumineux du Dévonien moyen de Gaspé montrent une grande quantité de débris de tissu épidermique et des frag- ments de carapaces d'Euryptérides. Les schistes du carbonifère inférieur du comté d'Albert, nouveau Brunswick, sont remplis de débris végétaux très désagrégés. Les schistes de Bedfort, Ohio, contiennent, avec divers fragments d'épiderme et de tissu vasculaire, des macrospores de diverses sortes. En somme, s'il est certain que les macrospores de Rhizocarpées sont la cause du caractére bitumineux des schistes qui les contiennent en abondance, ce caractére peut, pour d'autres schistes, avoir uneorigine tout à fait différente. Il résulte de ce Mémoire que le type de plante maintenant représenté par les Rhizocarpées figurait déjà largement dans la végétation de l'époque dévonienne. E. B. Sur les Cleome à pétales appendicalés ; par M. A. Franchet (Morot, Journal de botanique, 1887, p. 17-18 et 37-41, avec fig.). Aucun auteur depuis Delile, Flore d'Égypte, p. 25, n'a parlé de la fossette existant à la base des pétales d'un certain nombre de Cleome ; M. Franchet en a constaté la présence dans 8 espèces appartenant à ce genre, toutes à fleurs jaunes, à pétales brusquement contractés en onglet court et à capsules chargées de grosses glandes, avec les graines glabres. Dans un autre groupe d'espéces, d'ailleurs trés voisines et de méme aspect, mais dont les pétales sont plus étroits, atlénués en onglet, les 46 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. capsules lisses et les graines souvent velues, la fossette fait complètement défaut. Cette fossette consiste en une sorte de poche formée par une expansion membraneuse prenant naissance sur l'onglet, auquel elle adhére par les cótés et qui devient libre seulement dans son bord antérieur; ce bord est arrondi, plus ou moins plissé, et occupe tout le diamétre de la por- tion inférieure élargie du limbe, formant ainsi un sac en cóne renversé dont la base étroite occupe l'onglet. M. Franchet propose de grouper les espéces à pétales ainsi appendi- culés en une section particulière, qu'il nomme Thylacophora: cette section comprend les 8 espéces suivantes : Cleome chrysantha Decne; C. quinquenervia DC.; C. Noeana Boiss.; C. brachystyla Deflers; C. droserifolia Del.; C. pruinosa Anders.; C. ovalifolia sp. nov.; C. polytricha sp. nov. A l'exception du C. ovalifolia, de la région des Somalis, tous les autres appartiennent à la flore de l'Arabie; le C. quin- quenervia s'avance méme jusque dans l'Inde et le C. Noeana jusque dans l'Afghanistan. Ep. BUREAU. Plantes du voyage au golfe de Tadjourah, recueillies par M. L. Faurot ; par M. Franchet (Morot, Journal de botanique, 1881, pp. 117-123 et 134-136). Ce premier apercu de la flore de notre récent établissement sur les cótes de la mer Rouge consiste en une liste de 69 plantes seulement, appartenant toutes au littoral des environs immédiats d'Obock; un petit nombre d'entre elles proviennent de l'ile de Kamarane sur la cóte d'Arabie, visitée autrefois par Forskal. Quelques espéces nouvelles sont signalées; ce sont : Convolvulus Fauroti ; Loranthus Fauroti; L. num- mulariefolius; Euphorbia Fauroti. Il n'est pas douteux que l'explo- ration de l'intérieur du pays ne présente une intéressante végétation; mais il n'a pas été jusqu'ici possible d'y pénétrer. E. B. Note sur les Pédalinées ; par M. H. Baillon (Bulletin mensuel de la Soc. Linn. de Paris, 1887, n° 84 et 85, p. 665). Dans la Revue du groupe des Pédalinées, publiée par Decaisne en 1865, ce botaniste n'a pas tenu compte des caractères d'importance sou- vent prépondérante que peut offrir l'analyse du gynécée; il en résulte que, dans son travail, les Martyniées, dontl'ovaire est uniloculaire et les placentas pariétaux, sont rapprochées des Pédalinées qui ont un ovaire biloculaire à placentation axile, faits que Decaisne semble avoir ignorés, puisqu'il caractérise son groupe des Martyniées seulement par des fleurs en grappes et celui des Pédalinées par des fleurs axillaires.” Actuellement, en raison des différences profondes existant dans leur REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 47 placentation, ces plantes ne peuvent plus être classées dans un même groupe naturel, les Martynia et les Craniolaria, avec leur placenta- tion pariétale appartenant au groupe des Gesneria, des Besleria et des Orobanche. Quant aux Pedalium, Harpagophytum, Pretrea, etc., dont l'ovaire est primitivement partagé en deux loges avec placentation axile et ovules insérés sur la cloison, ils appartiennent au même groupe que le Sesa- mum, genre dont Decaisne ne fait point mention dans son Synopsis des Pédalinées. M. Baillon se demande à ce propos quelle peut être la place des Sesa- mum, si l'on accorde une valeur quelconque au mode de placentation. Pour lui ce genre ne saurait être éloigné des Harpagophytum. Or, comme la fleur d’un Harpagophytum n’est pas différente de celle d’une Scrophulariacée à loges multiovulées; comme d’autre part le fruit d’un Harpagophytum, malgré ses äpparences, ne peut être en réalité séparé de la capsule d’un grand nombre de Scrophulariacées, il en résulte que C'est à cette famille que doivent être rattachés les Sesamum et pour les mêmes raisons, les Harpagophytum, Pedalium, etc. L'auteur étudie ensuite les genres Rogeria, réuni à tortaux Pedalium par Decaisne alors qu’il appartient au groupe des Sésamées, Pterodiscus, Harpagophytum ; dans ce dernier genre, il introduit une section nou- velle, Uncarina, établie pour un arbuste de Madagascar (Grandidier, n° 72), très ornemental et que les indigènes du pays des Antanosses nom- ment Salavaratse. A cette section appartiennent aussi le Faréhétsy-Kely, des indigènes de la côte occidentale de Madagascar (Grévé, n° 242), ainsi que l'H. abbreviatum H. Baill., de la méme région, dont les loges ova- riennes présentent, au milieu de la paroi dorsale, un commencement de cloison centripète; par là les Harpagophytum relient les Sésamées aux Pédalinées proprement dites. Pour M. Baillon, le genre Tourretia est une Sésamée et M. Bureau avait raison de le rapporter à la famille des Pédaliacées. A. FRANCHET. Un nouveau type apérianthé; par M. H. Baillon (loc. cit., p. 681). M. Baillon désigne sous le nom de Podoon une herbe à caractéres étranges que M. Delavay a découvert au Yun-nan; ses organes de végéta- lion sont ceux d'un Morus ou d'un Celtis ; la plante est dioique et l'in- florescence femelle seule connue ; fleurs dépourvues de périanthe, dispo- sées en grappe simple, accompagnées de bractées jaunâtres, rappelant, moins l'éclat, celle des Bougainvillea; du milieu de la nervure moyenne 48 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de ces bractées se détache un jeune fruit épiphylle orbiculaire, dont le pédicelle est adné dans toute sa longueur; style excentrique, arqué, creusé du côté de sa concavité d’un sillon longitudinal où sont placées les papilles stigmatiques; un ovule d’abord anatrope, puis devenant plus ou moins campylotrope ; funicule inséré d'abord au fond de l'ovaire, puis s'allongeant beaucoup, en méme temps que sa base se porte peu à peu vers le bord dorsal du gynécée. Malgré ses rapportsavec certaines Chéno- podiacées, cette curieuse plante est plus probablement une Phytolaccacée. A. FRANCHET. Report on the scientific results on the voyage of H. M. S. CHALLENGER during the years 1873-1876 under the command of Captain Georges S. Nares and the late Captain Frank Tourle Thompson. Prepared under the superintendance, of the late Sir C. Wyville Thompson and now of John Murray (Rapport sur les résultats scien- tifiques du voyage du CHALLENGER pendant les années 1873-1816, sous le commandement du capitaine G. S. Nares et de feu le capi- taine F. T. Thompson, préparé sous la direction de feu Sir C. W. Thompson et, aprés lui de John Murray, l'un des naturalistes de l'expédition). Botany. — Vol. 1. London, 1885. In-4°, 65 pl. M. Williams Botting Hemsley a été chargé de l'étude des plantes; son travail forme quatre Mémoires trés étendus. Dans le premier il expose l'état actuel des connaissances sur les différentes flores insulaires, ce qui peut servir d'introduction aux trois premières parties qui formeront la Botanique de l'Expédition du Challenger ; dans le second et dans le troisième, il traite de la botanique des Bermudes et de différentes autres iles de l'Atlantique et des mers du Sud; le quatrième est consacré à la botanique de Juan Fernandez, du S.-E. des Moluques et des iles de l'Ami- rauté. Dans un Appeudice, l'auteur étudie la dispersion des plantes par les courants océaniques et par les oiseaux. Outre l'énumération des plantes qui forment la flore des différentes iles visitées par le Challenger, on trouve dans chacun des Mémoires l'his- torique de la botanique de ces iles, des considérations sur leur climat, des observations fort intéressantes sur les éléments de leur flore, en partie indigéne, en partie importée. C'est ainsi que sont étudiées, d'une facon fort complète, la flore de Saint-Paul et Amsterdam, celle de l'As- cension, de Sainte-Héléne, de Tristan d'Acunha, du groupe du Prince Edward; des iles Kerguelen, du groupe Maedonald, de Juan F ernandez, des iles d l'Amirauté, etc., etc. Les espéces intéressantes ou nouvelles sont assez nombreuses; je citerai surtout : Sabal Blackburniana Glazebr., pl. vi-ix, des Bermudes; Cereus REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 49 insularis, Hemsl., pl. xiv, de Fernando-Noronha; Eragrostis simulans Hemsl., pl. L et Desmazeria obliterata Hemsl., pl. L1, l'un et l'autre de Sainte-Hélène ; Plantago pentasperma Hemsl., pl. xzu, B et C, de l'ile Amsterdam, où il a été observé seulement par M. De l'Isle; Agrostis difficilis Hemsl., pl. xum, de l'ile Amsterdam (De l'Isle); Agrostis Delilei Hemsl., pl. xziv, de l'ile Amsterdam (De l'Isle). La florule d'Ams- terdam est donnée d'ailleurs presque tout entière d’après les plantes récoltées par M. De l'Isle, lors de l'observation du passage de Vénus, en 1874; S. Berteroi Hemsl., pl. Lvi, de Juan Fernandez; Cuminia erian- tha Benth., pl. Lvi, de Juan Fernandez. Un seul genre est signalé comme nouveau, c'est le Selkirkia Hemsl., Borraginée de Juan Fernandez déjà décrite par Colla sous le nom de Cynoglossum Berteroi. A. F. Plantæ Lehmannianæ in Guatemala, Costarica et Co- Iumbia collectz. MELASTOMACEÆ et CUCURBITACEÆ, auctore A. Cogniaux (Botanische Jahrbuecher, t. vu, pp. 17-31). M. Cogniaux fait connaitre plusieurs espéces nouvelles; ce sont : Tibouchina pendula; Monochetum Kraenslinii, magnifique espèce qui doit prendre place à côté du M. tetraquetra Triana; Azinca Leh- mannii; Leandra Lehmannii: Miconia Kraenzlinii: M. densiflora, M. atro-sanguinea, M. pergamentacea, M. grandiflora, M. quintu- plinervia, M. multiplinervia, M. stricta, M. violacea, M. Lehmannii, Henriettella hispidula. Les Curcubitacées ne sont représentées que par trois espéces dans les Plante Lehmanniane. ay AK Melastomace:e et Cacurbitaceæ Portoricenses a cl. P. Sin- tenis anr. 1884-1885 lectæ, auctore A. Cogniaux (Jahrbuecher d. Kænigl. botan. Gartens d. botan. Museums zu Berlin, t. w, pp. 276- 285). Parmi les Mélastomacées, au nombre de 41 espèces, l'auteur signale comme nouvelles : Calycogonium biflorum, C. squamulosum, C. Kru- gii; Tetrazygia Urbanii, T. Stahlii ; Miconia pachyphylla, M. foveo- lata, M. Sintenisii; Heterotrichum Eggersii. M. Cogniaux énumére 18 Cucurbitacées de ce voyage; aucune n'est nouvelle. A. F. Descriptions de quelques Cucurbitacées nouvelles; par Alfred Cogniaux (Bulletin de l' Acad. roy. de Belgique, 3* série, t. xiv, n° 8; 1887). Dans cette nouvelle Note l'auteur fait connaitre 14 espèces nouvelles et T. XXXV. (REVUE) 4 50 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. plusieurs variétés inédites de Cucurbitacées provenant de diverses régions d'Amérique, d'Afrique et d'Océanie : Trichosanthes Muelleri, sp. nov., d'Australie, appartenant à la curieuse section des espéces à graines en marteau; Eureiandra Balfourii, sp. nov., de l'ile de Socotora (Bal- four, n. 181); Cogniauxia ampla et C. cordifolia, Yun et l’autre décou- verts au Gabon par le D" Buettner (n. 20 et 19 herb. Berol.) et bien diffé- renis de l'espèce type C. podolena Baill., par leurs braciées qui se détachent du sommet du pédicelle et non du milieu; Coccinia Buttne- riana, sp. nov., du Gabon (D' Buettner, n. 18), voisin du C. jatrophe- folia; Apodanthera crispa, sp. nov., du Mexique (Schaffner, n. 381); Wilbrandia Glaziovii, sp. nov., du Brésil (Glaziou), espèce très variable qui n'a de rapports qu'avec le W. ebracteata Cogn., mais à feuilles trés pubescentes en dessous et à divisions du calice ovales-triangulaires ; Melothria (Eumelothria) Papuana, sp. nov., de la Nouvelle-Guinée (Bauerlen); M. subpellucida, sp. nov., d'Australie (Persich in herb. F. V. Mueller); Kedrostis Boehmii, sp. nov., de Kakoma dans l'Afrique orientale (Boehm, n. 5 æ in herb. Besvl.); Cayaponia (Eucayaponia) Almeideana Sald. et Cogn., de Rio-Janeiro (Glaziou, n. 16079); Caya- ponia (Eucayaponia) reticulata, sp. nov., de la prov. de Rio-Janeíro (Glaziou, n. 13908, 13909 et 8998); Cayaponia (Trianosperma) Sal- danhæi, sp. nov., de la prov. de Rio-Janeiro (Glaziou, n. 13904) ; Also- mitra Muelleri, sp. nov., des iles dela cóte S.-E. dela Nouvelle-Guinée (Armit, in herb. F. von Mueller). A. FRANCHET. Bouquet de Mélastomacées brésiliennes dédiées à Sa Majesté Dom Pedro I1 Empereur du Brésil; par MM. J. de Saldanha da Gama et Alfred Cogniaux(extrait du Flora Brasiliensis). Verviers, 1887. In-4°, 5 pl. Le premier fascicule du Flora brasiliensis a fait son apparition en 1840, et l'on peut espérer que le dernier sera donné avant la fin du siècle ; cette publication aura donc exigé prés de soixante années. Une aussi longue période ne doit pas surprendre; car cet ouvrage est, en son genre, le plus considérable qui ait vu le jour. Un pareil résultat n'a pu étre atleint que grâce à la protection éclairée de l'Empereur Dom Pepeo ll, et aussi aux importants subsides dus à la libéralité du Gouvernement brésilien. Pour reconnaitre le constant intérêt que le Souverain du Brésil a témoigné à ce grand œuvre, les auteurs n’ont cru pouvoir mieux terminer la monographie de la famille des Mélastomacées qu’en attachant son nom à quelques-unes des plantes de son immense Empire pour en former un fascicule; € plus tard l'incomparable famille des Orchidées dont s'occupe REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 51 l'un de nous, permettra peut-étre de lui en offrir un autre plus digne de lui. » Les espèces suivantes sont décrites et figurées : Chætostoma Petro- nianum: Tibouchina Petroniana et T. imperatoris; Miconia Petro- niana: Belluccia imperialis: Mouriria Petroniana. Nm Index Flor:e sinensis; par MM. Francis Blackwell Forbes et W. Botting Hemsley (Journal of the Linnean Society. Botany, vol. xxu, pp. 161-240, 2 pl. (pl. v et vi) (1). Les auteurs terminent l'énumération de la famille des Légumineuses (Wistaria — Pithecolobium) et commencent celle des Rosacées (Prunus — Potentilla, pro parte). Les genres les plus riches en espéces sont, parmi les Légumineuses-Papilionacées, les Astragalus avec 21 espèces, dont 12 n'ont pas été observées jusqu'ici en dehors de la Chine; les Desmodium, avec 25 espèces, dont 3 seulement sont propres au territoire chinois; les Lespedeza représentés par 19 espéces, parmi lesquelles 9 n'ont pas été rencontrées ailleurs. Quelques types spécifiques nouveaux sont signalés : Clitoria Han- ceana Hemsl., sous-arbrisseau ou herbe ligneuse dont les feuilles res- semblent à celles du C. cajanæfolia ; ses fleurs sont blanches, longues de 4 cent. et géminées à l'aisselle des feuilles. Hance lui avait donné le nom de C. macrophylla ; mais la plante de Wallich est grimpante et ses feuilles glabres ont une consistance plus épaisse. M. Godefroy Lebeuf a trouvé la méme espéce en Cochinchine. Mucuna sempervirens Hemsl. — Arbrisseau toujours vert, grimpant, à feuilles trifoliolées trés glabres. Les fleurs d'un pourpre noir naissent sur le vieux bois. C'est une espèce assez voisine du M. macrocarpa Wall., de l'Inde, mais qui s'en éloigne déjà beaucoup par ses fruits qui ne sont point cannelés sur les cótés, épaissis et non bicanaliculés sur les sutures. Rhynchosia ? Henryi Hemsl., espèce un peu anormale à cause de son calice tronqué et plus ou moins fendu en arrière, mais d'ailleurs ne dif- férant pas essentiellement du genre auquel elle est ici rapportée. Euchresta tenuifolia Hemsl., bien différent des deux autres espéces connues, par ses feuilles minces, à nervation distincte, finement réti- culée. Pterolobium punctatum Hemsl., voisin du P. indicum et du P. sub- vestitum ; il différe du premier par ses folioles plus nombreuses et ses fleurs relativement plus petites, du second par ses folioles glabres et ponctuées, son inflorescence plus courte et plus dense. (1) Voyez le Bulletin, 1886, t. xxxi, Revue bibliogr. p. 173 et 1887, t. xxxiv, p. 75. 52 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Gleditschia australis Hemsl. — C'est le G. sinensis de plusieurs auteurs, mais non celui de Lamarck qui a établi son espèce sur des spéci- mens cultivés en France, sans en avoir vu les fleurs ni les fruits. M. Hemsley considère comme synonyme du G. sinensis Lamk, les G. £y- locarpa Hance et le Gymnocladus Williamsii du méme auteur. Mezoneurum sinense Hemsl. — Par ses feuilles cette espèce se rap- proche du M. cucullatum Wight et Arn., mais par son fruit il n'a d'ana- logie qu'avec le M. brachycarpum Benth., d'Australie. Parmi les Rosacées, M. Hemsley décrit : Prunus (Cerasus) hirtipes Hemsl., remarquable par son calice velu et glanduleux et ses pédoncules longuement hispides ; les feuilles ne sont pas connues. Spiræa Henryi Hemsl., qui ressemble par ses feuilles aux S. pubes- cens et dasyantha et à quelques-unes des formes du S. Blumei; il s'en distingue par son inflorescence en corymbe composé. Le D" Henry dit que ses feuilles sont quelquefois substituées à celles du Thé. Le genre Rubus est représenté dans la flore de Chine par 40 espèces (1); les suivantes sont décrites comme nouvelles : Rubus Henryi Hemsl. et O. Kuntze, bien caractérisé par ses feuilles profondément trilobées, à lobes lancéolés acuminés. Rubus ichangensis Hemsl. et O. Kuntze, voisin des R. Lobbianus et maximus, à feuilles allongées cordiformes, glabrescentes, et à petites fleurs brièvement pédonculées ne renfermant qu'un petit nombre de carpelles. Rubus Kuntzeanus Hemsl., ressemblant beaucoup au R. innominatus S. Moore, dont il n'est peut-étre qu'une variété dépourvue de glandes. R. Playfairii Hemsl. — Espéce du groupe des Rubus à feuilles for- mées de 5 folioles ; trés distincte parmi les espéces de la méme section qui habitent l'Asie orientale. Ses fruits sont dits « excellents » par le rév. B. C. Henry. Sous le nom de Fragaria Filipendula, M. Hemsley signale une nou- velle espéce du groupe Duchesnea, qui differe du F. indica par ses racines noueuses, ses folioles plus incisées, ses stipules et ses bractéoles entières, son réceptacle trés velu entre les carpelles. A. FRANCHET. (1) Le R. Davidianus O. Kuntze est de Moupine, et par conséquent a été rencontré hors des limites de l’Index Flore sinensis. — Cf. Franch. Plant. Davidianæ, in Nour. Areh. du Mus. ? série, vni, p. 187. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 53 Intorno ad alcuni alberi e frutici ragguardevoli esis- tenti nei giardini di Padova (Arbres et arbustes remar- quables cultivés dans les jardins de Padoue); par M. G. Batt. de Toni. Broch. de 26 pages in-8°. Padoue, 1887. On trouve dans cette notice deux listes d'arbres et arbustes cultivés au Jardin botanique de Padoue ; l'auteur a énuméré, dans la première, plus de 130 espèces ligneuses parmi les plus âgées, avec l'indication, pour chacune d'elles, de la famille, du pays d'origine, autant que possible de la date de plantation, enfin de la hauteur et la mesure de la circonfé- rence prise à 1 mètre au-dessus du sol. On y remarque, parmi les arbres dont la plantation remonte au milieu du siécle dernier, un Acer saccha- rinum Michx, de l'Amérique du Nord (317,50 de hauteur, 37,20 de circonfér.), un Fagus silvatica (337,8 et 27,25), un Populus alba (307,2 et 37,40); un Vitex Agnus-castus, planté en 1550, mesure 5",15 de hauteur et 17,8 de circonférence, etc. L'auteur donne, à la suite de ce tableau, un catalogue de plus de 350 espèces ligneuses, moins âgées que les précédentes. 1] signale ensuite des exemplaires remarquables que possèdent les plus beaux jardins des environs : un Populus alba de plus de 40 mètres de hauteur et 67,80 de circonférence à la base; un Populus pyramidalis de 32 mètres; un Gleditschia triacanthos de 257,50 ; un Platanus orientalis de 32 mé- tres de hauteur et de 6 mètres de périphérie à la base, etc. On lira avec intérét, dans les premiéres pages, des détails historiques et autres parlicularités sur des végétaux ligneux d'une taille exception- nelle, dont quelques-uns ont eu l'honneur d'étre cités par des écrivains renommés. CLor. DvvaL. Le Jardin des plantes de Toulouse et la botanique locale et pyrénéenne; par M. D. Clos, directeur (extrait du volume intitulé « TouLousE » publié à l’occasion de la seizième session de l'Association française pour l'Avancement des sciences), 18 pages in-8*. Toulouse, 1887. « La ville de Toulouse, dit l'auteur au début de sa notice, se glorifie » de la plus ancienne Académie du sol français (1), et les prix que » décerne cette Compagnie ont toujours été des fleurs. » En 1783, Pourrel lisait devant elle son Projet d'une histoire générale des Cistes : en 1185, le philanthrope Parmentier lui adressait un mémoire sur des végétaux (1) La Société des Sciences, fondée à Toulouse en 1729, fut érigée en Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-lettres en 1746, et la Botanique forma, dès l'origine méme, une des six classes de ce corps savant. 54 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. utiles; plus tard, elle recevait de Saint-Amans, auteur de la Flore age- naise, diverses communications, et au commencement de ce siècle son secrétaire perpétuel était le célébre Picot de Lapeyrouse, né à Toulouse en 1743 et mort doyen de la Faculté des sciences de cette ville en 1818: son Histoire abrégée des plantes des Pyrénées est de 1813, il avait pu- blié en 1800 la Monographie des Saxifrages. Aprés Lapeyrouse, les plantes des Pyrénées furent l'objet de recherches : 1* de G. Bentham (Catalogue des plantes indigènes des Pyrénées et du Languedoc, 1826) ; 2 de J. Gay, qui décrivit les plantes recueillies dans les Pyrénées par Endress (1832); 3° de M. P. Duchartre; 4 de Robert Spruce (Musci pyrenaici, Hepaticæ pyrenaicæ, 4841) et de C. Mueller, dont les études bryologiques sur cette région sont de 1854. M. Nylander publiait en 1853 ses Collectanea lichenologica in Gallia meridionali et Pyrenæis (1), et Zetterstedt en 1856 ses Plantes vasculaires des Pyrénées principales (ses Hepaticæ pyrenaice sont de 1875). Philippe faisait paraître en 1859 une Flore des Pyrénées, et M. l'abbé Dulac en 1867 la Flore du dépar- tement des Hautes-Pyrénées, complétée récemment par les Mélanges botaniques (1886). Citons encore, parmi les ouvrages marquants, la Flore du bassin sous-pyrénéen du D" Noulet (1838) et les Flores de Toulouse de MM. Noulet (1855) et Arrondeau (1856). Mais, ajoute M. Clos, « le phytographe qui, à notre époque, a jeté le plus de jour sur » la végétation des Pyrénées et de nos campagnes est assurément M. Ed. » Timbal-Lagrave, dont les élucubrations (quelques-unes en commun » avec M. le D' Jeanbernat) sont bien connues de tous ceux qu'intéresse » la flore d'Aquitaine ». A Picot de Lapeyrouse succéda, comme directeur du Jardin des plantes, son fils Isidore, et à ce dernier, en 1834, Moquin-Tandon, zoologisle et botaniste renommé, auteur d'une Monographie des Chéno- podées (1840) et d'une Tératologie végétale (1841) justement estimées. Le directeur actuel est M. D. Clos, notre éminent confrère, dont nous n'avons pas à rappeler ici les nombreux titres scientifiques. L'École géné- rale de botanique du Jardin des plantes de Toulouse renferme aujour- d'hui environ 5000 espéces vivantes provenant des contrées les plus diverses, tandis que le riche herbier de la Faculté des sciences, presque entiérement créé par les soins de M. Clos, ne comprend pas moins de 32000 espéces formant 660 paquets. Enfin ces deux établissements scien- tifiques et la bibliothéque publique de la ville possédent un nombre trés considérable des ouvrages de botanique les plus importants ; ajoutons (1) M. Nylander a publié en outre un travail intitulé : Observata lichenologica in Pyrenæis orientalibus, 1873; il convient aussi de rappeler l'Exposition systématique des Lichens de Cauterets, de Lourdes et de leurs environs, publiée par Édouard Lamy de la Chapelle dans ce Bulletin en 1883, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, a5 que prochainement la nouvelle Faculté des sciences, installée dans les terrains du Jardin des plantes, sera pourvue de laboratoires parfaitement organisés. On voit, par ce rapide apercu, que l'ancienne capitale du Languedoc, fiére à bon droit de ses traditions scientifiques, est dotée de puissantes ressources pour l'enseignement et l'étude de la botanique. ERN. MALINVAUD. Une lacune dans l’histoire de la sexualité végétale: par M. D. Clos (Mémoires de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-lettres de Toulouse, t. 1x). Brochure de 23 pages in-8°. Tou- louse, 1887. Par une tendance naturelle qui nous porte à juger le passé d’après le présent, on est plutôt frappé, en examinant les ouvrages des anciens auteurs, par les erreurs et les lacunes qu'on croit y remarquer relative- ment à l'état actuel de nos connaissances que par les progrés et les vé- rités nouvelles dont la science de leur temps leur a été redevable. Si la sexualité végétale est aujourd'hui rangée parmi nos dogmes scientifiques, on ne doit pas oublier qu'elle fut contestée jusqu'au siècle dernier, que des botanistes tels que Tournefort se refusérent à l'admettre, et que ceux dont les écrits ou les expériences contribuérent à mettre hors de doute cette grande découverte méritent que leurs noms et leurs litres soient pieusement conservés. M. Clos, ayant remarqué que le droit de l'un d'eux a été méconnu, s'est proposé de réparer cette injustice. Il s'agit de Geoffroy l'ainé (Étienne-François), professeur au Jardin du roi et au collége de France, auteur d'un mémoire publié en 1704, dans lequel, ainsi que le montrent les citations qui en sont faites, la féconda- tion du pistil par le pollen est trés nettement mentionnée. Malheureuse- ment le passage qui s'y rapporte est perdu dans une thése, dont le titre, . un peu singulier (an Hominis primordia, Vermis?) ne pouvait faire présumer l’intercaiation d'une aussi importante digression botanique. Par surcroit, Geoffroy le jeune (Claude-Joseph), frére du précédent et comme lui membre de l'Académie des sciences, communiqua à celle-ci en 1711 des Observations, dans lesquelles il reproduisait la théorie exposée, en 1704, par Étienne-François, mais sans citer le mémoire ni méme le nom de ce dernier. Il en est résulté que tous les auteurs qui ont écrit ultérieurement sur l'histoire de la botanique, Curtius Sprengel excepté, ont ignoré la part qui revenait à Etienne-Francois Geoffroy, soit qu'ils aient rapporté tout le mérite à son frére Claude-Joseph, soit qu'ils aient considéré les deux Geoffroy comme un méme auteur. — Les droits de l'un et de l'autre seront désormais rétablis, 56 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. On lira avec intérêt d'autres détails se rattachant à l'histoire de la sexualité végétale, mais nous nous bornons ici à l'objet principal de la notice. EnN. MALINVAUD. Bulletin trimestriel de la Société botanique de Lyon. Comptes rendus des séances; seconde série, t. v, 1887. Lyon, chez Georg, 1887. Trois fascicules, ensemble 120 pages gr. in-8° et 3 planch. Les observations phytographiques et de géographie botanique sur la flore française, étudiée principalement dans la région du Sud-Est, four- nissent tous les ans à nos confrères de Lyon le sujet d'intéressantes communications ; on remarque les suivantes, d'aprés l'ordre chronolo- gique, dans les comptes rendus des séances de 1887 : N° 1, janvier-mars 1887, pp. 1-32. Bouzzu : Description d'une variété longipedunculata du Rosa macro- carpa. Mérat. — Dans le R. macrocarpa la longueur du pédoncule n'égale pas le diamétre du fruit, tandis que dans la variété elle le dépasse deux ou trois fois. — Le Rosa Sauzeana sp. nov. — Ce Rosier, dédié à notre confrère M. l'abbé Sauze, diffère du R. petrogenes Ozan. par un dévelop- pement plus fort de toutes ses parties, par ses fruits pomiformes et non ovoides, et surtout par ses pédoncules hérissés de soies glan- duleuses et non parsemés d'aiguillons sétacés. Les fruits arrivent rarement à la maturité. D'aprés M. Crépin, ce Rosa est peut-étre un hybride des R. Ozanoni et petrogenes. Roux (Nisius) : Geum montano-rivulare du Cantal. - Cet hybride a été trouvé, par M. Daude, de Saint-Flour, sur les pentes du Plomb du Cantal; il avait été précédemment rapporté du Mont-Dore par M. Franc. Morel. N* 2, avril-juin, pp. 33-56. BEAUVISAGE : Des bractées chez quelques Crucifères. — Contrairement à l'opinion assez généralement admise sur l'absence de bractées à la base des pédicelles floraux dans les inflorescences des Crucifères, M. Beauvisage a présenté des échantillons de Cheiranthus Cheiri « dans lesquels l'inflorescence étant composée à la base, une petite grappe secondaire nait à l'aisselle d'une grande bractée assez pro- fondément divisée en troislobes aigus ». Les grappes élémentaires de l'Isatis tinctoria et du Capsella Bursa-pastoris offrent aussi assez souvent des bractées bien développées (1). (1) Voyez sur cette question, in Annales des «sc. natur. Bor. (4* série, t, 1X, 1858, p. 105), le Mémoire de J. M. Norman, de Christiania. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 51 ViviaNp-MonEL : Polymorphisme du Carex acuta. — M. Kieffer avait récolté prés de Lyon le Carex Touranginiana Bor., qui se dis- tingue du C. acuta par ses écailles lancéolées dépassant les utri- cules. M. Viviand-Morel a observé dansla méme localité, en amont de Lyon, le Carex Touranginiana à côté de l'état typique du C. acuta, ainsi que de nombreuses formes intermédiaires, et il en conclut que le premier n'est qu'une variété du second. N= 3 et 4, juillet-décembre, pp. 57-116. Branc (Léon) : Plantes récoltées entre Rochemauve et Cruas (Ardèche). — Notamment Scirpus Holoschænus, Glaucium luteum, Spar- tium junceum, Valerianella coronata, Iberis pinnata, Genista Scorpius, Saponaria ocymoides, Linum campanulatum, Euphor- bia serrata, Cistus salvifolius, Aphyllanthes monspeliensis, Lathyrus setifolius, Aristolochia Pistolochia, Rhus Cotinus et Coriaria, Phillyrea media, Erysimum australe, Alyssum ma- crocarpum, ete. — MacNiN (Antoine) : Note sur la flore des environs de Salins et du Haut- Jura. — L'Hieracium scorzoneræfolium Vill., déjà signalé par Babey, mais omis à tort par les floristes postérieurs (Michalet, Gre- nier, etc.), a été retrouvé par M. Magnin au mont Poupet. BovLLv : Variété à fleur jaune de l'Euphorbia salisburgensis. — Cette variété, qui ne parait pas avoir été signalée jusqu'à ce jour, a été rencontrée, le 6 septembre 1887,à la Bérarde en Oisans. M. Boullu propose de l'appeler L. salisburgensis var. aurea : elle différe du type par une apparence plus robuste, les feuilles moins larges et plus serrées, et surtout par la corolle d'un beau jaune d'or, quel- quefois teinté de violet à la lévre supérieure. SAINT-LAGER : Plantes nouvelles ou rares de la Haute-Maurienne. — Les espéces nouvelles pour la flore de Savoie, récoltées par M. Émile Saint-Lager, fils de notre honorable collègue de Lyon, du 28 août au 9 septembre 1887, sont : Carex ustulata Wahlenb. (n'était connu en France qu'au pied du mont Viso), Keleria brevifolia Reut., Festuca pilosa Hall., Alsine lanceolata Mert. et Koch. Suit l'énumération de localités nouvelles d'un grand nombre d'espéces rares : Scirpus alpinus ; Carex rupestris, incurva, approxi- mata, microglochin, hispidula; Chamæorchis alpina, Echino- spermum deflexum, Saxifraga diapensioides, Achillea dentifera, Saussurea alpina, Oxytropis fœtida, etc. Branc (Louis) : Observations sur quelques plantes des environs d'Ajaccio. — La plus rare est le Leucoium roseum, Amaryllidée qui manque à la Provence. Enw. M. 58 SOCIÉTÉ -BOTANIQUE DE FRANCE. Stations de plantes rares ou peu communes dans la Mayenne; par M. Constant Houlbert (Feuilles des jeunes natura- listes, 1* avril 1887). Cet article est le dernier d'une série commencée en 1883. Nous remar- quons: Ranunculus reniformis Desp. (variété du R. hederaceus), Lotus angustissimus, Barkhausia setosa, Lycopodium clavatum, etc. EnN. MALINVAUD. Flora der Nebroden (Flore des monts Nébrodes de Sicile); par M. P. Gabriel Strobl (Flora, 1887, pp. 119, 142, 164). La partie de ce travail (1) publiée en 1887 comprend la fin des Om- bellifères, les Araliacées, Cornées, Loranthacées, Crassulacées, Saxi- fragées et Renonculacées. Œsterreichische botanische Zeitschrift, Œsterr. botanisches Wochenblatt, Organ fuer Botanik und Botaniker (Revue autrichienne de botanique), sous la direction de M. Alex. Skofitz ; 37° année (1887). Vienne, 1887. Parmi les nombreux articles descriptifs et de géographie botanique que renferme le dernier volume annuel de cette Revue, nous citerons : Brock: (Bronislaw), p. 156. — Poa polonica sp. n. (voisin, d’après l'au- teur, des P. cæsia Sm. et glaucescens Kern.). — p. 189. — Galium polonicum sp. n. (Ce Galium avait été con- fondu jusqu'à ce jour avec le G. aristatum L.). — p. 227. — Hieracium ciliatum sp. n. (abondant aux environs de Lemberg, en société de PH. Auricula L., avec lequel il s'hybride). — p. 269. — Rosa leopoliensis sp. n. (voisin de R. frutetorum Bess. Enum. pl. Volh.). — p. 303. — Hieracium polonicum sp. n. (du groupe de PH. au- rantiacum L.). — pp. 384 et 419. — Rosa Hedevige et R. Herbichiana sp. n. Borgas (D' Vine. V.), p. 52. — Rhamni Hungaria. — p. 196. — Sur le Quercus Csatoi Borb. (Q. lanuginosa X Robur). BORNMUELLER, p. 225. — Rhamnus orbiculata sp. n. (qu'on doit placer à côté du R. infectoria L.). (1) Voyez le Bulletin de 1887, Revue, p. 42. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 59 — p. 272. — Cinq plantes de Dalmatie, trés rares ou nouvelles pour la flore del'Autriche-Hongrie (Lysimachia Linum-stellatum L., Trifolium physodes Stev., Cerinthe auriculata Ten., Fumaria ana- tolica Boiss., Pallenis spinosa 8. pallida). CELAKOvSKY (D" Ladisl.), p. 154. — Narthecium Reverchoni sp. n. (ca- ractérisé par € Caulibus basi foliosis, ovario conico in stylum cras- siusculum sensim attenuato »; le Narthecium ossifragum s'en dis- tingue : « Caulibus a basi squamoso-foliatis, ovario in stylum tenuem abrupte contracto, etc. ». Ce nouveau Narthecium a été trouvé par M. Reverchon en Corse, prés de Bastelica). ` — pp. 265, 337. — Espèces nouvelles de la flore orientale (Thy- mus pulvinatus, Th. humillimus et Th. sedoides, dont les deux premiers ont été rapportés par Ascherson au Th. hirsutus M. B., et le troisième au Th. Serpyllum var. squarrosus Boiss. ; — Thymus Sintenisii, publié par M. Sintenis sous le nom de Th. heterotrichus Griseb. ; — Cerastium brachyodon, C. adenotrichum, appartenant l'un et l'autre au groupe du C. grandiflorum W. K. largement compris). EICHENFELD (V.), p. 377. — Cirsium Przybylskii (C. oleraceum Scop. X pauciflorum Spr.). FonMaNEK (Ed.), p. 153. — Centaurea carpathica (espèce voisine des C. montana L. et axillaris Willd.). KERNER (A.) et WETTSTEIN, p. 80. — Campanula farinulenta (réc. en Dalmatie par Th. Pichler). STROBL (Gabriel), pp. 24, etc. — Flore de l'Etna, 12 articles. UrLEPITSCH (Jos.), p. 12. — Anemone Scherfelii (espèce nouvelle du groupe de PA. alpina L.). — p. 46. — Alyssum calycinum 8. perdurans. — p. 84. — Galeobdolon luteum Huds. y. Tatre. — p. 134. — Sur Epipogium Gmelini Rich. WoLoszczak (Eust.), p. 80. — Pinguicula bicolor (du groupe du P. vul- garis ; Galicie). — p. 227. — Galium Jarine (G. Mollugo X polonicum ; Galicie). Erv. M. 60 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Subsidios para o estudo da flora portugueza (Contribu- butions à l'étude de la flore portugaise), Ordo CARYOPHYLLINARUM ; par M. Joachin de Mariz (Bulletin de la Société Brotérienne, 1881, pp. 85 à 123, avec une planche). Coimbre, 1887. Les Caryophyllées de la flore portugaise énumérées par M. Mariz sont au nombre de 91, dont 34 Alsinées et 57 Silénées. L'auteur a figuré une espèce nouvelle, le Melandrium viscosum Mariz, intermédiaire aux M. dicline Willk. et silvestre Roehl. « A primo differt calycibus plerumque » erectis, dentibus calycinis elongatis, capsula ovato-oblonga non glo- » bosa, tuberculis seminum convexis obtusissimis, nec conicis, pubes- » centia glanduloso-viscosa; a M. silvestri caule ascendente, viscoso, » foliis caulinis in petiolum attenuatis, pedicellis fructiferis longioribus » nec semper erectis, floribus albis interdum roseis, seminibus subglo- » bosis obtuse tuberculatis, pallidis... » Ern. MALINVAUD. Boletim da Sociedade Broteriana, especies distribuidas 1886 (Bulletin de la Société Brotérienne ; espèces distribuées en 1886). 16 pages. Coimbre, 1887. Le n° 917 de cette liste est une espèce nouvelle, Armeria Langeana, ` dont l'auteur, M. Henriquez, aprés l'avoir minutieusement décrite, ré- sume comme il suit les affinités : « Species notabilis..., affinis A. cinereæ Boiss,, a qua sat diversa præ- » cipue caulibus cæspitosis, foliis flaccidis obtusis uninerviis duplo vel » triplo minoribus; ab A. Welwitschii Boiss. dignoscitur natura foliorum, ə calcaris brevitate... » Une planche donne la figure de la nouvelle espéce. Ern. M. Genre Rosa, Révision du groupe des Orientales; études sur les cinq espéces qui composent ce groupe dans le Flora Orienta- lis de Boissier, par MM. Emile Burnat et Aug. Gremli. Lyon, Genéve et Bâle, chez H. Georg. 1887, vit et 96 pages gr. in-8°. « Nos études, disent les auteurs dans leurs Observations prélimi- naires, ont porté sur les cinq Roses que Boissier a énumérées dans son groupe des Orientales : R. asperrima, glutinosa, Heckeliana, Orpha- nidis et orientalis, puis sur diverses formes que l'éminent auteur avait comprises dans ces espèces et que nous avons eru devoir séparer : R. si- cula, Seraphini et interjecta. A ces Roses nous avons joint trois formes intermédiaires : R. Thureti Burn. et Gr. (R. glutinosa-sicula), R. Co- queberti Burn. et Gr. (R. glutinosa-sicula), R. olympica Burn. et Gr. (R. orientalis-glutinosa); — et deux hybrides probables : R. oetea Burn. et Gr. (R. glutinosa X glauca?), R. Guicciardii Burn. et Gr. (R. Hec- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 61 keliana-glutinosa ?). — Enfin nous avons mentionné deux formes dou- leuses qui se rattachent peut-être aux espèces que nous avons étudiées ; R. Orphanidis Boiss. et Reut., R. derelicta Burn. et Gr... Nous ne considérons comme des groupes spécifiques linnéens que ceux des Rosa sicula, Seraphini, glutinosa et Heckeliana ». Les quinze Roses ci-dessus énumérées appartiennent à la section Cy- uorrhodon Wallr. Chaque type est l'objet d'une notice trés détaillée où l'on trouve soigneusement exposés, à la suite dela description, les habi- tats, les variations, les affinités, ainsi que de nombreuses remarques critiques et d'utiles renseignements. Les auteurs ont dressé, à la fin du Mémoire, un tableau synoptique des Roses distribuées par divers collecteurs et se rapportant au groupe des Orientales. Ce tableau est subdivisé en quatre colonnes qui renferment: 1° noms des collecteurs; 2 titres, dates et numéros des collections publiées ; 3° noms donnés aux échantillons distribués ; 4° déterminations et renvois aux pages du Mémoire. Ern. M. Andeutung ueber die freiwillige Baum- und Strauchve- getation der Provinz Brandenburg (Rapport sur les arbres el arbrisseaux qui croissent spontanément dans la province de Bran- debourg); par M. Carl Bolle. 2* édition augmentée et corrigée, 116 p. in-8*. Berlin, 1887. 202 espéces sont énumérées dans ce Rapport, mais il en est quelques- unes, telles que l'Helianthemum vulgare, Oxycoccus palustris, etc., que, d'aprés le titre de l'ouvrage, on ne s'attendrait pas à y voir figurer; on y trouve aussi mentionnées des plantes introduites : Xantorrhiza apii- folia L., Menispermum canadense L., etc. L'auteur consacre à chaque espéce une notice plus ou moins étendue, indique les noms populaires à côté du terme scientifique, entre souvent dans d'intéressants détails de géographie botanique, et, s'il s'agit d'une plante étrangére acclimatée, fait connaitre son pays d'origine, la date de l'introduction, et les loca- lités où elle est surtout cultivée ou naturalisée. On sait que la Vigne était naguére cultivée en grand dans plusieurs localités du nord de l'Allemagne où on ne la trouve plus aujourd'hui que dans les jardins. D'aprés M. Bolle, certains vignobles privilégiés produi- saient, dans les années favorables, un excellent vin comparable à un bon petit bordeaux (« einem guten kleinen Bordeaux ziemlich gleichkam ») et que célébrait un vieux dicton : « Vinum gubense gloria et decus mensa. » Ces récoltes légendaires ont depuis longtemps disparu et l'éloge que leur décernait le vieil adage a été remplacé, d’après notre collègue de Berlin, par cette amére critique : « Vinum de marchicaterra transit guttur tanquam serra. » Il est d'ailleurs probable que le petit vin des 62 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. environs de Postdam, dont se contentaient il y a deux ou trois siècles des consommateurs peu exigeants, serait aujourd'hui beaucoup moins ap- précié et que, si la culture de la Vigne a été abandonnée dans cette con- trée où elle était jadis en honneur, c'est qu'elle y était moins avanta- geuse que celles qui l'ont remplacée (1). ERN. MALINVAUD. NOUVELLES. (15 mars 1888.) — L'année présente commence douloureusement pour la botanique. Deux savants éminents, M.{de Bary et M. Asa Gray, sont morts à quelques jours d'intervalle, laissant [l'un et l'autre un vide qui ne sera pas comblé aisément. Ch. de Bary (Henri-Antoine), né à Francfort-sur-le-Mein, le 26 janvier 1831, est mort le 19 janvier 1888, aprés une longue et cruelle maladie. Aprés avoir fait ses études médicales à Heidelberg, à Marbourg et à Berlin, il fut reçu docteur à l’âge de vingt-deux ans et enseigna successi- vement la botanique à Tubingue, à Fribourg-en-Brisgau, à Halle et à Strasbourg. Son premier travail, publié en 1852, sur P Achlya prolifera, n'est pas l’œuvre d'un débutant ordinaire ; son mémoire sur le Sclero- tinia, qui a paru en 1886, est un modéle de science profonde et d'expé- rimentation ingénieuse. Pendant les trente-quatre années qui se sont écoulées entre ces deux dates, M. de Bary a publié, sur les Algues et les Champignons, un grand nombre de travaux remplis de faits nouveaux excellemment observés. Ses découvertes l'ont mis au rang des savants les plus brillants de sou époque. Aux qualités de l'inventeur il joignait un talent remarquable pour résumer, sous une forme claire et précise, l'état des questions à un moment donné. Deux de ses livres, la « Morpho- logie et la Physiologie des Champignons, des Lichens et des Myxomy- céles », son traité d'« Anatomie comparée des Phanérogames et des Fougères », ont obtenu un succès général et contribué, pour une large part, à l'avancement de nos connaissances, en raison des recherches qu'ils ont provoquées. Plus longue et non moins utile à la science a été la carriére parcourue par M. Asa Gray, que ses amis ont été heureux de voir encore l'année (D M. Bolle croit pouvoir attribuer à l'influence d'étés plus chauds les abondantes récoltes du temps passé; nous pensons que les perfectionnements de l'agriculture et le goüt devenu plus difficile avec les progrès de la civilisation ont plus efficacement con- tribué à la disparition des vignobles dans les pays dont le climat leur était relativement peu favorable que les variations supposées dans la température estivale. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 63 dernière pendant son voyage en Europe. Pendant un demi-siècle, M. Gray n’a cessé de s’occuper, avec une supériorité universellement reconnue, de la flore de'son pays, des flores d'une grande partie du monde, à loc- casion des explorations organisées par le Gouvernement des États-Unis, de la distribution géographique des plantes, et d'une foule de questions relatives à l'histoire générale des végétaux. On lui doit en outre des livres d'enseignement qui sont des modèles d'élégante précision. M. Asa Gray était né en 1810, à Paris, comté d'Oneida, État de New-York. 11 fut recu docteur en médecine en 1831 et, depuis cette époque, jusqu'à sa mort qui est survenue le 30 janvier, il a rempli les fonctions de professeur d'histoire naturelle à l'Université d'Harvard et de directeur du Jardin botanique de Cambridge, Mass. Il était, depuis 1878, correspondant de l'Académie des sciences de l'Institut de France. — Les lecteurs du Bulletin n'ont pas oublié que notre confrére, M. Flahault, a entrepris de fonder à Montpellier un herbier spécial de la région méditerranéenne. A cet effet, il a fait appel à toutes les bonnes volontés, en offrant, en échange des dons qu'on voudrait bien lui adres- ser, des plantes méditerranéennes françaises. Nous savons que son appel a été entendu. De son cóté, M. Flahault vient de publier une longue liste des espéces qu'il peut distribuer au printemps de 1888. Les correspon- dants de l'« Herbier méditerranéen » y trouveront plus d'une bonne plante à prendre. — Nous avons reçu d'un autre de nos confrères, M. J. Tempére, un prospectus annoncant la publication de deux séries de préparations mi- croscopiques relatives aux Algues. L'une est intitulée : Les Algues de France, par MM. J. Tempére et Dupray, avec la collaboration de MM. P. Petit et P. Mauriès. Les Algues d'eau douce, d'eau saumátre et filamenteuses marines de France, paraissent tous les mois, à partir du 30 octobre 1887, en séries de douze préparations, au prix de 10 francs par série rendue franco. — L'autre a pour titre : Les Diatomées de France, par MM. J. Tempére et P. Petit. Les Diatomées rares, peu connues ou intéressantes de France, paraitront par séries de 12 espéces isolées, dans les mémes conditions que les Algues. Un texte, par M. P. Petit, donnant la description des espéces préparées, sera ultérieurement publié. — Adresser les demandes à M. J. Tempére, préparateur, rue Saint-Antoine, n° 168. Les séries déjà parues sont à la disposition des souscripteurs. — M. Arthur Bennett, High Street, Croydon near London (Angle- terre), désire recevoir les espéces et variétés suivantes de Potamogeton francais dont il a relevé les noms sur le Catalogue de M. Camus. Potamogeton natans var. rotundifolius Bréb., P. polygonifolius var. 64 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. parnassifolius G. et G., P. gramineus var. Zizii G. et G., P. cæspito- sus Humnicki, P. trichoides Chain. et Sch. var. coleophyllus Frauchet, P. pectinatus L. var. enantrophyllus Franchet, P. rutilus Humnicki. — Il propose en échange une collection de Potamots anglais ou extra- européens. — Herbiers des Roses Suisses. — Sous ce titre M. le D" Rob. Keller se propose de publier une collection des Roses de la Suisse. Le premier fascicule, qui contiendra environ 50 numéros au prix de 30 centimes le numéro, paraîtra au commencement d'octobre de cette année. — On s'abonne chez l'auteur à Winterthur (Suisse). — Nous avons recu les premiers numéros d'un nouveau recueil pé- riodique, la Revue scientifique du Bourbonnais, publiée sous la direc- tion de notre confrére, M. Ernest Olivier, de Moulins, et dont le but est de concourir à la vulgarisation des sciences physiques et naturelles. On y remarque une Monographie des Cryptogames vasculaires d'Europe par M. R. du Buysson et une Notice sur les bois fossiles par M. Pérot. Cette Revue, tout en accordant une large place aux travaux ayant rapport au Bourbonnais, ne restreint pas son action aux limites du département de l'Allier; elle parait par numéros mensuels de 16 à 32 pages, le prix de l'abonnement annuel est de 8 francs. Nous lui souhaitons la bienvenue et formons des vœux pour son plein succès. Le Directeur de la Revue, Dt Ep. BoRNET. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, ERN. MALINVAUD. 13904. — Luiprimories réunies, A, ruc Mignon, 2, Paris. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE (1888) Lichenologische Beitræge (Contributions lichénologiques) ; par M. J. Mueller, de Genève (Flora, 1887, n* xxv-xxvi). M. Mueller passe en revue 58 genres de Lichens, répartis en 153 nu- méros, 1061-1214, soit pour décrire, sur les spécimens originaux, des espèces exotiques imparfaitement connues, soit pour en donner la syno- nymie et leur rendre le nom de l'auteur qui a la priorité de l’âge, soit enfin pour faire connaitre des espécesou des variétés nouvélles. Ces der- niéres sont au nombre de 75 et appartiennent à 37 genres : 1° Pyrenopsis paraguayana, du Paraguay et voisine du P. fuscatula Nyl.; 2 Sphinctrina podocarpa et S. leucophæa, toutes deux du Brésil; 3 Calicium globosum, de l'Australie, qui a des affinités avec le C. tra- chelinum Ach.; 4^ Bwomyces Frenchianus, quise place près des B. tra- chypoda et B. Puiggarii, à mettre près du B. rufus; le premier provenant de l'Australie et le second du Brésil; 5° Cladonia centro- phora, du cap de Bonne-Espérance; 6° Parmelia platytrema, de la section Menegazzia, P. Schweinfurthii f. sorediata, P. hypoleuca, avec ' sa forme coralloidea, P. gracilis, toutes de l'Australie; P. fertilis, de la Sibérie; P. hypopsila de l'Uruguay; 7° Ricasolia tristis, de la Sibérie; 8^ Theloschites controversus var. semi-granularis, de l'Afrique méri- : dionale; 9» Psora pachyphylla, de l'Australie; P. polydactyla et P. chlorophæa, du Brésil; 10° Thalloidima australiense; 11° Leca- nora pheocarpa, également de l'Australie; 12° Lecidea leioplaca, L. lu- dibunda et L. Buelliastrum, aussi de l'Australie; L. mundula, de la Nouvelle-Angleterre; 43° Patellaria effugiens, de l'Australie ; P. super- flua, de la Nouvelle-Angleterre ; P. grossa, de l'ile de Norfolk; 14° He- terothecium Sayeri ; 15° Nesolechia Coccocarpie, de l'Australie, comme le précédent; 16° Ocellularia radians et la var. endocrocea del'O. Cin- chonarum, du Brésil; O. viridi-pallens, de l'Australie ; 11^ Pheotrema virens, du Brésil, P. consimile, de l'Australie; 18° Thelotrema consan- guineum et T. Lockeanum, du Brésil; T. laceratulum, de l'Australie ; 1% Leptotrema fallax et L. integrum, de la méme contrée, ainsi que le suivant; 20" Gymnographa medusulina ; ce genre est également nou- T. XXXV. (REVUE) 5 66 SOCIÉIÉ BOTANIQUE DE FRANCE. veau et doit être placé prés du genre Sclerophytum, dans les Graphi- dés, 21° Opegrapha emersa, de l'Afrique du Sud; 22° Graphis glau- cella; G. subtenella, G. Sayeri, G. argopholis, G. vermifera, de l'Australie; 23° Graphina polycarpa, G. atro-fusca de VAfrique ; G. saxicola, G. subtartarea, G. palmicloa, de l'Australie; 24^ Artho- nia pyrenuloides, A. oblongula, A. angulosa, A. variabilis, de V Afrique; A. gracillima, de l'Australie; 25° Arthothelium albidum, A. obvela- tum, A. atro-rufum, de l'Afrique; 26° Enterographa trypethelioides, de l'Australie, et E. frustulosa, du Brésil; 27° Sarcographina cyclo- spora, de l'Australie : ce genre est nouveau; 28° Endopyrenium rhizi- nosum, de l'Asie; 29° Mycoporellum Lahmii, de l'Afrique; 30° Pleu- rotrema trichosporum, de la méme provenance; 31° Verrucaria mau- rula, de la Suisse; 32° Porina albella, de l'Afrique; P. persimilis, de l'Australie; 33° Arthopyrenia simulans, de l'Afrique; 34^ Pyrenula Wilmsiana, de l'Afrique; P. finitima et P. immersa, de l'Australie ; 35° Polyblastia transwaalensis, de l'Afrique; 36° Clathroporina robusta, de l'Australie; 37° Helminthocarpon Lojkanum, aussi de l'Australie. Dans les n° 1100-1102, M. Mueller indique plusieurs espèces qui appartiennent au genre Sarcographa. Ce genre est de la tribu des Gra- phidés, et de la sous-tribu des Glyphidés. Ici, il est divisé en trois sec- tions : Eusarcographa, Flegographa, qui est un genre de Massalongo, et Phieoglyphis. Enfin au n° 1126, le genre Collemodium, créé par M. Nylander, est rejeté, comme provenant d'une analyse défectueuse, et les Lichens com- pris sous ce genre soit dans les Lichenes helvetici du D" Stizenberger, soit dans le Catalogue du Mont-Dore de Lamy de la Chapelle, sont reportés, le C. plicatile aux Leptogium et les autres aux Collema. ABBÉ HUE. Revisio Lichenum australiensium Krempelhuberi quam offert D" J. Mueller (Flora, 1887, p. 113-118). Dans les dernières années de sa vie, Krempelhuber, affaibli par le tra- vail et la maladie, a publié, dans le Bulletin de la Société zoologique et botanique de Vienne, une liste de 122 Lichens d'Australie, dont les déterminations laissent à désirer. M. Mueller a revu les spécimens exa- minés par Krempelhuber et redressé un assez grand nombre d'erreurs. Parmi les espèces ou variétés nouvelles que ce dernier avait créées, 13 sont supprimées, comme étant en réalité des espèces déjà connues. La moilié de ces espéces ou variétés appartient aux Cladonia : C. narkodes, C. pertricosa, C. pergracilis, C. fruticulosa, C. lepidula, C. deformis var. tasmanica, C. cornucopioides var. grandis ; 1 aux Sticta, S. auru- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 67 lenta ; 3 aux Parmelia, P. concors, P. subphysodes, P. isabellina; 1 aux Pannaria, P. cervina, et la dernière est Lecidea Hogdkinsonie. ABBÉ H. Énumération de quelques Lichens de Nouméa, rec. par M. Th. Savès et étudiés par M. Mueller (Rev. mycologique, avril 1887). Ces Lichens, au nombre de 73, ont été recueillis dans les bois humides des environs de Nouméa et sur le mont Atso à 1300 métres d'altitude : ils sont tous ou corticoles ou foliicoles. Dix de ces Lichens sont nouveaux (9 espéces et une variété). M. Mueller constate que sur ce total de 73, 29 espéces seulement sont communes à Nouméa et au Synopsis de M. Nylander, publié en 1868, et encore sur ces 23 Lichens, 13 sont-ils généralement répandus dansles contrées analogues. La végétation des environs humides de Nouméa diffère donc sensiblement des autres parties explorées de l'ile. De plus les 40 espéces qui restent, en déduisant les 10 nouvelles et les 23 communes au Synopsis de M. Nylander, n'ont été connues antérieurement que de l'Amérique méridionale et de l'Afrique. M. Mueller voit là une confirmation de la loi spéciale de distribution géographique des Lichens (et Champignons, Mousses et Fougères) qu'il a déjà mentionnée dans le Linnca de 1880, et « d’après laquelle les spores poussées par les violents courant d'air sont transportées d'un continent à l'autre par-dessus les océans ». Les espèces nouvelles sont : 1° Lecania melanocarpa ; 2 Pertusaria endochroma ; 3^ Lecidea Piperis f. conglomerata ; 4 Patellaria tenella ; © Blastonia consanguinea ; 6° Biatorinopsis Savesiana ; T° B. Roume- gueriana ; 8° Phæographis angulosa; 9" Graphis noumeana ; 10° Gra- phina contorta. ABBÉ H. Revisio Lichenum Feeanorum ; par M. J. Mueller (Revue mycologique, juillet 1887). En 1824, Fée publia son Essai sur les Cryptogames des écorces exo- tiques officinales, avec 34 planches dont les figures représentent l'exté- rieur des Lichens. Bientót il eut l'idée d'en étudier l'intérieur à l'aide du microscope, et vit que des espèces qui paraissaient à l'œil se ressem- bler, offraient de grandes différences dans les spores, qu'il nomme « théques ». Aprés un travail de treize années, il donna en 1837 un Supplément, qui est en méme temps une révision de son premier travail. Cinq planches de spores accompagnent ce Supplément. M. Mueller estime que le grossissement de ces spores est de 140 à 145 diamètres, et que pour avoir la longueur réelle d'une spore, il faut multiplier le dessin de Fée par 6 1/2 ou 7. Mais, à cause de l'imperfection des mieroscopes 68 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de l'époque, cette étude laisse à désirer comme exactitude; de plus, Fée a parfois confondu ses propres espèces. Il lui est arrivé de décrire le méme Lichen sous des noms différents, ou de donner comme nouvelles certaines plantes qui avaient déjà été décrites. Il en résulte qu'il est très difficile de tirer parti de la magnifique œuvre de Fée, et que le besoin d'une révision se faisait sentir. M. Nylander l'a commencée en donnant en 1859, dans les Annales des sciences naturelles (4° série, BoT., xr, p. 207-233), une énumération des Lichens du Pérou et de la Bolivie. M. Mueller a repris cette révision et l'a faite de la facon la plus sérieuse sur les types de Fée. M. Glaziou a bien voulu lui envoyer de Rio-de- Janeiro l'herbier de cet auteur. y Le présent mémoire n'est que la première partie de la révision com- pléte. M. Mueller ne s'occupe ici que des genres de Fée qui sont en dehors des Graphidés et des Pyrénocarpés. Il commence au n? 14, genre Porina, et va jusqu'à la fin. Ce nom, Porina, appartient actuellement à un des genres des Pyrénocarpés, et doit étre remplacé ici par celui de Pertusaria. Du reste Fée, dans son Supplément, avait déjà opéré ce changement. On doit remarquer que les genres xvi Thelotrema et xviii Ascidium, ainsi que les espèces placées par Fée sous le nom d'Urceo- laria, sont reportés par M. Mueller aux Graphidés. Cette numération des genres est celle du Supplément, qui diffère un peu de celle de l’Essai. ABBÉ Hur. Addenda nova ad Lichenographiam europæam exponit W. Nylander. Continuatio quadragesima septima (Flora, 1837, p. 129- 136). Les espèces nouvelles décrites par M. Nylande: sont au nombre ce 11 : 3 viennent de la France, Lecidea epicladonia, recueilli par M. l'abbé Hy, à la session extraordinaire de Millau; Lecidea glomerans, rapporté du Mont Blanc par M. Vallot; Verrucaria vitricola, trouvé en Vendée par M. Richard. 4 appartient à l'Italie, Lecidea epixanthina, du groupe du L. spheroides; 2 à l'Allemagne, Cladonia gracilior et C. polybotrya. Les 5 autres ont été envoyées par le regretté M. Lojka et proviennent : 2 de la Hongrie, Homopsella aggregatula (Homopsella est un genre nouveau), Pyrenopsis tenuatula, 1 de l'Herzégovine, Lecanora umbrino-nigra, 1 de la Transylvanie, Lecidea concinerata; et enfin la 5° du Caucase, Melanothecu apogyra. Dans les Observationes, M. Nylander donne les caractères de la tribu des Homopsidei et de ses deux sous-tribus : Ephebei et Phylliscodei, et enfin, il décrit différents Lichens du Yun-nan, récoltés par M. l'abbé Delavay et insérés dans le Bulletin de la Société de 1887, p. 16. AssÉ H. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ` 69 Die Flechten Deutschlands (Les Lichens de l'Allemagne); par M. P. Sidow, avec des illustrations dans le texte. Berlin, 1887. Depuis moins de vingt ans, les Flores locales de Lichens ont été nom- breuses en Allemagne. En 1869, W. Bausch a donné celle de Bade; en 1870, A. Ohlert celle de la Prusse, et L. Rabenhorst celle de la Saxe, dela Thuringe et du nord de la Bohéme. Les publications de Lichens s'arrêtent quelques années; puis G. Egeling publie ceux du Brandebourg en 1878; B. Stein, ceux de la Silésie en 1879; W. von Zwackh, ceux de Heidelberg en 1883, et enfin en 1885 les docteurs Lahm et Arnold, font la Flore, le premier de la Westphalie et le second du Jura franconien. Cependant, depuis le Systema de Lichenum de Kerber, paru en 1855, et son Parerga lichenologica terminé en 1865, l'Allemagne n'avait pas va naitre une Flore générale de ses Lichens. Celle de M. Sidow comprend 1065 espèces réparties en 167 genres. Il-a rejeté la classification de M. Nylander, parce que d'un cóté, il n'admet pas les espéces que celui-ci a fondées uniquement sur les réactions chimiques, et que de l'autre; beaucoup des espéces nouvelles créées récemment par M. Nylander ne lui paraissent que des formes dérivées d'une espéce primaire. Aussi M. Sydow, dans le cours de son ouvrage, réunit-il souvent sous un méme nom 2 ou 3 des espéces de M. Nylander. « Le temps, dit-il, montrera si j'ai eu raison d'agir ainsi. » M. Sidow suit la classification de Massalongo et de Keerber. Il divise d'abord les Lichens en deux grandes classes : Lichenes heteromerici et L. homæomerici. La première classe renferme trois ordres : 1° Lichenes thamnoblasti, divisés en 4 familles : 1. Usneaceæ (T genres); 2 Tham- noliaceæ (1 g.); 3° Cladoniaceæ (2 g.); 4^ Sphærophoreæ (1 g.); — 2 Lichenes phylloblasti, ordre qui comprend aussi 4 familles : 4°: Par- meliaceæ (9 g.); 2" Peltideaceæ (5 g.); 9" Umbilicarieæ (2 g.); 4 Endocarpeæ (2 g.); — 3° Lichenes biyoBtasis Cet ordre, le plus nombreux de tous, a 10 familles : 1° Pannarieæ (2 g.); 2 Lecanoree (30 g.); 3* Pertusarieæ (6 g.); 4 Lecideaceæ (34 g.); 5° Xylographeæ (2g.); 6° Graphideæ (1 g.); T° Calicieæ (6 g.); 8 Decampieæ (5 g.); % Verrucarieæ (12 g-); 10° Pyrenulaceæ (9 g.). — La seconde classe n'a que deux ordres : 4° Lichenes gelatinosi avec 6 familles: 1° Leco- thecieæ (2 g.); 2 Collemaceæ (12 g.); 3* Porocyphee. (2 gr.) ; 4^ Phyl- liscem (1 g .); 5° Obryzeæ (1 g.); 6" Lichineæ (1 g.). Le sé dise n'a qu'une famille, Byssaceæ, qui renferme 3 genres. : La i. trmisalion des Lichens est facilitée par les tiombreuses figures qui accompagnent le texte. Quand commence une famille ou une sous- famille, l'auteur donne en méme temps que les caractères de chaque genre, une figure des spores et méme souvent du thalle de ce genre. H 10 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. est regrettable qu'il n'ait pas jugé à propos de conserver le méme gros- sissement pour toutes les spores. Ainsi p. 225, la figure de la spore de l'Opegrapha involuta est plus petite que celle de la spore de l'O. atra, et cependant un peu plus loin, M. Sydow donne pour mesure à l'O. invo- luta, 0,045-10 en long. et 0,005-8 millim. en larg., tandis quel'O. atra n'a que 0,021-28 sur 0,0015-25 millim. L'ouvrage se termine par une table renfermant non seulement les espèces décrites, mais encore celles qui sont seulement citées et leurs synonymes. ABBÉ HUE. Monographia Cladoniarum universalis scripsit D' Ed. Wainio. Pars prima. Helsingforsiæ, 1887. Le genre I, Cladonia Hill. (les autres genres ne sont pas indiqués), se divise en trois sous-genres et renferme, dans ce volume, 87 espéces, L'auteur s'arréte prés du Cladonia gracilis, et il lui reste donc à exami- ner ce dernier, puis les C. fimbriata, pyxidata, endiviefolia, elc. M. Wainio, pour chaque espèce et méme pour chaque variété importante, donne : 1° une courte diagnose; 2° la synonymie complète; 3° tout ce qui a été publié d’exsiccatas et de figures de ce Cladonia, quand il en existe; 4° la description proprement dite du Lichen; 5° sa distribution géographique; 6° sa station ; T° enfin des Adnotationes dans le genre de celles de Floerke dans son De Cladoniis commentatio, et dans lesquelles M. Wainio énumére les nombreuses formes proposées par les auteurs. M. Wainio indique d'abord les caractéres généraux de ce genre, dans lequel le thalle se présente sous deux formes. Premiérement sous une forme primaire et horizontale; elle est ou squamiforme, ou foliacée, ou crustacée; elle se compose dans la partie inférieure d'hyphes plus ou moins agglutinées, puis à la partie supérieure d'une couche médullaire, qui renferme les gonidies, lesquelles appartiennent au Cystococcus humicola Næg. Cette couche médullaire est ordinairement recouverte d’une couche corticale. La deuxième forme du thalle est verticale et se nomme podétion. Elle est ordinairement composée de trois couches : à l'intérieur est une couche chondroïde, puis la couche médullaire et enfin, à l'extérieur, la couche corticale. Les apothécies sont petites et disposées en corymbe. Le premier sous-genre Cladina a le thalle primaire crustacé, et il disparait bientót. Les podétions n'ont que deux couches : la couche médullaire à l'extérieur et la couche chondroide à l'intérieur. Sur la pre- mière se trouvent dispersées de petites verrues ou des taches qui ren- ferment les gonidies. Quatre espéces sont attribuées à ce sous-genre : C. rangiferina, C. silvatica, C. alpestris et C. pycnoclada. Les autres espèces, C. uncialis, C. amaurocrea, etc., placées par M. Nylander dans les Cladina, sont rejetées par M. Wainio dans les Cenomyce. On voit REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 71 aussi que ce dernier n'admet pas le genre Cladina créé par M. Nylander et fondé par lui sur l'absence de thalle horizontal. Le deuxiéme sous-genre, Pycnothelia Ach., présente un thalle pri- maire également crustacé, persistant ou disparaissant. Les podétions sont courts, sans scyphus et n'ont que deux couches : la couche médullaire à l'extérieur, bien développée, et la couche chondroide à l'intérieur, laquelle est plus apparente. Ce sous-genre a 2 espéces : C. papillaria et C. apoda. Dans le troisième sous-genre, Cenomyce Ach., on trouve un thalle horizontal squamiforme ou foliacé, et des podétions ordinairement allongés, avec des seyphus ou sans scyphus, simples ou rameux. Ces podétions ont la couche corticale ou en manquent; la couche médullaire extérieure est ordinairement bien développée; la couche chondroide manque parfois. Dans les Cenomyce, M. Wainio a fait deux séries : A. Cocciferæ Del.; B. Ocrophææ Wainio. Les Cocciferæ ont deux divisions: a. — Subglau- cesceñtes Wainio et b. — Stramineo-flavide Wainio. Dans la première division sont réparties 15 espèces, dont trois nouvelles : 16. C. hypo- critica, rapportée de la Terre de Feu par M. Hariot; 18. C. hypoxan- thoides, récoltée au Brésil par M. Wainio; 20. C. oceanica, des iles Sandwich. M. Nylander a nommé cette espèce C. pileata f. furcatula. La seconde division nous présente 15 espèces, dont deux nouvelles : 26. C. subdigitata, de l'ile Campbell (M. Nylander lui a donné ce nom dans l'herbier Hooker), et 30. C. flavescens, du cap Horn. La seconde série, Ochrophææ, a trois divisions : A. Clathrinæ Mueller Arg. avec 3 espèces. Ici M. Wainio est tout à fait en contradiction avec M. Nylander, qui exclut des Cladonia deux des espéces de cette division, C. agregata et C. retipora, et une de la troi- siéme division de M. Wainio, C. schizopora. M. Nylander attribue à ces trois Lichens un thalle composé comme celui des Alectoria, d'une couche médullaire à l'intérieur et de chondrohyphes à l'extérieur (cf. Add. ad Lichenogr. europ. n° 158 bis). B. Unciales avec 12 espèces, parmi lesquelles deux sont nouvelles : 45. C. substellata, du Brésil et 48. C. sublacunosa. Cette dernière est le Lichen récolté par M. Arnold dans le Tyrol et nommé €. lacunosa par M. Nylander. Le C. lacunosa Del. prend iei le nomde C. reticulata. C. Chasmariæ Ach. troisième division qui comprend deux subdivi- sions : 1^ Microphylle Wainio. Là sont 31 espèces dont 14 sont nou- velles : 11 ont été récoltées par M. Wainio, au Brésil : 52. C. connexa, 93. C. signata, 54. C. albofuscescens, 56. C. mutabilis, 58. C. poly- typa, 59. C. consimilis, 62. C. carassensis, 65. C. erythrosperma, 74. C. chondrotypa, 11. C. rhodoleuca, 18. C. sphacelata; 4 vient des 72 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. îles Comores, 70. C. Boivini: 4 au Mexique, 15. C. mexicana; et 1 de la Corse, 16. C. pseudopityrea. — 2^ Macrophyllæ Wainio. Dans cette der- niére division, on ne voit qu'une espéce nouvelle, 86. C. pleurophylla, que M. Wainio a rapportée de son voyage au Brésil. Il a en outre formé 29 variétés nouvelles. ABBÉ Hur. Sur l'amidon et les leucites; par M. F.-W. Schimper (Annales des sciences naturelles, 7° série, Bor. 1887, t. vt, p. 11). : Dans un travail récént sur la formation des grains d'amidon, M. Bel- zung élait arrivé à des conclusions différentes, sur certains points, de l'opinion généralement admise à la suite des recherches de MM. Schimper, Schmitz et Arthur Meyer. M. Schimper continue à penser que les grains d'amidon sont toujours formés par des leucites et naissent soit à l'in- térieur, soit à la périphérie de ces petits corps; de plus il a vérifié que, dans la Pomme de terre, par exemple, les grains de chlorophylle pro- viennent de la transformation de leucites albuminoides et non de sque- lettes de grains d'amidon. LECLERC DU SABLON. Ueber einen neuen Inhaltskorper in pflanzlichen Zellen (Sur une nouvelle substance contenue dans la cellule végétale); par M. W. Zopf (Berichte der deutsch. botan. Gesellsch., 1887, p. 2714). Dans les spores du Podosphera Oxyacanthæ, Champignon parasite de l'Aubépine, M. Zopf a découvert une substance qui n'avait pas encore été signalée. Cette substance se montre sous la forme de petits grains disséminés dans le protoplasma et présentant le plus souvent l'aspect de disques aplatis. Soumis aux réactifs les plus ordinaires, ces grains sont restés incolores dans l’iode et dans les couleurs d'aniline, insolubles dans l'acide nitrique, le chloroiodure de zinc, et l'oxyde de cuivre-am- moniacal; ils se sont gonflés dans.la potasse chaude et se sont dissous, mais difficilement, dans l'acide sulfurique. On.voit, d'aprés ces réactions, que la composition chimique des grains en question doit étre rappro- chée de celle de la cellulose des Champignons. L'auteur a donnéle nom de fibrosine à la substance qu'il a découverte. Les grains de fibrosine se trouvent aussi dans les spores des genres voisins du Podosphæra ; ils commencent à apparaître dans les cellules qui doivent se transformer en spores, mais n'atteignent leur développe- ment complet et leur forme définitive que dans la spore müre. Pendant la germination dela spore la fibrosine se dissout dans le protoplasma qui V'entoure ; on peut donc, avec M. Zopf, considérer cette substance comme une matiére de réserve employée au premier développement du mycé- lium. ar ; qe: [00 duc mpm REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ^8 Recherches chimiques sur le rhizome du Cyclamen europe um; par M. Gustave Michaud (Archives des sciences physiques et naturelles, t. xvii, n° 8. Genève, 1887). Aprés avoir fait une étude étendue de la cyclamine, principe vénéneux renfermé dans le rhizome du Cyclamen, l'auteur énumère les propriétés d'un sucre nouveau qu'il a découvert dans la méme plante. Ce sucre est un saccharose lévogyre auquel M. Michaud a donné le nom de cyclamose, L. pu S. Sur la sécrétion des Araucaria; par MM. Heckel et Schlag- : denhauffen (Comptes rendus, séance du 16 août 1887). On admet que la matière sécrétée par les Coniféres est toujours for- mée par une résine mélée à une huile essentielle. MM. Heckel et Schlagdenhauffen ont trouvé une exception à cette règle : les Araucariées sécrèlent non des résines ou des oléo-résines, mais des gommes résines, L DUS Ueber Einlagerung von Calciumoxalat in die Zellwand bei Nyctagineen (Sur l'incrustation de la membrane cellulaire des Nyctaginées par l'ovalate de chaux); par M. Anton Heimerl (Sitzungsb. d. k. Ak. der Wissensch., t. xcu, p. 231). | L'auteur a étudié, dans toutes les espèces de Nyctaginées qu'il a pu se procurer, les incrustations d'oxalate de chaux qui se trouvent dans les parois cellulaires de la tige et de la feuille. Ces incrustations sont surtout localisées dans la paroi externe de l'épiderme, immédiatement au-dessous de la cuticule. En terminant son travail, l'auteur montre comment l'abon- dance de l'oxalate de chaux dans les parois cellulaires constitue un lien de plus entre la famille des Nyctaginées et celle des Mésembrianthémées. Lo. Le pétiole des Dicotylédones au point de vue de l'ana- tomie comparée et de la taxinomie; par M. Louis Petit. Une brochure de 188 pages avec 6 planches. Bordeaux, 1887. La Revue a déjà rendu compte de deux notes consacrées par M. Petit à l'anatomie du pétiole. Ces deux notes renfermaient seulement les conclu- sions les plus importantes du travail étendu que nous analysons aujour- d'hui. L'auteur a étudié avec beaucoup de soin, dans un trés grand nombre d'espéces, la structure générale du pétiole et en particulier le trajet des faisceaux libéro-ligneux. La plupart des tissus qui composent le pétiole conservent sensiblement la méme disposition dans toute la longueur de 74 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. cet organe. Il n'en est pas de méme du système libéro-ligneux. Dans beaucoup d'espèces, les faisceaux, distincts à la base du pétiole, se réunis- sent plus loin pour former un ou plusieurs anneaux. Ces modifications dans la disposition des faisceaux se poursuivent souvent jusqu'à l'extré- mité terminale du pétiole. C'est donc la coupe terminale qui présentera dans chaque plante la disposition la plus compliquée etla plus constante. M. Petit attache une importance spéciale à cetle coupe qu'il nomme la caractéristique ; c'est en comparant les caractéristiques qu'il est arrivé à dresser un tableau au moyen duquel on peut, dans beaucoup de cas, déterminer la famille de la plante dont on connait le pétiole. La conclusion la plus générale que peut fournir l'étude des caracté- ristiques est relative à la distinction des plantes herbacées et des plantes ligneuses. Dans les plantes herbacées, la caractéristique présente des faisceaux distincts; dans les plantes frutescentes ou arborescentes; des faisceaux soudés en un anneau qui peut étre incomplet. Les plantes grimpantes, ou méme les herbes de taille élevée, offrent des dispositions intermédiaires. Mais, aussi bien dans les plantes herbacées que daus les arbres, le parcours des faisceaux peut présenter des dispositions trés dif- férentes que M. Petit rattache à 12 types. 4° Les faisceaux sont distincts tout le long du pétiole: Crucifères, Cucurbitacées, Ombellifères, Composées, Solanées, Personées, Rosacées, Labiées, Géraniacées, etc. 2 Les faisceaux sont soudés en anneau tout le long du pétiole : Bi- gnonia, Acanthus, Wigandia. 3° Les faisceaux, soudés en anneau à la base du pétiole(coupe initiale), deviennent distincts à la caractéristique (Psoralea, Apios, Phaseolus, Erythrina). 4^ . Les faisceaux sont distincts à l'initiale et forment un anneau à la caractéristique (Heuchera, Ribes). Ces quatre premiers types Sont simples, les autres sont plus compli- qués. 5° Le système libéro-ligneux débute par trois faisceaux distincts qui se soudent ensuite entre eux. Chaque faisceau latéral émet, soit avant, soit après la réunion au faisceau médian, un faisceau latéral qui lui- méme peut se ramifier : Rosacées. 6° A l'origine du pétiole on trouve cinq faisceaux, les deux supérieurs se soudent ; il ne reste plus alors que quatre faisceaux qui tantôt restent isolés (Géraniacées), tantót s'unissent en anneau (Malvacées). T° A la base du pétiole il y a trois faisceaux qui, arrivés à la caracté- ristique, sont soudés en un arc de cercle. Mais dans la partie moyenne du pétiole le faisceau médian a donné deux ramifications, et chacun des faisceaux latéraux en a donné une. Ces quatre nouveaux faisceaux REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 75 restent distincts des trois premiers, mais se soudent entre eux à la face supérieure du pétiole : Cornées, Légumineuses arborescentes. 8° Distincts ou soudés à la base du pétiole, les faisceaux sont toujours réunis en un arc de cercle dans la'partie moyenne. A la caractéristique la disposition est variable suivant les genres : Cupulifères. 9" Vers la coupe initiale, il y a trois faisceaux distinets qui se recour- bent pour former trois cercles et se soudent ensuite entre eux (Salix). Dans le pétiole des Populus les trois faisceaux de l'initiale se divisent chacun en deux; il existe alors six faisceaux formant autant de cercles, les trois supérieurs se soudent en anneau comme chez les Salix, les trois inférieurs se divisent et forment à la caractéristique deux anneaux distincts. 10° A la base du pétiole les anneaux forment un triangle, de la face supérieure duquel partent un certain nombre de faisceaux qui forment soit une rangée rectiligne, soit un anneau : Juglandées. 11° Le système libéro-ligneux débute par un certain nombre de fais- ceaux isolés qui se réunissent ensuite de façon à former trois anneaux plus ou moins complets : Platanées. 12° A la base du pétiole on voit trois faisceaux qui se soudent de facon à former un anneau. Cet anneau se divise ensuite de façon à former, à la caractéristique, deux faisceaux annulaires et un faisceau en forme d'U : Cercis Siliquastrum, Bauhiniées. On voit que la valeur des caractères fournis par le pétiole est variable suivant les familles. Dans certains cas ces caractères suffisent pour déter- miner la famille d’une plante et même son genre; mais il n’en est pas toujours ainsi. Dans tous les cas on peut, avec le pétiole, classer une plante soit dans une famille, soit dans un groupe restreint de familles. LECLERC DU SABLON. Die Entwickelungsgeschichte der Orobanche (Le dévelop- pement des Orobanche); par M. Ludwig Koch, 1 vol. in-4°. Heidelberg, 1881. Dans le volume qu'il vient de publier, l'auteur donne une monographie du genre Orobanche; il a étudié la morphologie externe avec autant de soin que l'anatomie et a suivi le développement depuis l'œuf jusqu'à l'eeuf. Je me bornerai à signaler quelques-uns des résultats les plus inté- ressants de cet important trayail. Lorsqu'une graine d'Orobanche germe, on voit sortir des téguments un petit cylindre parenchymateux qu'on pourrait comparer à une radicule. Arrivée au contact d'une plante hospi- taliére, cette sorte de radicule s'enfonce dans l'écorce, arrive jusqu'aux faisceaux du bois et forme ainsi le premier suçoir de l’Orobanche. La 76 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. jeune plantule pouvant alors puiser dans son hôte une nourriture abon- dante se développe rapidement. Dans la partie du suçoir qui est exté- rieure à l'hàte il se forme un petit tubercule, et à l'intérieur de ce tuber- cule prend naissance un bourgeon adventif qui, en se développaut, donnera la tige de Orobanche. Vers la base de la tige poussent des racines qui peuvent se-ramifier; mais les radicelles se forment d'une tout autre facon que chez les autres Phanérogames ; au lieu d'étre endo- gènes et de dériver du péricycle, elles sont exogènes et se développent aux dépens du parenchyme cortical, l'assise superficielle de la racine mère étant seule exfoliée. Les radicelles se développent donc comme les suçoirs. On pourrait, en analysant d'autres parties du mémoire, citer encore bon nombre de faits nouveaux; ces quelques observations suffirout pour donner une idée de l'importance et de l'intérét du travail de M. Koch. : LECLERC DU SABLON. Phytobiological Observations, on the Form of Secd- lings and the Causes to which they are due (Obser- vations de biologie végétale sur la forme des plantules et les causes auxquelles cette forme est due); par sir John Lubbock (Journal of the Linnean Society, 1887, t.: xxiv, n° 159, p. 62). L'auteur: a suivi le développement de la plantule dans un certain nombre d'espéces appartenant, pour la plupart, à la famille des Ona- grariées. En suivant la germination d'une graine de Clarkia rhomboidea, par exemple, on voit que les cotylédons sont d'abord arrondis et sessiles comme ceux de la plupart des plantes. Mais, quelques jours aprés leur épanouissement, les cotylédons s'allongent par leur partie basilaire et ne tardent pas à changer complétement de forme, ils deviennent pétiolés et présentent bientót la méme apparence que les autres feuilles de la plante. On peut observer les mêmes transformations sur plusieurs autres Ona- grariées, telles que l'Eucharidium grandiflorum, le Clarkia pulchella, l'OEnothera. stricta, VOE. taraxæacifolia, VOE. micrantha. Dans la derniére partie de son travail, l'auteur recherche la cause de troncature singuliére que présentent à leur extrémité certaines feuilles du Liriodendron tulipifera; il avait d'abord supposé que la cause finale de cette forme de feuille était d'attirer les insectes par sa bizarrerie méme. Mais l'étude des bourgeons où se forment les feuilles a modifié cette opinion. L'extrémité des feuilles se trouve en effet génée dans son développement par la formation des stipules et ne peut s'allonger comme dans les eas ordinaires. L. DU S. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. Ti Bidrag till Hjertbladets anatomi hos Monocotyledo- nerna (Contribution à l'étude anatomique de la germination des Monocotylédones) ; par Maria Lewin. Stockholm, 1887. L'auteur a étudié, surtout au point de vue de la morphologie externe, le développement de la plantule chez un assez grand nombre de Mono- colylédones choisies dans les familles des Alismacées, Liliacées, Iridées, Commélynées, Seitaminées, Aroidées, Palmiers et Graminées. L'étude de la germination présente un intérét spécial chez les Monocotylédones, parce que les premières feuilles développées ont très souvent des carac- téres spéciaux. L'auteur a suivi avec soin les transformations que peu- vent subir les feuilles dans le cours du développement; pour un certain nombre d'espéces, il a en outre indiqué la marche des faisceaux dans la plantule. Une des espéces étudiées qui présente le plus d'intérét est le Tamus communis. Presque au début de la germination, le tuber- cule commence à se former à la base du cotylédon, dans la région cor- respondante à la tigelle; en différents points du petit tubercule sphérique ainsi formé naissent des racines adventives dont le nombre augmente rapidement. Pour un bon nombre d'autres espéces, l'auteur a observé aussi des faits intéressanls se rapportant au développement de la jeune plante. L. pv S. Amaítomisch-physiologische Untersuchungen uber die Keimpflanze der Dattelpalme (Recherches anatomiques et physiologiques sur l'embryon des Dattiers); par M. Georg. Firtsch (Sitzungsb. der K. Akademie der Wissensch., t. xci, p. 242). On connait depuis longtemps la germination des graines de Dattier au point de vue de la morphologie externe; M. Firtsch a fait l'étude ana- tomique de cette germination ; il a d'abord examiné la structure du coty- lédon et la façon dont il s’accroît en dissolvant l'albumen; puis il a étudié les premières feuilles et la racine. Les radicelles naissent sur cette dernière à la facon ordinaire, c'est-à-dire dans le péricycle, vis- à-vis les faisceaux du bois. En face du lieu de formation de chaque radicelle, l'anneau de cellules subérifiées qui se trouve dans l'écorce est interrompu et facilite ainsi le développement du nouvel organe. A la suite de cette étude anatomique, l'auteur montre comment la structure et le développement des embryons qu'il étudie rendent aussi grande que possible la résistance au climat sec et chaud des pays oü croissent les Dattiers. L. pv S. L'efficacité des structures défensives des plantes; par M. Leo Errera. Bruxelles, 1887. L'auteur classe d'abord les moyens de défense des plantes contre les 18 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Herbivores en trois catégories, suivant que ces moyens sont en rapport avec des caractères biologiques, anatomiques ou chimiques. Jl donne ensuite une liste des espéces qui rentrent dans les deux derniéres caté- gories. Ce sont d'abord les plantes dont les tissus sont durs ou recouverts d'un épiderme incrusté de matiére minérale telle que la silice, puis les espéces dont la tige ou les feuilles sont recouvertes de piquants ou d'aiguillons. Enfin, la catégorie la plus nombreuse est celle des plantes vénéneuses ou à saveur désagréable. LECLERC bU SABLON. Ueber die Cultur Flechtenbildender Ascomyceten ohne Algen. (Sur la culture, sans Algues, d'Ascomycétes lichenogénes); par M. Alfred Moeller (Untersuchungen aus dem botanischen Ins- titut de Kongl. Akademie zu Muenster, 1887). On sait que les Champignons Ascomycétes qui entrent dans la compo- sition de la plupart des Lichens produisent, outre les spores renfermées dans les asques, d'autres spores trés petites appelées spermaties. On n'était pas, jusqu'ici, complétement d'accord sur le róle de ces petits corps. Comme on n'avait pu réussir à les faire germer, certains auteurs leur refusaient la qualité de corps reproducteurs. M. Moeller, en plagant les spermaties dans un milieu nutritif convenable, a obtenu leur germi- nation; il ne saurait donc désormais y avoir de doute sur la nature de ces corps; ce sont bien des spores. Mais M. Moeller est allé plus loin; partant de cette notion que le Champignon d'un Lichen emprunte à l’Algue qui lui est unie les matières nutritives qui lui sont nécessaires, il s'est demandé si l'on ne pourrait pas, en fournissant directement ces matiéres aux Champignons, rendre l'Algue inutile, et par conséquent cultiver le Champignon isolément. Pour réaliser cette expérience, l'auteur a semé dans un milieu nutritif approprié des spores ou des spermaties de Lichens. Dans les deux cas le résultat a été le même : la germination a eu lieu, un thalle en est résulté tout à fait semblable au thalle des Lichens qui renferment une Algue. Mais le développement de ce thalle est trés lent, surtout pour les Lichens fruticuleux. Aussi une des principales difficultés des cultures était-elle d'éviter les Mucorinées ou les autres Champignons dont le développement rapide aurait bientót tué le Lichen. Pour éliminer les spores qui accom- pagnent presque toujours celles des Lichens, M. Moeller a fait passer pendant plusieurs minutes un courant d'eau rapide sur le Lichen dont il voulait semer les spores ; la surface du thalle était ainsi lavée et les spores qui étaient ensuite recueillies étaient pures de tout mélange. L'auteur donne le résultat de ses expériences concernant les seuls Lichens erustacés, se réservant de traiter des autres Lichens dans un prochain travail. Un thalle bien développé a été obtenu pour les espèces REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 19 suivantes : Lecanora subfusca, Thelotrema lepadinum, Pertusaria communis, Buellia punctiformis, Lecidella enteroleuca, Opegrapha subsiderella, Graphis scripta, Arthonia vulgaris, Verrucaria mu- ralis, Calicium trachelinum. Pour le Calicium parietinum l’auteur a obtenu non seulement le thalle, mais encore les fructifications, asques et spermaties. Il est donc démontré qu'un Champignon qui, dans la nature, se trouve toujours associé à une Algue pour constituer un Lichen, peut végéter et fructifier isolément. L'importance de ce résultat n'échappera à personne; on peut y voir une démonstration de plus de la nature double du Lichen; on avait réussi à cultiver l'Algue isolée, on peut maintenant en faire autant du Champignon. De plus, les expériences de M. Moeller nous éclairent d'une façon nette sur le rôle que joue l'Algue dans la vie du Lichen; nous avons maintenant la preuve expérimentale que l'Algue n'est nécessaire au Champignon que pour lui fournir cer- laines matières nutritives : si l'on fournit directement ces matières au Champignon, l'Algue devient inutile. L. pv S. Sur les variations horaires de l'action chlorophyl- lienne; par M. J. Peyrou (Comptes rendus, séances du 25 juillet et du 22 aoüt 1881). M. Peyrou, ayant observé que le contenu gazeux des feuilles variait dans le courant d'une journée, a été amené à chercher si cette variation n'était pas en rapport avec l'action chlorophyllienne. Pour étudier les variations du dégagement d'oxygéne par la plante, il a imaginé deux appareils dont il donne une description détaillée; l'un de ces appareils lui a servi pour les plantes aquatiques, l'autre pour les plantes aériennes. Les résultats de toutes les expériences de l'auteur sont concordants ; la conclusion générale est que : 1^ l'action chlorophyllienne parait indé- pendante de la température, au: moins dans les conditions où les expé- riences ont été faites; 2 l'intensité de l'action ehlorophyllienne est pro- portionnelle à l'éclairement, Lorsque le temps est trés beau pendant toute la journée, c'est entre dix heures et midi que la quantité d'oxygéne dégagée est la plus grande. Les plantes qui ont servi aux expériences de l'auteur appartiennent aux espéces suivantes : Elodea canadensis, Cera- tophyllum demersum, Potamogeton priscus, Lilac vulgaris, Evonymus japonicus et Hortensia sp. Los S. The effect of Stimulation on turgescent vegetable Tis- sues (Effet de l'excitation sur les tissus végétaux turgescents); par M'* Anna Bateson et M. Francis Darwin (Journal of the Linnean Society, 1887, xxiv, n° 158, p. 1). Les auteurs se sont proposés d'étudier l'influence de certains liquides 80 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sur l'accroissement de la moelle de l'Helianthus annuus et de PH. tube- rosus. Sur des tiges fraichement coupées, ils ont isolé des morceaux de moelle aussi longs que possible et les ont disposés de la facon suivante : une extrémité du morceau était fixée au fond d'un vase, l'autre extrémité étant en rapport avec le bras le plus court d'un levier. Dans ces condi- tions, le morceau de moelle en s'allongeant reléve la petite branche du levier; la grande branche subit par cela méme un déplacement qui sert à mesurer l'allongement du morceau de moelle. Dans une première expérience les auteurs ont rempli avec de l'eau le vase dans lequel était fixée la moelle; ils ont alors observé un accrois- sement rapide qui, en moins de deux heures, a été de 16 pour 100 de la longueur primitive du morceau de moelle. En faisant varier là tempé- rature de l'eau employée, on observe des variations dans les résultats obtenus; l'allongement augmente d'abord à mesure que la température de l'eau s'éléve, puis il diminue lorsque la température a dépassé un certain degré. Il y a doncune température optimum ; 43 degrés pour la moelle de l Helianthus annuus. Au delà de 43 degrés l'accroissement devient plus faible à mesure que la température augmente. Les auteurs font remar- quer combien cette température optimum est élevée; d'aprés les nombres donnés par M. Pfeffer, l'accroissement de la plupart des plantes cesse de se produire à une température inférieure à 43 degrés. Aprés avoir étudié l'action de l'eau sur l'allongement de la moelle d'Helianthus, les auteurs ont recherché l'action de différents réactifs mélangés à l'eau dans certaines proportions définies. Ils ont ainsi remarqué qu'en ajoutant à l'eau 2 pour 100 d'alcool absolu, l'allongement augmente subitement, pour reprendre aprés quelques minutes sa marche ordinaire, En ajoutant une seconde fois 2 pour 100 d'alcool on peut même encore provoquer une nouvelle recrudescence daus l'accroissement. L'éther employé à une dose très faible (moins de 1 pour 100) a la méme action que l'alcool. Le chloroforme au contraire retárde l'accroissement et peut méme amener une légère contraction, il en est de méme de l'acide acétique et de l'acide nitrique. En publiant le résultat de leurs expériences les auleurs n'ont pas eu Ja prétention d'indiquer le mécanisme de l'accroissement des végétaux; ils ont simplement voulu montrer quelle était, dans des cas bien déter- minés, l'action de certains réactifs sur la turgescence des tissus; peul- étre les résultats qu'ils ont obtenus mettront-ils les physiologisles sur la voie d'une théorie rationnelle de l’accroissement. LECLERC DU SABLON. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 81 Ilustrationes floræ insularum») maris Pacifici; auctore E. Drake del Castillo. Fasc. tertius. Tab. xx1-xxx. Parisiis apud G. Masson, 1887 (Aprili), in-4°, pp. 49-60. Ce fascicule est exclusivement consacré à la famille des Labiées; l'auteur donne la description et la figure des espèces suivantes : Phyl- lostegia haplostachya A. Gray, P.tahitensis Nad.; Stenogyne macran- tha Benth., S. caleminthoides A. Gray, S. scrophulariodes Benth., S. purpurea H. Mann, S. longiflora sp. nov., S. rugosa Benth., S. angustifolia A. Gray, S. microphylla A. Gray. A. FRANCHET. Allii species Asiæ centralis in Asia media a Turco- mania desertisque aralensibus ef caspicis usque ad Mongoliam crescentes; par M. E. Regel. Saint-Pétersbourg, 1887. In-8°, 87 pages, 8 pl. Dans le tome vr des Acta horti petropolitani, M. E. Regel a déjà donné un important supplément à sa précédente monographie du genre Allium. Depuis celte époque il a recu en grand nombre de nouveaux matériaux provenant surtout des voyages de Radde dans la Turcomanie, de Krasnow, de Potanin dans la Mongolie boréale, de Przewalski dans la Mongolie occidentale et dans l'ouest de la Chine, etc., etc. Un bon nombre des espèces rapportées se sont trouvées nouvelles, au moins pour la région, et ont ainsi fourni le sujet d'un travail qui ne comporte pas moins de 138 espéces. L'auteur les énumére dans l'ordre adopté pour sa monographie, c'est-à-dire qu'il les divise en cinq sections : Porrum, Schenoprasum, Rhiziridium, Macrospatha et Molium, classification qui ne diffère pas du reste de celle de Kunth. Un tableau synoptique de toutes les espéces permet d'arriver promp- tement et facilement à leur détermination. Les formes spécifiques nou- velles et celles qui peuvent donner lieu à des discussions sont seules décrites, mais toutes sont signalées avec beaucoup de renseignements bibliographiques. Les espèces décrites pour la première fois sont au nombre de 22; les suivantes sont figurées : Allium Thunbergi Don, A. Bahri Reg., A. Kesselringi Reg., A. turcomanicum Reg., A. pla- tystylum Reg., A. tanguticum Reg., A. tristylum Reg., A. chrysoce- phalum Reg., A. gusaricum Reg., A. kaschianum Reg., A. cyaneum Reg., A. polyrrhizum Turez. Q. Przewalskianum Reg., A. Przewals- kianum Reg., A. tenuicaule Reg., A. mongolicum Reg., A. subangu- latum Reg., A. ubsicolum Reg., A. caricoides Reg., A. filifolium Reg., A. tekesicolum Reg., A. flavo-virens Reg., A. Herderianum Reg., A. Roborowskianum Reg., A. Weschniakowii Reg., A. Cristophi T. Xx (REVUE) 6 82 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Trautv., A. fibrosum Reg., A. giganteum Reg., A. Trautvetterianum Reg., A. Walteri Reg. A. FRANCHET. On a Species of Balanophora new to the Japanese Flora (Sur une espèee de Balanophora nouvelle pour la flore du Japon); par M. Tokutaro Ito (Journal of the Linnean Society. Botany. Vol. xxiv, p. 193, ph) L'auteur énumère les différents travaux auxquels la famille des Bala- nophorées a donné lieu depuis L. C. Richard, qui l'a établie, jusqu'à M. de Solms-Laubach et à M. Beccari. Au point de vue de la distribution géographique des espèces dans l'Asie orientale, il fait remarquer que M. J. D. Hooker en a déjà fait connaitre une de Hongkong, sous le nom de Balanophora Harlandi; mais, à sa connaissance, aucune plante de cette famille n'a encore été signalée au Japon. En juillet 1883, M. Ohkubo, de l'Université de Tokio, a rencontré dans les foréts du mont Amagi, province d'Idsu, une plante parasite d'un aspect trés remarquable, mais dont le développement n'était pas suffisant pour permettre une détermination spécifique; ce n'est qu'un peu plus tard qu'un deuxiéme spécimen fut découvert par M. Makino, dans la pro- vince de Tosa (ile de Sikoku). Ce spécimen, trés probablement identique à celui du mont Amagi, est femelle, et c’est grâce à lui qu'on a pu établir l'identité de l'espéce et rapporter la plante au B. dioica Wall., mais non pas sans quelques doutes. Des spécimens màles et femelles de ce méme Balanophora ont été aussi récoltés autrefois par C. Wright dansles iles Riukiu. Le B. dioica est très voisin du B. polyandra Griff. ; il en diffère sur- tout par ses anthéres biloculaires, tandis qu'elles sont multiloculaires dans le B. polyandra ; il s’éloigne davantage du B. Harlandi, dont les fleurs sont réunies en capitule globuleux. L'extension géographique du B. dioica se trouve ainsi étre assez con- sidérable puisqu'on l'observe en même temps dans la région himalayenne et dans le Japon. A. F. On Bigeneric Orchid Hybrids (Sur les hybrides bigénériques d'Orchidées); par M. Robert Allen Rolfe (Journal of the Linnean Society. Botany, vol. xxıv, p. 156, avec une planche). Le Zygocolax Weitchii Rolfe Gard. Chr. 1887, pt. 4, p. 765, est un remarquable hybride bigénérique qui a fleuri récemment dans les serres de M. M. J. Veitch et fils, à Chelsea. M. Seden, l'hybridiste bien connu, l'a produit par le croisement du Zygopetalum crinitum avec le Colax jugosus, ce dernier fournissant le pollen. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 83 La diversité de structure qui existe entre ces deux genres donne beau- coup d'intérét à leur hybride, qui d’ailleurs n'échappe pas à la règle générale qui fait que tous les hybrides sont intermédiaires entre les pa- rents dont ils sont issus. Par sa forme générale la fleur tient le milieu entre les deux, mais la coloration rappelle davantage celle du porte- graine, tandis que l'androcée a surtout de l'analogie avec la plante qui a fourni le pollen. A propos du Zygocolax Weitchii, M. Rolfe étudie un certain nombre d'autres hybrides bigénériques, ce qui l'améne à formuler plusieurs con- clusions intéressantes.. Ainsi l'hybride n'est pas toujours congénére du porte-graine ; c'est à la vérité le cas le plus fréquent; mais il en cite un, où le Cattleya fécondé par un Lelia aurait fourni un hybride apparte- nant à ce dernier genre. Ce qui peut paraitre plus singulier encore, c'est un hybride issu d'un Cattleya (mére) et d'un Sophronitis (pére), offrant les caractères génériques d'un Leælia. Rien ne démontrerait mieux quelle nécessité il y aurait de réviser un certain nombre de genres aujourd'hui encore généralement admis, si d'autre part, on ne connais- sait des hybrides produits entre genres appartenant à des tribus diffé- rentes et pour lesquels on ne pourrait raisonnablement pas proposer l'identification. On peut remarquer que le nom générique proposé par M. Rolfe pour la plante qui fait le sujet de son travail, Zygocolax Weitchii, est un com- posé des noms des deux genres dont elle est issue, Colax et Zygopeta- lum; le D' Maxwell T. Masters avait précédemment créé celui de Philageria X pour un hybride résultant du croisement du Lapageria rosea par le Philesia buxifolia. Ce système de nomenclature paraît être trés heureusement trouvé, et peut s'appliquer à tous les cas similaires. M. Rolfe s'étend ensuite assez longuement sur les croisements artifi- ciels de plusieurs espèces d'un méme genre avec l'une d'entre elles, notamment du croisement du Cypripedium barbatum avec vingt-quatre de ses congénères, en y comprenant les Selenipedium ; il résume en deux tableaux, d'une part la série des unions, d'autre part les combinai- sons diverses qui peuvent résulter de ces hybridations. Dans un troisième tableau schématique, il montre les unions qui ont été obtenues par l'hy- bridation artificielle entre genres distincts, chacun des noms des parents étant accompagné, sur ce tableau, d'un chiffre qui n'est autre que le nu- méro d'ordre de ces genres dans le Genera plantarum de MM. Bentham et Hooker ; on peut ainsi juger tout de suite à quelle distance se trouvent l'un de l'autre les deux genres producteurs dans la classification adoptée par ces botanistes. M. Rolfe conclut en ces termes : 1* L'hybridation peut s'effectuer non seulement entre des espéces, iN SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. mais aussi entre des genres distincts, ou bien entre des plantes assez dif- férentes par leur organisation pour qu'on puisse les considérer comme séparables génériquement. 2» Les hybrides ont généralement une origine artificielle, ou bien ils se produisent accidentellement; dans l'un et l'autre cas, ils ne peuvent être traités dans les systèmes de classifications comme le sont les variétés, les espéces ou les genres. 3° La possibilité de l'hybridation entre espèces, jusqu'ici considérées comme distincles, ne prouve nullement qu'il faille inférer de cette possi- bilité que ces espéces ne soient que des formes d'un méme type. 4° L'existence d'hybrides entre genres de structure différente ne prouve point la nécessité de réunir ces genres, pas plus que ces hybrides ne peuvent étre rapportés arbitrairement à l'un ou à l'autre des genres producteurs. 5° Les espèces et les genres pourront toujours rentrer dans les sys- témes de classification selon leurs différentes particularités de structure, mais cela sans qu'il y ait lieu de se préoccuper des possibilités d'hybrida- tion qui pourraient se produire et prendre place entre eux. L'auteur termine en proposant, pour les hybrides bigénériques, quel- ques noms construits d’après la méthode préconisée plus haut : Phajo- calanthe X, pour les hybrides de Phajus par le Calanthe; Læliocat- tleya X, pour ceux du Lelia par le Cattleya ; Sophrocattleya X, pour ceux du Cattleya par le Sophronitis; Zygocolax X, cité plus haut ; Anectomaria X, pour ceux de l'Anectochilus et de l'Hemaria; Maco- maria X, pour ceux du Macodes et de 'Hemaria; Dossinimaria X, pour ceux du Dossinia et de l'Hemaria. A. FRANCHET. On a new Genus of Orchide: from thc Island of Saint- Thomas West Africa (Sur un nouveau genre d'Orchidées de lile Saint-Thomas, Afrique occidentale); par M. H. N. Ridley [Journal of the Linnean Society. Botany, vol. xxiv, p. 197, 4 pl. (pl. v, figure 9-8)]. Cette intéressante Orchidée terrestre a été récoltée dans l'ile Saint- Thomas lors de l'expédition portugaise sur les cótes occidentales d'Afrique, en 1885. Orestia, n. gen. — Flores parvi haud resupinati; sepalum posticum oblongum lanceolatum, obtusum, lateralia breviora, ovata, falcata, labello subopposita. Petala obliqua, ovata, lanceolata. Labellum sepalis brevius, obovatum, emarginatum, pulvina pubescente purpurascente in medio. Gynostemium subteres. gracile, arcuatum, superne attenuatum. Anthera terminalis filamento brevi rostello adnata, loculi valde discreti, lateraliter mox dehiscentes. Pollinia 4, exappendiculata, transversa, ceracea, flava. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 85 Stigma tenue, profunde concavum. Rostellum latere tenue obtriangulare, apice lato obscure sinuato, antheræ adnatum et illam celans. La seule espèce connue, O. elegans, est une herbe de 30 centimètres, ayant le port du Microstylis stelidostachya, à tiges non bulbeuses recou- vertes de gaines làches dans leur moitié inférieure et portant d'ailleurs 2-3 feuilles ovales-aigués, obliques; les fleurs sont jaunes. A. FK Contributions to the Botany of the State of New-York (Notes relatives à la botanique de l'État de New-York); par M. Ch. H. Peck (Extrait du Bulletin of the New-York State Museum of Natural History. Vol. 1, n° 2, mai 1887). Un volume in-8 de 66 pages et 2 planches lithographiées. Ce travail contient : 1^ les descriptions de nouvelles espèces de Cham- pignons de l'État de New-York; 2 des additions à la flore de l'État de New-York avec remarques et observations; 3° les descriptions des espèces appartenant aux genres Paxillus, Cantharellus et Craterellus; 4° la correspondance synonymique des Pyrénomycétes de New-York avec le système de M. Saccardo ; 5° enfin la description des Dolets visqueux du méme pays. Entre les espécesles plus remarquables nous indiquerons les suivantes: Hydnum albidum, très voisin de l'H.repandum mais de couleur blanche, de taille plus petite et à spores moins grandes; — Collybia hygropho- roides, dont les jeunes spécimens ressemblent à l'Hygrophorus conicus par la forme et la couleur ; — Morchella angusticeps (pl. I, fig. 19-21), trés voisin du M. conica Pers. ; — Peziza longipila (pl. IT, fig. 15-19), sur l'Eupatorium maculatum, qui diffère du P. relicina Fr. par la pré- sence d'un stipe court ; — Acrospermum album, qui ressemble à PA, compressum par la grandeur, mais qui différe de toutes les autres espéces par sa couleur blanche; — Pazillus simulans, grande espèce blanche ressemblant au Lactarius vellereus ; — Paxillus porosus Berk., inter- médiaire entre les Paxillus et les Boletus (lorsque la plante est jeune, la disposition rayonnée des lames est encore visible, mais sur la plante adulte on ne voit qu'un hyménium formé de pores anguleux analogues à ceux des Bolets; les spores sont plus larges que celles des Paxillus ordinaires ; le seul caractére permettant de placer cette plante plutót dans le genre Pazillus que dans le genre Boletus est la présence d'un stipe excentrique ou latéral); — Boletus subluteus, plus petit que le B. luteus ; — Boletus americanus, généralement associé au B. granu- latus, mais s'en distinguant facilement par son chapeau plus mince et son stipe plus élancé. N. PATOUILLARD. 86 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Las Faloideas Argentinas (Les Phalloidées de la République Argentine); par M. C. Spegazzini (Extrait des Anales de'la Sociedad cientifica Argentina, t. xxiv, p. 59 et suiv.). Actuellement nous connaissons 13 espéces de Phalloidées réparties en 11 ou 12 genres; l'Australie compte 18 à 20 espéces, les Indes-Orien- tales 15 à 16, le Centre et le Sud de l'Amérique 15 à 16, l'Amérique du Nord 12 à 15, l'Afrique 12 ou 13, l'Asie 7, l'Europe 4 et la Polynésie 4. Dans la République Argentine les espéces indiquées par M. Spegazzini sont les suivantes : Phallus (Ithyphallus) campanulatus Berk.; Muti- nus argentinus Speg. nov. sp., proche du M. caninus; Simblum sphæ- rocephalum Schlt., S. Lorentzii Speg., S. australe Speg.; Clathrus crispus Turpin, C. (Laternea) australis Speg. nov. sp.; Lysurus Clara- zianus Muell. Arg. et L. argentinus Speg. nov. sp., des foréts et des lieux cultivés dans le Chaco austral. N. PATOUILLARD. Fungi Patagonici; par M. C. Spegazzini. Brochure in-8° de 62 pages. Buenos-Ayres, 1887 (Extrait du Boletin de la Academia Na- cional de Ciencias de Cordoba, t. x1, p. 5 et suiv.). Liste de 195 espéces de Champignons qui renferme les nouveautés suivantes : Agaricus (Tricholoma) magellanicus, Ag. (Clitocybe) Te- huelches, Ag. (Clitocybe) patagonicum, Ag. (Pleurotus) berberidi- colus, qui diffère de l'Ag. applicatus Batsch, par ses lames blanches ; Ag. (Pleurotus) gossypinulus, voisin de l'Ag. chioneus Pers., Ag. (Pleurotus) tarnensis, Ag. (Pholiota) subflammans, qui ressemble à l'Ag. flammans Fr., mais qui en est bien distinct, Ag. (Flammula) Fro- wardii Speg., Ag. (Naucoria) Gregorianus, Ag. (Crepidotus) Bruns- wickianus, très voisin de PAg. calolepis, Ag. (Panæolus) uliginicolus, intermédiaire entre les Ag. campanulatus L. et Ag. papilionaceus Fr.; Cortinarius (Phlegmacium) magellanicus, Cort. (Myxacium) Tarnen- sis, Cort. (Myxacium) Darwinii, Cort. (Dermocybe) Hookerii ; Fistulina antarctica; Clavaria (Ramaria) patagonica; Hirneola antarctica, voisin de l'H. cornea Fr.; Exobasidium antarcticum, sur les feuilles vivantes du Lebetanthus americanus ; Tulostoma patagonicum ; Bovista magellanica, Bov. arachnioides, Bov. antarctica, Bov. pachydermia ; Puccinia patagonica, sur feuilles et tiges de Collomia; Uromyces ma- gellanicus, sur feuilles vivantes de Carex pallida; Uromyces patago- nicus, sur feuilles d'Astragalus ; Urom. Symphiostemi, sur les feuilles, les graines et les scapes de Symphiostremum narcissoides; OEcidium Obionis, Æc. sclerothecium, sur Senecio patagonicus, OEc. Suede ; Cystopus argentinus, sur Spergularia grandis; Phyllactinia antare- tica; Valsa Bovei; Eutypa patagonica; Hypocopra Darwinii, Hyp- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 87 patagonica, Hyp. ornithophila ; Rosellinia magellanica ; Hypoxylon magellanicum ; Sphærella patagonica, Sph. magellanica ; Melanop- samma lophiostomoides ; Gnomonia magellanica ; Melanconis antarc- tica; Diaporthe magellanica; Delitschia patagonica ; Sphærulina Gilie ; Metaspheria macrospora; Acanthostigma imperspicuum; Zi- gnoella patagonica; Sporormia obliquisepta, Sp. patagonica, Sp. aus- tralis; Pleospora gallegensis, Pl. patagonica, Pl. magellanica, PI. freticola; Pyrenophora antarctica; Pleosphæria Patagoniæ; Teicho- spora Bovei; Selinia antarctica ; Mitrula antarctica ; Ascophanus patagonicus; Patinella? antarctica ; Licea antarctica; Phoma antarc- tica; Aposphæria freticola; Placosphæria magellanica ; Blennoria patagonica; Trullula Tehuelches ; Fusidium magellanicum ; Sporocybe antarctica et Sclerotium? Dothideoide. N. Par, Mycetes malacenses ; par MM. P. A. Saccardo et G. Paoletti. Bro- chure in-8° de 42 pages et 3 planches coloriées (Extrait des Atti del R. Istituto Veneto di scienze, lettere ed arti, t, vi, série vi). Venise, 1888. Ce mémoire signale 123 espéces de Champignons récoltées pendant l'année 1885, dans la péninsule de Malacca, par M. Benedetto Scortec- chini. En y joignant les espéces récoltées par M. Geo. King et publiées par M. Cooke (Fungi of Perak), ainsi que quelques-unes communes aux régions voisines (Pégu, Bornéo et Ceylan), on obtient une liste de 261 es- péces composée comme il suit : 4 Myxomycétes, 197 Hyménomycétes (dont 79 Polypores), 7 Gastéromycétes, 39 Pyrénomycétes, 4 Discomy- cétes, 2 Tubéracées, 4 Sphéropsidée, 4 Mélanconiée, 5 Hyphomycétes et À mycélium stérile. Dans les espèces Scortéchiniennes on remarque 30 nouveautés (dont 16 Pyrénomycétes) et deux genres : Roussoella et Penzigia, dont voici les diagnoses : Roussoella Sacc.: « Stromata verrucoso-clypeata vel erumpentia, atra subearbonacea, intus plurilocularia; asci octospori; sporidia oblonga, uniseptata, fuliginea. » Diffère du genre Phyllachora par ses spores didymes et colorées. Une seule espéce, R. nitidula S. et P., tab. vr, fig. 8, sur des chaumes de Bambou. Penzigia Sacc.: « Stroma subglobosum vel hemisphærico vel obpiri- formi, intus plerumque radiato-fibrosum (numquam concentrice zona- tum), extus crustaceo-laccatum (pallens), leve; perithecia stromate omnino immersa, collis brevibus vel subnullis; ostiola punctiformia non extantia, asci octospori, paraphysali, stipitati; sporidia oblongo-fusoidea, majuscula, fuliginea. » Differe du Daldinia par le stroma extérieurement pâle et non zoné 88 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. concentriquement en dedans et du Xylaria par son stroma globuleux et ses périthèces entièrement immergés. À ce nouveau genre se rapportent les espèces suivantes : P. cranioides S. et P., tab. vt, fig. 1, P. creta- cea S. et P. (Hypoxylon cretaceum Berk. et Br.), P. cumpuncta S. et P. (Sphæria Jungh., Hypoxylon Fr., Xylaria Berk.) et P. dealbata S. et P. (Xylaria dealbata Berk. et Curt.). Comme espéce remarquable signalée dans ce mémoire indiquons encore : Cyclomyces stereoides S. et P., proche du C. fuscus mais plus petit, circulaire et non dimidié. N. PATOUILLARD. Un nouveau genre de Pyrénomycètes sphériacés ; par M. P.-A. Saccardo (Revue Mycologique, n° 37, p. 6). Berlesiella Sacc. : « Perithecia subcarbonacea, atra, globulosa, stro- mate pulvinato vel hemisphærico, vel effuso carbonaceo, inserta, discreta vel basi tantum connexa, botryoso prominula, setosa, ostiolo minulo vel obsoleto. Asci elongati (spurie paraphysati), octospori. Sporidia ovoideo- oblonga 2 pluri-septata et muriformia, e hyalino flaveola. — A. Cucur- bitaria et Botryosphæria vere diversum. » N. PAT. Le nouveau genre Peltosphæria (Pyrénomycètes sphériacés); par le D" A. N. Berlese (Revue Mycologique, n°31, janv. 1888, p. 17). Peltosphæria Berl. : « Perithecia sparsa epidermide tecta et basi ligno infossa sursum clypeo stromatico atro tecta raro bina sub eodem clypeo. Ostiola vix erumpentia, brevia. Asci cylindracei sessiles, paraphysati, octospori. Sporidia monosticha ovoidea, septata, muriformia. » Une espéce, Peltosph. vitrispora (Cooke et Harkn.) Berl. (Pleospora vitrispora Cooke et Harkness in Grevillea, 1x, p. 86, Sacc. Syll. Pyr. vol. rt, p. 276), croissant sur les rameaux cortiqués de Lonicera en Cali- fornie. N. Par. Laschiæ nova species; par M. Rob. Fries (Grevillea, n°19, p. 93). Laschia testudinella : « Pileus membranaceus, gelatinoso-elasticus ex orbiculari reniformis, leviter convexus, glaber, e griseo fuscescens, obscurius areolato-reticulatus ; stipes lateralis, horizontalis, perbrevis ; pori ampli, profundi, regulares, hexagoni, similares et concolores ; Sporæ copiosa, oblong: albæ. « Habitus exacte Hexagonæ diminuta, substantia vero gelatinosa, licet subrigidula. Sicca valde contrahitur, formam tamen servans, humectata denuo in pristinum modum intumescit. Pileus 1/2-1 unc. latus, juniorum orbicularis subgriseus, adultorum reniformis fuscescens. » Sur un trone de Bambou provenant de Batavia. N. Par. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 89 New British Discomycetes (Nouveaux Discomycètes dela Grande- Bretagne); par M. W. Phillips (Grevillea, n° 79, p. 93). Mollisia (Pseudopeziza) Alismatis Phil. et Trail., sur les feuilles d'Alisma Plantago ; Pocillum Boltonii Phil., sur Equisetum; Lachnella callimorpha (Karst.), sur Eriophorum angustifolium; Ombrophila helo- tioides Phil., sur Equisetum; Dermatea amæna (Tul.), sur branches mortes de Chéne. N. PAT: Contributions à la Flore mycologique de la Loire-Infé- rieure; par M. Ch. Menier (Extrait du Rapport sur les travaux de la section des sciences naturelles de la Société académique de Nantes, 1887). L'auteur signale dans ce mémoire dix Champignons hypogés, tous nouveaux pour la Loire-Inférieure: Rhizopogon luteolus, Hymenogaster niveus, Elaphomyces mutabilis, E. leucosporus, E. maculatus, E. an- thracinus, E. variegatus, E. leucocarpus, Cenococcum geophilum et Tuber œstivum. Quelques autres espèces intéressantes sont également indiquées : Peziza Durieana, P. Curreyana, Stilbum Kervillei et Claviceps microcephala. N- Par. Liste des Champignons nouvellement obscrvés dans le département des Alpes-Maritimes ; par M. J.-B. Barla (Extrait du Bulletin de la Société Mycologique de France, année 1887, p. 195). Ce mémoire est la quatriéme liste des Champignons des Alpes-Mari- times que publie M. Barla ; nous y remarquons les nouveautés suivantes : Amanita Boudieri, voisine de PA. baccata ; Tricholoma salero et Tri- choloma Boudieri qui a des rapports avec le T. saponaceum, mais qui en diffère par son chapeau rouge cuivré. N: Par. Fungi Japonici nonnulli : new species of Japanese Fungi found parasitic on the leaves of Polygonum multiflorum Thunb. and Lycium chinense Mill.; par MM. Charles Spegazzini et Tokutaro Ito, F. L. S. (Journal of the Linnean Society, novembre 1887, p. 254). Les espéces signalées dans ce mémoire sont les suivantes : 1. Uredo Polygonorum DC. Fl. Fr. p. 71 (status stylosporicus Pucci- nie Polygonorum); stylospores ovoïdes 20-27 X 14-15 p, fauves, pâles, légérement muriquées, portées sur un pédoncule hyalin fugace : sur les feuilles du Polygonum multiflorum Thunb. 2. Fusarium oidioides Speg. nov. sp. — Maculæ nulle; mycelium epiphyllum, laxissime diffusum, subpulveraceum, indefinitum, album ; 90 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. hyphæ hyalinæ, repentes, dense ramosæ (3-4 y. crass.), hinc inde ramulis irregulariter subfasciculatis, rarius solitariis, utrinque non vel vix atte- nuatis (5-10 X 4-5 y), apice truncatis, 2-3 sterigmatibus papillæformibus coronatis ; conidia fusoidea, leviter faleata, 3-5 septata, non constricta, utrinque acuta, hyalina (30-50 X 3-4 p). Ad folia viva Polygoni multiflori Thunb., Tokio. 3. Phyllosticta Tokutaroi Speg. nov. sp. — Maculæ sparsa, solitariæ, irregulariter orbiculares, parvulæ (2-3 millim. diam.), centro pallescentes arescentes, areola sordide intenseque castanea, indefinita, latiuscula cinctæ. Perithecia pauca, prominulo exserta, globuloso-depressa (250 u diam.), atra, glabra v. subpapillosa, ostiolo primo parum manifesto dein lacero dehiscente donata, coriacella contextu sinuoso-parenchymatico, olivaceo atro, subpellucido. Sterigmata fasciculata, obclavato elongata (25 X 1-2,5u), hyalina, monospora, continua; stylosporæ ellipticæ v. ovoideæ, rectæ v. vix inæquilalerales (5-6 X 2-2, 5 y), hyalinæ. Ad folia viva Polygoni multiflori Thunb., Tokio. 4. Tuberculina japonica Speg., nov. sp. — Cupulæ parvi, hemi- sphærico-applanatæ, subpulveraceæ, solitariæ, sordide fulvescentes (300- 400 y. diam.), areola parum inerassato-pulvinata, minuta, subfuscescente v. fulvescente insidentia; sporæ globosæ, crassiusculæ, tunicatæ, læves (1-8), fulvescenti-hyalinæ int sterigmatibus filiformibus subcoalescentibus (30-1,5u) olivaceis acrogenæ. Ad folia languida Lycii chinensis Mill., Tokio. N. PATOUILLARD. Thirty-Ninth annual Report of the Trustees of the State Museum of Natural History; partie botanique par M. Char. H. Peck. (Albany, 1886). Dans ce trente-neuviéme mémoire, l'auteur continue l'énumération des Champignons récoltés dans l'État de New-York, ainsi que la description des espèces nouvelles. Les nouveautés signalées sont les suivantes: Ag4- ricus (Tricholoma) rubescentifolius, des bois de Pins; Ag. (Collybia) fusco-lilacinus de la section des Tephrophane ; Ag. (Collybia) esculen- toides, qui diffère de l'Ag. esculentus par son stipe qui n'est pas radicant et son chapeau ombiliqué, de plus l'Ag. esculentus est du printemps, tandis que PAg. esculentoides est d'automne ; Ag. (Mycena) amabilis- simus, qui n'est peut-être qu'une grande forme de PAg. Acicula; Ag. (Clitopilus) pascuensis, étroitement allié à PAg. prunulus ; Ag. (Nolanea) fuscogriseellus, voisin de l Ag. pascuus, mais plus grand ; Ag. (Nauco- ria) elatior, qui ressemble à VA. scorpioides ; Russula crustosa, qui se rapproche du R. eruginea et du R. virescens; Boletus subaureus, exac- tement intermédiaire entre les B. flavidus et granulatus; Boletus fla- vipes; Clavaria circinans; Tremella pinicola, de la section Cerebrina ; REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 91 Phyllosticta Mitellæ, sur les feuilles de Mitella diphylla; Phyllosticta Hamamelidis sur Hamamelis virginiana; Phoma Maianthemi, sur les feuilles tombées du Maianthemum bifolium; Phoma Clintonii, sur le bois dénudé de l'ZEsculus Hippocastanum ; Dendrophoma Cepha- lanthi, sur branches mortes du Cephalanthus occidentalis; Dendro- phoma Tiliæ, branches mortes de Tilia americana ; Sphæropsis tilia- cea, sur Tilia americana ; Sphæropsis Linderæ, sur branches mortes de Lindera Benzoin ; Sphæropsis Juniperi, sur bois mort de Juniperus virginiana; Sph. pallida, sur Rhus typhina; Sph. sphærospora, sur tiges mortes d'Asclepias Cornuti ; Sph. maculans, sur branches mortes décortiquées ; Coniothyrium Staphyleæ, sur Staphylea trifolia ; Septo- ria Osmorrhiza, sur feuilles d'Osmorrhiza longistylis ; Rhabdospora Xanthii, sur tiges mortes de Xanthium strumarium; Zythia ovata, sur bois mort de Peuplier; Pestalozzia consocia sur les feuilles d'Hama- melis virginiana accompagnant Phyllosticia Hamamelidis ; Pestaloz- zia? campsosperma, sur les feuilles tombées d'Abies balsamea ; Go- dronia Cassandra, sur les branches mortes du Cassandra calyculata ; Ascomyces extensus, sur les feuilles du Quercus macrocarpa, espèce distincte de PA. Quercus Cooke par ses spores; Lestadia Æsculi, sur les pétioles d'Zsculus Hippocastanum; Sphærella Lycopodii, sur les écailles des épis de Lycopodium clavatum, diffère du S. lycopodina par ses thèques et ses spores plus petites; Diaporthe Neilliæ sur les branches du Neillia opulifolia; Diap. marginalis, sur les branches de Alnus viridis ; Diap. sparsa, sur les rameaux du Rhus Toxicodendron, et enfin Leptosphæria Kalmic, sur les tiges mortes du Kalmia angusti- folia. Le méme mémoire contient également la description détaillée, ainsi qu'un grand nombre d'observations sur les espéces des genres Pleurotus, Claudopus et Crepidotus de l'État de New-York. Nous y remarquons 17 espèces de Pleurotus dont 13 européennes, 5 Claudopus dont 4 d'Europe et 41 Crepidotus dont une seulement est commune aux deux continents (C. haustellaris Fr.). Enfin deux planches lithographiées accompagnent ce travail, 13 espéces y sont représentées. N. Par. Le Peronospora viticola dans les Vosges; par M. A. d'Arbois de Jubainville (Revue Mycologique, vin, n° 31. Toulouse, juillet 1886). L'auteur a observé aux environs de Neufcháteau la premiére apparition du Peronospora viticola sur les feuilles de Vigne en 1885. De petites taches brunes, larges comme la téte d'une épingle, se mon- trérent d'abord à la face supérieure de quelques feuilles. M. d'Arbois de Jubainville remarqua qu'à leur surface inférieure il y avait des parcelles 92 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de terre qui correspondaient aux taches morbides, et il pense que lors des pluies d'orage les oospores mélées au sol avaient été projetées sur les jeunes feuilles avec la boue dont elles étaient éclaboussées et y avaient germé. Il fit en outre cette observation qu'une Vigne, qui n'avait pas été écha- lassée et dont les rameaux se couchaient sur la terre, fut beaucoup plus fortement atteinte que toutes les Vignes voisines, et il attribue ce résultat à l'infection directe des feuilles au contact du sol par les oospores. Dans les Vosges, d'aprés ses remarques, la germination des oospores n'a lieu qu'en juin, aussi les dommages ne se produisent-ils que tardi- vement sur les Vignes ; dans ces conditions, il est opportun de cultiver de préférence des cépages précoces. L'auteura vu des Vignes montées sur les arbres de bois créés dans d'anciens vignobles abandonnés extrémement attaquées par le Perono- spora ; il pense que ce résultat est dû à ce que toutes les oospores de l'année précédente sont restées sur le sol au lieu d'étre enterrées comme dans les Vignes cultivées et qu'elles auront été aisément disséminées sur les feuilles par les insectes et les limacons. Ep. PRILLIEUX. Psilotum triquetrum ; par M. Tokutaro Ito (The Gardeners Chronicle, 3* sér., vol. 11, n° 33, p. 191, 1887). On sait combien les Japonais et aussi les Chinois sont habiles à créer des monstruosités végétales qui obtiennent chez eux le succés qu'ont chez nous les fleurs doubles, les hybrides, les variétés de nuance unie ou maculées de plantes rares et péniblement modifiées par la culture. M. Tokutaro Ito, savant japonais, actuellement à Cambridge, a récem- ment, dans un intéressant article, appelé l'attention des horticulteurs européens sur les nombreuses et étranges variétés que leurs confréres japonais ont fait produire au Psilotum triquetrum. Il y a dans cet article l'indication de faits des plus curieux, tant au point de vue de la tératologie végétale qu'au point de vue horticultural. Le Psilotum triquetrum est assez commun au Japon; on le rencontre dans les iles Kiusiu, dans les provinces de Buzen, Satsuma, Hinga, Ohsumi ; dans l'ile de Nippon, il est cantonné dans les provinces d'Idsu et de Kii; enfin on le trouve encore dans les iles Riukiu. C'est vers le milieu du dix-huitième siècle que les horticulteurs japonais s'occupérent de cette plante, mais ce n'est que de 1830 à 1840 que la mode mit en honneur ses nombreuses variétés. A cette époque parut une infinité de livres ou catalogues donnant la figure et la description de ces variétés. Parmi ces livres, M. Tokutaro Ito nous en signale deux comme plus par- ticulièrement intéressants et tous deux intitulés Shoyo Ran Pu, c'est-à- dire Monographie des Psilotum. Le nom japonais du Psilotum est Mat- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 93 suba Ran qui veut dire Orchis à feuilles de Pin et le mot Shoyo Ran en est la traduction chino-japonaise. Un des deux ouvrages, publié à Yédo, contient une figure coloriée et une courte description des principales variétés. L'autre, publié en 1836, probablement aussi à Yédo, est un catalogue ne comprenant pas moins de 120 descriptions de variétés, dont une soixantaine sont représentées en couleur. C'est dire combien la vogue de ces plantes a été grande. On ne saurait, d'ailleurs, s'imaginer les formes bizarrres que peut revétir, sous la main des Japonais, le Psi- lotum. Chaque forme ou variété est désignée par un nom qui traduit, pour ainsi dire, son aspect. Ces innombrables formes, souvent trés éloi- gnées du type, d'une méme plante, doivent assurément faire réfléchir les botanistes pour lesquels l'espéce est absolument limitée. Telle est, implicitement du moins, la conclusion à laquelle aboutit M. Tokutaro Ito. En effet, il fait remarquer, en terminant, que pour M. Baker le Psilotum capillare Blume n'est qu'une variété du P. triquetrum, et que pour lui le P. complanatum Sw. en est une autre variété. PauL Maury. On a new Selaginella from new Guinea (Une nouvelle Sélaginelle de la Nouvelle-Guinée) ; par le baron de Mueller et J. G. Baker (Journ. of Botany, t. xxvi, 1888, p. 26). La nouvelle espéce que décrivent MM. le baron de Mueller et J. G. Daker, sous le nom de Selaginella angustiramea, a été récoltée par M.W. Sayer dans les montagnes de la Nouvelle-Guinée à environ 7000 pieds d'altitude. Cette espèce appartient au sous-genre Sfachygynandrum, série des Caulescentes, groupe des Flabellatæ, et elle est voisine des S. usta et S. caulescens. P. M. On a further collection of Ferns from West-Borneo, made by the Bishop of Singapore and Sarawak (Sur une nouvelle collection de Fougères de l'ouest de Bornéo, récoltée par l'évéque de Singapore et Sarawak); by J. G. Baker (Journal of the Linnean Society, xxiv, 1887, p. 256). M. le D' Hose, évêque de Singapore et de Sarawak, continue l’explo- ration botanique de Bornéo. Il vient d'envoyer à M. Baker une nouvelle collection de Fougères récoltées dans l’ouest de cette île comprenant 42 espèces dont 10 sont nouvelles. C'est, comme on le voit, une collection importante, qui, jointe à celle que nous avons déjà fait connaitre dans ce Bulletin (1), témoigne de la richesse de Bornéo en Cryptogames supé- rieures, Les espéces nouvelles décrites par M. J. G. Baker sont : Matonia (1) Voyez le Bulletin de 1887, t. xxxiv, Revue, p. 21. 94 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sarmentosa, qui présente les fructificalions du M. pectinata, mais en diffère par tous ses autres caractères ; — Davallia (Humata) pinnatifida, intermédiaire entre D. pectinata et D. pedata; — Davallia (Leuco- stegia) nephrodioides, étroitement allié au D. Kingii Baker, du Japon ; — Asplenium (Diplazium) crinitum qui serait PA. sorzogonense, var. majus de Hooker, s'il n'était plus beau et n'avaitle stipe et le rachis poilus et les sores réunis sous la moitié des segments des pinnules ; — Nephrodium (Sagenia) subdigitatum, voisin de N. Lobbii, N. subbipin- natum et N. irriquum ; — Polypodium (Phegopteris) subarboreum, belle plante dont le port et les segments terminaux rappellent ceux du Nephrodium Filix-mas var. elongatum ; — Polypodium (Dipteris) quinquefurcatum, voisin du P. bifurcatum ; Gymnogramme (Cerosora) chrysosora, forme paraissant constituer une section attenant aux Eugym- nogramme et aux Ceropteris, espèce ayant de grands rapports avec les G. leptophylla et cherophylla ; — Gymnogramme (Selliguea) campy- loneuroides, voisin des G. membranacea et macrophylla; — Acrosti- chum (Gymnopteris) oligodictyon, à l'aspect de PA. simplex et de PA. lineare. PauL Maury. Ferns collected in Perak by Father Scortechini (Fougères récoltées à Pérak par le P. Scortechini); par. M. le colon. R. H. Bed- dome (Journal of Botany, xxv, 1887, p. 321). Le P. Scortechini avait, deux ans avant sa mort, envoyé à M. James Dritten, éditeur du Journal of Botany, des notes sur les Fougères qu'il venait de récolter à Pérak et le priait de vouloir bien les revoir et les corriger au besoin. MM. Baker et Beddome comparèrent les échantillons envoyés par le P. Scortechini avec les types des herbiers de Kew et du British Museum, et le colonel Beddome dressa la nomenclature des espéces qui sont au nombre de 203 parmi lesquelles plusieurs espéces nouvelles. Ce sont: Alsophila obscura Scort. (pl. 278, fig. 2) ; — A. tri- chodesma Scort., très voisin de PA. Andersoni du Sikkim; — Asple- nium Scortechini Bedd., voisin de PA. Griffithianum; — Nephrodium (Lastrea) Dayi Bedd., qui se rapproche quelque peu du Phegopteris distans ; — Polypodium (Phegopteris) laserpitiifolium Scort., ressemble beaucoup à l' Aspidium laserpitiifolium Mett., mais ses stipes sont plus longs, ses pinnules plus larges et non imbriquées, et il n'a pas d’indusie ; sa place est prés du P. Hasseltii; — Polypodium triangulare Scort. (pl. 278, fig. 1). Outre ces espèces, la liste de M. Beddome en signale 26 qui n’avaient pas encore été trouvées dans la péninsule Malaise. P. M. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 95 Ferns collected in Perak and Penang by Wr. J. Day (Fougéres récoltées à Pérak et Penang par M. J. Day); par le col. R. H. Beddome (Journal of Botany, xxvi, 1888, p. 1). Cette liste comprend 183 espèces, parmi lesquelles 11 sont pour la première fois signalées dans la péninsule Malaise et 3 sont nouvelles. Ce sont : Alsophila dubia, plus voisin de PA. podophylla Hook. que de l'A. glabra (pl. 279, fig. A); — Aspidium (Nephrodium) perakense, qui offre quelques rapports avec le Lastrea Beddomei ; — Gymnogramme (Syngramme) Dayi, voisin du G. (Syngramme) borneensis Hook. (pl. 279, fig. B). Dans une note, M. Beddome fait remarquer que l'Asplenium Griffi- thianum n'existe pas à Pérak et que la plante rapportée à cette espéce dans le Synopsis Filicum de Hooker et récoltée par Mactier, est une espéce nouvelle, non encore décrite, pour laquelle il propose le nom d'Asplenium Mactieri. BONO Contribuicoes para o estuda da Flora d'Africa. — Flora de San Thomé (Contributions à l'étude de la Flore d'Afrique. — Flore de San-Thomé), CRYPTOGAMES vAscuLAIRES; par M. le D" J. Henriques (Boletim de Sociedade Broteriana, 1v, 1886, fasc. 3 et 4). Depuis les explorations de G. Don, Welwitsch et G. Mann, deux natu- ralistes portugais, M. M. A. Moller et Fr. A. Dias Quintas, ont parcouru l'ile de San-Thomé et y ont recueilli les matériaux importants qui ser- vent de base à la Flore que publie le Boletim de Sociedade Broteriana. M. J. Henriques a dressé la liste des Cryptogames vasculaires de cette île et M. Baker a revu les déterminations. On compte actuellement 80 espèces de Cryptogames vasculaires à San-Thomé, 71 Fougères et 9 Lycopodiacées. Quatre espèces nouvelles sont à citer : Polypodium (Phegopteris) Henriquesii Baker (pl. m), intermédiaire entre le P. punctatum Shunbg. et le P. Kerandrenianum Gaudich. ; — P. (Grammitis) Molleri Baker (pl. 1v, fig. B), voisin du P. australe Mett.; — P. (Eupolypodium) oosorum Baker (pl. 1v, fig. A), voisin du P. trichomanoideum Sw. et du P. exiguum Griseb.; — Acros- tichum (Chrysodium) phanerodictyon Baker, voisin des A. minus Mett., A. lanceolatum Hook. et A. azillare Cav. (pl. 1v, fig. C). y M. A new Lycopodium from Escuador (Un nouveau Lycopode de la République de l Équateur); par M. J. G. Baker (Journal of Bo- tany, t. xxv, 1887, p. 314). M. Baker décrit, sous le nom de Lycopodium albidum, une curieuse plante qui a été recueillie à Mataba, province de Loxa, dans les Andes 96 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de l'Équateur, en août 1883 et qui est voisine du L. clavatum. Les feuilles de cette nouvelle espéce sont membraneuses, sauf à la base, et sont complètement dépourvues de chlorophylle. Le L. albidum prend place, dans le Synopsis de M. Baker, près du L. vestitum Desv. PauL Maury. On a collection of Ferns made in West central China by D' A. Henry (Sur une collection de Fougères faite dans l'ouest de la Chine centrale par M. le D* A. Henry); par M. J. G. Baker (Journal of Botany, t. xxv, 1887). M. Baker nous fait connaitre les espéces nouvelles suivantes que ren- fermait cette collection : Asplenium (Athyrium) nephroides ; — Nephro- dium (Lastrea) enneaphyllum, intermédiaire entre le N. podophyllum et le N. Sieboldii ; — N. (Lastrea) gymnophyllum, intermédiaire entre le N. sparsum et le N. chinense; — Polypodium (Phymatodes) drymo- glossoides, voisin du P. accedens Blume; — Gymnogramme (Selligera) Henryi, voisin du G. Wrightii Hook. Il convient encore de signaler comme étant récoltés pour la premiére fois dans la Chine centrale: Asplenium resectum Smith., A. squami- gerum Mett.; Nephrodium Beddomei Baker, N. splendens Hook.; Poly- podium appendiculatum Wall.; Selaginella Wallichii Spring. P. M. Sur la Mousse sous-lacustre de la barre d'Yvoire; par M. le professeur Schnetzler (Société helvétique des sciences natu- relles, session de 1886, pp. 98-99). La communication faite sous ce titre par M. le professeur Schnetzler, de Lausanne, présente un certain intérét, en ce sens qu'il s'agit d'une Mousse qui n'atteint son plus grand développement que dans les terrains humides et arrosés et qui, à 200 pieds sous l'eau, est devenue plus gréle et plus petite que dans les terrains secs mais boisés de la région cham- pétre. La plante en question est le Thamnium alopecurum (Linn.) qui a été trouvée par les pêcheurs de la barre d'Yvoire, à plus d'un kilomètre du rivage, verte et vivante sur les fragments d'un calcaire alpin. La plante a changé d'aspect et présente dans les feuilles et dans les ramifi- cations des différences qui permettent d'en faire une variété spéciale du type. M. Schnetzler admet que cette Mousse du lac provient d'une forme qui a vécu autrefois sur des roches calcaires humides. Ces roches sont arrivées au fond du lac comme moraine glaciaire et la Mousse qu'elles portaient s'est adaptée peu à peu au milieu dans lequel elle se trouve aujourd'hui. Ex. BESCHERELLE. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 91 Moosflora des mnordlichen Bohmen (Flore bryologique du nord de la Bohéme); par MM. Victor Schiffner et Anton Schmidt (in Lotos, 1887, pp. 3-14). Ce mémoire débute par une introduction de 14 pages, et donne le catalogue méthodique des Hépatiques et des Mousses rencontrées jus- qu'ici dans la partie septentrionale de la Bohême. Les espèces constatées par les auteurs s'élévent à 412 et les variétés à 116, ainsi réparties : Espèces. Variétés. Hepatigues. r aa e oe TASA 98 91 Mousses dcrocarpes:.::.....:.6, 190 35 Mousses pleurocarpes . ............ 108 22 MIELE A ant anesercnes 1 1 Sphagnacées. ..................., 15 27 Eu. Descr. Bcitræge zur Kenntniss der Moosflora Bohmens (Con- tribution à la connaissance de la flore bryologique de la Bohéme); par M. Victor Schiffner (in Lotos, neue Folge, Bd vi; 1887, pp. 111- 145). Le travail de M. Schiffner, qui compléte le précédent, s'applique spécia- lement à la Bohéme centrale et présente l'énumération des Hépatiques et des Mousses signalées dans la région considérée avec l'indication des localités. Ex. Bescu. Appunti di Briologia toscana; par M. A. Bottini (in Malpighia, t. 1, fasc. vrir-1x, 1887). Notice de 8 pages, renfermant l'énumération de 41 espèces de Mousses nouvelles ou rares pour la Toscane; à la suite se trouve l'indication de 20 espèces récoltées par M. le D" Forsyth Major, au mont Argentario. Ex. DrscH. Muscinee raccolte alla Gorgona; par M. A. Dottini (in Procès- verbaux de la Société Toscane des sciences naturelles, mai 1887). Énumération de 39 espèces de Mousses et de 5 espèces d'Hépatiques, récoltées par M. Bottini dans l'ile de la Gorgone, située à 30 kilomètres de Livourne et de Caprée. Cette notice se termine par un article sur le Fissidens rivularis, qui a été trouvé en 1878, par MM. Bottini et Fitz- Gerald, aux bains de Lucques et, en 1887, par M. Fantozzi, le long du ruisseau San Giovanno, prés de Pescia. Ex. BEscHu. T. XXXV. (REVUE) 7 98 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Musci cleistocarpici novi; par M. Ch. Mueller (in Flora, 1888, ne 1). Ce Mémoire du savant bryologue de Halle renferme la description de 26 nouvelles espèces de Mousses réparties entre les quatre tribus ci-après indiquées : 1* Tribu. — Pnascaceæ : Acaulon (Microbryon) nanum, du Para- guay (Balansa, n° 3624); Acaulon(Sphærangium) Sullivani, d'Australie; Spherangium vesiculosum, de la Plata; S. Uleanum, de Vile Sainte- Catherine, Brésil ; Phascum peraristatum, du Cap de Bonne-Espérance ; P. calodictyum, de Montevideo ; P. (Systegium) Frucharti, de Monte- video; P. (Systegium) brachypelma et Sullivani, d'Australie; P. (Syste- gium) recurvirostrum, du Paraguay (Bal. n° 3657); P. (Schizophascum) disrumpens, d'Australie ; P. (Leptophascum) leptophyllum, du Cap de Bonne-Espérance. 2° Tribu. — BrucuiaceÆ : Archidium Arechavalete, de Montevideo ; A. subulatum, de Capetown; A. indicum, de Birmanie; A. (Sclerar- chidium) stolonaceum, d'Australie; Astomum viride et A. brachycaulon, d'Australie; Sporledera Rehmanni, de l'Afrique australe; Sp. White- leggei, de Sydney ; Bruchia (Pycneura) ligulata, du Paraguay (Bal. n^* 3708 et 3658) ; Bruchia (Eubruchia) amana, d'Australie. 3° Tribu. — EPHEMERACE® : Ephemerella Rehmanni, Cdu ap de Bonne-Espérance; Ephemerum (1) capense, du Cap; E. homomallum, du Paraguay (Bal. n° 2621). 4° Tribu. -— LonENTZIACE E : Lorentziella Giberti, de Montevideo. Eu. BESCHERELLE. Evpodiaceæ quatuor novae ; par M. Ch. Mueller (Flora, 1887, n° 28) (2). La petite et trés intéressante famille de Mousses désiguée sous le nom d'Erpodiacées comprend les genres Erpodium Brid., Aulacopilum Wils. et Venturiella C. Muell. Ces genres ne sont actuellement représentés que par quelques espèces : le genre Erpodium en comprend 11, le genre (1) U doit y avoir erreur, ce doit être le n° 3621 qui a été rapporté par M. Besche- relle à l'Ephemerum conicum C. Mueller (voy. Revue bryologique, 1885, p. 17). (2) A l'occasion de la présente Note et de celle qui précède, nous devons faire remar- quer que M. Mueller ne s'est pas conformé au code adopté par le Congrès des botanistes tenu à Paris en 1867. En effet, dans ces deux Notes, l'auteur ne tient pas compte d'un travail précédent qui a paru dans la Revue bryologique (1885, p. 17) et dans lequel M. Ém. Bescherelle a donné la Liste des Mousses du Paraguay distribuées en 1884 par M. Balansa, liste dans laquelle figure un certain nombre de Mousses qui ont été nom- mées par M. Bescherelle et dont les noms doivent avoir la priorité sur ceux de M. Ch. Mueller. Eu tous cas, ce dernier bryologue, s'il ne les admet pas, aurait dù les meg- tionner à titre de reriseignement ou de synonymes. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 99 Aulacopilum 2 et le genre Venturiella 1, soit ensemble 14 espéces. M. Ch. Mueller en décrit, dans la notice ci-dessus citée, quatre nouvelles espèces, savoir : Aulacopilum Balanse, du Paraguay (Bal. n° 3643), Erpodium (Tricherpodium) Hodgkinsonie Hpe et C. Muell., d'Australie, Erpodium (Leptangium) Balansæ, du Paraguay (Bal. n°° 3645 et 3645 2) et Erpodium (Leptangium) Schimperi, d'Abyssinie; cette dernière a été distribuée par Schimper sous le nom d'Erpodium coronatum. Parmi les espéces qui précédent, il en est quelques-unes qui occupent une place significative, puisque trois d'entre elles au moins représentent le type de la famille dans deux nouvelles régions où jusqu'à ce jour elles n'avaient pas été découvertes. M. Mitten avait, en effet, reconnu ce type dans l'Erpodium Hanningtoni Mitt., des bords du lac Nyanza, de l'inté- rieur de l'Afrique. australe et dans l'Erpodium japonicum Mitt., du Japon, espèces appartenant à la section Tricherpodium. Il est à remar- quer que les Erpodium élisent domicile sur des arbres particuliers. Ainsi VE. Perrotteti et VE. Hanningtoni croissent sur l'écorce de l Adansonia digitata, VE. domingensesur celle du Guajacum verticale, VE. diversifo- lium et PE. Mangiferæ, sur celle des Manguiers, l'E. Balanse et l Au- lacopilum Balanse, sur celle des Orangers. Cette particularité, qu'on retrouve chez les Hymenodon qui s'attachent au tronc des Fougéres arbo- rescentes-et chez les Hookeria de la section Hepaticina, devrait appeler lattention des collecteurs sur l'utilité d'indiquer toujours exactement les noms des arbres sur lesquels ils recueillent les Mousses corticoles. Ex. BEscu. Hepaticæ africanæ ; par M. F. Stephani (in Hedwigia, 1888, pp. 99-63). Cette notice de l'éminent hépaticologue de Leipzig renferme la descrip- tion des espèces nouvelles d'Hépatiques recueillies par M. le D' Hans Meyer, à Kilimandseharo, savoir : Lejeunea (Eulejeunea) hepaticola, Plagiochila comorensis, Radula Meyeri et R. recurvifolia. Ex. BEscu. Florule de l'ile Miquelon ; par MM. le D' E. Delamare, F. Renauld et J. Cardot (chez Plon, rue de la Barre, 12, à Lyon), 79 pages in-8°. Cette florule présente l'énumération systématique, avec noles descrip- tives, des plantes phanérogames et cryptogames (à l'exception des Algues), qui ont été récoltées dans l'ile Miquelon (Amérique du Nord), d'abord par M. Gauthier et, dans ces derniers temps, par M. le D* Delamare. Nous n'examinerons ici que la partie qui concerne les Mousses et les Hépatiques. 100 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Les Mousses qui y sont indiquées sont au nombre de 96, les Sphaignes de 16 et les Hépatiques de 37. Les trois quarls des espéces qui composent la flore muscinale de Miquelon se retrouvent dans la région supérieure des Sapins de la zone subalpine des montagnes de l'Europe moyenne, où le régime des pluies, la durée et la persistance de la neige sont sen- siblement les mêmes qu'à Miquelon. A l'exception du Pogonatum capil- lare, aucune espèce arclique n'a été constatée dans ces iles, mais on y rencontre un certain nombre de Mousses qui sont spéciales aux régions du Nord et manquent complétement aux montagues élevées de l'Europe moyenne, telles que : Dicranum tenuinerve Zett., Brachythecium lati- folium Lindb., Plagiothecium turfaceum Lindb., Uncidium. Blandowii Sch. Quant aux espéces exclusivement américaines de notre colonie, elles se réduisent aux quatre suivantes : Dicranum miquelonense Ren. et Card., Brachythecium Nove-Anglice Sull., Rhaphidostegium recurvans Sull. et Hypnum curvifolium Hedw. Ex. BESCHERELLE. Enleitung in die Paleophytologie von botanischen Stand- punct aus bearbeitet von H. Grafen zu Solms-Laubach, Professor an der Universitæt Goettingen (Introduction à la Paléophytologie con- sidérée au point de vue botanique); par le comte de Solms-Laubach, professeur à l'Université de Goettingue. Un vol. in-8°, 49 figures sur bois. Leipzig, 1887. Ce livre est plus qu'élémentaire et ne peut être considéré comme un simple manuel méthodique; c'est plutót un exposé des fails fournis par la paléopliytologie, les plus intéressants et les plus propres à jeter du jour sur l'histoire des végétaux vivants. L'énumération suivante des dif- férents chapitres dont il se compose nous semble de nature à bien faire comprendre l'esprit dans lequel il est congu. Nous suivons à peu prés la table des matiéres : I. INrRopucrIoN : Mode d'origine et de conservation des fossiles. Ori- gine et formation de la Houille. Tourbe. Lignite. IT. TuazcornyTes, MusciwÉEs : Champignons. Diatomées. Chloro- sporées. Floridées. Fossiles jusqu'ici en partie rapportés aux Algues, sürement à tort. IIT. Coxirères : Abiétinées. Araucaria. Séquoiées. Cupressacées. Taxacées. Salisburgées. Formes non parfaitement classées. Rameaux feuil'és de Conifères. Bois de Conifères. Prototaxites. IV. Cycap£Es, MÉpurLLosÉEs : Cycas. Feuilles. Fleurs. Tiges de Cyca- dées. Bennettites. Medullosa. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 101 V. ConpairÉes : Feuilles. Tiges. Artisiées. Formes ressemblant aux Cordaitées dans les formations plus récentes. Fleurs. Graines. VI. Dolerophyllum, Cannophyllites, Ephedrites, Gnetopsis, Schuet- zia, Dictyocalamus, Calathiops. VII. FoucÈnes : Fructifications (Marattiacées). Botryoptéridées. Fruc- tifications de Fougères leptosporangiées. Fructifications tout à fait dou- teuses. Structure intérieure des feuilles. Rhachioptérides (pétioles). Mye- loxylon. Tiges de Fougères. VIII. ÉQuiséracées, MansiLÉoipÉEs : Traquairia, Sporocarpon. IX. Lycopodites, Ptilophyton, Psilotites, Psilophyton, Isoetites. X. Lépinopenprées : Configuration extérieure des tiges de Lepidoden- dron. Aspidiaria. Bergeria. Knorria. Rameaux feuillés de Lepido- dendron. Reconstitution de la cime des Lepidodendron. Ulodendron. Lepidophloios. Halonia. Anatomie des Lepidodendreæ. Lepidostrobus (fruits des Lépidodendrées). XI. SiGILLARIÉES : Configuration extérieure des tiges de Sigillariées. Feuilles. Reconstitution des plantes entiéres. Disposition des fructifica- tions. Structure intérieure. Fructifications. XII. SriGMAnIA : Configuration extérieure et état de conservation du Stigmaria ficoides. Développement de l'extrémité. Autres espéces du genre. Anatomie des branches. Anatomie des appendices. Les Stigmaria constituent-ils un genre spécial de plantes? ou se rattachent-ils à des troncs de Sigillariées ou de Lépidodendrées? Morphologie des membres des souches de Stigmaria. Essai de reconstitution de leur mode de déve- loppement. Cyclostigma. Arthrostigma. XIII. Cazamariées : Mode de conservation. Exposition préliminaire des idées les plus récentes de l'auteur relativement aux Calamariées. Noyau pierreux des Calamites. Calamitina et feuilles qui leur appartiennent. Archæocalamites. Rameaux feuillés de Calamariées (Annularia, Aste- rophyllites). Fructification des Calamariées. Est-on autorisé à séparer les Calamariées en Calamites à archégones et en Calainodendrées gymno- spermes ? XIV. SPu£NoPHYLLÉES : Configuration extérieure des empreintes. Fruc- tifications. Affinités avec d'autres groupes du règne végétal. XV. FRAGMENTS DE TIGES à affinités douteuses dont la disposition superficielle n'est pas connue : Sigillariopsis, Poroxylon, Lyginoden- dron, Heterangium, Kaloxylon, Amyelon. XVI. RESTES DE PLANTES à affinités douteuses dont la configuration extérieure seule est visible et dont la structure demeure inconnue : Verte- 102 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. braria. Æthophyllum. Spirangium. Fayolia. Gyrocalamus, Spiroxis. Williamsonia. Le livre se termine par la liste des ouvrages cités dans le texte. Ep. BUREAU. Sur les Ignames ; par M. Chappellier (Bull. Soc. nationale d'accli- matation, 5 avril 1888). Tirage à part de 8 pages in-8°. La longueur etla fragilité des rhizomes de l'Igname de Chine néces- sitent pour leur arrachage un travail difficile et coüteux qui a empéché jusqu'à présent cette plante de prendre place dans la culture courante. M. Chappellier, aprés-avoir rappelé qu'on a essayé sans succès d'accli- mater en France d'autres espéces d'Igname n'offrant pas ce grave défaut, conseille de renoncer à une méthode dont les résultats ont été négatifs et de chercher à obtenir, au moyen des semis et de la sélection, des variétés de l’Igname de Chine aussi bonnes de qualité et d'un arrachage facile. Les horticulteurs trouveront à ce sujet des renseignements pleins d'intérét dans la notice que nous leur signalons. CLoT. DuvaL. Les Hieracium des Alpes françaises ou occidentales de l'Europe; par M. Arvet-Touvet (Annales de la Société Lin- néenne de Lyon, tome xxxiv, 1887, nouv. série). Un vol. gr. in-8° de 132 pages. Lyon, chez Henri Georg; Paris, J. Lechevalier, 1888. — Prix : 4 francs. L'Avis au lecteur est suivi d'un « Aperçu systématique du genre pour l'Europe entière ». L'auteur admet les trois sous-genres de Fries: 1° Stenotheca (Hieracium staticefolium Vill.); — 2 Pilosella, avec 5 groupes, Pilosellina (H. Pilosella L.), Rosellina (H. glaciale Lachen.), Auriculina (H. Auricula L., H. aurantiacum L., H. pratense Tausch), Cymellina (H. cymosum L.), Præaltina (H. prealtum Vill.); — enfin 3 le vaste sous-genre Archieracium, comprenant 11 sections, subdivi- sées elles-mêmes en groupes ou sous-sections de la manière suivante : Section 1. AuRELLA Koch. — Quatre groupes : Glauca (H. glaucum), Eriophylla, Villosa (H. villosum L.), Pilifera (H. armerioides Arv.- Touv., H. piliferum et glanduliferum Hoppe, H. subnivale G. G.). Sect. 2. ALpina Fries (H. alpinum L.). Sect. 3. HETERODONTA Arv.-Touv. (H. humile Jacq.). - Sect. 4. PsEUuDocERINTHOIDEA Koch. — Rupigena, Balsamea (H. am- plexicaule L.). — La sous-section Hispanica n'est pas représentée dans les Alpes francaises. Sect. 5. CERINTHOIDEA Koch (H. saxatile Vill., H. vogesiacum Moug-). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 103 Sect. 6. ANDRYALOIDEA Koch.— Thapsoidea, Lanata (H. lanatum Vill.), Lanatella. Sect. 7. PULMONAROIDEA Koch. — Oreada (H. Schmidtii Tausch, H. cerulaceum Arv.-Touv.), Aurellina, Pulmonarea (H. murorum L., H. vulgatum Fries). Sect. 8. PnENANTHOIDEA Koch pr. p. — Alpestria (H. juranum Fries), Prenanthea (H. prenanthoides Vill., H. lanceolatum Vill., H. lycopi- folium Vroel.), Cotoneifolia (H. Cottianum Arv.-Touv., A. parcepilo- sum Arv.-Touv.). Sect. 9. Picroibea Arv.-Touv. — Lactucæfolia (H. lactucæfolium Arv.-Touv.), Viseosa (H. viscosum Arv.-Touv.), Ochroleuca (H. ochro- leucum Schl., H. picroides Vill.), Albida (H. intybaceum Wulf.). Sect. 10. AUSTRALIA Arv.-Touv. — Symphytacea (H. heterospermum Arv.-Touv.). Sect. 11. AcciPITRINA Koch.— Corymbosa, Foliosa, Tridentata (H. ri- gidum Hartm.), Sabauda (H. boreale Fries), Umbellata (H. wmbella- tum L.). Les 39 espèces que nous veuons de mentionner en suivant la classifi- calion ci-dessus sont présumées de premier ordre; l’auteur décrit en outre 87 espéces présumées de second ordre, d'autres (non numérotées) de troisiéine ordre, et cà et là plusieurs variétés. : La hiérarchie des groupes ainsi échelonnés est imposée au monographe par la complexité des rapports que lui présentent les formes inférieures dans les genres critiques. Quels que soient les termes employés, il est utile de traduire, autant que possible, dans les mots par lesquels on désigne les divers groupes, l'idée de valeur inégale et de subordination des uns aux autres qui se dégage de leur étude approfondie. On évite, par ce mode rationnel d'exposition, de s'égarer, et les autres avee soi, dans la distinetion des formes inférieures ou micromorphes, dont la recherche méthodique, comme l'a fort bien dit M. A. de Candolle, « conduit à dés vues aussi élevées qu'on les juge d'abord mesquines et insigni- fiantes (1) ». M. Arvet-Touvet nous permeltra sans doute de considérer son présent travail, si important qu'il soit, comme le prélude d'une œuvre plus con- sidérable : la monographie des Hieracium de France. Nous reconnais- sons que la tàche est ardue, mais nul n'y est mieux préparé que notre savant confrére. EnN. MALINVAUD. (1) Nouvelles remarques sur la nomenclature botanique, p. 93. 104 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Plantes critiques, rares ou nouvelles ; par MM. Ed. Timbal- Lagrave et l'abbé Ed. Marçais (Extrait du Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse, t. vir). Tirage à part de 14 pages in-8° et une planche. Paris, Lechevalier, 1888. Cette Notice, publiée aprés la mort de notre regretté confrère Ed. Timbal par les soins de son collaborateur, signale des espéces nouvelles pour la flore de la Haute-Garonne (Berteroa incana, Potentilla recta, Silene dichotoma, Bifora radians, ces deux dernières plantes adven- tices) et d'autres proposées comme inédites par les auteurs : Galeopsis longiflora (voisine du G. intermedia), Mentha pachystachys du groupe Rotundifolia (1). La notice se termine par la description d'un Orchis hybride, O. papilionaceo- Morio, trouvé sur les collines d'Avignonnet, au voisinage des parents ; la planche représente cet hybride. ERN. MALINVAUD. Ergthr co Horieri sp. nov. et les Erythræa à fleurs capitées; par M. L. Corbière (Mémoires de la Société nationale des sc. nat. et math. de Cherbourg, t. xxv, 1887, pp. 269 à 276). L'auteur a rencontré le 7 août 1886, aux environs du Havre de Surville (Manche), deux Erythrea remarquables. L'un est une espéce connue, VE. tenuiflora Link, mais non encore signalée, au moins sous son véri- table nom, dans les Flores normandes. Le second Erythrea est, d’après l'auteur, une espéce non encore décrite, qu'il dédie à notre collégue M. J. Morière, de Caen. Voici, par comparaison surtout avec PE. pul- chella, les principaux caractères dela nouvelle espèce : EnvrumA MoniEnr Corb. Tige courte, souvent presque nulle. Feuilles trés rapprochées, comme en roselte dans les individus acaules ou subacaules, les supérieures simulant un involucre. Fleurs sessiles ou subsessiles, réunies en une cyme trés compacte, capituliforme ;.de là un facies caractéristique rap- pelant l'E. capitata Willd. Calice à divisions égalant ou dépassant sensiblement, au moment de l'anthése, la longueur du tube de la corolle, non accompagné de bractées proprement dites. Corolle d'un rouge plus intense que dans l'E. pulchella, à tube non ou très faiblement resserré à la gorge, à divisions relativement larges. Étamiues à filets insérés, non à la gorge, mais vers le milieu du tube de la corolle. Capsule égalant le tube de la corolle pendant et après l'anthése, relativement grosse, acu- minée par le style oblique persistant. Enw. M. (1) Les auteurs citent à ce propos un Mentha silvestris var. pachystachya Malvd mentionné dans le Calalogue des plantes de France, etc., de M. Camus (p. 220) et, ne REVUE DIBLIOGRAPHIQUE 105 Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, 4' série, 1* volume (1); année 1886-87. Paris, F. Savy, 1888. Ce volume contient les travaux botaniques suivants : Conpi&ng, Nouvelles herborisations aux environs de Cherbourg et dans le nord du département de la Manche, p. 91. — L'auteur débute par des « Observations sur quelques plantes nouvelles ou criliques pour le département de la Manche ». Il résulte de ses recherches quele Raphanus Landra Moretti doit étre rayé de la flore normande; on a pris à tort pour cette espèce des formes du R. maritimus Sm. Le Lepidium virginicum L. s'est naturalisé aux environs de Cherbourg, et l'üEnothera stricta Ledeb. à Cabourg (Calvados). Le Viola olonnensis Genev. est un V. nana DC. ayant atteint une taille relativement considé- rable chez des individus tardifs. Le Galium neglectum Le Gall a été trouvé dans les duues des environs de Lessay, et l'Ery- thræa littoralis Fries, dans les dunes de Surville. L'Agrostis verticillata est commun à Cherbourg ; probablement introduit. M. Corbière termine son Mémoire par le compte rendu de ses herborisations dans quelques localités du Cotentin. .— Compte rendu d'une excursion botauique de la Société Linnéenne dans la Manche, p. 292. — Sur l'apparition de quelques plantes étrangères à Cherbourg et à Fécamp, p. 321. — Parmi ces espéces, les unes sont amé- ricaines (Grindelia squarrosa et glutinosa Dun., Lepidium virginicum L., Matricaria discoidea DC., Azolla filiculoides Lamk, Chenopodium ambrosioides L.; les autres sont du centre ou du midi de la France (Lathyrus angulatus, Centau- rouvant aucun renseignement sur celte variété dans mes publications, admettent comme possible une faute d'impression; plus loin, ils sont surpris que le Mentha Nou- letiana ait été compris dans le groupe du M. rotundifolia. 11 y a dans les deux cas un malentendu. A la demande de notre confrère M. Camus, j'avais rédigé la nomenclature des Mentha dans ce Catalogue; mais les noms de groupes qui forment le cadre de a classification ayant été omis par l'imprimeur, toutes les formes énumérées à la suite d'une espéce cardinale paraissent au premier abord se rattacher à celle-ci. Le M. Nou- leliana appartient au groupe des Silvestres spuriæ et non au M. rotundifolia. En voyant aussi, dans la méme nomenclature, les Gentiles placés sans démarcation entre les Sative qui les précèdent et les Arvenses spuriæ qui les suivent, on peut croire que ces trois groupes si distincts sont fusionnés en uu seul et rattachés au M. aquatica, avec lequel la plupart des Gentiles et des Arvenses spuriæ n'ont aucun lien de parenté. On évitera ces confusions en prenant préalablement connaissance de l'avis rectificatif inséré page iV, par M. Camus. (Ern. M.) (1) Voyez l'analyse des précédents volumes (9° et 10* de la 9° série) dans le Bulletin, t. xxxiv (1887), p. 142 de la Revue. : 106 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. rea melitensis, Vicia narbonensis). La plupart de ces plantes adventices avaient disparu en 1887. DANGEARD, Observations sur le développement du Chlamydococcus plu- vialis Braun, p. 43. — Note sur le genre Chlamydomonas, p. 151. — Note sur le genre Chlorogonium Ehrb., p. 160. — Remarques sur les canaux sécréteurs de V Araucaria imbricata, p. 174. — Sur la polystélie dans le genre Pinguicula, p. 177 (en collabora- tion avec M. Barbé). — Le mode de propagation du Nephrocytium Agardhianum Neæg., p. 196. — Sur les parasites végétaux, p. 342. Le Joris (Aug.), Le Glyceria Borreri à Cherbourg, p. 181. Moni£nE, Note sur une Cycadée du lias, p. 125. NYLANDER, Enumeratio Lichenum Freti Behringii, p. 198. RENAULT, Note sur le Clathropodium Morieri, p. 143. Ern. MALINVAUD. La flore parisienne au commencement du dix-septième siècle, d’après l'Enchiridion botunicum parisiense de Jacob Cornuti ; par M. Ernest Roze (Journal de Botanique de M. Morot, janvier-avril 1888). Tirage à part de 24 pages in-8°. Germain de Saint-Pierre, dans son Guide du Botaniste (1), a donné une traduction abrégée de l'Enchiridion de Cornuti (2) ; laissant, comme dans l'original, les plantes distribuées par localités, il s’est borné à rem- placer les phrases descriptives du texte par les noms Linnéens corres- pondants. M. Roze a pensé qu'il y aurait intérêt à appeler de nouveau l'attention sur cet Enchiridion, qui renferme les éléments d'un premier Catalogue de la flore parisienne, en complétant les extraits déjà publiés parla citation de toutes les plantes qu'il mentionne, classées d'aprés l'ordre méthodique généralement suivi dans les Catalogues actuels. La liste ainsi reconstituée comprend plus de 500 plantes et présente, à (1) Guide du botaniste ou conseils pratiques sur l'étude de la Botanique, par E. Germain de Saint-Pierre (1852). Le chapitre xvn, page 152, est intitulé : « Les her- borisations de Cornuti. » "Br (2) Voici le titre complet de l'ouvrage de Cornuti : « Jac. Cornuti doctoris medici parisiensis, Canadensium plantarum aliarumque mundum editarum historia. Cui adjectum est ad calcem Enchiridium botanicum Parisiense, continens indicem planta- rum que in pagis, silvis, pratis et montosis juxta Parisios locis nascuntur ». 1 vol. in-4°. Parisiis, 1635. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 101 cóté du nom Linnéen de chacune d'elles, la phrase, parfois réduite à un seul mot (Alliaria, Turritis, Alsine, Melilotus, etc.), qui la désignait dans le texte de Cornuti. On est d'abord un peu surpris, en comparant les deux nomenclatures, de retrouver dans la plus ancienne un assez grand nombre d'expression binominales adoptées plus tard par Linné : Thalictrum minus, Nymphea alba, Eruca sativa, Geranium Rober- Lianum, Tribulus terrestris, Rhamnus cathartica, Trifolium pra- tense, Campanula rotundifolia, etc. Au temps de Cornuti on ne dis- tinguait pas encore les espèces dans beaucoup de genres où elles ont été depuis multipliées à l'excés, et par la suite, à mesure que s'augmentait le nombre de celles qu'on connaissait, on s'éloigna de plus en plus de la concision primitive pour établir les nouvelles diagnoses, jusqu'au moment où la réforme Linnéenne vint régulariser, en les simplifiant, les formules de la nomenclature. Quelles que soient les lacunes et les autres imperfections qu'il est facile de relever aujourd'hui dans l'Enchiridion de Cornuti, nous devons étre indulgents, comme l'a fort bien dit M. Roze dans les lignes qui ter- minent son Avant-propos, « pour une œuvre primordiale écrite dans la » langue multiple des pères de la botanique, à une époque où l'étude » comparative des espèces ne se faisait que sur les caractères les plus » apparents des plantes, où l'on ignorait enfin les principes fondamentaux » de nos classifications, et ne pas laisser que d'admirer, toutes autres » difficultés vaincues, les premiers résultats de la stricte observation de » la nature. » Enw. M. Flora Europ:e terrarumque adjacentium, etc., auct. Mich. Gandoger, tomes xr à xtv, gr. in-8° autogr. Paris, Savy, 1886-88 (1). Nous continuons d'indiquer les genres nouveaux proposés par M. Gandoger. Tome XI, 318 pages, novembre 1886 (Caprifoliacées à Dipsacées). — Pas de genre nouveau dans ce volume; il contient aussi les Rubiacées, et les Globulariées y sont placées à cóté des Dipsacées. Tome XII, 285 pages, novembre 1887 (Composées-Cynarocéphales). — On y trouve le genre Tremolsia, créé pour l'Atractylis gummifera et dédié à M. F. Tremols, professeur à l'université de Barcelone. Tome XIII, 503 pages, décembre 1887 (Composées-Corymbiféres). — Deux genres nouveaux, Steinitzia et Protocamusia ; le premier, nommé en l'honneur du botaniste hongrois W. Steinitz, est formé pour plusieurs a) Voyez l'analyse des précédents volumes dans le Bulletin, t. xxxıv (1887), Revue, p. 25. 108 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Anthémidées rapportées aux Ptarmica par de Candolle, mais que l'au- teuren sépare surtout à cause de leurs capitules radiés et de leurs achaines généralement à bordure marginale plus large; le type de ce nouveau genre est l'ancien Anthemis alpina L. Quant au genre Protocamusia, ainsi appelé en l'honneur de M. Camus et parce qu'il existait déjà un genre Camusia, il est fondé sur une seule plante, le Buphthalmum inuloides Moris, spéciale à la Sardaigne et trés distincte, d'aprés M. Gan- doger, de toutes les autres Corymbiféres européennes; il la considére « comme un des rares vesliges de la végétation qui recouvrait l'Europe » à une époque extrémement reculée et dont on trouve encore des types » analogues dans les terres australes, Australie et Nouvelle-Zélande ». Tome XIV, 438 pages, mars 1888 (Composées-Chicoracées). — Deux genres nouveaux: 4° Davaella, fondé sur le Chondrilla prenanthoides Vill. et dédié à notre collègue M. Daveau (M. Gandoger doit créer aussi le genre Davæa dans les Campanulacées, tome XV); 2° Neorichtia, en l'honneur de M. E. Richter de Budapest (il existait déjà un genre Richteria), pour les Hieracium Pulmonarea des sections Andryaloides et Oreades de Fries (H. lanatum W. K., H. Liottardi Vill., etc.). Ern. MALINVAUD. Bulletin des travaux de la Société botanique de Ge- nève (1) pendant les années 1884-87. Un vol. in-8°, 341 p. et 2 planches. Genéve, chez H. Georg, 1888. Ce Bulletin renferme les travaux suivants : Pp. 3 à 238: Catalogue raisonné des Ronces des environs de Genève, par M. Aug. Schmidely. — L'auteur a suivi à peu près la classifi- cation établie par M. Focke dans le Syn. Rubor. German.; il décrit 40 espéces, dont 4 nouvelles (R. airensis, Favratii, erina- ceus, reconditus), et signale 52 hybrides. — 239 à 312: Catalogue des Mousses des environs de Genève, par M. A. Guinet. — 313 à 326: Observations sur quelques plantes de marécage, par M.R. Chodat (avec deux planches). — 327 à 330: Sur deux nouvelles formes de Violette, par M. Silvio Calloni. — Viola hirta var. luganensis, et Viola odorata var. glabrescens. — 331 à 334 : Mélanges tératologiques, par M. S. Calloni. — 1° Mar- (1) Ce Bulletin «st le n° 4; le n° 1 correspond à l'année 1878; le n° 2, aux aunées 1879-80 ; le u? 2, aux anuées 1881-83. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 109 guerite prolifère ; 2° phylodie du pistil dans le Viola odorata L. ; 3° phyllodie des nectaires dans le Viola scotophylla Jord. Erv. M. Nuovo Giornale botanico italiano (Nouveau journal de bota- nique italien), sous la direction de M. Caruel; volume xix (1887). Florence, 1887. Nous avons à signaler, dans ce volume, les articles suivants : Nicotra (L.), p. 405 : Éléments d'une statistique de la flore de Sicile (suite). — Ce chapitre renferme des considérations sur les genres de la flore sicilienne, leur distribution géographique et leur richesse relative en espéces. G'ovES (G.), p. 110: Flore de la côte méridionale de la terre d'Otrante. — L'auteur signale quelques espèces et variétés nouvelles : Anthe- mis hydruntina Groves (prope Hydrunthum), voisin d'A. montana ; Centaurea deusta Ten. variétés tenacissima ct nobilis Groves; Sta- Lice canceliata var. japygica Groves; Ornithogalum refractum W. K. var. Adalgise Groves. Les planches 11 à vt représentent ces nou- veaux types. CARUEL (T.), p. 255 : Le Jardin et le Musée botanique de Florence, pen- dant l'année ues 1885-86. — Il ressort des renseignements danab: que, sous la direction de M. T. Caruel, la situation de ces [ins ments scienlifiques est des plus prospéres. Porra (P.), p. 276 : Stirpium in insulis Balearium anno 1885 collecta- rum enumeratio. — Voici les espéces et variétés nouvelles : Arabis muralis Bert. var. balearica, Sisymbrium balearicum (sect. Hugueninia Reichb.), Lavatera Rigoi (sect. Olbie), Anthyllis fulgurans, Polycarpon colomense, Ligusticum Huteri, Cirsium Willkommianum, C. balearicum (C. crinitum Boiss. var. baleari- cum Willk.), Seriola cespitosa, Cichorium balearicum, Hyoseris radiata L. var. pusilla (« facies H. scabra, ast caules non clavati longioresque »), Erythrea divaricata, Echium balearicum (proxi- mum Æ. italico, a quo imprimis habitu recedit), Celsia floccosa (individuum unicum), Linaria Rodriguezii [de la section Chenor- rhinum DC., forme découverte par notre confrére M. Rodriguez (1), qui l'avait rapprochée des L. origanifolia DC., crassifolia Kze et glareosa Boiss. et R.], Teucrium Marum L. B. spinescens (x prater ramos spinescentes differt a specie typica foliis floribusque minori- (1) Excurs. bot. al Puig de Torrella, p. 21. 110 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. bus, verticillis remotioribus, et pistillo staminum elatiorum longitu- dinem æquante »), Teucrium Willkommii (T. Majorana Willk., non Pers. « aspectum fere medium inter T. capitatum et gnapha- lodes gaudet »), Juncus glandulosus, Carex rorulenta (« aspectum C. Hallerianæ profert, sed statura minore, semibipollicari tantum »), Cynosurus pygmaus (C. polybracteatus auct. Flor. balear.), Bromus demissus, Poa balearica. — L'auteur a été assez heureux pour re- trouver le véritable Teucrium Majorana (T. celeste Schreb.), espèce extrémement rare et méme douteuse, d’après M. Willkomm, « species hec a Persoonio incompletissime descripta ideoque parum nota ». (Index plant. balear., p. 68) (1). EnN. MALINVAUD. Note sur la variation de forme des grains et des pépins chez les Vignes cultivées de l'ancien monde; par M. H. Gadeau de Kerville (Bulletin de la Société centrale d'Horticulture du département de la Seine-Inférieure, 4 cahier, 1887). Tirage à part de 12 pages in-8^, avec une planche lithographiée. Rouen, 1888. L'auteur, aprés avoir rappelé les faits principaux qui permettent aujourd'hui d'affirmer que toutes les Vignes cultivées de l'ancien monde proviennent d'une seule espèce (Vitis vinifera) déjà nettement caracté- risée à l'époque quaternaire, fait remarquer avec raison qu'il serait tres intéressant et instructif de décrire et de représenter les variations les plus remarquables de ce type primordial, « afin de montrer, d'une facon saisissante, les profondes modifications que l'espéce est susceptible de produire ». Ne pouvant, faute de matériaux, entreprendre un travail aussi considérable, notre collègue s'est uniquement occupé, dans sa Notice, des variations de forme que présentent les grains et les pépins chez quelques Vignes dérivées du Vitis vinifera. Il a figuré, sur la planche qui accompagne cette étude, des coupes longitudinales de grains normaux, les uns assez régulièrement sphériques, d'autres ovoides et ellipsoides, pouvant méme affecter une forme irrégulière rappelant celle des cornichons : l'allongement des pépins correspondants, qu'on voit aussi dessinés, est en rapport intime avec celui des grains. EnN. M. (1) Voici la description que donne M. Porta du Teucrium Majorana Pers. : « Cespi- losum ; caulibus lignosis diffusis, ramis oppositis erectis vel ascendentibus; foliis linea- ribus, obsolete revolutis, explanatis, ovalibus crenatis; pedunculis multifloris, termina- libus axillaribusque, brevibus, 2-3 lineas prolixis; capitulis (absque floribus) ovatis vel oblongo-ovatis, bracteis ovalibus, obtusis, nervo dorsali prominulo, imbricatis, ceeru- lescentibus, capitulorum Majoranæ similitudinem exhibentibus. Planta tota incano- tomentosa. » REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 111 Société botanique rochelaise (1); Comptes rendus, descriptions, notes etc. ; n? ix (1887). 40 pages in-8°. La Rochelle, 1888. La Société rochelaise a distribué 245 espèces en 1887 (n° 2092 à 2336). Le Catalogue est suivi des Notes suivantes : de M. Camus, Ane- mone Pulsatilla var. Touranginiana Camus ; — J. Hervier, Biscutella Guilloni Jord., Tunica bicolor Jord. et Fourr., Luzula pedemontana Boiss. et Reut. ; — Corbière, Geranium Lebelii Bor.; — Sargnon, Hy- pericum humifusum Q. Liottardi Vill. et Impatiens parviflora DC.; — Foucaud, Ceratophyllum demersum var. notacanthum ; — Autheman, Artemisia scoparia Waldst. et Kit. ; — Lucand, Hieracium conicum Arv.-Touv. ; — Gonse, Veronica anagalliformis Bor.; — Jordan de Puyfol, Collomia coccinea Benth.; —. Duffort, Urginea fugax Stein. et Sparganium neglectum Beeby ; — Miégeville, Trisetum baregense Laff. et Miégev. Ern. M. Scrinia Floræ selectæ : Directeur, M. Ch. Magnier. Bulletin vi, 1887, pages 105-120, et Bulletin vir, 1888, pages 121-136. Saint- Quentin, 1888; chez M. Ch. Magnier (2). — Prix de chaque Bulletin, 2 francs. Nous avons recu les fascicules vi et vit du Flora selecta publié par M. Magnier, à quelques mois d'intervalle: les deux ensemble contiennent environ 500 espèces, de sorte que la dernière liste atteint le n° 1862. Le Bulletin vi se termine par les Notes suivantes : Ch. Magnier, Hali- mium formosum Willk., Mercurialis Bichei Magn. ; — Daveau, Hali- mium eriocephalum et multiflorum Willk.; — G. Rouy, Viola olyssi- ponensis et genre Micromeria ; — Giraudias, Ervum nemorale Giraud.; — Debeaux, Rosa nervulosa Gdgr et Debx ; — Timbal-Lagrave et Marçais, Galeopsis longiflora ; — E. Malinvaud, Sideruis Guillonii Timb.; — D: Gillot, Potamogeton rivularis Gillot; — F. Gérard, Gagea arvensis f. bulbifera ; — Albert, Gaudinia filiformis Alb. A la fin du Bulletin vi les Notes suivantes : Ozanon, Rosa incon- spicua; — Debeaux, Rosa Penchinati Gandog. et Debx; — Bouliu, Rosa ucenensis Boullu; — Genty, Galium Fleuroti, Cynoglossum Diosco- ridis Vill.; — Magnier, Plagius virgatus DC. ; — F. Gérard, Pinus Silvestris, variétés, etc. Les deux nouveaux fascicules offrent en beaux exemplaires, comme les précédents, indépendammment des plantes francaises, un grand (1) Voy. Société botanique rochelaise, n° viu, in Bulletin, t. xXx1v (1887), p. 190 de la flevue. (2) Voyez l'analyse du fasc. v des Scrinia dans la Revue bibliographique du t. xxxii (1886), page 191. — Le Flora selecta exsiccata est vendu à raison de 20 fr. la centuric, à savoir le fascicule 1, accompagné de son Bulletin, 27 fr.; le fasc. 11, 47 fr.; le fasc. nii, 52 fr.; le fasc. 1v, 62 fr.; le fasc. v, 62 fr.; le fasc. vi, 60 fr.; le fasc. vit, 62 fr, 112 8OCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. nombre d'espéces rares de diverses contrées de l'Europe: d'Allemagne (Roth), Autriche (D' de Halaczy), Espagne, Corse et Sardaigne (Rever- chon), Hongrie (D! Wagner), Portugal (Daveau), Serbie (D' Petrovic), Sicile (Lojacono), Suéde (D' Elmqvist), Suisse (D' Bernouilli), Tyrol (Sauter), etc. Ern. MALINVAUD. NOUVELLES. (15 juin 1888.) — M. Alexandre Francois Malbranche, ancien pharmacien en chef de l'hospice de Rouen, bien connu par ses publications cryptogamiques, est décédé à Rouen, le 16 mai dernier, à l'âge de soixante-douze ans. — Dans la séance du 28 mai 1888 de l'Académie des sciences, M. Millardet, professeur à la Faculté des sciences de Bordeaux, a été élu Correspondant de la Section de Botanique en remplacement de M. Boissier. Deux Correspondants étrangers ont été nommés dans la méme Section, dans les séances du 4 et du 11 juin. M. Maxwell T. Masters a remplacé M. Asa Gray, et M. M. Treub, M. Planchon. — M. de Solms-Laubach a été désigné pour occuper la chaire de bota- nique de l'Université de Strasbourg, devenue vacante par le décés de M. A. de Bary. — À yendre un herbier renfermant au moins 5000 échantillons et environ 2000 espéces bien déterminées de la flore francaise. — S'adresser, pour les renseignements, à M. Duval, rue Poliveau, n° 2, à Paris. — La Société nationale d'Horticulture de France, a tenu son exposi- lion de printemps du 25 au 31 mai. Les collections qui ont été exposées étaient fort belles. Les lots d'Orchidées et les massifs de plantes de pleine terre étaient particuliérement remarquables. — Le 25 mai dernier, la Société Linnéenne de Londres a célébré le centième anniversaire de sa fondation. Quatre éloges ont été prononcés : celui de Linné, par M. Th. Fries, d'Upsal ; celui de Robert Brown, par sir J. Hooker ; celui de Ch. Darwin, par M. Flower ; celui de G. Bentham, par M. Thiselton Dyer. Une médaille d'or a été créée à cette occasion, sous le nom de Médaille de Linné. Deux exemplaires ont été décernés, l'un à sir J. Hooker, l'autre à sir Richard Owen. Dans les années sui- vantes, cette médaille sera attribuée alternativement à un botaniste et à un zoologiste. Le Directeur de la Revue, Dr En. BORNET. Le Scrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, EnN. MALINVAUD. 141801. — Duprimeries réunies, A, rue Mignon, 2, Paris. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE (1888) Guide pratique pour les travaux de micrographie; par MM. les D" H. Beauregard et V. Galippe. Deuxième édition. Paris, 1888. Pendant longtemps les procédés d'une technique raisonnée appliqués aux recherches d'histologie végétale sont restés confinés dans les labo- ratoires des maitres. Abandonnés à leur initiative privée, la plupart des botanistes étaient astreints à de nombreux tàtonnements, ou bien emprun- tant à l'histologie animale ses procédés plus perfectionnés, ils n'arrivaient qu'à des résultats souvent incomplets. Par leur Guide des travaux de micrographie, MM. Beauregard et Galippe ont été des premiers à vulgariser les procédés reconnus les meilleurs, et la large part attribuée dans leur traité à l'étude des végé- laux est venue éviter aux débutants une perte de temps considérable et leur épargner de nombreuses déceptions. La seconde édition de cet ouvrage, concue sur le méme plan que la premiére, renferme des chapitres entiérement nouveaux, et bien des parties ont été modifiées, afin de mettre le lecteur au courant des travaux qui ont transformé l'histologie depuis dix ans. Aprés des conseils indispensables sur l'emploi des microscopes, des réactifs, sur la manière de faire les coupes, de monter les préparations, les auteurs abordent l'histologie végétale et décrivent successivement les cellules, les tissus, leur formation, leur évolution et leur groupement, d’où résultent les tiges, les racines, les feuilles, la fleur et tous les organes qui en dérivent. Les chapitres suivants traitent des Cryplogames. Or depuis peu une science nouvelle a été créée ; c’est la bactériologie. De nombreux traités, presque tous faits à l'étranger, nous ont familiarisés avec l'étude de ces organismes végétaux microscopiques qui semblent jouer un si grand róle dans tout ce qui a trait à la biologie. Mais ils ont été plutôt jusqu'ici du domaine de la biologie. N'appartient-il pas aux botanistes d'en faire l'étude ? MM. Beauregard et Galippe l'ont bien compris. Aussi ne faisant que citer les rapports immédiats qu'ils présentent avec la médecine, se T: our. (REVUE) 8 114 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sont-ils appliqués surtout à nous en donner une étude botanique comme pour les Algues, les Champignons et les végétaux supérieurs. Les classi- fications, les méthodes de recherche et de culture sont soigneusement décrites et le chapitre consacré aux Schizomycétes dispensera le lecteur de recherches sans fin parmi les nombreux Mémoires et les ouvrages volumineux qui traitent de la bactériologie. L'ouvrage de MM. Beauregard et Galippe, qui semble s'adresser surtout aux botanistes, est en méme temps un guide pour quiconque se sert d'un microscope. Les infiniment petits y sont décrits sous les formes les plus diverses : le naturaliste trouvera des études sur les trois régnes; le médecin et le pharmacien auront un résumé des recherches les plus récentes sur la matiére médicale et la médecine légale. L'analyse micro- scopique des eaux, l'examen des taches, des poussiéres, des sédiments, y sont largement traités. Enfin des figures nombreuses et trés soignées rendent encore plus saisissantes les descriptions des sujels si variés traités dans cet ouvrage. ^ E. Gustave CAMUS. Recherches pour servir à l'histoire naturelle des végé- taux inférieurs. — |I. Porypores ; par M. de Seynes. 66 pages et 6 planches. Le travail de M. de Seynes comprend deux parties principales : l'étude du Polyporus sulfureus et celle du Polyporus biennis. I. Polyporus sulfureus. — Aprés un examen trés attentif et très soigné du mycélium et des épaississements des parois cellulaires, qui peuvent souvent se colorer en bleu par l'iode, l'auteur expose quels sont les différents modes de reproduction de la plante. Les appareils repro- ducteurs se rattachent à deux types, les spores et les conidies. Les spores naissent en général sur des basides qui apparaissent à Pin- térieur des tubes situés à la partie inférieure du chapeau. Quand les con- ditions de la végétation normale sont changées, on peut voir se dévelop- per un hyménophore adventif sur la face supérieure de ce dernier organe; il suffit de détacher le Polypore de son support ligneux et de placer la surface inférieure tubulifère sur une assiette, pour voir au bout de deux jours, sur la partie primitivement stérile, des tubes avec des basides qui souvent n'ont que deux spores, Les conidies peuvent se former : 1° sur le mycélium ; 2° à l'intérieur du réceptacle sporifère ; 3° dans des réceptacles exclusivement conidiféres. Les conidies mycéliennes se produisent à l'intérieur du tissu ligneux de l'arbre sur lequel pousse le Polypore. Les conidies endocarpes nais- sent à l'intérieur du chapeau des individus chez lesquels cet organe est très épais el présente des tubes peu développés ; on ne les observe jamais quand le chapeau est aplati et à surface tubulifère trés développée. On REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 115 trouve ces conidies en dessous d’une couche externe stérile, et elles sont produites par toutes les cellules de la trame; au bout d’un certain temps, ce tissu devient pulvérulent comme la gleba d’un Lycoperdon et les coni- dies qu’on y trouve peuvent germer. Enfin, il peut se produire des coni- dies à l'intérieur d'organes spéciaux non tubulifères, globuleux, mame- lonnés, sans ouverture ;. à l'extérieur, ces réceptacles sont d'un blanc soufré ou roux orangé, leur chair est blanchâtre tournant au fauve clair. À la maturité, ils prennent l'aspect des Gastéromycétes. M. de Seynes rappelle que ce dernier appareil a été décrit sous le nom de Ptychogas- ler aurantiacus Pat. Cette remarque l'améne à retracer l'histoire des Ptychogaster étudiés par Corda, Ludwig (Polyporus Ptychogaster), MM. Boudier (Pt. rubescens, citrinus) et Patouillard (Pt. Lycoperdon). Cet examen des Ptychogaster le conduit directement à celui des Cerio- myces et Fibrillaria, c'est-à-dire à l'étude du Polyporus biennis. II. Polyporus biennis. —- Ce dernier Champignon, que l'auteur iden- tifie avec le P. sericellus Saccardo, se présente, en effet, fréquemment, soit à l'état de Fibrillaria, soit à l'état de Ceriomyces ; M. de Seynes a pu étudier des échantillons dont le pied avait les caractères des deux premiers genres et dont le chapeau offrait à la face inférieure des tubes comme chez les Polypores. Les Fibrillaria sont des sortes de Rhizomorphes d'un gris blanchätre, creusés de cavités contenant des conidies en trés grand nombre. Ces mêmes caractères se retrouvent dans les Ceriomyces, qui se présentent d'ordinaire sous forme de tubercules arrondis ou de cônes slipités d'un gris clair ou carné ; leur masse est creusée de lacunes contenant de trés nombreuses conidies ; ces lacunes s'ouvrent au dehors ou sont tout à fait closes. Quant au Polypore, dont le pied peut avoir les caractéres d'un Ceriomyces, il présente des tubes à section polygonale irréguliére, à bords souvent déchirés, dont la surface interne, au lieu de produire des spores, porte des conidies; les basides sont remplacées par des arbus- cules conidiféres ramifiés qui peuvent porter de grandes et de petites conidies. Cette dernière partie de l'intéressant Mémoire de M. de Seynes met donc en évidence l'existence de pycnides chez les Polyporés; elle montre, eu outre, qu'on peut distinguer dans les Hyménomycétes deux groupes, les Hyménomycètes basidiosporés et les Hyménomycètes sans basides; ces derniers sont aux premiers ce que les Sphéropsidés sont aux Sphé- riacés. J. COSTANTIN. 116 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ueber Rosellinia congregata Beck, eine neue Pilzart aus der Braunkohlenformation Sachsens (Le Rosellinia congregata, Champignon nouveau des dépôts de charbon de la Saxe); par M. Engelhardt (Abhandlungen der maturwissenschaftlichen Gesellschaft Isis in Dresden, p. 33). Ce Champignon, rencontré autrefois par Beck dans les couches de Brandis, prés Leipsick, qui font partie de l’Oligocène, avait été désigné sous le nom de Cucwrbitariopsis congregata. Les périthéces sont noirs, lisses ; ils se développent en grand nombre sur les écorces; à leur sommet se trouve un ostiole. Quand on déchire ces périthéces, on trouve des spores unicellulaires, brunes, allongées et souvent courbées. Les asques n'ont pas été observés. J. COSTANTIN. Om Klipfiskens Mugsop (Sur un Champignon filamenteux des Morues salées); par Brunchorst (Norsk Fiskeritidende, 1886, p. 136 à 160, et 1888, p. 65 à 80). Ce Champignon est le Torula pulvinata Saccardo, ou Wallemia ichthyophaga Johan-Olsen. Il forme à la surface des Morues des excrois- sances noires de 1 à 3 millimètres de diamètre, constituant un stroma parenchymateux d’où partent : 1° des supports conidiens terminés par des files de spores brunes, rondes et lisses; 2" des filaments rhizoides, qui ne pénétrent pas dans le corps de l'animal. Le commerce norvégien subit de grandes pertes par l'invasion de ce parasite. M. Brunchorst s'est pro- posé de rechercher comment se propage la maladie; il s'est convaincu que l'infection se produit dans les greniers où les poissons sont con- servés, Il recommande priucipalement la désinfection préalable de ces chambres, car la dessiccation ne suffit pas pour empécher le dévelop- pement du Champignon. JaC: Basidiomyceten IL. PROTOBASIDIOMYCETEN (Basidiomycètes I, Pro- TOBASIDIOMYCÈTES), par MM. Brefeld , Istvanffy et Johan Olsen (Unter- suchungen aus dem Gesammtgebiete der Mykologie, vn,178 pages, 11 planches). L'important travail de M. Brefeld et de ses collaborateurs contient de nombreux résultats, au point de vue de la classification générale du groupe des Trémellinées, dont l'étude offre toujours de l'intérét comme celle de toutes les familles de transition. Trois faits principaux se trouvent établis dans ce mémoire : 1^ l'exis- tence d'un groupe nouveau, qui, parmi les Trémellinées, correspond aux Gastéromycétes dans les Hyménomycétes. Ce groupe se compose uni- quement du Pilacre Petersii ; 2° la découverte d'appareils conidiens, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 117 qui se retrouvent dans les trois familles de ces Champignons (Pilacrées, Auriculariées et Trémellinées proprement dites); 3° la mise en lumière de la véritable organisation des Dacryomycètes, qui sont intermédiaires entre les Hyménomycétes et les Trémellinées. 1* Pilacrées. Le nom de Pilacre, adopté par l'auteur, ne pourra étre conservé, car on sait depuis longtemps que le Pilacre Friesii est un Ascomyeéte. Celui d'Ecchyna a déjà été indiqué pour les P. faginea et Petersii. Le P. Petersii étudié par les auteurs du présent travail a l'aspect d'un Lycoperdon ; dans la partie supérieure renflée se trouvent des filaments qui portent des basides; ces basides sont cloisonnées transversalement, comme cela arrive dans les Auricularia, mais les spores sont sessiles. On sait que, dans les Auriculaires, les spores sont longuement pédicel- lées, de facon à pouvoir se former à l'air à l'extérieur de la masse géla- tineuse, car ces plantes sont gymnocarpes; il n'en est pas ainsi pour le Pilacre Petersii, qui est angiocarpe ; les spores n'ont pas à venir au con- lacet de l'air, aussi restent-elles sessiles. Ces spores germent dans les milieux nutritifs et donnent un appareil conidifère formé d'un filament simple ou ramifié, bourgeonnant à son extrémité et latéralement, de manière à produire un épi plus ou moins allongé; ces spores ont d'ailleurs été toutes terminales à l'origine et ont été rejetées de cóté au moment de l'apparition de spores plus jeunes. Les conidies, qui germent par un point quelconque de leur périphérie, redon- nent le méme systéme imparfait. Une seule fois, les auteurs ont obtenu trois petites fructifications basidiophores. On voit, d'aprés ce résultat, qui est le seul analogue du Mémoire, que les propriétés des liquides nutritifs dont les auteurs cachent la constitution ne sont pas aussi mer- veilleuses qu'on pourrait s'y attendre. -2 Elles ont cependant permis aux auteurs de découvrir un grand nombre de formes conidiennes de ce groupe. Les Auricularia, qui ont les basides cloisonnées transversalement, comme les Pilacre, produi- sent des basidiospores qui, avant de germer, se divisent par trois ou quatre cloisons et qui donnent un appareil fructifère imparfait, ramifié, dont les branches se terminent par des bouquets de spores arquées. A cóté des Auricularia, les auteurs décrivent un genre nouveau, Tachaphantium (rapidement disparu), dont les appareils fructiféres sont des sortes de petits cónes qui brisent l'écorce des branches de Tilleul, la seule espèce connue étant le T. Tiliæ. Les basides ont la méme structure que dans les Auriculaires, mais les conidies n'existent pas. Les Auricu- lariées se composent donc de deux genres : les Auricularia et les Tacha- phantium. Dans le groupe des Trémellinées, qui sont caractérisées par des basides 118 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. cloisonnées longitudinalement, M. Brefeld a distingué un certain nombre de genres nouveaux et a mieux délimité les anciens en s'appuyant sur l'organisation de l'appareil conidial. Les anciennes Trémellinées étaient composées des genres Exidia, Tremella et Nematelia (1). D’après la nouvelle méthode exposée dans le Mémoire que nous analysons, elles comprendraient des genres plus nombreux (le genre Næwmatelia étant supprimé), ce sont : Exidia, Ulocolla, Craterocolla, Tremella, Sebacina, Gyrocephalus. On sait que les caractéres extérieurs (papille, ete.) ne permettent pas de distinguer bien nettement les Exidia des Tremella, les deux genres de ce groupe les plus riches en espéces. L'étude de la forme conidienne a donné aux auteurs un criterium trés bon pour définir les Exidia, qui ont un appareil imparfait à conidies arquées. Ce genre comprend main- tenant : Ex. glandulosa Bull., plicata Klotzsch, repanda Fries, trun- cata Fries, recisa Ditmar, et comme espéces nouvelles : Ex. epapil- lata, guttata, corrugativa et albida. Le sous-genre Exidiopis a été créé pour une forme assez semblable à un Corticium, étalée en croûte sur les rameaux d'Aulne et identifiée avec le C. uvidum; une seule espèce est raltachée à ce sous-genre, PE. effusa. A côté des Exidies, les auteurs placent le genre Ulocolla (gelée frisée) qui est caractérisée par des conidies droites. Elles naissent soit directe- ment de la spore, soit du mycélium à l'extrémité d'un court support simple, où elles forment un capitule de 4 à 6 spores. Deux espèces se rattachent à ce genre : U. saccharina sp. n. et U. foliacea (Tremella foliacea). Les Craterocolla (mucilage en coupe) ne présentent la forme qui leur a fait donner leur nom que lorsqu'ils sont à l'état conidifére. Ces coupes contiennent des arbuscules trés ramifiés, dont les derniers rameaux se terminent par des capitules de spores arquées. Le nom de genre devra étre supprimé, car M. Quélet a décrit le genre Ombrophila, qui a tous les caractères du genre actuel. Tulasne et M. Patouillard ont figuré les appareils conidiens représentés par les auteurs (2). Les Sebacina sont coriaces et ressemblent peu aux genres précédents ; ils offrent cependant les mémes basides et un appareil conidien formé d'un gros filament terminé par ‘un capitule de rameaux qui supportent chacun deux ou trois spores ovales; cet appareil nait au milieu des basides et se dresse en dehors de l'hyménium. Les Tremella présentent d'assez grandes variations. Les T. mesenterica (1) Patouillard, Hyménomycétes d'Europe, 1887. Les auteurs paraissent avoir ignore cet ouvrage, où les Trémellinées ou Hétérobasidiées sont très bien traitées, (2) Idem, p. 161, pl. 4, fig. 9. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 119 et lutescens possèdent un appareil conidifère dans la gelée qui les consti- tue ; les basides apparaissent bientót au milieu de ces premiéres formes reproductrices; mais, tandis que les conidies restent plongées dans la gélatine, les basidiospores arrivent à l'air. Les autres Tremella ne pro- duisent de conidies qu'à la germination de la spore, propriété qui appar- tient également aux deux espéces précédentes. On peut dire que le carac- tére commun de toutes les espéces de ce genre est d'avoir des basidio- spores et des conidies arrondies, ovoides. - Ces conidies peuvent bourgeonner dans les milieux nutritifs, à la ma- nière des Ustilaginées, des Bulgaria, des Exoascus et des Taphrina, de facon à donner des sortes de levüres. Ce dernier caractére n'avait pas encore été rencontré chez les Dasidiomycétes. Les espéces suivantes sont déerites dans le présent mémoire : T. lutescens Pers., mesenterica Retz, frondosa Fr., Geniste Libert, Globulus (Nematelia Globulus Gorda), encephala (N. encephala Willd.), T. virescens (N. virescens Schm.), ainsi qu'une espéce nouvelle, 7. alabastrina. Les Gyrocephalus de Persoon ne sont que les Guepinia de Fries ; ils doivent se diviser en deux genres, les Gyrocephalus (G. rufus), qui sont des Trémellinées, et les Guepinia (G. Peziza), qui sont des Dacryomy- cétes à baside non divisée (1). 3° Dacryomycétes. — Le dernier chapitre du travail de M. Brefeld et de ses élèves est consacré aux Dacryomycétes, famille dont ils ont bien indiqué la place, qui se trouve entre les Protobasidiomycétes et les Hy- ménomycètes. Bien que ces Champignons soient gélatineux, les auteurs les éloignent des précédents; la consistance gélatineuse n'est pas un caractère fondamental, ainsi qu'ils l'ont bien montré pour les Sebacina. Les Dacryomyces ainsi que les Guepinia, Dacryomitra et Calocera ont les basides non cloisonnées. On peut dire cependant que toutes les espèces de ces quatre genres se rapprochent des Trémellinées par la facilité avec laquelle leurs spores produisent des conidies soit directement sur la spore, soit indirectement. J. COSTANTIN. Ueber Morphologie und Entwickelungsgeschichte eini- ger endosporer Bacterienformen (Sur la morphologie et le développement de quelques Bactéries endosporées); par M. A. Koch (Botanische Zeitung, 1888, n^ 18 à 22, avec une planche). L'auteur s'est proposé d'étudier le développement de quelques Bacté- (1) Ce résultat est indiqué par Tulasne, et la division en deux genres a été faite par M, Patouillard, 120 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ries et d'essayer de préciser à l'aide de quels caractères on pourra les reconnaitre. Bacillus Carotarum n. sp. — La première espèce étudiée par M. Koch se développe spontanément sur les Carottes cuites, abandonnées à la température ordinaire sous cloche. Au bout d'un à deux jours, on remarque une petite masse blanche qui est formée par l'état de z00glæa de la Bactérie. Cette Bactérie cultivée sur le couvre-objet dans une solu- tion formée de 1 pour 100 d'extrait de viande et 8 à 10 pour 100 de suc de raisin permet de voir la germination des spores. Celle-ci s'opére par une gélification de la membrane qui, en s'accolant au tube germinatif, le courbe entiérement. Les bàtonnets ainsi produits s'allongent et se cloisonnent en filaments immobiles, droits, puis courbés. Grâce à ce développement presque rectiligne, l'auteur a pu étudier la vitesse d'ac- croissement de cette espéce et comparer ces résultats à ceux qui ont été obtenus pour la vitesse d’accroissement du Bacillus subtilis par Brefeld, du B. Brassicæ par Pommer. Les filaments doublent de lon- gueur à 30 degrés en quarante-trois minutes, à 40 degrés en dix-huit minutes, à 45 degrés en vingt-deux minutes. La formation des spores a été observée dans le B. Carotarum, il s'en forme une dans chaque cellule d'un filament. La naissance de ces organes reproducteurs ne s'ob- serve que dans le liquide précédemment indiqué. Dans une solution formée de bouillon de viande et de 10 pour 100 de gélatine, on peut semer les spores loin de la surface avant la gélification ou à la surface quand le milieu est devenu solide; dans ces deux cas, la Bactérie vient se développer au contact de l'air dont elle a besoin. La gélatine neutralisée, comme celle qui est restée acide, sont liqué- fiées pendant le développement de ce micro-organisme. L'auteur étudie successivement le développement du B. Carotarun sur l'Agar neutralisé, sur la Pomme de terre, sur la Carotte. Sur la Carotte non cuite, la Bactérie n'apparait jamais ; sur une Carotte cuite et main- tenue à l'abri de l'air, elle peut se développer; les spores existaient donc avant la cuisson sur la racine, elles ne sont pas apportées par l'air. En comparant, au point de vue de la résistance à la chaleur, l'espéce présente aux Dactéries voisines, M. Koch signale un certain nombre de résultats intéressants. L'action US température de 50 degrés tue les filaments du Bacillus Carotarum; Eidam a montré qu 'en chauffant trois heures le Bacterium Termo à cette température, il n'était pas tué. Quant à la résistance des spores, elle est trés différente de celle des filaments. Les spores, chauffées un instant à 100 degrés sur la gélatine, ne meu- rent pas; mais, au bout de trente minutes, elles sont tuées pour le Bacille des Carottes. A l'état de dessiccation, ces spores ne meurent pas REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ; 121 aprés avoir été chauífées huit heures à 100 degrés et quatre heures à 120 degrés. L'auteur passe ensuite en revue les Bacillus avec lesquels on pour- rait confondre celui qu'il vient de décrire; le Bacillus Anthracis se distingue facilement par sa mobilité, le Bacillus Brassicæ de Pommer germe un peu différemment et forme ses spores dans un protoplasma trouble, trés hétérogène, tandis qu'il reste homogène chez le B. Caro- tarum. Quant au Bacterium tortuosum de Zukal et au Bacillus fusi- sporus de Schræter, la description donnée par ces auteurs est trop insuf- fisante pour établir une comparaison sérieuse. Cette preniiére étude terminée, M. Koch passe soigneusement en revue les caractéres du Bacillus tumescens Zopf, qui se rapproche du B. Mega- terium, si bien étudié par de Bary, du Bacillus inflatus n. sp. et du B. ventriculus n. sp. Ces deux derniers sont trés curieux par la forme renflée ou fusiforme de leurs cellules sporiféres, dans lesquelles il peut se former deux spores. Cette observation peut faire penser qu'il n'y a pas entre les Bactériacées et les Saccharomyces une différence aussi grande que celle qu'on indique d'ordinaire. A l'occasion de l'étude de ces espéces renflées au milieu, pour lesquelles Prasmowski avait créé le genre Clostridium, M. Koch pense qu'un certain nombre de Bacillus ont été décrits sous le nom de Bacillus Amylobacter. En résumé, cette courte note de l'éminent bactériologue devra étre consultée par tous ceux qui s'occuperont des espéces du genre Bacillus. J. COSTANTIN. Studien ueber die Pilzgattung Taphrina (Étude sur le genre Taphrina); par M. Johanson (Botanisches Centralblatt,t. xxxii, p. 222), M. Sadebeck avait autrefois indiqué parmi les caractères du genre Taphrina l'existence d'un mycélium vivace permettant à ces plantes de passer l'hiver sur leur hóte. M. Johanson, en étudiant un certain nombre d'espéces de ce genre, a montré que ce caractère n'était pas général. Le T. carnea Johanson se sépare, à ce point de vue, des T. alnitorqua Tul., betulina Rost. Dans ces derniéres espéces, le mycélium se trouve partout, et, quand la fructification apparait, elle se montre sur toutes les feuilles; dans la premiére espéce, une ou deux feuilles seulement sont attaquées sur un rameau, les autres restent saines, et le mycélium ne se retrouve ni dans les bourgeons, ni dans les pétioles, ni dans les feuilles saines. Le mycélium qui forme des taches à la surface des feuilles doit naitre au printemps de la germination des spores ou des conidies. Les T. Sadebeckii Johanson (Exoascus flavus Sadeb.) et T. Betulæ 122 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Fuck. présentent les mêmes caractères que l’espèce précédente ; ils n'at- taquent qu'un petit nombre de feuilles en ne produisant pas de défor- mation. Aucune observation directe n'établit pour les spores ou les conidies de ces plantes la possibilité de passer l'hiver, mais l'auteur s'appuie pour faire cette hypothése sur les recherches de Hansen, qui ont établi que le Saccharomyces apiculatus passe l'hiver dans la terre; les mêmes phénomènes se passent probablement pour le T. carnea, car ce sont toujours les arbres les plus petits qui sont attaqués. Il est à remarquer que certaines espèces, comme le T. alnitorqua, qui ont normalement un mycélium vivace, peuvent aussi se propager acci- dentellement par des conidies hibernantes. L'auteur décrit également deux espéces nouvelles : le T. alpina et le T. bacteriosperma, qui ont toutes les deux un mycélium vivace se pro- pageant sur le Betula nana. Enfin, aprés avoir précisé la diagnose du T. filicina, qui se déve- loppe sur le Polystichum spinulosum, et distingué le T. rhizophora Joh. du T. aurea Fries, l'auteur passe à l'étude de la distribution des vingt et une espéces scandinaves de ce genre (1) dans les pays du Nord (Groenland, Danemark, Amérique du Nord, etc.). Quatre espéces sont localisées dans la région alpiue de la presqu'ile scandinave : T. nana, alpina, bacteriosperma et carnea. Ces quatre espéces n'ont pas encore été observées dans le reste de l'Europe centrale, et ceci s'explique faci- lement, puisque ce sont des hótes du Betula nana, qui est une plante tout à fait septentrionale. Le T. bacteriosperma a été seul retrouvé jus- qu'ici au Groenland. Inversement, quelques espéces comme le T. epiphylla, qui se déve- loppe sur PAlnus incana en Autriche-Hongrie, l'Ascomyces endogenus, étudié par Fisch, et le T. Umbelliferarum, rencontré par Rostrup en Danemark, n'ont jamais été observés jusqu'ici dans la presqu'ile scan- dinave. Comme addition à ce dernier Mémoire, on peut signaler une nouvelle espéce, décrite depuis par M. Massalongo (2) dans la méme publication, le T. Ostryæ, qui se développe à la face inférieure de l'Ostrya carpi- nifolia. Cette espéce nouvelle ne posséde pas de mycélium vivace, comme plusieurs de celles qui ont été étudiées par M. Johanson. J. COSTANTIN. (1) En outre de celles qui ont été citées : T. bullata, Insititiæ, deformans, nana, Potentille, borealis, cerulescens, Carpini, polyspora, Ulmi, Pruni. (2) Botanisches Centralblatt, t. xxxiv, p. 389. Ueber eine Species von Taphrina. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 12% Organische Substanz als Naehrsubstanz (Les substances organiques employées comme substances nutritives); par M. Dia- konow (Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft, v, p. 380). M. Diakonow est arrivé à cultiver le Penicillium crustaceum dans un milieu contenant uniquement, comme matière carbonée, des formiates ou de l'urée, deux résultats qui avaient été regardés comme inexaets. Dans le premier cas, où la substance organique était employée à l'état de formiate de potasse, on voit nettement que l'acide est seul employé ; car la liqueur devient alealine, ce que l'on peut mettre en évidence avec une trés faible quantité d'acide rosolique, qui donne une teinte rouge dés que la liqueur devient basique. Cette base est neutralisée avec de nouvelles quantités d'acide formique. Le milieu daus lequel on séme les spores est composé, à l'origine, de la quantité nécessaire de substances inorganiques (phosphate acide de potasse, azotate d'ammoniaque, sulfate de magnésie et chlorure de cal- cium) et de 4 à 2 pour 100 d'acide formique, ce liquide étant neutralisé par le carbonate de soude. Avec l'urée, l'auteur constatait, à l'aide de l'acide rosolique, la forma- tion d'ammoniaque ou de carbonate d'ammoniaque, qu'il neutralisait avec une dissolution d'acide phosphorique. J. C. Ein neues Gefaess zum Cultiviren der niederen Orga- nismen (Un nouvel appareil pour la culture des organismes inférieurs) (Idem, vi, p. 52). Dans une seconde Note, publiée dans le méme recueil, l'auteur décrit « le nouvel appareil permettant de cultiver les organismes infé- rieurs », dont il s'est servi pour les recherches précédentes. C'est un flacon d'Erlenmaier à deux orifices. Dans le col de la première tubu- lure, il introduit une pipette, reliée au flacon par un tube de caoutchouc; cette pipette peut servir à l'addition d'acide ou d'aleali à la substance nutritive ; l'orifice inférieur fermé, comme le haut de la pipette, par un tampon de ouate, sert à l'ensemencement. J. C. Ein neue Inficirungs Methode (Une nouvelle méthode d'ense- mencement) (Idem, vt, p. 121). Le méme auteur indique enfin, dans la méme publication, une nou- velle méthode d'ensemencement qu'il a pu appliquer avec succès à la culture du Penicillium. Son appareil consiste en un flacon central d'Er- lenmaier dans lequel on fait un premier semis; ce premier vase est en relation avec un certain nombre de flacons semblables, qui seront ense- mencés avec le premier, placés tout autour et reliés à lui par des tubes 124 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. horizontaux dont une partie, en caoutchouc, peut servir soit à inter- rompre la communication entre les deux flacons, soit à isoler les seconds du premier quand l'ensemencement est fait. Quand la Moisissure s'est développée dans le premier appareil, on ensemence les seconds eu insuf- flant de l'air dans le flacon central, à l'aide d'un tube de caoutchouc placé à sa partie supérieure; les conidies de la premiére culture, lancées par cet air en mouvement dans les tubes horizontaux, tombent dans le liquide nutritif des seconds flacons. Cette méthode permet d'éviter la chute des germes de l'air, au moment de l'ensemencement, quand on ouvre le vase de culture. J. COSTANTIN. Veber einige niedere Algenpilze (Phycomyceten) und eine neue Methode ihre Keime aus dem Wasser zu isoliren (Sur quelques Phycomycètes et sur une méthode pour les isoler daus l'eau); par M. Zopf (Abhandlungen der Naturforscher Gesellschaft zu Halle, xvii). La méthode employée par l'auteur pour isoler et cultiver les Chytri- diacées, Saprolégniées, Monadinées, consiste à semer des grains de pollen ou des spores à la surface de l'eau, principalement les graines de pollen des Coniféres, les spores de Fougères, ete. Les Phycomycètes se développent sur ces éléments nutritifs et leur évolution peut étre facile- ment suivie. Le même travail contient l'étude du développement du Rhizophi- dium pollinis Braun et celui de quatre espéces nouvelles : Lagenidium pygmeum, Rhizophidium spherotheca, Cyclotelle, Sciadii. L'auteur montre, pour la premiére espéce, qu'elle n'est pas épiphyte, mais parasite, que les zoosporanges s'y ouvrent par plusieurs orifices, et qu'elle présente des kystes. Le Lagenidium pygmæœum se développe à l'intérieur du pollen de Pinus Laricio et émet au dehors un zoosporange produisant des spores à deux cils : le mycélium sexué se différencie en anthéridie et oogone ; ce dernier organe est rond, et le premier présente un bourgeon copulateur qui pénétre dans l'oogone. Quant aux trois autres espéces de Rhizophidium, le R. spherotheca a été observé sur les microspores des Isoètes, le R. Cyclotella est para- site du Cyclotella et le R. Sciadii se développe sur le Sciadium Arbu- scula. J: ©. Bericht der Commission fuer die Flora von Deutschland 1886. Pıuze (Rapport de la Commission de la Flore d'Allemagne en 1886. CHampicnons); par M. Ludwig (Berichte der deutschen bot. Gesellschaft, t. v, p. cuxx). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 125 Le travail de M. Ludwig comprend quatre parties. Dans la première, il donue la liste compléte de tous les titres des quarante-trois Mémoires dans lesquels se trouvent des renseignements sur la question qu'il étudie. Le deuxième chapitre comprend l'énumération des espèces nouvelles, parmi lesquelles 2 Saprolégniées, 3 Zygomycétes, 5 Entomophthorées, 23 Ascomycètes, parfaits ou imparfaits, une forme nouvelle d'Urédinée, 1 Chytridée, 1 Ustilaginée, 13 Basidiomycètes, 5 Monadinées, 8 Bac- téries. La troisième parlie contient les espèces nouvelles ou remarquables pour les différents territoires de l'Allemagne : Prusse, territoire de la Baltique, de la Silésie, de la haute Saxe, pays Hercynien, territoire de Schleswig-Holstein et basse Autriche. Enfin, un dernier paragraphe est consacré aux maladies des plantes produites par des Champignons et à leur extension ; il faut citer, parmi ces parasites : Peronospora effusa, Gnomonia erythrostoma, Aste- roma radiosum, Phoma Vitis et Cookei, etc. B Report on the Fungus diseases of the Grape Vine (Rap- port sur les maladies fongiques de la Vigne); par M. Samson Scribner; 123 pages, 7 planches. L'auteur décrit les Champignons qui attaquent la Vigne en Amérique, ce sont : le Downy Mildew, produit par le Peronospora viticola; le Powdery Mildew, causé par l'Uncinula spiralis; le Black-Rot, dà au Physalospora Bidwellii ; VAnthracnose, dont le parasite est le Sphace- loma ampelinum ; le Grape-leaf-spot, attribué à la présence du Phyl- losticta Labrusce et le Grape-leaf-blight, en relation avec le Cercospora viticola. L'auteur indique l'extension de ces différents Champignons dans l'Amérique du Nord. J. C. Zur Pilzflora Niederæsterreichs. IV (Sur la flore mycolo- gique de la basse Autriche); par M. Beck (Verhandlungen der K. K. Zoologischen Botanischen Gesellschaft in. Wien, 1886, p. 55-64). On trouve dans cet ouvrage les observations mycologiques faites par l'auteur pendant les deux années 1885 et 1886. L'auteur y mentionne 74 Champignons nouveaux pour la région qu'il étudie, 5 Myxomycètes, 10 Zygomycètes, 2 Péronosporées, 47 Hyméno- mycétes et 10 Discomycétes. í d Il décrit enfin deux espèces nouvelles : l’Hygrophorus (Limacium) persicinus, V Agaricus (Tricholoma) polychromus et une variété du Rhizopus nigricans, v. furcatus. J. G 126 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. - Hymenomyceten aus Suedbayern (Hyménomycótes de la Bavière méridionale); par M. Britzelmayer (Bericht des naturwis- senschaftlichen Vereins fuer Schwaben und Neuburg in Ausburg, p. 211). L'auteur énumére dans ce travail 88 espéces de Polyporées, 16 espéces d'Hydnées, 22 de Théléphorées, 42 de Clavariées, 14 de Trémellinées. Les espéces nouvelles décrites sontles suivantes : Polyporus formatus, conspicabilis, dapsilis et Cytisi ; Clavaria crassa, gregalis, arctata, macrospora, unistirpis, formosula, oblecta, dissipabilis, austera, distincta, pretervisa, ligata, pellucidula. J. COSTANTIN. Ascomycétes observés aux environs de Liège; par M. Mouton (Bull. de la Soc. royale de botanique de Belgique, t. xxvi, p. 169). Parmi les 80 espéces signalées par l'auteur, les nouvelles sont les suivantes : Propolis tetraspora; Rosellinia belgica, pallida; Ceratostomella hydrophila, Didymella eriostoma, Lentomita acuum, Venturia fimi- seda, Eriospheria corylina, Diaporthe populea; Delitschia canina, consociata; Stagonopsis virens, Leptospheria Nardi; Melanomma Moutonianum, sordidum, ambiguum ; Metasphæwria Origani, mosana; Kalmusia Ebuli; Lasiosphæria subcaudata, rhynchospora, elegans ; Cucurbitaria conglobata, Alni. J. €. Contributions à la flore mycologique de la Belgique; par M* Brommer et Rousseau (Bull. de la Soc. royale de Belgique, t xxvr, p. 187-244). Cette nouvelle addition à la flore mycologique de Belgique contient 900 espéces presque toutes nouvelles pour ce pays. On y trouve égale- ment 20 espéces nouvelles : Tapezia Rehmiana, Onygena corvina var. alliacea, Diaporthe prominula, Diaporthe punctulata, Rhamphoria tympanidispora, Clue- tosphæria Crepini, Amphispheria Magnusii, Microthyrium epimyces, Phyllosticta thallina; Phoma crustosa, depressula; Chetodiplodia Lecardiana ; Ascochyta salicina, Lycii; Darluca ammophila, Diplo- dina conformis, Hendersonia conspurcata, Gamarosporium affine, Myxosporium propinquum, Pestalozzia intermedia, Helminthospo- rium acroleucum. J. C. Ueber einige Arten der Gattung Schinzia Næg. (Sur quel- ques espèces du genre Schinzia) ; par M. Magnus (Berichte der deuls- chen botanischen Gesellschaft, t. v1, p. 100). M. Magnus avait décrit en 1878, sous le nom de Schinzia cypericola, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 127 un parasite qui se développe dans les cellules des racines du Cyperus flavus. Dans cette nouvelle Note, il enrichit ce genre de deux autres espéces qui se développent, l'une (Sch. Aschersoniana) sur le Juncus bufonius, et l'autre (Sch. Casparyana) sur le Juncus Tenageia. Les spores du Sch. cypericola (17 à 20 & sur 11 à 14) sont d'un jaune pàle et à membrane ponctuée, entourées ou non d'une enveloppe claire et épaisse. Le Sch. Aschersoniana a des spores (15 à 17 p. sur 11 à 15) de couleur châtain ou bai-brun, et leur épispore est verru- queux. Cette espéce a été étudiée en 1884 par M. Weber, sous le nom d'Entorrhiza cypericola ; cet auteur a pu observer la germination de ces spores et obtenir des sporidies à l'extrémité du filament germinatif. Ce mode de germination conduit à placer ces végétaux parmi les Ustila- ginées. Enfin la troisiéme espéce, le Sch. Casparyana, se distingue des deux autres par ses spores d'un jaune clair, trés verruqueuses et rouges (11 à 22 y). M. Magnus pense qu'on trouvera encore d'autres espéces de ce genre, car on a décrit plusieurs espèces, les'Juncus uliginosus, squarrosus et l'Eriophorum vaginatum, comme présentant des racines hypertro- phiées; cette hypertrophie est probablement en rapport avec la présence d'un parasite. 0 Untersuchungen ueber Bau und Lebensgeschichte der Hirschtrueffel Elaphomyces (Recherches sur la structure et le mode de vie de la Truffe des Cerfs, Elaphomyces) ; par MM. Max Rees et C. Fisch. Rees avait déjà indiqué, en 1880, les principaux résultats de son étude sur l'histoire des Élaphomycées. Dans le travail actuel, auquel il a asso- cié M. Fisch, il expose avec détail ses nombreuses observations. Il a eu le grand mérite de montrer le premier quelle est la relation d'une Truffe avec la racine de l'arbre au pied de laquelle elle pousse (1) et de suivre son développement. L'Elaphomyces se développe sur les racines des Coniféres sans que ces derniers végétaux paraissent incommodés par cet hôte; par sa con- slitution anatomique, par son évolution, le Champignon s'accorde com- plétement avec le Mycorhiza qui a été décrit par Frank sur les racines des Coniféres et des Cupulifères. Les plus jeunes fruits observés par les auteurs avaient un quart de millimétre; ils sont d'abord constitués par des pelotons de filaments laissant entre eux des espaces remplis d'air; ils sont quelquefois fixés sur la racine. Il se différencie bientôt dans ces ébauches une couche (1) M. Boudier avait publié antérieurement une courte Note sur ce point, 128 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. externe jaune et un noyau hyalin. La couche extérieure donne naissance à une sorte d'écorce, le noyau produit le péridium et le tissu ascogène ou glébe. Les fruits de 2 à 3 millimètres se montrent alors composés d'une écorce jaune, d'un péridium blanc et d'une glébe violette. Dans cette dernière, il naît bientôt une série de lacunes, et les filaments de la glébe restent à l'état de réseau qui se desséche et constitue le capilli- tium. Les filaments ascogènes naissent alors de la couche interne du péridium ; ils se ramifient entre les éléments du capillitium, et à leur extrémité ou sur les cótés naissent les asques. Ces asques sont arrondis ou ovoides et ont un noyau. Les spores se forment, leur membrane se colore en brun noir, et, avant la maturité de l'Elaphomyces, les fila- ments ascogènes et les asques se dissolvent; enfin il ne reste dans le fruit que le capillitium et une poudre de spores d'un violet noir. Dans toutes ces recherches, la germination des spores n'a jamais pu être obtenue. Il résulte de ce travail que parmi les fruits qui se forment, presque tous avortent; sur les 20 pour 100 qui vont jusqu'à la formation des asques, une faible partie arrive à la production des spores dont le contenu parait formé d'une substance analogue à la cellulose. On s'ex- plique ainsi les insuccés des cultures. J. COSTANTIN. Le Diatomee fossili del monte delle Piche c della via ostiense (Les Diatomées fossiles du Monte Piche et de la route d'Ostie); par M. Matteo Lanzi (Atti dell' Academia pontificia de nuovi Lincei, t. xL, 1887). Tirage à part en brochure grand in-octavo de 9 pages. Ce travail fait suite à une série d'études entreprise par -l'auteur sur la flore des Diatomées fossiles des environs de Rome. Il s'agit ici des ter- rains quaternaires, largement représentés dans la campagne romaine ; plusieurs des trente-trois espèces ou variétés que l'auteur a trouvées au mont « Piche » sont fréquentes encore dans les eaux douces du midi de la France ; telles sont : Amphora ovalis, Cocconeis Pediculus, Cymato- pleura Solea, Synedra radians, plusieurs espèces de Gomphonema, etc. Le Synedra delicatissima forme la majeure partie de ce dépôt. L'exa- men du gisement de la route d'Ostie permet de croire qu'une série de marais peu profonds, communiquant parfois accidentellement avec la mer, s'étendait sur la rive droite du Tibre. D'abord saumátres, ces marais auraient peu à peu changé de caractère ; l'eau salée y aurait été remplacée définitivement par de l'eau douce. CH. FLAHAULT. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 129 Manuel de l'acclimateur ou choix de plantes recommandées pour l'Agriculture, l'Industrie et la Médecine et adaptées aux divers climats de l'Europe et des Pays tropicaux, par MM. Ch. Naudin et F. von Mueller. Un vol. in-8° broché, de 566 pages. J. Marchand, éditeur à Antibes. Les moyens de communication, en devenant toujours plus rapides et plus faciles, fournissent à l’acclimatation des éléments tout nouveaux. Ce n'est plus, comme autrefois, par leurs graines seulement que la plupart des plantes peuvent arriver en Europe ; beaucoup d'entre elles sont enle- : vées en plein développement à leur patrie et quelques soins suffisent pour leur rendre sous nos climats la vigueur qu'elles avaient dans leur pays d'origine. On comprend, dés lors, combien était utile l’œuvre publiée, en 1881, par l'éminent botaniste de l'Australie, M. le baron Mueller. Le midi de la France doit à ce savant l'introduction d'un grand nombre d'espéces australiennes ; l'introduction dans la région méditerranéenne de cette remarquable série d'Eucalyptus, dont on n'a pas encore tiré tout le parti qu'on en peut attendre, est sans aucun doute l'un des principaux titres de M. Mueller à la reconnaissance publique. Nul non plus ne pouvait, mieux que M. Naudin, s’associer aux efforts de M. Mueller et apprécier avec une critique plus fondée les qualités et les titres des espéces susceptibles d'étre cultivées à l'air libre et acclimatées en Europe. Cette collaboration est donc la meilleure garantie de succés. M. Naudin consacre les premières pages du livre à des considérations générales sur l'aeclimatation des plantes; il y distingue nettement ce qu'il faut entendre par la naturalisation et par l'acclimatation, qui sont trop souvent confondues. « Le but que poursuit l’acclimateur est d'introduire dans le pays qu'il habite et d'y faire vivre telle espéce de plante qui rendra des services sous la condition que les soins du cultivateur ne lui manqueront pas... L'acclimatation est essentiellement une œuvre de patience autant que d'intelligence, et son point de départ est, avant tout, un choix judicieux des espéces, races ou variétés les mieux appropriées au but qu'on veut atteindre. » Quant aux procédés à suivre, ils peuvent se résumer brièvement : 4° i] faut tenir compte des conditions climatériques du pays d'origine des plantes à introduire dans des pays nouveaux; 2 il faut tenir compte de la nature minéralogique du sol; 3" il faut enfin que l'acclimateur soit suffisamment au courant des procédés de culture. Nous eussions été heureux qu'à l'occasion du premier de ces préceptes M. Naudin nous donnàt quelques renseignements généraux sur le climat des contrées d’où l'acclimateur européen a le plus de chances de tirer des produits utiles, €. XXXV. (REVUE) 9 130 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. en raison de la conformité climatérique plus ou moins compléte avec les pays européens dans lesquels il s'agit de les introduire. Tout le pourtour du bassin méditerranéen, la Chine et le Japon, la Louisiane et le golfe du Mexique, l'Australie et le Chili fournissent la majorité des plantes acclimatées dans le midi de l'Europe; mais le Manuel a été écrit dans un but exclusivement pratique, que M. Naudin a tenu à lui conserver. Aussi commence-t-il par un exposé des genres de plantes auxquels sont empruntées des espéces déjà utilisées ou qui peuvent l'étre; les plantes y sont réparties en groupes et catégories secondaires suivant l'usage en vue duquel on peut les cultiver; les plantes alimentaires pour l'homme y occupent naturellement la première place; puis viennent celles qui servent à la nourriture des animaux, les plantes industrielles, médici- nales, les végétaux d'ornement, etc. Les caractéres des familles aux- quelles appartiennent les plantes dont il est question dans l'ouvrage sont indiqués d'une facon sommaire et accompagnés d'indications sur leur distribution géographique. Après une liste synonymique où les noms vulgaires généralement con- nus sont rapprochés des dénominations scientifiques correspondantes, vient l'énumération alphabétique des plantes intéressant l’acclimateur, avec des détails sur leurs usages et leur culture ; c'est la partie fondamen- tale de l'ouvrage. On y trouve un certain nombre d'articles d'un grand intérét pour les forestiers, les agriculteurs et les botanistes ; nous avons remarqué en particulier ceux que M. Naudin consacre aux Sapins, Érables, Acacias, Bambous, Cédres, Citronniers, Oliviers, Pins, Euca- lyptus, Chénes et Vignes. Prenons pour exemple les Eucalyptus que l'auteur traite avec une compétence exceptionnelle. En quelques lignes seulement, on apprend que les Eucalyptus sont des Myrtacées et par quels caractéres extérieurs toute personne étrangére à la botanique peut les reconnaitre. Les notions relatives à l'origine géographique et à l'acclimatation occupent nécessai- rement une plus grande place, elles sont fournies avec précision. On n'a pas négligé de signaler les insuccès qui mettent en garde contre de nouvelles tentatives: « On a tenté l'introduction des Eucalyptus dans les pays intratropicaux, mais jusqu'ici avec un médiocre succés, du moins dans ceux où la chaleur étant à peu prés uniforme et l'humidité atmo- sphérique toujours trés grande, la végétation de ces arbres est continuel- lement excitée. Considérés d'une manière générale, les Eucalyptus ont besoin d'une saison de repos, amenée soit par l'abaissement de la tempé- rature, soit par la sécheresse. » Une soixantaine d'espéces sont ensuite énumérées par ordre alphabétique ; les renseignements qui accompagnent le nom de chacunc d'elles ont toujours cette méme valeur pratique qui fait le principal caractère du Manuel e 1son principal mérite aux yeux de REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 131 ceux qui sont étrangers à la science. On lit avec profit des données pré- cises sur la patrie, les noms vulgaires connus dans le pays, la place que l'espéce occupe dans la végétation de la contrée, les tentatives d'accli- matation qui en ont été faites et les espérances qu'elles donnent ; M. Naudin ne néglige non plus aucun des renseignements industriels qui peuvent être utiles aux acclimateurs. — A l'article Quercus, nous trouvons des renseignements sur 44 espéces de Chénes, et c'est à prés de 50 que s'éléve le nombre des espèces de Pins énumérées et appréciées dans l'ouvrage ; il suffit d'ajouter qu'environ 780 genres, plus ou moins riches en espéces, sont traités suivant le méme procédé, pour faire comprendre l'importance du Manuel de l'acclimateur. Cn. FLAHAULT. Enumeratio Lichenum Freti Behringii; exponit William Nylan- der (extrait du Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, 4* série, 1° vol.). Broch. in-8° de 92 pages. Caen, 1888. Pendant la célébre expédition de la Véga, conduite à travers l'océan Glacial par M. Nordenskiceld, dans les années 1878-1879, M. le docteur E. Almquist a récolté un certain nombre de Lichens. M. Nylander, qui les a examinés et nommés, a publié, dans le Flora de Ratisbonne de 1884-1885, la description de 81 espéces nouvelles (1); aujourd'hui, il donne la liste complète de ces Lichens dont le nombre s'élève à environ 400. La plupart des espéces recueillies ont été prises sur la terre, sur les Mousses et surtout sur les rochers ; quelques-unes seulement sont lignicoles ou corticoles, car les arbres sont rares dans cette région glacée. Les localités explorées par M. E. Almquist sur les cótes du détroit de Behring sont au nombre de 5, et comme quelques-unes de ces localités ont présenté les mémes espéces, le total de la liste de M. Nylander est de 707. Ce total se décompose ainsi : 4° A Lawrencebay (21 juillet 1879), 9 espèces lignicoles, 63 sur la terre ou les Mousses, et 56 sur les rochers; 2» A Konyambay, sur la côte asiatique (23-30 juillet 1879), 6 espèces sur les écorces, 109 sur la terre et 125 sur les rochers. En tout 240; c'est la récolte la plus abondante de toute l'expédition. 3* L'ile Lawrence n'en a donné que 89 ; 53 terrestres et 36 saxicoles. 4 De l’île Behring, explorée en méme temps que l'ile Lawrence, du 31 juillet au 2 aoüt, proviennent 11 espéces récoltées sur les rameaux des arbres, 39 sur la terre et les Mousses, et 56 sur les rochers. 5° Enfin à Port-Clarence, sur la rive américaine du détroit de Behring, 108 espéces ont été trouvées sur les branches des arbres, principalement (1) Voyez le Bulletin de 1886, p. 57. 132 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. des Bouleaux, et sur la terre ou les Mousses; 36 seulement sur les rochers. M. Nylander fait remarquer que là, sur le rivage de l'Amérique, les Lichens différent peu de ceux qui ont été recueillis sur le rivage asia- tique ou que l'on rencontre sur la cóte européenne, c'est-à-dire dans le nord de la Suéde. Le nombre des espéces décrites dans cet opuscule s'éléve à 407; aux 31 espéces nouvelles parues antérieurement dans le Flora, il faut ajouter Pertusaria leptophora, de Konyambay et Lecidea atroalbens, de l'ile Lawrence, puis la forme subsculptella du Lecidea declinans Nyl., de Lawrencebay, la variété leptotea du Lecidea Dilleniana Ach. et la forme integrascens du Verrucaria intercedens Nyl. de Konyambay; la forme subassimilata du Lecidea hypopodia Nyl., de l'ile Lawrence, et enfin la variété biformis du Lecidea atrosulphurea Fr., de l'ile de Behring. Les autres descriptions regardent des Lichens déjà connus. Il faut remar- quer que le Lecidea expallescens Nyl., Flora, 1884, P. 214, prend ici le nom de L. expallidescens. Afin que l'on puisse comparer plus facilement les Lichens des contrées explorées par M. Almquist avec ceux des autres parties de la terre, M. Nylander en a dresséune table systématique ; puis, désireux de donner sous le rapport des Lichens, une idée aussi compléte que possible des pays qui avoisinent la mer de Behring, il a énuméré 23 espéces de l'Alaska, qui doivent s'ajouter aux 400 de M. Almquist. Ces Lichens ont été récoltés par M. le D' Bean, et communiqués à M. Nylander par M. Willey. Ils contiennent 3 espéces nouvelles : Lecanora proserpens Nyl., Lecidea sibiriensis Will. et L. alaskensis Nyl. Enfin, dans des Observationes, M. Nylander compare les Lichens re- cueillis par M. Middendorff dans le nord et l'ouest de la Sibérie à ceux qu'il vient d'énumérer, cite ceux qui ne se trouvent que dans la collection Middendorff, et décrit le Stereocaulon apocalypticum Nyl., qu'il met dans le genre Stereocladium, Y Alectoria divergens (Whlnb.), fertile, le Platysma sæpincola form. fuscius et le Physcia elapheia Nyl. ABBÉ HUE. Notes on british Lichens; Lecanora murorum and its more immediate allies, by Joseph A. Martindale (extrait du Naturalist, 1887, pages 355-364). L'auteur ne s'occupe que du Lecanora murorum et des espèces qui lui sont immédiatement affines, c'est-à-dire qui possèdent un thalle dis- tinctement jaune et placodié, et des spores polari- loculaires. Il laisse de côté les espèces fondées uniquement ou sur la couleur plus ou moins rougeàtre du thalle, ou sur la poussière blanchâtre qui le recouvre par- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 133 fois, comme n'étant pas appuyées sur une base suffisamment solide. Les deux premiéres divisions reposent sur les apothécies et leur contenu et sur les spermaties; ces deux choses sont pour M. Martindale d'une impor- tance capitale. La première division, caractérisée par des spermaties trés courtes et des spores simplement ellipsoides ou oblongo-ellipsoides, renferme dix espèces : 1° Lecanora elegans (Link.); 2° L. dissidens Nyl.; 3 L. sco- pularis Nyl.; 4 L. lobulata Smrft; 5° L. murorum (Hoffm.); 6° L. de- cipiens (Arn.); T° L. tegularis (Ehrhr.); 8° L. obliterascens Nyl.; 9* L. miniatula Nyl.; 10° L. cirrochroa Ach. A la seconde division, appartiennent deux espèces, Lecanora callo- pisma Ach. et L. sympagea (Ach.); elles ont les spermaties un peu plus longues que celles de la section précédente, et les spores renflées vers le milieu, ce qui leur donne une certaine ressemblance avec uh citron. La troisième et dernière section comprend un Lecanora, le L. xan- tholyta Nyl., qui n'a jamais été récolté que dans un état imparfait de développement. On n'en connait ni les spores, ni les spermaties, et pour cette raison M. Nylander l'a relégué dans le sous-genre Leproplaca du genre Lepraria. ABBÉ H. Grónlands Lichen-Flora of J. S. Deichman Branth og Chr. Gron- lund. Copenhague, 1888. Broch. in-8° de 66 pages. Cet ouvrage commence par la liste des auteurs qui se sont occupés des Lichens du Groenland, puis viennent les noms de ceux qui ont été les recueillir dans ce pays, et M. Branth donne ensuite une idée du carac- tére de la flore des Lichens du Groenland, la comparant avec celle de l'Islande et du Spitzberg. Pour l'énumération de ces Lichens, M. Branth suit la méthode employée par le D" Th. Fries dans ses Lichenes arctoi. Les espéces qu'il a reconnues sont au nombre d'environ 280, réparties en 65 genres. Il cite en outre quelques espéces attribuées au Groenland par MM. Nylander, Th. Fries et Lindsay, mais qu'il n'a pas vues. Une seule espéce est nouvelle, le Lecidea atroferrata, voisin du L. tene- brosa Flot. Le nom de la plupart des autres espéces est suivi d'observa- lions critiques, qui peuvent étre trés utiles à ceux qui s'occupent de la détermination des Lichens. M. Branth est de cette école, dont les mem- bres deviennent malheureusement rares aujourd'hui, qui tend à res- treindre le plus possible le nombre des espéces. Il a mis en pratique ses doctrines dans ce catalogue des Lichens du Groenland, et il blàme ceux qui se croient obligés, en dressant la liste des plantes d'une région, de créer un certain nombre d'espéces nouvelles. ABBÉ H. 134 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. A new Fern from New-Guinea (Une Fougère nouvelle de la Nouvelle-Guinée); par M. H. O. Forbes (Journal of Botany, février 1888). Cette intéressante Fougére, découverte par M. Forbes sur les bords du Murray River à environ 1500 mètres d'altitude et nommée par lui Poly- podium Annabelle (pl. 280), appartient au groupe des Drynaria, section de ceux qui ont les sores portés sur une expansion des frondes. P. Maury. On a collection of Ferns made by baron Eggers in S$'-Domingo (Sur une collection de Fougères faite par le baron Eggers, à Saint-Domingue); par M. J.-G. Baker(Journal of Botany, février 1888). . M. le baron Eggers a récolté à Saint-Domingue 69 espèces de Fou- géres et de Lycopodiacées, dont 3 sont nouvelles, savoir : Nephrodium myriolepis, Acrostichum (Elaphoglossum) Eggersii et Lygodium gra- cile. Deux autres espèces, Pellea ternifolia Fée, Lycopodium subula- tum Desv., n'avaient pas encore été trouvées dans les Antilles. L'île de Saint-Domingue présente, au point de vue des Cryptogames vasculaires, d'étroites relations avec la Jamaïque. Dans l'une et dans l'autre, c'est au sommet des montagnes que se rencontrent les types caractéristiques. Py The distribution of Zsoetes (La distribution des Isoétes); par M. L. M. Underwood (The Botanical Gazette, vol. xxi, avril 1888). M. Underwood donne tout d'abord une énumération des espéces d Isoetes qui croissent en différents points du globe et il conclut de cette révision que le genre a une aire trés vaste, étendue sur l'un et l'autre monde, sans qu'il soit possible de déterminer un centre d'apparition. Mais, comme cela arrive pour d'autres végétaux, dans cette grande aire chaque espèce est cantonnée en une région assez restreinte. Il faut en excepter toutefois les T. lacustris et echinospora qui se rencontrent tout autour du cercle polaire arctique et I. velata, Duriæi, hystriz, dispersés dans le domaine méditerranéen. Si l'on a jusqu'à présent signalé un plus grand nombre d'espéces et de variétés en France et dans le Massachusetts, cela tient probablement à ce que ces deux contrées ont été mieux explorées. Une intéressante remarque de l'auteur à noter, c'est que dans les régions tropicales les formes aquatiques ou subaqua- tiques diminuent en proportion de l'augmentation des formes amphibies ou terrestres. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 135 Enfin M. Underwood décrit deux espèces nouvelles : J. mexicana, des cours d'eau de la base de la sierra Madre, dans le Chihuahua, au Mexique, et F. maritima, des marais salés d'Alberni, dans l'ile deVan- couver. P M. Beitrag zur Kenntniss der Gefæss-Kryptogamen der Bukowina (Contributions à la connaissance des Cryptogames vasculaires de la Bukowine); par M. Aur. Procopianu-Procopovici (Verhandl. d. k. k. zoologisch-botanischen Gesellschaft in Wien, t. xxxvii, 1887, p. 183). Tout d'abord l'auteur nous donne un aperçu historique. Il fait remar- quer que c'est Zawadzki qui, le premier, dans son Enumeratio planta- rum Galicie et Bucowine publiée en 1835, a donné une liste des Cryptogames vasculaires de Bukowine. Mais on ne saurait avoir une con- fiance absolue dans le travail de Zawadzki, puisque sur 13 genres et 39 espéces qu'il énumére, 4 espéces n'existent pas ou tout au moins sont encore inconnues dans ce pays : Ceterach officinarum, Pilularia glo- bulifera, Salvinia natans et Marsilia quadrifolia. Depuis Zawadzki, Knauer, en 1863 dans son Flora von Suczawa und einer Umgegend, énumére 7 genres et 16 espéces; puis J. A. Knapp, en 1872, dans son Die bisher bekannten Pflanzen Galiziens und der Bukowina, décrit 22 espéces dont 6 nouvelles pour la flore. Pour son travail, M. Procopianu-Procopovici a utilisé les matériaux recueillis par le professeur Tangel pour la Flore de Bukowine, les exsic- catas de MM. les P. Becke, D" Supan, baron O. de Petrino, baron de Mustazza, enfin les récoltes qu'il a pu faire lui-méme en différentes régions. Il est arrivé ainsi à porter à 41 le nombre des espèces se décomposant de la manière suivante : Genres. Espéces. Variétés. Équisétacées . .......... 1 8 6 Lycopodiacées. ......... 1 4 1 Sélaginellacées......... 1 1 0 Ophioglossées.......... 2 4 1 Polypodiacées.......... 11 24 8 TOME oe À 16 41 16 Sur ces 41 espèces, 18 sont nouvelles pour la flore, c'est-à-dire n'ont pas encore été signalées en Bukowine. Ce sont : Equisetum silvaticum L., ramosissimum Desf., variegatum Schleich.; Lycopodium clavatum L., complanatum L.; Selaginella spinulosa Al. Br.; Botrychium Lunaria Sw., Matricarie Spr.; Ophioglossum vulgatum L.; Woodsia hyper- borea Koch; Aspidium Lonchitis Sw., lobatum Sw., cristatum Sw.; 136 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Cystopteris fragilis Bernh.; Athyrium alpestre Nyl.; Asplenium ger- manicum Weiss., lepidum Presl, septentrionale Hoffm.; Onoclea Struthiopteris Hoffm. (Struthiopteris germanica Willd.). En outre, M. Procopianu-Procopovici fournit d'intéressants détails sur la répartition géographique de ces plantes et donne une liste de quel- ques noms roumains. P. MAURY. ; Uebersicht der bisher bekannten Kryptogamen Niede- rósterreichs (Révision des Cryptogames actuellement connues de la Basse-Autriche); par M. le D" Günther Beck (Verhandl. d. k. k. z00l.-botanischen Gesellschaft in Wien, t. xxvii, p. 253). Dans cette révision, l'auteur a réuni les matériaux épars dans les tra- vaux d'un grand nombre de botanistes. Pour donner à la fois de l'intérét et de la concision à son énumération, il a fait suivre le nom de chaque espéce de l'indication de l'ouvrage qu'il adopte comme point de départ et de l'une des cinq régions botaniques qu'il admet pour la Basse-Autriche. Ces cinq régions sont : 1? le quaternaire du haut Mannhartsberge, com- prenant les plateaux granitiques du nord et du sud du Danube dans les provinces de Horn, Krems (à l'exception des districts de Kirchberg et Wagram), Waidhofen, Zwettl, Saint-Pölten, Traisen, Amstetten, Persen- burg et Ybbs; 2 les terrains tertiaires de Kornenburg, Hollabrunn, Kirchberg, Wagram et le quaternaire du Mannhartsberg inférieur; 3° le domaine de la flore pannonique et en particulier les plaines. de March- felde, le sud du bassin de Vienne, les provinces de Gross-Enzersdorf, Vienne, Bruck; 4° la grauwache et les schistes du col de Semmering, les schistes cristallins de la région du Wechsel et du Leitha; 5° les pro- vinces de Bade, Hainfeld, Hernal, Sechshaus, et l'ensemble des grès et des calcaires de la Basse-Autriche jusqu'à Mürz. Il admet 2303 espéces réparties ainsi : Genres. Espéces. Myxoiliycótens nude 24 44 ; { Schizomycétes .... IB. 30 XR | Schizophycées .... 38 154 Buaeillanóes: s eoi es 35 219 A RS e o e ENEES 71 262 Champignons supérieurs .......... 340 1641 Lichens. Le C T 120 317 3e Hépatiques. ...... 44 99 a ids Mousses- -> <; 113 484 FEN. ele ti 53 Tata... e a 817 2303 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 137 Muscinee dell Isola del Giglio (Muscinées de l'ile de Giglio); par M. A. Bottini (Nuovo Giornale botanico italiano, vol. xix, n° 4, 1881). Dans cette notice de 21 pages, l'auteur décrit l'ile de Giglio au point de vue géologique et donne, en vue de fournir un appoint à nos connais- sances sur la Flore bryologique du bassin méditerranéen, l'énumération de 73 espèces de Mousses et de 14 espèces d'Hépatiques qu'il a récoltées dans cette ile, dont l’altitude maximum est de 498 mètres. Ex. BESCHERELLE. Notice bryologique sur les environs de Nice; par M. Olivier du Noday (Revue de Botanique, t. vi, 1881-1888). On ne possède, sur la flore muscinale des environs de Nice, aucun tra- vail spécial. M. O. du Noday publie dans cette notice le résumé succinet des recherches qu'il a faites autour de la ville, dans un rayon de 8 à 10 kilo- mètres. Les noms des Mousses récoltées par lui ont été groupés d’après les différentes stations qu'elles caractérisent (rochers, terres, eaux, arbres). Il est regrettable que l'auteur n'ait pas indiqué les localités, au moins pour certaines espéces, ce qui aurait permis à ceux qui herboriseront dans le pays de se procurer plus facilement les plantes signalées. Ex. BESCH. Revue bryologique, dirigée par M. Husnot. Année 1888, n° 1 et 2, Le n° 1, de l'année 1888, renferme, entre autres documents intéres- sants, des remarques de M. Gronval sur quelques formes de certaines espéces du genre Orlhotrichum ; — un septiéme article de M. Philibert, sur les variations du péristome interne chez les Mousses (Méésées et Orthotrichées) ; — une note de M. Cardot sur le Zygodon gracilis du Righi, et sur le Fontinalis seriata Lindb., trouvé par M. le D" Bernet, au bord du Rhóne, prés de Genéve. La monographie du genre Orthotrichum, dans le Muscologia gallica, ayant été rédigée par M. Venturi, M. Gronval, dans les remarques ci- dessus citées, combat l'opinion émise par M. Venturi relativement à diverses formes et espèces établies par lui, notamment en ce qui concerne les Orthotrichum Arnelli, latifolium, aurantiacum et pallidum, qu'il persiste à considérer comme distincts de PO. pallens. Il en est de méme de l'O. obscurum Gronv., qui ne lui parait pas rentrer dans les formes nombreuses de PO. pumilum Sw.; l'O. scanicum lui semble aussi très différent de cette derniére espéce et, d'aprés un nouvel examen, doit étre identifié avec lO. leucomitrium Bruch, qui n'avait pas encore été ren- 138 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. contré en Scandinavie. L'O. gevaliense Gronv. ne saurait de son côté, d’après l’auteur, être confondu avec O. macrocarpum de Not., etc. ` Le n° 2 de l'année 1888 contient, avec la suite de l’article de M. Phi- libert sur l'étude du péristome dans les espéces du genre Orthotrichum, le catalogue dressé par M. V. Payot, de 125 espèces d'Hépatiques récol- tées par lui au Mont-Blanc et dans les alpes Pennines, sur une surface de 100 kil. Ew. BESCHERELLE. Le genre Cyananthus; par M. A. Franchet (Morot, Journal de Botanique, n* des 1* et 15 oct. et 1*7 nov. 1887). Les Cyananthus présentent, parmi les Campanulacées, la particula- rité d'avoir une périgynie trés peu accusée, au point que leurs étamines pourraient presque étre décrites comme hypogynes ; aussi Endlicher les avait-il placés, avec doute il est vrai, à la fin des Polémoniacées. L'auteur étudie d'abord successivement tous les organes de la plante et cherche quels caractères ils peuvent fournir pour la distinction des espèces; il les partage en deux genres : Platylobi, dont le calice est briévement divisé en lobes larges et ovales, et qui ne se modifie pas sensiblement sur le fruit aprés l'anthése; Stenolobi, dont le calice à lobes oblongs et étroits, se renfle sur le fruit et devient comme vésiculeux; la gorge de la corolle, barbue ou non, l'épaisseur et la consistance de la racine, four- nissent des caractéres d'ordre secondaire. Les espéces sont décrites au nombre de dix et groupées en tableau synoptique, ce qui permet de sai- sir facilement leurs affinités réciproques et les différences qui peuvent les séparer. Trois types nouveaux, du Yun-nan, sont signalés : C. macrocalyx, C. longiflorus et C. Delavayi(C. barbatus Franch. olim, non Edgw.). Ep. BUREAU. Les Mutisiacées du Yun-nan; par M. A. Franchet (Morot, Jour- nal de Botanique, n° du 1* mars 1888), 2 pl. Le groupe des Composées-Mutisiacées est aujourd'hui représenté dans l'Asie centrale et orientale par 35 espéces réparties entre 10 genres, dont 7 ne sont pas connus, jusqu'ici du moins, en dehors du continent asiatique, de l'ile de Hong-Kong et du Japon, les 3 autres se retrouvant dans l'Afrique tropicale ou australe. Sur ce chiffre de 35 espéces, la région himalayenne, l'Afghanistan et la péninsule indienne en pos- sèdent 45, dont 3 existent aussi sur le continent africain, et dont 2 leur sont communes avec la Chine. 10 espéces ont été rencontrées dans la région montagneuse des pro- vinces centrales et occidentales de la Chine; 8 sont autonomes. L'ile de Hong-Kong possède 2 espèces qui existent également sur le con- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 130 tinent chinois. Le nord de la Chine, la Mongolie et la Sibérie n'ont que 3 espèces, dont 2 Myripnois très localisés et un Gerbera (G. Anan- dria), de genre à large dispersion. Enfin le Japon posséde 9 espéces, toutes autonomes, à l'exception du Gerbera Anandria. En résumé, d'aprés les données actuellement acquises, sur un total de 35 espéces, 31 sont propres à l'Asie. M. Franchet signale plusieurs espéces nouvelles, toutes du Yun-nan : Gerbera raphanifolia, G. ruficoma, G. Delavayi, Ainsliea yunna- nensis, A. pertyoides; il fait connaître un genre nouveau, Nouelia, dédié à M. Nouel, conservateur du musée d'Orléans, membre de la Société botanique, récemment décédé. Ce genre, qui se rapproche surtout du Leucomeris de l'Himalaya, dont il a le port, s'en distingue bien nettement par ses capitules radiés. Les deux espèces figurées sont : Nouelia insignis, tab. 1, et Ainsliea pertyoides, tab. ri. Ep. Bun. Cyrtandracées nouvelles de la Chine; par M. A. Franchet ~ (Bulletin mensuel de la Société Linéenne de Paris, n° 90). Oreocharis Delavayi, sp. nov. (Euoreocharis Clarke); bien carac- térisé parmi tous ses congénères par ses fleurs d'un jaune vif; les feuilles sont à peu près celles de l'O. Benthami Clarke, avec des dents plus pro- fondes. — Yun-nan; Lan-kong (Delavay). Oreocharis aurantiaca, sp. nov. (Stomactia Clarke); c'est encore une espéce à fleurs jaunes, mais n'appartenant pas au méme groupe que la précédente; elle se distingue de l'O. Auricula Clarke par la couleur de ses fleurs et la forme de ses feuilles ovales, obtuses, crénelées ou à grosses dents, et atténuées cunéiformes à la base; le pétiole est aussi long que le limbe. — Yun-nan : Tapin-tzé (Delavay). Petrocosmea sinensis Oliv. — Les spécimens envoyés de Tapin-tzé par M. Delavay permettent d'indiquer les vraies affinités de ce genre, affinités demeurées indécises pour M. Oliver; la capsule est ovale, coriace à la maturité placenticide et enfin loculicide. C'est donc dans le voisinage des Ramondia qu'il faut placer le Petrocosmea ; il en a en effet la corolle, avec l'androcée d'un Bea. Er. Bum. Monographiæ Phanerogamarum, Prodromi nunc continuatio, nunc revisio. Editoribus et pro parte auctoribus Alphonso et Casimir de Candolle. Vol. v. Pars secunda. — AMPELIDEÆ, auclore J.-E. Planchon. Parisiis, sumptibus G. Masson. 1 vol. in-8^, pp. 305-654. Dans une courte introduction M. Planchon dit qu'abstraction faite du genre Leea qui tranche sur le reste du groupe, les Ampélidées présen- lent des caractéres trés uniformes dans leur ensemble et trés variés dans 140 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. leurs détails; il en résulte que, s'il est facile de les définir comme famille, il n'est point aisé de les répartir en genres ou sous-genres naturels. Aussi l'auteur se demande si la fusion en un seul genre des Vitis, Cissus et Ampelopsis est bien fondée, et si ce n'est point une maniére d'esquiver les difficultés d'application dela méthode naturelle; il pense qu'en réalité cette méthode brouille tout, et que l’œuvre du groupement des Ampélidées est à reprendre dans ses fondations. L'erreur de ceux qui ont donné au genre Vitis une étendue démesurée venant de ce qu'ils ont trouvé en défaut deux des caractéres admis comme classiques, le nombre quinaire des pétales et l'adhérence de ces organes en une corolle calyptrée, il semble tout naturel de reléguer au second plan ces pré- tendus caractéres classiques et de leur en substituer d'autres plus fixes, ou mieux encore de combiner ensemble tels de ces caractéres pour en augmenter l'importance collective. Pour arriver à ce résultat, M. Planchon a recherché qu'elle était l'im- portance que l'on pouvait attribuer à tel ou tel caractére pour définir les divers groupes entre lesquels sont distribuées les espèces d'Ampélidées. Il considère comme secondaires au premier chef ceux qui sont tirés de la forme des feuilles et, à un moindre degré, le nombre quinaire ou quaternaire des pétales. La cohérence des pétales en corolle calyptrée se retrouve dans tous les vrais Vitis; mais elle ud étre seulement l'excep- tion chez les Cissus. Comme pouvant fournir des caractères importants, M. Planchon admet : 1* La constitution du disque, dressé et à rebord peu distinct chez les Vitis, les Ampelocissus et les Tetrastigma ; en coupe chez les Cissus ; annulaire avec le bord ondulé chez les Ampelopsis. Dans les Parthe- nocissus, il est réduit à sa portion adnée à l'ovaire, sans trace de rebord libre; 2° La forme et la longueur du style, conique et lisse dans les Vitis vrais, cannelé dans les Ampelocissus; également court dans ces deux genres et dans les Pterisanthes, il devient un peu plus allongé dans les Clematicissus et tout à fait long dans les Cissus. La dilatation excep- tionnelle du stigmate fournit aussi un de ses caractères essentiels au genre Tetrastigma. Le fruit toujours biloculaire et renfermant d'une à quatre graines ne saurait étre d'une grande utilité pour la constitution des coupes géné- riques ; mais en revanche les principales formes des graines donnent des caractères d'une réelle importance, alors méme qu'on n'a pas recours aux caractères internes. C'est ainsi qu'en s'en tenant à la forme générale, on constate que les graines sont rostrées ou non, que le raphé est placé sur une aréle ou sur une surface plane, que ce inini raphé se termine sur un point variable du dos de la graine; on observe en même temps REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 141 que le test de cette graine peut être lisse, rugueux ou échiné. On com- prend dés lors tout le parti qu'on peut tirer de la combinaison de ces caractères sinon pour la constitution des genres, tout au moins pour l'établissement de coupes naturelles dans les genres. Quant à l'absence ou à la présence de vrilles, ce caractére ne saurait avoir une grande valeur parce qu'il est déterminé par les habitudes des espéces de méme groupe. Ainsi, par exemple, les Cissus tubéreux appar- tenant à la section Cyphostemma n'en ont pas, tandis que, dans cette méme section, les espèces qui grimpent sur les arbres en sont pourvues. Rien ne démontre mieux, dit M. Planchon avec beaucoup de raison, com- bien la prétention de donner aux organes végétatifs (et par suite à l'ana- tomie interne de ces organes) une grande importance dans la détermina- tion de ces affinités, ferait reculer la botanique systématique vers le temps oü l'on n'avait pas encore reconnu ce fait capital, que la fleur et le fruit sont les deux colonnes inébranlables de toute classification vraiment naturelle. Néanmoins, pour en revenir aux vrilles, leur présence ou leur absence est un fait constant dans la plupart des genres; elles fournissent donc un caraclére qui peut étre utilisé en le combinant avec d'autres. Le type fondamental de l'inflorescence des Ampélidées étant la cyme, on ne saurait utiliser que les déviations de ce type, assez nombreuses du reste. M. Planchon résume ensuite rapidement la distribution des Ampéli- dées à la surface du globe: elles manquent aux régions arctiques et antarctiques ; tous les vrais Vifis sont confinés dans l'hémisphére nord, le V. caribæa lui-même ne franchissant pas la ligne; le genre Ampelo- cissus n'est largement représenté qu'entre les tropiques; les Kalocissus et les Pterisanthes sont tous des parties les plus chaudes de l'archipel Indien; le Clematicissus, genre monotype, est australien; les Parthe- nocissus, ou Vignes Vierges par excellence, sont tous de l'hémisphére nord; les Ampelopsis sont également de l'hémisphére nord, mais leur distribution en Asie est plus occidentale puisqu'ils s'avancent jusqu'en Asie Mineure; les Hhoicissus sont tous de l'Afrique australe ou tropi- cale. Quant aux Gissus, les trois sections dont ils sont composés n'ont pas la méme distribution; les Cyphostemma ont leur centre de végéta- tion dans l'Afrique tropicale, sauf quelques rares espèces égarées dans l'Inde ou dans l'Arabie; les Cayratia, à port de Cucurbitacées, se trou- vent dans les parties chaudes de l'Afrique, de l'Asie et de l'Australie; les Eucissus sont répartis dans toutes les régions chaudes du globe; mais pas une espéce du Nouveau-Monde n'a été rencontrée dans l'Ancien. Comme conséquence des principes qu'il a énoncés dans son introduc- tion, M. Planchon admet dix genres pour la famille des Ampelideæ vere: 142 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, ce sont: Vitis; Ampelocissus Pl., qui diffère des Vitis par ses fleurs monoiques-polygames et non pas dioiques-polygames, par ses corolles non calyptrées, et ses graines non piriformes ; Pterisanthes Bl.; Clema- ticissus Planchon, qui forme le passage des Ampelocissus aux Cissus par son style assez long et lisse; Tetrastigma Miq.; Landukia Planchon, caractérisé par un disque profondément 5-lobé ; Parthenocissus Planch., dont le disque trés diminué est réduit à sa portion adnée à l'ovaire ; Ampelopsis Mich., qui se distingue des Parthenocissus par la présence d'un disque cupuliforme 5-4 lobé, qui persiste sous le fruit; Rhoicissus Planchon, établi pour un groupe d'espéces souvent pentaméres à pétales triangulaires et dont les graines ont la chalaze indiquée par un disque linéaire ; Cissus L., qui ne renferme pas moins de 212 espéces. A propos du Vitis vinifera L., M. Planchon fait observer que le type sauvage est toujours dioique. Ce type sauvage aurait d'ailleurs une large extension géographique qui comprendrait toute la partie occidentale de la région méditerranéenne, Algérie, Tunisie, Espagne, Italie, toute l'Eu- rope centrale et l'Asie occidentale, jusque dans la Perse et le Caboul. La région caucasique et l'Asie centrale produiraient une forme spéciale, remarquable par la consistance épaisse des feuilles et par les poils simples, courts et raides qui hérissent plus ou moins leurs nervures, à la face inférieure. On a beaucoup parlé dans ces dernières années d'une Vigne dont les rameaux seraient chargés d'aiguillons et qui aurait été rencontrée en Chine par M. l'abbé Armand David. M. Romanet du Caillaud, sans avoir vu d'ailleurs la plante observée par M. l'abbé David, et s'appuyant seule- ment sur l'étude de jeunes plants issus de graines recues de la Chine par l'entremise d'un autre missionnaire, donna à cette Vigne le nom de Spi- novitis Davidi ; M. Planchon rapporte ce Spinovitis au Vitis ficifolia Bunge (1). Il signale dans sa Monographie beaucoup d'espéces nouvelles, qu'il serait trop long d'énumérer ici, et parmi elles les Vignes du Tonkin, découverte par M. Balansa et par le R. P. Bon; les Vignes du Yun-nan, envoyées par le R. P. Delavay; celles de Cochinchine provenant des voyages de M. L. Pierre, de M. Thorel, de M. Godefroy-Lebeuf, etc. A. FRANCHET. (1) Le Muséum a reçu récemment de l'herbier de Kew un Vitis récolté en février 1887, par M. Henry, aux environs d'Ichang, localité peu éloignée de celle oü M. l'abbé David signale sa Vigne épineuse ; ce Vitis, dont les rameaux présentent de nombreux aiguillons dilatés à la base, souvent un peu crochus, mais d'ailleurs trés peu vulné- rants, sera sans doute prochainement décrit ; M. l'abbé David, auquel je l'ai présenté, y a reconnu sans hésitation la Vigne du Chensi, ce qu'il n'avait voulu faire pour aucun des Vitis qui lui avaient été montrés jusqu'ici comme pouvant étre sa Vigne épineuse. [A. F.I REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 143 Le nouveau genre Lourga; par M. H. Baillon (Bulletin men- suel de la Société Linnéenne de Paris, n° 93). Ge nouveau genre, dédié à M. Loury, chef des serres au Muséum, est une Péliosanthée, malgré ses rapports trés sensibles avec les Liliacées du groupe des Aspidistrées, dont elle montre ainsi les étroites affinités avec les Amaryllidées. Le Lourya campanulata, rapporté de la Cochinchine, a le port d'un Tupistra; ses fleurs rappellent celles du Muguet, mais elles sont deux fois plus grandes; le fond de la fleur est voilé par un diaphragme qui cache tous les organes, mais qui est perforé à son centre d'un petit orifice hexagonal ; l'ovaire est infére, à 3 loges un peu incom- plétes en dedans et présentant chacune un placenta basilaire d’où s'élé- vent 5 ovules anatropes. A. Fn. Florule des iles Saint-Pierre et Miquelon; par M. Ed. Bon- net (Morot, Journal de Botanique, n des 1* août, 1° et 15 sept., A= et 15 oct. 1887). L'auteur donne l'historique des recherches concernant l'histoire natu- relle des iles Saint-Pierre et Miquelon. Ces recherches sont relativement récentes, puisque le premier explorateur fut Bachelot de la Pylaie qui les parcourut à deux reprises, d'abord en 1816, puis en 1819-1820. En 1822, Beautemps-Beaupré y recueillit aussi quelques plantes; puis l'oubli sembla se faire sur notre petite colonie, et c'est seulement un demi- siècle aprés qu'un médecin de la marine, M. le D" Delamare, réunit, à la Grande-Miquelon, une collection de plantes, dont il confia la détermina- tion à M. Ed. Bonnet. C'est avec l'ensemble de ces matériaux qu'il a pu douner une liste de 269 espéces, toutes représentées dans les collections du Muséum. Ce chiffre ne saurait d'ailleurs étre définitif, et M. Bonnet pense qu'on peut dés maintenant l'évaluer aux huit dixiémes environ de la totalité des plantes phanérogames et cryptogames vasculaires qui croissent à Saint- Pierre et Miquelon. L'auteur fait en outre observer « que la flore de notre colonie est composée, pour les sept douziémes, de plantes communes à l'Europe centrale ou boréale et à l'Amérique septentrionale, tandis que les cinq autres douziémes comprennent des espèces, pour la plupart propres aux contrées froides du Nouveau-Monde; quelques-unes cepen- dant ont une aire de dispersion beaucoup plus vaste, le Senecio Pseudo- Arnica Less. notamment s'avance jusque dans la région de l'Amur. » KS FR 144 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Hookers Icones plantarum, or figures, with descriptive Charac- ters and Remarks, of new and rare Plants selected from the Kew Her- barium. Third series (Icones plantarum de Hooker, ou Figures avec descriptions et remarques de plantes rares ou nouvelles choisies dans l'herbier de Kew. Troisième série). Édité par M. J. Dalton Hooker, vol. vin, ou vol. xvi de la collection complète. Partie 1 (novembre 1887). Cette partie comprend les planches 1701-1725 : Polydragma malloti- forme Hook. fil., gen. et sp. nov., pl. 1701; Sphyranthera capitellata Hook. fil., gen. et sp. nov., pl. 1702; Ptychopyxis costata Miq., pl. 1703; Andrachne fruticosa Dene, pl. 1804 ; Rubus Henryi Hemsl. et O. Kunze, sp. nov., pl. 1705; Scortechinia Kingii Hook. fil., gen. et sp. nov., pl. 1706; Platystigma myristiceum Brown, pl. 1707; Megaphyllea perakensis Hemsl., gen. et sp. nov., pl. 1708; Munronia unifoliata Oliv., sp. nov., pl. 1709; Sageretia ferruginea Oliv., sp. nov., pl. 1710; Eleutherococcus Henryi Oliv., sp. nov., pl. 4711; Eleutherococcus leu- corrhizus Oliv., sp. nov. (non figuré); Wendlandia Henryi Oliv., sp. nov., pl. 1712; Othonna carnosa Less. var. discoidea, pl. 1713; Lopho- pyxis Maingayi Hook. fil., gen. et sp. nov., pl. 1713; Schizandra propinqua Hook. fil. et Th. var., pl. 1715; Petrocosmea sinensis Oliv., gen. et sp. nov., pl. 1716; Aster perfoliatus Oliv., sp. nov., pl. 1717; Mussenda mutabilis Hemsl., sp. nov., pl. 1718; Nasturtium Henryi Oliv., sp. nov., pl. 1719; Bombax Jenmani Oliv., sp. nov., pl. 1720; Phyllobæa sinensis Oliv., sp. nov., pl. 1721; Lysiloma Sabicu Benth., pl. 1722; Oldenburgia papionum DC., pl. 1723; Stocksia brahuica Benth., pl. 1724; Caragana decorticans Hemsl., sp. nov., pl. 1725. Plusieurs genres nouveaux sont figurés et décrits dans ce fascicule. Polydragma Hook. fil. (Euphorbiaceæ-Crotoneæ). — Arbuste ou arbrisseau à feuilles alternes, entiéres, elliptiques, oblongues, acumi- nées, caractérisé surtout par son androcée formé de nombreuses étamines dont les filets sont réunis en six phalanges connées à la base, libres et trés rameux dans leur partie supérieure et formant un capitule globu- leux. Voisin des Homonoia Lour., avec un port et un androcée différents. De la Malaisie. Sphyranthera Hook. fil. (Euphorbiacez. Tribu?). — Arbre ou arbris- seau glabre à feuilles entiéres, elliptiques-acuminées, persistantes ; fleurs màles au sommet de pédicelles en ombelle; 3-5 sépales ovales; pétales (ou lobes du disque) moitié plus courts que les sépales et bifides; 10-12 étamines à filets libres; fleurs femclles inconnues. Probablement une Acalyphée. — Des iles Andaman. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 145 Scorlechinia Hook. fil. (Euphorbiacee -Phyllanthie?) — Arbres à feuilles entiéres ou serrulées, coriaces, alternes. L'androcée est formé de 4-5 étamines à filets libres (8 étamines à filets formant un anneau à la base, d’après la figure), alternant avec autant de glandes pubescentes ; ovaire à 3-4 loges (?), surmonté de 4 stigmates et renfermant 2 ovules (?); capsule oblongue-ovoide, s'ouvrant en 4 valves et ne renfermant qu'une seule graine pendante, pourvue d'un albumen charnu peu abondant. Sin- gulier genre, dont la place est incertaine et qui a le port d'une Olacinée malaisienne, Ctenolophon Oliv. — De la Malaisie. Megaphyllæa Hemsl. (Meliaceæ-Trichilieæ). — Genre remarquable par ses pétales bisériées et que l’auteur place provisoirement à côté du Chisocheton. — De la Malaisie. Petrocosmea sinensis Oliv. (Gyrtandreæ). — Petite plante ayant le port d'un Viola; corolle nettement bilabiée ; 2 étamines ; l'auteur la dis- tingue des Didymocarpus, surtout à cause de sa capsule oblongue- ovoide et non pas linéaire. — De la Chine centrale. Partie 11 (mars 1888). On trouve dans ce fascicule la description et la figure des espèces sui- vantes : Nanolirion capense Benth., pl. 1726 ; Polyxena hæmanthoides Baker, sp. nov., pl. 1727; Angræcum Saundersiæ Bolus, sp. nov., pl. 1728; Satyrium princeps Bolus, pl. 1729; Inula rhizocephala Schrenk, pl. 1730; Inula rhizocephaloides Clarke, pl. 1731; Tricho- lepis tibetica Hook. fil. et Thomps., pl. 1732; Tricholepis spartioides Clarke, pl. 1733; Saussurea leptophylla Hemsl., sp. nov., p. 1734; Saussurea decurrens Hemsl., sp. nov., pl. 1735; Saussurea Gilesii Hemsl., sp. nov., pl. 1736; Statice Gilesii Hemsl., sp. nov., pl. 1737; Tabebuia longipes Baker, sp. nov., pl. 1738; Chelidonium lasiocar- pum Oliv., sp. nov., pl. 1739; Actinotinus sinensis Oliv., gen. et sp. nov., 1740; Decumaria sinensis Oliv., sp. nov., pl. 1741; Hamamelis mollis Oliv., sp. nov., pl. 1742; Polygonum amplexicaule Don var., pl. 1743; Chrysosplenium macrophyllum Oliv., sp. nov., pl. 1744; Iso- pyrum Henryi Oliv., sp. nov., pl. 1745; Cimifuga calthæfolia Maxim., sp. nov., pl. 1746; Engelhardtia nudiflora Hook. fil., sp. nov., pl. 1747; Urera tenax N. E. Brown, pl. 1748; Limacia sagittata Oliv., pl. 1149; Abutilon sinense Oliv., pl. 1750. Le nouveau genre Actinotinus Oliv., de la famille des Caprifoliacées, signalé dans ce fascicule, est trés remarquable par ses feuilles digitées, particularité qui le distingue de tous les Viburnum connus, dont il est voisin par ses caractères floraux, en lui donnant le port d'un Æsculus. T- XXXY. (REVUE) 10 146 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Partie ut (mai 1888). Les espéces figurées sont : Brachyclados lycioides Gillies et Don, pl. 1751; Boopis crassifolia A. Gray, pl. 1752; Trigonopleura malayana Hook. fil., pl. 1753; Berberis gracilipes Oliv., pl. 1754; Heliotropium gymnostomum Hemsl., pl. 1755; Polygonum Gilesii Hemsl., pl. 1756 ; Symplocos Curtisii Oliv., pl. 1757; Melodinus coriaceus Oliv., pl. 1758; Rhamnus heterophyllus Oliv., pl. 1759; Cocculus affinis Oliv., pl. 1760; Buettneria Curtisii Oliv., pl. 1761; Mappia pittosporoides Oliv., pl. 1762; Evonymus macrocarpus Gamble, pl. 1763; Coix Lachryma L. var. stenocarpa, pl. 1764; Thalictrum ichangense Lecoy., pl. 1165; Thalictrum microgynum Lecoy., pl. 1166; Ribes pachysandroides Oliv., pl. 1767; Passiflora cupiformis Mast., pl. 1768; Talisia prin- ceps Oliv., pl. 1769; Dendrocalamus sikkimensis Gamble, pl. 1770; Derris Fordii Oliv., pl. 1771; Sindechites Henryi Oliv., gen. et Sp. nov., pl. 1772; Ischæmum angustifolium Hackel, pl. 1773; Alangium Faberi Oliv., pl. 1714; Campanumæa axillaris Oliv., pl. 1775. Le seul genre nouveau mentionné dans ce fascicule est le Sindechites Oliv. (Apocynaceæ-Echitideæ); c'est un arbrisseau grimpant qui rap- pelle les Trachelospermum par beaucoup de ses caractères, mais qui présente la particularité peu commune d’avoir le sommet du connectif des anthères surmonté d’une houppe de poils. A. FRANCHET. Le Nouveau genre Wesctonia ; par M. H. Baillon (Bulletin men- suel de la Soc. Lin. de Paris, n° 91, p. 722). M. Baillon a donné le nom du grand savant anglais à une Légumi- neuse de l'Afrique tropicale occidentale dont les graines sont assez sou- vent envoyées en France sous le nom impropre de Pentaclethra, dont les semences sont toutes différentes; les graines du Newtonia, qui d'ail- leurs appartient également au groupe des Mimosées, ont une forme ellipsoide allongée trés aplatie et sont bordées d'une aile membraneuse continue, qui leur forme une sorte de cadre. Le Newtonia insignis est un arbre à feuilles biparipinnées, bien que formées seulement de quatre folioles lancéolées, faleiformes, coriaces, insymétriques ; l'inflorescence subspiciforme est terminale ou située à l'aisselle des feuilles supérieures; les fleurs, petites et blanchátres, sont celles des Adénanthérées ; 10 éta- mines, alternativement plus longues et plus courtes, à filets renflés à la base, à anthére surmontée d'une petite glande apicale; le fruit est une , gousse falciforme, qui s'ouvre successivement par l'un et l'autre de ses bords et ne renferme que peu de graines attachées au placenta par un long funicule rigide, oblique ou horizontal. — Des bords de l'Ogooué (Tholon, n. 161). A. FR, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 141 Plant: orientali-rossicz ; par Otto Kunze (Acta horti petropo- litani, t. x [1887]. Fasc. 1, pp. 137-262). Le D" Otio Kunze énumère les plantes récoltées par M. L. Kærnbach, lors d'un voyage qu'il fit, en 1886, dans le sud de la Russie, la Transcau- casie et la Turcomanie. Ce voyage a donné des résultats intéressants et fourni un certain nombre de plantes nouvelles ou inconnues dans la région. On peut citer surtout les suivantes, des environs d'As'chabad : Ammothamnus (Sophora) intermedius O. Ktze, n. sp.; Eremospar- tum (Sminowia) Schumanni, nov. sp.; Cousinia Komaroffii, sp. nov.; Eremurus Aschersoni, sp. nov. Deux genres nouveaux sont signalés : Komaroffia, établi pour le Nigella diversifolia Franch., Pl. de la Mission Capus. L'auteur le caractérise ainsi : Sepala 5 petaloidea lata haud unguiculata. Petala lingulata haud unguiculata basi nectario sub- plano parvo munita apice biloba sepalis subæquilonga decidua. Stamina 10 (— 8) filamentis subulato-linearibus. Carpella 3 rarius 5 sessilia 1/2 — 3/4 connata pluri- (10-20) ovulata, ovulis 2-3 seriatis, in stylos coni- cos abeuntia. L'auteur place ce nouveau genre entre les Helleborus et les Nigella ; il a les feuilles des derniers et plusieurs des caractères floraux des pre- miers. Schumannia, nouveau genre d'Ombelliféres, du groupe des Sésélinées, sous-tribu des Schultziées. Calycis dentes subulati post anthesin aucti persistentes. Petala obovata acuta apice inflexa flavida extus pubescentia subæqualia. Stylopodium patelliforme haud lobatum. Styli divergentes. Fructus oblongus a dorso valde compressus jugis nullis vel apice 2-3 subinconspicuis margine haud alatus haud inerassatus vittis obscuris. Semen facie interiore pla- num. Carpophorum bifidum. Involucrum vnilateraliter monophyllum breve. Involucellum poly- (8-10) phyllum bracteolis ovato-lanceolatis albis pilosis scariose marginatis. M. Otto Kunze s'est beaucoup étendu sur les diverses formes ou varié- tés que présentent les espéces qu'il énumére, et, parmi celles-ci, il n'en est qu'un petit nombre pour lesquelles il ne fait pas connaitre de variétés nouvelles. On peut notamment citer le Ranunculus ficarioides, avec T variétés disposées en tableau; le Glaucium corniculatum, dont il énumère toutes les sous-espèces au nombre de huit. Le Papaver Rhœas est le sujet d'une longue étude; il en cite toutes les sous-espéces dans l'hémisphère boréal, et il en fait connaitre un nombre considérable de variétés ou de formes, qui, pour d'autres auteurs, constituent autant d'espéces distinctes. 148 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Le Vitis. vinifera L. var. B. Labrusca Otto Kunze, le Calendula gra- cilis DC., l'Arbutus Unedo, le Lithospermum arvense, le Symphytum tauricum, le Gladiolus segetum, le Bromus squarrosus lui ont fourni la matière d'observations analogues. Aussi tous ceux qui s'occupent spécialement de la flore européenne ou orientale devront-ils consulter le travail de M. Otto Kunze, dont on peut ne pas admettre toutes les idées en fait de réunion d'espéces, mais qui aura eu au moins le mérite de présenter, sous une forme aisément comparative, une multitude de formes ou de variétés dont les relations ne sont pas toujours faciles à saisir. A. FRANCHET. Index Flor: sinensis; par MM. Francis Blackwell Forbes et Bot- ting Hemsley (Journal of the Linnean Society, Botany, vol. xxii, pp. 241-400, 4 pl.; part. 1v et v, pl. vii-x) (1). Ces deux nouvelles parties s'étendent de la fin des Rosacées (Poten- tilla) aux Composées exclusivement. Plusieurs espèces nouvelles sont signalées. Parmi les Saxifragées : Astilbe polyandra Hemsley; Saxifraga tabu- laris Hemsl.; Hydrangea longipes Hemsl.; Deutzia discolor Hemsl. Crassulacées : Sedum filipes Hemsl.; S. polytrichoides Hemsl. Myrtacées : Eugenia fluviatilis Hemsl. Cucurbitacées : Thladiantha? Henryi Wemsl.; T. nudiflora Hemsl. Bégoniacées : Begonia Henryi Hemsl. Araliacées : Acanthopanax diversifolium Hemls. Caprifoliacées : Viburnum arborescens Wemsl.; V. brachybotryum Hemsl.; V. Carlesii ; V. Henryi Hemsl.; V. propinquum MHemsl.; V. rhytidophyllum Hemsl.; V. utile Hemsl.; Abelia parvifolia Hemsl.; Lonicera Bournei Hemsl.; L. fuchsioides Hemsl.; L. gynochlamidea Hemsl.; L. Henryi Hemsl.; L. similis Hemsl.; L. tragophylla Hemsl. Rubiacées : Hedyotis tenuipes Hemsl.; Myrioneuron Faberii Hemsl.; Diplospora fruticosa; Lasianthus trichophlebus Hemsl.; Leptodermis vestita Hemsl.; Nertera sinensis Hemsl. Valérianacées : Patrinia angustifolia Hemsl.; P. saniculæfolia Hemsl. Les espèces suivantes sont figurées : Pl. vit, Sedum filipes Hemsl., fig. A; Sedum polytrichoides Hemsl., fig. B. — PI. vut, Thladiantha nudiflora Hemsl. — PI. ix, Lonicera fuchsioides Hemsl. — PI. x, Ner- tera sinensis Hemsl. A. Fn. (1) Voyez le Bulletin, t. xxxv (1888), Revue, p. 51. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 149 Plantæ Raddeanæ monopetalæ ; par M. F. de Herder. Conti- nuatio et finis (Acta horti petropolitani. Tome x [1887], fasc. 1, pp. 2-32). Ce nouveau fascicule de M. de Herder comprend la fin des Labiées (depuis le genre Lophanthus), les Plumbaginées et les Plantaginées récoltées dans la Sibérie orientale par le D" G. Radde; il termine la série des Monopétales, dont le méme auteur a commencé la publication en 1864 dans le Bulletin des naturalistes de Moscou. Aucune espéce nou- velle ne s'y trouve signalée, mais toutes sont données avec des rensei- gnements bibliographiques et géographiques aussi complets que possible, ce qui rend le travail de M. de Herder trés précieux à consulter. La liste totale des Monopétales du voyage de Radde, qu'il a placée à la fin de son énumération, permet de saisir facilement dans son ensemble la façon dont ce groupe est représenté dans la Sibérie orientale ; les Monopétales y sont au nombre de 615. Les genres les plus nombreux en formes spéci- fiques sont : les Aster, avec 11 espéces; les Artemisia, 38 esp.; les Saussurea, 94 esp.; Gentiana, 25 esp.; Veronica, 18 esp.; Pedicularis, 36 esp.; Dracocephalum, 11 esp. Les Composées s'y trouvent au nombre de 226, les Éricacées atteignent le chiffre de 48; les Primulacées, celui de 24; les Borraginées, de 35; les Scrophularinées, de 80; les Labiées, de 69. Ces six familles fournissent donc à elles seules prés de 80 pour 100 du chiffre total des Monopétales. A. Fn. Addenda nova ad Lichenographiam europ:eam exposuit in Flora Ratisbonensi D" W. Nylander, in ordine vero systematico dis- posuit A. Hue, rothomagensis sacerdos (Extrait dela Revue de Bota- nique dirigée par M. Lucante, 1886-1888). Un vol. in-8° de 371 pages. Paris, Lechevallier, 1888. De 1865 à 1887, M. le professeur Nylander a publié dans le Flora de Ratisbonne, sous le titre d'Addenda nova ad Lichenographiam euro- pæam, une série d'articles contenant la description de tous les Lichens nouveaux qu'il recevait de ses correspondants de France ou des autres contrées de l'Europe. Ces Addenda, au nombre de 47, renferment de nombreuses remarques destinées à compléter la définition des espéces précédemment décrites dans le Flora ou dans les autres ouvrages de M. Nylander. Tous ces matériaux, d'une haute importance pour la liché- nographie européenne, étaient épars dans le Journal de botanique de Ratisbonne, sans autre lien que l'ordre chronologique des articles et sans une table pouvant guider celui qui aurait voulu en faire usage. Tous les Lichens, au nombre de 1951, décrits dans les Addenda, ont 150 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. été réunis par M. l'abbé Hue, disposés dans uu ordre systématique et rapportés à 98 genres conformément à la nomenclature suivie dans le Prodromus Lichenographie Gallie et Algerie (1856), les Lichenes Scandinavie (1861) et les Lichenes Lapponiæ orientalis (1866). Sous cette nouvelle forme, les Addenda sont la suite des trois ouvrages que nous venons de citer et avec eux forment la série à peu prés compléte des travaux de M. Nylander sur les Lichens d'Europe. ll y manque seule- ment quelques espéces décrites avant 1865, et cette petite lacune sera bientót comblée. L'ouvrage de M. l'abbé Hue, dans le plan primitif, devait s'arréter à l'année 1885, mais le temps exigé pour l'impression a permis de voir paraitre les nouveautés de 1886 et de 1887; ces espéces, au nombre de 39 (n^ 1911 à 1949), sont l'objet d'un Additamentum, après lequel on trouve, sous la rubrique Omissa, une série d'observations de M. Nylander, relatives à quelques-unes des espèces qui figurent dans ce Recueil. Plusieurs de ces annotations supplémentaires sont entiérement iné- dites, par exemple celles qui concernent l'Alectoria nigricans, les Cladodei, le groupe du Parmelia perlata, etc. M. l'abbé Hue a reproduit, en les abrégeant le plus souvent, les dia- gnoses publiées dans le Flora. Un certain nombre d'elles au contraire ont été complétées par l'indieation, d'aprés M. Nylander, de la mesure des spores de certaines espèces, ainsi que de la forme et de la mesure des spermaties. Ce travail, comme on le voit, est absolument conforme à la doctrine de M. Nylander, qui a bien voulu en revoir les épreuves. Les espéces nou- velles non données dans le Flora sont : Lecidea hypophana du Cantal, Lecanora dolophana de la Vienne, Lecidea bacillificans de l'herbier de Schimper, Stereocaulon spissum et Thelocarpon Herteri Lahm., tous deux de l'Allemagne. Une table alphabétique, comprenant les familles, genres, sous-genres et espèces, complète cet utile répertoire, dont l'opportunité sera fort appréciée par les lichénologues. EnNEST MALINVAUD. Index generum phanerogamorum usque ad finem anni 1887 : promulgatorum, in Benthami et Hookeri « Genera plantarum » fun- datus, cum numero specierum, synonymis et area geographica; con- scripsit Th. Durand (opus approbatum ab illustri doctore J.-D. Hooker ex-rectore hortorum regiorum kewensium). Bruxellis, sumptibus auctoris. Un fort volume in-8° de 724 pages, imprimé sur papier fort. Paris, Paul Klincksieck, 15, rue de Sèvres, 1888. — Prix : 25 francs. M. Th. Durand, aide-naturaliste au Jardin botanique de Bruxelles, chargé de procéder à un nouveau rangement du vaste herbier de cet REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 151 établissement en prenant pour guide le Genera plantarum de Bentham et Hooker, résolut, pour simplifier sa tache, d'intercaler préalablement dans leurs familles respectives les genres mentionnés dans les additions qui terminent cet ouvrage et souvent y rendent les recherches labo- rieuses, ainsi que ceux établis postérieurement. Pendant qu'il se livrait à ce travail, M. Durand eut l'heureuse idée que Index ainsi préparé pour son usage personnel ne serait pas moins profitable à la plupart de ceux qui s'occupent à divers titres de la nomenclature des végétaux et qu'il serait par suite avantageux d'en faire l'objet d'une publication. D'éminents botanistes, notamment M. J.-D. Hooker, consultés sur l'op- portunité d'un tel projet, donnèrent à l'auteur leur entière approbation et l'aidérent de leurs conseils, quelques-uns même de leur coopération pour diverses familles dont ils avaient élaboré la monographie. L’Index dont nous venons de rapporter l'origine ne comprend pas moins, indépendamment des incertae sedis vel non satis nota, de 8349 genres rangés méthodiquement d'aprés l'ordre suivi par Bentham et Hooker, sauf un petit nombre de changements, dont le plus important est la transposition des Gymnospermes aprés les Monoco- tylédones. Chaque nom de genre est précédé de deux numéros d’ordre, dont le premier marque la place du genre dans la série continue des Phanéro- games, et le second est relatif au rang qu'il occupe dans la famille à laquelle il appartient. Le nom du genre, toujours accompagné de celui de l'auteur, est suivi de la citation précise, soit du tome et de la page oü l'on trouve sa description dans le Genera de Bentham et Hooker, soit de l'ouvrage où il a été créé, s'il ne figure pas dans le Genera ; la syno- nymie est ensuite indiquée, puis le nombre des espéces qu'il renferme jusqu'à ce jour et un résumé de sa distribution géographique (1). Les prolégoménes se terminent par le relevé suivant, numérique et comparatif, des familles, genres et espéces, dans les trois grandes divi- sions des Phanérogames : Familles. Genres. Espéces, Dieotylédones..... easi 172 6784 78200 Monocotylédones. ......... 35 1587 19600 Gymnospermes....... "i eda 3 46 2420 TUM are. : 210 8417 100220 (1) Par exemple : 2998 13 VaHLIA Thunb. G. I. 637. (Russelia L. f.). — Sp. 4. Afr. trop. et austr. Asie trop. et subtrop. Bistella Delile. c’est-à-dire : le genre Vahlia de Thunberg occupe le n° 2098 de la série totale et il est le treizième de la famille des Saxifragacées; on le trouve décrit, tome I, page 637, 452 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. L'auteur a disposé, à la fin de l'ouvrage, une table alphabétique des familles, genres et synonymes, qui occupe plus de 200 pages sur deux colonnes et oü tout est ingénieusement combiné pour faciliter les recher- ches et permettre méme, dans bien des cas, d'arriver immédiatement au renseignement désiré, sans avoir besoin de recourir au corps de l'ouvrage. L'impression est sur papier fort, la typographie élégante et correcte. Le présent /ndex, tout en rendant service aux possesseurs privilégiés du Genera de Bentham et Hooker dont il est à certains égards le complé- ment, sera surtout fort utile aux nombreux botanistes qui, ne pouvant se procurer ce grand ouvrage aujourd'hui épuisé en librairie, seront heu- reux d'en trouver, à un prix relativement modique, un abrégé commode et mis au courant de l'état actuel de la science, oü ils puiseront toutes les indieations sommaires qu'on cherche habituellement dans un Genera. Les horticulteurs pourront aussi s'y renseigner avec précision sur la pro- venance des plantes et sur les noms admis dans la nomenclature scienti- fique. Peu d'ouvrages sont appelés, croyons-nous, à étre plus souvent consultés. ERNEST MALINVAUD. Quatrième Note sur les herborisations de la faculté des sciences d'Angers; par M. l'abbé F. Hy (Mémoires de la Société nationale d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers, 4° série, t. 1, année 1887, pp. 59 à 75). Parmi les plantés vasculaires intéressantes signalées par l'auteur, nous remarquons l'Equisetum littorale, trouvé abondamment aux étangs de Chaumont et nouveau pour Maine-et-Loire; une Orchidée hybride des Ophrys aranifera et myodes, et l'Orchis alata Fleury, commun aux environs d'Angers et hybride incontestable des O. Morio et laxiflora, au voisinage desquels on l'observe constamment. Een. M. Ascension botanique du col du Galibier (Hautes-Alpes ; altitude 2800 mètres); par M. Émile Gadeceau. Broch. de 11 pages in-8&. Nantes, 1887. M. Gadeceau nous fait assister à une herbonsation qu'il a faite le 22 aoüt 1885, sous la direction de M. l'abbé Faure, dans les alpes du Dauphiné. Nous voyons se dérouler, dans le récit, le merveilleux tapis dans le Genera de Bentham et Hooker. Il a pour synonyme Russelia de Linné fils. On en connait aujourd'hui quatre espèces qui habitent l'Afrique tropicale et australe, l'Asie tropicale et subtropicale. Le genre Bistella de Delile est compris dans le genre Vahlia. On a, par l'exemple ci-dessus, une idée des abréviations usitées dans cet ouvrage de la quantité énorme de renseignements qu'elles ont permis d'y condenser. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 153 végétal qu'on rencontre à ces hautes altitudes; et c'est un tableau, quoique bien connu, que le lecteur botanophile ne se lasse pas d'admirer. Ern. M. Flore d'Algérie, ancienne Flore d'Alger transformée, contenant la description de toutes les plantes signalées jusqu'à ce jour comme spontanées en Algérie; par MM. Battandier et Trabut, professeurs à l'École de médecine et de pharmacie d'Alger. — Dicotylédones, par M. Battandier ; 1* fascicule: THALAMIFLORES. Un volume grand in-8, broché. — Prix : 4 francs. Alger, chez Adolphe Jourdan; Paris, librairie Savy, 1888. « Depuis la publication de notre premier volume (1), dit l'un des auteurs dans l'Avant-propos, les matériaux dont nous disposons se sont accrus dans de telles proportions que nous avons cru pouvoir transfor- mer notre Flore d'Alger en une Flore de l Algérie, Flore si impatiemment désirée par tous les botanistes... Nous donnerons à la (in de l'ouvrage un appendice destiné à compléter les Monocotylédones. » Le changement du titre indique l'élargissement du cadre primitif de l'ouvrage et fait espérer l'achévement prochain d'une Flore élémentaire d'Algérie, dont les auteurs ont souvent montré dans ce Bulletin méme qu'ils étaient parfaitement préparés et compétents pour mener à bonne fin une aussi désirable publication. Ils ont ajouté aux espéces d'Algérie un catalogue de celles du Maroc, dressé surtout d'aprés le Spicilegium flore Maroccanæ de M. J. Ball, en intercalant les plantes non algé- riennes dans leurs genres respectifs sans description. « Dans un pays neuf comme le nótre, dit l'un des auteurs dans l'Avant- propos, le seul moyen d'éviter les erreurs d'appréciation, c'est de tenir l'espéce à un niveau trés élevé et de ne faire que peu de variétés. C'est le système suivi par M. le D" Cosson, dans son admirable Compendium flore Atlanticæ, qui demeurera, dans ce genre, un modèle de perfec- tion. » MM. Battandier et Trabut ont adopté quatre ordres de types correspondant aux espèces, races, variétés et formes de la plupart des Flores, mais ils ont cru devoir supprimer ces termes, « qui ont recu dans la plupart des traités classiques des définitions trop précises incompa- tibles avec la réalité des faits », se bornant à faire ressortir par l'emploi de caractéres typographiques différents les divers degrés de subordina- lion des groupes. « Nous avons tàché, disent-ils, d'étre aussi complets que possible et de donner les moyens de déterminer toutes les formes (1) Ce premier volume, présenté à la Société et sommairement analysé dans la Séance du 28 mars 1884 (voy. le Bulletin, t. xxxi, p. 120), était intitulé : « Flore d'Alger et Catalogue des plantes d'Algérie »; il comprend les Monocotylédones. 154 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. végétales décrites et signalées jusqu'à ce jour en Algérie, tout en n'ad- mettant qu'un nombre restreint de types spécifiques principaux. » L'ordre suivi est à peu prés celui du Prodrome. On remarquera que les Paronychiées ont été comprises dans les Alsinées. Ce premier volume est dédié à M. Pomel, ancien sénateur, directeur de l'École supérieure des sciences d'Alger, qui a mis à la disposition des auteurs « son précieux herbier, fruit de trente années de patientes recherches sur tous les points de l'Algérie, ainsi que d'importants et nombreux fragments d'une Flore d' Algérie dont il avait projeté la publi- cation ». Ern. MALINVAUD. Notice sur quelques botanistes et «quelques anciens herbiers du Berry; par M. A. Le Grand (Mémoires de la So- ciété Historique du Cher). Tirage à part de 40 pages in-8°. Bourges, 1888. Il appartenait à l'auteur dela Flore analytique du Berry (1), mieux qu'à tout autre, de faire revivre les anciens botanistes de ce pays, dont il a couronné les recherches, en méme temps que les siennes propres, par l'excellente publication que nous venons de citer. Dans la présente Notice, M. Le Grand nous présente successivement Claude Tillier, Lemaitre, Tourangin et Subert. Claude Tillier, docteur régent à la Faculté de médecine de Dourges (1622-1669), avait formé vers 1620 un herbier conservé à la bibliothèque de cette ville et qui est « un témoin précieux de l'état de la science à cette époque ». Il a également laissé un volumineux manuscrit intitulé : Synonymum botanico-alphabeticum, illustré de plusieurs gravures sur cuivre d’une remarquable exécution. Lemaître, né en 1768, est mort à Vierzon en 1854. C'est à ce bota- niste, dont M. Le Grand énumére les principales découvertes, que Boreau a dédié son Verbascum Lemaitrei. Gustave Tourangin, mort en 1872 à l'àge de cinquante-sept ans, avait herborisé dans le Cher de 1847 à 1850 ; on lui doit, entre autres indica- tions dont se sont enrichies les deux derniéres éditions de la Flore du Centre, d'avoir le premier signalé le curieux Carex Touranginiant Bor. (2), qui n'est peut-étre qu'une variété à longues écailles lancéolées du C. acuta. Viennent ensuite des détails sur deux collections botaniques, apparte- nant, l'une au Musée de Bourges, l'autre au lycée de la méme ville : la première, dont les étiquettes portent les dates de 1832 à 1836, a été (1) Voy. le Bulletin, t. xxxiv (1887), Revue, p. 131. (2) Boreau, Fl. centr., édit. 3, n° 2549. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 155 formée et offerte par le comte Jaubert, aidé du botaniste Saul, son col- laborateur assidu ; elle comprend environ 1300 espéces, la plupart pro- venant du Cher, réparties dans 13 paquets entre cartons. Cette collection, où l'on trouve des plantes rares disparues aujourd'hui de certaines sta- tions totalement transformées, est un document d'une haute valeur pour l'histoire botanique du Berry. On n'en peut dire autant de l'ancien her- bier conservé au lycée de Bourges et qui parait remonter au commence- ment de ce siécle; il consiste en un gros volume relié rempli de plantes collées, et il a été probablement composé par les soins ou sous la direc- tion de Subert, ancien pharmacien, décédé à Bourges vers 1830 et bota- niste peu consciencieux si l'on en juge par les supercheries scientifiques qui lui sont attribuées. M. Le Grand a fait réimprimer à la fin de son opuscule un article intitulé : Essai de réhabilitation des genres de Tournefort, qu'il avait donné précédemment au Bulletin de la Société botanique de France (1). Ern. M. Le Jardin des plantes en 1636, par M. Ernest Roze (Journal de Botanique publié par M. Morot, numéros des 1*', 46 juin et 1*" juil- let 1888). Tirage à part de 10 pages in-8°, avec une planche. La création du célébre établissement dont s'occupe cette Notice re- monte à 1626, et Guy de la Brosse, son premier intendant, publia en 1636 la Description du Jardin royal des plantes médicinales, estably par le roy Louis le Juste à Paris, etle Catalogue des plantes qui y sont de présent cultivées. Des extraits du premier de ces documents suf- fisent à faire connaitre la disposition générale du Jardin à cette époque, et la liste des espéces qui y étaient eultivées au nombre de plus de 2000 a été reconstituée à l'aide des indications fournies par le Catalogue. M. Roze, devenu familier avec le langage des Péres de la botanique, l'a traduit ici, comme il avait fait précédemment pour l'Enchiridion de Cornuti (2), dans la nomenclature Linnéenne. « Les plantes n'étaient pas classées dans le Jardin, mais réunies par catégories utilitaires ou par stations naturelles, aquatiques ou bocagères, ce qui du moins devait en faciliter la culture. » Environ cinquante ans plus tard, elles étaient réparties dans les vingt-deux classes du système de Tournefort; en 1773, Laurent de Jussieu fit replanter l'école de botanique d'aprés la méthode naturelle, et cette classification fut remaniée en 1824 par Desfontaines, puis en 1850 par Ad. Brongniart. Ainsi que le remarque M. Roze en terminant cet intéressant aperçu, « ce n’est pas une des moindres gloires (1) Voy. plus haut dans ce volume, séance du 24 février, p. 133. (2) Voyez plus haut, page 106. 156 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. du Jardin des plantes d'avoir ainsi périodiquement permis de découvrir, par des cultures appropriées et pour ainsi dire à l'aide des végétaux eux-mémes systématiquement groupés, les principes rationnels de leur classification ». La planche, d'un dessin trés net, reproduit un plan du Jardin des plantes joint à l'ouvrage de Guy dela Brosse, mais manquant dans la plupart des exemplaires qu'on en connait. EnN. MALINVAUD. Louis Gérard, un des précurseurs de la méthode naturelle; secta- teurs et dissidents de cette méthode au début; par M. D. Clos (Mém. Acad. de Toulouse, t. x, 1888). Tirage à part de 31 pages in-8°. M. Clos fait revivre, dans cette Notice, l'auteur aujourd'hui un peu oublié du Flora gallo-provincialis ; il résume ce qu'on sait de sa vie, notamment ses rapports avee Linné et Bernard de Jussieu, et montre la part qu'il a prise au mouvement scientifique de son temps comme bota- niste classificateur et descripteur. Le principal titre scientifique de Louis Gérard est d'avoir appliqué le premier en France à un important ouvrage descriptif le plan de la méthode naturelle, car la préface du Flora gallo-provincialis porte la date de 1760, et ce n'est que trois ans plus tard, en 1763, qu'Adanson fit paraître les Familles des plantes. Mais, si Gérard a mérité sous cerapport d'étre considéré comme un nova- teur, il a eu le grand tort pour sa gloire de ne pas adopter la nomencla- ture binaire; il en est résulté que plusieurs espèces qu'il avait distinguées et décrites le premier en 1761 ont été attribuéesaux auteurs qui les ont nommées postérieurement suivant les règles de la nouvelle méthode, par exemple le Draba ciliaris L. (1767), l'Aira pubescens Vahl (1790), etc. Dans un chapitre qu'il intitule : Sectateurs et dissidents de la mé- thode naturelle au début, M. Clos groupe, d'une part, les auteurs qui, à dater de la publication du Genera d'Antoine Laurent de Jussieu, sont restés fidèles au système sexuel de Linné ou à un système artificiel quel- conque ; et, d'autre part, ceux qui n'ont pas hésité à suivre la voie nou- velle. Il recherche en même temps les motifs de la détermination des uns et des autres. Nous remarquons, parmi les phytographes réfractaires aux principes de la méthode naturelle, André Michaux (Flora boreali- Americana, 1803), Persoon (Synopsis, 1805), Lapeyrouse (Hist. plant. des Pyrénées, 1813), Saint-Amans (Flore Agenaise, 1821), Ledebour (Flora altaica, 1829), Holandre (F1. de la Moselle, 1829), etc. (1). (1) M. T. Puel, auteur d'un Catalogue des plantes du Lot classées d'après le sys- tème de Linné, publié par fragments de 1845 à 1852, est, à notre connaissance, le dernier des floristes français restés fidèles à la classification Linnéenne. M. Puel a essayé de justifier, dans l’avant-propos de son ouvrage, le plan qu'il a suivi : « J'ai » donné, dit-il, la préférence au système de Linné, d'abord à cause de son extrême » simplicité, ct ensuite parce que les classes de ce système offrent un avantage quon REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 151 Mais ceux qui n'hésitérent pas à adopter les familles naturelles s'appe- laient: De Candolle, Lamarck, Kunth, de Humboldt, Robert Brown, Gaudichaud, Lindley, de Martius, etc., et le parti adopté par ces illustres botanistes a depuis longtemps obtenu gain de cause. Ern. M. Filippo Parlatore : Flora Italiana continuata da Teod. Caruel, vol. vit. Asteriflore. Parte prima, p. 1-256 : Rubiacee, Loniceracee, Valerianacee, Dipsacacee ; per Enrico Tanfani. Florence, mars 1887 (1). Les AsTÉRIFLORÉES de M. Caruel (Pens. tass. bot., p. 13) correspon- dent aux Cofféinées, Lonicérinées et Astéroidées d'Ad. Brongniart, aux Aggregate et Caprifolia d'Endlicher, aux Rubiales et Asterales de Benth. et Hook., enfin aux Aggregate d'Eichler (Blüthen Diagr.). Cet ordre (2) comprend 5 familles : Rubiacées, Lonicéracées, Valérianacées, Dipsacacées et Astéracées ou Composées. RUBIACÉES. — Elles sont subdivisées en deux tribus: 1° Galiées avec 6 genres (Rubia, Galium, Callipeltis, Sherardia, Asperula, Crucia- nella), et 2° Anthospermées, avec le seul genre Putoria. Sur les 52 espèces décrites dans cette famille, dont 30 Galium et 13 Asperula, 4 seulement sont exclusivement italiennes: Galium litto-- rale Guss., Asperula tomentosa Ten., A. neglecta Guss., A. Gussonei Boiss. Le Callipeltis muralis Mor. est le Galium murale Al. et auctor. LONICÉRACÉES. — Deux tribus sont établies dans cette famille : 1* Sambucées (Sambucus, Viburnum); 2° Lonicérées (Linnea, Loni- cera). Le total des espèces est de 17, dont aucune n'est spéciale à la flore italienne. VALÉRIANACÉES. — Nous trouverons ici 4 genres et 30 espéces, savoir: » ne trouve pas dans les familles naturelles ; c'est de porter avec leur titre méme une » sorte de définition facile à retenir et qui n'exige, pour étre comprise, que la connais- » sance des premiers éléments de la science... » (1) Voyez l'analyse des deux dernières parties du volume vı de cet ouvrage, dans le Bulletin, t. xxxiv (1887), Revue, p. 39. (2) Les Cofféinées, Lonicérinées et Astéroidées étaient des classes pour Ad. Brongniart; les Rubiales et Astérales, des cohortes pour Bentham et Hooker ; les Astériflorées sont un ordre d’après M. Caruel, etc. — D’après le code des Lois de la nomenclature bota- nique adopté au Congrés de 1867, le terme classe (classis) désigne, dans la subordina- lion des groupes, un degré supérieur à la cohorte (cohors), qui est elle-méme une asso- ciation de familles ou ordres (ordo, gallice famille) ; beaucoup d'auteurs n'admettent pas cette dernière synonymie et superposent l'ordre à la famille (voyez le débat soulevé à propos de cette question, in Actes Congr. intern. de bot. tenu à Paris en août 1867, p. 181 et suiv.). Il y aurait grand avantage à faire cesser le désaccord que nous venons de rappeler et à s'entendre définitivement pour désigner par les mémes noms les groupes équivalents. 158 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 11 Valeriana, 4 Centranthus, 1 Fedia, 14 Valerianella. Le Centran- thus nervosus Mor. est particulier à la Corse et à la Sardaigne, et le Valerianella brachystephana Ten. à l'Italie méridionale. Dipsacacées. — Les 32 espèces italiennes de cette famille se répar- tissent de la manière suivante entre sept genres : 5 Dipsacus, 5 Cepha- laria, 4 Knautia, 2 Succisa, 15 Scabiosa, 4 Pycnocomon, 1 Cal- listemma; une seule, le Scabiosa limonifolia Vahl qui croît en Sicile, est propre à la flore italienne. On remarquera que l'auteur à respecté l'intégrité du genre Knautia (voy. p. 204) et n'a pas admis le genre Trichera Schrad., qui a été repris depuis quelques années dans diverses publications. EnN. MALINVAUD. Étude sur les produits de la famille des Sapotées, par M. Louis Planchon. 121 pages in-8°. Montpellier, 1888. Ce travail est divisé en deux parties ; la première est consacrée à l'étude purement botanique, et la seconde, plus considérable, à celle des pro- duits. Les Sapotacées sont des plantes dicotylédones monopétales hypo- gynes (1), ayant surtout des affinités, d'aprés la plupart des auteurs, avec les Myrsinées et les Ebénacées, ou plutôt, selon M. Pierre, avec les Ternstræmiacées et les Guttifères. On en connaît aujourd'hui environ 40 genres et 400 espèces (2), appar- tenant la plupart aux régions tropicales des deux hémisphères. M. Louis Planchon groupe sous les six chefs suivants les produits four- nis par les plantes de cette famille: 1° gutta-percha et produits analogues donnés par le latex; 2 bois; 3^ produits sucrés retirés des fleurs ; 4° fruits comestibles; 5° matières grasses provenant des graines ; 6° pro- duits usités en médecine. La gutta-percha, ou gomme de Sumatra, n'est autre, comme on sait, que le suc laiteax obtenu par des incisions faites à l'écorce de certains arbres de la famille des Sapotées, particulièrement le Dichopsis Gutta Benth.; solidifié par la dessiccation, il jouit de la propriété de se ramollir dans l'eau chaude et d'y devenir ductile au point de prendre toutes les formes qu'on veut lui donner ; puis le refroidissement lui rend sa dureté (1) Dans la coordination des familles proposée par Ad. Brongniart en 1843, les Sapotacées font partie de la classe des Diospyroïdées (Dicotylédones gamopétales hypo- gynes et isogynes). (2) Voy. lIndez generum phanerogamorum qui vient d’être publié par M. Th. Durand, : in Le Genera de Bentham et Hooker ne mentionne que 24 genres dans cette amille. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 199 el sa rigidité premières. Le chapitre consacré à cette substance contient, sur ses propriétés, ses divers usages et les arbres qui la produisent, de nombreux détails techniques qui offriront le plus grand intérêt à ceux qui s'occupent de ces questions. Plusieurs Sapotées, énumérées par l'auteur, fournissent à l'industrie des bois précieux par leur extréme dureté qui leur a valu le nom de Side- roxylon, Bois de fer. Les fleurs de quelques Bassia, pricipalement le B. latifolia Roxb., contiennent une forte proportion de matières sucrées et constituent un aliment trés important pour les Hindous, qui les font sécher au soleil et les mangent parfois crues, mais le plus souvent bouillies ou mélées à du riz et à d'autres aliments (1). Les fruits de diverses espèces, notamment ceux des Sapotilliers, sont comestibles. Enfin les graines, dans beaucoup de genres, sont oléagineuses, surtout celles des Bassia, et utilisées pour l'alimentation ainsi que pour la fabri- cation des bougies et des savons. Le produit le plus estimé sous ce rap- port est le Ghee ou Ghi, corps gras solide qu'on retire des graines du Bassia butyracea Roxb. ou Arbre à beurre; on Voblient par expression modérée des amandes réduites en pàte et enfermées dans un sac, on le réserve en général pour les usages culinaires et médicaux. Les services rendus par les Säpotacées à la médecine sont peu impor- tants, La seule espèce méritant d’être citée ici à ce point de vue est le Lucuma glycyphæa, qui fournit à la matière médicale une substance astringente assez énergique connue sous le nom d’Écorce de Monesia. Le Mémoire de M. Louis Planchon, outre sa valeur monographique et l'avantage de grouper en bon ordre des notions éparses dans des recueils divers, a aussi le mérite d'offrir cà et là des renseignements inédits, dont l'auteur a été surtout redevable, aiusi qu'il le reconnait dans la préface, àla communication de notes obligeamment transmises par M. Sagot, qui le plus souvent les tenait lui-méme de M. Pierre, ancien directeur du Jardin botanique de Saigon. Enw. M. Le Jardin d'hiver, lecture faite par M. A.-J. Richard, le 21 dé- cembre 1887, à la séance publique annuelle de la Société académique d'Agriculture, Belles-lettres, Sciences et Arts de Poitiers. 30 pages in-8°. Poitiers, 1888. « L'étude de la botanique, dit l'auteur, et par suite la connaissance des végétaux de notre région est aussi indispensable à l'art des jardins (1) J. Poisson, Notes sur les produits industriels fournis par les Bassia, in Bull. Soc. bot. de Fr., xxvm (1881), pp. 18-21. 160 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. qu'à l'agriculture. Les plantes ont des mœurs spéciales et des aptitudes rigoureusement délimitées. Elles ont aussi, par rapport à nous, des qua- lités et des défauts qu'il nous importe de bien connaitre. L'intelligence du groupement des familles et des genres, l'analyse et la nomenclature des espéces pourront seules nous donner une vue d'ensemble de nos richesses végétales et nous guider au milieu de cette vaste création, — effrayante au premier abord, comme un dédale inextricable, — mais qui, en réalité, n'est qu'un admirable enchainement de formes toutes dérivées les unes des autres... » Cette Notice de M. O.-J. Richard sera surtout profitable aux horticul- teurs, mais la forme parfaitement littéraire dont l'auteur sait parer ses écrits en rend toujours la lecture attrayante à quiconque n'est pas insen- sible à ce genre de mérite. EnN. MALINVAUD. NOUVELLES. (15 septembre 1888.) — Nous avons appris avec plaisir que deux de nos confrères ont reçu les palmes académiques à l'occasion de la féte nationale du 14 juillet. M. A. Legrand a été nommé officier de l'instruction publique, et M. A. Franchet officier d'Académie. — Nous apprenons la mort de M. le professeur Pietro Bubani, auteur d'un commentaire sur les plantes mentionnées par Virgile, ou Flora Vir- giliana, publié à Bologne en 1869. Le Directeur de la Revue, Dr Ep. BoRNET. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, ERN. MALINVAUD. 16240. — Imprimeries réunies, A, rue Mignon, 2, Paris. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE (1888) Kritische Bemerkungen zu einigen in den letzten Jahren beschriebenen Arten und Varietæten von Desmidia- ceen (Observations critiques au sujet de quelques espéces et varié- tés de Desmidiées décrites dans les dernières années); par M. G. Lagerheim (OEfversigt af Kongl. Vetenskaps-Akademiens Foer- handlingar, 1881, p. 535-544, Stockholm). L'étude des Desmidiées polymorphes a fait de grands progrés depuis quelques années; le nombre des espèces décrites s'accroît d'autre part tous les jours, et la publication d'une monographie de ce groupe devient de plus en plus désirable. Il arrive trop souvent que des auteurs, insuffi- samment renseignés sur des publications disséminées partout, ont simul- tanément décrit les mémes espéces sous des noms différents. En attendant qu'on puisse porter remède à ce mal, l'auteur a entrepris de débrouiller la synonymie d'un certain nombre d'espéces de Desmidiées. Le Lepto- zosma Catenula Turn. et le Desmidium quadratum Nordstedt lui paraissent constituer une seule espéce; il en est de méme du Micraste- rias Kitchellii Wolle et du M. depauperata Nordstedt, du Cosmarium inornatum Josh. et du C. pseudamænum Wille. On a confondu plusieurs espèces différentes sous le nom de Cosma- - rium Nordstedtii; M. Lagerheim nomme C. stichochondrum la plante que M. Wolle confond avec le C. Nordstedtii Delpino, et C. Raciborskii celle qui a recu le méme nom de Raciborski. Le C. Broomei Wolle n'est pas le C. Broomei Thwaites; il devient le C. spinosporum Lagerheim. Il faut peut-être réunir le Cosmarium sphericum Bennett et le Pleu- rotæniopsis prægrandis Lund, les Staurastrum inconspicuum Nords- tedt, S. refractum Delpino et S. subrefractum Lem. L'auteur groupe de cette maniére, autour de 18 espéces, un certain nombre de formes qui lui paraissent devoir être réunies; quelques-unes cependant lui semblent avoir la valeur de variétés. CHARLES FLAHAULT. T. XXXV. (REVUE) 11 162 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Zur Entwickelungsgeschichte einiger Confervaceen (Notes relatives à l'histoire du développement de quelques Confervacées) ; par M. G. Lagerheim (Berichte der deutschen botanisch. Gesell- schaft, v, Heft. 8, p. 409-417, Berlin, 1887). La famille des Confervacées ou Ulotrichées parait devoir comprendre les genres Binuclearia, Chætomorpha, Gonferva, Hormiscia, Micro- spora, Rhizoclonium, Ulothrix et Urospora. On connait peu le dévelop- pement de ces plantes. M. Lagerheim a étudié celui des Microspora et des Conferva ; la distinetion de ces deux genres établie par Thuret n'a pas été maintenue par M. Wille ni par M. Kirchner; l'auteur pense que c'est à tort. Les chromatophores des Conferva sont discoides et ne ren- ferment pas d'amidon; ceux des Microspora ont la forme de rubans et contiennent de l'amidon. Les grandes zoospores des Microspora ont deux ou quatre cils, elles n'en ont qu'un chez les Conferva; en germant, les zoospores des Microspora passent à l'état de repos, tandis qu'elles développent immédiatement un filament chez les Conferva. — C'est au genre Microspora qu'il faut rattacher les espèces suivantes : M. floccosa Thuret, M. tenuis Thuret, M. monilifera Thuret, M. Willeana sp. nov., Conferva amena Kützing, C. abbreviata Rabenhorst, C. Wittrockii Wille, C. pachyderma Wille, C. Lófgreni Nordstedt, C. stagnorum Kuetzing, C. Ansonii Agardh B. brevis Nordstedt et toutes les espèces possédant des chromatophores en rubans renfermant des grains d'ami- don. Au genre Conferva appartiennent les C. bombycina Wille, C. utri- culosa Kuetzing et les autres espéces à chromatophores discoides dépour- vus d'amidon. Il est certain que les Microspora et Conferva sont des Algues com- plétement développées et non des stades de développement, comme M. Borzi l'admet pour le C. bombycina: cultivée depuis 1882, cette espéce n'a manifesté aucune modification qui puisse faire supposer qu'elle passe à une autre plante du méme genre ou de genres plus élevés. CH. FLAHAULT. Ueber die Suesswasser-Arten der) Gattung Chæto- morpha (Sur les espèces d’eau douce du genre Chætomorpha); par M. G. Lagerheim (Berichte der deutschen botanich. Gesellschaft, v; Heft 5, p. 295-302, avec 1 planche en lithogr. Berlin, 1887). Parmi les huit genres qui composent la famille des Ulotrichées, les Rhizoclonium et Hormiscia se rencontrent dans les eaux douces ou dans la mer; les Urospora et Chætomorpha sont considérés comme exclusivement marins. M. Lagerheim a découvert, dans les bassins des serres du Jardin botanique à Wurzbourg, un Chætomorpha d'eau douce, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 163 le C. herbipolensis. On sait qu'en Angleterre le C. Linum Kützing s'éloigne beaucoup de la mer et vient jusque dans les eaux où prospèrent les Spirogyra; il est possible que d'autres Chætomorpha se rencontrent dans les eaux douces; M. Lagerheim pense qu'on pourrait les rencontrer surtout dans les régions tropicales. Cu. F. Om Groenlands Vegetation (Sur la végétation du Groenland); par M. E. Warming (Meddelelser om Groenland, xu). Tirage à part en brochure in-8° de 220 pages, avec un résumé francais de 20 pages. Copenhague, 1888. Tout fait penser que la flore des terres basses du Groénland a été entièrement détruite au commencement de la période glaciaire, dont on retrouve les témoignages sur toute l'étendue de cette vaste terre. Com- ment cette flore s'est-elle reconstituée? La région montagneuse a-t-elle fourni un refuge aux plantes, ou bien faut-il admettre une immigration nouvelle pour l'ensemble des végétaux actuels du Groénland ? Dans cette hypothése, cette flore nouvelle estelle venue d'Europe ou d'Amérique ? Ces questions occupent depuis longtemps l'attention des savants en raison des conséquences qu'elles entrainent; leur solution a été l'objet de bien des efforts de la part des botanistes du nord de l'Europe. Pour les uns, le Groénland se rattache à l'Amérique; pour d'autres, c'est une terre européenne, scandinave. M. Warming, profitant d'une campagne scientifique au Groenland et des documents accumulés par ceux qui l'ont précédé, s'efforce, à son tour, de résoudre ce probléme. Le Groénland ne posséde que deux des régions botaniques de la Scandinavie, la région des Bouleaux et la région alpine. La premiére s'étend dans la partie méridionale jusqu'à 61-62 de- grés environ de latitude nord et seulement sur le littoral; la région alpine comprend tout le reste de la surface du pays, autant qu'il n'est pas recouvert par les glaces. La région des Bouleaux est caraclérisée par les Betula odorata var. tortuosa et B. intermedia (atteignant encore 6 métres de hauteur), B. alpestris, B. glandulosa, Sorbus americana, Alnus ovata var. repens, Juniperus communis var. nana, Salix glauca et S. Myrsinites. Ce sont les seuls végétaux ligneux ou frutescents du Groénland. Dans tout l'hémisphére nord, l'étendue comprenant le Groën- land, l'Islande et la Scandinavie jusqu'à la mer Blanche est la seule où le Bouleau forme la limite polaire des foréts. Partout ailleurs, les Coni- féres prédominent; c'est ce qui semble relier le Groénland à l'Europe. Mais ce rapprochement ne résiste pas à un examen plus approfondi ; car, parmi les autres plantes ligneuses, quatre sont américaines et trois seule- ment européennes. Les Saules y sont remarquablement rares par rapport à la Scandinavie, et parmi les plantes herbacées qui croissent au sud du 164 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 62° parallèle, 18 sont américaines et 30 européennes. D'autre part, beau- coup de plantes les plus répandues en Scandinavie manquent compléte- ment au Groënland. C'est dans l'identité des conditions climatériques actuelles qu'il faut, ce semble, chercher la raison de ce fait que le Bou- leau forme la limite des foréts au Groénland comme en Scandinavie. Si les Coniféres remplacent le Bouleau sur tout le reste du pourtour des mers polaires, c'est, fort probablement, parce que l'air y est moins humide, le froid plus intense et le climat plus continental ; les données météorologiques accumulées depuis quelques années ne laissent guère de doute sur ce point. En somme, on connait aujourd'hui 395 espéces phanérogames au Groénland. L'étude attentive de leur distribution permet de dire que le nord du Groénland a une végétation arctique américaine, tandis que le sud et la cóte orientale, jusqu'au 66* paralléle, ont un grand mélange d'espéces européennes; mais les espéces américaines prédominent dans l'ensemble; des 140 espéces qui sont connues en Islande, par exemple, il y en a 64 qui sont trés rares au Groénland ou qui n'y ont pas été trou- vées du tout. Il parait donc inutile de supposer que le peuplement post- glaciaire du Groénland s'est fait d'Europe, et par voie de terre, le long d'une chaine hypothétique de montagnes reliant l'Écosse au Groénland par les Shetland, les Fœæroë et l'Islande. La géologie et l'étude des niveaux du fond de l'Atlantique nord démentent d'ailleurs cette hypothése. Les faits paraissent beaucoup plus simples; car M. Warming ne doute plus que le Groénland n'ait conservé une grande partie de sa flore pen- dant la période glaciaire; les travaux récents des géologues établissent que beaucoup de sommets n'y ont jamais été recouverts par les glaces, que les glaciers y ont toujours été locaux. Quant aux immigrations récentes, elles sont indiscutables; mais il n'est nul besoin, pour les expliquer, de recourir à des causes géologiques. La conformité du climat rend les immigrations faciles; les glaces de l'Islande viennent annuelle- ment s'accumuler et déposer des alluvions sur la cóte du Groénland, et tout fait croire que les oiseaux de passage y apportent plus facilement des graines d'Islande que d'Amérique. Il parait donc certain que le Groén- land n'est pas une province européenne, malgré ce qu'on peut croire d'aprés un examen superficiel, et le développement de sa végétation s'ex- plique sans difficulté par les causes actuelles. Cu. FLAHAULT. Illustration de la flore d'Égypte; par MM. P. Ascherson el G. Schweinfurth (Mémoires de l'Institut égyptien, 1, p. 25-260). Tirage à part, en brochure in-4° de 334 pages. Le Caire, 1887. [l est peu de pays qui depuis un siècle aient, plus que l'Égypte, attiré l'attention des savants. Lorsque Delile prit part à la célèbre expédition REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 165 commandée par Bonaparte, on ne connaissait guère de ce pays que ce qu'avait rapporté le botaniste suédois Forskàl d'une exploration des envi- rons d'Alexandrie et du Caire; ses notes manuscrites réunies sous le titre de Flora egyptiaco-arabica (Copenhague, 1775) donnent le premier catalogue des plantes de la basse Égypte. Le Jardin botanique de Copen- hague garde le précieux dépót de ses collections. Quarante ans plus tard, Delile parcourut le Delta, remonta la vallée du Nil jusqu'aux cataractes, et explora une partie du désert arabique (1798-1801) ; malgré les obstacles que les circonstances politiques opposaient à ses recherches, il a rassem- blé la grande majorité des plantes des terres cultivées, et une partie con- sidérable de celles du désert. Dans la description de l'Égypte, Delile a exposé les résultats de ses observations dans deux publications consécu- tives : sous le titre de Flore egyptiace illustratio, il a donné une liste de toutes les plantes de l'Égypte connues à cette époque. Les espéces nouvelles ou rares ont été décrites et figurées avec luxe dans les 62 plan- ches de la Flore d'Égypte, demeurée malheureusement inachevée. Depuis cette époque, quelques explorations et beaucoup d'études furent entreprises sur la flore du bassin du Nil, sans aboutir pourtant à des publications d'ensemble. Tous les matériaux réunis pendant ce temps sont demeurés dispersés dans les herbiers, à Berlin, à Copenhague, à Mont- pellier. M. Schweinfurth s’efforça de réunir toutes ces données éparses et publia à Berlin une liste de toutes les plantes phanérogames et crypto- games vasculaires connues jusqu'à cette époque dans la région du Nil. C'est là le point de départ du livre que nous analysons; pendant que M. Schweinfurth en rassemblait les matériaux par une étude constante du pays, M. Ascherson étudiait les collections botaniques réunies en Europe, prenait part à deux expéditions dans le désert libyque et les Oasis, et passait en revue les collections formées en Egypte méme par diverses personnes: Ainsi préparés, les deux savants ont entrepris la mise en œuvre des matériaux qu'ils ont accumulés. Ils ont donné à leur ouvrage la forme suivie par Forskàl et Delile; il peut étre considéré comme un complément important du Flora Orienta- lis de Boissier, pour la région du Nil. Le nom de chaque espèce est suivi d'un renvoi aux descriptions classiques du précieux ouvrage du botaniste genevois. Pour les quelques espéces qui ne se trouvent mentionnées ni dans ce livre, ni dans d'autres ouvrages généraux, la source originale a été citée. Les auteurs n'ont pas négligé de donner la nomenclature indi- géne des plantes qu'ils signalent; les noms arabes et ceux qui appar- tiennent aux différents dialectes parlés dans la région, revus par deux arabistes des plus distingués, seront un document important pour les lin- guistes. Une table spéciale des noms indigénes, comprenant prés de 90 pages, lui donnent une valeur toute particulière en raison de la faci- 166 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. lité avec laquelle on peut se reporter aux explications fournies au sujet de chaque plante. Ce qu'on sait aujourd'hui de la flore de l'Égypte a permis aux auteurs de tracer la distribution géographique des végétaux de ce pays avec plus -de détails et d'exactitude qu'on ne l'avait fait jusque-là. On peut le sub- diviser en cinq grandes coupes territoriales dont les caractères physiques entraînent des différences de végétation. Ce sont : 1^ la région méditer- ranéenne, comprenant le cordon littoral avec les marais salants qui entourent les grands lacs littoraux ; 2° la région nilotique comprenant les terres cultivées formées par les alluvions du fleuve, on peut la sub- diviser en Delta, en vallée du Nil proprement dite ou Rif, et en Fayoüm (en amont des premières cataractes); 3° les Oasis du désert libyque; 4 la région désertique; 5° la région érythréenne, formée parle cordon littoral de la mer Rouge. Le catalogue dressé par MM. Ascherson et Schweinfurth comprend 1262 espèces spontanées (les nouvelles explorations entreprises par les auteurs en 1887 ont augmenté ce nombre de 51 espèces, qui n'ont pas encore été publiées, croyons-nous). Quelques-unes sont nouvelles, ce sont : Phagnalon Barbeyanum, voisin des P. grecum Boissier et P. rupestre DC.; Atractylis Mernephtal, voisin de PA. serratuloides Siebold ; Verbascum Tourneuxii Ascherson, peu éloigné du V. spino- sum L.; Haloxylon Schweinfurthii Ascherson, précédemment confondu avec le Salsola articulata Decaisne, dont il diffère pourtant plus que de l'H. salicornicum Moquin-Tandon ; Salsola Volkensii, qui doit être rapproché du S. carinata Mey. M. Magnus a fourni aux auteurs une diagnose nouvelle du Najas pectinata Magnus, dont Parlatore avait fait à tort un Caulinia. Le Carlina involucrata Poiret parait comprendre en Ég gypte deux variétés : mareotica el Tourneuxii. Le Carthamus tinc- torius L. y est représenté aussi par deux formes bien distinctes: la variété inermis Schweinf. est cultivée et naturalisée; la variété typicus est moins fréquente que la premiére. Ces deux formes correspondent peut- étre au « Carthame cultivé » et au « C. sauvage » d'Abou-Hanifah (voy. A. de Candolle, Origine des plantes cultivées, p. 132); elles ne sont pas limitées à l Égypte et s'étendent jusqu'aux Indes orientales. En Égypte, la forme typique fait l'impression d'une race qui fait retour vers une forme primitive sauvage; ce serait peut-être le C. oxyacantha Boissier, de l'Asie occidentale. Le Juncus maritimus Lamarck est représenté en Égypte par une variété que MM. Ascherson et Buchenau nomment ara- bicus; eest le J. deserti Caruel. Deux variétés nouvelles, distinguées et décrites par M. Kærnicke, se groupent autour des formes déjà connues de l'Andropogon Sorghum Brotero. Le catalogue nous fournit encore un curieux renseignement bibliographique : le Triticum squarrosum Roth REYUE BIBLIOGRAPHIQUE. 167 avait reçu tout d'abord de Sprengel le nom de T. Buonapartis ; l'auteur, aprés avoir publié ce nom en 1801, le supprima dans son édition du Systema vegetabiliwm de Linné, Si légitime que puisse paraitre la sus- ceptibilité patriotique de Sprengel, la loi de priorité doit l'emporter et le Triticum squarrosum Roth doit devenir l'Agropyrum Buonapartis. Les plantes spontanées n'ont pas seules appelé l'attention des auteurs. Dans un pays où l'origine de l’agriculture et de l'horticulture se perd dans la nuit des temps, les plantes cultivées jouent un róle plus impor- tant qu'ailleurs. MM. Ascherson et Schweinfurth ont signalé avec soin, non seulement les plantes de grande culture, mais aussi tous les végé- taux d'ornement qui vivent en pleine terre; ils ne portent pas de numé- ros et se distinguent par là des représentants de la flore spontanée. Ajoutons, en terminant, que M. Schweinfurth a doté l'herbier méditer- ranéen formé à la Faculté des Sciences de Montpellier d'une collection numérotée des plantes signalées dans l'Illustration de la flore d'Égypte. Cn. FLAHAULT. Sur la flore des anciens jardins arabes d'Égypte; par M. G. Schweinfurth (Bulletin de l'Institut égyptien, de l'année 1887). Tirage à part, en brochure in-8° de 44 pages; Le Caire, 1888. Dépourvue de forêts et de bois plantés, l'Égypte offre peu d'abris aux espéces qui réclament des stations ombragées et qui en ont doublement besoin sous une latitude méridionale et dans un climat sec et aride. On connait la renommée des jardins orientaux ; il est facile de comprendre le culte idéal dont les ont entourés les Arabes du désert ; mais les jardins arabes actuels ne répondent en rien à ce que l'esprit peut concevoir, s'il n'est témoin de la décadence qui a frappé l'Orient arabe. Nulle part l'incurie et l'inertie de l'homme ne se manifestent plus clairement; rien ne donne une idée plus compléte de la ruine d'une civilisation que les bosquets impénétrables et remplis d'un chaos d'épines et de branches mortes qu'on retrouve nombreux encore dans la basse Égypte; au Caire, à Rosette et à Damiette surtout, les anciens jardins conservent depuis un temps indéfini le méme aspect et la méme composition spécifique. Ce principe conservateur est dü en partie aux réglements qui sont observés depuis longtemps dans les contrats d'affermage, et qui exigent que les jardins soient restitués à la fin du bail, exactement dans le méme état, sans altération du nombre ni de l'état des arbres. Beaucoup de ces jardins paraissent n'avoir subi aucun changement depuis le temps des Mame- louks. Gràce à cet abandon, plusieurs espéces se sont complétement acclimatées ; elles sont, pour la plupart, originaires du midi de l'Europe et de la Syrie. Elles peuvent se grouper en arbres fruiliers, en plantes 168 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. aromatiques, en plantes à fleurs odorantes. A l'exception des Bananiers et des rares Pommiers-Cannelles (Anona squamosa) qu'ils contiennent, les anciens vergers arabes répondent au caractère général des jardins du midi de l'Europe; les arbres les plus répandus sont le Limonier, l'Abri- cotier, le Pécher, le Grenadier, le Figuier, l'Oranger et la Vigne; mais il en est bien d'autres encore, et l'étude des espéces, des variétés et des races qu'elles ont formées dans les anciens jardins conduisent M. Schwein- furth à d'importants résultats relativement aux origines de l'horticulture arabe en Égypte, et aux voies suivies par la civilisation dans ce pays. « L’horticulture, semblable aux phases qu'a subies l'esprit humain, sui- vait les mémes routes que le commerce et les échanges des peuples en fait de produits naturels et d'art. » Cu. FLAHAULT. Revue bryologique; par M. T. Husnot. Année 1888. Le n° 3 de l'année 1888 renferme : 1? la liste d'un certain nombre d'Hépatiques récoltées dans la province de Rio de Janeiro, au Brésil, par M. le D" Glaziou, directeur du Jardin public de Rio, et nommées par M. Richard Spruce. Les espéces nouvelles sont les suivantes : Lejeunea Selloviana, L. tamariscina, L. Glaziovii, L. lignicola, L. sympho- reta, L. geophila, L. holostipa; Lepidozia plumeæformis ; Lophocolea paraguayensis; Chiloscyphus scaberulus; Plagiochila Trichomanes, P. thamniopsis; Aneura digitiloba ; Metzgeria albinea, M. planius- cula. Les échantillons, quoique portant des numéros d'ordre, n'ont été dis- tribués qu'à deux ou trois personnes, entre autres à Hampe, à Fée et à M. Em. Bescherelle. Les diagnoses des espéces nouvelles doivent étre publiées prochainement par M. Rich. Spruce. Ce dernier botaniste a inséré dans la méme Revue une liste des espéces d'Hépatiques récoltées au Paraguay par M. Balansa. Comme ces échan- tillons ont été distribués par le collecteur à un certain nombre de sou- scripteurs, et qu'ils se trouvent dans les principaux musées d'histoire naturelle, je crois devoir en donner la liste compléte avec l'indication des numéros de la collection. Ce sont : Frullania conferta n. Sp., n^ 4249; F. squarrosa var. subjulacea, n* 3112, 3123, 4241; Lejeunea terricola n. sp., n° 1282; L. trochantha n. sp., n* 3118, 3719; L. poly- cephala n. sp., n° 4250; L. glaucescens Gott., n° 3716, 3121; L. glo- bosa n. sp., n° 3722; L. cephalandra n. sp., n° 3720; L. paucifolia n. sp., n° 3722; Radula Aurantii n. sp., n* 1284, 3715, 4248; Porella brasiliensis Gott., n° 4253; Lophocolea coadunata (Sw.), n* 3114, 3121; L. paraguayensis n. sp., n° 4252; Symphyogyna brasiliensis Nees, n° 3705; S. sinuata (Sw.), n° 3110; Aneura cataractarum n. sp., n^ 3704, 4245, 4246; Metzgeria planiuscula n. sp., n° 4334; REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 169 Marchantia papillata Raddi, n° 4006; Dumortiera hirsuta Nees, n° 3111, var. n° 3620; Oxymitra pyramidata (Raddi)? n° 3109; Riccia crystallina Linn. var. , n° 3708; R. stenophylla n. sp., n° 3106; R. para- guayensis n. sp., n° 1280; Anthoceros tenuis n. sp., n° 3103. Le méme numéro renferme : 1° la description d'une nouvelle espèce de Bryum, voisine du B. pseudotriquetrum, le B. Reyeri, dédiée par M. J. Breidler à M. le D' Reyer qui l'a trouvée prés de Faufers, en Pus- terthale, dans le Tyrol; — 2 une note sur l'Ulota phyllantha Brid., qui aurait été rencontré fructifié par M. Th. Howell dans l'Orégon, sur de petits troncs d'arbres voisins de la mer, associé à l'Orthotrichum papil- losum Hpe; — 3° la suite des Études de M. Philibert, sur le péristome des Mousses (Cinclidiées et Fontinalacées). Le n° 4 de la Revue bryologique contient, en outre de la Suite des Études de M. Philibert sur le péristome des Mousses (Fontinalacées, Timmiacées, Funariacées) : 1^ la description d'une nouvelle espéce d'Anthoceros, l'A. Husnoti Stephani, trouvée par M. T. Husnot, près du Mesnil-Hubert, et qui ressemble par sa fronde dressée à PA. punc- latus; mais celui-ci en différe par ses capsules géminées, beaucoup plus courtes, sa fronde plus petite, plus mince et couverte de nombreuses lamelles. Le n° 5 renferme : 4° une note de M. F. Renauld, sur un Fontinalis nouveau, le F. arvernica Ren., trouvé dans les eaux profondes du lac Pavin, en Auvergne; il diffère des F. antipyretica et F. gracilis par ses feuilles plus longuement acuminées et denticulées, et par sa capsule plus petite; du F. Duriæi par un port plus robuste, des feuilles plus grandes, quelquefois carénées, et des trois par sa capsule cylindrique, sillonnée étant sèche; — 2 une note de MM. F. Renauld et J. Cardot, sur quelques Mousses de l'Amérique du Nord; — 3° la fin des Études de M. Philibert sur le péristome des Mousses, et les conclusions suivantes que l'auteur a lirées de son savant travail : Le péristome simple des Aplolépidées a plus d'analogie par sa structure avec le péristome interne des Diplolépidées qu'avec leur péristome externe. Il serait done ration- nel de considérer le péristome unique des Aplolépidées comme corres- pondant au péristome interne des familles qui ont deux péristomes : là se trouverait l'explication toute naturelle de ce fait « que les Mousses qui n'ont qu'une seule rangée de plaques sur la face dorsale de leurs dents, n'ont jamais de second péristome à l'intérieur de ces dents ». Pour expliquer l'origine des familles Aplolépidées, il suffirait de supposer que, dans une structure analogue à celle des Funaria, les dents exté- rieures aient avorté, ne laissant subsister que le péristome interne, qui aurait pris alors, dans la suite des temps, un plus grand développement et des formes plus variées. Un fait semble venir à l'appui de cette hypo- 110 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCF. thése, c'est l'organisation du péristome dans le genre Encalypta qui présente à la fois des espéces à péristome double et diplolépidé, d'autres à péristome simple et aplolépidé, et d'autres enfin, dont la structure complexe de leurs dents semble se rapprocher des Buxbaumiacées, des Tétraphidacées et méme des Polytrichacées. Ce genre, d'ailleurs si natu- rel, aurait donc conservé la trace de l'évolution qui aurait donné nais- sance à ces structures si diverses, et représenterait encore aujourd'hui le stade primitif et probablement trés ancien oü les diverses formes de péristome dans les Mousses ne s'étaient pas encore bien séparées les unes des autres. Ex. BESCHERELLE. Catalogue des Mousses des environs de Genève; par M. A. Guinet, 1 vol. in-8° de 73 pages, Genève, 1888. Énumération de 465 espéces et 114 variétés de Mousses récoltées jus- qu'ici dans les environs de Genéve, environs qui comprennent le canton de Genéve, tout le département de la Haute-Savoie, une partie du dépar- tement de l'Ain et quelques localités du Jura suisse. List of Hepatic: collected by M. Thomas Whitelagge in New South- Wales, 1884-1885; par MM. B. Carrington et W. H. Pearson (in Pro- ceedings of the Linn. Society of New South-Wales, 1881). Ce travail comprend l'énumération de 50 espéces d'Hépatiques, dont 11 nouvelles sont suivies de leur diagnose et de planches dessinées à divers grossissements. Les espéces nouvelles sont : Frullania cinna- momea; Lejeunea subelobata, L. gracillima; Isotachys grandis ; Lepi- dozia gracillima; Lembidium dendroides; Jungermannia White- leggei ; Symphyogyna interrupta; Riccardia minima, R. marginata, R. asprella. Ex. B. Musci novi transcaspici; par M. V.-F. Brotherus (in Botanisches Centralblatt, 1888, n° 14). Description détaillée de 4 espèces nouvelles de Mousses : Tortula desertorum, T. transcaspica, T. Raddii et Barbula excurrens, trou- vées par M. G. Radde dans la région transcaspienne, notamment prés de Germab, de Durun et de Tschichisljar. Em. B. Hepaticæ africanæ; par M. F. Stephani (in Hedwigia, 1888). Énumération avec diagnose des espéces nouvelles de 33 Hépatiques récoltées dans l'Afrique australe ou dans les iles voisines. Les nou- veautés sont : Eu-Lejeunea hepaticola, Micro-Lejeunea africana, Plagiochila comorensis, Radula Meyeri et R. recurvifolia, trouvées par M. le D' Hans Meyer, à Kilimandsharo; — Mastigobryum schis- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 171 moudeum, Radula cespitosa, Acro-Lejeunea Renauldii, Eu-Lejeunea Rodriguezii, recueillies à la Réunion, par MM. G. de l’Isle, Lépervanche et Rodriguez; — Cheilo-Lejeunea Newtoni, C. principensis, décou- vertes par M. F. Newton, à l'ile du Prince, prés San-Thomé ; — Riccia lanceolata, de Dahomey; Mastigo-Lejeunea Buettneri, de Sibange; M. crispula, d'Old-Calabar; Homalo-Lejeunea Henriquesii, de San- Thomé; Acro-Lejeunea occulta, d'Old-Calabar ; Micro-Lejeunea cochlea- rifolia, de San- Thomé; Archi- Lejeunea erronea, du Cap de Bonne- Espérance, ce dernier distribué par Ecklon sous le nom de Lejeunea rotundistipula. Ew. B. Osservazioni critiche sulle specie e varieta de Epatiche italiane create dal de Notaris; par le D" C. Massalongo (in Annuario del R. Istituto Botanico di Roma, vol. ur, fasc. 2°). Notice de quinze pages renfermant les observations que M. Massalongo a pu faire, en comparant les types des espéces d'Hépatiques créées par de Notaris avec les diagnoses et les dessins donnés par ce dernier dans divers recueils, et les échantillons plus complets que l'auteur a pu se procurer à d'autres sources. Ces observations portent sur quelques espéces des genres Nardia, Southbya, Scapania, Jungermannia, Lo- phocolea, Porella, Radula, Frullania, Riella, Rupinia, Asterella, Riccia et Anthoceros. La planche qui termine ce Mémoire renferme des dessins de divers organes des Jungermannia collaris, Lophocolea fragrans, Porella platyphylla, P. Thuya var. torta, Frullania cal- carifera, Radula ovata, et Riccia paradoxa. Ex. B. Muscolozia gallica; par M. T. Husnot (7° livraison). Cette livraison, qui va de la page 193 à la page 224, renferme la des- cription des espèces appartenant aux genres Encalypta, Schistostega, OEdipodium, Dissodon, Tayloria, Tetraplodon, Splachnum, Ephe- merum, Physcomitrella, Discelium, Pyramidula, Physcomitrium, Entosthodon, Funaria, Mielichhoferia, Orthodontium, Leptobryum, Anomobryum, Plagiobryum (Zieria aucl.). A la suite, se trouvent huit planches représentant les espéces décrites dans cette livraison. Em. B. Rabenhorts Kryptogamen-flora, DIE LAUBMOOSE (7° et 8° fas- cicules). Ces deux fascicules contiennent la description des espèces appartenant aux genres Campylopus (suite), Dicranodontium, Metzleria, Trema- todon, Leucobryum, aux familles des Fissidentacées, Séligériacées (avec les genres Trochobryum — Phascum carniolicum, Blindia, Styloste- 119 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, gium); Campylostéliacées (avec le g. Brachydontium — Brachyodus trichodes); Ditrichacées (avec les g. Ceratodon, Trichodon, Ditrichum — Leptotrichum). Ew. BESCHERELLE. New Mosses of North America, EH; par MM. F. Renauld et J. Gardot (in Botanical Gazette, aug. 1888). Ces auteurs avaient donné dans la Revue bryologique (n° 5) une Note au sujet des différences qu'ils avaient remarquées relativement à cer- taines espéces de Mousses d'Europe, qu'on rencontrait également dans l'Amérique du Nord et qui offraient des différences constantes, quoique légéres, qui leur ont semblé devoir étre prises en considération. Les espéces nouvelles qu'ils décrivent en anglais et dont ils donnent les des- sins, sont les suivantes : Dicranella Fitzgeraldi, Campylopus Henrici, Phascomitrium ore- gonum, Webera camptotrachela, Polytrichum ohioense, Fontinalis Howellii, F. flaccida, Comptothecium Amesie. Ex. D. Lichenes Fuegiæ et Patagoniæ exponit William Nylander Med. D". — Paris, 1888, broch. de 36 pages, petit in-8°. M. Nylander énumére et décrit en premier lieu 76 Lichens, recueillis pour la plupart dans la Terre de Feu par M. Spegazzini en 1882. Quelques-unes de ces espéces ont été rapportées par le méme explora- teur du territoire de la république Argentine ; une seule, Neuropogon trachycarpus Stirton, provient de l'expédition du docteur Savatier, dans l'Amérique du Sud, au cap Horn, en 1882-1883, et enfin quelques autres espèces, récoltées dans les mêmes parages par M. le professeur Cun-- ningham, ont déjà été publiées par le Rev. Crombie, dans le Journal de la Société Linnéenne de Londres, vol. xv. Sur ces 76 Lichens, 24 sont nouveaux : Siphula subtubularis; Psoroma subdescendens; Placo- dium sublobulatum ; Lecanora carnella, forma blandior du L. parella, L. hypotartarea, L. predolosa ; Pertusaria mammata, P. arthoniaria, P. derogata; Lecidea declinis, L. obludens, L. oculans, L. pastella- rina, L. fuegiensis, L. adumbrans forme mesoleucodes, L. melastegia, L. luridonigra, L. conflectens, L. pycnosema, L. diffluens; Opegra- pha medusuliza; Arthonia turbatula et Verrucaria subfallax. M. Nylander décrit ensuite 13 Lichens, dont 12 viennent aussi de l'Amérique antarctique, recueillis par le professeur Cuningham ou par Lechler, ce dernier revendiquant la paternité de deux espéces que M. Crombie a publiées sous son nom propre, à savoir : Endocena in- formis, Parmelia Cunninghami. La treizième espèce est du Chili, Gyrophora diffissa. Il donne enfin un tableau synoptique des Lichens de la Fuégie et de REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 113 la Patagonie, comprenant 140 espéces, et il termine cet opuscule par quelques observations sur différents genres de Lichens et par la des- cription de 5 espèces déjà publiées, Gyalecta pulchra Muell., Lecanora Sprucei Bab., L. dimidiata Bab., Lecidea Puiggarii Muell. et Fissu- rina subnitida. AnnÉ Hur. Bassin houiller de Valenciennes. Description de la flore fos- sile; par M. Zeiller, ingénieur en chef des Mines (Ministère des Travaux publies. Études des gites minéraux de la France, publiées sous les auspices de M. le Ministre des Travaux publies, par le service des topo- graphies souterraines). Paris, texte, 1 vol. in-4°, 1888; atlas in-4°, 1886. Ce grand ouvrage comprend l'étude de la flore fossile houillére non seulement du bassin de Valenciennes proprement dit, mais encore de son prolongement dans le Pas-de-Calais. Dans un premier chapitre, l'auteur énumère les travaux paléophyto- logiques qui ont été déjà publiés sur la région; il indique la provenance des échantillons qu'il a étudiés, cite les personnes qui ont mis à sa disposition les résultats de leurs recherches et expose le plan de son ouvrage : on trouvera décrites et figurées dans ce livre toutes les espéces constatées jusqu'ici dans le terrain houiller du nord de la France, de sorte qu'on ne sera plus obligé d'aller chercher ces descriptions et ces figures dans de nombreux ouvrages, qu'on a difficilement tous sous la main. Toutes les localités dans lesquelles chaque espèce a été trouvée seront énumérées, de manière à pouvoir établir comparativement, dans le dernier chapitre, la flore des différents faisceaux de couches, et, par suite, l’âge relatif de ces faisceaux; M. Zeiller avertit encore qu'il a été amené parfois à réunir des espèces anciennes, liées les unes aux autres par des échantillons intermédiaires. Le chapitre II comprend l’histoire de toutes les espèces. Chacune d'elles donne lieu aux considérations suivantes, qui sont exposées dans autant de paragraphes : Description de l'espéce, remarques paléontolo- giques, rapports et différences, synonymie, provenance. Le nombre de ces espèces (il n'y en a pas moins de 166) ne nous permet pas de les énumérer; mais nous pouvons indiquer celles qui sont nouvelles pour la science. L'auteur leur donne les noms suivants : Sphenopteris Potieri, S. Douvillei, S. Delavali, S. Souichi, S. (Crossotheca) Boulayi, S. laxifrons, Diplothmema Jacquoti, Mariopteris Soubeirani, M. Der- noncourti, Pecopteris Simoni, Megaphyton Souichi, Equisetites Bre- toni, Asterophyllites lycopodioides, Lepidodendron Jaraczewskii , Lepidostrobus Obryi, Lepidophyllum triangulare, Sigillaria cordi- gera, S. acuta, S. Weissi, S. Sauveuri, S. Micaudi, Sigillariostrobus Crepini, Cardiocarpus Boulayi. 174 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Le chapitre III, intitulé : Résultats géologiques de l'étude de la flore fossile, comprend les sous-chapitres suivants : I. Détermination de l’âge du bassin de Valenciennes. — Il appar- tient sürement à l'étage houiller moyen. Quelques couches d'un niveau relativement élevé montrent plusieurs espéces qu'on rencontre bien plus abondamment dans les bassins houillers du centre de la France. La zone inférieure du bassin de Valenciennes est inconnue à Saar- brück, tandis que la zone supérieure de Saarbrück n'est pas représentée dans le bassin du nord de la France. Le bassin de Zwickau et de Lugau, en Saxe, et le bassin franco-belge ne correspondent pas exactement l'un à l'autre : il n'y a contempora- néité qu'entre les couches inférieures du premier et les couches moyennes et supérieures, ou plutót méme supérieures, du second. Les couches de Schatzlar, du bassin de Basse-Silésie-Bohême, sont contemporaines de celles du bassin franco-belge. Les couches de Radnitz (Bohéme centrale) correspondraient, par leur zone inférieure, aux couches supérieures, ou méme à la fois aux couches moyennes et supérieures du bassin de Valenciennes. II. Groupement des couches par faisceaux.— Les couches de char- bon, trés maigres le long de la limite nord du bassin, deviennent, du nord au sud, de plus en plus riches en matières volatiles. Elles se groupent en trois faisceaux : faisceau maigre, faisceau demi-gras, faisceau gras. III. Détermination de l’âge relatif des différents faisceaux du bas- sin de Valenciennes. — Le faisceau maigre du nord est le plus ancien. Il renferme peu d'espéces spéciales; mais certaines espéces, qui y sont rares, deviennent relativement abondantes dans le faisceau demi-gras. Celui-ci est largement exploité par les compagnies d'Anzin et d'Aniche. Les Sphenopteris quadridactylites et corallioides, de la flore houillère de Saxe, commencent à s'y montrer; ce faisceau est intermédiaire par son âge comme par sa situation. Le faisceau gras, au sud de la faille nommée cran de retour, se montre nettement supérieur, par l'absence d'espéces telles que Sphe- nopteris Heninghausi, S. Laurenti, ete., rencontrées plus bas, et par l'apparition des S. Sternbergi, artemisiæfolioides, etc. Le faisceau gras de la région de Douai parait intermédiaire entre le faisceau demi-gras et le faisceau gras d'Anzin. Le faisceau maigre du Pas-de-Calais se montre nettement supérieur au faisceau maigre du Nord et vient se classer dans la zone moyenne. C'est à ce méme niveau qu'il faut rapporter, d’après les caractères paléon- tologiques, les mines exploitées à l'extrémité occidentale du bassin, dans les concessions d'Auchy-au-Bois et de Fléchinelle. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 1175 Les dépôts d’Annœullin sont les plus anciens de tout le bassin et viennent se placer à la base de la zone inférieure de celui-ci, au-dessous du faisceau maigre de Vieux-Condé et de Vicoigne. Au contraire, si l'on met à part le groupe d'Auchy et Fléchinelle, le faisceau des houilles grasses et flénues du Pas-de-Calais se présente comme constituant la zone la plus élevée de tout le bassin. Le faisceau des charbons demi-gras ou quart-gras du Pas-de-Calais forme le passage de la zone moyenne à la zone inférieure. Le chapitre III se termine par un tableau général de la répartition des espèces. Le chapitre IV résume les faits précédemment exposés et sert d'expli- calion et de commentaire à une carte indiquant les différents niveaux du bassin houiller de Valenciennes. L'atlas comprend 94 planches, très belles et trés exactes, lithogra- phiées par M. Cuisin. Ep. BUREAU. Le Microscope et ses applications à l'étude des végétaux et des animaux; par E. Couvreur. Paris, J.-B. Dailliére, in-18 avec 112 figures intercalées dans le texte (1888). Quoique de nombreux ouvrages sur le microscope et ses applications aient été déjà publiés, le travail de M. Couvreur n'en sera pas moins utilement consulté, les uns n'étant plus par la date méme de leur publi- cation au courant de la science, les autres étant ou trop élémentaires ou trop compliqués. L'auteur, en présentant son livre clair, simplement écrit et facile à lire, a pensé qu'il ne serait pas sans intérét pour les personnes qui veulent se tenir au courant de la science contemporaine. Le premier chapitre traite du microscope en lui-méme : loupe, micro- scope composé, son emploi, mesure du grossissement, réactifs et manière de les employer, observations et dessins microscopiques. Dans le cha- pitre II, la cellule est envisagée dans ses différentes parties et au point de vue de ses propriétés, ce qui améne à l'étude des organes qui con- stituent la plante : en un mot ce chapitre est consacré à la botanique générale. Puis l'auteur aborde la botanique spéciale et passe en revue les différents embranchements dont elle se compose. Le groupe des Thallophytes y est l'objet de détails spéciaux bien en rapport avec l'im- portance que ces végétaux jouent dans l'économie générale de la nature. Les principales notions acquises par les travaux les plus récents y sont résumées avec clarté et exactitude (1). (1) Nous ferons cependant remarquer à l'auteur à propos de l'Oidium albicans, qui cause le muguet, que ce dernier Champignon ne parait pas, comme il le dit, devoir faire partie de la famille des Entomophthorées. 116 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. La seconde partie de l'ouvrage de M. Couvreur est entièrement con- sacrée aux applications du microscope à l'étude de la zoologie; aussi nous contenterons-nous de l'indiquer. De bonnes figures aident à l'intelligence du texte et permettent au lecteur de se faire plus facilement une idée des études botaniques et zoologiques, telles qu'elles tendent de plus en plus à s'établir. | P. Hanror. Florule cryptogamique de l'Aube, et supplément au Catalogue des plantes de ce département; par M. Briard. Troyes, 1888 (in-8°). Tirage à part. M. Briard, déjà connu par un Catalogue des plantes du département de l'Aube, vient de faire paraitre un excellent relevé des richesses cryp- togamiques de ce département qui n'avait pas appelé jusqu'à ce jour l'attention des mycologues. L'auteur, s'inspirant des Symbole myco- logicæ de Fuckel, a donné en quelques lignes précises les caractères des 1554 espèces de Champignons qu'il a rencontrées. Les Ascomycèles ont été tout particulièrement étudiés par M. Briard, qui a rencontré dans la région qu'il explorait bon nombre de nouveautés qui se sont encore accrues depuis la publication de ce Catalogue : Lachnella fagicola, Der- matea acicola, Habrostictis callorioides, Phacidium mollisioides , Physalospora cupularis, Physalospora Callunæ var. Rubi, Spherella nebulosa (3 variétés nouvelles), Gnomoniella euphorbiacea et tithy- malina, Diaporthe tricassium et Briardiana, Amphisphæria hetero- mera et anceps, Valsaria atrata, Leptosphæria pratensis et Galiorum, Melanomma Briardianum, Metaspheria crassiuscula, Pleospora Briardiana et Spegazziniana var. betulina, Teichospora oxythele, Ophiobolus inflatus, Ophionectria Briardia, Gloniopsis australis var. vinealis. Parmi les Ascomycétes imparfaits à signaler également comme nou- veaux se trouvent les espéces suivantes : Phoma Abietis, endorho- dioides et quercicola, Vermicularia affinis, Fusicoccum macrosporum, Diplodia pusilla, Diplodina Grossularie et Acerum, Hendersonia notha (retrouvé depuis en Finlande par Karsten), Stagonospora val- soidea etsimplicior, Camarosporium Ribis, Rhabdospora scoparia el Betonice, Dothichiza populnea, Acladium pulvinatum, Chalara Rubi, Heterosporium Allii var. Porri, Dendrodochium epistomum, Hyme- nula Anthrisci, Fusarium tenellum et socium. Les Basidiomycèles, tout en comprenant nombre de plantes rares ou intéressantes, n'ont fourni à l'habile observateur qu'une espèce nouvelle, le Rhizopogon Briardi (Boudier) qui paraît se rencontrer fréquemment dans les bois de Pins qui couvrent le sol d’une partie de la Champagne. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 111 Les nouveautés génériques se réduisent à une seule, le genre Briar- dia créé par M. Saccardo pour un Discomycéte voisin des Hystériacés : Briardia compta, sur les tiges de Galium. La Florule cryptogamique de l'Aube comprend également l'énuméra- tion des Lichens, qui renferme 134 espéces. Le travail consciencieux de M. Briard est appelé à rendre de réels services et servira de modéle pour les Florules cryptogamiques locales qui ne manqueront pas de se produire, maintenant que les études myco- logiques sont entrées dans une voie nouvelle suivie par de nombreux adhérents. C H. Intorno alle sostanze minerali nelle foglie delle piante sempreverdi (Sur les substances minérales contenues dans les feuilles des plantes toujours vertes); par M. Giovanni Briosi (Istituto botanico della R. Universita di Pavia). Prima serie, in-8°; 63 pages. Milan, 1888. L'auteur, aprés avoir tracé un long historique de la question, donne en plusieurs tableaux des chiffres qui représentent les quantités de cendres et d'eau provenant des feuilles des végétaux à feuilles persistantes qui ont servi à ses recherches; il en résulte que : 1° les substances minérales augmentent (sauf dans quelques cas) avec l’âge; 2° les substances orga- niques, dans ces mémes feuilles, non seulement n'augmentent pas eu proportion des matiéres minérales, mais encore tendent à diminuer; 3° dans le rachis les matières minérales se rencontrent en quantité moindre que dans le limbe ; 4^ dans le rachis les substances minérales et organiques croissent avec l’âge ; 5° dans l'Eucalyptus Globulus, les feuilles horizontales sont plus riches en matiéres minérales que les feuilles verticales. Les feuilles qui ont servi aux expériences de M. Briosi ont été emprun- tées aux espèces suivantes : Pinus Pinea L., Cephalotaxus drupacea (S. et Z.), Quercus Ilex L., Nerium Oleander L., Olea europea L., Prunus Laurocerasus L., Ilex Aquifolium L., Citrus Aurantium L., Laurus nobilis L., Metrosideros tomentosa (Rich.), Ceratonia Sili- qua L., Laurus glauca (Hort.), Mahonia nepalensis (DC.), Euca- lyptus Globulus (Labill.). Quelques résultats comparatifs obtenus avec les feuilles caduques sont fort intéressants et permettent d'établir que : 4° Dans les arbres à feuilles caduques, la quantité de substances inor- ganiques augmente dans les premiers mois de la vie, du printemps à l'automne (sauf dans le Cerasus Avium); 2* dans les feuilles annuelles des plantes herbacées, la quanfité de cendres ne croit pas avec l’âge, mais au contraire décroit régulièrement du printemps à l'automne; T. XXXV. (REVUE) 12 118 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 3 dans le bois (troncs et rameaux), la proportion des substances inor- ganiques est de beaucoup inférieure à celle qui se rencontre dans les feuilles (il en est de méme pour l'écorce); 4° la quantité de substances minérales contenues dans les feuilles toujours vertes d'un arbre àgé d'un an, comparée à celle qui existe dans les feuilles des plantes herbacées est en moyenne moins considérable. P. Hanror. Recherches sur les guítas-perchas fournies par les Mimusops et les Payena; par MM. Heckel et Schlagden- haufen (Extrait du Journal de pharmacie de Lorraine), in-12, 10 pages. Nancy, 1888. La destruction croissante de l’Isonandra Gutta des iles de la Sonde et sa disparition imminente ont fixé l'attention sur des produits similaires tirés de la famille des Sapotacées. Les auteurs de cette Note ont étudié les guttas des Mimusops Schimperi et Kummel d'Abyssinie et des Payena des iles de la Sonde. Il résulte de leurs recherches que les pro- duits des Mimusops abyssiniens se confondent sensiblement avec les vraies guttas, tandis que ceux des Payena paraissent se rapprocher des caoutchoucs. L'identité du suc du Bassia Parkii avec les Isonandra serait presque compléte; le Mimusops Balata des Guyanes donnerait un produit comparable comme qualité à la gutta vraie. P. H. Sur la racine du Batjitjor ( Vernonia nigritiana Ol. et Hirn.) de l'Afrique tropicale, nouveau poison du cœur; par MM. Ed. Heckel et Fr. Schlagdenhaufen (Archives de Physiologie normale et pathologique, n° 6, 1888), in-8°, 36 pages et une planche. Paris, 1888. La racine|de Batjitjor est un remède populaire apprécié des indi- gènes de la Sénégambie, qui la considèrent comme fébrifuge, émétique et antidysentérique. Des spécimens complets rapportés en Europe par M. Sambuc, qui en fit le sujet d’une thèse (Montpellier, 1887), ont permis de la rapporter avec certitude au Vernonia nigritiana, plante qui croit aux environs de Rufisque (Sénégal) et dans la vallée de la Cazamance. L'étude chimique a fourni un glucoside nouveau, la vernonine, auquel seraient dues les propriétés énergiques de la racine du Batjitjor, qui agirait sur le cœur comme la digitaline, mais à un degré de toxicité beaucoup moins élevé. L'Eupatorium cannabinum, d'Europe, agirait de la méme manière, mais à doses encore plus considérables. PUE Les organes sécréteurs des végétaux et la matière médi- cale; par M. Fernand Jadin (Thése présentée à l'École supérieure de pharmacie de Montpellier), in-8°, 83 pages et 3 planches. Montpellier, 1888. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 119 L'utilité de la connaissance des organes sécréteurs s'impose à ceux qui s'occupent de matiére médicale. MM. Hanbury et Flueckiger en font mention ; M. G. Planchon en a tiré le plus heureux parti dans son traité classique. L'auteur s'occupe particulièrement des canaux sécréteurs et des poches sécrétrices, telles que les cemprend M. Van Tieghem. Il passe en revue les familles suivantes : Coniféres, Cycadées et Gnétacées, Alismacées, Butomées, Cannées, Aroidées, Composées, Ombelliféres, Araliées et Pittosporées, Térébinthacées, Liquidambarées, Sima- rubées, Diptérocarpées, Bixacées, Clusiacées, Sterculiacées, Hypéri- cinées, Myoporées, Myrsinées, Samydées, Myrtacées, Rutacées. Il résulte des recherches de M. Jadin et de ses devanciers que les Aroïdées Sont pourvues tantót de canaux, tantót de poches, tantót de cellules, qui jouent tour à tour le róle d'organes sécréteurs; que les familles de Dicotylédones peuvent se grouper de la manière suivante, d’après la structure de la racine et de la tige primaires : 4° Canaux corticaux dans la racine et dans la tige: certaines Clu- siacées ; 2 Canaux endodermiques dans la racine et dans la tige : Composées à canaux sécréteurs ; 3° Canaux péricycliques dans la racine et dans la tige: Ombellifères, Araliées, Pittosporées, Hypéricinées ; 4* Canaux libériens dans la racine et dans la tige: Térébinthacées; 9° Canaux libériens dans la racine seulement : Liquidambarées ; 6° Canaux ligneux dans la racine et dans la tige: Diptérocarpées; T° Canaux ligneux dans la tige seulement: certaines Simarubées et Liquidambarées ; 8* Canaux médullaires dans la tige seulement : Bixacées à canaux. La partie qui manque le plus souvent d'organes sécréteurs est la racine ; la tige et la feuille s'en montrent plus généralement pourvues. L'auteur, en terminant, fait voir que la place occupée par les organes Sécréleurs dans la plante adulte permet d'établir un rapprochement entre les Composées, les Clusiacées, les Hypéricinées et, par ces der- nières, les Myrsinées, qui partagent avec les Myrtacées, les Rutacées, etc., le privilége de posséder des poches sécrétrices. Pendant toute leur existence, les Ombelliféres, Araliées et Pittosporées présentent une réelle affinité au point de vue des organes sécréteurs. Par les Liquidambarées on peut passer facilement aux Simarubées et aux Diptérocarpées. Les Bixacées qui ont des canaux médullaires se rapprochent des Sterculia- cées qui en possédent aussi. P. H. 180 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Recherches sur les Cryptomonadin:e et les Euglenæ; par M. P.-A. Dangeard (Extrait du Botaniste), in-8°, 38 pages, une plan- che. Caen, 1888. Dans le cours de ses recherches sur les organismes inférieurs, M. Dangeard s'est efforcé de fixer définitivement leur place dans la classification, en s'appuyant sur le caractére tiré de la nutrition. Les Cryptomonadinées, qui font en partie l'objet de ce travail, présenteraient, d'aprés M. Kunstler, une organisation fort complexe : pharynx, estomac à parois propres, intestin et anus. M. Buetschli décrit chez les Cryplo- monas, pensant que ce sont des Flagellés, une cavité antérieure sous le nom de pharynx, mais il a soin d'ajouter qu'il n'a jamais pu constater l'introduction d'aliments solides. Les observations de M. Dangeard lui ont montré que l'animalité devait étre refusée à ces étres qui seraient manifestement des végétaux ; les Cryptomonas erosa et ovata, d'après l'ensemble de leurs caractéres de nutrition, de reproduction, d'enkyste- ment, doivent constituer une famille d'Algues inférieures qui se détache des Flagellés par l'intermédiaire du Chilomonas Paramecium. Les Euglénacées de M. Klebs comprennent deux groupes, celui des Euglénées et celui des Astasiées : ce dernier est encore trés imparfaite- ment connu, aussi l'auteur fait-il des réserves à son égard pour ne s'occu- per que des Euglénées proprement dites. Les genres Euglena, Phacus, Trachelomonas sont examinés minutieusement. Le développement du Phacus pleuronectes (Nitsch) se rapproche de celui des Cryptomonas avec celte seule différence, peu importante, que les kystes de ces der- niers sont de forme sphérique. Les Trachelomonas sont trés voisins des Phacus dont ils se distinguent par la symétrie de leur corps, leur tunique généralement colorée en brun rougeátre, présentant des aspérités et des ornements, percée à son sommet d'un orifice circulaire qui donne passage à un trés long cil; à l'intérieur de cette tunique se trouve une zoospore à membrane propre. Les Trachelomonas sont, d'aprés M. Dangeard, des Algues inférieures ; rien dans ce genre n "indique méme un vestige de tube digestif ou qui puisse étre interprété comme tel. Malgré cela, et en raison du peu de connaissance que l'on posséde sur ces étres, leur place ne peut étre dés maintenant considérée comme définitive dans la famille des Euglénées. Cette dernière famille se relierait par la base aux Flagellés (Peranema) par les Astasiées, organismes sans chlorophylle qui vivent dans des milieux ehargés de matiéres organiques. Les Cryptomonadinées et les Euglénées n'ont été placées si longtemps dans les Protozoaires que parce qu'on a trop considéré la phase active de leur développement. La présence de la chlorophylle présente aussi REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 181 une importance considérable comme criterium de végétalité, et M. Dan- geard semble admettre l'opinion de Brandt, qui soutient que dans les animaux la chlorophylle est localisée sur des corpuscules appartenant à des Algues parasites. Quelle est au juste la place des Euglénées dans le règne végétal? M. Garcin les rapproche des Sciadiées, mais M. Dangeard est plus disposé à la chercher du cóté des Desmidiées, dont les affinités sont peu connues, quoique l'intervalle entre les Euglénées, les Crypto- monadinées et ces derniéres soit encore assez sensible, par suite de l'absence d'étres intermédiaires, qui, s'ils existent, n'ont pas encore été décrits. Il importe donc d'appeler l'attention de ce côté. P. Hanror. Les Mucédinées simples; par M. J. Costantin (Matériaux pour l'histoire des Champignons, vol. m). Paris, in-8°, 210 pages. Paul Klincksieck, 1888. Les travaux de Tulasne toujours si exacts, ceux de Fuckel, qui laissent trop souvent place au doute, et ceux de beaucoup d'autres botanistes, ont démontré que les Hyphomycétes doivent étre, pour la plus grande partie, considérés comme des formes inférieures de Champignons plus élevés, mais la démonstration n'a été faite que pour un fort petit nombre d'entre eux. Le travail de M. Costantin sera donc consulté avec fruit, à une époque oü la plupart des botanistes passent sous silence les formes innombrables de ce groupe de végétaux qui a servi à renfermer non seu- lement des formes conidiennes d'Ascomycétes, mais peut comprendre, comme le fait justement remarquer l'auteur, des familles nouvelles. Les Champignons dont il sera question dans ce travail sont ceux que les anciens botanistes qualifiaient d'Hyphomycétes à l'exception des Stilhées, Tubereulariées, Mélanconiées, qui forment de faux tissus et constituent des Mucédinées agrégées. Les Mucédinées simples sont divi- sées en 14 groupes suivant que les spores ou chapelets de spores sont insérés sur un appareil spécial (3 groupes), ou directement sur les fila- ments (9 groupes), ou bien naissent en chapelet à l'extrémité et à l'inté- rieur d'un filament qui reste à l'état de tube vide aprés leur sortie (1 groupe). Un dernier groupe est formé de Champignons ne produisan: pas de spores (Racodium, Mycorhiza, etc.). Des tableaux permettent de reconnaitre les nombreux genres répartis dans ces différents groupes. De ces genres, il en est quelques-uns qui présentent une importance particulière, par les travaux auxquels ils ont donné lieu, leurs relations connues avec des étres d'ordre supérieur. Les Aspergillus sont dans ce cas : les recherches de M. de Bary ont démontré (pour les Asp. glaucus et repens) qu'ils ne sont que les formes conidiennes d'Ascomycétes appartenant au genre Eurotium. Les autres espèces de ce genre n'ont pas encore fourni leurs ascospores; quelques-unes ont produit des sclé- 182 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. rotes qui, dans cerlains cas, ont bien pu étreregardés comme des Papu- laspora. Les conditions de développement des différents Aspergillus sont fort diverses : les uns germent à 10-15 degrés, d'autres seulement à 31-40 degrés. Leur durée germinative parait étre fort longue, car Eidam a vu des spores d'Asp. fumigatus se développer au bout de soixante années. Leurs propriétés chimiques et pathologiques sont également remarquables : les uns faisant disparaitre le sucre et l'acide tartrique du milieu nutritif, les autres doublant au contraire son acidité. Quelques- uns sont pathogènes, le fumigatus par exemple. Il s'en faut que l'histoire des autres Mucédinées de ce groupe soit aussi bien connue, à part les Sterigmatocystis si voisins du genre pré- cédent. Un autre groupe est constitué: par des genres qui ont été regardés comme voisins des Mucorinées, des Piptocephalis entre autres, dont ils possèdent le parasitisme nécessaire. On pourrait les ranger dans une famille spéciale, les Martensellées. Dans le quatriéme groupe sont disposés des genres dont beaucoup vivent en parasites sur des Champignons : les Sepedonium, qui doivent être rapportés en grande partie aux Hypomyces et aussi au genre Mor- tierella; les Asterophora, qui, d'aprés le dernier travail de M. Brefeld, apparaissent seuls dans les cultures de Nyctalis et se développent à la surface de leurs chapeaux ; les Mycogone, qui paraissent en relation avec les Hypomyces et les Melanospora, et contre toute vraisemblance, avec les Pilobolus. Les Ramularia, si fréquents sur les feuilles d'un grand nombre de plantes, constituent à leur état parfait, d'aprés ce qu'on en connait, des Sphériacées appartenant aux genres Stigmatea et Sphæ- rella. Parmi les cent espèces d'Helminthosporium décrits, la forme parfaite n'est connue avec certitude que pour l’Hel. Clavariarum ; dans les Alternaria, d’ailleurs peu nombreux, on a reconnu avec certitude des relations avec le Pleospora herbarum. Par les Cephalosporium et les Zygodesmus il paraît s’établir des rap- ports avec les Hyménomycètes. Le Zygodesmus fuscus se relie par la formation de ses spores aux Hypochnus, établissant ainsi une sorte de passage des Basidiomycètes ordinaires aux Champignons filamenteux. Après les Aspergillus, il est peu de Mucédinées aussi répandues que le Penicillium glaucum dont Léveillé avait jadis entrevu les sclérotes. Ces derniers ont été vus se transformant, par M. Brefeld qui en a obtenu des périthéces. Dans une autre espèce, le P. aureum, le développement se fait sans passer par l'état de sclérote comme chez les Aspergillus. Le P. crustaceum décompose le tannin et jouit de la singulière propriété de fructifier dans l'huile qui devient verdàtre par solubilité de la matière cireuse qui entoure les spores et leur donne leur couleur. Presque aussi REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 183 fréquents sur les végétaux en décomposition apparaissent les Botrytis et les Polyactis dont les état parfaits doivent étre recherchés dans les Trémellinées et dans certaines Pézizées à sclérotes (P. Fuckeliana, ciborioides). Ces exemples sont instructifs et démontrent combien les formes parfaites de Champignons très différents présentent peu de rap- ports avec leurs états inférieurs. Dans d'autres groupes, les Fumago, les Saccharomyces, les Laboul- benia, les Oidium, les Sporochisma, les genres toujours stériles des Racodium, Mycorhiza, etc., ont donné lieu à d'intéressantes obser- vations qui font bien voir combien, dans les Mucédinées, la forme des spores, leur élégance varient à l'infini. Variés également sont les pro- priétés de ces végétaux, leur habitat, leurs transformations. Dans un complément l'auteur a joint des tableaux indiquant les carac- téres des Péronosporées, des Entomophthorées, des Bactériacées. Il résulte des recherches de M. Costantin, que les Mucédinées ne doivent pas étre exclusivement rattachées aux Ascomycétes, mais aussi aux Basidiomycétes; que d'autres doivent constituer les deux familles des Martensellées et des Rhopalomycées. On ne saurait donc trop recom- mander à tous les chercheurs l'étude de ces Cryptogames « dont la connaissance contribuera si puissamment à amener le progrès de cette branche de la science ». L’excellent travail de M. Costantin facilitera grandement l'étude de ces Champignons inférieurs, dont la plupart ont été figurés avec beaucoup d’exactitude dans le texte de l'ouvrage. P. Hanior. Ueber die Natur der Aleuronkærner (Sur la nature des grains d'aleurone); par M. F. Werminski (Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft, tome vi, p. 199, 1888). On admet que les grains d'aleurone sont formés par une matière albuminoide plus ou moins soluble dans l'eau; l'impossibilité où l'on est d'observer ces grains dans l'eau avait tout naturellement fait naitre cette idée. Les recherches de M. Werminski modifient notablement cette maniére de voir. En examinant des graines de Ricin non encore müres, cet auteur a remarqué, dans la matiére protoplasmique qui remplit les cellules de l'albumen, de petites vacuoles ayant les mémes dimensions et la méme position que les grains d'aleurone d'une graine müre. Enfin à mesure qu'il observait des graines plus müres, l'auteur voyait les vacuoles se transformer en 'grains d'aleurone par solidification de leurs parois. Un grain d'aleurone ne serait donc autre chose qu'une vacuole desséchée. Les enclaves que présentent la plupart des grains proviennent de la cristallisation ou simplement de la précipitation des matières dis- soutes dans le suc de la vacuole. 184 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Le mode de disparition des grains d'aleurone vient confirmer les idées de l’auteur sur la nature de ces grains. Pendant la germination des graines on voit en effet les grains d'aleurone se gonfler, perdre leurs enclaves, puis se fusionner de facon à former finalement une seule vacuole dans chaque cellule. Ce qu'on peut observer pendant la maturation et la germination des graines, M. Werminski le réalise expérimentalement en quelques heures. Dans l'eau les grains disparaissent comme pendant la germination. Dans l'huile de Citron, trés avide d'eau, les grains se reforment comme pen- dant la maturation. Les grains d'aleurone ne sont donc autre chose que des vacuoles desséchées ; on s'explique dés lors facilement pourquoi ces grains ne se trouvent que dans les tissus à l'état de vie ralentie, tels que , ceux de la graine, et jamais dans une plante à l'état de vie active. LECLERC DU SABLON. Ueber Dauer des Scheitelwachsthums und Entwicklungs- geschichte des Blattes (Sur la durée de l'accroissement ter- minal et le développement des feuilles); par M. P. Sonntag (Pring- sheim, Jahrbuecher fuer wissenschaftliche Botanik, tome xviii, p. 236, 1887). On sait que l’accroissement des feuilles est terminal pendant un temps assez court, puis devient intercalaire. L'auteur s'est proposé de préciser la durée de cet accroissement terminal et de montrer de quelle facon s’effectuait ensuite l’accroissement intercalaire ; l'ensemble de ses recherches lui a permis de rapporter les diverses feuilles à trois types différents suivant leur mode de développement. 4° Dans le type intercalaire l'accroissement terminal a une durée trés courte et cesse avant l'apparition des appendices latéraux de la feuille, ces appendices étant, suivant les cas, des folioles, des lobes, des denticu- lations ou simplement des nervures. Lorsque le sommet a perdu la faculté de s'accroitre, une zone génératrice apparait à une certaine dis- tance du sommet et produit successivement les appendices latéraux de la feuille. Mais dans ce type méme d'accroissement de la feuille on peut distinguer deux cas différents suivant la position et le mode de fonc- tionnement de la zone génératrice. Dans un premier cas, la zone génératrice apparait vers la base de la feuille et donne naissance à de nouveaux tissus par sa partie supérieure. Les portions de la feuille les plus nouvellement formées sont donc les plus rapprochées de la base de la feuille. L'accroissement est par conse- quent busipète; c'est ce qu'on peut observer chez les Conifères, la REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 185 plupart des Monocotylédones, les Labiées et un grand nombre d'autres plantes. Dans le second cas, la zone génératrice est très voisine du sommet de la feuille et donne naissance à de nouveaux tissus par sa partie inférieure. Les portions de feuilles les plus nouvellement formées sont donc les plus rapprochées du sommet de la feuille. L'aecroissement est donc basi- fuge. Parmi les plantes dont les feuilles présentent ce mode d'accroisse- ment, on peut citer plusieurs espèces d'Ombellifères et de Légumineuses, et notamment les Acacia. 2» Dans le type terminal, le sommet de la feuille conserve son pou- voir générateur pendant plus longtemps que dans le type précédent et c'est le méristéme terminal qui produit directement les appendices laté- Taux de la feuille. Ce n'est que lorsque tous ces appendices sont ébau- chés que l'aecroissement terminal cesse et que l’accroissement interca- laire commence ; à ce moment la longueur totale de la feuille est encore trés faible : 2"",9 pour l’Ailanthus glandulosa; 1"",'] pour le Geranium Robertianum ; 077,6 pour le Sambucus nigra ; 0"7,6 pour le Robinia Pseudacacia. Les feuilles de Fougéres et les Cycadées s'ac- croissent aussi d'aprés le type terminal. 3 Le type mixte tient à la fois du type terminal et du type intercalaire basipéte. Une partie des appendices latéraux de la feuille se forment aux dépens du méristéme terminal et une partie aux dépens d'une zone d'ac- eroissement intercalaire qui apparait lorsque le sommet a cessé de s'accroitre. L'importance relative de ces deux modes d’accroissement est trés variable. Ainsi, dans l'Anthemis tinctoria, une seule paire de lobes se forme aux dépens du sommet, tous les autres étant formés par unezone génératrice à fonctionnement basipéte. Dans l'Artemisia Absinthium, tous les lobes, à l'exception d'une seule paire, sont formés par le méris- téme terminal. L. pu SABL. Recherches sur Forigine et le développement des canaux sécréteurs et des poches sécrétrices ; par M'e A. Leblois (Annales des sciences natur., T° série, BoT., t. vi, 1887, p. 247, avec cinq planches). Un grand nombre de plantes possèdent un tissu sécréteur caractérisé par ce fait que les substances sécrétées s'accumulent dans des espaces intercellulaires ; ces espaces se présentent sous deux formes : ou bien ils sont trés allongés et on leur donne le nom de canaux sécréteurs, ou bien ils sont à peu prés arrondis ou ellipsoides, ce sont alors des poches sé- crétrices. Plusieurs opinions ont été émises sur le mode deformation des canaux sécréteurs et des poches secrétrices. Dans certains cas, la cavité du canal ou de la poche, formée par l'écartement de plusieurs cellules, 186 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCF. ne serait autre chose qu'un méat ; chez beaucoup de plantes au contraire, la cavité résulterait de la destruction de certaines cellules. M'* Leblois a recherché dans quelle mesure ces deux maniéres de voir devaient étre acceptées. Un des exemples les plus intéressants qu'ait étudiés l'auteur est celui de l'Oranger. Voyons comment se forment les poches sécrétrices si abon- dantes dans la feuille etla tige de cet arbre. Dans une feuille qui n'a encore que 1 ou 2 millimétres de longueur, on voit par endroits une cellule de l'épiderme qui se distingue des cellules voisines par son contenu granuleux. Cette cellule se divise bientót en quatre par deux cloisons rectangulaires ; puis un méat se forme au point de jonction des quatre cellules. Enfin le méat s'agrandit pendant que les quatre cellules s’accroissent et se multiplient aussi bien par des cloisons radiales que par des cloisons tangentielles. C'est dans la cavité ainsi formée que se rassemble l'huile sécrétée par les cellules voisines. Dans ce cas, la poche sécrétrice est donc bien formée par écartement et non par destruction de cellules. Dans tous les autres cas difficiles ou discutés qu'a étudiés M"? Leblois, le mode de formation est le méme, il y a toujours écartement de cellules et jamais destruction; en un mot, les canaux sécréteurs et les poches sécrétrices sont des méats intercellulaires. Dans un canal sécréteur déjà formé, on voit quelquefois apparaitre des productions d'apparence cellulaire qui finissent par remplir toute la cavité du canal comme d'une sorte de tissu, c'est ce qu'on appelle ordi- nairement des thylles. M”! Leblois a étudié la formation de ces thylles et a montré qu'il n'y avait jamais formation cellulaire libre comme on l'avait cru autrefois, mais que les cellules de bordure du canal ou de la poche s'allongeaient simplement dans l'intérieur de la cavité et formaient, en se rencontrant, le faux tissu qui constitue le thylle. Dans les Brucea ferruginea et Ailanthus glandulosa, les thylles sont trés abondants et peuvent remplir toute la cavité du canal; d'autres fois, au contraire, comme dans l'Eucalyptus callosa, on voit dans une section une seule cellule de bordure, émettant dans la cavité de la poche un petit prolon- gement arrondi où se réunit l'huile sécrétée; le thylle se réduit alors, en quelque sorte, à un poil glanduleux. L'auteur a étendu ses recherches à de nombreuses espéces de plantes réparties surtout dans les familles des Myoporées, Myrtacées, Rutacées, Myrsinées, Composées, Hypéricinées, Clusiacées, Aroidées, Cannées, Anacardiacées, Simarubées, Pittosporées, etc. Dans la tige et les feuilles des espéces appartenant à ces familles, on peut trouver soit des canaux sécréteurs, soit des poches sécrétrices, soit les deux à la fois, mais dans les racines, il n'y a jamais de poches sécrétrices. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 187 On s'accorde généralement à regarder la substance renfermée dans les canaux sécréteurs et les poches sécrétrices comme une excrétion; mais celte opinion n'est pas généralement recue en ce qui concerne le latex, ce liquide granuleux qu'on rencontre chez certaines plantes dans de longues cellules appelées laticifères. Pour reconnaitre si le latex est une sub- stance d'élimination ou une substance de réserve, comme on l’a dit quelquefois, M"* Leblois a étudié les variations du latex dans une plante telle que le Scorzonera hispanica, qu'on fait germer à l'obscurité ou qu'on laisse s'étioler. Dans ces conditions, les matières de réserve sont consommées par la plante et disparaissent rapidement. Or on peut constater que le latex continue toujours à se former et s'accumule dans les organes étiolés. Le latex n'est donc pas une substance de réserve, mais une substance d'élimination comme l'huile ou les résines renfermées dans les canaux sécréteurs ou les poches sécrétrices. LECLERC DU SABLON. Zur Kenníniss der Bluethenentwickelung der Mistel (Sur le développement des fleurs du Gui); par M. L. Jost (Botanische Zeitung, n° 23-24, 1888). L'auteur a suivi avec soin le développement des fleurs femelles et des fleurs mâles du Gui (Viscum album). D'après ses observations, les organes femelles apparaissent au sommet méme de l'axe de la fleur. Trés prés du sommet végétatif, plusieurs cellules, séparées les unes des autres par un nombre variable d'assises cellulaires, se font remarquer par leurs dimensions plus grandes et leur contenu plus épais, ce sont des cellules méres de sac embryonnaire. Chacune d'elles se divise en deux par une cloison horizontale. Le noyau de la cellule supérieure se divise en deux, mais il ne se forme pas de nouvelle cloison pour séparer ces deux noyaux. La cellule inférieure devient le sac embryonnaire; pour cela, sa partie supérieure s'allonge considérablement en digérant les cellules qu'elle rencontre, et son noyau subit quatre bipartitions successives, comme chez les autres Angiospermes. Le développement de l'albumen et de la plantule s'opère ensuite de la facon ordinaire. Le développement des organes mâles présente aussi des particularités remarquables. Les sacs polliniques prennent naissance à la face interne des piéces du périgone dans l'assise sous-épidermique. Il n'y aurait done pas d'étamines proprement dites, les piéces du périgone portant directement le pollen. Les sacs polliniques se trouvent d'ailleurs en trés grand nombre sur chaque piéce : on en compte souvent plus de quinze. L. pu SABL. 188 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Recherches sur les chromoleucites ; par M. Courchet(Annales des sciences naturelles, 7° série, Bor. t. vir, p. 263, 1888, avec 6 planches). Certaines parties des plantes, notamment les fleurs et les fruits, pré- sentent souvent une coloration trés différente de la couleur verte de la chlorophylle. Dans certains cas, la matiére colorante est simplement dissoute dans le suc cellulaire; dans d'autres cas au contraire, elle est localisée sur de petits corps analogues aux grains de chlorophylle. C'est à l'étude de ces corps colorants appelés chromoleucites, que M. Cour- chet a consacré son travail. Dans une premiére partie du Mémoire, il est question de la structure et de la formation des chromoleucites. Les chloroleucites sont toujours formés, comme les grains de chlorophylle, d'une matiére protéique unie à un ou plusieurs pigments; mais la structure d'un chromoleucite peut étre trés différente de celle d'un grain de chlorophylle. Le pigment, en effet, n'est point toujours formé, comme la chlorophylle, par une sub- stance qui imprégne la matiére protéique, il se présente souvent sous la forme de granules ou de cristaux qu'il est souvent facile de distinguer au microscope. La matiére protéique qui sert de substratum au pigment peut elle-méme étre amorphe ou cristalline. Dans un premier cas assez fréquent, la matière protéique est amorphe ainsi que le pigment qu'elle renferme. Le pigment lui-méme peut alors revétir la forme de petits granules qui se massent le plus souvent vers la périphérie du chromoleucite. C'est ce qu'on peut observer, par exemple, dans les fleurs des Amygdalées (Pécher, Abricotier, Amandier) à pigment orangé et dans les fruits de quelques Solanées (Solanum cot- cineum, S. miniatum). Mais le plus souvent, les chromoleucites ne laissent voir, méme aux plus forts grossissements, qu'une structure homogéne et une coloration uniforme. Les fleurs jaunes de nombreuses Composées (Crepis, Leontodon, Tragopogon, Senecio, etc.), Cruciféres (Brassica, Sinapis, Cheiranthus, etc.) et Légumineuses (Spartium, Genista, Coronilla, etc.) présentent cette structure dans leurs chromo- leucites jaunes. Dans un second cas le substratum protoplasmique conserve une strut- ture amorphe, tandis que le pigment revét une forme cristalline plus ou moins nette. Tels sont les chromoleucites des bractées du Strelitzia Regine, du fruit du Momordica Balsamita, du Tamus communis, du Lonicera Caprifolium et de nombreuses Solanées (Solanum Pseudo- capsicum, Physalis fulvomaculata, etc.). Les chromoleucites renfermant des cristaux protéiques et un pigment amorphe sont rares; citons seulement le cas du Ranunculus anemonw- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 189 folius. Il en est de méme des chromoleucites où la matière protéique et le pigment sont à la fois cristallisés (Neottia Nidus-avis, Lonicera Xylosteum). Enfin un des cas les plus intéressants est celui où le pigment est formé par un cristalloide accompagné ou non, à l'état adulte, d'une faible proportion de substance protéique. Ces cristalloides pigmentaires n'avaient été décrits que dans le fruit de la Tomate et la racine de la Carotte. M. Courchet a montré qu'ils existent aussi dans d'autres plantes. Dans les fruits du Cucurbita Pepo (variété rouge) les cristalloides colorés exis- tent en grand nombre; leur forme, des plus singulières, est celle d'un ruban enroulé en hélice et pouvant présenter jusqu'à vingt ou trente tours de spire. Les formes sous lesquelles se présententles pigments des plantes sont, on le voit, trés variées. Malgré cette diversité, M. Courchet a reconnu une relation générale entre la couleur d'un pigment et la forme qu'il revét ; c'est ainsi que la couleur jaune est due le plus souvent à des chromo- leucites uniformément colorés en jaune ou à un pigment dissous dans le suc cellulaire ; les teintes jaune orangé ou rouge orangé sont détermi- nées ordinairement par des chromoleucites uniformément colorés ou par des cristaux; le rouge peut être déterminé, soit par des chromoleu- cites homogènes, soit par des cristaux, soit par un pigment dissous; les pigments violets, roses et bleus sont toujours en dissolution dans le suc cellulaire. Un chromoleucite, quelles que soient sa forme et sa couleur, pro- vient toujours d'un leucite incolore ou d'un leucite chlorophyllien. Le pigment coloré peut se montrer en méme temps sur tous les points du leucite; alors le chromoleucite passe, dans le cours de son dévelop- pement, par toutes les teintes intermédiaires entre le blanc et sa cou- leur définitive. D'autre fois, au contraire, le pigment apparait seulement en certains points du leucite. Lorsque le chromoleucite provient d'un grain de chlorophylle, le pigment n'apparait le plus souvent que lorsque la chlorophylle a complétement disparu et, dans aucun cas, le pigment coloré ne provient de la transformation directe de la chlorophylle. La seconde partie du travail de M. Courchet est consacrée à l'étude chimique des pigments. D’après leurs réactions, les pigments peuvent étre groupés de la facon suivante : 1* Les pigments jaunes toujours amorphes et non susceptibles de cris- talliser artificiellement, sont peu solubles dans le chloroforme, l'éther et la benzine, plus solubles dans l'aleool, insolubles dans l'eau. Une dis- solution alcoolique traitée par l'acide sulfurique se colore d'abord en vert, puis en bleu. Le pigment des fleurs de Genista tinctoria peut étre pris comme type des pigments jaunes. Tous ces pigments jaunes parais- 190 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sent se rapporter à la méme espéce chimique, peut-étre la xanthine de M. Fremy. 2» Les pigments jaune orangé ou rouge orangé se présentent soit sous la forme de granulations amorphes, soit sous la forme de cristaux; ils sont insolubles dans l’eau, solubles dans l'alcool, plus solubles encore dans l'éther, le chloroforme et la benzine ; traités par l'acide sulfurique, ils se colorent en violet ou en rouge violacé, puis en bleu indigo. Les pig- ments orangés peuvent cristalliser artificiellement. En laissant évaporer des dissolutions faites dans des conditions convenables, M. Courchet a pu obtenir cristallisés les pigments du Narcissus poeticus, du Cucumis Melo, du Daucus Carotta, du Tamus communis, etc. Les pigments orangés présentent entre eux l'analogie la plus étroite et différent nette- ment des pigments jaunes. 3 Les pigments jaune et jaune orangé qui se trouvent dans les plantes à l'état de dissolution dans le suc cellulaire différent des pigments des chloroleucites, et d'ailleurs sont loin de constituer un groupe homogène ; quelques-uns seulement peuvent cristalliser (Escholtzia californica, Linaria lutea). D'une facon générale on peut les distinguer des pig- ments figurés par ce qu'ils ne bleuissent jamais par l'acide sulfuriqne concentré. Les recherches de M. Courchet nous montrent qu'il existe la plus grande variété dans la forme et l'aspect que présentent les chromoleu- cites dans les plantes. Cependant, malgré cette diversité de formes, les chromoleucites ont la méme origine; ils proviennent plus ou moins direc- tement de leucites, et les pigments qui les colorent peuvent étre rapportés à un nombre trés restreint d'espéces chimiques. LECLERC DU SABLON. The botany of the Afghan delimitation commission (La botanique de la Commission de délimitation de l'Afghanistan); par J. E. T. Aitchison (The Transactions of the Linnean Society of London, Botany, vol. i1, pars 1). London, april 1888, in-4°, 139 pag., 48 pl., 1 cart.). Les collections qui font le sujet de ce Mémoire ont été réunies durant les travaux de la Commission de délimitation de l'Afghanistan, faits en 1884 et 1885; elles comprennent 800 espéces représentées par plus de 10000 spécimens. Les parties explorées sont : le nord du Bélutchis- tan ; la vallée du Helmand, depuis Hadj-Ali jusqu'à Hamun; le bassin de la rivière Harut, depuis le Hamun du Helmand, jusqu'à Pahir; la vallée de Hari-rud ; le district de Badghis; les monts Do-Shakh et le Korassan. . REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 191 Dans une longue et intéressante introduction, l'auteur étudie avec beaucoup de soin le caractère de la végétation spontanée de ces diverses régions; il termine ses considérations par un apercu général sur la flore du nord-ouest de l’Afghanistan. Cette flore differe beaucoup de celle de l'Afghanistan oriental ; il faut en chercher la cause dans la différence des conditions climatériques. En effet, à des altitudes similaires, l'hiver est beaucoup plus rude et plus long que dans l'Afghanistan oriental; la température s'y abaisse à plu- sieurs degrés au-dessous de zéro (Fahrenheit), et il arrive qu'à une alti- tude de 2000 pieds (anglais) la neige persiste pendant plusieurs jours. Au printemps, la période d'humidité et de froid est aussi beaucoup plus prolongée, et la pluie n'est pas ordinairement convertie en givre ou en neige, bien que ce phénoméne puisse quelquefois se présenter à la fin de mai. C'est en juillet et août que se produit la température la plus élevée, atteignant, à l'ombre, jusqu'à 105 degrés; et, quoique l'été soit beaucoup plus court que dans la zone tropicale, la chaleur est si intense à cette époque de l'année, qu'il ne se manifeste aucune rosée dans la région inférieure à 3500 pieds (anglais). Dans de pareilles conditions climatériques, toute culture au-dessous de 3500 pieds est impossible sans le secours des irrigations, si l'on en excepte certaines localités bénéficiant du voisinage d'un fleuve. Aussi, jusqu'à la limite de la région des rosées, existe-t-il une bande de terre totalement dépourvue d'arbres et d'arbrisseaux. Mais, dés que cette limite est atteinte, ou voit apparaitre, comme arbres forestiers, les Pis- tacia vera, Juniperus excelsa et Lonicera nummularifolia, en méme temps que le Blé et l'Orge n'exigent plus d'irrigations. M. Aitchison fait remarquer que les collections qu'il a réunies ne con- sistent pas seulement en espèces considérées comme appartenant à la flore orientale, mais qu'on y trouve un mélange important de types de la Sibérie et de l'Asie centrale. Il y a aussi quelques plantes de l'Hima- laya occidental et du Thibet, en méme temps qu'un petit nombre d'es- péces communes au Punjab et au Scinde. Les espèces locales compren- nent, selon toute probabilité, un sixième du total de la collection. La seule Conifére indigène rencontrée est le Juniperus excelsa, le Pinus halepensis ne s'y trouve qu'à l'état de culture; les Chénes font défaut, ainsi que les espéces appartenant aux genres Æsculus, Olea et Myrtus. La zone tropicale, dont ont parlé MM. Hooker et Thomson comme bordant la région afghane, ne s'étend pas jusqu'au nord-ouest, ce qui est dà à l'abaissement de la température en hiver et au peu de durée de l'été ; la preuve la plus concluante est l'absence du Dattier. La distribu- tion géographique du Pistacia Terebinthus var. mutica (Kinjak) est 192 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. limitée au sud par la chaine du Do-Shakh. Quelques arbrisseaux subtro- picaux du Scinde et du Punjab s'y retrouvent malgré l'abaissement de la température hivernale; ce sont, entre autres : Peganum Harmala, Prosopis Stephaniana, Alhagi camelorum, Capparis spinosa, avec quelques Graminées, telles que : Erianthus Ravenne et Andropo- gon laniger. Le Populus euphratica forme des foréts dans le lit des riviéres; tant que cet arbre est situé dans le voisinage de l'eau, il se montre d'ailleurs indifférent sur la latitude; on sait qu'il est ainsi dis- persé depuis le Scinde et le Punjab jusqu'au Thibet occidental, à une hauteur de 12000 pieds. Mais la plus curieuse distribution géographique est celle de l'Haloxylon Ammodendron qui s'étend depuis les déserts de sables mouvants du Bélutchistan jusqu'au lit des riviéres de la ré- gion qui nous occupe. Le Pulicaria foliosa est la seule plante récoltée, dont l'aréa s'étende depuis l'Inde proprement dite jusqu'à l'Afghanistan occidental. Parmi les types de l'Himalaya rencontrés par lui, l'auteur cite: Sisymbrium himalaicum, Sophora mollis, Rosa moschata (cult.), Prangos pabularia, Pterotheca Falconeri, Epilasia ammophila, ainsi que quelques Chénopodées frutescentes des régions arides du Thibet. Les espéces communes avec l'Asie centrale sont, entre autres : Nigella integrifolia, Corydalis Sewerzowii, Isatis Boissieriana, Crucianella filifolia, Kuschakewiczia turkestanica, Convolvulus subhirsutus, As- tragalus buchtormensis et Orobus subvillosus. M. Aitchison a eu rarement occasion de porter ses investigations sur la flore alpine de la contrée et de faire des collections dans des localités supérieures à 5000 pieds; il a constaté qu'à cette altitude, en dehors de quelques localités jouissant d'une exposition particulière, il n'exislait ni arbres, ni arbrisseaux. Le changement de végétation s'y manifeste par la présence de certains types de plantes, tels que les Acanthophyllum, les Astragalus, les Onobrychis, qui prennent là un port particulier, formant des buissons compacts, ayant l'aspect dé protubérances et de petits mon- ticules. Au-dessus de ce niveau on rencontre une ceinture d'Euphorbia absolument semblable à celle que l’auteur a vue dans le Kashmir et dans le Kuram; plus haut encore, le sol est couvert de páturages formés de Pedicularis, de l'Alyssum persicum, de l'Erysimum persepolitanum et de différents Astragalus. A 7000 pieds le sol est absolument stérile. Les espéces généralement considérées comme subalpines, telles que le Rheum Ribes, un Primula, une Gentiane (la seule rencontrée), descen- dent au-dessous de 2000 pieds dans quelques localités. Les espéces suivantes sont signalées comme nouvelles : Ranunculus leptorhynchus Aitch. et Hemsl. ; Delphinium Zalil Aitch. et Hemsl. ; Isatis bullata A. et H.; Ruta affinis A. et H.; Ruta rotundifolia A. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 193 et H.; Trigonella luxiflora Aich. et Bak.; Astragalus Nawarianus A. et D.; A. Stephenianus A. et D.; A. Barrowianus A. et B.; A. Gotta- nianus A. et B.; A. Rawlinsianus A. et B.; A. Grisebachianus A. et B.; A. Lumsdenianus A. et B.; A. Merkianus A. et B.; A. Durandianus A. et B.; A. Weirianus À. et B.; A. Holdichianus À. et B.; A. Gorea- nus À. el B.; A. Talbotianus A. et D.; Hedysarum Maitlandianum A. et B.; H. Wrightianum A. et D.; Onobrychis megalobotrys A. et B.; O. caloptera A. et D.; Prunus calycosus ^. et Hemsley; Bryonia mo- noica À. et H.; Carum leptocladium A. et H.; Ferula suaveolens A. et H.; Gaillonia dubia A. et H.; Codonocephalum Peacockianum ; Anthe- mis caulescens A. et Hemsl.; Cousinia Winkleriana A. et H.; Jurinea variabilis A. et H.; J. monocephala A. et H.; Centaurea plumosa A. et H.; C. albispina À. et H.; Lactuca longirostris A. et H.; Acantholimon Ecc A. et H.; A. speciosissimum A. et H.; Cistanche Ridgewayna A. et H.; C. laxiflora A. et H.; Nepeta Sewerzowii A. et H.; Chanwespha- cos afghanicus A. et H.; Stachys trinervis A. et 1.5 Eremostachys persimilis A. et I.; E. Regeliana A. et H.; Ephedra sarcocarpa A. et H.; Iris Forsteriaua A. et B.; I. drepanophylla A. et D.; Allium leucosphærum A. et Baker ; A. Yatei A. et B.; A. xiphopetalum A. et B. Parmi les plantes figurées, on peut citer tout particuliérement cer- toines Ombellifères peu connues et dont plusieurs sont célèbres par les produits qu'on en tire: Ferula fœtida Regel; F. galbaniflua Boiss.; F. oopoda Boiss.; F. suaveolens A. et H.; Dorema Ammoniacum D). Don; D. glabrum Fisch. et Mey.; D. serratum A. et H. A. FRANCHET. Decas tertia Compositarum novarum Turkestaniz nec non Bucharæ incolarum; auctore C. Winkler (Acta horti pe- tropolitani, t. x [1887], fasc. 4, pp. 85-94). L'auteur décrit les espèces suivantes: Matricaria spathipappus C. Winkl.; Chrysanthemum richterioides C. Winkl.; Artemisia Chamo- milla C. Winkl.; Antennaria sarawschanica C. Winkl.; Cousinia annua C. Winkler; C. corymbosa C. Winkl.; C. lyratifolia C. Winkl. ; C. Albertoregelia C. Winkler; C. Ilissarica C. Winkl.; C. cespitosa C. Winkl. A. Fn. Mlusírationes flor: insularum maris Pacifici; auctore Drake del Castillo. Fasc. quartus. Tab. xxxi-xr. Parisiis apud G. Masson. 1888, in-4°. Ce nouveau fascicule est consacré aux Synanthérées; les espèces sui- vantes sont décrites et figurées: Erigeron Remyi (Vittadinia Remyi T. XXXV. (REVUE) 13 194 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Asa Gray), des iles Sandwich; Erigeron tenerrimus (Aster tenerrimus Less.), des iles Sandwich; Lipochæta lobata DC., des iles Sandwich; L. Aprevaliana sp. nov., des iles Sandwich ; L. peduncularis sp. nov., des iles Sandwich; L. pedunculosa sp. nov., des iles Sandwich; L. suc- culenta DC., des iles Sandwich; Bidens micrantha Gaudich., des iles Sandwich; B. Remyi, sp. nov., des iles Sandwich; B. paniculata Hook. et Arn., de Tahiti. A. FRANCHET. D'Ain-sefra à Djenien-bou-resq. Voyage botanique dans le Sud- Oranais; par Edm. Bonnet et P. Maury (Morot, Journal de Botanique, 1*' et 16 septembre 1888). C'est grâce à une subvention accordée par l'Association francaise, sur la recommandation de M. Cosson, membre de l’Institut, que ce voyage d'exploration a pu étre entrepris par M. le D* Bonnet, déjà bien connu par deux missions heureusement accomplies en Tunisie, et par M. P. Maury. Dans un intéressant récit, les deux voyageurs font con- naitre les divers incidents de leur trajet à travers les Hauts-plateaux et les steppes désertiques, notant avec soin tous les documents relatifs aux cultures du pays, inscrivant toutes les plantes recueillies sur leur passage, usant de tous les temps d'arrét, profitant des avaries survenues à la locomotive pour s'écarter le plus possible de la ligne ferrée, au point méme de causer un retard au départ du train. Parmi les espéces les plus notables, il faut citer : Matthiola maroc- cana Coss., Linaria heterophylla Spreng. (non Desf.), rencontrés dans le défilé d'Ain-el-Hadjadj et nouveaux l'un et l'autre pour l'Algérie ; le Perralderia purpurascens, trouvé aux environs de Mograr-Tahtani et qui n'était encore connu qu'au Maroc; le rare et curieux Warionia Sahara, observé sur les deuxièmes gradins de Mir-ed-Djebel et retrouvé ensuite dans sa localité classique, sur les rochers de Tyout, où il fut jadis découvert par le D" Warion. Cette singulière Composée a été l’objet d'observations intéressantes de la part de MM. Bonnet et Maury. Avant eux elle était considérée comme une plante basse, développant des feuilles en rosette, un peu à la manière des Berardia. Telle n’est point en réalité sa végétation. « Cette magnifique Composée arborescente se présente sous l’aspect de buissons rameux de 4 mètre et plus de hauteur; ses souches tortueuses, dont les plus grosses atteignent facilement 7 à 8 centimètres de diamètre, pénètrent profondément dans les fissures du roc; ses tiges blanchâtres, pourvues d'une moelle trés développée, laissent échapper, lorsque nous les brisons, un abondant latex d'un blanc de lait; les rameaux qui se développent chaque année sur le vieux bois portent des feuilles alternes et se terminent par un ou plusieurs gros capitules d'un jaune safrané. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 195 Toutes les parties vertes de cette plante sont visqueuses et exhalent une odeur aromatique pénétrante, rappelant celle de la Fraxinelle. » Le récit du voyage est terminé par une liste où se trouvent consignés les résultats complets de l'exploration ; les plantes récoltées y sont énu- mérées au nombre de 414. Le chiffre en eüt sans doute été plus élevé si beaucoup de plantes n'eussent échappé aux recherches, en raison de l'époque printaniére, circonstance aggravée encore par le prolongement inusité de la saison des pluies qui avait fait subir à la végétation un retard d'une quinzaine de jours. La seule plante déerite est le Ferula longipes Coss. mss., mentionnée dés 1856, mais sans description, dans le Bulletin de la Société bota- nique de France, ut, p. 665. C'est une espèce très voisine du F. tune- tana Pomel, signalé longtemps aprés; le F. longipes s'en distingue, ainsi que de toutes les autres espéces algériennes du groupe, par des fruits oblongs, toujours plus courts que les pédicelles, ceux-ci longs de 20 millimétres environ. À. Fn. Sur un nouveau genre de Celtidées (Association francaise pour l'avancement des sciences. — Congrès de Toulouse; séance du 26 septembre 1887); par M. J. Poisson. Ce nouveau genre, que son auteur nomme Samaroceltis, présente la particularité singuliére d'avoir pour fruits de véritables samares, alors que toutes les autres Celtidées, groupe auquel il appartient, ont les fruits drupacés. M. Maximowiez a pourtant signalé, il y a peu d'années, une curieuse Celtidée (Pteroceltis) qui possédait aussi ce caractère d'avoir un fruit sec et ailé, mais d’ailleurs d’une façon sensiblement différente. En effet, tandis que les samares du Pteroceltis portent une aile circu- laire, rappelant assez bien le fruit des Ulmus, celles du Samaroceltis sont ailées seulement au sommet, comme les samares de certaines Mal- pighiacées et celles des Érables et des Securidaca. Un caractère plus intéressant encore que celui fourni par la nature du fruit réside dans la position de l’ovule, qui est droit ou franchement orthotrope; dans toutes les autres Celtidées l'ovule est anatrope ou briè- vement amphitrope. M. Poisson donne la diagnose suivante du Samaroceltis. « Flores, ut videtur, hermaphroditi (fortassis polygami ?) in summis ramulis axillares. Fructus juveniles vestigia perianthii staminumque prope basim reti- nentes. Fructus maturus siccus alatus unilocularis, semine ex apice loculi appenso. Embryo rectus exalbuminosus, radicula infera, cotyle- donibus conduplicatis. » La seule espèce connue, S. rhamnoides, a été trouvée dans le Paraguay aux environs de la ville de l'Assomption, par le célèbre collecteur Balansa 196 SOCIÉTÉ BUTANIQUE DE FRANCE. (Herb. Mus. par., n. 2054). C'est un arbrisseau de 2 à 3 mètres, qui a l'aspeet d'une Rhamnée, à feuilles ovales lancéolées, penninervées, entières ou denticulées au sommet, velues seulement sur les nervures et dont les cystolithes sont tout à fait comparables à ceux des Celtis; les pédoncules sont axillaires et portent plusieurs fleurs, dont une seule parait se développer en fruit. Une planche accompagne le Mémoire de M. Poisson. A. FnANCHET. Sur un Figuier à fruits souterrains; par M. E. Bureau (Morot, Journal de botanique, n° du 1° juillet 1888, t. 11, p. 213). C'est un Figuier à fruits comestibles et tout à fait souterrains, de la grosseur et de la forme d'une pomme d'Api, roses ou rouges; les Chinois l'appellent Ti Koua (courge de terre); d’où le nom spécifique de F. Ti- Koua, que lui a donné M. Bureau. Le F. Ti-Koua ne rentre bien dans aucun des cinq sous-genres entre lesquels sont répartis les Ficusde l'ancien monde, dans la classification de Miquel. Par exclusion on est conduit à le placer dans les Eusyce, ou il ne saurait d'ailleurs être maintenu qu'à la condition de modifier la caractéristique de ce sous-genre. Le stigmate tronqué s'écarte en effet des formes connues dans les Eusyce, mais se retrouve dans quelques Urostigma; le périanthe des fleurs mâles, en forme de sac ou de man- chon renfermant les étamines, parait bien être spécial au F. Ti Koua; d'autre part la réduction du périanthe des fleurs femelles souvent trifide, parfois diphylle à sépales simulant des bractées, rappelle ce que l'on voit chez les Covellia. Il est donc possible que cette nouvelle forme de Ficus devienne le type d'un sous-genre ou d'une section. L'espéce qui lui est le mieux compa- rable, F. semocarpa Miq., du Sikkim et de la Birmanie, dont les récep- tacles naissent sur les rameaux enracinés, sans étre réellement hypogés, est un vrai Covellia à feuilles opposées (elles sont alternes dans le F. Ti- Koua). Le F. Ti-Koua a été trouvé sur les collines pierreuses qui dominent le lac de Lan kong, province du Yun-nan (Chine) par M. l'abbé Delavay; il porte le n° 2666 dans l'herbier du Muséum de Paris. A. Fn. Hilicium verum, native of South China; par M. J.-D. Hooker (Botanical Magazine, n° 523 [july 1888], tab. 7005). L'arbre qui produit l'Anis étoilé, ou Badiane du commerce, est resté inconnu jusqu'à ce jour. Pendant longtemps on pensa que c'était PIi- cium anisatum L. (J. religiosum Sieb. et Zucc., le Skimmi des Japo- nais), originaire de la Chine et souvent cultivé au Japon. Mais cette opinion était abandonnée depuis un certain temps, le D" Bretschneider REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 191 ayant fait observer que tout au moins la plante japonaise élait considérée dans le pays comme toxique. Cela fut confirmé par M. T. F. Eykmann ; dans une note publiée dans les Mittheilungen der deutsche Gesellschaft fuer Natur- und Welkerkunde Ost-Asien (Heft xxii, 23), il dit en effet avoir expérimenté la plante, et il donne au poison qu'elle contient le nom de sikimine. En 1881, le regretté D" Hance adressa à M. J.-D. Hooker quelques graines de l'arbre qui produisait le véritable Anis étoilé, et deux ans plus tard M. Ford en fit parvenir d'autres au Jardin de Kew, qui donnérent leurs premières fleurs en novembre 1887. Ces graines, comme celles du D" Hance, provenaient de Pakhoi, dans le sud de la Chine. Le nom linnéen ne pouvant étre retenu puisque, d'une part, il a été appliqué d'une façon incontestable au Skimmi des Japonais, trés bien figuré par Kæmpfer et qui n'est point l'arbre producteur de la Dadiane du commerce, et que d'autre part Linné lui-méme a fait des réserves sur l'assimilation du Badianifera des officines avec l'arbre qu'il a décrit sous le nom d'7. anisatum (1), M. Hooker donne à celui qui fournit le vrai Anis étoilé le nom d'T. verum. C'est une espèce d'ailleurs fort différente de lI. anisatum par ses pédoneules courts et épais dépourvus de bractées à la base; par son périanthe presque globuleux formé de 10 folioles orbiculaires concaves ; par ses feuilles plus grandes et plus épaisses. M. Hooker en donne la description suivante : Illicium verum : Foliis elliptico-lanceolatis vel oblanceolatis obtusis vel obtuse acuminatis in petiolum brevem angustatis, floribus axillaribus breviter pedunculatis globosis, perianthii foliolis ad 10 orbiculatis con- cavis coriaceis exterioribus majoribus ciliolatis intimis rubris, staminibus ad 10 brevibus filamento cum conneclivo in corpus carnosum subovoi- deum confluente, loculis adnatis parallelis subremotis oblongis, carpellis ad 8 stigmatibus brevibus vix recurvis, carpellis maturis ad 8 cymbifor- mibus longiuscule rostratis. Syn. T. anisatum Gærtn. Carp. vol. I, p. 338, t. 69 (non Linn.). A. Fn. Florule des clochers et des toitures des églises de Poi- tiers (Vienne); par M. O.-J. Richard. Brochure de 52 pages in-8°. Paris, Lechevalier, 1888. L'étude qui fait l'objet de cette Notice n'a pas seulement un intérét de curiosité ; on ne retrouve d'ailleurs sur les vieux monuments, à de rares exceptions prés, que les espèces les plus vulgaires de la région. Comme (1) Cf. Bull. Soc. bot. de France, xxxi, p. 381. 198 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. le fait remarquer l'auteur (page 9), « il y a là une question plus haute et éminemment scientifique : c'est celle qui consiste à déterminer les lois qui président à la diffusion des plantes, à leur mode de germination et de propagation dans des milieux différents, à leur inégale répartition d'aprés leurs aptitudes et leurs affinités, et enfin surtout à leur distribu- tion géographique ». La genèse et le développement de ces singulières florules sont décrits en termes saisissants : « La rapidité de l'invasion végétale est extraordi- naire. Les joints les mieux faits, les pierres les plus lisses contiennent toujours quelque mince fissure où s'arrétera la spore d'une Mousse ou d'un Lichen. La saillie produite sur la pierre par cette minuscule végé- tation arrétera au passage la poussiére apportée par les vents. Dans cet étroit espace naitront d'autres Cryptogames ou quelques faibles plantes vasculaires. L'humidité, retenue par cette oasis en miniature, se gonflera l'hiver, par l'effet de la gelée, et agrandira la bréche; les débris des folioles abandonnées par la colonie naissante, mélés au sable et au car- bonate de chaux du mortier désagrégé, constitueront, avec les poussiéres venant de la rue, un terreau excellent, tout prêt à recevoir des hôtes d'une plus grande importance. La fente, s'élargissant et se creusant de plus en plus, livrera passage à des racines plus robustes. Tous ces points isolés, s'étendant et se rapprochant les uns des autres, pourront constituer, à la longue, une sorte de jardin sauvage, où le nombre des individus, sinon des espéces, se propagera dans des conditions de plus en plus favo- rables. . > M. Richard a analysé les éléments de la population végétale qu'il a trouvée sur les édifices religieux de Poitiers, et il en a recherché les ori- gines. Il conclut d'abord de ses observations que la flore des parties les plus élevées des églises qu'il a visitées est empruntée entiérement à la flore locale (1) et composée d'individus appartenant en trés grande majo- rité aux espéces les plus vulgaires de la région. Mais il ne faut pas s'at- tendre à y voir figurer indifféremment toutes les plantes communes. Le principal contingent est fourni par des espéces dont les graines sont munies d'aigrettes, ce sont généralement des Composées, par exemple: (1) M. Richard n'a pas rencontré à Poitiers l'Hyssope (Hyssopus officinalis), que nous nous rappelons avoir vue trés abondante, il y a vingt-cinq ans, sur les clochers de toutes les églises de Limoges, oü il était impossible de la considérer comme indi- gène. Une autre plante évidemment adventice, le Meconopsis cambrica, avait été observée naguère dans la méme ville par notre regretté confrére Édouard Lamy de la Chapelle, sur la partie la plus élevée des murs du jardin de la préfecture; on ne pouvait s'ex- pliquer sa présence en cet endroit que par le semis de graines transportées par des oiseaux. Voilà donc deux espèces, et l'on en trouverait d'autres exemples dans la végétation aérienne des monuments, qui étaient certainement étrangéres à la flore locale; toutefois nous reconnaissons que ces faits sont relativement rares et que la règle posée ci-dessus reste applicable à la très grande majorité des cas. (Ern. M.) REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 199 Inula Conyza, Senecio vulgaris, Sonchus oleraceus, Thrincia hirta, Barkhausia taraxacifolia, ete. Ainsi que le remarque l'auteur, les graines pourvues d'ailes ou d'aigrettes « sont soumises, par l'effet du vent, à des pérégrinations constantes qui en assurent la dissémination par- lout et à toutes les hauteurs. Elles s'envolent, pour ainsi dire, d'elles- mêmes, libres de toute attache à un véhicule quelconque. Les autres ont absolument besoin d'un moyen de transport artificiel auquel elles doivent s'attacher pour s'élever au-dessus du sol » ; aussi les ensemencements qui les produisent sont fortuits et incertains, tandis qu'ils sont réguliers, périodiques, presque toujours assurés, pour la première catégorie. L'auteur a dressé, à la suite des considérations générales, la liste mé- thodique des espèces qu'il a recueillies, d'octobre 1886 au mois d'aoüt 1888, sur les parties les plus élevées des églises de Poitiers. Ce relevé comprend 76 espéces se répartissant entre 28 familles, dont la plus lar- gement représentée est celle des Composées avec 19 espèces; viennent ensuite les Graminées, au nombre de 10; les Caryophyllées, 5; les Légu- mineuses, 4, et les autres, 1 à 3. On trouve, dans un dernier chapitre consacré à la bibliographie, la « liste des ouvrages publiés sur les plantes des villes, des ruines et des monuments publics ». Le présent Mémoire constitue lui-même une addi- tion importante à cette littérature spéciale. EnN. MALINVAUD. Note sur trois arbres gigantesques, par M. Charles Joly (Journ. Soc. nation. d'Horticulture de France, juin 1888). Tirage à part de 6 pages in-8^ et 3 photographies. « On a maintenant par la photographie, dit l'auteur, des vues qui donnent une idée parfaite de tous les monuments ayant une valeur histo- rique; je voudrais qu'il en füt de méme pour tous les végétaux qui, par leur âge ou leur croissance exceptionnelle, excitent la juste admiration des amants de la nature. .. » Joignant l’exemple au précepte, l’auteur accompagne de vues photo- graphiques la description des trois arbres remarquables signalés dans sa Notice. Le premier est un Pin Parasol, situé à 3 kilomètres de la petite ville de Saint-Tropez, près de la route venant de Toulon : sa hauteur est de 16 mètres, sa circonférence de 6 mètres, son âge indéterminé. Le second arbre gigantesque est un Olivier de Beaulieu, qu'on peut voir dans une forét qui recouvre la péninsule de Villefranche-sur-Mer au milieu de ses congénéres également trés anciens, car on les sup- pose contemporains des invasions barbaresques. Le troisiéme colosse végétal est encore un Olivier; on le trouve à 9 kilomètres de la ville d'Hyéres : sa circonférence au nive2u du sol est 200 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de 11 mètres et de 77,50 au-dessous des branches ; sa hauteur, de 27,50; le chapeau n'est pas en rapport avecle tronc, l'arbre ayant été en partie gelé pendant l'hiver de 1820. Sa plantation remonterait, d'aprés la chro- nique, à la fondation de Marseille. EnN. MALINVAUD. Révision des Violariées de la flore de Maine-et-Loire ; par M. Préaubert (Bull. Société d'études scientif. d'Angers, 1886). Tirage à part de 20 pages in-8°. Angers, 1887. Les anciennes Flores de l'Anjou mentionnaient six espéces du genre Viola (V. hirta, odorata, silvestris, canina, lancifolia et tricolor) ; plus tard Boreau en a porté le nombre à vingt-deux, en faisant entrevoir qu'il deviendrait encore plus élevé. M. Préaubert admet, pour expliquer une telle différence, que « les espéces créées postérieurement sont de valeur inférieure aux anciennes, n'en sont que des coupes et doivent leur être subordonnées ». Dans le genre Viola, comme dans beaucoup d'autres, les botanistes de l'école dite analytique ont appelé l'attention sur un grand nombre de formes, dont quelques-unes méritent d'étre placées, à titre de sous-espèces ou de variétés, à la suite des types spécifiques géné- ralement admis; mais, suivant une remarque fort juste, « c'était une erreur grave de les décrire toutes les unes à la suite des autres, comme l'a fait Boreau, sans indiquer leur degré de subordination ». Le groupe- ment suivant, proposé par l'auteur, a précisément pour objet de corriger ce vice de méthode : Genre Viola Tournefort. A. sect. Nomimium (Violettes). I. Acaules. VIOLA HIRTA L. — Cinq sous-e&péces : «. genuina ; 6. V. Foudrasi Jord.; y. V. propera Jord.; à. V. sciaphila Koch. V. ODORATA L. — Quatre sous-espèces : «. genuina ; B. V. semperflo- rens hort.; y. parmensis hort.; V. suavis Bieberst. (sous-var. V. se- pincola Jord.). Groupe intermédiaire aux deux précédents : æ. Viola alba Besser (sub- divisé en V. scotophylla Jord. et V. virescens Jord.); B. V. abortiva Jord.; y. V. permixta Jord. II. Caulescentes. V. sivarica Fries, subdivisé en : a. V. Riviniana Reichenb.; 6. V. Rei- chenbachiana Jord. V. CANINA L. — Deux sous-espèces : æ. genuina; 8B. V. montana L. ex Boreau. V. LANCIFOLIA Thore. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 201 B. sect. Melanium (Pensées). V. TRICOLOR L., dont les nombreuses variétés sont groupées comme il suit : «. genuina (corolle dépassant longuement le calice), comprenant les V. alpestris, monticola, luteola, confinis, vivariensis, Pail- louxi, Sagoti, gracilescens de Jordan, ainsi que les V. Provostii, variata et meduanensis de Doreau. B. degener (corolle dépassant à peine le calice). V. Deseglisei Bor., V. contempta Jord., etc. y. arvensis Murray (corolle incluse, capsule presque arrondie). V. muralis Jord., V. segetalis Jord., etc. En décrivant comme des espéces toutes les formes qui se présentent à l'observateur, on évite les appréciations hypothétiques sur l'importance relative des caractères pour ne s'occuper que des faits, et c'est là un argument qu'on a souvent reproduit; mais on finit avec ce système par aboutir à des classifications inextricables, qui ont le double inconvénient d'éloigner beaucoup de botanistes de l'étude des plantes litigieuses et de faire disparaitre sous un nivellement artificiel l'ordre hiérarchique établi par la nature. Le principe incontestable de la valeur inégale des groupes, aussi bien ceux inférieurs à l'espéce que les supérieurs, ne peut étre exprimé que par la multiplicité des degrés dans la classification ; cette méthode, judicieusement suivie par M. Préaubert, est la seule conforme à l'enchainement naturel des faits, la seule conduisant dans une voie rationnelle et à des résultats précis ceux qui abordent l'étude si délicate des genres critiques. Ern. M. Documents pour servir à l'histoire de la botanique dans le département de la Mayenne; par M. Constant Houlbert (Bull. Soc. d'études scientif. d'Angers, 16* année, 1880, pp. 259-271). Un ouvrage anonyme, intitulé : Catalogue des plantes dicotylédones et monocotylédones qui croissent spontanément dans le département de la Mayenne, publié à Laval en 1838, est attribué par la tradition à quatre botanistes : Duclaux, La Boluére, Eugène Bouillier et Le Tissier. Celui qui prit la part la plus active à la rédaction de ce petit travail parait avoir été Duclaux, substitut du procureur royal prés le tribunal de Chà- teau-Gontier, dont la correspondance scientifique comprenant une série de plus de deux cents lettres est conservée à la bibliothéque de Laval. M. Houlbert présente un résumé de ces documents, où l'on trouve 202 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. notamment soixante-six lettres inédites du D" Guépin embrassant une période de trente-trois années (1823-1856) ; dans l'une d'elles, datée du mois de mars 1824, Guépin écrit à son correspondant : « Au moment où » la nature prend sa robe de noces, vous souviendrez-vous, Monsieur, » du médecin angevin qui vous a demandé quelques espéces de plantes » castégontériennes ? Je suis enchanté que vos occupations vous permet- » tent de me dessécher bonne quantité de Potentilla supina que vous » m'avez promis en belles fleurs. N'oubliez pas aussi vos espéces rares, » qu'il est bon de récolter pour en donner aux amis de Flore: partager » est jouir. » Les extraits de cette correspondance, indépendamment de leur intérét pour les botanistes de la Mayenne, donnent un apercu des relations d'échange fructueuses et courtoises que « les amis de Flore », il yaun demi-siécle, savaient entretenir dans cette partie de la France. ERN. MALINVAUD. Compte rendu des principales herborisations faites dans le Cher, en 1887, sous la direction de M. A. Le Grand (Mémoires de la Société historique du Cher, 1888, pages 311-334). Bourges, 1888. M. Mornet, auteur de cette Notice, y rend compte de trois herbori- sations. 1. Excursion aux marais de Plaimpied, le 49 juin. — Rariores ré- coltés : à Plaimpied, Cytisus supinus ; dans les marais de Coulon, Carex Hornschuchiana et distans, Orchis latifolia et palustris ; dansl'Auron, Helodea canadensis ; dans le bois des Bouloises, Euphorbia Gerardiana, Epipactis rubra, Orobus niger, Limodorum abortivum, Trifolium rubens, Carduncellus mitissimus, Orchis conopea, Linum suffruti- cosum, Rosa cinerascens Dumort.; dans les bois de Faitin, Rosa hybrida, Laserpitium asperum, Spirea hypericifolia, Geranium sanguineum, Rosa pimpinellifolia ; prairies de la Grange-Saint-Jean, Avena pubes- cens, Aira media; dans les bois, Trinia vulgaris, Linum salsoloides, Orchis pyramidalis et ustulata, Ophrys myodes et arachnites. 2. Excursion dans les bois de Fontmoreau et à Fublaine, commune de Sainte-Thorette, le 17 juillet. — A Fontmoreau, Bromus asper, Elymus europeus, Euphorbia platyphyllos, Carex depauperata ; sous bois, Achillea nobilis, Hieracium boreale, Ranunculus nemorosus ; vers Fublaine, sur la rive gauche du Cher, Agrostis interrupta, Plan- tago arenaria, Festuca Poa, Salix rubra, Salix Seringeana ; près de Sainte-Thorette, Sedum sexangulare, Equisetum ramosum, Polycne- mum verrucosum. : 3. Excursion du Guétin à Fourchambault, le 24 juillet. — Au Guétin, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 203 Malva fastigiata, Sison Amomum; au pont canal de Gimouille, Cen- taurea solstitialis et maculosa; dans les sables de l'Allier, Scrofularia canina, Plantago arenaria, Allium sphærocephalum, Equisetum ra- mosum ; à la mare de la Chaume, Marsilea quadrifolia, Hydrocharis Morsus-rane, Salix undulata, etc. La description des gracieux paysages du Berry et les incidents variés des herborisations ont fourni à l'habile rapporteur, indépendamment des faits de géographie botanique auxquels nous devons ici nous bor- ner, le théme de narrations piltoresques qui ne seraient pas moins bien placées dans un Recueil littéraire que dans un Journal scientifique. Ern. M. Revue de botanique, dirigée par M. Angel Lucante. Tome vr. 1887-1888. Un volume in-8*. Courrensan (Gers), 1888. Ce volume contient les travaux originaux suivants : Hur (abbé). — Addenda nova ad lichenographiam europæam (1). GENTY (P.-A.). — Botanique du Jura, observations et rectifications. (L'au- teur rectifie quelques erreurs qu'il a relevées dans un article publié dans la Feuille des jeunes naturalistes, sous le titre : Herborisations dans la vallée du Joux.) Ociviur pu Nopay.— Notice bryologique sur les environs de Nice (2). TrwBpAL-LAGRAVE (Édouard). — Note sur trois plantes intéressantes de la florule d'Ax, Ariège (Hieracium Vahlii Frol., Ranunculus hy- bridus Biria, Myosotis lingulata Lehm. var. glabrescens Timb.). Roux (G.). — Sur l'Heracleum alpinum. BEL (Jules). — Une Graminée nouvelle pour la flore française (Sporo- bolus tenacissimus R. Br.) (3). Gav (H.). — Trois jours d'herborisation à Cherchel (Algérie). GourAN (A.). — Une excursion au Chenoua (Algérie). HarmanD (H.). — Description des différentes formes du genre Rubus, observées dans le département de Meurthe-et-Moselle (4). EnN. M. The Journal of Botany british and foreign, edited by James Britten, vol. xxv (1887). London, West, Newman and Co. (1) Voyez plus haut, page 149. (2) Voyez plus haut, p. 137. (3) Voyez le Bulletin, t. xxxit (1885), p. 252. (4) Ce Mémoire sera prochainement analysé dans la Revue, 204 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. BantxcToN (C. C.), pp. 20, 327. — Notes supplémentaires sur le genre Rubus. (L'auteur décrit les espèces suivantes : R. Newbouldii Bab., R. Melanoxylon Mull. et Wirtg., R. plinthostylus Genev., R. podo- phyllus Mull., R. ammobius Focke, R. Maassii Focke. Dans le second article, il analyse un récent Mémoire de M. Areschoug, pro- fesseur à l'Université de Lund, sur les Rubus de la péninsule Scan- dinave.) : Batey (Charles), p. 135. — Des formes et des types voisins du Ranun- culus Flammula L. (L'auteur fait une étude comparative des R. Lin- qua L., Flammula L., reptans L., ainsi que des variétés ovatus Pers., natans Pers., pseudo-reptans et suberectus Boswell. Le R. reptans serait, d'aprés lui, une forme boréale et l'un des derniers témoins de la flore arctique contemporaine de la période glaciaire et qu'on ne retrouve plus aujourd'hui qu'aux plus hautes altitudes ou dans les régions polaires.) BEEBY (W. H.), p. 370. — Sur le Ranunculus Flammula. (M. Beeby ne partage pas la maniére de voir de M. Ch. Dailey sur les variétés et types voisins du R. Flammula. Ayant soumis à la culture la variélé radicans Volte [pseudo-reptans Syme], il l'a vue revenir à la forme genuina du R. Flammula, dont elle n'est qu'une variation passagére due à l'influence de la station. Il rappelle que Fries, dans ses Novi- tie, affirmait que le véritable R. reptans L., transplanté dans un jardin, revenait, dés la première année, au R. Flammula; mais le même auteur, dans le Summa, sans donner les motifs de sa nouvelle opinion, sépare spécifiquement ces deux plantes, à l'instar de Koch et autres botanistes. M. Beeby pense qu'il suffirait, pour trancher la question, de cultiver pendant quelques années le R. reptans, et que s'il perdait, suivant l'ancienne observation de Fries, les caractères qui le distinguent du R. Flammula, il ne mériterait plus d'en être séparé, méme à litre de variété.) Bnr6cs (Archer), p. 208. — Remarques sur le Pirus communis c. cor- data Desv. Fnyzn (Alfred), pp. 50, 113, 163, 306. — Notes sur les Potamots. (Obser- vations sur les Potamogeton lucens L.; P. Zizii Roth; P. hetero- phyllus Schreb., qu'on doit placer entre les P. Zizii et nitens, etc.) HawnunY (F. J.) et Marsau (Rev. E. S.), p. 165. — Notes sur quel- ques plantes de l'Écosse septentrionale observées au mois de juillet 1886. (Les nouveautés pour la flore britannique sont : un Betula voi- sin du B. intermedia Thomas, Catabrosa aquatica Beauv. forma grandiflora Hackel, Equisetum silvaticum L. var. capillare Hoffm.) REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 205 Linton (Edw. F.), p. 82. — Un nouveau Rubus de la Grande-Bretagne : Rubus lucens Linton, de la section des Radule. EnN. MALINVAUD. The botanical exchange Club of the British isles; Report of the distributor for 1887, by G. Nicholson (Société botanique d'é- changes des iles Britanniques, Rapport de M. G. Nicholson sur les dis- tributions faites en 1887). Broch. de 32 pages in-8°. Manchester, 1888. 4900 échantillons, provenant des envois de vingt-sept membres, ont été distribués en 1887 par l'intermédiaire de cette Société. On remarque, dans l'énumération des espèces, de belles séries de Rubus, Rosa, Hiera- cium et Salix. Plusieurs sont l'objet d'observations étendues, notam- ment: Rosa tomentosa sous-var. uncinata A. Lees (Ch. Bailey); Melam- pyrum pratense var. hians Druce (Cl. Druce); Salix ferruginea G. And. (B. White); Ceratophyllum aquaticum Wats. (A. Fryer); Potamogeton flabellatus Bab. (A. Fryer), ete. Ern. M. Transactions and Proceedings of the botanical Society. Vol. xvu, part. 1. Edinburgh, 1887. WrnsrERn (A. D.), p. 29. — Remarques sur trois plantes rares du comté de Carnarvon. (Ces trois plantes sont : Lloydia serotina Reichenb., Cotoneaster vulgaris Lindlay et Potamogeton Griffithii Benn.) Warre (F. Buchanan), p. 32. — Sur une espèce britannique, présumée nouvelle, du genre Sagina. (Cette espèce, décrite par l'auteur sous le nom de S. Boydii, a été soumise à M. Lange, de Copenhague, qui l'a rangée dans le groupe du S. procumbens, en la rapprochant du S. muscosa Jord.) BENNETT (Arthur), p. 47. — Notes sur les espèces britanniques du genre Epilobium. (Ces espéces sont, au nombre de 12, classées d'aprés la monographie de M. le professeur Haussknecht: 1° E. angustifo- lium L., avec les sous-espèces E. brachycarpum Leighton et E. ma- crocarpum Stephans ; 2° E. hirsutum L., avec la variété villosum Koch ; 3 E. parviflorum L., hybride E. parviflorum X roseum — E. persicinum Reichb. a été observé dans le comté de Derby; 4 E. montanum L. avec les formes latifolium et verticillatum ; 5 E. lanceolatum Seb. et Maur., ainsi que les hybrides E. lanceo- latum x montanum — neogradiense Dorbas, E. lanceolatum X obs- curum = Lamotteanum Hausskn., E. lanceolatum X parviflorum — Aschersonianum Haussknecht ; 6^ E. tetragonum L., avec la forme stenophylla ; 7° E. Lamyi F. Schultz, découvert par M. Bennett dans le comté de Worcester; 8° E. obscurum Schreb., avec les hy- 206 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. brides E. obscurum X palustre — Schmidtianum Rostkov et E. obs- curum X parviflorum — dacicum Borbas; 9° E. roseum L.; 10° E. palustre L., avec E. palustre X parviflorum — rivulare Vahl; 11° E. anagallidifolium Lamk ; 12° E. alsinifolium Vill., avec l'E. alsinifolium X anagallidifolium = Boissieri Hausskn. et PE. alsi- nifolium X palustre — Haynaldianum Haussknecht.) ERN. MALINVAUD. Les zones botaniques de l'Algérie ; par M. le D" Louis Trabut (Association francaise pour l'avancement des sciences ; Congrès d'Oran, 1888). Tirage à part de 10 pages in-8°. M. Trabut, aprés avoir rappelé les trois divisions classiques de la flore algérienne (région méditerranéenne, région montagneuse, région des Hauts-plateaux) proposées par M. Cosson dès le début de ses explorations et acceptées aujourd'hui par tous les botanistes, admet que le territoire des états Barbaresques peut être assez facilement subdivisé en zones botaniques secondaires coincidant avec l'aire de dispersion d'espéces dominantes, dont la présence indique un ensemble de conditions clima- tériques à peu prés identiques sur tous les points qu'elles occupent. -— L'auteur accorde une grande importance aux influences météorolo- giques qui ont une action directe sur la végétation. Il montre qu'à ce point de vue on peut observer, d'une localité à une autre de la méme région, des différences considérables, pouvant même se traduire dans la végéta- tion par le changement des espéces dominantes. A La Calle, par exemple, la moyenne des pluies annuelles dépasse un métre, tandis qu'à Oran elle atteint à peine 40 centimétres; aussi les flores de ces deux contrées, situées l'une et l'autre dans la région littorale, sont relativement plus dissemblables entre elles que celles d'Oran et des Hauts-plateaux oranais. « À un point de vue pratique, il y a pour la colonisation des renseigne- » ments précieux à tirer dela détermination de zones botaniques à carac- » téres bien tranchées et ayant un climat propre ». L'auteur a distingué les suivantes sur le versant méditerranéen et les Hauts-plateaux de l'Algérie : 1° ZONE DE L'OLtviER, trés étendue, se confondant avec celle du Chêne-Liège, du Chamerops et du Pin. — Altitude, 20 à 1200 mètres. 2^ Zone pu CHÊNE-Lièce. — Altit. 10 à 1300 mètres, moyenne fré- quente de 200 à 800 mètres. Pluies annuelles, 0",50 à 4 mètre. 3° ZONE DU PALMIER-NAIN. — Alt. 10 à 1200 mètres. Pluies annuelles, 07,30 à 07,40. — Subdivisions : a. Zizyphus Lotus; b. grandes Ombel- liferes; c. Eryngium campestre. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 207 4^ ZONE DE L'ÛTHONNA CHEIRIFOLIA, plaines de l'Est. — Altit. 1000 m.; marais, chotts ou lacs salés. 9° ZONE DU PIN p'ALEP. — Subdivisions : a. Callitris quadrivalvis: b. Juniperus Oxycedrus ; c. Juniperus phænicea. 6° Zone pu BeLLoor (Quercus Ballota).— Altit. 1000 à 1600 mètres ; rarement 350 à 2700 mètres. 7° ZoNE pu CÈDRE. — 1200 à 1900 mètres. 8° STEPPES (marais salés, chotts). — a. steppe rocailleuse (Stipa tenacissima); b. steppe limoneuse (Artemisia Herba-alba) et steppe salée (halophytes); c. steppes sablonneuses (Aristida pungens); d. ré- gion des Daya (Pistacia atlantica). Ern. M. NOUVELLES. (15 décembre 1888.) — Depuis la publication du dernier numéro de cette Revue, la Société a perdu six de ses membres : MM. Sagot, Moriére, Delamarre, Lieury, de Cannart d'Hamale et Contest-Lacour. Nous nous bornons à indiquer ici ces perles regrettabl s, M. le Président de la Société ayant déjà retracé la vie et les oeuvres de nos confréres dans le Bulletin des Séances, p. 371. Nous apprenons au dernier moment la mort de M. Henri Loret, de Montpellier, auquel une notice sera consacrée dans le Bulletin. — Dans le rapport annuel de MM. les professeurs du Muséum d'his- toire naturelle pour 1888, nous relevons les détails suivants. Les collec- tions afférentes à la chaire de classification et familles naturelles se sont enrichies de dix-sept mille trois cent soixante-dix-neuf objels. Parmi ces dons faits aux galeries de botanique, M. Bureau signale une collection de fruits moulés en cire, connue sous le nom de Carporama et exécutée à l'Ile de France par M. de Robillard d'Argentelle au commencement du siècle. Cette collection a été donnée au Muséum par MM. le vicomte d'Iray, Joseph d'Iray et M. et M" de Bras-de-Fer, petits-neveux et nièce de M. Robillard d'Argentelle. — M. Michel Gandoger, à Arnas (Rhóne), désire échanger, contre d'autres plantes, des espèces provenant surtout de l'Europe méridionale et de la région méditerranéenne : Espagne, Sicile, Calabre, Algérie, Syrie, Russie méridionale, Caucase, etc. La plupart de ces plantes ont servi dans les descriptions de son Flora Europe terrarumque adjacen- tium. 208 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. — Un désire céder une collection d'environ cent cinquante peintures de plantes exotiques exécutées d'aprés nature à l'ile Maurice. — S'adres- ser, pour voir ces peintures et pour le prix, à M. et M"* Alcide de Mon- tille, rue du Cardinal-Lemoine, 14, à Paris. — M. E. Huet, rue du Clocher, 14, à Pamiers (Ariége), nous prie d'annoncer la mise en vente de l'herbier de feu son pére, M. A. Huet. Cet herbier comprend environ dix mille espéces de plantes phanéro- games d'Europe, d'Algérie et d'Orient, dont la plupart ont été empoison- nées. Chaque espéce est ordinairement représentée par un grand nombre de parts provenant de localités différentes. La flore de Provence, dont M. Huet fut uu actif et consciencieux explorateur, est trés richement représentée dans cette importante collection. — M. Alphonso Callier, pharmacien à Hilitsch (Silésie), ayant entre- pris une étude monographique du genre Alnus, désirerait recevoir en communicalion les formes rares ou critiques appartenant à ce groupe. — RELIQUIE ORPHANIDEZ. — Dernière distribution provenant surtout des centuries du Flora greca ezsiccata de feu Orphanidés, et compre- nant douze collections, à savoir : collection n° 1 contenant 772 espèces, 154 fr. (valeur en or); — n° 2 (570 esp.), 114 fr.; — n° 3 (440 esp), 88 fr.; — n° 4 (352 esp.), 70 fr.; — n° 5 (300 esp.), 60 fr.; — n° 6 (210 esp.), 42 fr.; — n° 7 (170 esp.), 34 fr.; — n° 8 (135 esp.), 21 fr.; — n° 9 (100 esp.), 20 fr.; — n° 10 (85 esp.), 17 fr.; — n° 11 (61 esp.), 12 fr.; — n* 12 (55 esp.), 11 fr. M. J. Hervier, 31, Grande rue de la Bourse à Saint-Étienne (Loire), a recu de M. de Heldreich une seule liste du contenu des douze collections ci-dessus ; il la communiquera sur demande avec prière de retour. On offre encore une collection de deux cent soixanle esp. exoliques composée de deux cent vingt-cinq esp. austro-africaines, récoliées par Mac-Owan, et trente-cinq esp. de l'Amérique du Nord, provenant de l'herbier Asa Gray. Le prix de cette collection est fixé à 90 francs. — Adresser directement les demandes à M. le D' Th. de Heldreich, direc- teur du Muséum à Athénes (Gréce). Le Directeur de la Revue, Dr Ep. BoRNET. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, ERN. MALINVAUD. 17017. — Imprimeries réunies, A, rue Mignon, 2, Paris. TABLE DES ARTICLES ANALYSÉS DANS LA REVUE BIBLIOGRAPHIQUE DU TOME XXXV. ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. A. PHANÉROGAMES. Das botanische Practicum ; M. Strasburger. Constitution physique et chimique du pro- toplasma; M. Frank Sehwarz....... e Sur les substances minérales contenues dans les feuilles des plantes toujours vertes; M. G. Briosi................. Les substances organiques employées comme substances nutritives; M. Diako- Premières recherches sur la localisation et la signification des alcaloïdes dans les plantes; MM. Errera, Maistriau et Clau- TIMdUill.ll lr llerskoteec e br eoe Sur la localisation de l'émulsine dans les amandes; M. Johannsen,.......... " Sur l'existence des éléments du sucre de lait dans les plantes; M. A. Müntz.... Sur la nature des grains d’aleurone ; M. F. WerIHISkE, sie efus ebore ortis Sur l'amidon et les leucites; M. F Schimper...... soparo rad OUR ee Qe Recherches sur les chromoleucites ; M. fourohel:, 1,5 satin usines Sur une nouvelle substance contenue dans la cellule végétale; M. W. Zopf....... Observations sur la division du noyau et de la cellule; .M. F. Went......... its Recherches sur l'origine et le développe- ment des canaux sécréteurs et des po- ches sécrétrices; M!!* A. Leblois....... Les organes sécréteurs des végétaux et la matiére médicale ; M. F. Jadin........ Recherches chimiques sur le rhizome du Cyclamen europeum; M. G. Michaud. . Sur l'inerustation de la membrane cellu- ; laire des Nyctaginées par l'oxalate de chaux; M. A. Heimerl....,...,....... Sur la sécrétion des Araucaria ; MM. Hec- kel et Schlagdenhauffen.......... eur Le pétiole des: Dicotylédones au point de vue de l'anatomie comparée et de la taxinomie; M. D. Petit............... Notes pour servir à l'étude de la nerva- Uon M. Pee. lo ele heme Recherches. sur les stipules; M. G. Colomb. Sur le développement des fleurs du Gui ; M. L. Jost nn nes sense 183 188 185 Le développement des Orobanche ; Koch...... $e qo aote eee daa ei p PIN Contribution à l'étude anatomique de la germination des Monocotylédones ; M. Maria Lewin. 5... 41,65 Recherches anatomiques et physiologiques sur l'embryon des Dattiers ; M. G. Firtsch 4... eve Vevey e ce ii Sur la structure et la pollinisation de quel- ques fleurs groenlandaises; M. E. War- Causes qui déterminent la direction de l'accroissement, etc.; M. G. Massee... Sur la durée de l'accroissement terminal et le développement des feuilles; M. P. Sonntag ........ eee T Effet de l'excitation sur les tissus végétaux turgescents ; M'* Anna Batison et M. F. Sur les variations horaires de l’action chlo- rophyllienne ; M. J. Peyrou........... L'efficacité des structures défensives des plantes; M. Leo Errera.............. Observations sur la forme des plantules et les causes auxquelles cette forme est due ; M. J. Lubbock..... Sex do ls cR Sur les hybrides bigénériques d'Orchidées ; M: RA Rolle: 5 rie SU B. CRYPTOGAMES. Sur la symbiose du mycélium de Champi- gnons et des racines des végétaux supé- rieurs; M. F. Kamienski....:........ Phycomycètes et méthode pour les isoler dans l'eau M. DOi ST reor Recherches pour servir à l'histoire natu- relle des végétaux inférieurs. — 11. Po- lypores; M. J. de Seynes............. Réactions microchimiques sur la substance des Lichens, comme moyen de détermi- nation deces plantes ; M. E. Bachmann. Sur la culture, sans Algues, d'Ascomycétes lichénogènes ; M. A. Moeller.......... Développement de quelques Confervacées ; M. Lagerheim........... ........... Sur la structure de la fronde dans le Champia parvula; M. A.-P. Bigelow.. Un nouvel appareil nour la culture des organismes inférieurs ; M. Diakonow... 14 41, 75 194 210 Une nouvelle méthode d'ensemencement ; M. Diakonow. Morphologie et développement de Bactéries endosporées; M. A. Koch.,.,......... sis TABLE DES ARTICLES ANALYSÉS. Multiplication des Bactéries dans l’eau; BOTANIQUE DESCRIPTIVE. A. PHANÉROGAMIE. Index generum phanerog«morum ; M. Th. Durand............................. Hookers Icones plantarum; M. D. Hoo- ker..... sus eem hh htt Flora Europe terrarumque adjacentium, t. XI-XIV, etc.; M. M. Gandoger........ Monographiæ Phanerogamarum, Ampelideæ ; M. J.-E. Planchon....... Sur un nouveau type apérianthé; M. H. Baillon..,........................... Flore italienne de Parlatore continuée par T. Caruel, vol. vit, Astériflorées ; M. Tan- Sur une espèce de Balanophora nouvelle pour la flore du Japon; M. Tokutaro Ito................................ Sur un nouveau genre de Celtidées ; ; M. J. Poisson...,........,.,...,....,...... Descriptions de quelques Cucurbitacées nouvelles ; M. A. Cogniaux............ Sur les Cleome à pétales appendiculés ; M. A. Franchet....,...,,............ Decas tertia Compositarum novarum Tur- kestaniæ, etc.; M. €. Winkler......... Le genre Cyananthus; M. Franchet..... Sur la structure florale du genre Cypripe- dium; M. M.-T. Masters............. Cyrtandracées nouvelles de la Chine ; M. Franchet......................... Erythræa Morieri sp. n. et les Erythrea à fleurs capitées; M. L. Corbiére...... Sur un Figuier à fruits souterrains; M. Ed. Sur les Ignames; M. Chappellier E Illicium verum; M. J.-D. Hooker. ...... Sur l'endosperme des Jasminées; M. A. Pirotta............... sassolino se Courtes observations sur la famille des Lé- gumineuses ; M. F. Barradas.......... Le nouveau genre Lourya; M. Baillon... Bouquet de Mélastomacées brésiliennes; MM. J. de Saldanha et A. Cogniaux. . Plante Raddeanæ monopetalae.......... Les Mutisiacées du Yun-nan; M. Franchet. Le nouveau genre Newtonia; M. Baillon. Sur un nouveau genre d'Orchidées de l'ile Saint-Thomas; par M. H.-N. Ridley... Note sur les Pédalinées; M. H. Baillon.. 35 143 50 149 138 146 84 46 MM. Wolffhuegel et Riedel........... A Sur la facon dont se comportent diffé- rentes espèces de Bactéries dans l'eau potable ; M. M. Bolton................ 6 Observations sur le Poterium spinosum ; M. R. Pirotta................, ..... Genre Rosa : Révision du groupe des Orientales; MM. E. Burnat et A. Gremli. 60 Le Sapin et ses transformations; M. Vallot. 35 Note sur la variation de forme des graius et des pépins chez les Vignes cultivées de l'ancien monde ; M. Gadeau de Kerville. 110 B. CRYPTOGAMIE. Fougére nouvelle de la Nouvelle-Guinée ; M. Forbes ......,.,............:.... 134 Psilotum triquetrum ; M. Tokutaro Ito... 92 Un nouveau Lycopode de la République de l'Équateur ; M. J.-G. Baker............ Une nouvelle Sélaginelle de la Nouvelle- ~ Guinée; MM. F. von Muller et Baker... 93 Revue bryologique; M. Husnot..... 137, 168 Musci cleistocarpici novi; M. Ch. Muller.. 98 Musci novi transcaspici ; M. Brotherus... 170 Erpodiaceæ quatuor nove ; M. C. Muller.. 98 Champignons exotiques; M. C. Cooke.... 13 Un Champignon filamenteux des Morues salées; M. Brunchorst........... tasa Un nouveau genre (Berlesiella) de Pyré- nomycètes sphériacés; M. Saccardo. ... 88 Laschiæ nova species; M. R. Fries...... . 8 Les Mucédinées simples; M. J. Cosian- LU NE Le nouveau genre Peltosphæria; M. A. Berlèse ..,.,..,.....,,............:. Une variété probable du Polyporus obdu- cens ; M. A. Le Breton............... Révision du genre Polysaccum; M. 6. Massee ..... ERIS 13 Protobasidiomycètes ; MM. Brefeld, Ist- vanffy et Johan Olsen..... "T Le Rosellinia congregata; M. Engelhardt. 116 Sur le genre Taphrina; M. Johanson.. 121 Recherches sur la Truffe des Cerfs MM. Rees et Fisch......:........... 127 Addenda nova ad lichenographiam euro- piam exposuit Nylander, disposuit Hue. 14) Notes on british Lichens (Lecanora muro- isi rum); M. Martindale................ Contributions lichénologiques; M. J. Mul- ler... Monographia Cladoniarum universalis ; M. E. Wainio.......... TABLE DES ARTICLES ANALYSÉS. 211 Graphideæ Feeanæ ; M. J. Muller........ 18, Euglenæ; M. P.-A. Dangeard......... 180 Nouvelles Algues marines; M. Foslie..... 24 | Observations critiques sur quelques espè- Études sur les Algues parasites des Pares- ces et variétés de Desmidiées, etc.; seux; M"* A, Weber................ . 23| M. Lagerheim...................... . 161 Sur les espèces d'eau douce du genre Che- Sur la sarcine des poumons; M. G. Hauser. 5 tomorpha ; M. Lagerheim ............ 162 | Quelques espèces du genre Schinizia ; Recherches sur les Cryptomonadinæ et les M. Magnus..................., ees. 126 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. : Index Flore sinensis; MM. Forbes et A. PRANÉRGGANIE, Hemsley .......... ses ZUM 51, 148 Atlas de la distribution des plantes ; M. O. La botanique de la Commission de délimi- Drude. ss sus Inn . 25| tation de l'Afghanistan ; M. J.-E.-T. Ait- Rapport sur les résultats scientifiques du chison........................,..... 190 voyage du « Challenger », etc......... 48 | Illustration de la Flore d'Égypte: MM. As- Herborisations de la Faculté des sciences cherson et Schweinfurth..........,... 164 d'Angers; M. F. Hy........,........ . 192|La flore des anciens jardins arabes d'É- Les Hieracium des Alpes françaises ou gypte; M. Schweinfurth.............. 167 occidentales de l'Europe ; M. Arvet-Tou- Plantes du voyage au golfe de Tadjourah; Vel...eleeeeeeeee hne tern 102| M. Franchet................ corse 46 Compte rendu des herborisations faites Les zones botaniques de l'Algérie; M. L. dans le Cher, en 1887; M. Mornet..... 202| Trabut...................,...,,... 206 Ascension botanique du ‘col du Galibier ; Flore d'Algérie, 1* fascicule ; MM. Battan- M. Gadeceau........................ 152| dier et Trabut.. - ees 153 Révision des Violariées de la flore de Maine- D'Ain-sefra à Djenien-bou-resq ; ; MM. Bon- et-Loire; M. Préaubert.............. 200| net et Maury....................... , 194 Documents pour servir à l'histoire de la Florule des iles Saint-Pierre et Miquelon ; botanique dans le département de la M. Bonnet......... teoesissesosones (0443 Mayenne; M. Constant Houlbert....... 201 | Plante Lehmannianæ in Guatemala, Cos- Stations de plantes dans la Mayenne ; tarica et Columbia collecte. — Melas- M. Houlbert...,....... beedu SE. es 58| tomaceæ et Cucurbitaceæ; M. A. Co- La flore parisienne au commencement du GNIAUX. . ss soso sscess sense 4 XVII siècle, etc.; M. E. Roze......... 106 | Melastomaceæ et Cucurbitaceæ Portori- Florule des clochers et des toitures des censes; M. A. Cogniaux............. . 4 églises de Poitiers; M. J.-0. Richard.. 197 | lllustrationes Flore insularum maris Pa- Le Jardin des plantes de Toulouse et la cifici; M. Drake del Castillo...... 81; 193 drank locale et pyrénéenne; M. D. a B. ERSPTOCAEIK: OSesesososse eocbageseóbhet és se. vt Plantes critiques, rares ou nouvelles ; Révision des Cryptogames de la Basse- MM. Timbal-Lagrave et Marçais....... 104| Autriche; M. G. Beck................ 136 Rapport sur les arbres et arbrisseaux qui Cryptogames vasculaires de la Bukowine; — eroissent spontanément dans la province M. Procopianu-Procopovici. . . ..... 22 138 de Brandebourg ; M. €. Bolle......... . 61 | Sur une nouvelle collection de Fougères Sur quelques arbres et arbustes remar- de l'ouest de Bornéo, etc.; M. J.-G. Ba- quables des jardins de Padoue; M. de Toni 53! ker.......,.........,.............. 93 Flore des monts Nébrodes de Sicile ; M. P.- Fougères récoltées à Pérak par le P. Scor- 6. Strobl..... eet sde kno a 8e de à 58| techini; M. R.-H. Beddome........... 94 Contributions à l'étude de la flore portu- Fougères récoltées à Pérak et à Penang gaise (suite), Cargophs ess M. J. de par M. Day; M. R.-H. Beddome Tr . 95 Mariz....... MM" 60 | Sur üne collection de Fougères faite dans Sur la végétation du Groenland ; M. E. l'ouest de la Chine centrale, etc.; M. Ba- Warming..... sess 163! ker................... ss 96 Conspectus flore Groenlandicæ; pars se- Contributions à l'étude de la flore d'Afri- cunda; MM. J. Lange et C. Jensen..... 21 que; Cryptogames vasculaires ; M. Hen- Plante orientali-roesiea ; ; M. Kunze.... 147| riques.................,..,........ 98 Allii Species Asi centralis, etc.; M. E. Collection de Fougéres faite à Saint-Po- i Regel. sos sp iusiésnnéeries 84| mingue; M. Baker...,.:.,.:,., ,.... 134 242 TABLE DES ARTICLES ANALYSÉS. La distribution des /soetes; M. Under- Flore mycologique de la Basse-Autriche ; wOO0d.... eee uses ess... 134 M. Beck............................ Muscologia gallica; M. T. Husnot....... 171 | La Flore mycologique de la Belgique; M. E. Notice bryologique sur les environs de Lambotte.,........................ Nice; M. O. du Noday................ 137 | Contributions à la flore mycologique de la Sur la Mousse sous-lacustre de la barre Belgique ; M™ Bommer et Rousseau.. d'Yvoire; M. Schneztler.............. 96 | Ascomycétes des environs de Liège ; Rabenhorst's Kryptogamenflora, Mousses; M. Mouton.......................... M. Limpricht............,.......... 171 | Nouveaux Discomycètes de la Grande-Bre- Contribution à la flore bryologique de la tagne; M. W. Phillips........,........ Bohême ; M. V. Schiffner............. 97 | Fungi Tridentini novi, vel nondum deli- Flore bryologique du nord de la Bohême; neati ; M. J. Bresadola....,........... MM. V. Schiffner et A. Schmidt....... 97.| Fungi japonici nonnulli, etc.; MM. Spegaz- Addition à la bryologie toscane ; M. A. zini et Tokutaro Ito.................. Bottini............................. 97 | Mycetes malacenses ; MM. Saccardo et Pao- Muscinées de l'ile de Giglio; M. Bot- letti...........,.................... ini... sus 137 | Notes relatives à la Botanique de l’État de Muscinées récoltées à l'ile de la Gorgone ; New-York (Champignons) ; M. H. Peck. M. A. Bottini......................, 97 | 39° rapport sur l'état du Muséum d'His- Catalogue des Mousses des environs de toire naturelle (de New-York); M. H. Genève ; M. A. Guinet......,......... 170 Peck.............................. Florule de l'ile de Miquelon (Muscinées) ; Les Phalloidées de la République Argen- MM. Delamare, Renauld et Cardot..... 99| tine; M. Spegazzini......,........... Nouvelles Mousses de l'Amérique du Nord; Fungi patagonici ; M. C. Spegazzini...... MM. Renauld et Cardot............... 172 | Champignons d'Australie ; M. C. Cooke... Observations critiques sur quelques espè- Addenda nova ad Lichenographiam euro- ces et variétés d'Hépatiques italiennes; peam; M. W. Nylander.............. M. Massalongo ...... (ierra nés enu 171 | Revisio Lichenum Feeanorum; M. J. Meller. Hepaticæ africanæ ; M. F. Stephani.. 99, 170 | Les Lichens de l'Allemagne ; M. P. Sidow. Liste d'Hépatiques récoltées dans la Nou- Lichenes insule Maderæ; M. E. Stizenber- velle-Galles du Sud ; MM. Carrington et CAO DEEE EE EEE EEE tet Pearson..............,,............. 170 | Fragments lichénologiques. Lichens de Cor- Quelques espéces critiques ou nouvelles de fou ; M. Arnold..... Lessor a nini Tea la flore mycologique de France; M. Qué- Groenlands Lichen-Flora ; M. Branth.. let..............,.................. 15 | Lichens de l'ile Miquelon; M. F. Arnold. Liste des Champignons nouvellement ob- Enumeratio Lichenum Freti Behringü ; servés dans le département des Alpes- M. Nylander,,......,............... Maritimes; M. Barla............... 89 | Lichenes montevidenses, etc. ; M. J. Mul- Florule eryptogamique de l’Aube ; M. Briard 176 ler. ......... ss s.s.ssssoseseree Contributions à la flore mycologique de la Lichenes Fuegic et Patagonie ; M. W. Ny- Loire-Inférieure ; M. Ch. Menier....... 89 lander........ sese euro qe nr EUR Champignons nouveaux ou peu connus Revisio Lichenum australiensium Krem- récoltés en Normandie; MM. Malbran- pelhuberi; M. J. Muller....... poses che et Letendre..................... 14 | Énumération de quelques Lichens de Nou- La Flore des Vosges ; Champignons; M. A. méa; M. J. Muller................... Mougeot........................,... 15 | Observations complémentaires sur les ani- Rapport de la Commission de la flore d'Al- maux phycophages et la dissémination lemagne : Champignons; M. Ludwig.. 124| des Algues; M. A. Piccone........... Hyménomycètes de la Bavière méridio- Sur le nombre des Bactéries contenues nale; M. Britzelmayer....... P 126| dans la glace; M. C. Fraenkel........ PALÉONTOLOGIE. Introduction à la Paléophytologie consi- dérée au point de vue botanique; M. le comte de Solms-Laubach La flore fossile de Bezac ; la. soso es ons alt. E EA Bassin houiller de Valenciennes: M. Zeiller. ss M. l’abbé Bou- Notice sur la flore des tufs quaternaires de la vallée de la Vis; M. l'abbé Boulay... 100 | Sur les Rhizocarpées dans la période Érienne en Amérique; M. W. Dawson.. 43 | Diatomées fossiles du Monte Piche et de 173 la route d'Ostie ; M. Matteo Lanzi....- 19 17 133 16 131 17 20 10 TABLE DES ARTICLES ANALYSÉS. 213 MALADIES DES PLANTES. Manuel des maladies des plantes; M. P. Recherches sur le genre Rhizoctonia ; SOraUEr.. esse. 36| M. Rostrup......................... 40 Sur la chlorose de la Vigne ; M. Joulie.. 40 | La Bactérie de.la pourriture des raisins ; Expériences sur les rapports du trauma- M. L. Savastano...........,....,.... 31 tisme et dela gommose; M. L. Savastano. — 38 Rapport sur les maladies fongiques de la Production de taches jaunes sur les feuilles; Vigne; M. Scribner........,.......,. 125 M. P. Sorauer ............,.......... 2| Le Peronospora viticola dans les Vosges ; Expériences sur le parasitisme de l'Agari- M. d'Arbois de Jubainville ........... 91 cus melleus; M. L. Savastano.,..... .. 38| La galle du Nematus Caprec sur le Salix amygdalina; M. Beyerinck........... 39 MÉLANGES. Revue de botanique ; M. Lucante........ 203| graphie; MM. H. Beauregard et V. Ga- Bulletin de la Société botanique de Lyon. 56! lippe..........,............ BEEN 113 Bulletin de la Société Linnéenne de Nor- Manuel de l'acelimateur ; MM. Ch. Naudin mandie, 1886-87.........,......... 105| et F. von Mueller............ eese 129 Scrinia flore selectae, Bulletins vi et vn; Le Jardin des plantes en 1636 ; M. E. Roze. 155 Ch. Magnier........................ 111 | Le Jardin d'hiver ; M. 0.-J. Richard. . 159 Société botanique rochelaise, n? 1x, 1887. 111 | Note sur trois arbres gigantesques ; M. Ch. Journal of Botany, ete., vol. xxv, 1887.. 203| Joly........... T 199 Transactions and Proceedings of the bota- Des plantes vénéneuses et des empoison- nical Society (of Edinburgh), vol. xvii, nements qu'elles déterminent; M. C. part. 1, 1887........................ 205 Cornevin Less uses esse, se 12 Société botanique d’échanges des îles Bri- Sur la racine du Batjitjor, etc.; MM. Hec- tanniques ; M. G. Nicholson........... 205| kel ct Schlagdenhauffen........,..... 118 (Esterreichische botanische Zeitschrift , Recherches sur les Guttas-perchas, etc. ; année 1887.................,........ 58| MM. Heckel et Schlagdenhauflen ..... 178 Bulletin de la Société Brotérienne...... . 60|Étude sur les produits de la famille des Nouveau Journal de botanique italien, Sapotées; M. Louis Planchon......... 158 1887 ............ ss... 109 | Une Jacune dans l’histoire de la sexualité Bulletin des travaux de la Société bota- végétale; M. D. Clos............... . 55 nique de Genève, 1884-87...... eta 108 | Louis Gérard, précurseur de la méthode Le microscope et ses applications; M. E. naturelle; M. D. Clos........,....... 156 Couvreur ,.................. + 175 | Sur quelques botanistes et quelques an- Guide pratique pour les travaux de micro- ciens herbiers du Berry; M. A. Le Grand. 154 NOUVELLES. ,...,...... ........ "10993525999 62, 112, 160, 207 CREER RER t... TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME TRENTE-CINQUIÈME. (Deuxième série. — TOME X.) N. B. — Les noms de genre ou d'espèce rangés par ordre alphabétique sont le plus souvent les noms latins des plantes. Ainsi, pour trouver Gui, cherchez Viscum, etc. Les chiffres arabes se rapportent aux Comptes rendus des séances de la Société; les chiffres arabes entre crochets (] désignent la pagination de la Revue bibliographique, et les chiffres romains celle de la Session extraordinaire. A Abies bracteata (Feuilles de T), 59. ABZAC DE LA Douze (d. Lettres sur un Viola(V.virescensJord.?), 215, 216. Acclimateur (Manuel de l’) [129]. Actinotinus (Caprifoliaeées) Oliv. nov. gen. [145]. Adiantum Capillus-Veneris aux eu- virons de Paris, 441. Afghanistan (Botanique de l’) [190]. Afrique (Flore d") [95] [146]. — (Hépa- tiques d") [99] [170). — Voy. Algé- rie, Égypte, Madère, Saint-Thomas, Tadjourah. Agaricus melleus (Parasitisme de V) [38]. Aisne. Potentilla procumbens Sibth. et P. mixta Nolte à Villers-Cotte- rets, 130. ArrcüisoN (J.-E.-T.). La Botanique de la Commission de délimitation de l'Afghanistan [190]. Alarie (Aude) (Herborisation de la Société au mont), LXXXVI. Albéres (Pyr.-Or.) (Projet d'une ses- sion de la Société dans les), LXXII. Albumen d'un Cycas (Enracinement de Y), 243. Alcaloides (Localisation et signification des) dans les plantes [30]. Alectoria divergens Nyl., 43. Aleurone (Grains d") [183]. Algérie (Flore d'). Excursion bota- nique dans le sud de la province d'Oran, 338. — Sur quelques plantes d'Algérie rares ou nouvelles, 385. — Zones botaniques de l'Algérie [206]. — Bupleurum mauritani- cum Batt. sp. nov., 386. — Car- duncellus cespitosus et Duvauxii Batt. sp. nov., 390. — Carum Cha- berti Batt. sp. nov., 387. — Cen- taurea Cossoniana Batt. sp. nov., 3441, 388. — C. Pomeliana Batt. sp. nov., 389. — Daucus laserpi- tioides var. apterus, 387. — Ferula longipes Goss. inédit., 388 [195]. — Potentilla reptans var. afgentea Batt., 386. — Silene Rouyana Batt. sp. nov., 385. — Thesium mau- ritanicum Batt. sp. nov., 393. — Thymus dreatensis Batt. sp. nov., 392. — Zollikoferia arborescens Batt. sp. nov., 391. — Voy. Bat- tandier, Bonnet, Maury, Pomel, Trabut. Algues, 377 [20] [180]. — nouvelles [24]. — parasites [23]. Allemagne (Flore d) [61] [124]. — (Lichens d") [69]. — Voy. Bavière. Allii species Asiæ centralis in Asia media, etc. [81]. 216 Alpes (Hieracium des) francaises [102]. Alpes (flautes-). Ascension du col du Galibier [152]. Alpes-Maritimes (Champignons des) [89]. — Mousses des environs de Nice [137]. Alpin (Influence du climat) sur les plantes, 436. Amérique (Flore fossile d') [44]. — du Nord (Mousses nouvelles de F) [172]. — Voyez Argentine, Behring, Brésil, Équateur, Fuégie, Groen- Jand, Lehmannianæ (Planta), Mexi- que, Miquelon, New-York, Patago- nie, Porto-Rico, Saint-Domingue, Saint-Pierre, Uruguay. Amidon (Sur P) et les leucites [72]. Ampélidées [139]. Amygdalus communis L. en Algérie, 386. Anatomie des Fougéres de France, 98, 101. — des Salsolacées, 197. — végétale, 432 [73] [71]. ANDRÉ (Ed.). Notice biographique sur Contest-Lacour, 404. Andryala Rothia Pers. var. major, stricta et ramosa, 120. Angers (Herborisations de la Faculté des sciences d") [152]. Augiospermes (Parois criblées dans le liber des), 405. Annonces. Voy. Nouvelles. Anomalies. Voy. Monstruosités. da du Cheilanthes hirta, 38. Araucaria (Sécrétion des) [73]. ARBOIS DE JUBAINVILLE (A. d^). Le Pe- fo] Pera viticola dans les Vosges Ardéche. Plantes récoltées entre Ro- chemauve et Cruas [51]. ARECHAVALETA. Voy. J. Muller. Arenaria montana L. var, saxicola Rouy, 115. Argentine (Phalloïdées de la Répu- blique) [86]. Armeria Langeana Henriquez sp, nov. [60]. — Rouyana Daveau espèce nouvelle, 330. ARNOLD (F.). Lichens de Pile Mique- SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. lon recueillis par M. Delamare |16]. — Lichens de l'ile de Corfou [17]. ARVET-TOUVET. Les Hieracium des Alpes françaises ou occidentales de l'Europe [102]. | ASA GRAY. Sa mort, 103 [62]. ASCHERSON (P.) et SCHWEINFURTH (G.). Illustration de la flore d'Égypte [164]. Ascomycétes des environs de Liége (Belgique) [126]. — lichénogènes cultivés sans Algues [78]. Asie. Voy. Afghanistan, Behring, Chi- ne, Japon, Malacca, Pérak, Sibérie, Turkestan. Asie centrale (Allium nouveaux de l) [81]. Aspidium aculeatum var. Braunii daus les Pyrénées, 440. Asplenium crinitum Bak. sp. nov. [94]. Astériflorées d'Italie [157]. Asteriscus spinosus Gren. et Godr. var. subacaulis et minimus, 118. Asterothecium strigosum Wall., 253. Astragalus gypsophilus Rouy, 116. Aube (Florule cryptogamique de l) [176]. Aude. Note sur la végétation des envi- rons de Carcassonne, XXVIII. — Herborisations dans le Cabardès et le Minervois, L. — Herborisations dela Société dans l'Aude (Pech de l'Agnéle, iles de Laute et de Sainte- Lucie, Boutenac, Mont-Alaric, Si- driéres de Fitou et de Leucate, Pierre-lisse, forét des Fanges, Pla- d'Estable, Étroits-d'Alet, vallée de Véraza), LXXVI-CXXXIII. — Lichens des environs de Quillan, CXXXVI. — Mousses et Hépatiques récolt. dans la forêt des Fanges, CXXXVHI. Australie (Champignons d) [13]. — (Lichens d") [66]. Autriche (Champignons d') [125]. — (Cryptogames de la Basse-) [136]. — Voy. Bohéme, Bukowine, Revue autrichienne de botanique, Tren- tin. Aveyron. Herborisations dans le bas- sin du Dourdou, xt. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Azolla filiculaides Lamk (Recherches biologiques sur P), 426. B BACHMANN (E.). Réactions microchi- miques sur la substance des Lichens, comme moyeu de détermination de ces plantes [23]. Bacillus Carotarum A. Koch sp. nov. [120]. Bactéries contenues dans la glace [10]. — dans l'eau potable [6]. — (Multiplication des) dans l'eau [6]. — endosporées [119]. BAICHÈRE (abbé). Note sur la végéta- tion des environs de Carcassonne (Aude), xxvii. -— — Herborisations dans le Cabardés et le Minervois (Aude), L. BaiLLoN (H.). Note sur les Pédalinées [46]. — Un nouveau type apérian- thé [47]. -— Le nouveau genre Lou- rya [143]. — Le nouveau genre Newtonia [146]. BAKER (J.-G.). Sur une nouvelle col- lection de Fougéres de l'ouest de Bornéo, récoltées par l'évéque de Singapore et Sarawak [93]. — Un nouveau Lycopode de la République de l'Equateur [95]. — Sur une col- lection de Fougéres faite dans l'ouest de la Chine centrale par le Dr A. Henry [96]. — Sur une col- lection de Fougéres faite par le baron Eggers, à Saint-Domingue [134]. — Voy. baron de Muller. Balanophora dioica [82]. Baléares (Plantes des iles) [109]. Barbarie (Evax et Filago nouveaux de), 333. BARLA (J.-B.). Liste des Champignons nouvellement observés dans le dé- partement des Alpes-Maritimes [89]. BaAnRADAS (F.). Courtes observations sur la famille des Légumineuses [35]. Bary (A. de). Sa mort, 62 [62]. Basidiomycétes [116]. BaArEsoN (M'e Anna) et Darwin (Fr.). Effet de l'excitation sur les tissus végétaux turgescents [79]. 217 Batjitjor (Le) [178]. BATTANDIER (J.-A.). Lettre sur la dé- couverte du Lotus drepanocarpos près d'Hyéres (Var), 61. -- Note sur quelques plantes d'Algérie rares ou nouvelles, 385.— et TRABUT (L.). Excursion botanique dans le sud de la province d'Oran, 338. — Flore d'Algérie; 1°" fase. [153]. Bavière méridionale (Hyménomycètes de la) [126]. BEAUREGARD (H.) et GALIPPE (V.). Guide pratique pour les travaux de micrographie [113]. BECK (G.). Sur la flore mycologique de la Basse-Autriche [125]. — Ré- vision des Cryptogames actuelle- ment connues dans la Basse-Autriche [136]. BEDDONE (col. R.-H.). Fougères récol- tées à Pérak par le P. Scortechini [94]. — Fougéres récoltées à Pé- rak et Penang par M. J. Day [95]. BEEBY. Ranunculus Flammula et reptans [204]. Bégonias tubéreux (Fleurs hermaphro- dites de), 151. — (Fleurs prolifères de), 309. Behring (Lichens des cótes du détroit de) [131]. Belgique (Champignons de) [14] [126]. Bellis intermedia Loret, 409. BENNETT(A.). Espéces britanniques du genre Epilobium |205]. Berberis vulgaris (Piquants du), 317. BERLESE (A.-N.). Le nouveau genre Peltosphæria [88]. Berlesiella (Pyrénomycétes) Sace. nov. gen. [88]. Berry (Botanistes et herbiers du) [154]. BEvEnRINCK. La galle du Nematus Ca- preæ sur le Salir amygdalina [39]. BicELow (R. Payne). Sur la structure de la fronde dans le Champia par- vula |24]. BLANC (Louis). Plantes des environs d’Ajaccio [57]. BLANCHE (Isidore). Sa mort, 29. — Notice biographique, XXXVIII. Blés (Croisements de) différents, 49. 218 Bohéme (Flore bryologique de la) [97]. Rorre (C.). Rapport sur les arbres et arbrisseaux qui eroissent spontané- ment dans la province de Brande- bourg [61]. BoLTON (Meade). Sur la facon dont se comportent différentes espéces de Bactéries dans l'eau potable [6]. BOMMER et Rousseau (M"**). Contribu- tions à la flore mycologique de la Belgique [126]. Bonxer (Edm.). Florule des iles Saint- Pierre et Miquelon [143]. — et Maury (P.). D'Ain-sefra à Djenien- bou-resq; voyage dans le Sud Ora- nais [194]. BONNIER (G.). Étude expérimentale de l'influence du climat alpin sur la végétation et les fonctions des plan- tes, 436. — Obs., 52, 308, 407, 496, 439. Bornéo (Fougères de l’ouest de) [93]. BonNET (Ed.). Note sur une nouvelle espéce de Laminaire (Laminaria Rodriguezii) de la Méditerranée, 361. Borrago officinalis L. var. saxicola, 122. Botaniques (Collections) de M. G. Gau- tier, CLIX. Botanistes (Une famille de), xi. — du Berry [154]. BOTTINI (A.). Additions à la bryologie toscane [97]. — Muscinées récoltées à l'ile de la Gorgone (97]. — Musci- nées de l'ile de Giglio [137]. Bouches-du-Rhóne. Lotus drepano- carpos prés de Marseille, 61. BouLaY (abbé). La flore fossile de Bezac, prés de Saint-Saturnin (Puy- de-Dóme) [43]. — Notice sur la flore des tufs quaternaires de la vallée de la Vis (Hérault) [43]. Bourgeon du Tulipier, 327. — (Ano- malie de) de Hétre, 400. Boutenac (Aude) (Herborisation de la Société aux pinèdes de), LXXXHI. Brandebourg (Arbres et arbrisseaux du) [61]. BRANTH (J.-S. Deichman) et GRONLUND SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. (Chr.). Flore lichénologique du Groenland [133]. BREFELD, ISTVANFFY et OLSEN (J.). Basidiomycétes, it, Protobasidiomy-. cétes [116]. BRESADOLA (J.). Fungi Tridentini novi, vel nondum delineati |16]. Brésil (Mélastomacées du) [50]. Bretagne (Grande-) (Botanique de la) [203]. — (Discomycétes nouveaux de la) [89]. — (Lichens de Ja) [132]. — (Société de botanique d'échange de la) [205]. — Voy. Britanniques et Britten. BRETON (Le). Voy. Le Breton. BRIARD. Lettre sur la florule crypto- gamique de l’Aube, 375. — Florule cryptogamique de l’Aube, et sup- plément au Catalogue des plantes de ce département [176]. E Bniost (G.). Sur les substances mine- rales contenues dans les feuilles des plantes toujours vertes [177]. Britanniques (iles). Nouveaux Champi- gnons [89]. — Lichens [132]. — Voy. Britten, Société botanique d'E- dimbourg BRITTEN (J.). Journal de botanique britannique [203]. BRITZELMAYER. Hyménomycètes de la Bavière méridionale [126]. BROTHERUS (V.-F.). Musci novi trans- caspici [170]. Bruncuorsr. Sur un Champignon fila- menteux des Morues salées [116]. Bryologique (Revue) [137] [168]. BuBANI. Sa mort [160]. < BucHINGER. Sa mort, 417. — Notice biographique, 418. : Bukowine (Cryptogames vasculaires de la) [135]. Bupleurum mauritanicum Batt. sp. nov., 386. : Bureau (Ed.). Don, 420. — Obs., 265. — Sur un Figuier à fruits souter- rains [196]. | Bureau et Conseil de la Société pour 1889, 445. BunNAT (Em.) et GREMLI (A.). Genre Rosa ; Révision du groupe des Orien- tales [60]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. C Calédonie (Nouvelle-). Voy. Nouméa. Camus (E.-G.). Note sur le Potentilla procumbens Sibth., 130. — Quel- ques localités nouvelles de plantes intéressantes des environs de Paris, 376. — Une herborisation à Pour- ville, prés Dieppe (Seine-Inférieure), 408. — et Duvaz(C.). Herborisation à Saint-Lubin (Seine-et-Oise), 289. Canaux sécréteurs [185]. CANDOLLE (A. de) et CANDOLLE (C. de). Monographie Phanerogamarum , vol. v; pars secunda [139]. CANNART D'HAMALE (de). Sa mort, 371 [207]. — Notice biographique, 373. Cantal (Geum montano-rivulare dans le) [56]. Carcassonne (Aude) (Végétation des environs de), XXVIII. CARDOT (J.). Voy. Delamare et Re- nauld. Carduncellus cespitosus et Duvauæii Batt. sp. nov., 390. — dianius Webb, 118. Carduus granatensis Willk, var. gra- e cilis, 120. Carex acuta (Polymorphisme du) et Carex Touranginiana [51].— cur- vula découvert en Auvergne, 376. CARRINGTON (B.) et PEARSON (W.-H.). Liste d'Hépatiques récoltées dans la Nouvelle-Galles du Sud [170]. CanUEL (Th.) Nouveau journal de botanique italien [109]. — Flore italienne de Philippe Parlatore, vol. VII: Astériflorées, par Henri `- Tanfani [157]. Carum Chaberti Batt. sp. nov., 387. Caryophyllées du Portugal [60]. CASTILLO (Drake del). Voy. Drake. Cellule végétale (Division de la) [29]. — (Substance nouvelle de la) [72]. Cellulose (Réactifs iodés de la), 421. Celtidées (Nouveau genre de) [195]. Centaurea axillaris, intermedia et montana de la flore du Gard, 441- 442, — Cossoniana Bat. sp. nov., 941, 388. — Pomeliana Patt. sp. 219 nov., 389. — prostrata Coss. var. decumbens, 120. Ceratophyllum demersum L. (Variété nouvelle du), 82. Ceriomyces et Fibrillaria, 124. Chætomorpha (Espèces d'eau douce du genre) [162]. Challenger (Rapport sur les résultats scientifiques du voyage du) [48]. Champia parvula (Fronde du) [24]. Champignons, 124, 139, 152, 199, 242, 251, 277, 291, 296, 323, 375, Lxiv . [9-16]. [37] [42] [72] [78] [85-91] [114-127] [181]. Chancres des Coniféres, LXIV. CHAPPELLIER. Sur les Ignames [102]. Charente-Inférieure (Ceratophyllum demersum var.notacanthum Fou- caud dans la), 82. CHASTAINGT (G.). Énumération des Rosiers croissant naturellement dans le département d’Indre-et-Loire, 151. — Description de deux Rosiers de la sous-section Canina hispida Déségl. appartenant à la flore d'In- dre-et-Loire, 281. Cheilanthes hispanica recueilli en Espagne, 195. — hirta (Anthéro- zoides du), 238. Cher (Scirpus Holoschenus dans le), 324. — (Herborisations dans le) [202]. CHEVALLIER (abbé L.). Liste des Mous- ses et des Hépatiques récoltées dans la forêt des Fanges (Aude), CXXXVII. Chicoracées (Involucre dans les), 432. Chine (Cyrtandrées nouvelles de) [139]. — (Flore de) [51] [148] [198]. — (Fougéres de la) centrale [96]. — (Illicium verum du sud de la) [196]. — Voy. Yun-nan. Chlorophyllienne (Variations horaires de l’action) [79]. Chlorose de la Vigne [40]. Chlorure de calcium iodé comme réac- tif, 423. Chromoleucites (Sur les) [188]. Cladina lacunosa Del. et silvatica Hoffm., 42. Cladoniarum universalis (Monogra- phia) | 10]. 220 CLAUTRIAU. Voy. Errera. Cleome à pétales appendiculés [45]. Clitoria Hanceana Wemsl.sp. n. [51]. Clochers et toitures (Florule des) des églises de Poitiers [197 |. CLos (D.). Lettre sur M. Timbal-La- grave, 178. — Les trois premiers botanistes de l'Académie royale des sciences, Dodart et les deux Mar- chant, 285. — Le Jardin des plantes de Toulouse et la botauique locale et pyrénéenne [53]. — Une lacune dans l'histoire de la sexualité végé- tale [55]. — Louis Gérard, un des précurseurs de la méthode natu- relle [156]. COGNIAUX (A.). Plante Lehmannianæ in Guatemala, Costarica et Colum- bia collecte [49]. — Melastomaceæ et Cucurbitaceæ Portoricenses [49]. — Descriptions de quelques Cucur- bitacées nouvelles [49]. — Voy. Sal- danha. Cogniauxia ampla et cordifolia sp. nov. [50]. Coincy (de). Voy. Franchet. COLIN: Voy. Guignard. . COLOMB (G.). Essai d'une classification des Fougéres de France basée sur leur étude anatomique et morpho- logique, 98. — Recherches sur les stipules [32]. CoLviN (Rév. R.-F.). Sa mort, 275. Commission de comptabilité (Vérifica- tion des comptes du Trésorier par la), 444. Commissions nommées par le Conseil administratif. de la Société pour 1888, 31. Compositarum novarum Turkesta- nie decas |193]. Confervacées (Développement de quel- ques) [162]. Conifères (Chancres des), LXIV. — (Feuilles de), 57. Conspectus Polygalarum europæa- rum et boreali-africanarum, 359. — flore groenlandicæ [24]. CoNTEsT-LACOUR (Edm.). Sa mort, 373 [207]. — Notice biographique, 404. Convolvulus valentinus Cav., 121. - SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. CookE (C). Quelques Champignons exotiques [13]. — Champignons d'Australie [13]. CoPINEAU. Rapport sur les excursions faites par la Société pendant la ses- sion extraordinaire à Saint-Antoine de Galamus (Pyr.-Or.), CXXv; aux Etroits d'Alet (Aude), cxxvin; dans Ja vallée de Véraza (Aude), CYXxHI. CORBIÈRE (L.). Erythræa Morieri sp. nov. et les Erythrœæa à fleurs capitées [104]. — Herborisations dans la Manche [105]. Corbières (Plantes Phanérogames et Cryptogames supérieures récoltées pendant la session des), CXL. — (Session extraordinaire dans les), I-CLX. Corfou (Lichens de l'ile de) [17]. CoRNEvIN (Ch.). Des plantes véné- neuses et des empoisonnements qu'elles déterminent [12]. ConNu (M.). Obs., 407. CornuTi (L'Enchiridion botanicum parisiense de Jacob) [106]. Corse. Leucoium roseum près d'Ajac- cio [57]. CossoN (E.). De speciebus generis Polygala ad subgenus Chamæbuæus pertinentibus, 358. CosTANTIN (J.). Notes sur quelques parasites des Champignons supé- rieurs, 251. — Recherches sur un Diplocladium, 291. — Obs., 256, 278.— Les Muscinées simples [181]. — et RoLLAND. Recherches sur le développement d'un Stysanus et d'un Hormodendron, 296. — CosTE (abbé H.). Mes herborisations dans le bassin du Dourdou (Avey- ron), XI. CovRcHET. Recherches sur les Chro- moleucites [188]. Couvreur (E.). Le Microscope et ses applications à l'étude des végétaux et des animaux [175]. Crategus ozyacantha (Piquants du), 314. Crepis scorzoneroides Rouy, 120. Croisic (Loire-Inférieure) (Herborisa- tion algologique d'automne au), 377. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Crucifères (Bractées des) [56]. Cryptogames de la Basse-Autriche [136]. — vasculaires de la Buko- wine [135]. Cryptomonadinées (Sur les), 127 [180]. Cucurbitacées nouvelles. Voy. Co- gniaux. Cyananthus (Sur le genre) [138]. Cycas (Enracinement de l'albumen d'un), 243. | Cyclamen europæum (Rhizome du) 2 [19]. Cynoglossum pictum Ai. var. um- brosum, 122. Cypéracées du Mexique, 173. Cypripedium (Structure florale des) [36]. Cyrtandrées nouvelles de Chine [139]. Cystolithes dans le genre Exostemma (Rubiacées), 400. D DaGUILLON (A.). Observations sur la structure des feuilles de quelques Conifères, 57. DANGEARD (P.-A.). Observations sur les Cryptomonadinées, 127. — Note sur la gaine foliaire des Salicor- niece Benth. et Hook., 157.— Obser- vations sur l'anatomie des Salsoleæ Benth. et Hook., 197. — Nouvelles observations sur les Pinguicula, 260. — Sur la formation des renfle- ments souterrains dans l’ Eranthis hyemalis, 366. — Recherches sur les Cryptomonadine et les Euglenæ [180]. DANIEL (L.). Structure anatomique comparée de la feuille et des fo- lioles de l'involucre dans les Chico- racées, 432. Daphne Philippi, 144 et suiv. Daphnoidées des Pyrénées centrales, 144. Darwin (Fr.). Voy. Bateson. Dattiers (Embryon des) [77]. Daucus laserpitioides var. apterus, 387. Davallia nephrodioides Bak. sp. nov. [94]. 221 DAVEAU (J.). Un Armeria nouveau : A. Rouyana, 330. Dawson (sir W.). Sur les Rhizocarpées dansla période Erienne (dévonienne) en Amérique [44]. Day (J.). Voy. Beddome. DEGAGNY (Ch.). Observations en ré- ponse à M. Guignard, 114. — Ori- gine nucléaire du protoplasma (2* Note) sur l'antagonisme des ma- tières chromatiques et du proto- plasma à l'état naissant, 348. DELAMARE (E.). Sa mort, 371 [207]. — Notice hiographique, 373. — RENAULD (F.) et CARDOT(J.). Florule de l'ile Miquelon [99]. — Voy. Ar- nold et abbé Hue. Delphinium elatum L. (Organisation dela fleur du), 85. Desmidiées polymorphes [161]. Devaux. De l'action de la lumière sur les racines croissant dans l'eau, 305. — Obs., 308, 330. DrakoNow. Les substances organiques employées comme substance nutri- tive [125]. — Un nouvel appareil pour la culture des organismes infé- rieurs [123]. — Une nouvelle mé- thode d’ensemencement [123]. Dianthus hispanicus Asso et sæla- bensis Rouy, 115. Dianthus superbus aux environs de Chantilly, 417. Diatomées. fossiles [128]. Dicotylédones (Pétiole des) [73]. Dieppe (Seine-Inférieure) (Herborisa- tion à Pourville aux environs de), 408. Diplocladium (Sur un), 291, Dipsacées d'Italie [158]. Discomycétes nouveaux de la Grande- Bretagne [89]. Discours de M. ie maire de Narbonne, v. — de M. Rouy, vi, LXXIV. — de M. G. Gautier, vit. Dissémination des Algues [20]. DoparT, un des trois premiers bota- nistes de l'Académie des sciences de Paris, 285. Domingue (Fougères de Saint-) | 134]. 222 Dons, 30, 104, 151, 237, 265, 290, 321, 323, 374, 407, 417, 419, 426. Dordogne. Viola des environs de Pé- rigueux, 275. DouLror (H.). Voy. Van Tieghem. Dourdou (Aveyron) (Herborisations dans le bassin du), xt. DRAKE DEL CasriLLO (E.). Iilustra- tiones flore insularum maris Pa- cifici [81] [193]. DREVAULT. Obs., 260. DnupE (O.). Atlas de la distribution des plantes [25]. DUCHARTRE (P.) Organisation de la fleur dans des variétés cultivées du Delphinium elatum L., 85. — Sur des fleurs hermaphrodites de Bégo- nia, 151. — Sur la culture des Mo- rilles, 242. — Note sur l'enracine- ment de l'albumen d'un Cycas, 242. — Note sur un cas d'abolition du géotropisme, 266. — Fleurs proli- féres de Bégonias tubéreux, 309.— Remplacement des étamines par des carpelles chez le Sedum anglicum, 368. — Don, 420. — Obs.. 49, 52, 64, 109, 114, 139, 236, 271, 272, 308, 329, 417, 436, 439. DurrFonT (L). Sur un projet de session extraordinaire dans la Charente-In- férieure, LXXI. Durour (L.). Observations sur le dé- veloppement et la fructification du Trichocladium asperum Harz, 139. DunAND (Th.). Index generum phane- rogamorum [150]. . Duvar (C.). Voy. Camus. E EGGErs (baron). Voy. Baker. Égypte (Anciens jardins arabes d’) [167]. — (Illustration de la Flore d") [164]. Eldphomyces ou Truffe des cerfs [127]. Élections, 444. ExERY (H.). Le bourgeon du Tulipier, | 327. Emulsine dans les Amandes [24]. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Endosperme des Jasminées [35 |. ENGELHARDT. Le Rosellinia congre- gata Beck., Champignon nouveau des dépóts de charbon de la Saxe |116]. Epilobium britanniques [205]. Equateur (Lycopodium nouveau de la République de P) [95]. Eranthis hiemalis (Renflements sou- , terrains de l’), 366. Ericacées (Racines des), 273. Erpodiaceæ quatuor nove [98]. ERRERA (L.). L'efficacité des structures défensives des plantes [77]. — MAISTRIAU et CLAUTRIAU. Premières recherches sur la localisation et la signification des alcaloïdes dans les plantes [30]. Erythræa Morieri Corb. sp. nov. [104]. Espagne (Le Cheilanthes hispida trouvé en), 195. — (Excursions bo- . laniques en), 115. — Voy. Baléares. Etats-Unis. Voy. New-York. Etroits d'Alet (Aude) (Herborisation de la Société aux), CXXVII. Euchresta tenuifolia Hemsl. sp. nov. [51]. Euglénées (Sur les) [180]. Euphorbia. Sur une Euphorbe hybride (E. Characias X amygdaloides), XXXV. Euphrasia . salisburgensis à fleurs jaunes [57]. Europe (Flore d' [102] [107]. — (Géographie botanique de P), 32. — (Lichens d’) [68] [149]. — Voy. les divers pays de l'Europe. Evacidium Heldreichii (Sur V), 312. Evacopsis angustifolia et mareotica Pomel sp. nov., 333, 934. Evax nouveaux de Barbarie, 335. — linearifolia, mucronata et psilan- tha Pomel sp. nov., 333. Evroult- N.-D.-du-Bois (Orne) (Herbo- risation à Saint-), 112. Excursions. Voy. Herborisations. Exostemma (Rubiacées) (Cystolithes dans le genre), 400. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. F Fanges (Aude) (Herborisation de la Société à la forêt des), cxi. — (Mousses et Hépatiques récoltées dans la forêt des), CXXXVII. Fauror (L.). Voy. Franchet. Fée. Voy. J. Muller. Ferula hispanica Rouy, 116. — lon- gipes Coss., 388 [195]. Feuilles (Accroissement des) [184]. — et folioles de l'involucre des Chico- racées, 4932. — (Substances miné- rales des) des plantes vertes [177]. — (Structure des) de quelques Co- niféres, 57. Fibrillaria, 124. Ficus Ti-Koua, Figuier à fruits sou- terrains [196]. Filago nouveau de Barbarie, 336. — „numidica Pomel sp. nov., 336. Firrsca(G.). Recherches anatomiques et physiologiques sur lembryon des Dattiers [77]. Fiscu (C.). Voy. Rees. Fitou et Leucate (Aude) (Herbori- sation de la Société aux sidriéres de), CII. FLAHAULT (Ch.). Herborisations al- gologiques d'automne au Croisic (Loire-Inférieure), 377. — L'herbier méditerranéen formé à la Faculté des sciences de Montpellier, Lx. Fleurs du Delphinium elatum L., 85. — du Gui [187]. Fuicne (P.). Note sur les formes du genre Ostrya, 160. — Notes pour servir à l'étude de la nervation [34]. Flore de l'Afghanistan, voy. Aitchison. — d'Algérie, voy. Algérie, Battan- dier. — d'Allemagne, voy. Ludwig. — cryptogamique d'Allemagne, voy. Rabenhorst. — fossile d'Amérique, voy. Dawson. — cryptogamique de l'Aube, voy. Briard. — mycologique d'Autriche, voy. Beck. — mycologi- que de Belgique, voy. Bommer, Lam- botte. — fossile de Bezac (Puy-de- Dôme), voy. abbé Boulay. — bryolo- gique dela Bohême, voy. Schiffner.— de la Bukowine, voy. Procopianu. — 223 de la Chine, voy. Blackwell Forbes.— d'Egypte, voy. Ascherson, Schwein- furth. — d'Europe, voy. Gandoger. — de France, voy. Arvet-Touvet, France. — mycologique de France, voy. Quélet. — du Groenland, voy. Lange. — lichénologique du Groen- land, voy. Branth. — d'Italie, voy. Caruel. — du Japon, voy. Ito. — mycologique de la Loire-Infé- rieure, voy. Menier. — de Maine-et- Loire, voy. Préaubert. — de l'ile de Miquelon, voy. Bonnet, Delamare. — de l'état de New-York, voy. Pech. — d'Orient, voy. Kunze. — des iles de l'océan Pacifique, voy. Drake del Castillo. — de Paris, voy. Paris, Roze. — des toitures des églises de Poitiers (Vienne), voy. Richard. — du Portugal, voy. de Mariz. — de l'ile Saint-Pierre, voy. Bonnet. — de San-Thomé (Afrique), voy. Henriques. — de Sicile, voy. Strobl. — fossile du bassin houiller de Valenciennes (Belgique), voy. Zeiller. — fossile de la vallée de la Vis (Hérault), voy. abbé Boulay. — des Vosges, voy. Mougeot. FLor (L.). Observations sur les tiges aériennes de quelques plantes, 54. Font-Estramer (Pyrén.-Or.) Herbori- sation de la Société à la), XCVII. Forges (F.-Blackwell) et HEMSLEY(W.- Botting). Index flore sinensis [51] [148]. Forges (H.-O.). Une nouvelle Fougére de la Nouvelle-Guinée [134]. FosuE. Nouvelles Algues marines [24]. Fossiles [45] [41] [100] [128] [173]. Foucaup (J.). Note sur une variété nouvelle du Ceratophyllum demer- sum L., 82. Fougéres [92-96]. — de Bornéo [93]. — de Saint-Dominique [134]. — de France (Classification des), 98. Fragaria Filipendula Hemsl. sp. nov. [52]. FRAENKEL (C.). Sur le nombre des Bac- téries contenues dans la glace |10]. France (Flore de). Lettre sur la dé- 224 couverte du Lotus drepanocarpos, près d'Hyéres (Var), 61. — Sur une variété nouvelle du Ceratophyllum demersum, 82, — Essai d'une clas- sification anatomique des Fougéres de France, 98. — Herborisation à Saint-Evroult-N.-D.-du-Bois (Orne), 112. — Sur le Potentilla procum- bens Sibth., 130. — Rosiers crois- sant naturellement dans le départe- ment d'Indre-et-Loire, 131, 281. — Etude des Daphnoidées des Pyrénées centrales, 144. — Le Galanthus ni- valis L. aux environs de Paris, 257. — L'Ustilago Caricis Fuckel aux environs de Paris, 277. — Herbori- sation à Saint-Lubin (Seine-et-Oise), 289. — Envoi de quelques espéces récoltées aux environs de Clermont- Ferrand (Puy-de-Dôme), 290, 324, 404. — Découverte du Scirpus Ho- loschenus dans le département du Cher, 324. — Sedum anglicum dans la Haute-Vienne, 368. — Let- tre sur la florule eryptogamique de l'Aube, 375. — Découverte en Au- vergne des Fritillaria Meleagris L. et Carex curvula, 316. — Quelques localités nouvelles de plantes inté- ressantes des environs de Paris, 216. — Herborisations algologiques d'automne au Croisic (Loire-Infé- rieure), 977. — Herborisation à Pourville, aux environs de Dieppe (Seine-Inférieure), 408. — L'Aspi- dium aculeatum var. Braunii dans les Pyrénées, 440. — Sur deux Cen- taurea de la flore du Gard, 441. — Session extraordinaire de la Société à Narbonne et dans les Corbiéres (Aude), 1-CLX. — Liste des plantes distribuées à la premiére séance à Narbonne, ix. — Herborisation dans le bassin du Dourdou (Aveyron), XI. — Sur la végétation des environs de Carcassonne (Aude), xxvi. --- Sur une Euphorbe hybride, xxxv. — Sur le Lathyrus tenuifolius Desf., XXXVI. — Herborisations dans le Cabardés et le Minervois (Aude), L. — Liste des plantes à récolter SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dans la Charente-Inférieure, LXXI. — Herhorisations de la Société et liste des plantes récoltées pendant . la session extraordinaire, LXXVI-CXL. — Lichens recueillis aux environs de Quillan (Aude), cxxxvr. Espéces décrites ou signalées : Adiantum Capillus-Veneris, 441. Bellis intermedia Loret, 409. Centaurea axillaris, 442.— C. mon- tana, 441. Dianthus superbus, 417. Erythrea Morieri Corb. sp. nov. [104]. Galanthus nivalis, 257-260. Goodyera repens, 417. Leucoium roseum [571]. — Lotus dre- panocarpos, 61. X Orchis Timbaliana, 409. — Oro- banche Santolinæ, LXXIX. m Rosa Sauzeana Boullu sp. nov. [56]. — R. sazilliacensis Chastaingt sp. nov., 981. — R. superba Chas- taingt sp. nov., 283. : Serratula heterophylla, xci. — :Si- lene oleracea Bor., 409. Teucrium aureo X montanum Fliche, xci. — Trichoscypha calycina, LXX. Voy. Arvet-Touvet, Barla, Blanc, Briard, Clos, Constant, Corbière, Gadeceau, Houlbert, Husnot, abbé Hy, Lucante, Malbranche, Menier, Mornet, Mougeot, Noday (du), Préau- hert, Quélet, Richard, Saint-Lager, Timbal-Lagrave. FRANCHET (A.). Note sur le Cheilan- thes hispanica trouvé en Espagne par M. de Coiney, 195. — Note sur quelques Primula du Yun-nan, 428. — Obs., 29, 52. — Sur les Cleome à pétales appendiculés [45].— Plantes du voyage au golfe de Tadjourah [46]. — Le genre Cyananthus [138]. — Les Mutisiacées du Yun-nan [138]. — Cyrtandrées nouvelles de Chine [139]. : Fries (R.). Laschiænova species [88]. Fritillaria Meleagris L. découvert en Auvergne, 376. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. 295 Fruits souterrains d'un Figuier de Chine [196]. Fuégie et Patagonie (Lichens de) [172]. Fungi japonici nonnulli [89]. — patagonici [86]. — tridentini no- vi [16]. Fusarium oidioides Speg. sp. nov. [89]. G GADEAU DE KERVILLE (H.). Note sur la variation de forme des grains et des pépins chez les Vignes cultivées de l'ancien monde [110]. GADECEAU (E.). Ascension botanique du col du Galibier (Hautes-Alpes) [152]. Gaine des Nostocacées, 213. — fo- liaire des Salicornieæ Benth. et Hook., 157. Galanthus nivalis L. aux environs de Paris, 257. Galibier (Hautes-Alpes) (Ascension du col du) [152]. GALIPPE (V.). Voy. Beauregard. Galles du Sud (Hépatiques dela Nou- velle-) [170]. Gawa (da). Voy. Saldanha. GANDOGER (M.). Excursions botani- ques en Suisse; herborisations au Simplon (Valais), 185. — Lettre rectificative sur des plantes de Suisse, 398. — Flora Europe ter- rarumque adjacentium, etc.; tom. XI-XIV [107]. Gard (Centaurea de la flore du), 441. — Sur une Euphorbe hybride à Aumessas, XXXV. Garonne (Plantes critiques, rares ou nouvelles pour la Haute-), 440 [104]. GAUTIER (G.). Nommé président de la session extraordinaire, Ill. — Discours, vit. — Rapports sur les herborisations de la Société : au Pech de l’Agnèle (Aude), LXXVI; — aux iles de Laute et de Sainte-Lucie (Aude), LXXIX; — aux pinèdes de Boutenac (Aude), LXXXII ; — au mont Alaric (Aude), LXXXVI; — à la Font-Estramer (Pyr.-Or.), XCVII; — T. XXXV. aux sidriéres de Fitou et de Leucate (Aude), cii; — aux gorges de la Pierre-lisse (Aude), cvi; — à Ja forét des Fanges (Aude), cxi; — à la forét et au Pla-d'Estable (Aude), cxvi; — au Pont-de-la-Fous (Pvr.- Or.), cxxit. — Liste méthodique des plantes Phanérogames et Cryp- togames supérieures, récoltées pen- dant la session des Corbiéres, CXL. — Obs., Lxxv.— (Collections bota- niques de), CLIX. GAY (Fr.). Sur les Ulothrix aériens, 65. Genéve (Mousses des environs de) [170]. Genista anglica et hispanica (Pi- quants des), 314. Genres (Réhabilitation des) de Tour- nefort, 133, 137. Géographie botanique de l'Europe (Notes sur la), 32. Géotropisme (Un cas d'abolition du), 266. GÉRARD (Notice sur Louis) [156]. Géraniacées (Racine des), 274. Geum montano-rivulare |56]. Gifolaria Coss., 335. —— floribunda, 335. Giglio (Italie) (Mousses de l'ile) [137]. GIMIÉ, maire de Narbonne (Discours de), v. Giornale. Voy. Journal. Gleditschia australis Hemsl. sp. nov. [52]. Gommose (Sur la) [38]. GomonT (M.). Recherches sur les enve- loppes cellulaires des Nostocacées filamenteuses, 204. Goodyera repens aux environs de Chantilly, 417. Gorgone (Italie) (Mousses de l'ile de la) [97]. Graines à deux téguments, 302. GRAND (Le). Voy. Le Grand. Graphideæ Feeanæ [18] Gray. Voy. Asa Gray. Gréce. Voy. Corfou. GREMLI (Aug.). Lettres sur des plantes douteuses de la Suisse, 395, 396. — Voy. Burnat. 15 226 Groenland (Flore du) [21 |. — (Lichens du) [133].— (Pollinisation de quel- ques fleurs du) [34]. — (Végétation du) [163]. GRONLUND (Chr.). Voy. Branth. Guatemala, Costarica et Colombie (Plantes de) [49]. GUIGNARD (L.). Obs., 114. — et COLIN. Sur la présence de réservoirs à gomme chez les Rhamnées, 325. Guinée (Nouvelle-) (Fougéres nou- velles de la) [134]. — (Selaginella nouveau de la) [93]. GUINET (A.). Catalogue des Mousses des environs de Genéve [170]. GUINIER (E.). Développement anormal de bourgeons de Hétre à l'automne, 400. Guttas-perchas (Sur les) [178]. Gyrophora hyperborea Hoffm.et Muh- lenbergii Ach., 47. H Haplophyllum hispanicum Spach var. Barrelieri Rouy, 115. HAUSER (G.). Sur la Sarcine des pou- mons [5]. Haute-Garonne.Voy. Garonne (Haute-). Hautes-Alpes. Voy. Alpes (Hautes-). HEcKEL (Ed.). Sur la présence et la nature des cystolithes dans le genre Exostemma (Rubiacées), 400. — Lettre sur la mort de M. Contest- Lacour, 403. — et SCHLAGDENHAUF- FEN (Fr.). Sur la sécrétion des Araucaria [73]. — Recherches sur les guttas-perchas fournies par les Mimusops et les Payena [178]. — Sur la racine du Batjitjor (Veronia nigritiana Ol. et Hirn.) [178]. HEiMERL (A.). Sur l'inerustation de la membrane cellulaire des Nyctagi- nées par l'oxalate de chaux [73]. Helichrysum valentinum Rouy, 117. Hellénique (royaume). Voy. Gréce. HEMSLEY (W. Botting). Rapport sur les résultats botaniques du voyage du « Challenger » pendant les an- nées 1873-1876 [48]. — Voy. Forbes (Blackwell). SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. HENNECART (J.). Sa mort, 443. HENRIQUES (J.). Contributions à l’étude de la flore d'Afrique; flore de San- Thomé: Cryptogames vasculaires [95]. HENRY (D° A.). Voy. Baker. Hepatice africanæ [99] [170]. Hépatiques d'Italie [171]. Hérault (Flore fossile de P )|43]. Herbier méditerranéen de la Faculté des sciences de Montpellier, LX [63]. — anciens du Berry [154]. — de Séguier, 53. Herborisations aux environs d'Angers (Maine-et-Loire) [152]. — Dans le Cabardés et le Minervois (Aude), L. — dans le Cher en 1887 [202]. — algologiques au Croisic (Loire-Infé- rieure), 377. — aux environs .de Dieppe (Seine-Inférieure), 408. — dans le bassin du Dourdou (Avey- ron) XI. — en Espagne, 115. — dans la province d'Oran (Algérie), 338. — dans l'Orne, 112.— à Saint- Lubin (Seine-et-Oise), 280. — en Suisse et au Simplon, 185. — dans le Tessin septentrional, 75. — de la Société dans les Corbières pen- dant la session extraordinaire à Narbonne (Aude), LxxVI-CXXXVI. HERDER (F. de). Plante Raddeanc monopetalæ [149]. HÉniBAUD (Frère) nommé membre honoraire, 30. — annonce la décou- verte en Auvergne des Fritillaria Meleagris L. et Carex curvula, 376. — Envois de plantes récoltées aux environs de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dóme), 290, 324, 404. Hêtre (Bourgeons de) à l'automne; 400. Hieracium des Alpes [102]. Hippocrepis fruticosa Rouy, 116. Histoire de la botanique dans la Mayenne [201]. HOOKER (J.-D.). Icones plantarum de Hooker, 3? série [144]. — Ilicium verum du sud de la Chine [196]. Hormodendron (Développement d'un); 296, 300. — nigro-album Costant. et Roll. sp. nov., 302. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÉRES. 221 HOULBERT (C.). Stations de plantes rares ou peü communes dans la Mayenne [58]. — Documents pour servir à l'histoire de la botanique dans le département de la Mayenne [201]. HovELACQUE (M.). Observations sur le Pinguicula vulgaris, 262. Hue (abbé). Lichens de Miquelon en- voyés au Muséum par M. le D" De- lamare, 38. lusor (Th.). Revue bryologique, année 1888 [137] [168]. — Musco- logia gallica [171]. Hv (abbé). Lettre sur M. Trouillard, 263. — Note surles Lichens recueil- lis aux environs de Quillan (Aude), CXXXVI. — Quatriéme Note sur les herborisations de la Faculté des sciences d'Angers (Maine-et-Loire) [152]. Hybrides, xxxv, xci [56] [82]. — de Blés, 49. — de deux Palmiers, 114. Hyménomycètes de Bavière [126]. Hymenostemma Fontanesii Willk. var. intermedium, 117. Hyphomycète (Morphologie et physio- logie d’un), 199. I icones plantarum de Hooker [144]. Ignames (Sur les) [102]. Illicium verum du sud de la Chine [196]. Indre-et-Loire (Rosiers du départe- ment d"), 131, 281. lonienues (iles]. Voy. Grèce. Isoetes (Distribution des) [134]. IsrvANFFY. Voy. Brefeld. Italie (Flore d") [58] [137] [157] [171]. — (Flore fossile d') [128]. — Voy. Giglio, Gorgone, Toscane. lto. Voy. Tokutaro. J Janin (F.). Les organes sécréteurs des végétaux et la matiére médicale [178]. Japon (Balanophorée nouvelle du) [82]. — (Champignons nouveaux du) [89]. — Psilotum triquetrum [92]. Jasminées (Endosperme des) [35]. JENSEN (C.). Voy. Lange. JOHANNSEN. Sur la localisation de l'émulsine dans les amandes [31]. JoHANSON. Etude sur le genre Ta- phrina [121]. JoLv (Ch.). Note sur trois arbres gi- gantesques [199]. Jost (L.). Sur le développement des fleurs du Gui [187]. JouLrE. Sur la chlorose de la Vigne [40]. Journal de botanique italien (Nou- veau), vol.xix (1887) [109]. JUBAINVILLE (de). Voy. Arbois (d^). JUMELLE (H.). Sur les graines à deux téguments, 302. — Obs., 304. K KAMIENSKI (F.). Sur la symbiose du mycélium de Champignons et des racines des végétaux supérieurs [42]. KERVILLE (de). Voy. Gadeau de Ker- ville. Kocu (A.). Sur la morphologie et le développement de quelques Bacté- ries endosporées [119]. Kocu (L.). Histoire du développement des Orobanches avec des considé- rations particuliéres sur leurs rela- tions avec les plantes cultivées [41]. — Le développement des Oro- banche [75]. ` Komaroffia (Renonculacées) Kunze nov. gen. [147]. KREMPELHUBER. Voy. J. Muller. Kunze (0.). Plante orientali-rüssice [147]. L Labiées des iles de l'océan Pacifique [81]. LAGERHEIM (G.). Observations criti- ques au sujet de quelques espéces et variétés de Desmidiées décrites dans les dernières années [161]. — 228 Sur les espéces d'eau douce du genre Chetomorpha |162].— Notes relatives à l'histoire du développe- ment de quelques Confervacées [162]. LAMBOTTE (E.). La flore mycologique de Ja Belgique [14]. Laminaria Rodrigquezii Bornet, es- péce nouvelle de la Méditerranée, 361, 364. LANGE (J.) et JENSEN (C.). Conspectus flore Groenlandicæ, pars secunda [21]. Lanzi (M.). Les Diatomées fossiles du Monte Piche et de la route d'Ostie (Italie) [128]. LARCHER (Ad.). Sa mort, 103. Laschia testudinella Fries sp. nov. [88]. Lathyrus numidicus Batt., 386. ~- tenuifolius Desf. (Sur le), XXXVI. Laute (Herborisation de la Société aux îles de) et de Sainte-Lucie (Aude), LXXIX. LEBLOIS (M'* A.). Recherches sur l'origine et le développement des canaux sécréteurs et des poches sécrétrices [185]. LE BRETON (A.). Une variété probable du Polyporus obducens (15]. Lecanora campestris Schær., granu- losa Mull.-Arg., scopularis Nyl. et tartarea var. gonatodes Ach., 47, 48. — murorum [132]. LECHEVALIER (Jacques). Sa 257. Lecidea eupetræa Nyl. et rivulosa Ach., 48. LECLERC DU SABLON. Sur les poils ra- dicaux des Rhinanthées, 81. — Sur la réviviscence du Selaginella lepi- dophylla, 109. — Sur les anthéro- zoides du Cheilanthes hirta, 238. — Obs., 242, 304, 395. Lecomte (H.). Note sur le développe- ment des parois criblées dans le liber des Angiospermes, 405. — Obs., 109, LE GRAND (A.) a découvertle Scir- pus Holoschænus aux environs de Bourges (Cher), 324. — Essai de mort, SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. réhabilitation des genres de Tour- nefort, 133. — Notice sur quelques botanistes et quelques anciens her- biers du Berry [154]. — Voy. Mornet. Légumineuses [35]. -— (Racines des), 273. — (Tubereules radicaux des), 105. — de Chine [51]. Lehmannianæ (plante) in Guate- mala, Costarica et Columbia col- lecto [49]. LETENDRE. Voy. Malbranche. Lettres de MM. le marquis d'Abzae de La Douze, Battandier, Briard, Clos, Gandoger, Gremli, Heckel, l'abbé Hy, Lombard-Dumas, l'abbé Mar- cais, le Ministre de l'Agriculture, le Ministre de Instruction publique, Niel, Puech, Viaud-Grand-Marais. Voy. ces noms. Leucites (Sur les) [72]. Leucoium roseum [57]. Levüres (Spores chez les), 152. LEWIN (M.). Contribution à l'étude anatomique de la germination des Monocotylédones [77]. Liber des angiospermes, 405. Lichenographiam europæam (Ad- denda nova ad) [68] [149]. Lichens [16-19] [23] [65-70] [78] [191- 133] [149] [172]. — de l'ile de Mi- quelon et de Saint-Pierre, 38 [17] [99]. — des environs de Quillan (Aude), CXXXVI. Lichenum australiensium Krempel- huberi (Revisio) [66].— Feeanorum (Revisio) |67]. — Freti Behringii (Enumeratio) [131]. — Lichenes Fuegice et Patagoniæ [172]. — in- sulæ Madere [19]. — montevi- denses [17]. Liège (Belgique) (Ascomycétes des environs de) [126]. Liguny (J.-B.). Sa mort, 371 [207]. — Notice biographique, 373. Limpricur. Flore cryptogamique de Rabenhorst, Mousses [171]. Linaria spuria (Tiges du), 55. Liriodendron tulipifera. Voy. Tuli- ier. Liste méthodique des plantes (Phané- rogames et Cryptogames, supe- TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. rieures) récoltées pendant la session des Corbières, CXL. Loire-Inférieure (Flore mycologique dela) [89]. — Herborisations algo- logiques au Croisic, 377. LomBaRD-Dumas(A.). Lettre sur Pher- bier de Séguier, 53. Lonicéracées d'Italie [157]. LonET (H.). Sa mort, 417 [207]. — Notice biographique, 418. -Lot (Le Galanthus nivalis dans le département du), 260. LOTHELIER (A.). Observations sur les piquants de quelques plantes, 315. Lotus drepanocarpos, 61. Lourya (Péliosanthées) Baillon nov. gen. [143]. — campanulata [145]. LuBBock (sir J.). Observations de bio- logie végétale sur la forme des plan- tules et les causes auxqueHes cette forme est due [76]. LucaNTE (A.). Revue de botanique; tome vi, 1887-1888 [203]. Lupwic. Rapport de la Commission de la flore d'Allemagne en 1886; Champignons [124]. LvizET (D.). Observations sur le Lotus drepanocarpos, 61. — Herborisa- tion au Val di Piora, prés Airolo, dans le Tessin septentrional, 75. Lumiére (Action de la) sur les racmes croissant dans l'eau, 305. Lycopodium albidum Bak. sp. nov. [95]. M Madére (Lichens de l'ile) |19]. MAGNIER (Ch.). Scrinia Flore selectæ ; Bulletins vı et vit [111]. MacNus. Sur quelques espèces du genre Schinzia [126]. Maine-et-Loire (Violariées de la flore de) [200]. — Herborisations aux en- virons d'Angers [152]. MarsTRIAU. Voy. Errera. Malacca (Champignons de la péninsule de) [87]. Maladies des Mélèzes, Lxiv. — des plantes [36-41]. — des raisins [37]. — du Saule (39]. — de la Vigne, 395 [40] [91] [125]. 229 MALBRANCHE (A.). Sa mort [112]. — et LETENDRE. Champignons nouveaux ou peu connus récoltés en Norman- die [14]. MALINVAUD (E.). Note sur la situation de la Société au 1° janvier 1888, 62. — Observations à propos d'un projet de réhabilitation des genres de Tournefort, 137. — Renseigne- ments sur la topographie et la flore des Corbières, 183. — Hommage à la mémoire de Ch. Trouillard, 264. — Obs., 31, 52, 54, 151, 259, 276, 323, 324, 405, 417. Manche (Erythræa de la) [104]. — (Herboris. dans la) [105]. MANGIN. Don, 420. — Sur les réactifs iodés de la cellulose, 421. — Obs., 157, 308. Marcais (abbé). Voy. Timbal-La- grave. MARCHANT (N. et J.), deux des trois premiers botanistes de l'Académie des sciences de Paris, 285. Maniz (J. de). Contributions à l'étude dela flore portugaise : Caryophyllées [60]. MarTIN (B.). Note sur deux Centaurea de la flore du Gard, 441. — Sur une Euphorbe hybride, xxxv. MARTINDALE (J.-A.). Notes sur quel- ques Lichens britanniques [132]. MASSALONGO (C.). Observations criti- ques sur quelques espéces et variétés d'Hépatiques italiennes créées par de Notaris [171]. Massee (G.). Révision du genre Poly- saccum [13]. — Sur les causes qui déterminent la direction de l'accrois- sement, et sur l'origine des plantes multicellulaires [20]. Masters (Max-T.). Sur la structure florale du genre Cypripedium [36]. Maury (P.). Note sur les Cypéracées du Mexique, 173. — Observations à propos d'un Armeria nouveau, 332. — Sur les affinités du genre Susum, 410. — Obs., 417.— Voy. Bonnet. Mayenne (Histoire de la botanique 230 dans la) [201]. — (Plantes rares ou peu communes de la) [58]. Méditerranée (Herbier de la région de la), LX [63]. — (Laminaire nouvelle de la), 361. Megaphyllæa Hemsl. nov. gen. [145]. Mélastomacées du Brésil [50]. — de Guatemala, Costarica et Colombie [49]. Membrane cellulaire des Nostocacées, 209. MENIER (Ch.). Contributions à la flore mycologique de la Loire-Inférieure [89]. Mexique (Cypéracées du), 173. Mezoneurum sinense Hemsl. sp. nov. [52]. Mıcnaup (G.). Recherches chimiques sur le rhizome du Cyclamen euro- pœum [73]. Micrographie (Guide pratique pour les travaux de) [113]. Microlonchus spinulosus Rouy, 119. Microscope (Le) et ses applications [475]. i MiÉGEVILLE (abbé). Etude des Daph- noidées des Pyrénées centrales, 144. Mimusops [178]. Ministre de l'Agriculture. Lettre et subvention de 1000 francs, 324. — de Vl'Instrucetion publique. Lettre, 151. Miquelon (Florule de l'ile de) [99] [143]. — (Lichens de), 38 [16]. MOELLER (A.). Sur la culture, sans Algues, d'Ascomycétes lichénogènes [78]. Monar.. Voy. Van Tieghem. Monstruosités et Anomalies, 151, 309, 368, 400. Montevideo (Uruguay) (Lichens de) [17]. Montpellier (Herbier méditerranéen de la Faculté des sciences de), Lx [63]. Morchella. Voy. Morille. MORIÈRE (P.-G.). Sa mort, 371 [207]. — Notice biographique, 372. Morilles (Culture des), 242. MonNET. Compte rendu des principales herborisations faites dans le Cher, SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. en 1887, sous la direction de M. A. Le Grand [202]. MoucEoT (A.), La flore des Vosges : Champignons [15]. MOUILLEFARINE (E.). Sur une famille de botanistes : les Thomas de Bex, XL. Mousses [96-99] [137-138] [168-172]. MOoUTON. Ascomycétes observés aux environs de Liége (Belgique) [126]. Mucédinées simples (Les) [181]. Mucuna sempervirens Hemsl. sp. nov. [51 ]. MULLER (G.). Musci cleistocarpici novi [98]. — Erpodiaceæ quatuor nove [98]. MULLER (baron F. von) et BAKER (J.-G.). Une nouvelle Sélaginelle de la Nouvelle-Guinée [93]. — Voy. Naudin, MuLLER (J.). Lichenes montevidenses quos legit et communicavit. prof. Arechavaleta |17]. — Graphideæ Feeanæ [18]. — Contributions lichénologiques [65]. — Revisio Lichenum australiensium Krem- pelhuberi [66]. — Énumération de quelques Lichens de Nouméa rèc. par Savés [67].— Revisio Lichenum Feeanorum |61]. MuNTZ (A.). Sur l'existence. des élé- ments du sucre de lait dans les plantes [11]. Musci cleistocarpici novi [98]. — novi transcaspici |170]. Muscologia gallica |171]. Mutisiacées du Yun-nan [138]. Mycetes malacenses [87]. Mycogone cervina, 254. Mycologie. Voy. Champignons. N Narbonne (Aude) (Session extraordi- naire à) en 1888, 1-CLx.— (Séances de la session à), v, X. Narthecium Reverchoni Celakovsky sp. nov. [59]. NaUDIN (Ch.) et MuLLER (F. von). Ma- nuel de l'aeclimateur[129]. — Nécrologie, 29, 62, 103, 178, 236, 256, TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÉRES. 263, 275, 911, 417, 443 [62] [112] [160] [207], Nematus Capreæ du Saule [39]. Nervation (De la) [34]. New-York (Flore de l'état de) [85][90]. Newtonia (Légumineuses) Baillon nov. gen. [146]. Nice (Alpes-Maritimes) (Mousses des environs de) [137]. NICHOLSON (G.). Société botanique d'échanges des iles Britanniques ; rapport sur les distributions faites en 1887 [205]. NIEL (Eug.). Herborisation à Saint- Evroult-N.-D.-du-Bois (Orne), 112. — Lettre sur la mort de M. J.-B. Lieury, 373. Nopay (0. du). Notice bryologique sur les environs de Nice (Alpes-Mari- times) [137]. Noire (Aude) (Herborisations sur le versant méridional de la monta- gne), L. Nomenclature. Réhabilitation des ` genres de Tournefort, 133, 137. Normandie (Champignons nouveaux de) [14]. Nostocacées (Enveloppes cellulaires des) filamenteuses, 204. — (Spores des), 231. NoTaRIS (de). Voy. Massalongo. NouEL. Sa mort, 29. Nouelia (Mutisiacées) Franch. nov. gen. [139]. Nouméa (Lichens de) [67]. Nouvelle-Calédonie, Nouvelle-Guinée. Voy. Calédonie, Guinée. Nouvelles [62] [112] [160] [207 ]. Noyau (Division du) [29]. Nyctaginées (Membrane cellulaire des) [73]. NyYLANDER (W.). Addenda nova ad Lichenographiam europæam [68] [149]. — Enumeratio Lichenum Freti Behringii [431]. — Lichenes Fuegiæ et Patagoniæ [172]. 0 Obock (Plantes des environs d") [46]. Océanie. Voyez Australie, Bornéo, 231 Drake, Nouméa, Nouvelle-Galles du Sud, Nouvelle-Guinée. OEsterreichische botanische schrift. [58]. Oise. Herborisation à Esches, 377. — Dianthus superbus et Goodyera repens prés de Chantilly, 417. OLIVER (J.-P.). Lathyrus tenuifolius Desf., xxxvr. — Sur un projet de session de la Société dans les Al- bères (Pyrénées-Orientales), LXXU. OLSEN (J.). Voy. Brefeld. Oran (Algérie) (Excursion botanique dans le sud de la province d"), 338. Orchidées (Hybrides bigénériques d") [82]. — nouvelle de l'ile Saint-Tho- mas [84]. x Orchis Timbaliana G. Camus, 409, Oreocharis aurantiaca et Delavayi Franch. sp. nov. [139]. Orestia (Orchidées) Ridley nov. gen. [84]. — elegans [85]. Orne. Herborisation à Saint-Evroult- N.-D.-du-Bois, 112. Orobanche Santoline dans l'Aude, LXXIX. Orobanches (Développement des) [75]. — (Études sur les] [41]. Oscillariées (Membrane cellulaire des), 215. Ostrya (Sur le genre), 160. — carpi- nifolia Scop., 166. Zeil- P Pacifique (Flore des iles de l'océan) [81] [193]. Padoue (Italie) (Arbres et arbustes cultivés à) [53]. Paliurus aculeatus (Piquants du), 316. Palmier hybride, 114. PAOLETTI (G.). Voy. Saccardo. Parasites des Champignons supérieurs, 251. Paris (Flore de). Le Galanthus niva- lis L. aux environs de Paris, 257.— L'Ustilago Caricis Fuckel aux envi- rons de Paris, 277. — Quelques lo- calités nouvelles de plantes inté- ressantes des environs de Paris, 232 316.—A diantum Capillus-Veneris, AM. — Dianthus superbus, A17. — Goodyera repens, 417.— Voy. Roze. PARLATORE (Ph.). Voy. Caruel. Parmelia centrifuga Ach. et frau- dans Nyl., 44. Patagonie (Champignons de la) [86]. — (Lichens de la) [172]. Payena |118]. PEARSON (W.-H.). Voy. Carrington. Pech de l'Agnéle (Aude) (Herborisa- tion de la Société au), LXXVI. PECK (Ch.-H.). Notes relatives à la botanique de l'état de New-York [85]. — Trente-neuvième rapport annuel des administrateurs du Mu- séum d'histoire naturelle de New- York; partie botanique [90]. Pédalinées (Sur les) [46]. Peltigera scabrosa Th. Fr., 45. Peltospheria (Pyrénomycétes-Sphéria- cées) Berl. nov. gen. [88]. Penzigia (Pyrénomycétes) Sacc. nov. gen. [87]. Pérak (Malacca) (Fougères de) [94] [95]. Peronospora viticola dans les Vosges [91]. Pétiole des Dicotylédones [73]. PETIT (L.). Le pétiole des Dicotylé- dones au point de vue de l'anatomie comparée et de la taxinomie [73]. Petrocosmea sinensis Oliv. sp. nov. [139] [145]. PEYROU (J.). Sur les variations horai- res de l’action chlorophyllienne [79]. Pézizes des chancres des Conifères, LXIV. Phalloidées de la République Argen- tine [86]. Phanerogamorum (Index generum) [150]. — (Monographie) [139]. PüiLLIPS (W.). Nouveaux Discomycétes de la Grande-Bretagne [89]. Phenir hybride (P. dactylifera X canariensis), 114. Phycomycètes (Sur quelques) [124]. Phyllosticta Tokutaroi Speg. sp. nov. [90]. Physcia subobscura Nyl., 46. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. PiccoNE (A.). Observations complé- mentaires sur les animaux phyco- phages et la dissémination des Algues [20]. Picea excelsa (Feuilles du), 57. Picridium prenanthoides Rouy, 121, Pierre (Florule de l'ile Saint-) [143]. Pierre-lisse (Aude) (Herborisation de la Société aux gorges de la), cvit. Pinguicula (Sur les), 260. Piquants de quelques plantes, 313. PinoTTA (B.). Observations sur le Po- terium, spinosum [34]. — Sur Pen- dosperme des Jasminées [35]. Pla-d'Estable (Aude) (Herborisation de la Société à la forêt et au), CXVIII. PLANCHON (J.-E.). Monographie Pha- nerogamarum, vol. v, Ampelideæ [139]. — Sa mort, 236. PLANCHON (Louis). Proclamé membre à vie, x. — Étude sur les produits de la famille des Sapotées [158]. Plante | orientali-rossice [147]. — Raddeanæ monopetalæ [149]. Plantes vénéneuses [12]. Platysma ciliare Nyl., 44. Podoon, nouveau type apérianthé[47]. Poils radicaux des Rhinanthées, 81. PoissoN (J.). Sur un nouveau genre de Celtidées [195]. Poitiers (Vienne) (Florule des toitures des églises de) [197 ]. Pollinisation de quelques fleurs groen- landaises [34]. Polydragma | (Euphorbiacées - Croto- nées) Hook. f. nov. gen. [144]. Polygala subgenus Chamæbuæus, 358. — Balanse Coss., Chamæbu- xus L., Munbyana Boiss. et Reut., Vayredæ Costa et Webbiana Coss., 359-360. Polypodium Annabelle Forbes sp. nov. [134]. — laserpitiifolium Scort., quinquefurcalum et subar- boreum Bak. sp. nov. [94]. Polypores (Étude des) [114]. Polyporus biennis [115]. — obducens (Sur le) [15]. — sulfureus |114]. Polysaccum (Révision du genre) [13]. PowEL (A.). Sur l'Evacidium Hel- dreichii Parl., 313.— Etude sur TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. des espéces barbaresques des types des Evaz et des Filago, 333. Pont-de-la-Fous (Pyr.-Orientales) (Her- borisation de la Société au), CXXII. Porta (P.). Plantes des Baléares [109]. Porto-Rico (Mélastomacées et Cucur- bilacées de) [49]. Portugal (Caryophyllées du) [60]. — Armeria Langeana Henriq. [60]. — Voy. Daveau, Madére. Potentilla procumbens Sibth. et mixta Nolte (Sur les), 130. Poterium spinosum (Sur le) [34]. PRÉAUBERT. Révision des Violariées de la flore de Maine-et-Loire [200]. PRILLIEUX (Ed.). Observations sur les tubercules des racines des Légumi- neuses, 108. — Tumeurs ligneuses ou broussins des Vignes, 393. Primula du Yun-nan, 428. — Lis- teri King, nivalis Pall., pellucida Franch. sp. nov. et pulchella (non . Wall.), 428, 429. Procès-verbal de vérification des comptes du Trésorier par la Com- mission de comptabilité pour les années comptables 1883 à 1887, 444. PROCOPIANU-PROCOPOvICI (A.). Contri- butions à la connaissance des Cryp- togames vasculaires de la Bukowine [135]. Protoplasma (Constitution du) [1]. — (Origine nucléaire du), 348. Prunus hirtipes Hemsl. sp. nov. [52]. Prusse. Voy. Brandebourg. Pseudevaxz Pomel subg. nov. Pomel, 334. — mauritanica sp. nov., 335. Psilotum triquetrum [92]. Pterolobium punctatum Hemsl. sp. nov. [51]. PuEcH (Hippolyte). Réclamation au sujet de la découverte du Sapona- ria bellidifolia dans l'Aveyron, 31. Puy-de-Dóme (Flore fossile du) [43]. — (Plantes du), 290, 324, 404. Pyrénées (L'Aspidium aculeatum var. Braunii dans les), 4410. — (Bota- nique des) [53]. 233 Pyrénées(Hautes-) (Daphnoidées des), 144. Pyrénées- Orientales (Le Lathyrus tenuifolius dans les), xxxvi. — Her- borisations de la Société à la Font- Estramer, xcvi; — au Pont de la Fous, CXXII; — à Saint-Antoine de Galamus, CXXV. Pyrethrum corymbosum Willd. var. gracilicaule, 117. Q QuÉLET (L.). Quelques espéces cri- tiques ou nouvelles de la flore mycologique de France [15]. Quillan (Aude) (Séance de la session à), XLIX. — (Lichens recueillis aux environs de), CXXXVI. R RABENHORST (Flore cryptogamique de) [171]. Racines croissant dans l'eau, 205. — des Géraniacées, 274. — des Légu- mineuses et des Éricacées, 273. Rappe (D' G.). Voy. de Herder. Raisins (Maladie des) [37]. RAMOND (A.). Rapport sur la situation financiére de la Société à la fin de 1887 et propositions pour le budget de 1889, 180. Ranunculus Flammula et reptans [204]. Rapports sur les herborisations de la Société pendant la session de Nar- bonne (Aude), voy. Herborisations. — sur la situation financière de la Société en 1887, 180. Rees (M.) et Fiscn (C.). Recherches sur la structure et le mode de vie de Ja Truffe des Cerfs, Elaphomyces [127]. REGEL (E.). Allii species Asie centra- lis in Asia media a Turcomania desertisque aralensibus et caspicis usque ad Mongoliam crescentes [81]. RENAULD (F.)et Carnot. Mousses nou- 234 velles de l'Amérique du Nord [172]. — Voy. Delamare. Réservoirs à gommes des Rhamnées, 325. RESPAUD distribue des plantes à l'une des séances de la session extraor- dinaire, XLVII. Revue autrichienne de botanique [58]. Rhamnées (Réservoirs à gomme chez les), 325. Rhinanthées (Poils radicaux des), 81. Rhizocarpées dans la période Erienne en Amérique [44]. Rhizoctonia (Sur le genre) [40]. Rhynchosia? Henryi Hemsl. sp. nov. [51]. RicHARD (0.-J.). Le Jardin d'hiver [159]. — Florule des clochers et des toitures des églises de Poitiers (Vienne) [197]. RipLEY (H.-N.). Sur un nouveau genre d'Orcehidées de l'ile Saint-Thomas (Afrique occidentale) [84]. RIEDEL. Voy. Wolffhuegel. Rivulariées (Trichome des), 229. Robinia Pseudacacia (Piquants du), 315. Rochelaise (Société botanique) [111]. ROLFE (R.-A.). Sur les hybrides bigé- nériques d'OÜrchidées [82]. ROLLAND. Voy. Costantin. Rome (Diatomées fossiles des environs de) [128]. Rosa, révision du groupe des Orien- tales [60]. — Rosiers du départe- ment d'Indre-et-Loire, 131, 281. — arvensis (Piquants du), 318. — Sauzeana Boullu sp. nov. [56]. — sazilliacensis et superba Chastaingt sp. nov., 281, 283. Rosacées de Chine [52]. Rosellinia congregata Beck [116]. RosrRUP. Recherches sur le genre Rhizoctonia [40]. Rousseau (M"*). Voy. Bommer. Roussoella (Pyrénomycétes) Sace. nov. gen. [87]. Rouy (G.). Note sur la géographie botanique de l'Europe, 32. — Excur- sions botaniques en Espagne (mai- juin 1883), 115. — Note sur les SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Teucrium Majorana Pers. et ma: joricum Rouy, 319. — Discours à la séance d'ouverture de la session extraordinaire, vi. — Discours à la séance de clôture de la session, LXXIV. -— Note sur les collections botaniques de M. Gaston Gautier, CLIX. — Obs., 196, 197, 276, 332, XLIX. Roze (E.). Le Galanthus nivalis L. aux envir. de Paris, 257. — L'Usti- lago Caricis Fuckel (U. urceolorum Tul. aux environs de Paris, 277. — donne un apercu d'un Mémoire intitulé : Recherches biologiques sur l'Azolla filiculoides Lmk, 426. — Obs., 242, 243, 256. — La flore parisienne au commencement du xvi? siècle, d’après l'Enchiridion botanicum parisiense de Jacob Cornuti [106]. — Le Jardin des plantes en 1636 [155]. Rubiacées d'Italie [157]. Rubus fruticosus (Piquants du), 317. — Henryi Hemsl. et O. Kuntze, ichangensis Hemsl. et O. Kuntze, Kunizeanus Hemsl. et Playfairi Hemsl. sp. nov. [52]. Russie orientale (Flore de la) [147]. S SABLON (du). Voy. Leclerc du Sablon. SACCARDO (P.-A.). Un nouveau genre de Pyrénomycétes sphériacés [88]. — et PaoLErTI (G.). Mycetes mala- cences [87]. SacoT (P.). Sa mort, 371 [207]. — Notice biographique, 371. Saint-Antoine de Galamus (Pyr.-Or.) (Herborisation à), CXXV. SAINT-LAGER. Plantes dela Haute-Mau- rienne [51]. Saint-Pierre. Voy. Pierre (Saint-). Saint-Thomas. Voy. Thomas (Saint-). SALDANHA DA GAMA (J. de) et COGNIAUX (A). Bouquet de Mélastomacées bré- siliennes dédiées à Sa Majesté Dom Pedro 1I Empereur du Brésil [50]. Salicornieæ Benth. et Hook. (Gaine foliaire des), 157. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES, Salix amygdalina (La galle du Nema- tus Capreæ sur le) [39]. Salsolee Benth, et Hook. (Anatomie des), 197. Samaroceltis (Celtidées) J. Poisson nov. gen. [195]. Sapin et ses transformations (Le) [95]. SAPORTA (comte A. de). Don de son ouvrage : Origine paléontologique des arbres cultivés par l’homme, 265. Sapotées (Produits des) [158]. Sarcine des poumons [5]. SAVASTANO (L.). La Bactérie de la pourriture des raisins [37]. — Expé- riences sur le parasitisme de l'Aga- ricus melleus |38]. — Expériences sur les rapports entre les faits traumatiques et la gommose [38]. SAVES (Th.). Voy. J. Muller. Savoie (Haute-). Plantes de la Haute- Maurienne [57]. SCHIFFNER (V.). Contribution à la con- naissance de la flore bryologique de la Bohême [97]. — et SCHMIOT (A.). Flore bryologique du nord de la Bohème [97]. SCHIMPER (F.-W.). Sur l’amidon et les leucites [72]. Schinzia (Espèce du genre) [126]. SCHLAGDENHAUFFEN (Fr.). Voy. Heckel, SCHMIDT (A.). Voy. Schiffner. SCHNETZLER. Sur la Mousse sous- lacustre de la barre d'Yvoire [96]. Schumannia (Ombelliféres) Kunze nov. gen. [147]. ScHwaRz (F,). La constitution physi- que et chimique du protoplasma [1 J. Scu wEINFURTH (G.). Sur la flore des anciens jardins arabes d'Egypte [167]. — Voy. Ascherson. Scirpus Holoschenus découvert dans le département du Cher, 324. SCORTECHINI (Père). Voy. Beddome. Scortechinia (Euphorbiacées-Philan- thées?) Hook. f. nov. gen. [145]. SCRIBNER (S.). Rapport sur les mala- dies fongiques de la Vigne [125]. Scrinia Flore selecta. Voy. Magnier. Scytonémées (Gaine des), 224. 335 Sécréteurs (Organes) des végétaux [178]. Sedum anglicum (Étamines rempla- cées par des carpelles dans le), 368. Seine-Inférieure. Herborisation aux environs de Dieppe, 408. — Voy. Normandie. Seine-et-Oise. Le Galanthus nivalis près de Chaville, 257. — Herbori- sation à Saint-Lubin, 289. Selaginella nouveau (S. angustira- mea) de la Nouvelle-Guinée [93]. — lepidophylla (Réviviscence du), 109. Selkirkia (Borraginées) Hemsl. nov. gen. [49]. Session extraordinaire à Narbonne (Aude) et dans les Corbières en 1888, r-CLX. — (Fixation de la), 183. — (Membres de la Société et autres personnes qui ont pris part à la), 1-11. — (Réunion préparatoire de la), 11. — (Bureau de la), 11. — (Programme de la), 1. — (Séances de la), v, x, XLIX. — (Rapports sur les excursions de la Société pen- dant la), LXXVI et suiv. SEY NES (J. de) présente et analyse le fascicule 11 de ses Recherches sur les végétaux inférieurs, 323. — Ceriomyces et Fibrillaria, 124. — Recherches pour servir à l'histoire naturelle des végétaux inférieurs. I1. Polypores [114]. Sibérie (Flore de) |149]. Sicile (Flore de) [58]. Sipow 4P.). Les Lichens de l'Allema- gne [69]. Silene oleracea Bor. var. maculala, 409.— Rouyana Batt. sp. nov., 385. Simplon (Valais) (Herborisation au), 185. SkoFiTz (A.). Revue autrichienne de botanique, 37* année, 1887 [58]. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Liste des publications reçues en échange du Bulletin, 6. — Membres de la Société, 9. —- Membres décédés, 27. — Membres rayés, 28. — Situation générale de la Société au 1° janvier 1888, 62. — Situation financiére à la fin de 1887, 180. — Subven- 236 tion du ministére de l'Agriculture, 324. Société botanique d'échanges des iles Britanniques [205]. — botanique d'Édimbourg [205]. — botanique de Genève [108]. — botanique ita- lienne, 104. — botanique de Lyon ; Bull. trim. [56]. — botanique ro- chelaise [111]. — Brotérienne (Bul- letin de la) [60]. — Linnéenne de Normandie (Bulletin de la), années 1886-1887 [105]. SOLMS-LAUBACH (comte de). Intro- duction à la Paléophytologie con- sidérée au point de vue botanique [100]. SoNNTAG (P.). Sur la durée de l'ac- croissement terminal et le dévelop- pement des feuilles [184]. SORAUER (P.). Manuel des maladies des plantes [36]. — Production de taches jaunes sur les feuilles [42]. SPEGAZZINI (C.). Les Phalloidées de Ja République Argentine [86].— Fungi Patagonici |86]. — et TokurARO Iro. Fungi Japonici nonnulli [89]. Spheronema Leottiarum, 255. Sphyranthera (Euphorbiacées) Hook. f. nov. gen. [144]. Spiræa Henryi Hemsl. sp. nov. [52]. Spores chez les levüres, 152. STEPHANI (F.). Hepaticæ africanæ [99] [170]. Stereocaulon denudatum Fik., 39. Stigonémées (Gaine des), 227. Stipules (Sur les) [32]. . STIZENBERGER (E.). Lichenes insule Madere [19]. STRASBURGER (Ed.). La technique bo- tanique [27]. l STROBL (G.). Flore des monts Nébrodes de Sicile [58]. | Stysanus (Sur le développement d'un), 296. Suisse (Excursions botaniques en), 185. — (Plantes douteuses de la), 295, 398. — Voy. Tessin, Genève, Susum (Affinités du genre), 410. Symbiose du mycélium des Champi- gnons et des racines des végétaux supérieurs [42]. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. T Tachaphantium Brefeld nov. gen. [117]. Tadjourah (Afrique) (Voyage au golfe de) [46]. TANFANI. Voy. Caruel. Taphrina (Sur le genre) [121]. Taxus baccata (Feuilles du), 60. Terre de Feu (Lichens de la) [172]. Tessin septentrional (Herborisations dans le), 75. Teucrium aureo X montanum Fliche, xci. — Majorana Pers. [110]. — Majorana Pers. et majoricum (Sur les), 319. Thamnium alopecurum L. sous-la- custre [96]. Thesium mauritanicum Batt. sp. nov., 393. Tuomas de Bex (Les), XL. Thomas (Afrique occidentale) (Orchi- dée nouvelle de l’île Saint-) [84].— Cryptogames vasculaires de San- Thomé [95]. Thymus dreatensis Batt. sp. nov., 392. — micromerioides, valentinus et Webbianus Rouy, 122-123. TiEGHEM. Voy. Van Tieghem. Tiges aériennes de quelques plantes, 54. TiMBAL-LAGRAVE (Ed.). Sa mort, 178. — (Notice biographique sur), 178.— et MARÇAIS (abbé Ed.). Plantes eriti- ques, rares ou nouvelles pour la flore de la Haute-Garonne [104]. TokuTARo Iro. Sur une espèce de Ba- lanophora nouvelle pour la flore du Japon [82]. — Psilotum trique- trum [92]. — Voy. Spegazzini. Toni (G. Batt. de). Arbres et arbustes remarquables cultivés dans les jar- dins de Padoue (Italie) [53]. Torula pulvinata Sacc. [116]. Toscane (Mousses de la) [97]. Toulouse (Haute-Garonne) (Jardin des lantes de) [53]. Tainan Ga les genres de), 133, 137. : TnaBUT (L.). Les zones botaniques de l'Algérie [206]. — Voy. Battandier. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Trentin (Champignons du) [16]. Trésorier (Rapport du), 180. — (Véri- fication des comptes du), 444. Trichocladium asperum (Développe- ment et fructification du), 139. Trichoscypha calycina, LXX. TROUILLARD (Ch.). Sa mort, 263. Truffe des Cerfs [127]. Tubercules radicaux des neuses, 105. Tuberculina japonica Speg. sp. nov. [90]. Tulipier (Le bourgeon du), 327. Turkestan (Composées du) [193]. Légumi- U Ulex europeus (Piquants de l’), 313. Ulothrix aériens, 65. — crenulata Kutz., 72. — parietina Kutz., 69. — radicans Kutz., 67. Umbilicaria dictyiza Nyl., pustulata Hoffm. et var. papulosa Ach., 46. Uxperwoop (L.-M.). La distribution des Isoetes [134]. Uruguay. Voy. Montevideo. Ustilago Caricis Fuckel aux environs de Paris, 271. V Valérianacées d'Italie [157]. VALLOT (J.). Le Sapin et ses transfor- mations [95]. l Van TiEGHEM (Ph.). Observations sur le géotropisme, 271, 272. — Sur le réseau sus-endodermique de la ra- cine chez les Légumineuses et les Éricacées, 273. — Obs., 108, 109. . — et DouLioT (H.). Origine, struc- ture et nature morphologique des tubercules radicaux des Légumi- neuses, 105. — Sur les plantes qui forment leurs radicelles sans poche, 278. — et MowNar. Sur le réseau sus-épidermique de la racine des Géraniacées, 274. Var. Lotus drepanocarpos découvert prés d'Hyères, 61. Végétaux inférieurs (Histoire naturelle des) [114]. 237 Véraza (Aude) (Herborisation dans la vallée de), CXXXIII. Vérification des comptes de M. le Tré- sorier, 444. Vernonia nigritiana Ol. [178]. ViAUD-GRAND-Marais (A.). Lettre sur le Gui, 405, Vienne. Florule des clochers des églises de Poitiers [197]. Vienne (Sedum anglicum dans la Haute-), 368. Vignes (Broussins des), 393. — (Chlo- rose de la) [40]. — (Maladie fon- gique de la) [125]. — Le Perono- spora viticola dans les Vosges [91 ]. ViLvoniN (H. de) élu Président de la Société pour 1889, 445. — Expé- riences de croisement entre des Blés différents, 49. — Obs., 52, 405. Vinca minor (Tiges du), 56. VINCENT (abbé L.). Note sur Isidore Blanche, ancien consul de France en Syrie, XXXVIII. Viola alba, scotophylla et virescens, 216. Violariées de la flore de Maine-ct- Loire [200]. Viscum album. Développement des fleurs du Gui [187]. — Le Gui sur le Chéne, 405. Vosges (Champignons des) [15]. — (Le Peronospora viticola dans les) [91]. Voyage aux iles de l'océan Atlantique [48]. — au golfe de Tadjourah [46]. — botanique dans le Sud-Oranais [194]. VUILLEMIN présente des échantillons de Leptostroma Pinastri Desm., LXIV.— Sur les Pézizes des chancres des Coniféres, LXIV. et Hirn. W WaiNIO (Ed.). Monographia Clado- niarum universalis [710]. WaRMING (E.). Sur la structure et le procédé présumé de pollinisation de quelques fleurs groenlandaises [34]. — Sur la végétation du Groenland [163]. 238 WassERZUG (E.). Sur les spores chez leslevüres,152. — Recherches mor- phologiques et physiologiques sur un Hyphomycète, 199. — Obs., 157. — Sa mort, 237. | WEBER VAN Bosse (M"e A.) Etude sur les Algues parasites des Pares- seux [23]. WENT (F.). Observations sur la divi- sion du noyau et de la cellule 129]. WERMINSKI (F.). Sur la nature des grains d'aleurone [183]. WHITELAGGE (Th.). Voy. Carrington. Wilbrandia Glaziowii Cogn. sp. nov. [50]. WINKLER (C.). Decas tertia Compo- sitarum | novarum Turkestaniæ nec mon Bucharæ incolarum [193]. WorrrHUEGEL et RIEDEL. La multipli- calion des Bactéries dans l'eau [6]. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Y Yun-nan (Mutisiacées du) [138]. — (Primula du), 428. Z ZEILLER (R.) signale aux environs de Chantilly deux espèces rares de la flore parisienne, 417. — Don d'un ouvrage sur la flore fossile du ter- rain houiller de Commentry (Allier), 417. — Sur la présence dans les Pyrénées de l'Aspidium aculeatum var. Braunii, 440. — Bassin houil- ler de Valenciennes. Description de la flore fossile [173]. Zollikoferia arborescens Batt. sp. nov., 391. Zorr (W.). Sur une nouvelle substance contenue dans la cellule végétale [72]. — Sur quelques Phycomycétes et sur une méthode pour les isoler dans l'eau [124]. ERRATA ET ADDENDA COMPTES RENDUS DES SÉANCES Page 50, à la cinquième ligne (en remontant), au lieu de Tougelles, lisez Touzelles. -— 131, ligne 14 (en remontant), au lieu de Ambroise, lisez Amboise. — 132, ligne 20, au lieu de Lazilly, lisez Sazilly. — 133, ligne 16, au lieu de Limezay, lisez Limeray, et au lieu de Ambroise, lisez Amboise. — 154, ligne 13 (en remontant), au lieu de plombé, lisez flambé. — 165, ligne 12 (en remontant), au lieu de aussi, lisez ainsi. — 169, ligne 9, au lieu de du Savine, lisez de Savine. — — ligne 8 (en remontant), au lieu de Cerette, lisez Cereste. — 171, ligne 2 (en remontant), au lieu de Lebranii, lisez Lebrunii. — 290, ligne 8, au lieu de crassitia, lisez crassitie. — 326, ligne 2 (en remontant), au lieu de Rhamnus catharticus et R. tinc- torius, lisez Rhamnus cathartica et R. tinctoria. — 339, ligne 2 (en remontant), au lieu de dichotomées, lisez dichotomies. — 422, lignes 12 et 23, au lieu de calcium, lisez cadmium. SESSION EXTRAORDINAIRE Page Lxviu, lignes 10 et 11, au lieu de provoque, lisez on peut provoquer. — CXLI, ligne 9 de la 1'* colonne, au lieu de silvestris, lisez silvaticus. — cxurl, ligne 23 de la 2° colonne, au lieu de capitata Lamk, lisez aggre- gata Lois. — CLI, ligne 10 (en remontant) de la 1'* colonne, au lieu de L., lisez Tausch. — cLvi, ligne 22 de la 2* colonne, au lieu de Typha major, lisez Typha latifolia. Plantes récoltées aux herborisations de la session et omises dans la liste générale : Isopyrum thalictroides L. (forét des Fanges); Iberis spathulata Berg. (Pierre-lisse); Ononis reclinata L. (Pech de l'Agnéle); Lathyrus mon- tanus G. G. (forét des Fanges, etc.); Carduus spiniger Jord. (mont Alaric, etc.); Scorzonera coronopifolia Desf. (ile de Laute); Sc. crispatula Boiss. (sidrière de Fitou); Crepis blattarioides Vill. et Hieracium pyrenaicum Jord. (Pierre- lisse); Passerina Thymelæa DC. (mont Alaric); Smilax mauritanica Desf. et Narcissus glaucifolius Pourr. (ile de l'Orteil); Ophrys muscifera Huds., Ely- mus europæus L. et Polystichum rigidum DC. (forêt des Fanges). M. Fliche, de Nancy, nous prie de signaler qu'un Lycium douteux, récolté au retour de l'herborisation de Boutenac (voyez page LXXXV) et qu'il avait provisoirement nommé sur le terrain L. afrum, est définitivement rapporté 240 ERRATA ET ADDENDA. par lui, aprés un nouvel examen d'échantillons plus complets, au L. barba- rum L. (forma). Le savant professeur de Nancy nous fait remarquer, à ce propos, que cette rectification est importante, parce que la premiére de ces espéces est trés rare dans la flore francaise, tandis que l'autre y est répandue. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Page 57, ligne 21, au lieu de Euphorbia, lisez Euphrasia. — 126, ligne 23, au lieu de Brommer, lisez Bommer. Le Secrétariat, tout en apportant le plus grand soin à la correction des épreuves, ne saurait être responsable des fautes échappées aux auteurs, et il ne se charge pas d'en faire le relevé ; mais celles qui lui sont signalées en temps utile peuvent étre l'objet de notes rectificatives ou d'errata insérés à la fin du volume. AVIS AU RELIEUR. Planches. — La planche I doit prendre place en regard de la page 49 des Comptes rendus des séances ; la planche II, en regard de la page 51; la planche III, en regard de la page 234; la planche IV, en regard de la page 235; la planche V, en regard de la page 361. Classement du texte. — Comptes rendus des séances, 446 pages; — Session extraordinaire, CLX pages; — Revue bibliographique et Tables, 240 pages. Le Secrétaire général, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. FIN DU TOME TRENTE-CINQUIÈME. 20031. — Imprimeries réunies, A, ruc Mignon, 2, Paris. SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE DANS LES CORBIÈRES EN JUIN 1888. L'exploration botanique du massif des Corbières (1) était l'objet de la session extraordinaire de celte année. Les deux premières séances de la session ont eu lieu à Narbonne les 9 et 13 juin, et la derniére à Quillan, le 17 juin. — Les herborisations se sont suc- cédé du 9 au 22 juin, suivant le programme arrété dans la pre- miére séance. Les membres de la Société dont les noms suivent ont pris part à la Session : MM. D'Abzac de la Douze. MM. Flahault. MM. Martin (Dr D.). Allard. Fliche. Martin (D* J. de). Baichére (abbé). Firmin. Martin (Dr Louis de). Barrandon. Galavielle. Mège. Bazot. Gautier (Gaston). Neyraut. Boullu (abbé). Gautier (Léon). Oliver. Bourdette. Gontier. Puivert (de). Chevallier (abbé L.). Granel. Peltereau. Cintract. Guillon. Pons (abbé C.). Copineau. Hullé. Respaud. Coste (abbé). Hy (abbé). Rouy. Delcasse de Monsé- Koenig (M'e). Sahut. gou. Lamic. Tisseyre. Demortier. Legrelle. Vidal (G.). Duffort. Lombard-Dumas. Vuillemin. Durand. Marçais (abbé). (1) Voyez plus haut dans ce volume, p. 183-185, les détails donnés, dans la séance du 23 mars, sur la région des Corbières, et l'adoption du projet qui était soumis à la Société. T. XXXV. A Il SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. Parmi les personnes étrangères à la Société qui ont assisté aux séances ou suivi les herborisations, nous citerons : MM. CANTEGRIL, conservateur des Forêts à Carcassonne. GIMIÉ, maire de Narbonne. GOUASE, maire de Quillan. Caris, vicaire à Quillan. CHAMBOVET, de Saint-Étienne (Loire). CROISET, professeur à la Faculté des lettres de Montpellier. EsPAGNE, D" en médecine, à Aumessas (Gard). FAvARCQ, de Saint-Étienne (Loire). GAZEL, propriétaire à Limoux (Aude). MINSMER, lieutenant au 15° régiment d'infanterie. RiBes, curé de Quillan. ROUMIEUX, professeur au collège communal de Narbonne. SOL, propriétaire à Narbonne. SOL (Mie). MM. Bonnemaison, Coulon, Fournes, Gaye, Pujol, Salomon, étudiants à l'Ecole de médecine de Toulouse. Bru et Noyer, étudiants à Narbonne. Réunion préparatoire du 9 juin 1888. Le rendez-vous était donné pour huit heures et demie du malin, à la mairie de Narbonne, dans la Salle du Synode, que M. le Maire avait bien voulu mettre à la disposition de la Société. La réunion est présidée par M. Rouy, membre du Conseil de la Société. Sur l'invitation de M. le Président et conformément à l'article 51 du Règlement, M. Galavielle, remplissant les fonctions de secrétaire, donne lecture du chapitre de ce Règlement relatif à la tenue des sessions extraordinaires. Il est ensuite procédé, ainsi que le prescrit l'article 11 des Statuts, à l'élection du Bureau spécial qui doit étre organisé par .les membres présents pour la durée de la Session. Sont nommés à l'unanimité : RÉUNION PRÉPARATOIRE DU Ü JUIN. HI Président : M. GauriEn (Gaston), de Narbonne. Vice-présidents - MM. D’Agzac DE LA Douze, de Périgueux. Duran», inspecteur des forêts, professeur à l'école nationale d'agriculture de Montpellier. GRANEL, professeur-agrégé, chargé du cours d'histoire naturelle à la Faculté de médecine de Montpellier. LomBarp-Dumas, de Sommières (Gard). Secrétaires : MM. L'abbé CosrE, de Montclar (Aveyron). GALAVIELLE, de Montpellier. L'abbé Marçais, de Toulouse. VipaL, garde-général des Forêts à Quillan. M. Galavielle est chargé spécialement de la rédaction des procés- verbaux. M. Flahault donne lecture du programme suivant proposé par le comité local chargé d'organiser la Session. SAMEDI 9 JUIN. — A 8 heures 1/2, rendez-vous à la mairie de Nar- bonne; séance préparatoire consacrée à l'organisation de la session. — A 9 heures, séance publique. — A 1 heure, excursion au Pech de l'Agnéle (4-6 kilométres à pied, aller et retour). DimancnEe 10 Juin. — A midi, départ en chemin de fer pour l'Ile Sainte-Lucie, où l'on s'embarquera à la vieille jetée romaine pour l'Ile de l'Aute. — Retour à Narbonne en chemin de fer, à 7 heures du soir. Luxp: 41 Jurn. — A 5 heures, départ en voiture jusqu'au domaine des Olieux. — Herborisation à la Pinède de Boutenac. — Retour à midi. Manni 12 gui. — A 4 heures du matin, départ en chemin de fer pour Capendu; à 5 heures 1/2, départ en voiture de Capendu pour la Montagne d'Alaric (635 mètres d'altitude), par Comigne. — Herbori- sation dans les plantations domaniales de l'Alaric. — Déjeuner à midi, à la Font Saint-Antoine. — Herborisation dans la Combe des Baux. — Retour à pied jusqu'à la gare de Moux; arrivée à Narbonne à 7 heures (8 kilomètres à pied). MEncnEDI 13 Jurn. — Séance publique à 9 heures. — A midi, départ IV SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. en chemin de fer pour Salces. — Herborisation à la Font-Estramer. — Retour à Narbonne à 7 heures (8 kilomètres à pied, aller et retour). JEUDI 14 JUIN. — A 5 heures 50 min., départ en chemin de fer pour Fitou. — Herborisation aux sidrières (îlots) de Fitou et de Leucate. — Retour à Narbonne en chemin de fer à 11 heures 53 du matin. VENDREDI 15 JUIN. — A 4 heures du matin, départ de Narbonne en chemin de fer pour Quillan, par Carcassonne ; arrivée à 9 heures 1/2. — A midi 1/2, herborisation à Belvianes et aux Gorges de la Pierre-Lisse (6-8 kilomètres à pied, aller et retour). SAMEDI 16 JUIN. — A 5 heures du matin, départ en voiture pour la Forét des Fanges, par Laval et le col Saint-Louis. — lHerborisation dans la forêt des Fanges, l'une des plus belles forêts de Sapins de la France (1000 mètres d'altitude). — Déjeuner à la maison forestière du Prat del Rey. — Retour à volonté : 4° en voiture, par le col de Campérier et les gorges de la Pierre-Lisse ; 2 à pied, en herborisant, par le col del Fraisse et Belviane (10 kilomètres). Dimancue 17 Juin. — A 9 h. 4/2, séance de clôture à la mairie de Quillan. Des excursions pourront être organisées ultérieurement, par exemple : Lundi 18 juin : à 5 heures du matin, départ en voiture pour Saint- Paul de Fenouillet, dans la vallée del'Agly ; à 11 heures, herborisation au Pont de la Fous. — Mardi 19 juin : herborisation à Saint-Antoine- de-Galamus (8 kilomètres à pied, aller et retour). — Mercredi 20 juin : à 6 heures du matin, départ en voiture pour Casas de Pena ; herborisa- tion à la Chapelle (4 kilomètres à pied, aller et retour). — Jeudi 21 juin : départ en voiture à 9 heures du matin pour Sournia; herborisation à Esquino d'Aze ; retour à Saint-Paul de Fenouillet. — Vendredi 22 juin : départ pour Axat; herborisation à la forét d'En-Malo et au Pla d'Es- table (1500 mètres d'altitude) ; retour à Axat. — Samedi 23 juin : départ d'Axat en voiture pour la Vallée du Rébenty ; retour à Quillan à 5 heures du soir. — Dimanche 24 juin : Clóture. Ce programme, aprés quelques éclaircissements ajoutés par M. Flahault à l'occasion des modifications apportées au projet pri- milif, est mis aux voix et adopté. SÉANCE DU 9 JUIN 1888. V SÉANCE DU 9 JUIN 1888. La séance d'installation du Bureau spécial nommé dans la réunion préparatoire a lieu à l'issue de celle-ci et dans le même local. Elle est ouverte, conformément à l'article 38 du Règlement, par M. Rouy, délégué à cet effet par le Conseil de Paris ; il est assisté de MM. Darrandon, Flahault, Galavielle, Gaston Gautier et Oliver, membres du Comité local d'organisation. M. le Maire invité par M. Rouy à prendre place au bureau, demande la parole et s'exprime en ces termes : « Àu nom de la ville de Narbonne, je viens vous souhaiter une sincére et cordiale bienvenue ; je vous remercie en méme temps d'avoir choisi notre cité pour centre de vos opérations scientifiques. C'est la deuxième lois depuis vingt ans, je crois, que Narbonne a cet honneur. » Je ne dois pas oublier que je parle devant un auditoire d'élite ; cependant j'espére que vous approuverez mon langage, quand je dirai que la botanique a pris de nos jours un accroissement considérable, qu'elle n'est pas une science sédentaire, qu'elle exige, au contraire, beaucoup de patience et d'énergie pour arracher à la nature ses secrets; je désire done que vos efforts soient couronnés de succés et que notre flore régio- nale, déjà si variée et si altrayante, soit enrichie de nouvelles décou- vertes, » Vous étes, Messieurs, dans une cité qui a toujours aimé la botanique ; cette science si élevée a trouvé parmi nos concitoyens des admirateurs et des disciples fervents; aussi croirais-je manquer à mon devoir, si, en pareille circonstance, je ne venais saluer la mémoire de ceux qui vous ont précédés dans la carriére, des Pourret, des Pech, des Delort de Mialhe, des de Martrin-Donos. » Aprés avoir rappelé le souvenir de ces hommes d'élite, je crois éga- lement devoir rendre hommage à la valeur scientifique et au dévouement incontestables de l'un des membres de votre Société, notre ami commun, M. Gaston Gautier. » Messieurs, dans quelques heures vous allez nous quitter, vous allez parcourir nos campagnes, vous trouverez partout cet accueil sympathique qui est le propre de nos populations généreuses et honnétes ; aussi, Messieurs, quand vous aurez terminé vos travaux, quand vous reprendrez le chemin de vos demeures, vous emporterez, j'en suis certain, le sou- venir de cet excellent accueil. » VI SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. Aprés ce discours, qui est vivement applaudi, M. Rouy prononce le discours suivant : Messieurs, Le Conseil de la Société botanique de France a bien voulu me confier le soin de procéder à l'installation du Bureau de notre session extraor- dinaire, Dureau dont les membres ont été tout à l'heure désignés par vous. Je remercie donc, au nom de la Société, M. le Maire de Narbonne des cordiales paroles de bienvenue qu'il vient de nous adresser et de l'obli- geance avec laquelle il a mis à notre disposition la salle où nous siégeons. Notre vénéré collègue, M. Adolphe Chatin, qui en 1862 ouvrait la session de Béziers-Narbonne, m'a écrit que ne pouvant assister à nos excursions, il serait tout au moins de pensée et de cœur avec nous. D'autre part, notre excellent secrétaire général, M. Malinvaud, avait aussi l'espoir d'étre des nótres; malheureusement son état de santé le retient à Paris, et je vous exprime ses vifs regrets de ne pouvoir se joindre à nous. Nous comptions également, il y a peu de temps encore, sur la pré- sence de M. J.-E. Planchon, le trés érudit directeur du Jardin de Mont- pellier, et de MM. Timbal-Lagrave et Jeanbernat auxquels la flore des Corbières doit tant d'intéressantes additions. Mais, hélas ! Messieurs, la mort est venue coup sur coup les ravir à la science ! Vous vous associerez à moi, au début de cette session, pour donner un légitime tribut de regrets à la mémoire de ces savants confréres. Les sessions extraordinaires de la Société botanique de France ont été tenues, depuis trente-deux ans, dans les régions les plus diverses de notre territoire, et la flore française leur est redevable de nombreuses découvertes qui ont singuliérement étendu nos connaissances sur la végé- tation de notre pays, non seulemeut par les résultats mémes des excur- sions entreprises lors des sessions, mais aussi grâce à l'impulsion qu'elles ont donnée aux recherches des botanistes des départements. Depuis quinze ans, c'est peut-étre dans les contrées que vous allez parcourir que ces recherches ont amené les résultats les plus intéressants, par suite des herborisations incessantes de MM. Gautier, Debeaux, Timbal, Flahault, Oliver, Le Grand, Guillon, et de bien d'autres dont l'énumération serait trop longue. Aussi, lorsqu'il s'est agi de fixer le lieu de la session de 1888, l'unanimité presque absolue de nos sociétaires s'est-elle prononcée pour Narbonne et les Corbiéres. Deux raisons principales militaient en faveur de cette décision. Tout d'abord la richesse de ce pays au point de vue botanique, car la flore de DISCOURS DE M. G. GAUTIER. VII l'Aude tient à la fois, ce qui s'explique par ses limites mêmes, de la végé- tation des Pyrénées et de celle de la région méditerranéenne, et de plus, elle possède un certain nombre de plantes qui, sans être absolument endémiques, sont, en France, localisées dans ce département. Vous con- naissez tous la réputation de l’île Sainte-Lucie, mais d’autres points vous offriront maintenant des récoltes précieuses, notamment les sidrières de Leucate et de Fitou, la pinède de Boutenac, où vous rencontrerez presque tous les Cistes français et leurs si curieux hybrides, enfin la montagne d'Alarie, où, à prés d'un siècle de distance, MM. Timbal- Lagrave et Gautier ont retrouvé, spontané, l'Allium Moly que Pourret y avail signalé, et ont recueilli le Genista Villarsii, jadis connu seule- ment à une localité des Hautes-Alpes, mais qu'on a découvert depuis dans la Dróme, le Var et l'Aude. Un autre motif a été certainement d'un grand poids dans notre réso- lution, et je suis heureux de vous le faire connaitre. Si le Conseil a pu, sans aucune appréhension, soumettre au vote de la Société un projet de session dans les Corbières où les excursions collectives sont parfois dif- ficiles, c'est qu'il a rencontré chez tous nos honorables confréres ayant bien voulu accepter de faire partie du Comité d'organisation un trés vif désir d'étre utiles à la Société, et particuliérement chez l'un d'eux, notre ami à tous, M. Charles Flahault, des qualités de parfait administrateur auxquelles vous avez déjà eu l'oecasion de rendre hommage. Nous avons, Messieurs, à l'ordre du jour plusieurs communications et nous devons aujourd'hui méme commencer nos excursions par une course au pech de l'Agnel. Je n'abuserai donc pas de vos instants, et j'invite M. le Président, MM. les Vice-Présidents et Secrétaires élus à vouloir bien prendre place au bureau. Je déclare ouverte la session extraordinaire de 1888. Le Bureau spécial de la session étant installé, M. le Président de la session prononce le discours suivant : DISCOURS DE M. €. GAUTIER. Messieurs et chers collègues, Par une délicate attention vous venez d'appeler à la présidence un botaniste narbonnais. Groyez que ce n'est pas sans une sorte de confu- sion, en constatant autour de moi combien il vous eùt été facile de mieux choisir, que je consens à sortir du róle modeste d'oü votre bien- VIII SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. veillance n'aurait pas dů me tirer, c'est-à-dire celui d’être, pendant notre session extraordinaire, votre guide dans les Corbières. Vous avez voulu sans doute par là récompenser un culte déjà ancien pour les choses de la nature qui sont l'objet de nos travaux communs; mais laissez-moi croire que mieux encore vous avez obéi à la pensée secréte de rendre comme un supréme hommage au vénérable maitre dont nous regrettons tous ici la perte irréparable, et qui, pour encou- rager de longues années d'efforts pour la réunion des matériaux destinés à la Flore des Corbiéres, m'avait par une amitié, sans doute aveugle, appelé quelquefois, devant certains d'entre vous, son collaborateur. Mais, Messieurs, je remplis un devoir d'honnéteté en vous disant ici, et je n'en ai certes nulle honte : si j'étais la main qui recueillait, Timbal-Lagrave était la téte qui devait étudier et classer, suum cuique. Quand je vous proposais à Millau, il y a deux années, de réunir notre Société à Narbonne, je n'aurais pas osé le faire si je n'avais compté sur la présence de notre vénéré maitre pour nous éclairer de sa longue expérience et nous enrichir des trésors de son érudition. Que west-il encore iei pour nous faire profiter des longues études qu'il avait faites sur la « Flore des Corbiéres », ouvrage qu'il regardait comme le cou- ronnement d'une vie consacrée tout entiére à notre belle science. Jusqu'à sa derniére minute, on peut le dire, son temps a été donné aux notes critiques qu'il destinait à la Flore des Corbiéres, notes qui heureu- sement ne seront pas perdues, puisque l'un de nos secrétaires, ici pré- sent, pourra vous dire qu'il a reçu de la famille le mandat de publier cette œuvre posthume, et voudra répondre à notre impatience en nous faisant profiter le plus tôt possible du riche dépôt dont il a été honoré, et méme pendant cette session nous faire part, quand l'occasion se pré- sentera, des observations que la lecture et la possession de ces notes précieuses pourra lui suggérer. Toujours est-il que nous regrettons une perte bien cruelle; mais n'était-ce pas encore assez? Un autre collaborateur de la Flore des Cor- biéres, Jeanbernat, vient encore de disparaitre, précédant à peine de quelques heures notre commun ami, comme si, inséparables dans la vie, ils n'avaient pas voulu se séparer méme dans la mort ! M. Rouy, le savant délégué du Conseil de notre Société, vient déjà de consacrer, avec l'autorité qui lui appartient, quelques mots à la mémoire du docteur Jeanbernat, ainsi qu'à celle de notre si sympathique et si regretté collégue M. le professeur Planchon, qui, par un rapprochement bien étrange et cruel, présidait en 1862, dans cette méme salle, oü nous sommes réunis aujourd'hui, une séance de la Société bolanique de France, et y dépeignait, Dieu sait avec quelles conleurs, les splendeurs de la végétation méridionale qu'il doit vous tarder à votre tour d'admirer. DISCOURS DE M. G. GAUTIER. IX Aussi, Messieurs, puisque ce devoir de reconnaissance pour la mémoire de nos maitres est accompli, me garderai-je d'encourir plus longtemps le reproche de vous faire perdre en phrases inutiles un temps précieux et de vous enlever à l'étude des plantes, but de notre réunion. Je m'empresse donc de céder la parole à de plus autorisés que moi. En voyant autour de nous cette brillante réunion de botanistes dont le zèle n'a pu être arrêlé par les distances, en voyant spécialement parmi eux des hommes qui sont déjà si. familiarisés avec la flore du Midi et de Narbonne, je ne puis douter que la session des Corbières n'égale en intérét ses devanciéres et ne soit digne d'elles. En vous remerciant, Messieurs et chers collègues, je fais appel à toute votre bienveillance pour me faciliter la tàche de présider à vos travaux. M. le Président proclame membre de la Société : M. RoTuerT (Ladislas), 15, rue Cujas, à Paris, présenté dans la séance du 25 mai par MM. Duchartre et Guignard. Il annonce ensuite deux nouvelles présentations. MM. les D" J. et L. de Martin convient les personnes présentes à venir passer une soirée chez eux ; quelques-uns des plus anciens membres, parmi les invités, se rappellent volontiers, à ce propos, le gracieux accueil fait à la Société, en 1862, par M. de Martin pére. Sur la proposition de M. Flahault, la lecture des communica- tions est remise à la prochaine séance, et il est procédé à la distri- bution des plantes que de zélés botanistes ont bien voulu rapporter à cet effet de diverses localités qui ne figurent pas sur le programme de la session. Voici la liste des espéces distribuées, avec l'indication des localités : Corydalis enneaphylla DC. — Trancade d'Ambouilla, prés Villefranche-de- Conflent. Alyssum Perusianum Gay. — Méme localité. Brassica fruticulosa Cyril. — Le Vernet de Perpignan. Cistus ladaniferus L. — Coteau de Saint-Chinian (Hérault). Cistus Ledon Lamarck (laurifolio-monspeliensis Loret et Darrandon). — Co- teaux du col d'Extrem (Corbiéres). Lavatera maritima Gouan. — La Clappe, prés Narbonne. Adenocarpus grandiflorus Boiss. — Coteaux du col d'Extrem (Corbières). Medicago reticulata Benth. — Villeneuve-des-Corbiéres. Medicago falcato-sativa Reichenb. — La Clappe, prés Narbonne. X SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. Lotus corniculatus L. g. villosus Loret et Barrandon (L. Delorti Timbal). — La Clappe, près Narbonne. Astragalus narbonensis Gouan. — Fresquet, près Narbonne. OEnanthe silaifolia Bieberst. — Prairies de la Rouquette, prés Narbonne. Ferula nodiflora L. — La Clappe, prés Narbonne. Saxifraga geranioides L. —: Le Canigou. Achillea chamæmelifolia Pourret. — Le Vernet de Conflent. Onopordon acaule L. (pyrenaicum DC.). — Pic de la Bouisse, prés Massac (Corbières). Scorzonera humilis L. (plantaginea auct.). — Prairies à Narbonne. Pinguicula grandiflora Lamk. — Le Canigou. Primula latifolia Lapeyr. — Même localité. Orobanche fuliginosa Reuter (sur le Cineraria maritima). — Cap Leucate. Ephedra nebrodensis Tineo (E. Villarsii Gren. et Godr.), — Roc de Cagoliére, prés Massac (Corbières). M. le Président remercie, au nom de la Société, les généreux distributeurs de ces richesses botaniques. SÉANCE DU 13 JUIN 1888. PRÉSIDENCE DE M. GASTON GAUTIER. La séance est ouverte à neuf heures du matin dans la Salle du Synode (mairie de Narbonne). M. Galavielle, secrétaire, donne lecture du procés-verbal, qui est adopté. M. le Président, par suite des présentations faites dans la séance du 9 juin, proclame membres de la Société : MM. PerrouD, médecin de l’Hôtel-Dieu à Lyon, 6, quai des Célestins, présenté par MM. Boullu et Flahault. Normann (Henry), étudiant en médecine à Tours, présenté par MM. Barnsby et Malinvaud. Par suite d'un avis transmis par M. le Trésorier, M. le D' Louis Planchon, ayant satisfait aux conditions spécifiées par l'article 15 des Statuts, est proclamé membre à vie. M. le Président annonce ensuite six nouvelles présentations. COSTE. — MES HERBORISATIONS DANS LE BASSIN DU DOURDOU. XI M. l'abbé Coste fait à la Société la communication suivante : MES HERBORISATIONS DANS LE BASSIN DU DOURDOU, par M. abbé H. COSTE. Il y a deux ans, j'avais l'honneur, dans une pareille circonstance, de communiquer à la Société botanique de France, réunie en session extra- ordinaire à Millau, le Compte rendu de mes herborisations dans l'une des régions les moins connues de notre Rouergue, le bassin du Rance (1). Je faisais observer qu'avec ses mille espéces vasculaires, mélange bizarre de plantes méridionales et montagnardes, croissant presque toujours les unes à côté des autres, ce bassin, pourtant si peu étendu, pouvait être regardé comme l'un des plus riches du département de l'Aveyron. Le bassin du Dourdou, que je me propose de vous faire connaitre aujour- d'hui, possède une flore plus remarquable encore et n'avait pas été jus- qu'ici mieux exploré que son voisin. Adossé au sud aux Cévennes de l'Hérault, limité au nord par la vallée du Tarn, et séparé du Larzac, à lest, par le dernier de ses contreforts, le causse de Saint-Affrique, il s'étend parallélement au bassin du Rance et forme du sud au nord une zone longue et étroite, où une foule d’espèces rares du midi, de l'ouest, des causses, semblent s'étre donné rendez-vous. Le Dourdou, riviére de 90 kilométres de cours, prend sa source dans les Cévennes, sur le flanc septentrional de l'Espinouse, par 1100 mètres d'altitude environ. Le bois de la Ramasse et les villages de Boissezon et de Canac, qu'il arrose d'abord, appartiennent au canton de Murat et au département du Tarn : je ne dirai rien de leurs richesses végétales, mon dessein étant de ne mentionner dans ce travail que des espéces aveyron- naises. Le Dourdou entre dans l'Aveyron prés d’Arnac, passe dans les magnifiques gorges du grand bois de Saint-Thomas, et coule jusqu'à Camarès au fond d'une vallée étroite et profonde. Il reçoit, entre Brusque et Ouire, un affluent important, la Nuéjouls, qui a son origine dans les monts de Marcou (alt. 1095 métres) et baigne, au fond de leurs gorges sauvages, les villages de Saint-Pierre-des-Cats, Mélagues, Tauriac, la Roque et Fayet. A Camarès, la vallée, jusque-là profondément encaissée, s'élargit tout d'un coup, et le Dourdou serpente librement dans les riantes et fertiles plaines de Saint-Pierre-d'Issis, Briols, Montlaur et Vabres. La Sorgue, jolie riviére de 62 kilométres de cours dans une vallée trés pittoresque, se joint au Dourdou à 1 kilométre au-dessous de ce dernier bourg, siége d'un évéché avant la Révolution francaise. Sa flore, qui est (1) Voyez tome XXXIII du Bulletin, Session extraordinaire à Millau, p. vii et suiv. XII SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. trés remarquable, mais bien distincte de celle qui nous occupe, fera ulté- rieurement l'objet d'une étude spéciale. Le Dourdou, doublé de la Sorgue, s'infléchit ensuite vers l'ouest en décrivant de nombreuses courbes dans une des plus fertiles vallées de l'Aveyron, arrose le Cambon, Bournac, Calmels, le Viala, Saint-Izaire, recoit le Len au château du Salze, et tombe dans le Tarn en sortant des étroites gorges de Janolles par 250 mètres d'altitude. A peu de distance de son embouchure, on observe deux petits cours d'eau, affluents du Tarn comme lui, mais dépendant en réalité du bassin du Dourdou et par la direction des eaux et par les caractères de la végétation. Ce sont, à droite, le Linsouze, qui sort du chàteau de Gozon et arrose la Cazotte; à gauche, le Gos, rapide torrent qui prend naissance dans le Camarés au hameau de Bennac, passe prés de Rebourguil, Ennous, Faveyrolles, Sallèles, et se jette dans le arn en face de Saint-Cyrice. Au point de vue géologique et botanique, le bassin du Dourdou com- prend trois régions bien distinctes : les Cévennes, le Camarés et le Causse. Les Cévennes, qui forment au sud de Camarés la pointe méri- dionale la plus avancée du département de l'Aveyron, conslituent une région montueuse et trés accidentée, appartenant aux terrains de tran- sition. Ses éléments essentiels, les schistes et les calcaires siluriens, souvent traversés par des porphyres, des granites ou des basaltes, sont disposés en zones parallèles et continues, d'aspect et de caractères entié- rement différents. Les zones schisteuses, dit un savant ingénieur (1), se dessinent ordi- nairement en relief et forment des crétes ou plutót des séries de pitons coniques alignés, dont la hauteur atteint 1000 et jusqu'à 1100 mètres au-dessus du niveau de la mer et plus de 600 métres au-dessus du lit des ruisseaux qui coulent à leurs pieds. Aucun autre massif du départe- ment n'offre l'aspect àpre et sauvage de ces groupes d'aiguilles élancées ou de pyramides aigués qui hérissent les terrains de transition dans les communes de Brusque, Arnac, Mélagues, Cénomes, Sylvanès et Fayet. Le sol, parfois dépouillé de toute végétation, est le plus souvent inculte, couvert de maigres pâturages ou d'humbles taillis, qui réservent au bota- niste d'intéressantes espéces subalpines. Les zones calcaires sont généralement en contre-bas des zones schis- teuses, et constituent ou de larges vallées, ou des séries de collines comparativement basses, qui servent en quelque sorte de contreforts aux montagnes schisteuses. La roche calcaire se montre fréquemment à nu sur le flane des coteaux, mais au bas des vallées elle disparait le plus (1) M. Boisse, ancien sénateur, président de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron. Voy. Esquisse géologique du département de l'Aveyron. COSTE. — MES HERBORISATIONS DANS LE BASSIN DU DOURDOU. XIII souvent sous une épaisse couche de terre végétale, dont la teinte rouge trés prononcée contraste singulièrement avec la teinte habituellement gris cendré des bandes schisteuses. C'est sur ces coteaux bien exposés, dans les fentes des rochers ou les gorges chaudes, que le botaniste avey- ronnais a la bonne fortune de rencontrer bon nombre de plantes méri- dionales qu'il chercherait vainement ailleurs dans la région; c'est dans ces bas-fonds, bien pourvus de terre végétale et sans cesse arrosés par d'abondantes sources, que le touriste contemple avec ravissement, au bois de Saint-Thomas, par exemple, ces superbes géants des foréts, à tige droite, lisse, élancée, qui rappellent sans désavantage la luxuriante végétation des plus belles vallées des Alpes ou des Pyrénées. Parmi les points éulminants des Cévennes aveyronnaises, d’où la vue s'étend dans un espace sans fin sur une grande partie de la plaine du Languedoc et jusque sur les flots azurés de la Méditerranée, nous cite- rons le Merdelou (1100 métres), le pic de Saint-Amans de Mounis (1007 m.), la montagne de Marcou (1095 m.) et le Montahut (1023 m.). C'est sur les crétes élevées de ces montagnes, limites naturelles de l'Avey- ron et de l'Hérault, que passe l'importante ligne de partage des eaux de l'Europe : au sud, les eaux s'écoulent par les vallées de la Mare et de l'Orb dans la Méditerranée, tandis qu'au nord elles se rendent à l'Océan par le Dourdou, le Tarn et la Garonne. Le Camarés, qui constitue la deuxiéme région, s'étend de la petite ville de ce nom à la vallée du Tarn. Il appartient tout entier à la forma- lion triasique, composée de grés bigarrés et de marnes rouges, alternant parfois avec quelques minces filons de calcaire magnésien. Les grés, à texture làche et grossiére, forment habituellement des collines à arétes reclilignes, groupées par séries paralléles. Les marnes, au contraire, à texture feuilletée et à désagrégation facile, constituent soit des fonds de bassins profondément encaissés et à surface ondulée, soit des collines aux formes arrondies et mamelonnées, soit enfin des talus aux pentes raides, sillonnées en tous sens d'innombrables et profonds ravins. La cime et les flancs des collines sont fréquemment incultes et arides, mais les marnes enlevées sur le penchant des coteaux et amassées par les eaux dans le fond. des vallées forment des dépóts alluvieus, dont la fer- tilité contraste heureusement avec l'aridité des collines aux flancs dénudés. C'est à ce terrain qu’appartiennent les riants bassins de Camarès, de Montlaur, de Vabres et de Saint-Izaire, classés avec raison parmi les plus fertiles du département. L'altitude des collines les plus élevées du Camarés ne dépasse guère 600 mètres, et celle des riches bassins que nous venons de nommer varie entre 400 et 250 mètres. Gràce à cette altitude relativement peu considérable, à la dépression du terrain que XIV SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. dominent de tous cótés des montagnes élevées, au manque presque absolu de sources et à sa position topographique, cette région jouit géné- ralement d'un climat tempéré qui rivalise de douceur avec le climat méditerranéen et forme un contraste frappant avec la rude et glaciale température des hautes Cévennes. La végétation subit naturellement l'influence du climat. Aussi n'est-ce pas dans le Camarès qu'il faut rechercher les espéces amies des montagnes et des lieux humides : elles lui font presque toutes complétement défaut. Au contraire, la flore méri- dionale et méme méditerranéenne y compte de nombreux représentants, qu'on chercherait vainement ailleurs dans le département de l'Aveyron. Enfin la troisiéme région, le causse, s'éléve brusquement en pentes raides à l'est du bassin de Camarès et n'est que le prolongement occiden- tal des grands plateaux calcaires des Cévennes, dont le Larzac est le plus vaste et le plus important. Il appartient comme eux à la formation juras- sique, et ses éléments essentiels sont les grés, les marnes et les calcaires du lias. Ce terrain ne forme guére, dans le bassin du Dourdou, qu'une bande longue et étroite, qui commence au col de Notre-Dame, prés de Cénomes, se continue entre Sylvanés et Vabres par la montagne de la Loubiére et se prolonge, de la vallée de la Sorgue à celle du Tarn, par le causse de Boussac et de Costes-Gozon, plateau assez étendu et creusé de nombreux et profonds ravins qui déversent leurs eaux dans le Len et le Linsouze. D'une altitude moyenne de 700 mètres, le causse constitue une région assez élevée, dominant majestueusement le bassin de Cama- rés, dont il se distingue à premiére vue par l'aspect blanchàtre de ses roches. Sec et rocailleux, sans eau, sans arbres et le plus souvent sans cultures, le plateau n'offre presque partout qu'une monotone et déso- lante stérilité. Sur ses flancs abrupts, dont quelques maigres taillis cachent mal la nudité, on observe une longue zone de dépôts gypseux et de sources plus ou moins salines, qui donnent à la végétation un aspect particulier. Au reste, la flore de cette région est peu différente de celle des autres plateaux calcaires de l'Aveyron. La plupart des espèces qui sont communes à ces terrains se rencontrent ici dans une de leurs sta- tions les plus occidentales. Grâce à cette remarquable diversité de terrains, d'expositions, d'alti- tudes, le bassin du Dourdou possède une flore des plus riches et des plus variées. Nous ne connaissons pas, dans l'Aveyron, de bassin qui puisse, sous ce rapport, soutenir la comparaison; et nous ne croyons pas nous trop écarter de la vérité, en avancant qu'il serait difficile de trouver, méme dans le midi de la France, une autre région renfermant, dans un espace aussi restreint, un aussi grand nombre d'espéces. Deux années entiéres d'herborisations m'ont, en effet, permis d'observer, dans le seul bassin du Dourdou, plus de 1300 espéces de plantes vasculaires, el ce COSTE. — MES HERBORISATIONS DANS LE BASSIN DU DOURDOU. XV nombre sera encore, je n'en doute pas, considérablement augmenté par de nouvelles. recherches, notamment dans les montagnes au sud de Camarès. Avant de mentionner mes découvertes les plus intéressantes, je man- querais à un véritable devoir de justice et de reconnaissance, si je ne nommais ici le zélé botaniste qui a contribué pour une si large part à faire connaître cette flore. M. Crémoux, professeur au pensionnat des Frères de Marie à Brusque (1), n'a pas seulement été mon guide dans la région des Cévennes, il a encore mis à ma disposition, avec le plus gra- cieux empressement, toutes les espéces rares qu'il a découvertes et la liste de toutes celles qu'il a observées dans le bassin supérieur du Dourdou. Je m'estime heureux de lui adresser ici mes plus vifs remerciments, ainsi qu'au vénérable et excellent M. Guyot, directeur du pensionnat, qui m'a toujours accueilli avec une bienveillance dont je ne perdrai jamais le souvenir. Dans l'énumération suivante, les espèces précédées du signe * sont exclusivement calcicoles dans le bassin du Dourdou; celles qui ne sont marquées d'aucun signe sont silicicoles ou indifférentes à la nature du terrain. Le signe !, après un nom d’habitat ou de station, indique que j'ai récolté moi-même la plante dans la ou les localités citées. * Thalictrum majus Jacq. — RR.— Tauriac-de-Camarès, route de Cénomes! * Anemone Hepatica L. -— AC. dans les Cévennes et sur le causse ! Ceratocephalus falcatus Pers. — RR. — Saint-Izaire, bord d'un chemin (Crémoux). Ranunculus nemorosus DC. — AR. — Bois de la région des Cévennes! — ehierophyllos L. (R. flabellatus auct. nonnull., non Desf.). — C. dans tout le bassin! — saxatilis Balbis (R. monspeliacus L. ex part.). — R. — Brusque (Crémoux)! Montlaur ! — parviflorus L. — AC. dans presque tout le bassin! Isopyrum thalictroides L. — RR. — Bois de Saint-Thomas (Crémoux)! Pieonia peregrina Mill. — RR. — Tauriac-de-Camarés, sur le flanc méri- dional du pic vulgairement appelé « Pioch dé Llont », où il est abon- dant (Crémoux)! * Meconopsis cambrica Vig. — RR. — Bois de Saint-Thomas (Crémoux). Glaucium luteum Scop. — AC. dans la vallée inférieure du Dourdou ! Corydalis solida Smith. — RR. — Bois de Saint-Thomas (Crémoux)! * Fumaria Vaillantii Lois. — RR. — Brusque, champs calcaires ! — parviflora Lamk. — R. — Brusque, Briols et Montlaur ! Sinapis incana L. — AR. — Brusque; Saint-Izaire et Janolles ! (1) Maintenant directeur de l'institution des Frères de Marie à Beaumont de Lomagne (Tarn-et-Garonne). XVI SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. Diplotaxis tenuifolia DC. — h. — Brusque; le Viala; Janolles! — muralis DC. — AC. dans toute la vallée du Dourdou! Erucastrum obtusangulum lichb. — R. — Le Cambon; Saint-Izaire et Ja- nolles ! Hesperis matronalis L. — lili. — Bois de Saint-Thomas, bords du Dourdou (Crémoux). Erysimum cheiranthoides L, — RR. — Brusque, bords du Dourdou (Cré- moux) ! Sisymbrium polyceratium L, — RR. — Camarès, vieilles rues et vieux murs! * — asperum L.— RR.— Montégut et Andabre, prés de Camarès ! — Columnæ Jacq. — RR. — Bords du Dourdou à Querbes,prés de Mont- laur (Bras). * Arabis auriculata Lamk. — hh. — Brusque, murs et rochers (Crémoux) ! * — muralis Bertol. — R. — Brusque; Tauriac; Mélagues! * — alpina L. — R.— Environs de Brusque, où il est abondant (Crémoux)! * — Turrita L. — AC., mais seulement dans les Cévennes! Cardamine latifolia Vahl. — RR. — Brusque, bords du Dourdou! Dentaria pinnata Lamk. — RR.— Bois de Saint-Thomas (Crémoux)! * Alyssum macrocarpum DC. — R. — Brusque, murs et rochers, où il est abondant (Mazuc)! Calepina Corvini Desv. — AR. — Les Cévennes et le Camarès ! * Bunias Erucago L. — hh. — Boussac, champs du causse! Isatis tinctoria L. — RR. — Naturalisé sur les ruines du château de blanc (Crémoux)! Miscutella lævigata L. — C. sur les rochers des Cévennes! Iberis pinnata Gouan. — AC. dans les champs calcaires et argileux ! Teesdalia Lepidium DC. — C. dans le Camarès, mais pas ailleurs ! Thlaspi alliaceum L. — RR. — Camarès, sur les pelouses (Mazuc). — alpestre L. (Th. occitanicum Jord.). — RR. — Environs de Brusque (Crémoux)! Lepidium ruderale L. — RR.— Camarés (Mazuc)! Vabres! — graminifolium L., — AR. -— Vallée du Dourdou ! — Draba L. — AR. — Brusque; Ouire; Camarès; Rebourguil ; Rayssac ; Saint-Izaire ! Rapistrum rugosum All. — AC. dans les champs calcaires et argileux ! Cistus Pouzolzit Del. — RR. — Arnac, coteaux de la Mouline, où il est abondant ! — albidus L, — RR. — Brusque, côte de Sials; Briols, sous les Chênes- Verts! — laurifolius L. — R. — Rebourguil et Verrières, clairières des bois! — salvifolius L. — CC. dans le bassin du Dourdou! Helianthemum umbellatum Mill. — RR. — Arnac, coteau en face de la Mouline ! — salicifolium Pers. — AR. — Les Cévennes et le haut Camarès ! — canum Dun. — AC. sur le causse, R. dans les Cévennes ! — guttatum Mill. — C. dans tout le Camarès! COSTE. — MES HERBORISATIONS DANS LE BASSIN DU DOURDOU. XVII Viola palustris L. — RAR. — Tauriac, sur le « Pioch dé Llont! » — sepincola Jord. — RR. — Brusque, montagne de St-Jean (Crémoux)! — scotophylla Jord. — CC. dans tout le bassin! — Sagoti Jord. (V. vivariensis Jord.). — R. — Le Merdelou, Saint- Pierre et Mélagues ! Reseda Phyteuma L. — AC. dans une grande partie du bassin! Polygala calcarea Schultz. — AR. et seulement sur le causse! * Silene conica L. — Ili. — Brusque; Mélagues ; plateau de Marcou ! — Armeria L. — RR. — La Cazotte et Janolles, prés de Saint-Izaire ! — italica Pers. — AC. surtout sur les coteaux calcaires ! — inaperta L. — AR. et seulement dans le Camarès : Montlaur; la Cazotte ; Costris; Armayrols ; Saint-Izaire et Faveyrolles! Saponaria ocymoides L. — AC. sur les coteaux calcaires et argileux ! * Dianthus brachyanthus var. subacaulis (D. subacaulis Vill.). — RR. — Mélagues, pelouses rocailleuses du plateau calcaire de Marcou (1)! — longicaulis Ten. (D. virgineus G. G., non L.). — C. dans tout le bassin supérieur! — monspessulanus L. — AR. — Brusque; Génomes; tout le causse! Buffonin macrosperma Gay. — Ah. — Dans le haut Cainarés et sur la Lou- biére! Alsine mucronata L. — h. — Brusque (Crémoux)! plateau de Marcou ! — verna L. var. Thevenei (A. Thevenei Reuter). — RR. — Mélagues, créles granitiques de Montahut, sur les limites de l'Hérault! Arenaria pentandra Ardoino. — R. — Bois de Saint-Thomas, d'Arnac et de Mélagues! * — aggregata Lois. (A. tetraquetra L. part.). — RR.— Plateau de Marcou (Crémoux)! Stellaria nemorum L. — lih. — Le Merdelou ; bois de Saint-Thomas ! Linum gallicum L. — C. dans les terrains sablonneux! * — strictum L. — Ilt. — Brusque; Ouire; Rayssac ; Boussac; Armayrols! (1) Le Dianthus que je nomme ici brachyanthus var. subacaulis me parait être tout à fait conforme à celui que nous avons récolté au sommet de l'Alaric (Aude), dans l'herborisation du 12 juin (voyez plus loin). J'ai constaté la méme conformité avec la plante de Saint-Geniès-de-Varensal (Hérault), que M. Loret, dans la Flore de Mont- pellier, a nommée à tort, selon moi, Dianthus graniticus Jord. M. Grenier, à qui elle fut communiquée en 1867, y vit d'abord et avec raison un D. brachyanthus Boiss. La comparaison, que j'ai faite sur le vif, de notre Dianthus de Marcou avec celui de Saint- Jean-du-Bruel (Aveyron), qui est le vrai D. graniticus Jord., ne me laisse aucun doute sur leur détermination. Il est évident que ces deux plantes sont spécifiquement dis- tinctes pour quiconque les étudie sur des exemplaires vivants. En voici les principales diflérences : Plante de 9-4 décimetres, formant un gazon làche; feuilles étalées-dressées ou méme déjetées ; fleurs souvent réunies 2-4 au sommet de la tige ou des rameaux ; pétales barbus à la gorge, comme striés ou un peu plissés en long, à limbe fortement denté ; espèce silicicole.... D. gra- niticus Jord. Plante de 5-15 centimètres, formant un petit gazon très serré ; feuilles courtes, raides et dressées ; fleurs toujours solitaires au sommet d’une tige simple ; pétales glabres à la gorge, sans stries ni plis longitudinaux, à limbe presque entier; espèce calcicole. D. brrachganthus var. subacaulis. T. XXXV. B XVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. Linum tenuifolium L, — AR. — Le causse et les Cévennes! — suffruticosum L. (salsoloides Lamk). — RR. — Causse de Boussac ! — angustifolium Huds. — AC. dans tout le bassin! Hypericum linarifolium Vahl. — RR. — Brusque, coteaux schisteux (Cré- moux) ! — Etodes L. — RR. —Marécages à Arnac ! Androsæmum officinale All. — AR. — Ravins des Cévennes; Sallèles! * Acer opulifolium Vill. — RR. — La Loubière, au-dessus de Rayssac ! — monspessulanum L.-— AC. — Le causse et les Cévennes! Coriaria myrtifolia L. — AR. — Vallée du Dourdou de Montlaur à St-Izaire! Rhamnus saxatilis L. — RR. — Causse de Boussac ! — infectoria L. — RR.— Briols et Montégut, au pied de la Loubiére! — alpina L. — R. — Brusque (Mazuc)! Mélagues ! — Alaternus L. — R. — Coteaux du causse et des Cévennes! Pistacia Terebinthus L. — RR. — Brusque (Crémoux)! roc de Janolles (de Barrau)! Sarothamnus purgans G. G. — C. sur toutes les crêtes des hautes Cévennes ! Genista Scorpius DC. — R. — Brusque (Crémoux)! Verrières ; Montlaur ; Briols; Montégut ; Rayssac ; Boussac, ravins du causse ! — hispanica L. — AC. sur tout le causse ! Cytisus sessilifolius L. — AC. dans les Cévennes et sur le causse ! — argenteus L. — R. — Brusque (Crémoux)! la Loubière et le causse de Boussac ! Ononis striata Gouan. — AC. sur le causse ! — Columnæ All. — AR. — Brusque (Crémoux)! le causse! Medicago falcata L. — AC. dans presque tout le bassin! — orbicularis L. (M. marginata Willd.). — Brusque ; Verrières ! Trigonella monspeliaca L. — AR. — Brusque ; Camarès ; Verrières; chà- teau de Gozon! Melilotus neapolitana Ten. — RR. — Brusque, côte de Sials; Verrières et Rebourguil ! "Trifolium stellatum L. — C. mais seulement sur les coteaux des Cévennes! — angustifolium L. — C. dans tout le bassin! — Lagopus Pourret. — AR. — Brusque (Crémoux)! Camarès; Verrières; Briols; Montlaur ; Rebourguil; Esplas ; Faveyrolles ! — €herleri L. — RR. — Pelouses sablonneuses à Briols et à Andabre, prés de Camarés! — Wevigatum Desf. — RR. — Brusque (Crémoux)! la Cazotte! — maritimum Huds. — RR. — Brusque (Crémoux); Andabre ! — resupinatum L. — AR. — Brusque; Ouire; Camarès; Montiaur; Ennous ! — glomeratum L. — AC. dans presque tout le bassin! — lappaceum L. — RR. — Brusque; coteau de Saint-Martin (Loret)! — nigrescens Viv. — C. dans les Cévennes et le Camarès ! Doryenium suffruticosum Vill. — C. dans presque tout le bassin! COSTE. — MES HERBORISATIONS DANS LE BASSIN DU DOURDOU. XIX Tetragonolobus siliquosus Roth. — Alt. — Lieux humides du causse ! Lotus angustissimus L. — RR. — Brusque (Crémoux)! Astragalus monspessulanus L. — AR. — Fayet; Calmels; tout le causse ! Colutea arborescens L. — RR. — Rochers de la Mouline, prés de Boussac ! Psoralea bituminosa L. — RR. — Mélagues, coteaux calcaires de Rials! Vicia lathyroides L. — R. — Brusque (Crémoux)! Saint-Izaire et Faveyrolles ! — peregrina L. — RR. — Montlaur, dans les moissons! — serratifolia Jacq. — RR. — Brusque, buissons à Céras (Crémoux)! — bithynica L. — AC. dans le Camarès ! — purpurascens DC. — RR. — Saint-Izaire, champs de la plaine du Salze! Lens nigricans Godr. — RR. — Brusque, pierrailles prés du pensionnat (Crémoux) ! Pisum Tuffetii Less. — RR. — Brusque, entrée du bois de Saint-Thomas à Céras! Lathyrus setifolius L. — RR.— Brusque, buissons sous le roc de Vivier (Crémoux) ! Ornithopus compressus L, — RR. — Brusque, coteaux de Viales (Crémoux)! Onobrychis supina DC. — AC. mais seulement sur le causse ! Spiræa obovata Willd. — RR. — Causse de Boussac ! Geum silvaticum Pourr. — AC. dans les Cévennes et sur le causse ! Potentilla micrantha Ram. — AR. et seulement dans les Cévennes : Brusque; Blanc; Arnac; Saint-Pierre-des-Cats; Mélagues ; Tauriac; Cénomes ! — hirta L. — R. — Brusque (Crémoux)! Arnac; Verrières; Montlaur ! — rupestris L. — R. — Brusque (Crémoux)! Arnac ; Tauriac; Fayet ! Rubus idæus L. — AR. — Bois de Saint-Thomas; Mélagues; Cénomes; Montagnol ! — tomentosus Willd. — R. — Coteaux de la Loubière! Rosa Pouzzini Tratt. — AC. — Brusque ; Ségonzac ; toute la vallée du Gos! Alchemilla vulgaris L. — RR.— Pic de Merdelou (Crémoux). Pirus amygdaliformis Vill. — AC. sur les collines arides du Camarès ! Epilobium angustifolium Lamk (E. rosmarinifolium Hænck.). — RR. — Montlaur, ravins ! — collinum Gmel. — AR. — Débris de rochers dans les Cévennes! Lythrum Hyssopifolia L. — RR. — Brusque, coteau de Saint-Martin (Cré- moux) ! Saint-Izaire ! Polycarpon tetraphyllum L, — RR. — Vallée du Linsouze, sous la Cazotte ! Paronychia polygonifolia DC, — R. et seulement sur les crêtes des hautes Cévennes ; le Merdelou; monts de Marcou; Mélagues; Saint-Pierre- des-Cats! Herniaria incana Lamk. — RR. — Mélagues et tout le plateau de Marcou ! Sedum cespitosum DC. — C. dans le Camarès, R. dans 'es Cévennes : Brusque et Blanc! — anglicum L. — R.— Crêtes des hautes Cévennes : le Merdelou; monts de Marcou; Blanc; Saint-Pierre-des-Cats ; Mélagues ! — nicæense All. (S. altissimum Poir.). — C. dans tout le bassin ! XX SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. * Sedum anopetalum DC. — R. — Brusque (Crémoux)! bois de Saint-Thomas! Sempervivum Boutignyanum Gren. et Bill.(S. arvernense Lec. et Lamot.). — R. — Hochers schisteux à Brusque, Arnac, Tauriac ! — arachnoideum L. — R. — Le Merdelou; Brusque; Arnac; Le Mon- tahut ! Ribes alpinum L. — R.— Bois de Saint-Thomas ; pic basaltique de Mourgis à Cénomes ! Saxifraga hypnoides L. — AC. dans toute la région des Cévennes ! Orlaya platycarpos Koch. — AC. dans le haut Camarés et le causse ! Caucalis leptophylla L. — AC. dans les terrains calcaires et argileux ! *' Laserpitium Nestleri Soy- Will. — RR. — Rochers de la Loubiére à Mon- tégut ! Peucedanum Cervaria Lapeyr. — AR. et seulement sur le causse! — Oreoselinum Mœnch. — RR.— Cénomes, pic basaltique de Mourgis! Bupleurum junceum L. — AR. — Brusque ; Ouire; Verrières ; Montlaur ! — tenuissimum L. — AC., mais seulement dans le Camarès ! — opacum Willk. et Lge. — R. — Brusque ; Montlaur ; Rebourguil; lc Causse ! * — falcatum L, — RR. — Rochers de la Loubière à Montégut ! sison Amomum L. — R. — Sylvanés et Fayet ; Faveyrolles et Sallèles ! Trinia dioica Gaud. — R. et seulement sur le causse ! Chærophyllum aureum L. — R. et seulement dans les Cévennes ! — Cicutaria Vill. — AR. — Ravins des Cévennes ! Adoxa Moschatellina L. — RR. — Le Merdelou; bois de Saint-Thomas (Crémoux)! Sambucus racemosa L, — RR. — Bois de Saint-Thomas (Crémoux)! et d'Arnac ! Lonicera etrusca Santi. — C. dans tout le bassin ! Galium vernum Scop. — RR. — Pic de Merdelou ; Arnac! — obliquum Vill. (G. Prostii Jord. et myrianthum Jord.). — RR. — Causse de Boussac ! — saxatile L. — RR. — Sommets du Merdelou et du Montahut ! — divaricatum Lamk. — AR. — Brusque; Arnac; Saint-Izaire: Favey- rolles ! — parisiense L. — C. dans presque tout le bassin! Asperula odorata L. — R. et seulement dans les bois des Cévennes! Centranthus Calcitrapa Dufr. — AC. dans tout le bassin! Valeriana dioica L. — RR.—- Arnac, sources à la Mouline! — tripteris L. — RR. — Brusque, bords du Dourdou! Valerianella eriocarpa Desv. — RR. — Saint-Izaire et Armayrols ! — eoronata DC, — R. — Camarès; Montlaur ; la Loubiére à Rayssac ! Scabiosa maritima L. — CC. dans tout le bas Camarès, depuis Montlaur et Rebourguil jusqu'aux rives du Tarn! — leucantha L., — AR. — Brusque ; Montlaur, Verrières, Bournac; la Loubiére ! Linosyris vulgaris DC. — AR. — Le causse et le haut Camarès ! COSTE. — MES HERBORISATIONS DANS LE BASSIN DU DOURDOU. !XXI Solidago glabra Desf. — RR. —Naturalisé dans les ravins entre Gissac et Andabre! Aster Amellus L. — RR. — Plateau de la Loubiére entre Rayssac et Saint- Affrique ! Senecio lividus L. — AR. — Brusque; Bournac; Saint-Izaire; Faveyrolles ; Salléles! — gallicus Chaix. —- R. — Camarès; Montlaur; Bournac et Calmels ! — adonidifolius Lois. — R.— Pic de Merdelou; bois de Saint-Thomas ! Chrysanthemum pallens Gay (L. subglaucum Laramb.). — C. dans tout le bassin ! — graminifolium L. — RR.— Causse de Boussac! Anthemis collina Jord. (4. montana L. saltem pro part.). — AC. sur les rochers schisteux des Cévennes seulement ! — Triumfetti All. (Cota Triumfetti Gay). — RR. — Environs de Brusque (Crémoux) ! Buphthalmum spinosum L. — AR. — Brusque, Fayet et Ouire (Crémoux)! Camarès; Savignac, près de Vabres; Janolles, près de Saint-lzaire ! Inula squarrosa I. — R.— La Loubiére et le causse de Boussac ! — salicina L. — RR. — Causse de Boussac ! — montana L.— AR. et seulement sur le causse ! Helichrysum Stæ@chas DC. — CC. dans tout le bassin! — angustifolium DC. (H. serotinum Boiss. et H. Libanotis Jord.). — AR. Brusque ; Arnac; Verrières ; Rebourguil: Faveyrolles ; Janolles! Gnaphalium dioicum L. — RR. — Pic de Merdelou (Crémoux). Echinops Ritro L. — AC. sur le causse et dans le Camarés! Pienomon Acarna Cass, — hh. — Montlaur et Briols ! Cirsium ferox DC. — AR. — Le haut Camarés et le causse ! * — monspessulanum All. — AR. — Lieux humides du causse ! * — bulbosum DC. — AC. sur tout le causse ! Carduus spiniger Jord. — CC. dans tout le bassin! * Carduncellus mitissimus DC. — R. — La Loubiére et le causse de Boussac! Centaurea pectinata L. — AR. — Brusque; Arnac; Saint-Pierre-des-Cats ; Mélagues! — montana L. var. axillarioides Loret. — RR. — Rochers de la Lou- biére à Montégut ! — paniculata L.— R. — Brusque; Fayet; Verriéres, oü il est abondant! — aspera L. — R. — Vallée du Dourdou à Montlaur, le Viala, Saint- lzaire ! — solstitialis L. — C. dans le haut Camarés! Crupina vulgaris Cass. — AC. sur les coteaux calcaires et argileux ! Leuzea conifera DC. — AC. dans presque tout le bassin ! Stæhelina dubia L. — C. mais seulement dans le Camarés! Carlina Cynara Pourr. — C. sur tous les sommets des Cévennes! * — acanthifolia All. — C. sur tout le causse! — corymbosa L. — C. dans tout le bassin! * Catananche eærulea Ll. — C. sur tous les coteaux du causse! XXII SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. Tolpis barbata Willd. — AC. dans les terrains sablonneux! Rhagadiolus stellatus DC. — hh. — Environs de Brusque (Crémoux)! Hypocheris maculata L. — h. — Brusque; coteaux de la Loubière ! Thrincia hispida Roth. — RR. — Brusque (Crémoux)! Arnac! Leontodon crispus Vill. — AR. — Brusque; Fayet; Verrières; Montlaur la Loubière ! Helminthia echioides Grtn. — RR. — Environs de Brusque (Crémoux)! Urospermum Dalechampii Desf. — R. — Brusque; Ouire; Camarès ; Saint- Izaire ; Boussac ! * Scorzonera hirsuta L. — RR.— Causse de Boussac, prés de Nougay- rolles! * — — glastifolia Wallr, — K.— La Loubiére et le causse de Boussac ! Tragopogon australis Jord. — R. — Brusque ; Camarès; Montlaur ! — erocifolius L. — AC. dans presque tout le bassin! Lactuca Bauhini Loret (L. viminea Link et L. chondrilleftrora Bor.). — AR.— Les Cévennes à Brusque, Arnac, Mélagues, Tauriac, Camarés! — &renieri Loret (L. ramosissima G. G.). — C. dans tout le Camarès ; Gissac; Brusque ! Prenanthes purpurea L. — R. — Pic de Merdelou; bois de Saint-Thomas et d’Arnac ! Pieridium vulgare Desf. — AR. — Brusque; Ouire; Savignac, prés de Vabres; la Cazotte; Saint-Michel-de-Landesque ; Janolles; Armay- rols ; Saint-Izaire ! Pterotheca sancta Schultz Dip. (P. nemausensis Cass.). — CC. dans tout le bassin! * Crepis albida Vill. — RR. — Sylvanés, route d'Andabre (Crémoux). — setosa Hall. — AR. — Brusque; Fayet; Ouire; Montlaur; Saint- lzaire ! * Hieracium amplexicaule L. — RR.— Brusque; la Loubiére ! — pyrenaicum Jord. — RR. — Brusque, châtaigneraies et au château (Loret)! la Loubiére, dans les ravins au-dessus de Rayssac ! Xanthium spinosum L. — R. — Camarès ; Briols ; Montlaur ! — strumarium L. — RR. — Fayet, cultures prés du château ! Campanula Erinus L. — AR. — Brusque; Arnac; Saint-Pierre-d'Issis ; Calmels ; Faveyrolles ! Arbutus Uva-ursi L. — AR. — La Loubiére et surtout le causse de Boussac! Erica vagans L. — RR. — La Loubière au-dessus des Pascals, où il est abondant! — seoparia L. — RR. — Bois au sud de Saint-Izaire! — arborea L.— CC. dans le Camarès et le causse; les Cévennes à Arnac! Monotropa Hypopitys L. — RR. — Bois de Saint-Thomas (Crémoux) ; la Loubiére ! Primula vulgaris Huds. (P. grandiflora Lamk). — C. mais seulement dans le bassin inférieur, au-dessous de Vabres et de Rebourguil ! Centunculus minimus L. — RR. — Brusque, coteau de Saint-Martin ! Samolus Valerandi L. — AR. — Lieux humides surtout du causse ! COSTE. — MES HERBORISATIONS DANS LE BASSIN DU DOURDOU. XXIII Phillyrea media L. — Af. — Brusque; Ouire ; Camarès ! vallée du Linsouze sous la Cazotte et roc de Janolles (de Barrau) ! Sallèles! Jasminum fruticans l. — R. — Brusque (Mazuc)! Savignac, prés de Va- bres; roc de Janolles ! Gentiana lutea L. — R. — Hautes Cévennes : le Merdelpu ; Tauriac; Mé- lagues ! — campestris L. — RR. — Le Merdelou (Crémoux) ; monts de Marcou ! — ciliata L. — AR. — Brusque; Ouire; Mélagues ; Cénomes; la Lou- bière! Convolvulus Cantabrica L. Montlaur ! Onosma echioides L. — RR. — La Loubiére et le causse de Boussac! R. — Brusque (Crémoux) ! Ouire ; Camarès; Cynoglossum pictum Ait. — C. dans tout le bassin! Asperugo procumbens [,. — RR. — Brusque, à l'entrée des Baumes (Cré- moux)! Atropa Belladona L. — hh. — Bois de Saint-Thomas (Mazuc); entre Blanc et Arnac! Verbascum maiale DC. — AC. dans les Cévennes et le Camarès ! — nigrum L. — RR. — Ouire, coteaux d'Ampiac ! Scrofularia alpestris Gay. — Rh. — Bois de Saint-Thomas (Crémoux); le Merdelou ! Antirrhinum Azarina L.— R. — Brusque (Crémoux)! la Cazotte ; Janolles ! Anarrhinum bellidifoliun L. — AC. sur les coteaux schisteux! Linaria pelliceriana Mill. — RR. — Prusque, coteaux arides (Crémoux)! — arvensis Desf. — AR. — Brusque; Briols; Saint-Izaire ; Faveyrolles ! — simplex DC. — RR. — Fayet, coteau de Saint-Petit (Crémoux) ; Mont- laur ; Boussac! — supina Desf. — R.'— Brusque (Mazuc) ! Arnac; Mélagues ! — origanifolia DC. — RR. — Brusque (Crémoux)! rochers de la Lou- biére! Veronica montana L. — RR, — Bois de Saint-Thomas (Crémoux)! — verna L. — R. — Pois de Saint-Thomas; Tauriac; Faveyrolles; roc de Janolles ! — triphyllos L. — R. — Montlaur ; Rebourguil ; Esplas ! — muxbaumii Ten. — RR. — Montlaur, champs cultivés! Euphrasia rigidula Jord. — RR. — Cénomes, au col de Notre-Dame ! — salisburgensis Funk. — AR. — La Loubière et le causse de Boussac ! Lathrea squamaria L. — RR. — Bois de Saint-Thomas (Crémoux)! Sylva- nés, côte de Montagnol ! Lavandula latifolia Vill. — AR. — Le causse; Ségouzac; Faveyrolles ; la Cazotte! Thymus vulgaris L. — CC. dans tout le bassin! Salvia Sclarea L. — RR. — Naturalisé à Andabre, prés de Camarés! — Æthiopis L. — RR. — Causse de Boussac! — Werhbenaca L. — AC. dans presque tout le bassin! Nepeta Cataria L. — RR. — Tauriac, à Pierrefiche (Crémoux)! XXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. Galeopsis intermedia Vill. — AR. — Cultures des hautes Cévennes : monts de Marcou; Saint-Pierre-des-Cats; Mélagues; Cénomes! * Brunclla hyssopifolia L. — AC. dans les lieux humides de tout le causse! * Teucrium montanum L. — R. et seulement sur le causse ! — Polium L. — AC. dans presque tout le bassin! Plantago serpentina All. — AC. dans le Camarès et sur le causse! — earinata Schrad. — C. sur toutes les montagnes des Cévennes; le Viala, à Courtilles! — Cynops L. — AR. — Le causse et le haut Camarès; Marcou! Globularia vulgaris L. — AC. sur le causse et les Cévennes! Amarantus deflexus L. — AR. — Brusque; bains de Sylvanés; Ouire; Camarès; Rayssac; Vabres; le Salze, prés de Saint-lIzaire! — albus L. — C. dans toute la vallée du Dourdou! Chenopodium Botrys L. — R. — Vabres; Saint-Izaire; Armayrols; Favey- rolles! Daphne Laureola L. — AC. dans les bois des Cévennes seulement! Passerina annua Spreng. — R. — La Loubière ; Ennous ; Armayrols! Osyris alba L. — RR. — Brusque, au roc de Vivier (Crémoux)! Aristolochia Clematitis l, — C. mais seulement dans les vallées du bas Camarés! — Pistolochia L. — R. — Causse de Boussac; Cénomes, sur le causse! Euphorbia Chamæsyce L. — AR. et seulement dans le Camarès : Andabre; Briols; Montlaur ; Verrières; Bournac; Faveyrolles! — »muvatii Lec. et Lamot. (E. papillosa de Pouz.). — R. — Causses de la Loubiére et de Boussac ! -- Esula L. — RR.— Bains de Sylvanès; Janolles, bords du Dourdou! — €haraceias L. — R. — Brusque et Ouire (Crémoux)! Briols, bords du Dourdou! Quereus mex L. — R. — Brusque (Crémoux); Briols (de Barrau)! bois à Verrières! Salix incana Schrank. — AC. dans tout le bassin! Abies pectinata Lamk. — RR. — Forme un magnifique bois prés d'Arnac! Tulipa Celsiana Red. — RR. — Le Merdelou (Crémoux)! entre Brusque et Arnac! Lilium Martagon L. — AR. — Bois des Cévennes et du causse! Scilla Lilio-Hyacinthus L. — R. — Le Merdelou; bois de Saint-Thomas; Saint-Pierre-des-Cats! — bifolia L. — R. — Le Merdelou; bois de Saint-Thomas! Gagea bohemica Schultz. (G. saxatilis Koch). — RR. — Brusque, où il fleurit rarement (Crémoux). arvensis Schultz. — R. — Camarès et Verrières! - Allium roseum L. — RR. — Saint-Izaire et Armayrols (de Barrau), dans les vignes! : — polyanthum R. et Sch. — RR. — Saint-Izaire et Armayrols! — ursimum L. — R. — Bois de Saint-Thomas; Montlaur, bords du Dourdou! * COSTE. — MES HERBORISATIONS DANS LE BASSIN DU DOURDOU. XXV Allium. flavum L. — RR. — Rochers de la Loubière prés de Montégnt! — fallax Don. — AR. et seulement sur les crêtes schisteuses des Cévennes ! Erythronium Dens-canis L., — AC. dans les Cévennes; cà et là sur le causse ! Muscari botryoides DC. — RR. — Vabres, sommet du pic de Montcalm! Aphyllanthes monspeliensis L. — AC., mais seulement sur les coteaux du causse! Paris quadrifolia L. — RR. — Bois de Saint-Thomas (Crémoux). Maianthemum bifolium DC.— RR. — Le Merdelou ; bois de Saint-Thomas (Crémoux)! Asparagus acutifolius L. — AR. — Brusque (Mazuc)! Janolles (de Barrau)! Savignac! Sallèles ! Crocus nudiflorus Sm. — RR. — Pic de Merdelou (Crémoux)! Gladiolus segetum Gawl. — AC. dans le bas Camarès! Galanthus nivalis L. — RR. — Brusque, montagne de St-Jean (Crémoux). Cephalanthera ensifolia Rich. — R. — Brusque ; Mélagues ; Bournac; Saint Izaire! Epipactis palustris Cr. — R. — Brusque (Crémoux)! la Loubiére et le causse de Boussac! Neottia Nidus-avis Rich.— R.— Bois de Saint-Thomas et d'Arnac ; Mélagues ; la Loubière! Orchis provincialis Dalb. — CC. surtout dans les clairières des bois du Camarès! — Simia Lamk. — RR. — Saint-Izaire, bois prés du Mas Capélié! — viridis Cr. — RR. — Brusque (Crémoux)! Faveyrolles, à la Sauclière! Ophrys anthropophora L. — R. — Brusque; Calmels; St-Izaire; Ennous! — arachnites Hoffm. — RH. — Brusque, coteau pierreux prés du pen- sionnat! — Scolopax Cav, — AC., mais seulement sur les collines du Camarès! Luzula silvatien Gaud. — hR. — Bois de Saint-Thomas (Crémoux)! — nivea DC. — R. — Le Merdelou; bois de Saint-Thomas; Méla- gues! Schœnus nigricans L. — AC., mais seulement sur les coteaux humides du causse! Eriophorum latifolium Hopp. — RR. — Lieux tourbeux du causse de Boussac ! — angustifolium Roth. — R. — Causse de Boussac ; Brusque et Arnac ! Scirpus Holoschænus L. — C. dans presque tout le bassin! — savii Seb. et M. — RR. — Faveyrolles, lieu humide à Rieucros! — multicaulis Sm. — R. — Causse de Boussac; Savignac, près de Vabres! — acicularis L. — RR. — Sources de la Loubière, près de Rayssac! * Carex Linkii Schk. — AR. — Brusque ; Arnac; Mélagues; Tauriac; Sylvanés; Sallèles ! — pilulifera L. — RR. — Pic de Merdelou; monts de Marcou! — montana L. — RR. — La Loubière au-dessus de Vabres et de Rayssac! — humilis Leyss. — AC., mais seulement sur le causse! — digitata L. — RR. — La Loubiére au-dessus de Rayssac; Mélagues ! XXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. * Carex depauperata Good. — RR.— Bois de Saint-Thomas, où il est abon- dant (Loret)! — «Ederi Ehrh. — AR. et seulement dans les Cévennes! — Wevigata Sm. — R. — Brusque ; bois de St-Thomas ; Arnac; Mélagues! Chamagrostis minima Bork. — CC. dans le Camarés; Cusses, prés de Brusque! * Phleum asperum Jacq. — RR. — Vabres, au pied du pie de Montcalm! Alopecurus geniculatus L. — RR. — Brusque, prairie de Céras! * Sesleria cærulea Arduin. — AC. sur le causse et dans les Cévennes! Echinaria capitata Desf. — R. — Montlaur, Verrières et Rebourguil! * Stipa pennata L. — RR. — Rochers à Savignac, près de Vabres! Milium effusum L. — RR. — Bois de Saint-Thomas (Crémoux)! * — paradoxum L, — RR. — Brusque, à Céras; Mélagues (Crémoux)! Aira media Gouan. — R. et seulement dans le haut Camarès! Avena barbata Brot. — C. dans toutes les vallées! * — pratensis L. — R. — Coteaux rocailleux de la Loubiére! — bromoides Gouan. — C., mais seulement dans le Camarés! Kæleria valesiaea Gaud. — AC. sur les coteaux calcaires et argileux! — phleoides Pers. — AC. surtout dans le Camarès! Poa sudetica Hænk. — RR. — Sommet du Merdelou, où il est abondant! ` Cynosurus echinatus L. — AC. sur les coteaux secs et rocailleux! Vulpia ciliata Link. — C. dans tout le Camarès! * Festuca spadicea L. — R. — Coteaux de la Loubiére; entre Tauriac et Cénomes! Bromus madritensis L. — C, dans tout le bassin! — maximus Desf. — AC. surtout dans le Camarès! — rubens L. — AR et seulement dans le Camarès : Camarès; Saint- Pierre-d'Issis; Verrières; Montlaur; Rebourguil ; Calmels; Armayrols! — nequienii Lois. (B. intermedius Guss.). — C. dans tout le Camarès! — squarrosus L. — AC, dans presque tout le bassin! Elymus Caput-Medusæ L. (E. crinitus Schreb.). — R. et seulement dans le Camarès : Briols ; Montlaur; Verrières; Rebourguil ; Sallèles ! Ægilops ovata L. — CC. dans tout le bassin! — triuncialis L. — C. dans presque tout le bassin! — triaristata Willd, — AC., mais seulement dans le Camarès : Monté - gut; Briols; Montlaur; Verriéres; Rebourguil; Faveyrolles; Armayrols! Brachypodium phenicoides Lor. et Barr. — AR.— Brusque; Arnac; tout le causse! — distachyon P. B. — C. sur les collines arides surtout du Camarés! Psilurus aristatus Lor. et Barr. (P. nardoides Trin.). — C. dans tout le Camarès! Botrychium Lunaria Sw. — RR. — Fayet, coteau de Saint-Petit (Crémoux); monts de Marcou! Grammitis leptophylla Sw. — RR. — Vallée de Linsouze sous la Cazotte; Janolles! Adiantum Capillus-Veneris L. — R. — Fontaines du causse et du Camarès ! COSTE. — MES HERBORISATIONS DANS LE BASSIN DU DOURDOU, XXVII * Equisetum maximum Lamk, — AC. dans les lieux humides du causse! — ramosum Schl. — AR. — Cà et là dans presque tout le bassin! Parmi les plantes que nous venons d'énumérer, douze n'avaient jamais été, à notre connaissance, signalées dans l'Aveyron; ce sont : Cistus Pouzolzii, Helianthemum umbellatum, Viola sepincola , Dianthus brachyanthus var. subacaulis, Alsine verna var. Thevenei, Melilotus neapolitana, Vicia purpurascens (1), Lathyrus setifolius, Potentilla micrantha, Pirus amygdaliformis, Orchis Simia, Scir- pus Savii. Je viens de nommer quelques espéces nouvelles pour le département de l'Aveyron. A cette liste on me permettra d'ajouter les quatre sui- vantes, observées cette année méme dans le bassin du Rance, dont j'ai naguère fait connaître, dans une courte notice, les richesses végétales : Camelina dentata Pers. var. ambigua Loret. — Montclar, champs de Lin! Scleranthus verticillatus Tausch. (S. Delorti Gren.). — Belmont, bois de Bétirac! Galactites tomentosa Mœnch. — St-Sernin, bords d'un chemin, près du Roc! Cytinus Hypocistis [.. — Saint-Sernin, dans les bois, sur les racines du Cis- tus salvifolius! Si maintenant nous comparons la flore de ces deux bassins, contigus l'un à l'autre et d'une étendue à peu prés égale, nous serons frappés des différences que présente leur végétation. Le bassin du Dourdou nourrit prés de 300 espéces qui manquent au bassin du Rance, tandis que ce dernier en posséde à peine 80 dont le premier soit privé. Pour expliquer cette différence, il suffit de se rappeler que les terrains calcaires, nuls ou presque nuls, dans le bassin du Rance, couvrent, dans le bassin du Dourdou, une grande portion de son territoire; et que celui-ci, par sa position à l'extrémité méridionale du département, recoit, par les vallées de l'Orb et de la Mare, de nombreuses colonies de plantes méditerra- néennes, dont l'émigration n'a pu encore s'étendre dans le bassin du Rance, les monts de Lacaune et l'Espinouse leur opposant partout au sud une barriére infranchissable. Il convient d'ajouter encore que, gràce à sa position topographique, le bassin du Dourdou subit mieux que son voisin la salutaire influence du climat méditerranéen, bien plus chaud, plus sec et moins humide que le climat girondin, qui régne en maitre (1) La plante du bois de Madame, prés de Rodez, nommée par Mazuc Vicia panno- nica Jacq. (V. purpurascens DC.) et signalée sous ce nom dans le Catalogue des Plantes de l'Aveyron par le D' Bras, p. 129, n'est qu'une forme, peu remarquable du reste, du vulgaire Vicia sativa L. M. Loret en a le premier fait l'observation dans l'herbier méme de Mazuc conservé au Musée de Rodez. XXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. dans presque tout le bassin du Rance. Aussi ce dernier, notablement inférieur pour le nombre des espèces calcicoles et méridionales, est-il un peu supérieur au premier par sa belle végétation occidentale et mon- tagnarde. Je ne saurais donc mieux terminer cette déjà trop longue com- munication que par l'énumération suivante des principales espéces du bassin du Rance que je n'ai pu encore observer dans le bassin du Dourdou : Ranunculus hederaceus, R. aconitifolius, R. nodiflorus, Helleborus occiden- talis, Aconitum lycoctonum, Corydalis claviculata, Fumaria capreolata, Bar- barea intermedia, Sisymbrium Sophia, Turritis glabra, Nasturtium pyrenaicum, Camelina dentata, Lepidium heterophyllum, Silene annulata, Lychnis corona- ria, Gypsophila muralis, Dianthus Caryophyllus, Radiola linoides, Ruta hor- tensis, Ulex europæus, U. nanus, Adenocarpus complicatus, Trifolium hirtum, T. montanum, T. patens, Vicia Orobus, Lathyrus silvestris, Sorbus aucuparia, Scleranthus verticillatus, Tillæa muscosa, Saxifraga Clusii, Carum Carvi, Arnica montana, Anthemis nobilis, Bidens tripartita, Gnaphalium luteo-album, Galac- tites tomentosa, Scolymus hispanicus, Hieracium vulgatum, H. umbellatum, Leonurus Cardiaca, Plantago Coronopus, Polygonum Bistorta, Thesium alpinum, Cytinus Hypocistis, Euphorbia hyberna, E. platyphylla, Narthecium ossifragum, Ophrys fusca, Potamogeton polygonifolius, Juncus squarrosus, J. supinus, Luzula pilosa, Cyperus flavescens, Scirpus silvaticus, Rynchospora alba, Carex paniculata, C. olbiensis, C. punctata, Tragus racemosus, Eragrostis pilosa, Briza maxima, Festuca gigantea, Polystichum Oreopteris, P. spinulosum. M. l'abbé Baichère fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR LA VÉGÉTATION DES ENVIRONS DE CARCASSONNE, par M. l'abbé E. BAICHERE. La situation géographique de Carcassonne au voisinage de la ligne de partage des eaux de l'Océan et de la Méditerranée fait de eette ville une position aussi importante au point de vue botanique qu'elle l'a été au point de vue politique depuis que la civilisation y est apparue. Carcas- sonne fut toujours la clef de la Gaule Narbonaise; les intérêts qui divisaient les peuples étaient, comme aujourd'hui, liés étroitement aux conditions naturelles. Étudier le bassin de l’Aquitaine comparativement à la Narbonaise, c’est montrer par quelles richesses les plaines de la Méditerranée exerçaient sur les peuples du versant océanique leur in- fluence d'irrésistible attraction. La végétation fournit l'expression la plus nette du climat; il m'a semblé que je comblerais une lacune en vous donnant une idée aussi exacte que possible de la florule des environs de notre ville et que je BAICHÉRE. — SUR LA VÉGÉTATION DES ENVIR. DE CARCASSONNE. XXIX fournirais une part utile de renseignements sur la distribution des plantes méditerranéennes, en signalant à votre attention toutes celles que j'ai rencontrées au voisinage du bassin de la Garonne. C'est par notre dépres- sion que quelques-unes d'entre elles s'échappent vers l'ouest ; nous les suivrons jusqu'à nos portes. La ville de Carcassonne est bâtie sur la rive gauche de l'Aude, au pied des collines de Pech-Mary et de Palajanel : ces petites collines n'atteignent pas plus de 260 mètres d'altitude ; on peut les considérer comme les der- niers contreforts du mont Alaric et des Corbières. Au nord de la ville, dans la direction de l'ouest à l'est, coule le Fres- quel, qui se jette dans l'Aude au-dessous de Montredon. A l'ouest, les ruisseaux d'Herminis, du Régal et de l'Arnouse sillonnent la petite plaine peu régulière, qui s'étend d'Alairac à Pennautier, c'est-à-dire de la Malepére (Corbiéres occidentales) à la base de la montagne Noire. Le sol géologique. des environs de Carcassonne est constitué par un dépôt aréno-argileux (éocéne), au sein duquel se montrent çà et là des amandes plus ou moins allongées d'une molasse grise exploitée comme pierre de construction ; ce dépót est parfois recouvert, surtout du cóté de Maquens et de Pennautier, par les anciennes alluvions de l'Aude et du Fresquel. La flore de Carcassonne comprend environ 800 espéces phanérogames qu'on peut répartir à peu prés de la manière suivante : 200 appartiennent à la région méditerranéenne. 250, sans étre méditerranéennes, sont peu communes dans presque toute la France. 350 sont ubiquistes et n'offrent pas d'intérét au point de vue qui nous occupe. Je ne les mentionnerai pas dans ce travail. Pour l'énumération des autres espéces, je suivrai la méthode recom- mandée par MM. Bonnier et Flahault (1), c'est-à-dire que je les groupe- rai par ordre de fréquence. Les principaux endroits à visiter autour de Carcassonne, pour se pro- curer les plantes que je cite, sont les suivants : 4° Graviers de l'Aude, à Madame, à la Fajole, à Saint-Jean. 2 Coteaux de Pech-Mary et de Palajanel. 3° Champs sablonneux du Pont-Rouge. 4° Eaux ou fossés du canal du Midi ; bords du Fresquel. D* Petits bois de Chênes, à Grèzes, à Serres, etc. 6° Champs cultivés à Charlemagne, à Grèzes, etc. 7° Haies sur les bords de l'Aude, prairies de Saint-Jean. 8° Décombres; bords des chemins; fossés de la Cité; murs en terre. (1) Bulletin Soc. bot. de Fr., t. XXVI (1879), p. 20. XXX SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. |. — Espèces abondantes (1). Ranunculus arvensis L. — 2, 6. Lathyrus Cicera L. — 2, 5. Ficaria grandiflora Rob. — 4. Coronilla minima L. — 2. Ceratocephalus faleatus Pers. — 3. — scorpioides Koch. — 6. Nigella damascena L. — 1, 2. Onobrychis Caput-galli Lamk. — 2. Papaver hybridum L. — 2. Tamarix gallica L. — 1, 7 Fumaria capreolata L. — 3, 7. Ecballion Elaterium Reichb. — 8. Sinapis alba L. — 1, 7. Sedum nicæense All. — 6. Diplotaxis erucoides DC. — 3, 6. Umbilicus pendulinus DC. — 8. Cardamine pratensis L. — 4, 7. Torilis nodosa Gertn. — 6,8. Roripa amphibia Bess. — 4. Heracleum Lecoquii G. et G. — 7. Neslia paniculata Desv. — 6. — — var. dissectifolium Loret.— 4,71. Iberis pinnata Gouan. — 6. Opoponax Chironium Koch. — 4. Lepidium graminifolium L. — 6, 8. | Seseli tortuosum L. — 5. Rapistrum rugosum All. — 6. Fæniculum officinale All. — 1, 8. Cistus salvifolius L. — 5, 1. Ammi Visnaga Lamk. — 3. Helianthemum polifolium DC. — 2. Rubia peregrina L. — 2. Reseda Phyteuma L. — 6, 3. Galium maritimum L. — 2, 5. Silene conica L. — 1. Crucianella angustifolia L. — 6. — gallica L. — 1, 5. Valerianella echinata DC. — 1, 6. Silene nocturna L. var. brachypetala| — pumila DC. — 1, 6. Benth. — 6. Scabiosa maritima L.— 8. Lychnis Flos-Cuculi L. — 7. Senecio erucifolius L. — 5, 4. Saponaria Vaccaria L. — 3, 6. — nemorosus Jord. — 5. Spergularia rubra Pers. — 6, 8. Artemisia campestris L.-— 1. Linum strictum L. — 1. Leucanthemum pallens Gay. — 2 — catharticum L. — 4, 7. Anacyclus clavatus Pers. — 6, 3. Malva nicæensis All. — 7, 8. Asteriscus spinosus G. G. — 4. Geranium dissectum L. — 4, 8. Cupularia viscosa G. et G. — 2, 8. Erodium malacoides Willd. — 6, 7. — | Cirsium monspessulanum A//.— 4. — ciconium Willd. — 6. Carduus tenuiflorus Curt. — 8. Coriaria myrtifolia L. — 1, 7. Centaurea amara L. — 8. Ononis Natrix L. — 1. — aspera L. — 2. — minutissima L. (2) — 2. — solstitialis L. — 6. Medicago apiculata Willd. — 6. Kentrophyllum lanatum DC. — 8. Melilotus sulcata Desf. — 7. Hedypnois cretica Willd. — 6. Trifolium stellatum L. — 5. Rhagadiolus stellatus DC. — 8. : à : Leontodon autumnalis L. — 2, 7. — scabrum L. — 5, 6. Picris spinulosa Bertol. — 8. Dorycnium suffruticosum Vill. — 2. Urospermum Dalechampii Desf. — 2. Lotus rectus L. — 4, 7. Chondrilla juncea L. — 6. Astragalus monspessulanus L. — 1, 2. | Picridium vulgare Desf. — 6. Vicia hybrida L. — 8. Pterotheca nemausensis Cass. — 6, 3. (1) Les numéros qui, dans cette liste, suivent le nom de l'espèce correspondent aux endroits où la plante a été récoltée, d’après les indications ci-dessus. (2) Je n'ai pas rencontré autour de la ville l'Ononis reclinata L., plante signalée à Carcassonne par M. H. Loret (Glanes d'un botaniste, 1859). Dans l'Aude, cette espèce reste confinée aux environs de Narbonne. BAICHÈRE. — SUR LA VÉGÉTATION DES ENVIR. DE CARCASSONNE. Andryala sinuata L. — 5. Scolymus hispanicus L. — 1. Campanula Erinus L. — 3. Asterolinum stellatum Link et Hoffmg. — 1,2. Jasminum fruticans L. — 2. Limnanthemum Nymphoides Lamk. — 4. Convolvulus Cantabrica L. — 2, 8. Echium italicum L. — 1, 5. — plantagineum L. — 5, 8. Myosotis palustris With. — 3. — hispida Schlecht. — 3, 8. Verbascum sinuatum L. — 8. Scrophularia canina L. — 1. Veronica Buxbaumi Ten. -— 3, 6. Bartsia latifolia Sibth. — 1. Orobanche loricata Rchb. — 1. Lathræa clandestina L. — 1, 7. Thymus vulgaris L. — 2. Calamintha Nepeta Link. — 2, 8. Stachys recta L. — 3, 7. Phlomis Herba-venti L. — 2, 5. Sideritis tomentosa Pourr. — 2. Scutellaria galericulata L. — 4. Plantago Cynops L. — 1. Amaranthus albus L.— 3, 8. Chenopodium opulifolium Schrad. — 8. Rumex pulcher L. — 3, 7. Thesium divaricatum Jan. — ?, 3. Osyris alba L. — 1,2. Aristolochia rotunda L. — 4, 7. Euphorbia pubescens Desf. — 4. — serrata L. — 2 — verrucosa Lamk. — 1, 4. Alisma Plantago var. lanceolatum G. et G. — 4. — ranunculoides L. — 4. Ornithogalum divergens Bor. — 1, 3. XXXI Allium multiflorum DC. — 6. Muscari neglectum Guss. — 6. Aphyllanthes monspeliensis L. — 1, 2. Gladiolus segetum Gawl. — 6. Narcissus Tazetta L. — 7. Aceras anthropophora‘R. Br. — 5. Loroglossum hircinum Rich. — 1, 2 Orchis Morio L. var. picta. — 5. Ophrys aranifera Huds. — 1, 2. — apifera Huds. — 1. Vallisneria spiralis L. — 4. Elodea canadensis Rch. — 4. Naias major Roth. — 4. Arum italicum Mill. — 1. Juncus obtusiflorus Ehrh. — 7. Carex riparia Curt. — 4. — pendula Huds. — 7. Agrostis verticillata Vill. — 7, 8. Mibora verna P. B. — 6. Gastridium lendigerum Gaud. — 8. Aira caryophyllea L. — 5. Avena barbata Brot. — 6. — fatua L. —- 6, 8. — sterilis L. — 6, 8. Dactylis hispanica Roth. — 2, Cynosurus echinatus L. — 1, Festuca ovina L. — 1, 5. Bromus maximus Desf. — 6, 8. ;Egilops ovata L. — vA 9. Agropyrum glaucum Ræm. et Sch. — 5 5. 5. Brachypodium ramosum Ræm. et Sch. Lolium rigidum Gaud. var. tenue G. G.— 1. — temulentum L. — 3, 6. Vulpia ciliata Link. — 1, 8. Koeleria cristata Pers. — 1. Poa rigida L. — 1, 8. II. — Espèces moins abondantes. Ranunculus trichophyllus Chair. — 4. — chærophyllos Auct. non L. — 5. Helleborus foetidus L. — 1, 3. Papaver Argemone L. — 2, 6. Glaucium luteum Scop. — 1, 8. Fumaria major Badarro. — 3. Diplotaxis viminea DC. — 3, 6. Barbarea vulgaris R. Br. — 1. Capsella rubella Reuter. — 8. Cistus albidus L. — 1. — monspeliensis L. — 1. Helianthemum salicifolium Pers. — 5. Reseda lutea L.— 1. 2 Polygala vulgaris L. — 5, 1. Silene italica Pers. — 2. Stellaria Holostea L. — 7. Linum gallicum L. — 5. — narbonense L. — 2. XXXII Geranium columbinum L. — 7. Erodium romanum Willd. — 8. Hypericum tetrapterum Fries. — 4, J. Genista Scorpius DC. — 2. Melilotus macrorrhiza Koch. — 3, 7. Trifolium fragiferum L. — 4, 7. Tetragonolobus siliquosus Roth. — 7. Psoralea bituminosa L. — 2, 5. Vicia peregrina L. — 5. — lutea L= 2, 5. Lathyrus annuus L. — 3, 6. — latifolius L. var. 8. angustifolius G. et G. — 5. Scorpiurus subvillosa L. — 1. Ornithopus compressus L.,— 5. Onobrychis supina DC. — 2. Rubus collinus DC. — 2, 7. losa sempervirens L. — 2, 5. Poterium Magnolii Spach. — 2, 5. Myriophyllum spicatum L. — 4. Orlaya platycarpos Koch. — 3. Bifora testiculata DC. — 5. Bupleurum tenuissimum L. — 6. Bunium Bulbocastanum L. — 6, 5. Falcaria Rivini Host. — 3, 6. 'Trinia vulgaris DC. — 5. Smyrnium Olusatrum L. — 7. Conium maculatum L. — 7. Galium Cruciata L. — 4, 7. Asperula cynanchica L. — 6. Centranthus ruber DC. — &. Valerianella coronata DC. — 1,3. Cephalaria leucantha Schrad. — 2. Conyza ambigua DC. — 8. Artemisia vulgaris L. — 7. Anthemis Cotula L. — 3. Cota altissima Gay. — 3. Santolina Chamæcyparissus L. f. squar- rosa DC. — 2. Achillea Ageratum L. — 1, 7. Inula Conyza DC. — 1, 9, 7. Helichrysum Stechas DC. — 2. Echinops Ritro L. — 1, 8. Cirsium bulbosum DC. — 5, 7. — acaule All. — 2. Carduus pycnocephalus L. — hamulosus Ehrh. — 2, 6. Centaurea paniculata L. — 2. — collina L. — 2, 6. Microlonchus salmanticus DC. — 8. Carlina corymbosa L.—- 8. 1,8. SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. Catananche cærulea L. — 2. Leontodon proteiformis Vill. — 5, 7. Taraxacum obovatum DC. — 2. Crepis pulchra L. — 7, 2. Hieracium vulgatum Fries (forma H. commixtum Jord., d'aprés Tim- bal-Lagrave). — 5. Specularia hybrida Alph. DC. — 6. Primula officinalis Jacq. — 2. Coris mouspeliensis L. — 2. Ligustrum vulgare L. — 7. Vinca major L. — 1, 2. Symphytum tuberosum L.— 7. Lithospermum officinale L. — 1, I- Echinospermum Lappula Lehm. — 6. Cynoglossum pictum Ait. — 2. Heliotropium europæum L. — 1, 3. Lycium europæum L. — 2, 8. Hyoscyamus major Mill. — 8. Verbascum thapso-sinuatum G. et G. S Antirrhinum Orontium L. — 6. Linaria striata DC. — 1, 8. Veronica Teucrium L. — 5. — Anagallis L. forma pedunculis glan- dulosis. — 7. Orobanche Galii Duby. — 1, 4. — Hedere'Duby. — 7. Lavandula latifolia Vill. — 2. Salvia horminoides Pourr.— 8. — pratensis L. — 4, 7. Stachys palustris L. — 4. Lamium incisum Willd. — 7. Ajuga reptans L. — 7. Teucrium Scordium L. — 4. — Polium L. — 2. Plantago albicans L. — 2. — Lagopus L. — 3. Amarantus retróflexus L. — 3. Polygonum amphibium L. (les deux formes). — 4. Euphorbia platyphyllos L. — 4, 7. — pilosa L. — 1, 7. — Characias L. — 2. Mercurialis tomentosa L. — 2 Ornithogalum narbonense L. — 6. Allium roseum L. — 7. — pallens L. — 8. Muscari comosum Mill. — 1, 3. Ruscus aculeatus L. — 2. Asparagus acutifolius L. — 2. BAICHÈRE.— SUR LA VÉGÉTATION DES ENVIR. DE CARCASSONNE. Orchis laxiflora Lamk. — 7. Potamogeton lucens L. — 4. Cyperus longus £L. — 1, 7. Scirpus maritimus L. — 1, 4. — lacustris L. — 4. Carex divisa Huds. forma (C. selifolia Godr.). — 7. -- stricta Good. — 8. — Halleriana Asso. — 5. — divulsa Good. — 1, 7. XXXIII Anthoxanthum odoratum L. — 7. Deschampsia media Rem. et Sch. — 4. Andropogon Ischæmum L.— 1, 2. Polypogon monspeliensi Desf. — 1. Gaudinia fragilis P. B. — 6, 7. Cynosurus cristatus L. — 5, 7. Nardurus Lachenalii Godr. — 1. — unilateralis Boiss. var. aristatus. — 1. Koleria phleoides Pers. — 6, 8. Ill. — Espèces rares ou peu répandues. Adonis flammea Jacq. — Champs ari- des, à Montlegun. Anemone coronaria L. B. cyanea Loret. — Champs cultivés, à Gayraud (route de Conques), et à Moureau (route de Trèbes). Nigella hispanica L. var. parviflora Coss. — Champs sablonneux près le Pont-Rouge. Delphinium pubescens DC. — Champs, à Pech-Mary. Glaucium corniculatum Curt. — Ren- contré une seule fois, à la Justice (route de Montréal). Erucastrum Pollichii Spenn. — Pied des murs, à Charlemagne. Clypeola Gaudini Trachsel. — RR. — Sur un vieux mur, à Saint-Gimer. Cistus laurifolius L. — RR. — Graviers de l'Aude, à Auriac, à Madame, à la Fajole. Helianthemum guttatum Mill. — Bois de Serres. Viola hirta L. — Bords du Fresquel. Dianthus longicaulis Ten. — Coteau de Pech-Mary (1). Althæa narbonensis Pourr. — Sur les bords du Trappel au-dessous de Gayraud ; le long de la prise d'eau du Fresquel, prés le Pont- Rouge. — RR. Althæa officinalis L. — Sables humi- des; bords de l'Aude, à Saint- Jean. Ruta montana Clus. — Coteau de Pech- Mary. Ulex europæus Smith. — RR. — Gra- viers du Fresquel. Trigonella hybrida Pourr. — Berges et graviers de l'Aude, à Saint-Jean. — monspeliaca L. — Berges et gra- viers del'Aude, à Saint-Jean ; plus rare que l'espéce précédente. Vicia atropurpurea Desf. — Champs et hords des chemins entre Serres et Grézes. — tenuifolia Roth. — Champs à Ali- bert(route de Pennautier). — RR. — Pseudocracca Bert. — Champs à Alibert (route de Pennautier). — RR. Lathyrus sphæricus Relz. — Bois de Serres. Coronilla Emerus L. — Bords du Fres- quel. Spiræa Filipendula L. — Ancien lit du canal du Midi, sur le revers des fossés. — RR. Crategus ruscinonensis Gr. et Blanc. — (à et là sur les bords des champs, à Pech-Mary. (Enothera biennis L. — RR. — Sables (1) Cet OEillet pourrait bien être le D. Caryophyllus L., mentionné par M. H. Lorct op. cit.) comme croissant à Carcassonne, plante que je n'ai rencontrée nulle part autour de la ville, malgré mes recherches. Le vrai D. Caryophyllus L. est très abon- dant sur les ruines du chàteau de Saissac (Aude), où Timbal-Lagrave l'a signalé le premier et où je Pai cueilli T:ASX V: i-même le 1 2 aoùt 1882. E . XXXIV humides de l'Aude, prés le bar- rage Saint-Jean (rive droite). Myricaria germanica Desv. — Graviers humides de l'Aude et du Lauquet, entre Madame et Conffoulens. Anethum graveolens L. — Champs sur les bords du Fresquel.— RR. Apium graveolens L. — Bords du béal (1) des usines de Saint-Jean. — Subspontané. Viburnum Lantana L. — Ruisseau de Palaja. Galium decolorans Gr. et G. — Rive droite du canal du Midi, près le bois de Serres. — RR. Petasites fragrans Presl. — Charle- magne et bords du béal des usi- nes de Saint-Jean. — Subspon- tané. Artemisia Absinthium L. — Graviers de l'Aude. Chrysanthemum coronarium L. — Mai- son de campagne du Petit-Sémi- naire; décombres, à Saint-Jean. . — Subspontané. Bidens tripartita L. — Fossés du canal du Midi (route Minervoise).— RR. Leuzea conifera DC. — Coteaux de ‘+ Palaja. Sonchus aquatilis Pourr. — Canal des usines de Saint-Jean; béal de lile; rive gauche du canal du Midi entre la gare et le Pont- Rouge, ainsi qu'à côté de la Mi- jeanne, — maritimus L. — Rive gauche du canal du Midi entre la gare et ; Saint-Jean, — RR. Jasione montana L. — Bois de Serres. Convolvulus tricolor L. — Rencontré une seule fois dans une carrière de grés, à Pech-Mary. Nonnea alba DC. — Graviers de l'Aude, à la Fajole. SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. Cynoglossum cheirifolium L. — Bords des chemins, à Palaja. Antirrhinum latifolium DC. — Gra- viers de Aude, à Madame, à la Fajole. — RR. Gratiola officinalis L. — Fossés du Canal du Midi, près le bois de Serres. Odontites serotina Rchb. — Champs sablonneux, près le Pont-Rouge. Brunella hyssopifolia C. Bauh. —- Ruis- seau de Pech-Mary; bois de Serres. Stachys annua L. — Champs humides, au Pont-Rouge. Hyoscyamus niger L. — Décombres, à Saint-Jean. Phytolaeca decandra L. — Fossés dela Cité el dans l'intérieur des rem- parts. — Subspontané. Atriplex Halimus L.— Route de Trébes; à Saint-Jean. — Planté. Aristolochia Clematitis L. — Bords du Fresquel. — Pistolochia L. — Bois de Cyprés, à la Fajole. d Iris fœtidissima L. — Rive droite de l'Aude entre la Fajole et Montre- don, — RR. Narcissus Pseudonarcissus L. — Bords du Trappel, au-dessous de Gay- raud. — RR. : — juncifolius Lag. — Coteau de Pech- Mary. — incomparabilis Mill. — On trouve quelques pieds de cette espèce sur la rive droite du canal du Midi, prés de l'écluse Saint-Jean (2). Spiranthes autumnalis Rich. — Bois de Serres. Listera ovata R. Br. — Berges, prés le château de la Fajole. — RR. Orchis purpurea Huds. — Bois de Serres; ruisseau de Pech-Mary. (1) Dans le Midi on appelle béal un petit canal.trés étroit et très profond pour le service des usines, (2) M. H. Loret avait déjà signalé cette espèce à Carcassonne sur les indications de M. l'abbé Gély (op. cit.). M. F. Doumergue l'a aussi trouvée à Montolieu, sur les bords, de la Bernassonne; toutefois la spontanéité de cette plante dans l'Aude me parait douteuse. MARTIN. — SUR UNE EUPHORBE HYBRIDE. XXXV Platanthera bifolia Reichb. — Berges, | Carex præcox Jacq. — Bois de Serres. à Saint-Jean. — RR. Phalaris canariensis L. — Maison de Luzula Forsteri DC. — Bois de Serres. campagne du Petit-Séminaire. — Scirpus parvulus Ræm.et Sch.— Sables Subspontané. humides du Fresquel, sous l'aque- | Bupleurum protractum Hffmg et Link. duc du canal du Midi. — RR. Champs à Serres. — RR. M. le D" Martin (d'Aumessas) distribue des échantillons d'un hybride du genre Euphorbia, qui avait été l’objet d'une précédente communication (1), et ajoute les renseignements suivants : SUR UNE EUPHORBE HYBRIDE, par M. le D: B. MARTIN. À la session extraordinaire de Millau, j'ai eu l'occasion de présenter à la Société botanique une Note sur une hybride du genre Euphorbia, trouvée, à Aumessas (Gard), par M. l'abbé Chevallier et mon gendre le D" Espagne. Au retour de la session, le pied d'hybride quiavait fourni la matière de ma communication el que je visilais toujours avec intérêt me sembla atteint de dépérissement, et en effet, peu de temps aprés, il avait cessé de vivre. Les débris furent plus tard emportés sans retour par l'inondation d'un ruisseau sur les bords duquel il avait pris naissance. Le D' Espagne, il y a un mois environ, a eu l'heureuse chance de ren- contrer, sur un autre point de la région et pas trés loin de la premiére station, un second pied dela méme hybride, parfaitement reconnaissable au mélange des caractères propres aux deux parents. Ce végétal vit là à côté de cinq ou six pieds d'Euphorbia amygdaloides L., à l'un desquels doit être attribuée l'influence maternelle dans l'acte de la fécondation qui a préparé la formation adultérine. LE. Characias L., qui, dans ce cas, a rempli le rôle fécondant paternel, est très commun dans la contrée, mais on ne le remarque pas dans le voisinage immédiat de notre plante, Celle-ci végète aussi vigoureusement que ses voisines et rien dans les apparences n'annonce une fin prochaine. On observe, à la base, de nombreuses tiges desséchées; ce qui, sans permettre de rien préju- ger pour l'avenir, indique tout au moins pour notre trouvaille plusieurs années de longévité passée. M. P. Oliver fait à la Société la communication suivante : (1) Bulletin de la Soc. bot. de France, t. XXXIII (1886), p. XLv. XXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1885. LATÜYRUS TENUIFOLIUS Desf. (1), par M. OLIVER. Quand on étudie de prés, et sur le vif, le Lathyrus Clymenum L. (Spec. ed. II, p. 1032) et le Lathyrus tenuifolius Desf. (loco citato), on est forcé, quoique n'appartenant pas à l'école mulliplicatrice, de ne pas accepter ce dernier comme simple variété du Lathyrus Clymenum, ainsi que l'ont fait Grenier et Godron. Chacune des deux plantes, en effet, offre des caractères tellement distincts et d'une valeur spécifique si con- sidérable, que je me crois autorisé à élever le Lathyrus tenuifolius Desf. au rang d'espèce. Tandis que le Lathyrus Clymenum L. porte 1-5 fleurs, rarement une, le plus souvent trois, sur des pédoncules non aristés, le Lathyrus tenuifolius Desf. en porte 1-3, le plus souvent une, assez fréquemment deux, rarement trois, sur des pédoncules, non aristés s'ils sont pluri- [lores ; aristés, au contraire, s'ils sont uniflores. Les deux plantes sont glabres; mais le Lathyrus Clymenum a les feuilles d'un vert tendre, luisantes, ovales-oblongues, tandis que le L. lenuifolius les a d'un vert glauque, linéaires-étroites. Sans passer à l'examen des autres parties des deux plantes, ce que je viens d'en dire permet, à première vue, de les distinguer l'une de l'autre. Le L. Clymenum étant trés chargé de fleurs, d'un pourpre à peu prés uniforme sur tous les pélales et à parties foliacées d'un vert tendre, tan- dis que le L. tenuifolius est moins florifère et discolore, à étendard pourpre, à ailes violeltes et à carène légèrement rosée; ses organes fo- liacés sont d'un vert glauque. Si aux caractères déjà mentionnés j'ajoute que le Lathyrus tenui- folius Desf. a le style faiblement crochu au sommet, tandis que le Lathyrus Clymenum L. a le style brusquement contracté en une pointe subulée réfléchie, on trouve assez de caractères différentiels et constants pour justifier l'inscription au rang d'espèce de la variété de Grenier et Godron. D'ailleurs, afin de permettre de juger de la différence des deux plantes, je vais donner la diagnose compléte du Lathyrus tenuifolius, résultant de l'examen d'un trés grand nombre d'échantillons. LATHYRUS mENUIFOLIUS Desf. (Atl. II, p. 160). — Fleurs 1-3, le plus souvent une, assez fréquemment deux, rarement trois, sur des pédon- cules non aristés s'ils sont pluriflores; aristés, au contraire, s'ils sont uniflores, de la longueur de la feuille ou plus longs. Calice évasé, à cinq (1) Fl. Atl. IL, p. 160. OLIVER. — LATHYRUS TENUIFOLIUS DESF. XXXVII petites dents inégales, les supérieures un peu plus courtes. Étendard muni de deux proéminences calleuses à la base. Style légèrement pubes- cent à la face supérieure, non prolongé en pointe réfléchie, un peu crochu au sommet. Gousse à peine bosselée, non canaliculée sur le dos, caré- née, à 4-6 graines, plus courte et moins large que celles du Lathyrus Clymenum. Graines ovoïdes, tronquées, celles des deux extrémités de la gousse légèrement lenticulaires, maculées; hile égalant un peu plus du quart de la circonférence de la graine. Feuilles inférieures réduites au pétiole foliacé, les supérieures munies d'un pétiole ailé terminé par une vrille rameuse à 2-6 paires de folioles, étroites, linéaires, mucronées. Stipules à peine apparentes aux feuilles inférieures, semi-hastées aux supérieures. Tiges ailées, couchées ou grimpantes. Plante d'un vert glauque, trés glabre. Fleursà étendard pourpre avec les ailes bleues et la caréne légà- rement rosée. Fleurit dans les premiers jours de mai. Han. — Les coteaux secs de Collioure, Port-Vendres, Banyuls-sur- Mer, où il est très commun. Si maintenant on rapproche la description que je viens de donner d celle du Lathyrus articulatus Gærtner (De fructibus et seminibus plan- tarum, IT, p. 331), on est forcé de reconnaitre qu'il y a, entre les deux, ressemblance absolue, à cette seule différence, d'ailleurs insignifiante, que Gærtner attribue à sa plante un nombre uniforme de graines (4), tandis que dans le L. tenuifolius Desf. on en trouve assez fréquem- ment 5-6. Comme moi, Grenier et Godron (Fl. Fr. I, 479) attribuent au L. ar- ticulatus une corolle discolore. Je ferai cependant remarquer que, sur le sec, ce ne sont pas les ailes qui paraissent blanches, mais bien la caréne. Enfin, Linné place le Lathyrus articulatus dans la section « pedun- culis unifloris », et j'ai dit que, si quelquefois on trouve 2-3 fleurs sur les pédoncules du L. tenuifolius Desf., le plus souvent ceux-ci sont uniflores. Il résulte donc de la diagnose du Lathyrus tenuifolius Desf. et des diverses observations qui précèdent que le L. articulatus Gærtner doit être rayé du rang d'espèce et figurer dans la synonymie du Lathyrus tenuifolius Desf. MM. les secrétaires donnent lecture des communications sui- vantes : XXX VIII SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888, NOTE SUR I. BLANCHE, ANCIEN CONSUL DE FRANCE EN SYRIE; par M. 1 ‘abbé L. VINCENT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A L'UNIVERSITÉ SAINT-JOSEPH A BEYROUTH (1). La Société botanique de France a perdu, le 11 décembre 1887, un de ses plus anciens membres en la personne de M. Isidore Blanche. Durant de longues années consul à Tripoli de Syrie, et depuis quatre ans retiré à Beyrouth, il avait été admis à la retraite sur sa demande expresse, avec le titre de consul honoraire. Il était membre de la Légion d'honneur et décoré de nombreux ordres. Blanche était un de ces hommes que l’on n'oublie pas, lorsqu'on a eu l'avantage de les connaitre. Caractére énergique, esprit cultivé, travail- leur infatigable, passionné pour la musique, excellent chrétien, homme du monde habitué aux maniéres grandes et simples, partout il était estimé, recherché et applaudi, dans les salons, dans les cercles de diplo- mates, au milieu des lettrés, des philosophes et des savants, et surtout de ceux qui sultivaient l’histoire naturelle dont il connaissait à fond presque toutes les parties. . Il vint en Orient en 1845 et fut employé plusieurs années chez M. d'Outrey, consul général de France en Syrie. Profitant de quelques loisirs, il les consacra à de nombreuses herborisations dont cependanton ne trouve pas de traces dans son herbier jusque vers l'année 1858 ou 1859. C'est dés cette premiére époque qu'il se mit en relations avec Gaillardol, et surtout avec l'illustre Boissier, qui pensait à son grand ouvrage, le Flora Orientalis. Les envois de plantes sèches faits à Genève par Blanche et Gaillardot sont extrêmement nombreux et abondants : une méme espéce était expédiée dans toutes ses formes et dans toutes ses parties, avec toutes les variétés que l'on pouvait récolter. Ces envois se sont renouvelés à peu prés d'année en année jusqu'à la mort de Boissier en 1885. L'amitié d'Isidore Blanche et d'Edmond Boissier a été aussi fidéle que persévérante, et en lisant ce que celui-ci dit de son correspondant et ami dans la préface de sa Flore, en 1867, on sent que cet auteur en parle avec reconnaissauce et affection. Blanche, en effet, ne se contentait pas d'envoyer des plantes; on trouve trés souvent dans son herbier la minute des descriptions qui les accompagnaient, analyses minutieuses de toutes les parties de la plante, jetées au courant de la plume dans un excellent latin, analyses dont il ne restait à Boissier (1) Cette Note, communiquée par M. l'abbé Joseph Hervier, de Saint-Étienne, est extrai te d'une lettre adressée à ce dernier par l'auteur. ; VINCENT. — NOTE ‘SUR I. BLANCHE.: XXXIX qu'à transposer ou modifier quelques phrases afin de les ramener à une méthode uniforme de rédaction, Jignore l'époque précise à laquelle le botaniste, déjà savant mais encore inconnu, fut nommé consul à Tripoli, ce doit étre entre 1850 et 1855. Les quatre ou cinq premières années du consulat furent unique- ment consacrées à l'étude des affaires et aux soins de sa famille, à la première éducation d'un fils unique qui perdit sa mère presque aussitôt aprés sa naissance. Lorsque son fils fut en âge de s'ébattre dans la cam- pagne, Blanche. étudia l'entomologie, et fit, avec Paul son fils, une ample collection, bien en ordre et bien iouis. Aprés avoir placé son fils au collége, Blanche reprit ses études favo- riles. La campagne et les environs de RAT fouillés jusque dans les plus petits recoins, et chaque promenade apporte de nouvelles richesses. Viennent ensuite de plus grandes excursions, et des séjours prolongés à Beyrouth, à Saida (l'ancienne Sidon), dans les parties du Liban qui dominent ces deux villes, le Liban de Tripoli, les Cèdres, le grand village d'Eden avec son ruisseau et sa forét, d'autres villages situés dans le haut Liban, Dimon (demeure d'été du patriarche maronite), Hasroun et la grande vallée de Konobin, tout est exploré, etles magnifiques et curieuses plantes de ces localités (auxquelles il faut ajouter le Sannin, le Mackmel, le Taeinourin, etc.) sont expédiées à Genève par Blanche et décrites par Boissier. En 1867, eut lieu le voyage scientifique de Palmyre à travers le désert. Si l'on ne s'arréte que le temps nécessaire pour se reposer, il faut huit grandes journées de marche de Hama à Palmyre. Blanche dut y mettre prés d'un mois, tant il en rapporta de plantes, la plupart espéces nouvelles, dont l'auteur du Flora orientalis a étéle plus souvent l'unique parrain. Tous ces trésors amassés par des recherches si persistantes et si fécondes en résultat, par un ami dont le zèle égalait la modestie et l’amabilité, furent confiés libéralement à Edmond Boissier; ils ne pouvaient passer en meilleures mains. Reconnaissant à juste titre tous les mérites de son aclif correspondant et les services rendus à la science par ses explora- tions et ses découvertes, l'éminent botaniste de Genéve lui témoigna son amitié en lui dédiant une cinquantaine d’espèces. La table des matières du Flora Orientalis contient quarante-neuf fois le nom de Blanche, soit seul, soit associé à celui de l'auteur de l'ouvrage, comme créateur de nouvelles espéces. Si toutes n'ont pas été conservées sous leur nom pri- mitif, il en reste encore vingt-six, si je ne me trompe. Ajoutons à cela : Daucus Blanchei Reut., Ferula Blanchei Boiss., Medicago Blancheana Boiss., Anthemis Blancheana Boiss., Echinops Blancheanus Boiss., Picris Blancheana Boiss., Verbascum Blancheanum Boiss., Ventenata Blanchei Boiss., Blanchea iphionoides Boiss. (— Cyperus Blancheanus XL SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. Desv.), et nous aurons une idée de la grande quantité de plantes dont on doit à Blanche la découverte en Syrie. La flore de ce pays est si bien connue aprés des travaux aussi consciencieux, que, sil'on peut sans doute aujourd'hui découvrir de nouvelles localités, il est du moins extré- mement difficile de rencontrer des espèces nouvelles. Depuis cinq ans que jexplore le territoire de Beyroutli, avec quelques villages du Liban ou de la Cœlé-Syrie, je n'ai rien vu qui ne soit bien décrit. J'ajouterai quelques mots relatifs à l'herbier laissé par Blanche. Il est formé non seulement de toutes les récoltes de Syrie, mais aussi avec des plantes de France, de Sicile, d'Algérie, d'Égypte, d'Abyssinie, de Suisse, de Hongrie, de Suéde el de l'Amérique du Nord. On y trouve encore des plantes de Moscou, de Madagascar, etc., ete. La France est représentée par des envois de J. Ravin et Moreau (pour l'Yonne), Letourneux (pour la Vendée), de M. Paris (pour l'Algérie); les Reliquie Mailleane s'y trouvent avec de nombreux exsiccatas de Sicile de Todaro. La Syrie boréale y est connue par les plantes de Kotschy, de Haussknecht, de Balansa, de Barbey, etc. Les plantes de Suisse sont dues à l'amitié de Doissier et Reuter. Tout est classé selon l'ordre du Prodrome de de Candolle; on compte plus de 60000 étiqueltes dans l'herbier. Je ne puis donner qu'approxima- tivement le chiffre des espéces qui y sont comprises, mais il n'est pas certainement inférieur à 10000. Cet herbier a été légué au Musée de l'Université catholique de Saint- Joseph, qui le conservera à la science avec tout le soin que mérite une aussi précieuse collection (1). On aura par ces détails un aperçu de ce que fut Blanche, comme botaniste. Il nous attend dans un monde meilleur ; car ila passé dans celui-ci en faisant le bien, en servant avec un zéle égal et sa patrie et son Dieu. SUR UNE FAMILLE DE BOTANISTES : LES THOMAS DE BEX; par M. E. MOUILLEFARINE. En 1753, l'illustre Haller, àgé de quarante-cinq ans et déjà en posses- sion d'une réputation européenne quittait sa chaire de Gættingue et venait demander à sa ville natale du repos à sa fatigue et de l'adoucisse- ment au chagrin de son veuvage. Berne, sa patrie, lui chercha un emploi qui pùt à la fois reposer et distraire son puissant esprit et l'envoya dans le pays de Vaud, dont elle était alors souveraine, d'abord comme direc- teur des salines de Roche, ensuite comme préfet du district d'Aigle ; ces (1) L'Université comprend aussi l'École de médecine, c'est le motif du legs d'Isidore Blanche. MOUILLEFARINE. — SUR UNE FAMILLE DE DOTANISTES. XLI occupations administratives, auxquelles Haller excella d'ailleurs, n'étaient pas pour lui suffire et il entreprit l'œuvre, audacieuse pour l'époque, de faire la Flore de la Suisse. Quinze ans aprés paraissait à Berne l’ Historia stirpium indigenarum Helvetie. Pour atteindre si rapidement son but, Haller n'avait pas eu seulement à faire appel aux relations scientifiques qu'il entretenait dés avant avec tous les botanistes suisses. Il y avait toute une partie de son œuvre où ces relations n'eussent été d'aucun secours. Il y a cent trente ans, en effet, la montagne, objet d'une superstitieuse horreur, était inconnue de ceux-là mémes qui vivaient à ses pieds, et tel qui s'y hasardait se voyait barrer le passage par des populations plus qu'à demi sauvages. C'était le temps où les Anglais Pocock et Windham, découvrant la vallée de Chamonix, se voyaient obligés d'y dresser leur tente et de se faire gar- der, à main armée, par leurs domestiques. Il fallut, pour que l’Historia stirpium füt écrite, « ut loca hominibus literatis inaccessa, summæque rupes sint spolialæ quas insolens eorum periculorum homo ne cogitatione quidem speraret adiri posse ». Haller fit appel à une classe d'hommes que ses fonctions mettaient à ses ordres, les gardes forestiers (silvarum custodes). Il marcha avec eux, les fit herboriser sous sa direction, leur apprit € quie vulgaria essent, quæ rariora, » et, sans se faire trop d'illusion sur leur science : € Facile dedero, non fuisse peritos botanicos », il les lança chacun de leur cóté dans la montagne. Autant en a fait mon cher et éminent ami M. Cosson, avec le rabbin Mardoché Ali Sebour et avec Ibrahim Amerib pour le Maroc, qui est encore aujourd'hui : « Terra hominibus literatis inaccessa », et je ne pouvais m'empécher de songer à la préface du Compendium Flore Atlantica en lisant celle de l Historia. ; Haller, avec le bon goüt qui appartient aux grands esprits, a pris soin de nommer ses collaborateurs modestes, comme l'auteur que je rap- proche de lui, dans le discours préliminaire auxquel les citations qui précédent sont empruntées, il a voulu méme indiquer les explorations de chacun. Deux de ces gardes forestiers improvisés botanistes étaient le pére et le fils, ils se nommaient Pierre et Abraham Thomas. Ils habi- taient les Plans de Fréniéres, prés de Bex. Pierre Thomas fut chargé des montagnes qui dominaient leur village, puis il remonta la vallée du Rhóue « in Alpes usque griseas ». Abraham, son fils, alors àgé de dix- huit ans, l’accompagna jusqu'au mont de Fourche (la Furca), puis il gagna ses éperons en allant seul à Chamonix, par la vallée de Trient. Sur Pierre Thomas on ne sait rien de plus, mais Abraham était à l’âge où l'esprit s'éveille, et les leçons d'Haller ne furent pas perdues pour lui. Il en est des paroles du savant comme du bon grain de l'Évan- XLII "SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. gile; beaucoup s'égare dans les ronces et les pierres, mais ce que la bonne terre recoit est rendu au centuple. Quand Haller retourna à Berne, il laissait dans le pays de Vaud au moins un botaniste, mais un bota- niste passionné et voué pour sa vie au culte de Flore. ll avait de plus, et sans s'en douter, allumé un flambeau que toute une famille allait se passer de main en main pendant plus d'un siècle. C'est de cette famille que je vais entretenir la Société, et, en accomplissant ainsi une promesse faite à la veuve du dernier mort, je me conformerai, en méme temps, à l'une des traditions des sessions extraordinaires. La Société a souvent, dans ses jours de repos, fait trêve aux travaux purement scientifiques pour accueillir des recherches sur les botanistes des temps passés. La famille Thomas n'est peut-étre pas indigne de son attention. L'heure à laquelle Abraham ou Abram Thomas, son chef, commença ses travaux botaniques était tout à fait favorable, Haller avait déblayé la voie et cependant laissé largement à faire derriére lui. En méme temps, aussi bien par ses poémes que par ses savants ouvrages, il avait attiré sur la Suisse tant les observateurs que les savants. Abraham Thomas avait de la besogne taillée. Installé au joli hameau de Fenalet, au-dessus de Bex, parcourant chaque jour les riches montagnes du groupe de la Dent de Morcles, parfois étendant plus loin ses courses, complétant son herbier, commencant à fournir de plantes les naturalistes, qui, chaque jour, devenaient plus nombreux et plus curieux, il acquérait peu à peu une notoriété qui devait croitre jusqu'à la fin de sa vie. Dans une course au Grand Saint-Bernard, recevant la bonne hospita- lité des religieux, retenu peut-étre quelques jours par un gros temps, il rencontra un chanoine que l'histoire naturelle attirait, qui avait déjà fait un peu de géologie sous la direction de Saussure, et dont celte rencontre devait faire un adepte fervent de Ja botanique. Ce chanoine se nommait Murith ; il fut nommé plus tard curé de Liddes, puis, descendant toujours, prieur à Martigny. Bex n'est pas bien loin de là, et de bonnes herborisa- tions commencérent entre lui et Abraham Thomas, accompagné de l'un ou l'autre de ses cinq fils, tous botanistes comme lui : Louis, Francois, Emmanuel, Philippe et David. De cette collaboration continuée durant treize ans, naquit un petit livre exquis : Le guide du botaniste qui voyage dans le Valais (Lausanne, 1810). La forme en est curieuse et sent bien son époque. La seconde moitié du siècle dernier avait usé et abusé du roman par lettres, depuis Gran- disson jusqu'à la Nouvelle-Héloise. A Martigny, on suivait dans ce temps- là d'un peu loin les modes de Paris, et le Guide du Botaniste est par lettres. C'est d'abord, de Fenalet, Abraham Thomas qui rend compte de ses herborisations, puis le prieur de Martigny qui raconte les siennes. Louis Thomas prend la plume à son tour. Pour moi, qui sais que la MOUILLEFARINE. — SUR UNE FAMILLE DE BOTANISTES. XLHI botanique est, comme dit M. de Lapparent de la géologie, une science sociable et ayant pour effet de rapprocher les hommes, je crois que ces gens de bien herborisaient ensemble le plus qu'ils pouvaient, et que le chanoine rédigeait au retour le bulletin de la course sous l'un ou l'autre nom. L'unité du style, un peu maniéré et sentant fort le pastiche de Jean-Jacques, permet de l'affirmer. La bonne M"* Jean-Louis Thomas me disait naivement qu'elle avait eu beau chercher dans ses papiers de famille, elle n'avait jamais pu retrouver les originaux de ces lettres-là. J'en recommande fort la lecture aux amis de l'herborisation. On peut dire que sa passion parle là toute pure. Et l'on ne peut s'empécher d'en- vier ces précurseurs qui allaient les premiers dans ces champs aux richesses infinies. Écoutez un peu avec quel charme et quel sentiment vrai Abraham raconte ou est censé raconter sa premiére sortie. « Déjà le soleil du printemps prolongeant son séjour sur notre hori- » zon anime et vivifie la nature; les doux zéphirs viennent nous annoncer » la fin de l'hiver et le retour de la belle saison. Je proméne mes regards » avides autour de ma demeure; quel plaisir! Les neiges et les frimas, » qui nous retenaient, il y a quelques semaines, auprés de nos foyers, » font place à quelques fleurs qui, promptes à se réveiller, étalent dés le » matin, à nos yeux, leur émail printanier. » Ceci est daté du 12 mars 1793, date qui se place chez nous entre la création. du tribunal révolutionnaire et la premiére prise d'armes de Cathelineau. O fortunatos minimum! Ayant si bien commencé on ne s'arréte plus, on visite d'abord les alentours de Bex, puis ceux de Martigny; de Martigny à Sion, on découvre cet admirable îlot de végétation méditerranéenne égaré au milieu des Alpes, et que je me figure parfois avoir été un jardin comme celui de la mer de Glace, jardin aux dimensions colossales, épargné, encadré par le glacier du Rhóne dans sa grande marche vers le Midi. Que les géologues pardonnent ses réves à un pauvre amateur de bota- nique! Puis on explore les vallées latérales; le bon chanoine et Louis Thomas vont à Tourtemagne, à Saas, à Zermatt, au Simplon. Une tradition con- servée à Bex veut qu'à Zermatt on les ait pris tous deux pour des voleurs de vaches, à les voir parcourir la montagne sans raison connue et qu'ils eussent eu un mauvais parti, si le curé du lieu n'eüt pris fait et cause pour son confrére. J'ai peine à le croire quand je lis dans Murith, qu'il y avait déjà à cette époque, à Zermatt « le chirurgien Kronigguen, qui procure » avec empressement les secours dont on pourrait avoir besoin et qui » fournira, en méme temps, aux amateurs les plantes de la vallée dont il » lient le magasin ». XLIV SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. Notre vénérable et cher Bordére avait déià un confrère en 1795. Néanmoins la soutane avait du bon, et le digue Murith nous dit que sans elle il eùt plus d'une fois dormi sub jove crudo dans les hauts pàturages. Les pâtres ouvraient leurs chalets à l'homme de Dieu et ne s'étonnaient pas qu'il recherchàt et collectionnàt, dans leur variété infi- nie, les œuvres de Celui qu'il représentait auprès d'eux. Ils avaient raison. C'est une sainte et aimable affinité que celle qui rapproche les pré- tres de la botanique. Elle existe de notre temps, et la Sociétéen contient de nombreux exemples ; elle a existé dés que la botanique s'est fondée, on la rencontre deux fois dans l'histoire de Thomas. Pendant que le prieur de Martigny donnait de si bons et si attrayants conseils aux botanistes du Valais, le pasteur de Nyon, plus ambitieux et plus savant, recommençait l'œuvre d'Haller et écrivait la seule Flore générale de Suisse qui ait existé jusqu'à ces dernières années. Plusieurs auront déjà nommé Gaudin, qui nous serait cher par le seul souvenir de Jacques Gay, son élève. Il faut passer de Murith à Gaudin, pour retrouver un nouvel hommage rendu à Abraham Thomas, alors chargé d'ans et tenu pour un patriarche par les botanistes suisses. Dans le discours préliminaire de sa Flore, publiée à Zurich en 1828, Gaudin raconte les travaux et les voyages qu'elle lui a coütés et dit qu'à ses débuts, en 1804, c'est auprés de Thomas qu'il était allé chercher ses premiers encouragements. Cum isto Abraham Thomas ejusque familia amicitiam inivi, sene jam sexagenario, sed adhuc juvenili vigore pol- lente et plantarum artisque amantissimo duce. Et plus loin : Optimus ille Abraham Thomas, phytopola, beatusque ejus filius Ludovicus filiique ejus superstites Philippus et Emmanuel, cujus pre cunctis amicitia officiaque mihi semper gratissima honora- tissimaque erunt. Remarquons phytopola, il y a toujours un petit bout d'indication com- merciale dans les éloges que les contemporains donnent à la famille Thomas, et son historien manquerait à la vérité s’il laissait dans l'ombre ce cóté de leur vie. « M. Thomas, écrit Murith, se fera un plaisir de » fournir, au plus juste prix, à tous les amateurs, des collections de » plantes tant desséchées que vivantes, personne ne connaissant mieux » que lui et ses fils les endroits oü elles eroissent. » Les Thomas étaient des gardes forestiers et des cultivateurs et demandaient à la botanique de les faire vivre. Elle n'y réussit qu'imparfaitement pour le chef de la famille. Pour se rapprocher de sa clientèle, il quitta Fenalet et descendit au hameau des Devens, dépendant de la commune de Bex, oü la maison rouge qu'il fit bàtir existe encore. Cette maison devint le rendez-vous des herborisants, et l'hospitalité s'y exerca si largement que le pauvre patriarche sentait venir le besoin sur ses vieux jours. MOUILLEFARINE. — SUR UNE FAMILLE DE BOTANISTES. XLV En méme temps, il vit disparaitre ses enfants; c'était l'époque des grandes dispersions d'hommes, la Suisse et surtout le Valais étaient entrainés dans le tourbillon impérial. On retrouve avec peine un des fils d'Haller dansle commissaire chargé de conduire le pape en captivité. Les fils Thomas, plus modestes en leurs destinées, n'en furent pas moins lar- gement espacés dans le monde. François, l'un des compagnons de Murith, était mort le 23 janvier 1799. Louis, qu'il cite plus souvent et dont Gaudin consacre la mémoire, en l'appelant cordatissimus ille Ludovi- cus, fut inspecteur forestier en Calabre et y mourut le 9 janvier 1823. Philippe étudia la médecine, mais se consacra presque exclusivement à la botanique. Il se fixa en Sardaigne et mourut à Cagliari, le 23 août 1831. ll adressa à son frère et celui-ci mit en vente, à de rares exemplaires, un | exsiecala des plantes de celte ile alors si mal connue, exsiccata où on peut signaler notamment l Helichrysum frigidum, retrouvé depuis par M. Élisée Reverchon. Ce fut le quatriéme fils, Emmanuel, né le 1* mai 1788, qui continua la dynastie. Plus ordonné que son père, il prit en mains les affaires de la maison. Il régla l'hospitalité paternelle sans la supprimer, il étendit con- sidérablement le commerce des plantes. Il eut le premier l'idée d'im- primer et de distribuer des catalogues de plantes qui furent assez remar- qués pour que le premier de tous soit encore conservé à la bibliothèque du Muséum. . Il y joignit l'étude et le commerce des minéraux sous une impulsion nouvelle qui mérite qu'on s'y arréte un instant. Quand on va au joli petit hameau des Devens, on y voit la maison rouge d'Abraham Thomas, en face une maison plus spacieuse et plus élégante qu'Emmanuel fit construire et où est mort son fils Jean-Louis, et un peu plus loin une troisième dont les volets sont peints aux couleurs nationales vaudoises. C'est la demeure du directeur des salines de Dex, dont les galeries d'extraction s'ouvrent un peu plus haut days la gorge de la Gryonne. Dans les premières années de ce siècle, il advint que le directeur nommé à ces salines s'appelait Jean de Charpentier. Il se trouve d'un autre côté que ce petit hameau est perdu entre deux hauteurs. A sa gauche, sont les sommets des alpes Vaudoises, le Grand Moveran et la Dent de Morcles, qui ont sur leurs flancs trois glaciers minuscules, Paneyrossaz, Plan Névé et les Martinels ; à sa droite, juste en face de l'ouverture de la gorge par laquelle les deux Avançons appor- tent au Rhône les eaux de ces trois glaciers, est un monlicule insigni- fiant, le Montet, que la légende du pays prétend tombé de la hotte d'un géant endormi sur la Dent de Morcles. i ? Jean de Charpenlier se promenait quand il était de loisir, et le Monte: XLVI SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. est une promenade charmante; sur son flane, parmi les arbres et en dépas- sant largement les cimes, il y a deux bloes énormes, la Pierra-Bessa et le bloc Monstre, qui ne font nullement corps avec la colline et qu'on y croirait tombés du ciel, car l'un d'eux s'est brisé en deux en y prenant son assiette, Charpentier y réva, et de sa réverie naquit la théorie du mouvement des glaciers. Il reconstitua par la pensée le glacier de l'Avangon comme il existait à l'époque glaciaire, remplissant la gorge entiére, arrachant ses blocs énormes aux montagnes qui l'encaissaient et les portant sur ses flots glacés jusqu'au barrage du Montet qui l'obli- geait à les déposer. Charpentier était botaniste en méme temps que géologue. Emmanuel Thomas, qui lui a dédié une Gentiane, était le compagnon de ses prome- nades et le confident de ses recherches. Un charmant écrivain vaudois, botaniste autant que lettré, Rambert, qui a recueilli sur place des sou- venirs précieux sur la famille Thomas, raconte ainsi l'influence que l'un exerça sur l'autre. « Charpentier fit beaucoup pour Thomas, il développa ses dons natu- » rels qui n'étaient pas moins remarquables que ceux de son père. Il » l'initia à la vraie science. D'un simple chercheur de plantes et de cris- » taux, il en fit un naturaliste qui suppléait à force de sagacité aux lacunes » de son éducation première. Travailleur infatigable, Emmanuel Thomas » parcourut pendant prés de cinquante ans toutes les chaines et toutes » les vallées de nos montagnes. C'est par lui directement ou indirecte- » ment que la plupart des grands musées de l'Europe ont été fournis » de minéraux alpestres; par lui que les plantes de nos sommets ont » passé dans les jardins botaniques, par lui que la végétation des Alpes » a élé largement représentée dans les herbiers les plus importants. » Le patriarche Abraham descendit dans la tombe vers 1829, plein de jours et d'honneurs. Les derniéres années de sa vie et le temps qui sépara sa mort du départ de Charpentier furent la période brillante de la famille Thomas. Les Devens étaient devenus un centre scientifique. Les bota- nistes, aussi bien que les géologues, s'y donnaient rendez-vous. Quel est ce jeune homme, presque cet adolescent, que je vois s'agiter au grand sóleil qu'il ne trouve jamais trop chaud? Charpentier s'amuse de sa pétulance et de son esprit; il lui donne un herbier suisse qu'assu- rément Emmanuel Thomas a formé. Plus tard le souvenir et de Char- pentier et de Bex, et méme de cet herbier suisse, hantera ce jeune homme dans les solitudes de l'Inde. Il se nomme Victor Jacquemont. Son com- pagnon de voyage plus rassis dans sa marche, à ce que je suppose, aux traits aimables et fins, se nomme Jaubert; il sera comte, ministre, pair de France, et l'un des fondateurs de notre Société. Adrien de Jussieu et Elie de Beaumont ne se feront pas longtemps attendre, et chacun, dans le MOUILLEFARINE. — SUR UNE FAMILLE DE BOTANISTES. XLVII vallon des Devens, trouvera à satisfaire sa curiosité de naturaliste. Saluons ces nobles figures qui viennent d'elles-mémes se placer dans notre cadre et regardons derrière elles Emmanuel Thomas, moitié guide, moitié éléve, faisant les honneurs de son pays et ceux de sa maison avec sa simplicité hospitaliére. Cet homme de bien mourutle 3 novembre 1859, ayant un peu plus de soixante-dix ans. Il n'avait qu'un garçon, Jean-Louis Thomas, âgé à sa mort de trente-cinq ans el qui élait depuis longtemps le compagnon de ses courses. Celui-ci prit naturellement la boite et la pioche, l'herbier et le magasin, et continua la vie accoutumée. Cest ce Thomas-là que les gens de ma génération ont seul connu. Son destin fut plus modeste. La flore suisse commençait à étre non seulement connue, mais presque vulgarisée. Les grandes collections étaient complétes; il ne restait plus que les commencants à fournir. Il apportait à le faire tous ses soins et toute sa conscience. Je ne puis m'empécher, hélas! de songer que le commencement de nos relations remonte à bien prés de trente ans. Je n'avais jamais été en Suisse sans frapper à sa porte avec les plantes qui m'embarrassaient. Alors on montait dans ia salle d'honneur, où les portraits d'Emmanuel et de Charpentier nous regardaient avec bonhomie. On tirait le grand herbier d'Emmanuel rangé par ordre alphabétique dans des casiers de sapin, et l'on travaillait en goütant le vin doré de sa vigne. L'hospitalité vaudoise est inflexible sur ce point. Il honorait fort le souvenir des siens et de leurs amis et se plut à graver le nom de Charpentier sur l'un des blocs erratiques du Montet. Notre derniére rencontre avail été si originale que je n'y puis penser sans quelque émotion. Je descendais de la Dent de Morcles avec des jeunes gens dont je ne pouvais suivre l'allure et qu'il me fàchait de retarder. Voyant au-dessous de moi le lac et les chalets de Fully qui paraissaient me promettre une descente facile, je m'étais séparé, sous prétexte d'her- borisation, de mes jeunes compagnons et des guides, et j'étais tout seul, reprenant haleine, étendu sur les éboulis du Haut de Cry, dans une mé- diocre situation de corps et d'esprit. Sur l'aréte derrière laqueile la troupe avait disparu, je vois apparaitre de loin deux grands corps bizarrement chargés. Ils arrivent à moi et l'on se reconnait, c'était Jean-Louis Thomas, qui faisait faire à son fils Henri, la course que cent trente ans auparavant Haller avait assignée à son bisaïeul Pierre, « Ita Petrus Thomas vicinos montes, id est la Grandvire, Fouly... Martinets... visitavit », et qui le ramenait aux localités où Abraham avait trouvé le premier le Gentiana tenella etle Valeriana saliunca. Ils portaient leurs boites non en ban- douliére comme nous, mais posées transversalement sur une grande hotte vaudoise. Ils avaient l'air d'aller au marché par 2900 mètres d’alti- XLVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. tude; mais il y avait dans ces hottes toutes sortes de provisions merveil- leuses pour un voyageur épuisé, et j'en senlis les heureux effets. ` Puis aux vacances derniéres, ayant cette bonne fortune de m'installer pour un mois dans le pays méme des Thomas, je fus dés l'aube du pre- mier jour frapper à la porte de la maison des Devens, ce fut une femme en deuil qui me l'ouvrit : « Hélas, monsieur, me dit-elle, mon pauvre mari n'est plus de ce monde depuis Noél dernier. » Ce vigoureux monta- gnard avait dépassé à peine soixante ans, il est mort d'une maladie de cœur, comme un citadin surmené. Habitué à escalader les cimes en respirant largement au grand souffle du vent des Alpes, il a senti, pen- dant de longs jours et de plus longues nuits, l'air manquer à ses pou- mons, puis il est allé dormir auprés d'Abraham et d'Emmanuel et il a pu leur rendre ce témoignage qu'il était resté fidèle à leur exemple et qu'il n'avait jamais cherché à sortir dela voie qu'ils lui avaient tracée. Henri Thomas, le huitième de la dynastie, connait les chemins de la montagne ; il continuera à récolter des graines de plantes alpines pour la maison Vilmorin, mais la recherche des plantes vivantes ne couvre plus ses frais. L'herbier d'Emmanuel Thomas est à vendre, et à notre point de vue l'histoire des Thomas de Bex parait terminée. Ne convenait-il pas qu'il restàt quelque trace de ces modestes serviteurs de la botanique? M. Respaud, instituteur à Fitou, distribue aux membres présents les espéees suivantes qu'il a récoltées la veille : Dianthus virgineus L. (D. brachyanthus Gren. et Godr.), Silene saxifraga L., Campanula speciosa Pourret, Linaria origanifolia DC., Erinus alpinus L., Lamium longiflorum Ten., provenant toutes du massif de Périllous (Corbières) et Frankenia intermedia DC., Dianthus pungens L., Paronychia nivea DC., Corrigiola telephiifolia Pourret, Alkanna tinctoria Tausch, Scrophularia humifusa Timbal, Lagurus ovatus L., toutes récoltées sur la plage de Leucate. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à dix heures et demie. SÉANCE DU 17 JUIN 1888. XLIX SÉANCE DU 17 JUIN 1888. PRÉSIDENCE DE M. G. GAUTIER. La séance est ouverle à neuf heures du matin dans la grande salle des écoles communales de Quillan, que M. Gouan, maire, a bien voulu mettre à la disposition de la Société. M. G. Vidal, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la derniére séance, qui est adopté. Par suite des présentations faites dans la séance du 9 juin, sont proclamés membres de la Société : M" KæniG (Marie), rue Duphot, 18, Paris, présentée par MM. Hullé et Flahault ; MM. Rascor, pharmacien à Chalabre (Aude), présenté par MM. le marquis de Puivert et Marcais; Firmin, vétérinaire à Nissan (Hérault), présenté par MM. G. Gautier et Darrandon ; RespauD, instituteur à Fitou (Aude), présenté par MM. G. Gautier et Flahault ; DELcAssE D'Huc DE MowsÉcov, propriétaire à Montpellier, présenté par MM. Cintract et Flahault ; D' Poss, d'Ile (Pyrénées-Orientales), présenté par MM. P. Oliver et Flahault. M. G. Rouy communique à la Société des observations sur quel- ques-unes des plantes spéciales des Corbières (1). M. l'abbé Baichére fait à la Société la communication suivante : (1) D’après le désir de l'auteur, l'impression de ce travail a été ajournée. T. XXXV. D L SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. HERBORISATIONS DANS LE CABARDÈS ET LE MINERVOIS (VERSANT MÉRIDIONAL DE LA MONTAGNE NOIRE) (AUDE , par M. l'abbé BAICHERE. On sait que les plantes méditerranéennes entrent pour une bonne part dans la végétation du versant méridional de la montagne Noire. Divers travaux de MM. Ozanon, Clos, Doumergue, de Timbal-Lagrave ont mis ce fait hors de doute pour la région qui s'étend au nord de Carcassonne, entre Conques et Montolieu, c'est-à-dire pour un territoire dont l'altitude moyenne est d'environ 150 mètres (1). A mesure qu'on s'avance de l'ouest à l'est pour se rapprocher de Nar- bonne, les espéces méridionales deviennent de plus en plus nombreuses. Dans certaines localités du Minervois elles forment déjà le fond de la végétation ; c'est là qu'apparaissent, sur les roches calcaires, les espèces les plus rares des Corbiéres. Cette particularité est facile à observer dans les environs de Caunes. A 2 kilomètres au nord-est de cette petite ville est un massif rocheux (Roc de Monsieur) dont le point culminant atteint 630 mètres. Sur les pentes escarpées de ce mamelon, ainsi que dans les garigues qui entourent la gorge du Cros, la flore est, à quelques excep- tions prés, celle de la Clape et du mont Alaric. On y trouve : Inula helenioides DC., Globularia Alypum L., Cam- panula speciosa Pourr., Dianthus brachyanthus Boiss., Fritillaria pyrenaica L., Crepis albida Vill., Erodium petrewm Willd., Globu- laria nana Lamk, Hesperis laciniata All., Hypochæris maculata All., Uropetalum serotinum Gawl., etc., etc.; là croit aussi l'Allium Moly L., cette belle et rare espèce, signalée dans les Corbières par Pourret au commencement du siècle et qùi aurait été définitivement rayée de la flore française sans les actives recherches de MM. G. Gautier et Timbal- Lagrave. La fréquence des espèces narbonaises sur le versant méridional de la montagne Noire augmente donc ou diminue, selon que Pon considère des localités plus ou moins occidentales. D'un autre cóté,la nature du sol exerce sur la répartition des espéces méditerranéennes une influence qui (1) Ch. Ozanon, Premières herborisations sur le versant méridional de la montagne Noire [Bulletin Soc. bot. de Fr., t. VII (1861), p. 113]. D" Clos, Coup d'œil sur la végétation de la partie septentrionale du département de l'Aude (Congres scientifique de France, 28° Session, t. HI, 1863). t. Timbal-Lagrave, Exploration scientifique des environs de Montolieu, 14 juin 1863 (Mém. Soc. phys. et nat. de Toulouse, t. Il). T Gontribulions à la flore de Montolieu (Revue de botanique, t. II, 5): BAICHÈRE. — HERBOR. DANS LE CABARDÈS ET LE MINERVOIS (AUDE). Li prime les conditions d'altitude. J'en veux citer un exemple bien frappant : à Montolieu, sur le granite, certaines espéces méridionales ne dépassent pas l'altitude de 300 mètres; à Caunes, sur le sol calcaire des garigues, ces mêmes plantes (indifférentes à la nature chimique du sol, puisque dans la plaine on les trouve indifféremment sur les roches calcaires ou siliceuses) sont abondantes jusqu'à 630 mètres et affrontent les vents du nord sur les garigues du Cros. Au point de vue minéralogique, le versant méridional de la montagne Noire se partage du nord au sud en trois régions bien distinctes, dont la direction est celle de la montagne (1). C'est d'abord la région montagneuse formée par les terrains primitifs ou cristallophylliens (granite, gneiss, micaschistes) et les schistes infé- rieurs du terrain de transition (étage silurien). L'altitude moyenne y est de 750 mètres, mais le roc de Peyremaux y atteint 1007 mètres, et le pic de Nore, au nord de Castans, 1210 mètres. La région moyenne comprend des roches presque toujours calcaires (calcaires et marbres dévoniens, calcaires lacustres et argiles du ga- rumnien, calcaire nummulitique, calcaire éocène de Ventenac). L'alti- tude y varie entre 200 et 500 métres ; en un point seulement (Roc de Monsieur au nord de Caunes), elle atteint 630 mètres. Enfin la troisième région, dont le point culminant (Pech d'Espérega- zans entre Bagnoles et Laure) atteint 213 mètres, n'est autre que la plaine entrecoupée de petits coteaux, qui s'étend depuis la base de la montagne jusqu'à la rive gauche du Fresquel et de l'Aude. Sa composi- lion minéralogique est aréno-argileuse, mais en plusieurs endroits, notamment entre Villegly et Trébes, ainsi que dans la plaine du Minervois, se trouve un puissant dépôt de cailloux siliceux attribué au diluvium des vallées ou aux anciennes alluvions de l'Orbiel, du Clamoux et de l'Argent- double. Trois horizons botaniques correspondent assez exactement à ces divi- sions minéralogiques; ils y sont indiqués par la fréquence de certaines espèces caractéristiques qui impriment à la végétation et au pays un faciès tout particulier. C'est ainsi que, dans la région montagneuse, les Fougéres, surtout le Polystichum Filix-mas Roth, se montrent partout, dans les champs cultivés, sur les pelouses, dans les bois, etc.; le Castanea vulgaris L. abonde aussi dans les vallons, mais toutes ces plantes disparaissent à l'approche du calcaire. En effet, c'est sur le terrain schisteux placé entre (1) Voyez pour les détails : Leymerie, Description géognostique du versant méri- dional de la montagne Noire dans l'Aude (Revue des sciences naturelles, t. l, p. 474 et t, II, p. 24 et 210, ainsi que Bulletin Soc. géolog. de France, 3 série, t. VI, p. 157). LII SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. le granite et le calcaire que se fait la fusion de la végétation montagnarde et de la flore méditerranéenne, comme l'a déjà observé M. Ch. Ozanon dans ses excursions autour de Mas-Cabardès (Bull. Soc. bot. de France, t. VIII, 1861, p. 120). La présence de l'Olivier et du Chéne-vert dans les deux autres régions minéralogiques suffit pour montrer que la flore méditerranéenne régne dans la partie inférieure du versant (1), mais il est à remarquer que l'Olivier est planté surtout dans la plaine, tandis que le Chéne-vert croit à profusion sur les garigues calcaires. Toutefois il serait difficile d'établir une division botanique basée uniquement sur la prédominance de l'une ou de l'autre de ces espèces. D'un autre cóté la plupart des plantes annuelles de la région méditer- ranéenne croissent sur l'argile et le calcaire dans la partie inférieure du versant méridional de la montagne Noire, mais elles sont surtout abon- dantes dans la plaine située au pied du versant, tandis que, sur les garigues, on les voit disparaître à mesure qu'on s'éléve vers les roches granitiques. Mais, si l'on considére que les plantes propres à la région moyenne on calcaire, vivaces pour la plupart, s'aventurent rarement dans la région aréno-argileuse de la plaine, on verra qu'il est possible d'éta- blir une ligne de démarcation séparant la flore de la plaine de celle des garigues, ligne que les espéces calcicoles ne sauraient franchir. A l'appui de ce que j'avance, il ne sera pas inutile d'ajouter les détails suivants : Sur les petits plateaux complétement dénudés, appelés rassises (2) par les gens du pays, le Brachypodium ramosum R. et Sch. et autres Graminées, ainsi que le Lavandula latifolia Vill. et le Thy- mus vulgaris L., sont partout les espéces dominantes, et, daus les champs cultivés, on rencontre le plus souvent les plantes annuelles de la région méditerranéenne, telles que le Delphinium pubescens DC., le Diplotaxis erucoides DC., P Anacyclus clavatus Pers., etc. En attendant un travail d'ensemble sur la flore du versant méridional de la montagne Noire, dans lequel j'espère indiquer la répartition des végétaux dans les trois horizons botaniques que je viens d'établir, je me bornerai à signaler ici les plantes particuliérement intéressantes que j'ai (1) Durand et Flahault, Les limites de la région méditerranéenne en France (Bulle- tin Soc. bot. de Fr., t. XXXIII, 1886). (2) Il est très naturel de faire dériver le mot rassises du verbe latin radere, rasus. Ce terme du dialecte Ianguedocien correspond assez exactement au mot pelouse du francais. Dans le Cabardès et le Minervois on entend par rassises les champs laissés en friches et les petits plateaux argileux, dénudés et couverts d'une herbe courte; par garigues on désigne au contraire les coteaux calcaires et rocailleux, couverts de brous- sailles et d'arbrisseaux, principalement de Chênes Kermès (Quercus coccifera; Garouilho €n patois languedocien). BAICHÉRE. — HERB. DANS LE CABARDÈS ET LE MINERVOIS (AUDE). LIII observées dans le Cabardés et le Minervois, c'est-à-dire dans la partie orientale du versant (1). M. H. Loret, l'un des savants auteurs de la Flore de Montpellier, a bien voulu contrôler, avec sa bienveillance habituelle, les espèces cri- tiques que je cite dans ce travail ; je le prie d'agréer à cette occasion le témoignage public de ma plus vive reconnaissance. I. — Région montagneuse ou granitique. Géologie et Minéralogie. — Absence de calcaire ; terrains primordiaux (granite, gneiss) et schistes inférieurs du terrain de transition (étage silurien). Espèces dominantes. — Fougères, surtout le Polystichum Filix-mas Roth; Castanea vulgaris L., Fagus silvatica L. Localités et principales stations (2). 1. Saissac : (a) fossés, bois autour du vieux Lampy ; (b) rochers hu- mides, ruisseau au sud du village. 2. FONTIERS-CABARDÈS : (4) haies, prairies vers Brousses ; (b) champs cultivés à Goutarende. 3. CAUDEBRONDE : chátaigneraies, bords de la Dure. 4. LESPINASSIÈRE : (a) roc granitique de Peyremaux ; (b) champs, prai- ries sur les bords de l'Argent-double. Lacomee : (a) prise d'Alzau, rigole de la montagne ; (b) haies et prai- ries du Linon, à Pantouquet. 6. CuxaAC-CABARDES : (a) bords de la Dure, bois; (b) haies, prairies à Bertrande. ge 1. Brousses : rochers humides, fossés des usines. 8. CasTANS : (a) bois Nègre (Mont Nore); (b) champs cultivés, bords du Clamoux. Ranunculus hederaceus L. — 1 (b), 6. | Ranunculus auricomus L. — 3. — — AR. AC. — platanifolius L. var. flexicaulis Lo- | Anemone nemorosa L. — 1 (a), 8 (a). ret.— 6 (a). — R. — AC. (1) 1624 plantes vasculaires ont été signalées par divers botanistes comme croissant spontanément sur le versant méridional de la montagne Noire; jusqu'à ce jour, j'en ai observé 1340 dans le Cabardés et le Minervois. Parmi les espèces que je cite dans mon travail, 112 n'avaient pas encore été indiquées sur le versant et une vingtaine en- viron sont nouvelles pour la flore de l'Aude. (2) Les numéros qui suivent le nom de l'espèce correspondent aux localités où la plante a été récoltée. LIV SESSION EXTRAORDINAIRE Caltha palustris L. — 1 (a), 8 (a). — AR. Camelina sativa Crantz.— 8 (b). — R. Viola vivariensis Jord. — 4 (b), 5 (b). — C. — Sagoti Jord. — 4 (b), 5 (b). — AR. Drosera rotundifolia L. — 8 (a). — RR. Dianthus monspessulanus L. -- 4 (b), 6 (a). — AC. Stellaria uliginosa Murr. — 4 (b), 5 (b). — AR. Lychnis coronaria L. — 1 (b). — AR. Lunaria biennis Mœnch. — 1 (b). — AC. — Subsp. Geranium lucidum L. — 6 (b), 8 (b). At. Hypericum pulchrum L. — 5(a).-— AR. — humifusum L. — 6 (b), 4 (b). — AC Androsæmum officinale All. — 7. — AR. Oxalis Acetosella L. — 1 (a), 8 (a). — R. Ulex europeus $m. — 1, 5, 6.— CC. Genista anglica L. — 1 (a). — AR. Vicia Orobus DC. — 2 (a), 8. — AC. Cerasus avium Maench. — 5 (a), 6 (a). — AC. Spiræa Ulmaria L. 8. discolor Koch.— 6 (b). — AR. Potentilla argentea L. — 6 (a). — R. Sorbus aucuparia L.— 5 (a), 8 (a). — Í : Epilobium montanum L. — 6, 8 (b). — AC. Circæa lutetiana L.— 1 (b), 6, 8. — C. Illecebrum verticillatum L. — 6 (a). "NIE Sedum maximum Sut. — 5,6,8. —AC. Ribes alpinum L.— 1 (a), 4 (a). — AC. Saxifraga granulata L. — 4, 4, 6, 8 x hypnoides L.— 4 (b), Citou. — AC. Chrysosplenium oppositifolium L. — 4 (b), 8 (a). — AR. Sanicula europea L. — 4 (a), 8 (a). Bupleurum falcatum L. — 4 (b). — AR. Alchemilla alpina.L. — 4 (a). — R. Sambucus racemosa L. — 4 (a), 5 (a), . 8 (a). — AC. Lonicera Xylosteum L. — 1 (a), 8 (a). em AR. A NARBONNE, JUIN 1888. Asperula odorata L. — 8 (a). — R. Valeriana officinalis L. — 5 (a), 8 (a). — AC. Adenostyles albifrons Rchb. — 5 (a), 8 (a). — R. Doronicum Pardalianches Willd. — 6 (a), 8. — AC. Senecio adonidifolius Lois. — 5 (a). — AR. Chrysanthemum monspeliense L.— 7, 4 (b). — AC. Inula salicina L. — 6, Villardonnel. — AR. Cirsium eriophorum Scop. — 6 (a), 8 (b). — R. Centaurea nigra L.— 4 (b), 7. — AC. Carlina Cynara Pourr. — 1, 5, 8. — AC. Prenanthes purpurea L. — 8 (a). — R. Sonchus Plumieri L. — 8 (a). — RR. Phyteuma spicatum L.— 4 (b), 6 (b), Campanula Trachelium L. — 6 (a). — AC. Wahlenbergia hederacea Rchb. — 4 (a), 8 (a).— AR. Vaccinium Myrtillus L. — 5 (a), 8 (a). — C. Lysimachia nemorum L. — 2 (a), 4 (b). — AC. Gentiana Pneumonanthe L.— 1 (a). — AR. Verbascum Lychnitis L. — 2, 5, 8. — C. Antirrhinum Azarina L. — 4, 6, 8. — AC. Anarrhinum bellidifolium Desf. — 2, 6, 8. — AC. Erinus alpinus L. — 8 (a). — R. Digitalis purpurea L.— 2, 4, 5, 8.— C. — lutea. L. — Saint-Denis, Citou. — AR. — purpurascens Roth. — Villardon- nel. — RR. Euphrasia rigidula Jord. — 5 (a). — AC Pedicularis silvatica L. — 5 (b), 8 (a). — AC. Lamium Galeobdolon Crantz. — 6, 2, 8. — AC. Plantago carinata Schrad. — 2, 4, Citou. — AC. BAICHÈRE. — HERBOR. DANS LE CABARDÈS ET DE MINERVOIS (AUDE). LV Polygonum Bistorta L. — 2, 6 (b). — C. Scilla Lilio-Hyacinthus L. — 3, 4 (a). — R. — bifolia L. — 4 (a). — AR. Ornithogalum pyrenaicum L. — 2, 4, 6 (b). — AC. Erythronium Dens-canis L. — 4 (a), 8 (a). — AR. Galanthus nivalis L.— 3, 4 (a). — R. Narcissus Pseudonarcissus L. — 1 (a), 4, 6, 8. — C. Serapias cordigera L.— 5 (b), 6 (b). — AR. Orchis ustulata L. — 2, 6 (b). — AC. — bifolia L. — 2 (a), 6 (b). — R. — conopea L. — 2, 5, 6. — AR. Juncus squarrosus L. — 8 (a). — AC. Luzula maxima DC. — 6 (a), 8 (a). — AC. Osmunda regalis L. — 7,5 (a). — AR. Cystopteris fragilis Bernh. — 6 (a), 8 (a). — AC. Athyrium Filix-foemina Roth. — 5 (b), 4, 8. — AC: Blechnum Spicant Roth. — 5, 6, 8. II. — Région calcaire ou des garigues. Géologie et Minéralogie. — Schistes et calcaires de transition ; calcaire nummulitique ; calcaire éocéne de Ventenac. Espèces dominantes. — Arbrisseaux à feuilles persistantes : Buxus sempervirens L., Quercus coccifera L., Quercus Ilex L. Localités et principales stations. 1. VILLARDONNEL : (a) bois et garigue du Colombier; (b) bords du Rieussec (pont du Monestrol). CAUNES : (a) escarpements boisés du Roe de Monsieur; (b) garigue de Terralbe; (c) rochers de Notre-Dame-du-Cros ; (d) carrières de marbre. Villegailhenc. ERE Clematis Flammula L. — 1,2, 4, 8.— C. — recta L. — 1 (b), 4. — AR. Ranunculus gramineus L. var. bulbo- sus Timb.-Lagr. et Gaut. — 2 (a). — AC. — flabellatus Desf. — 1 (a), 2 (a). — AR. Aquilegia viscosa Gouan. — 2 (a). — RR. FÉLINES-HAUTPOUL : garigue de la Matte. . Conques : (a) bois du Sendilla, vallon de l'Orbiel; (b) garigue de ViLLEGLY : garigue de Saint-Mamés. CESSERAS : garigues de Fauzan et de Minerve. LA CAUNETTE : graviers de la Cesse, chemins. B1ZE : rochers de la Cesse, garigues. Glaucium corniculatum Curt. var. tri- color Loret. — 2 (b). — AR. Hesperis laciniata All. forma (H. spec- tabilis Jord.). — 2 (c). — R. Sisymbrium Columns Jacq. — 1, 2, 4. Biscutella granitica Bor. — 2 (c), 4 (a). — AC. Alyssum spinosum L. — 6, 8. — AC. LVI SESSION EXTRAORDINAIRE Alyssum macrocarpum DC. — 2 (bet €), 3. — AC. Clypeola Gaudini Trachsel. — 2 (b). — AR. — Jonthlaspi L. — 6. — R. Draba muralis L. — 2, Citou. Neslia paniculata Desv. — 9, AC. Bunias Erucago L. — 2 (d), 4. — AC. Iberis saxatilis L. — 2 (a). — R. Aethionema saxatile R. Br. — 2 (b et c), 4. — AR. Lepidium campestre R. Br. — 2 (bet d). Cistus albidus L. — 1, 2, 4, 8. — AC. — C. 4, 8. — — salvifolius L. — 1,2, 4. — AC. — monspeliensis L. — 1, 2, 4, 8. — CC. Helianthemum salicifolium Pers. — 2 (b), 4. — AR. — pilosum Pers. — 2 (b), 5, 8. — C. — glutinosum Pers. — 4 (a), 5, 8. — AC. — canum Dun. — 2 (b), 3, 6. — AC. Reseda lutea L. — 2, 4, 8. — AC. Saponaria ocymoides L. — 4 (a). — AR Dianthus brachyanthus Boiss. — 2 (b et c), 3. — AR. Buffonia tenuifolia L. (ex Gay). — 3, 2 (b). — R. Arenaria tetraquetra L. — 2 (a). — RR. Linum campanulatum L. — 2 (a). — AC. — salsoloides Lamk. — 2 (a), 1 (a). — AC. — narbonense L.— 2 (a),1 (a), 4.— C. Erodium petræum Willd. — 3, 2 (e). — R. Geranium sanguineum L. — 1 (a), 2 (a). Vitis vinifera L. — 1 (a), 6. — AC. Ruta angustifolia Pers. — 1 (b), 9, 4, 1. — C. Coriaria myrtifolia L. — 2, 6. — AR. Rhamnus infectoria L. — 2 (a), 3. — AR. Pistacia Terebinthus L. — 2 (b), 3, 4. — AC. Cneorum tricoccum L. — 6, 7. — AR. Calycotome spinosa Lamk. — 2 (a), 3. C. — A NARBONNE, JUIN 1888. Genista pilosa L. — 2 (a), 3. — AC. — hispanica L. — 2 (b), 5, 8. — AC. Cytisus sessilifolius L. — 2 (a et c), 4 (a). — AC. Argyrolobium Linnæanum Walpers.— 2 (b). — R. Anthyllis montana L. — 2 (a). — AR. Melilotus sulcata Desf. — 2, 5, 8. — AC. Trifolium stellatum L. — 2 (b). — C. Lotus hirsutus L. — 1 (a), 4 (a), 2 (a — AR. Astragalus hamosus L. — 3. — RR. Colutea arborescens L. — ? (a), 4 (a). — AR. Ervum pubescens DC. — 2 (b), 1 (a). — AR. Lathyrus setifolius L. — 2 (b), 9, 4. — AC. Orobus filiformis Lamk. — 3. — R. — niger L. — 2 (a). — AC. ; Amelanchier vulgaris Mænch. — 2 (b), 3, 6. — AC. Geum silvaticum Pourr. — 2 (a), 4 (a). — AC. Potentilla hirta L. var. pedata Loret. — 92 (a). — R. Peucedanum Cervaria Lap. — 2 (4), ! (a). — R. Laserpitium gallicum L. — 2 (a). — RR. Bupleurum fruticosum L. — 1, 2, 6, 8. — C. — opacum Willk. et Lge.— 2(a).— n. — junceum L.— 2 (b), 8. — AC. — rigidum L.— 1 (a), 2 (a), 4. — ^R. Cachrys lævigata Lamk. — 2 (c). — RR. Vaillantia muralis L. — 2 (e). — AR. Valeriana tuberosa L. — 2 (6b), 3. — AC. Solidago Virga-aurea L. — 2 (a), 4. — AC. Phagnalon sordidum DC. — 2 (c).— AR. Aster acer L. — 2 (a), 3, 4. — C. Senecio lividus L. — 2 (b). — AR. Artemisia gallica Willd. — 3 (à Pauli- gnan). — R. Inula spiræifolia L. — 2 (a), 4 (a). — AC. BAICHÈRE. — HERB. DANS LE CABARDÈS ET LE MINERVOIS (AUDE). Santolina squarrosa Willd. — 4 (b), 2 (b), 6. — C. Helichrysum Libanotis Jord. — 2 (b), 3, 6, 8. — AC. Jasonia tuberosa Gren. et Godr. — 5. — AR. Silybum Marianum Gertn. — 4 (a). — AR. Stehelina dubia DC. — 2 (b), 5, 6. — AC. Onopordon illyricum L. — 2 (b), 3, 6, 8. — AC. Crupina vulgaris Cass. — 2 (a). — R. Picnomon Acarna Cass. — 2 (b), 1,8. — AC. Carlina lanata L. — 5 (à Saint-Mamés). — AC. Leuzea conifera DC. — 2 (b), 3, 4 (b). — AC. Leontodon crispus Vill. — 2 (b). — AR. Urospermum picroides Desf. — 3. — R. Scorzonera glastifolia Willd. — 9 (a), 4 (a). — AR. — hirsuta L. — 4 (a). — RR. Tragopogon crocifolius L. — 2 (b), 3. — AR. Crepis albida Vill. — 1 (a), 2 (a), 4 (a). — AR. Hypochæris maculata £L. — 1 (a), 2 (a). — RR. Crepis bulbosa Coss. — 2 (b), 3. — AC. Lactuca perennis L. — ? (b), 3, À (a). — AC. — Grenieri Loret. — 2 (b), 3, 1, 8. ROSE — Bauhini Loret. — 2 (c), 4, 6. — AC. — tenerrima Pourret. — 2 (c et d), 3 — AR. Xeranthemum inapertum Willd. — 2 (b), 5. — AR. Campanula speciosa Pourr. — 2 (a). Erica arborea L. — 2 (a). — AC. — cinerea L. — 2 (a). — €. Phyllirea media L. — 2 (c), 4 AR. — angustifolia L. — 2 (b), 3, 6, 8. — AC. Vinca acutiflora Bertol.— 2 (c).- — AR. Lithospermum fruticosum L. — 4 (a et b), 5. — AC. LVII Cynoglossum cheirifolium L. — 2 (b), 5. — AC. Antirrhinum latifolium DC. — 4 (a). — R. Linaria rubrifolia DC. — 9 (vers Cas- tanviels). — R. — simplex DC. — 2 (b). — AR. Odontites rubra Pers. — 1 (b). — R. — lutea Rchb. — 2 (a). — CC. Orobanche cruenta Bertol.-- 4 (a), 3. — AC. Phelipæa Muteli Reut.— 4 (b), 3. — R. Phlomis Lychnitis L. — 2 (b), 4, 6. — AC. Sideritis romana L. — 2 (b). — AR. Teucrium aureum Poll. — 2 (b), 1, 4, 8. — C. — flavum L. — 2 (c). — - RR. Ajuga Iva Schreb. — 2 (b), 8. — AR. Globularia Willkommii Nyman. — 2 (a). — AC. — Alypum £. — 2 (c). — AR. — nana Lamk. — 3, 2 (c). — AR. Plumbago europæa L. — 2 (b), 6, 7 8. — AR. Camphorosma monspeliaca L. — 4 (b), 2 (b), 6. — AC. Chenopodium Botrys L. — 2 (b), 7, 8. — AC. Daphne Gnidium L. — 2 (a), 5, 7. — AC. Ficus Carica L. — 2 (c), 6, 8. — AR. Euphorbia nicæensis All. — 2 (b), 3, 8. — AC. Juniperus phœnicea L. — 2 (c), 6, 8. — AC. .| — Oxycedrus L. — 2 (c), 6. — C. Tulipa Celsiana Redouté.— 2 (b). — R. Fritillaria pyrenaica L. — 2 (a et b) — AR. Uropetalum serotinum Gawl. —- 2 (a et b), 3. — AR. Allium flavum L. — 2 (b). — R. — fallax Don. — 2 (a). — AR. — |— moschatum L. — 2 (b). — AR. — Moly L. — 2 (a). — Alt. Phalangium Liliago Schreb. — 2 (a). — R. Bellevalia romana Rchb. — 2 (la Val d'Homs, dans les prairies). — H. LVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. Asphodelus cerasifer Gay. — 2 (a), 3. | Briza maxima L. -— 2 (a et b). — AC. — AR. Ægilops triaristata Willd. — 2 (b). Limodorum abortivum Sw. — 2 (a et — R. b). — RR. Stipa juncea L. — 2 (b), 3, 4, 5. — AC. Serapias longipetala Poll. — 2 (b), 3. | — pennata L. — 2 (b), 5. — R. — AR. Sesleria cærulea Ard. — 2 (a), 4 (a). Tragus racemosus All. — 2 (pont du — AC. Souc). — AC. III. — Région aréno-argileuse ou des rassises. Géologie et Minéralogie. — Roches argileuses, grès; dépôts caillou- teux du diluvium ; alluvions ; étang desséché de Marseillette. Espèces dominantes. — Graminées : Brachypodium ramosum R. et Sch., Ægilops ovata L.; Thymus vulgaris L.; culture de l'Olivier dans le Minervois. Localités et principales stations. 1. ViLLALIER : (a) haies, prairies sur les bords de l'Orbiel ; (b) coteau de Bellevue. . LauRE £ bords des chemins, champs. 3. PÉPrEUx, Azille : bords des vignes, champs. 4. VILLARZEL-CaBARDEs : coteaux vers Laure. d'Espéregazans. . TRÈBES : graviers, bords de l'Orbiel. + BAGNOLES : (4) haies, bords du Clamoux ; (b) coteaux de Parazols et 7. PEvniac-MiwEnvors, Rieux-Minervois. . MALVES : bords du Clamoux, à Vié. . VizLemousraussou : bords du Trappel, champs. 10. ETANG DE MARSEILLETTE (Aiguesvives). Ranunculus saxatilis Balb. — 1 (a). — R. — parviflorus L. — 1 (a). — RR. Ceratocephalus falcatus Pers. — 9. — AC. Anemone coronaria L. B. cyanea Lo- ret. — 6, 9. — R. Adonis flanmea Jacq. — 6 (b), 8, 4. — AR. Nigella damascena L. — 1 (a), 5, 6, 9. — arvensis L. — Villedubert, champs. — RR. Delphinium pubescens DC. — 2, 4, 6, 8. — AC. Rœmeria hybrida DC. — 1, 3, 6, 8. — AC. Diplotaxis erucoides DC. — 1, 2, 5, 6, 8. — CC. Erucastrum Pollichii Spen. — 2, 8. — AR. Cardamine pratensis L. — 1 (a), 9. — AR. Malcolmia africana R. Br. — 6 (b), 2. —AR. BAICHÈRE, — HERB. DANS LE CABARDÈS ET LE MINERVOIS (AUDE). Calepina Corvini Desv. — 1 (a), 7. — AC. Helianthemum ledifolium Willd . — (b), 8. — R. Silene muscipula L. — 4, 6 (b), 8. — AC. Cucubalus baccifer L. — 1 (a), 6, 9. — AR. Lychnis Flos-cuculi L.— 1 (a), 7. — R. Dianthus longicaulis Ten. — 4, 6 (b), 2, — AC. Malva nicæensis AU. —- 5, 6, 7, 8. — C. Althæa narbonensis Pourret. — 8, 9. — AR. — hirsuta L. — 6 (b), 3. — R. Ruta montana Clus. — 2, 4, 8. — AC. Medicago pentacycla DC. — 6 (b). — R. Ononis minutissima L. — 4, 6 (b). — AC. — Columnæ All. — 6 (b), — R. Trigonella monspeliaca L. — 6 (b). — Melilotus neapolitana Ten. — 6 (a). — Re Trifolium fragiferum L.— 1 (a), 6 (a), 40 — tomentosum L. — 1 (b), 4, 6 (D), 7. — ligusticum L. — 6 (b). — R. Lotus rectus L. — 5, 9. — AR. Tetragonolobus siliquosus Roth. — 1 (a), 6 (a). — AC. — — var. maritimus DC. — 10.— AR. Vicia atropurpurea Desf. — 1 (b). — Rosa sempervirens L. — 1 (a), 5, 7, 8. — AC. — myriacantha DC. — 4, 6 (b). — AC. Cratægus ruscinonensis Gren. et Blanc. o9 r4 GE C Pirus amygdaliformis Vill. — 6 (b), 8, 4. — AR. Punica Granatum L. — 2. — AR. Lythrum Hyssopifolia L. — 5, 6 (a). Tamarix gallica L.— 5, 8, 10. — AC. Corrigiola littoralis L. — 5, 6 (a). — R. Anethum graveolens L. — 4, 2, 6 (b). — AC. Opoponax Chironium Koch. — 1, 8, 9. C. LIX Bupleurum tenuissimum L.— 4, 6 (b). — C. Ammi Visnaga L. — 6 (a), 9. — AR. — majus L. — 4, 6 (b). — R. Falcaria Rivini Host. — 6 (b), 4, 7, 9 — C. Bellis silvestris Cyr. — 5, 1 (b), 8. — AR. Artemisia vulgaris L. — 1 (a), 5, 6. — C. Chrysanthemum segetum L. — 2. — R Achillea odorata L. — 2, 4, 6 (b). — AC. — Ageratum L. — 5, 1 (b). — AR. Centaurea collina L. — 2, 4, 6, 8. — C. Cirsium monspessulanum All. — 5, 9. — AC. Carduus hamulosus Ehrh. — 2, 4, 8. — AC. Carduncellus mitissimus DC. — 1, 5, 6. — AR. Inula helenioides DC. — 1 (a),2, 3, 6, 8. — AR. Crepis pulchra L. — 1 (a), 7. — AR. Symphytum tuberosum L. — 1 (a), 6 (a), 1. — AC. Jasminum fruticans L. —1 (b), 4, S. — AC. Asterolinum stellatum Link. — 4, 6 (b). — R. Coris monspeliensis L. — 2, 4, 6. — AC. Limnanthemum Nymphoides Lamk. — 9. —- R. Hyoscyamus major Mill. — 1, 6, 8. — AR. Verbascum thapso-sinuatum Gr. G. — 1, 6. — AC. — virgatum Gr. G. — 5, 6 (a). — R. Veronica Chamædrys L. — 1 (a). — AR. Lathræa Clandestina L. — 1 (a), 5, 6, 7.— AC. Salvia horminoides Pourr. — 1, 2, 4, 6. — C. Stachys annua L. — 1 (a), 5. — AR. — palustris L. — 5, canal du Midi.— AR. Phlomis Herba-venti L. — 1, 2, 4, 6, 8. — C. LX SESSION EXTRAORDINAIRE Sideritis tomentosa Pourr. —- 2, 4,6. — AC. Brunella hyssopifolia C. Bauh. —1 (b), 6 (b). — AC. Teucrium Polium L. — 4, 6 (b), 2. — AC. Verbena officinalis L. var. prostrata G. el G. — 5. — R. Plantago serpentina Vill. — 9, 4, 6 (b). — Lagopus L. — 2, 6. — AR. Amarantus albus L. — 2, 6, 8. — C. Thesium divaricatum Jan. — 2, 4, 6. — AC. Osyris alba L. — 1, 3, 5, 6. — AC. Aristolochia rotunda L.— 1 (a), 6 (a). — AC. Euphorbia Cham:esyce L. — 5. — RR. — flavicoma DC. — 4, 6 (b). — AR. — pilosa L. — 1 (a). — AC. — serrata L. — 2, 4, 6 (b). — C. Urtica pilulifera L. — 6 (a). — R. Tulipa gallica Lois. — 4, 6 (b). — RR. Scilla autumnalis L. — 4, 6 (b). — AC. Ornithogalum narbonense L. — 2, 3, 4, 6. — C. — tenuifolium Guss. — (1 b), 4, 6 (b). — AC. Allium multiflorum DC. — 1,4, 6. — C. — rotundum L. — 6 (a). — R. — roseum L. — 4, 6, 7. — AC. — pallens L. — 3,1 (a), 6 (a). — AR. Aphyllanthes monspeliensis L. — 9, 4, 6 (b). — AC. A NARBONNE, JUIN 1888. Asparagus acutifolius L. — 2, 4, 6. Iris Chamæiris Bert. — 2, 4, 6 (b), 1 (b). — AR. Gladiolus segetum Gawl. — 2, 4, 1, T. — C. Narcissus Tazetta L. — 1, 6 (a) 7. — AC. — juncifolius Reg. — 1 (b), 4, 6 (b). — AR. Orchis purpurea Huds. — 1 (b), 4, 6 (b).— R. — latifolia L. — 1 (a). — R. Ophrys Scolopax Cav. — 2, 4, 6 (a). — AR. — lutea Cav. — 4, 6 (b). — R. Spiranthes autumnalis Rich. — 6 (a). — R. Vallisneria spiralis L. — Canal du Midi. — C. Lo Naias major Roth. — Canal du Midi. — AC. Arum italicum Mill. — 1 (a), 6 (a). — AC. Cyperus fuscus L. — 6 (a), 5. — R. Schœnus nigricans L. — 2, au Bas. — AR. : Scirpus parvulus Rem. et Sch. — Vil- legly, 9. — R. Carex pendula Huds. — 1 (a). — AU. Polypogon monspeliensis Desf. — 5, 10. Ægilops triuncialis L. — 6 (b). — R. M. Flahault fait à la Société la communication suivante : L'HERBIER MÉDITERRANÉEN FORMÉ A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE MONTPELLIER, par M. Ch. FLAHAULT. Les établissements universitaires de Montpellier possèdent des collec- tions botaniques d'une grande importance; le Bulletin a, plus d'une fois, fait connaitre aux membres de la Société quelles ressources les botanistes peuvent mettre à profit dans ce pays classique pour la science des plantes. Notre Faculté des sciences posséde les herbiers de Dunal, Cam- bessédes, Salzmann, de Girard, Duval-Jouve et de M. Paul Marès; on peut consulter à l'École de pharmacie celui de Pouzols, et au conserva- FLAHAULT. — HERBIER MÉDITERRANÉEN. : LXI toire de notre Faculté de médecine l'herbier d'Égypte de Delile, précieux entre tous, et les documents réunis par Broussonnet, Xatard, D. Tuskie- vicz, ainsi que l'herbier de M. Barrandon, à la science duquel on doit le rangement des collections botaniques de cette Faculté (1). Au moment où l'opinion semble appeler plus que jamais le groupe- ment de nos Facultés en Universités nouvelles, il m'a paru que le moment était venu d'accroitre les richesses dans lesquelles les botanistes ont puisé depuis trois quarts de siècle les éléments de précieux travaux. Il ne m'a pas semblé qu'il fallüt songer à réunir dans un centre comme Montpellier les végétaux du monde entier. Les grandes collections géné- rales nécessaires aux travaux d'ensemble ont leur place marquée dans les musées nationaux ; ces établissements peuvent seuls consacrer à leur formation et à leur entretien des budgets et un personnel suffisants; au contraire, la situation de Montpellier au centre de la région méditerra- néenne francaise m'a fait penser qu'il y avait un intérét particulier à y former un herbier spécial de la région méditerranéenne. La création d'une collection des plantes méridionales sur la partie de notre territoire qui a été l'objet des premières études relatives à la flore méditerra- néenne, qui parait avoir été le mieux explorée, et tout prés des localités rendues classiques par les travaux de Linné, de ses collaborateurs et de ses successeurs, doit avoir pour premier avantage de fournir des termes de comparaison de plus en plus étendus sur une région intéressante entre toutes, et des matériaux d'étude d'une grande valeur pour tous les botanistes qui s'occupent du bassin de la Méditerranée. Fort de l'avis favorable et des promesses de collaboration de plusieurs des maitres les plus éminents de la science, je me mis à l'eeuvre au commencement de 1887; aprés avoir réuni les éléments recueillis par nous depuis six années, j'adressai un appel aux botanistes habitant la région méditerranéenne ou s'occupant de sa flore; je leur demandai de disposer en notre faveur d'échantillons des plantes qui font l'objet de leurs études. Mes espérances furent dépassées ; dés la fin de 1887, nous avions recu plusieurs milliers d'espéces, et plusieurs ouvrages importants qui con- stituent, à côté de l'herbier, une précieuse bibliothèque. Les envois se sont succédé cette année avec la méme activité; je dois à la Société, qui a encouragé nos efforts, de lui dire le succés obtenu, et de demander à tous, par son intermédiaire, de continuer à notre entreprise la bien- veillance qu'ils lui ont accordée jusqu'ici. I] n'est pas inutile de fixer les limites que nous attribuons à la région méditerranéenne. Nous l'entendons, sauf une trés légére modification, (1) Voyez le Bulletin, vol. IV (1857), p. 560, 672 et 681, et XXXI (1884), p. 318. LXI SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. au sens large admis par M. Drude, dans un remarquable Mémoire publié en 1884 (1). L'auteur considère cette région comme intermé- diaire entre l'Europe moyenne et les forêts subtropicales de l'Asie et de l'Afrique. Il la divise en quatre domaines : celui qui nous intéresse avan, tout comprend toute l'Espagne et le Portugal, la région de l'Olivier en France, toute l'Italie, les cótes de la Dalmatie, la presqu'ile des Balkans et la Gréce, la Crimée et les bords méridionaux de la mer Noire, les cótes de l'Anatolie, de la Syrie et de l'Égypte, la Tripolitaine, l'Algérie et le Maroc. Le S.-O. de l'Asie,'avec le Caucase et les rives méridionales de la mer Caspienne comme limites au nord, le nord de l'Arabie, le Sahara, Madére, les Acores et les Canaries forment les trois autres domäines de la région méditerranéenne. En France, nous nous bornons essentiellement aux pays oü l'ou cultive l'Olivier; pourtant, comme bien des espèces réputées méditerranéennes dépassent plus ou moins les limites de cet arbre, que, d'autre part, la flore des territoires voisins donne lieu à des recherches intéressantes sur différentes questions, nous comprendrons dans l'herbier la flore des Albéres, des Pyrénées-Orientales, des Corbières, de la montagne Noire, du Rouergue, du Gévaudan, des Cévennes, du Vivarais et de la partie méridionale des Alpes. Les botanistes francais furent des premiers à répondre à notre appel; gràce aux précieuses contributions de nos confrères, MM. Guillon, Oliver, G. Gautier, Chevallier, Baichère, Debeaux, L. Gautier, Lombard-Dumas, Coste, Ivolas, Vidal (de Nice), Pons (de Grasse), Naudin, Burnat et Le Grand, nous possédons aujourd'hui une bonne partie des espèces du Roussillon, du Languedoc, de la Provence et de la Corse. Nous avons des obligations particulières aux botanistes suisses, MM. Burnat, W. Barbey et Leutwein, qui nous ont offert tout ce qu'il a été en leur pouvoir de nous donner, plantes et livres. La flore portugaise est richement représentée par les dons de notre compatriote M. Daveau, de MM. Henriques et d'Araujo e Castro. M. Rouy nous a offert bon nombre d'espèces, pour la plupart espa- gnoles, MM. Caruel, Costa-Reghini, Pirotta et Todaro ont doté herbier de belles collections de plantes d'Italie et de Sicile. M. Copineau nous a donné des espéces de Malte. Nous devons à M. de Heldreich et à M. Leutwein des documents impor- tants sur la flore de Grèce. M. Schweinfurth nous a envoyé une collection numérotée des plantes (1) 0. Drude, Die Florenreiche der Erde, in Petermanns Mittheilungen, Ergänzung- sheft, n° 74, broch. in-f? de 74 pages avec 3 cartes, FLAHAULT. — HERBIER MÉDITERRANÉEN. LXIII signalées par M. Ascherson et par lui dans leur Illustration de la flore d'Égypte, publiée au Caire en 1887. Nous devons des collections déjà fort nombreuses de végétaux de l'Afrique septentrionale (de la Tunisie au Maroc) aux envois que nous ont faits MM. Trabut et Battandier, le D" Robert et le D" Clary, M. Debeaux et M. Bonnier, qui nous a gracieusement cédé les plantes récoltées par Courciére pendant son séjour en Afrique. Ajoutons plusieurs envois de M. Métaxas de Bagdad, le don fait par M. Mouillefarine des plantes obsidionales recueillies, en 1871, aux environs de Paris, toutes d'origine méridionale et méritant, à ce titre, une place dans l'herbier méditerranéen, et nous aurons établi sommaire- ment le bilan de la situation. Nous avons adopté, pour le rangement de l'herbier, la méthode appli- quée dans le Genera plantarum de Bentham et Hooker; les familles et les genres sont numérotés suivant l'ordre adopté par ces auteurs; les espéces sont disposées dans chaque genre par ordre alphabétique: tous les échantillons sont disposés suivant un ordre conslant d'aprés leur origine géographique. Un catalogue de l'herbier est commencé; il per- mettra de reconnaitre immédiatement si une espèce est représentée dans l'herbier et de quelle contrée elle nous est venue. Déjà quelques-uns des livres les plus essentiels à l'étude des végétaux méditerranéens sont annexés à l'herbier, nous remercions les auteurs qui ont bien voulu nous envoyer leurs ouvrages; nous sommes surtout profondément reconnaissant à M. W. Barbey-Boissier, qui nous a offert l'euvre compléte du savant auteur du Flora Orientalis. Nous espérons voir bientót l'herbier méditerranéen à la place que nous lui destinons dans les bâtiments affectés à nos Facultés, il y occupera la « Salle Boissier »; nous ne saurions mieux faire que de le mettre sous les aus- pices du savant qui a le plus contribué à faire connaitre la flore du bassin méditerranéen. Gràce à l'union qui régne entre les botanistes de Montpellier, tous sont nos collaborateurs; leur vénéré doyen, M. Barrandon, ne nous ménage ni son temps ni ses conseils; notre jeune confrére, M. Galavielle, a bien voulu accepter les fonctions de préparateur de l'herbier méditerra- néen, fonctions gratuites, car nos budgels suffisent à peine aux exigences journalières de l'enseignement ; nous y suppléons par un grand désir de réussir et de faire une ceuvre utile. Il ne convient pas pourtant que nous acceptions tout sans rien offrir en échange des dons qu'on nous fait; à toutes les personnes qui nous aident, nous offrons les plantes méditerranéennes, pour la plupart fraucaises, dont nous pouvons disposer. Un catalogue de 750 espèces, que nous pou- vions offrir. alors, a été publié en janvier 1888; nous avons donné LXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. salisfaction à toutes les demandes dans la mesure du possible, et distribué plus de 9000 échantillons ; nous espérons pouvoir faire mieux à la fin de celte année. M. Vuillemin présente à la Société des échantillons de Pin sil- vestre recueillis la veille dans la forêt des Fanges, près de Quillan, et couverts de Leptostroma Pinastri Desm. Il rappelle à ce sujet les bons effets obtenus depuis plusieurs années à Nancy (1) par l'emploi de la bouillie bordelaise contre le Rouge des feuilles, maladie causée par ce parasite. Cette action des solutions cupriques sur un Cham- pignon Ascomycéte justifie l'application du méme traitement à d'autres maladies, par exemple au Dlack-rot de la Vigne. M. Vuillemin présente également des branches de la méme essence, récoltées prés du col Saint-Louis, dans un bouquet d'arbres en souffrance. La lésion la plus apparente consistes en chancres nombreux, disséminés le long des branches. La gréle n'est pas élrangére à la genése de ces excavations, mais il est probable qu'un Champignon parasite, compliquant les plaies, joue un certain róle dans la production et l'aggravation du mal. Cette supposition est fondée sur l’origine cryptogamique d'altérations analogues que l'auteur a observées sur les Pins dans les Vosges. M. Vuillemin fait à ce sujet la communication suivante : SUR LES PÉZIZES DES CHANCRES DES CONIFÈRES, par M. Paul VUILLEMIN. La maladie des Mélèzes connue sous le nom de Chancres exerce surtout ses ravages dans les pays de plaine et les bas-fonds humides, mais n'épargne pas entiérement les arbres des plus hautes régions des Alpes. Depuis 1850, elle est trés répandue en Allemagne et en Autriche. De nombreux observateurs lui ont consacré d'importants travaux. Will- komm (2) en a le premier précisé les caractères et en a établi la nature parasitaire, qui depuis n'a été contestée par personne. Par suite d'une fausse détermination, le parasite qui cause les chancres avait été rap- porté, dans ce Mémoire, au Corticium amorphum Fries. Hoffmann (3) (1) Barlet et Vuillemin, Recherches sur le Rouge des feuilles du Pin silvestre et sur le traitement à lui appliquer (Comptes rendus de l'Acad. des sc., séance du 27 fé- vrier 1888). (2) Die mikroscopischen Feinde der Waldes, IL, 1867. (3) Forst- und Yagd-Zeitung, 1868. VUILLEMIN. — SUR LES PÉZIZES DES CHANCRES DES CONIFÉRES. LXV altribua la maladie au Peziza calycina Schum., et cette opinion est encore reproduite dans divers ouvrages classiques. Plusieurs formes de Pézizes répondent assez bien à la description de Schumacher (1), l'une d'elles rencontrée par Chaillet sur le Méléze fut distinguée par Fries (2) sous le nom de var. Laricis ; hob. Hartig (3) démontra que le parasite du Mélèze est une espèce légitime, éloignée des autres Champignons du groupe du P. calycina par la forme et surtout par la grande taille des asques, des spores, des paraphyses; illa dédia à Willkomm. Peziza Willkommii Hart. est vraisemblablement synonyme de Peziza calycina var. Laricis Fr. Le Peziza Willkommii est une bonne espèce et, malgré les appa- rences uniformes du groupe dont elle fait partie, aucun doute ne peut subsister sur son autonomie, dés que l'on a examiné les asques mürs. Mais qu'est-ce que le Peziza calycina auquel on l'oppose? L'important travail publié récemment par R. von Wettstein (4) a beaucoup contribué à élucider ce probléme et peut nous servir de guide. Tout d'abord se pose la question du genre, car nous n'avons pas affaire à des Pézizes typiques. Von Wettstein, à la suite de Karsten (5). rap- porte les Champignons qui nous occupent au genre Helotium, tout en considérant cette détermination comme provisoire. Pour Fuckel (6) ce seraient des Dasyscypha ; pour Quélet (7) des Erinella. Dans la classi- fication si claire de M. Boudier(8) les Champignons en question rentrent dans la division des Inoperculés, tribu des Cyathulés, famille des Dasys- cyphées, groupe des Subhirsutés et, du moins en ce qui concerne la Pézize du Méléze, dans le genre Trichoscypha, que nous avons égale- ment adopté (9). Von Wettstein admet que le Champignon de Schumacher n'est autre que le Peziza calyciformis Willd. (10) et que ce dernier nom, ayant la priorité, doit étre repris. Le Trichoscypha calyciformis (Willd.), tel que l'entend von Wettstein, est facile à distinguer à ses spores disposées en une seule rangée dans l'asque et mesurant 6-11 p X 1,5-3p.. A lui (1) Enumeratio plant. Saell., II, 1803. (2) Elenchus Fungorum, 11, 1828. (3) Wichtige Krankheiten der Waldbüume, 1874. (4) Ueber Helotium Willkommii (Hart.) und einige ihm nahe stehende Welotium-Arten (Botan. Centralbl., t. XXXI, 1887). (5) Mycolog. Fennica, 1, 1871. (6) Symbolæ mycol., 1869. (1) Enchiridion Fungorum, 1887. (8) Nouvelle classification naturelle des Discomycèles charnus (Bulletin de la Soc. mycol., t. I, 1885). (9) Sur quelques épiphyties récemment observées en Lorraine (Bulletin de la Soc. des sciences de Nancy, année 1887). (10) Prodromus flore Berol., 1787. T. XXXV. E LXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. se rapporte un petit Champignon que nous avons rencontré fréquemment dans les Vosges sur les troncs d'Epicéa. Ses fructifications se dévelop- pent sur le bord des plaies, particuliérement de celles qui résultent de l'élagage rez-tronc et de la chute naturelle des branches mortes et sur la résine qui en découle. Les spores sont elliptiques et mesurent en moyenne SUX Sas ; ; A côté de ce Champignon nous en avons rencontré un autre qui ne s en distingue pas extérieurement et que l'on serait tenté, à un examen super- ficiel, de confondre avec lui dans un seul genre et méme dans une seule espèce. Rare sur les écoulements résineux des Epicéas, cette dernière forme est très répandue sur les écorces de Pinus silvestris et de Pinus Strobus. Elle apparait d'habitude dans les mêmes conditions que le Trichoscypha calyciformis et, si elle peut aggraver les plaies superfi- cielles et en retarder la cicatrisation, elle peut à peine étre considérée comme parasite. Dans bien des cas pourtant, cette espèce se développait sur des chaneres assez profonds, rappelant ceux du Méléze, mais peu nuisibles quand de grands arbres étaient attaqués. Par contre des Pins sylvestres de trois à cinq ans, présentant un chancre sur la tige princi- pale, avaient la cime desséchée, d'autres étaient morts. Les rapports du mycélium avec les tissus et l'altération de ces derniers concordaient essentiellement avec les faits observés sur les Mélézes chancreux. L'espéce en question mérite donc d'attirer l'attention, car, si elle semble d'ordinaire inoffensive, elle n'est pas incapable de nuire et nous sommes instruits par maints exemples des allures redoutables que pren- nent, dans des conditions spéciales, des Cryptogames dont la présence dans nos cultures excitait le moins de défiance. Le parasite des Pins se distingue du Trichoscypha calyciformis de von Wettstein par la forme et la dimension des spores. Celles-ci, parfai- tement sphériques et mesurant seulement.2 y. de diamètre, sont disposées à la maturité en une file unique de 8 spores dans des asques atteignant 35-40 yX 3. et entremélés de paraphyses filiformes dépassant peu les asques. Parmi les espèces étudiées par von Wettstein, le Trichoscypha chry- sophthalma (Pers.) est seul muni de spores sphériques ; ces spores se distinguent par un diamètre atteignant 4-5 p. D'autre part notre Champi- gnon répond, aussi bien que le Tr. calyciformis de von Wettstein, à la diagnose de Willdenow. Le savant allemand s'appuie particuliérement sur la description de l'Octospora calyciformis, rapporté par Hedwig au Peziza calyciformis Willd. Reportons-nous donc à la description d'Hedwig (i). Hedwig indique comme support de son Champignon le (1) Descript. et Adumbr. musc. frondos., Il, 1789. VUILLEMIN. — SUR LES PÉZIZES DES CHANCRES DES CONIFÉRES. LXVII Pinus silvestris et lui donne comme caractéristique: « Semina rotunda summis augmentis globuli punctiformis ad instar, ægrius discerni- bilia ». Von Wettstein rapporte l'espèce ainsi définie à son Trichoscypha calyciformis. « D'autres descriptions, dit-il, dans lesquelles Hedwig considère comme trés nettes des spores supérieures à 164 (celles de Peziza tuberosa, Peltigera pusilla par exemple) permettent de sup- poser que les spores du P. calycina Schum. avaient moins de 16p. » Sans doute il n'est pas impossible qu'Hedwig se soit mépris sur la forme exacte de spores aussi petites et à la rigueur on pourrait rapporter à sa description toute espèce à spores de faible dimension, et le Peziza caly- ciformis de von Wettstein est du nombre. Notre Champignon, qui a des spores sphériques et difficilemement dis- cernables sans le secours de forts objectifs, se rapporte plus directe- ment au Trichoscypha calyciformis d’après les caractères indiqués par Hedwig. Peut-étre méme est-il le vrai Peziza calyciformis, celui de von Wettstein correspondant au Peziza calycina Schumacher. Mais la plus grande réserve s'impose dans ces questions de critique et l'on ne saurait affirmer que Willdenow ou Hedwig aurait établi une distinction spécifique sur des caractères aussi délicats. En fait nous sommes en présence de deux espéces qui ont été confon- dues; ces espèces ont reçu les deux noms de Peziza calyciformis et Pezizacalycina. Lesens de Peziza (Trichoscypha) calyciformis (Wild. pro parte?) a été précisé par Wettstein et attribué à l'une d'elles; nous réserverons à l'autre le nom de Trichoscypha calycina (Schum. pro parte ?). On peut se demander si le nom générique de Trichoscypha convient à une espéce à spores sphériques? M. Boudier a créé un genre Pythiella pour des Subhirsutés à spores rondes et petites. Mais les Pythiella Boud. et Pythia Fuckel se distinguent des Trichoscypha par d'autres carac- téres et notamment par la surface filamenteuse des périthéces, tandis que, chez le P. calycina comme chez le P. Willkommii et surtout le P. calyciformis ,la face inférieure dela cupule est tout à fait lanugineuse ; l'aspect de l'hyménium, la forme obconique à peine stipitée de la cupule sont aussi des caractères concordants, La distinction du Trichoscypha calyciformis et du calycina repose donc uniquement sur la forme et la dimension des spores. Ce caractére isolé peut-il étre considéré comme générique? Nous ne le pensons pas. La forme des spores est en général une propriété capitale, un caractère dominateur; mais les caractères devenus essentiels et constants dans certaines classes de végétaux n'ont plus la méme valeur: dans des groupes qui ont évolué et se sont différen- ciés sous d'autres influences. Une exception isolée concernant la gamo- pétalie, l'épigynie, le nombre des cycles floraux ou même celui des coty- LXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. lédons n'engage nullement les taxonomistes à distraire les plantes oü elle s'observe du groupe naturel auquel les rattache l'ensemble des pro- priétés morphologiques et l'on ne conteste pas pour cela la haute valeur des caractères en question. Nous en dirons autant de la forme des spores. Ce caractére de premier ordre dans la classification des Cryptogames peut devenir infidèle. Parmi les Mucorinées le genre Mucor et le genre bien plus restreint Pilobolus nous offrent des espèces à spores sphériques et des espèces à spores elliptiques. De plus les spores elliptiques prennent la forme sphé- rique au moment de germer et, dans certains milieux de culture, pro- voque une accélération évolutive qui se traduit par l'apparition anticipée de spores rondes chez des espéces à spores elliptiques. Ce fait est parti- culièrement net chez le Thamnidium. elegans (1). Dans les conditions ordinaires un seul filament de la méme moisissure porte parfois de grands sporanges à spores allongées et des sporangioles à spore unique et arrondie (2). Chez les Pézizes elles-mêmes certains caractères des spores ont déjà été mis en suspicion. Dansla division des Inoperculés, à laquelle appar- tiennent les Champignons dont il s'agit, M. Boudier, bon juge en cette matiére, n'a pas eru devoir attacher une importance absolue aux cloisons des spores; il les a toujours vues « trop variables, manquant dans des spécimens, visibles dans d'autres, suivant l'état de maturité ou de décré- pitude des réceptacles, puisqu'elles n'apparaissent souvent qu'au moment de la germination ». Voilà donc un caractère des spores, servant de base à des coupures trés naturelles dans de nombreuses Ascomycètes et possédant à peine une valeur spécifique chez les Pézizes inoperculées. Le Trichoscypha Willkommii (Hart.) prouve bien àlui seul la justesse des vues de M. Boudier. Nous allons à ce sujet compléter la diagnose des spores de celte espéce. Nous avons recueilli des Trichoscypha Willkommii développés dans des conditions trés différentes et la variabilité des spores s'exercait dans d'aussi larges limites sur les exemplaires de ces diverses provenances. À la pépinière de Bellefontaine près de Nancy un bouquet de Mélèzes, attaqué depuis plusieurs années par la Pézize, est actuellement à peu prés détruit. Le Champignon y vivait done franchement en parasite. Aux environs d'Epinal des Larix de grande taille, formant une double rangée vigou- reuse au milieu d'un bois de Pins sylvestres, n'offraient pas de chancres; mais la Pézize était abondamment développée sur les brindilles mortes (1) Vuillemin, Études biologiques sur les Champignons (Bull. de la Soc. des sciences de Nancy, année 1886.) (2) Van Tieghem et Le Monnier, Recherches sur les Mucorinées (Ann. des sc. nat., 9* série, t. XVII, 1873). VUILLEMIN. — SUR LES PÉZIZES DES CHANCRES DES CONIFÈRES. LXIX et tombées à terre; le Trichoscypha était alors un simple saprophyte. Son invasion n'avait pas contribué au desséchement et à la chute de ces petits rameaux, attendu que ni plaie, ni exsudation de résine ne trahis- sait l'action du Champignon sur des tissus encore vivants et capables de réagir.. Cette diversité d'influence d'une méme espéce dans des stations aussi rapprochées n'est pas facile à expliquer: l'altitude des deux localités diffère peu; l'exposition, la fraîcheur de la station sont assez analogues; la nature du sol est seule opposée, puisque les Mélèzes de Nancy croissent dans une terre compacte de calcaire oolithique, ceux d'Épinal dans un sol meuble de grès vosgien ; mais d'autre part la prospérité du Lario dans les Alpes calcaires ne permetguére d'attribuer uneaction nuisible en elle- méme à la chaux. Hartig (1) a remarqué l'importance du morcellement des plantations ; il est certain qu'un peuplement exclusif comme celui de Bellefontaine offrait plus de facilité à la progression du mal qu'une double ligne perdue au milieu d'une éssence impropre à nourrir le parasite; mais, puisque le Champignon est là, au pied des arbres, l'argument perd beaucoup de sa valeur dans ce cas particulier. D'ailleurs vers le sommet du plateau où se trouvent les Mélèzes indemnes de la forêt d'Epinal, nous avons trouvé un pied unique, perdu parmi les Pins et les Chénes, porteur de chaneres multiples d'àge et de taille variables. Nous sommes done en présence d'un de ces faits dans lesquels un facteur presque insaisissable suffit pour intervertir les chances de succés présentées, dans la lutte pour l'existence, par deux espéces rivales. Nous avons encore rencontré sur la créte des Vosges, non loin du lac Blanc, dans une station sans abri, des Mélèzes de quatre ou cinq ans, succombant aux attaques du Trichoscypha. Soumis à toutes les intempéries, ces jeunes arbres étaient dans de déplorables conditions hygiéniques et les branches, rongées jusqu'au cœur par le parasite, ne donnaient plus que des houppes de courtes aiguilles jaunâtres. Les spores recueillies dans ces trois stations et appartenant, soit aux individus parasites, soit aux individus saprophytes, présentent les mêmes variations : celles-ci n'ont donc rien à faire avec l'habitat. La diagnose de von Wettstein indique déjà cette inconstance de forme : « Spore ellipsoidee-oblonge, vel fusiformes, obtuse vel in apicem attenuatæ, monostichæ longitudine 11-23 y, crassitudine 5-8 p. » A cóté d'ellipsoides réguliers, on rencontre des spores atténuées progres- sivement vers les póles à partir de l'équateur dilaté et terminées en pointes mousses. Ailleurs une extrémité est obtuse, l'autre trés allongée et l'ensemble a la forme d'une toupie. En ce qui concerne la struc- lure, on distingue, au milieu du contenu granulé, une sporidiole (1) Untersuch. aus dem forstbotan. Institute zu München, Y, 1880. LXX SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. unique à la maturité ; cette sphére disparait dés qu'un léger gonflement annonce le prélude de la germination. Il suffit, pour amener cette trans- formation, de laisser les sporanges quelque temps dans l'eau. La paroi des spores est rigide latéralement; des calottes moins résistantes occu- pentles póles, disparaissent par macération, et alors il ne reste des spores que des gaines vides ou des sortes de tonnelets sans fonds souvent mélangés aux spores intactes. Les spores vivantes encore en place prennent fréquemment une cloi- son transversale. Ces corps bicellulaires sont parfois longs et étroits (24,1 X Ty). Si l'on conserve quelques jours à l'humidité des fragments d'hyménium, le cloisonnement des ascospores devient général. Toutes les spores de certains asques et celles qui sont disséminées dans le liquide présentent une, souvent deux ou trois cloisons et rappellent alorsle Cory- neum ou les ascospores de Pseudovalsa. On distingue deux spori- dioles dans les éléments sur le point de se diviser; mais ces productions sont rarement discernables quand les septums ont apparu. Quand des asques placés dans l'eau sont imparfaitement mürs, on en voit qui se dilatent dans leur moitié ou leur tiers inférieur et les rudiments de spores se disposent sur deux rangs dans cette ampoule; mais c'est là un cas tératologique. Normalement les asques forment des gaines étroites, rami- fiées à la base en courts rhizoides, se moulant étroitement sur les spores müres. Les paraphyses sont des filaments cloisonnés, munis d'étrangle- ments et de dilatations. Deux paraphyses voisines peuvent s'unir par une courte branche anastomotique (1). Les extrémités de ces tubes se déta- chent facilement et, comme elles sont légérement renflées, gorgées de protoplasma dense, elles se comportent peut-étre comme des propagules. Cette constitution rappelle de loin les sporidies des Ustilaginées. Etant donné le polymorphisme des ascospores du seul Trichoscypha Willkommii, il estlogique d'admettre que la forme des spores n'aqu'une valeur assez effacée dans le groupe dont cette espéce est le type et de maintenir dans un méme genre deux espéces identiques par tous les autres caractères. Nous laissons le parasite des Pins dans le genre Trichoscy- pha à côté du Trichoscypha chrysophthalma. En voici la diagnose définitive. Trichoscypha calycina (Schum. pro parte ?). — Périthéces épars ou gazonnants, mesurant 0,8-2 Mm, étalés en cupule à l'humidité, contractés en boule par la dessiccation ou dans le jeune âge, atténués à la base en un style trés court ou presque nul, couverts sur leur face inférieure d'un (1) Depuis la séance où cette communication a été faite, a paru un Mémoire dans lequel M. Woronin signale de semblables anastomoses entre les paraphyses du Scler 2. tinia megalospora. — Ueber die Sclerotien Krankheit der Vaccinieen-Beeren (Mémoires de l'Acad. imp. de Saint-Pétersbourg, 1° série, t. XXXVI, 1888). VUILLEMIN. — SUR LES PÉZIZES DES CHANCRES DES CONIFERES. LXXI tomentum blanc. — Hyménium plan ou légèrement concave, de couleur orangée assez claire. Asques allongés-claviformes. mesurant 35-40 X 3p, octoporés. Spores sphériques, disposées sur un seul rang, mesurant 2 p. de diamètre, lisses, à contenu homogène. Paraphyses filiformes cloison- nées. Habite sur l’écorce vivante du Pin sylvestre, du Pin Weymouth, plus rarement de l'Épicéa et sur la résine exsudée. Se développe sur des cre- vasses préexistantes, ou bien détermine deschancres généralement bénins, sauf chez les jeunes sujets. — Fréquent dans les Vosges. Personne ne demandant plus la parole pour une communication, M. Duffort prie le Président d'inviter l'assemblée à émettre un vœu au sujet de la localité pouvant le mieux convenir pour une session extraordinaire de la Société en 1890. Il sait qu'en raison de l'Exposition de 1889, un Congrés botanique sera probablement tenu à Paris l'année prochaine, mais il insiste pour que l'assem- blée se prononce en faveur d'une exploration des cótes de l'Ouest en 1890. Le point de ralliement le plus convenable serait la Rochelle. « La Société, dit-il, doit cette marque de sympathie à une cité où les sciences sont cultivées avec succès et la botanique particuliérement est en grand honneur, ainsi que le témoignent de récentes publications. M. Foucaud, notre confrére et l'un des auteurs dela Flore de l'Ouest, connait admirablement la région, qui est sienne, et l'on peut absolument compter sur lui pour les détails d'organisation. » Parmi les espéces intéressantes qu'on peut récolter dans cette région, M. Foucaud cite : Thalictrun Savatieri Foucd; Ranunculus hololeucos, Baudotii et muricatus; Matthiola incana, Viola Foucaudi A. Savat., Silene Thorei Léon Duf., Arenaria controversa, Linum Loreyi Jord., Lavatera cre- tica, Ononis striata, O. reclinata, Trigonella ornithopodioides el gladiata, Trifolium Michelianum et suffocatum, Lupinus reticula- tus, Astragalus purpureus el bayonensis, Ornithopus roseus, Vicia serratifolia et narbonensis, Pisum Tuffetii, Lythrum bibracteatum, Angelica heterocarpa Lloyd, Bellis pappulosa Boissier, Evas Cava- nillesii var. gallica Rouy, Artemisia camphorata, Senecio ruthenensis Timbal, Scorzonera hirsuta, Lactuca chondrilleflora, Crepis Suf- freniana, Erythræa spicata, Lithospermum prostratum, Omphalodes littoralis, Linaria arenaria et commutata,, Orobanche Picridis, Si- LXXII SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. deritis Guillonii Timbal, Statice ovalifolia et occidentalis, Rumex palustris, Aristolochia longa, Euphorbia polygonifolia, Stratiotes aloides, Serapias cordigera, Iris spuria, Pancratium maritimum, Althenia filiformis, Juncus heterophyllus L. Dufour et striatus Schousboe, Cyperus badius, Scirpus triqueter; Carex ligerina, tri- nervis, punctata, Mairii et nitida ; Crypsis aculeata et schænoides, Festuca Michelii, Bromus molliformis Lloyd, Isoetes Hystrix; Chara imperfecta, crinita, alopecuroides; Nitella hyalina, ornithopoda, stelligera, etc., etc. Les membres présents s'associent à l'unanimité au vœu formulé par M. Duffort au sujet d'une session à la Rochelle en 1890. M. P. Oliver demande ensuite la parole et s'exprime en ces termes : SUR UN PROJET DE SESSION DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DANS LES ALBÈRES (PYRÉNÉES-ORIENTALES), par M. Paul OLIVER. La Société botanique de France, réunie en session extraordinaire à Prades, le 1° juillet 1872, vota l'ordre du jour suivant : « La Société, attendu que Perpignan est un centre important d'herbo- risations nombreuses et fructueuses, qui ne peuvent étre faites utilement en la saison actuelle, émet le vœu qu'une session printanière soit tenue à Perpignan le plus prochainement possible et passe à l'ordre du jour. » En 1872, vous avez donné votre parole de venir prochainement en Roussillon. Nous vous avons fait crédit assez longtemps, je pense, et puisque vous paraissez oublier l'échéance de vos engagements, je viens vous la rappeler afin d'éviter le protét. Pourquoi, messieurs et chers col- légues, d'un commun accord et sans nouveau délai, ne la prorogerions- nous pas jusqu'au printemps de 1891. Cette session pourrait prendre le nom de Session des Albères. Plusieurs d'entre vous connaissent les richesses botaniques de notre Roussillon. Quoi qu'il en soit, je ne crois pas inutile de dresser l'itiné- raire des excursions qu'on pourrait faire et un tableau rapide des princi- pales plantes à récolter, afin que devant cette belle perspective, le vote que je sollicite aujourd'hui soit acquis à l'unanimité. Qu'il me soil permis de faire remarquer que, tel que je le propose, l'itinéraire pourra étre suivi par tous les membres de la Société ; car les excursions ne seront jamais ni trop longues, ni trop fatigantes. Prenant comme point de réunion Collioure, on a une première herbo- risation au PLA DE LAS FOURQUES, aux portes de la ville, pour récolter : Allium Chamæmoly, Trichonema Bulbocodium, T. Columnae, T. ra- OLIVER. — PROJET DE SESSION DANS LES ALBÈRES. LXXII miflora (ces 4 plantes en fruits), Trifolium suffocatum, Lotus edulis, Dorycnopsis Gerardi, Asphodelus microcarpus, Orchis tridentata 8. acuminata, Ornithopus ebracteatus, Andropogon Allionii, A. dis- tachyon, Tillea muscosa, Sedum cespitosum, Paronychia argentea, Scolymus grandiflorus, Stipa tortilis, Uropetalum serotinum, etc. 2° TAILLEFER ET CONSOLATION. — Erodium chium, Cheilanthes odora, Grammitis leptophylla, Allium triquetrum, Sarothamnus ca- talaunicus, Lupinus angustifolius, Arabis verna, Gladiolus illyricus, Trifolium Bocconi, T. lævigatum, T. ligusticum, Orchis provincialis, O. picta, Armeria majellensis, Hieracium olivaceum, Tulipa Celsiana, Myrtus communis, Cytisus triflorus, Silene crassicaulis, Coryne- phorus articulatus, C. fasciculatus, Ophrys tenthredinifera, Lathy- rus Glymenum, L. articulatus, Notochlena Marante, Sideritis En- dresii. — Jen passe de non moins intéressantes. 3° DE COLLIOURE A PORT-VENDRES EN SUIVANT LA CÔTE. — Sonchus tenerrimus, Matthiola incana, Polycarpon peploides, Armeria rusci- nonensis, Asplenium marinum, Helichrysum decumbens, Hyoseris radiata, Ononis reclinata, Evax pygmæa, Frankenia levis, F. inter- media, Cineraria maritima, Adenocarpus grandiflorus, Dianthus attenuatus, etc. 4° HERBORISATION A BAGNULS-SUR-MER, d’où l'on rapportera la plu- part des plantes de Collioure et de Port-Vendres, et spécialement : Pa- ronychia echinata, Teucrium fruticans, Theligonum Cynocrambe, Parietaria lusitanica, Convolvulus siculus, Echium creticum et la rare Fougère Notochlena vellea, trouvée pour la première fois en Rous- sillon, l'an dernier, par notre ami, M. Flahault. 5° DE CoLLIOURE A VALBONNE. — Geum silvaticum, Potentilla hirta, Dianthus pungens, D. subacaulis, D. Requienii, Anthemis montana a. major et 8. Linnæana, Cota Triumfetti, Vicia narbonen- sis, Specularia falcata, Potentilla argentea, Ornithogalum tenuifo- lium, Lamium flexuosum, Centaurea cerulescens, Genista albicans, Andryala ragusina, Aceras densiflora, Malva Tournefortiana, et l'Erysimum australe 8. ruscinonense, et l'Aquilegia vulgaris f. rus- cinonensis que le regretté Timbal-Lagrave a élevés au rang d'es- pèces, etc. 6° Quittant Collioure et ses environs, on pourrait consacrer deux jour- nées (à cette époque le chemin de fer arrivera jusqu'à Céret) à explorer SERRALONGUE, SAINT-LAURENT-DE-CERDANS, COUSTOUJES, LAMANÈRE, N.-D. pu Conar et Pnars DE Morro, qui a vu naitre le célèbre botaniste Xatart, à qui la flore du département doit de si nombreuses découvertes, LXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A NARDONNE, JUIN 1888. pour en rapporter ici : Dianthus Seguierii, Santolina pectinata, Teu- crium pyrenaicum, Carduncellus Monspeliensium, Linum. viscosum, Cytisus supinus, Saxifraga media, S. geranioides, S. longifolia, Inula salicina, Salvia glutinosa, Stachys heraclea, Onosma echioides, Potentilla caulescens, Paronychia polygonifolia, Lamium Galeobdo- lon, Onobrychis supina, Stehelina dubia, Erinacea pungens, Ramon- dia pyrenaica, etc., etc. Et si, après avoir récolté l'Erinacea pungens, quelques-uns d'entre vous veulent visiter les environs de l'HknwiTAGE DE SAINT ANIOL, ils seront dédommagés de cette course à la vue du trés rare Lithosper- mum oleæfolium. Aprés ces diverses herborisations, la Société irait clore sa session, en assemblée générale, à Perpignan, consacrant une demi-journée à l'ex- ploration des sables maritimes et des étangs de Canet et de Saint-Na- zaire, où elle ferait encore une riche herborisation. Voilà un résumé très succinct, qui décidera, je l'espére, les plus hési- tants, s’il en est parmi vous, à émettre un vœu en faveur d'une session générale printanière, pour 1891, en Roussillon. La Société, consultée sur le projet qui lui est soumis par M. Oliver, exprime par son vote une approbation unanime. L'ordre du jour étant épuisé, M. G. Rouy demande la parole et s'exprime en ces termes : Messieurs et chers confréres, Je serai sans aucun doute votre interpréte en adressant nos plus vives félicitations à MM. Flahault, Gautier, Barrandon, Galavielle, Oliver et Vidal, membres du comité exécutif de cette session, une des plus réus- sies et des plus productives que notre Société ait tenues. Vous avez pu apprécier, en effet, ainsi que je vous l'avais fait pressentir dans notre séance d'ouverture, les excellentes dispositions prises par nos honorables confrères, tant au point de vue du programme de nos excursions qu'en ce qui concernait les mesures d'ordre matériel. J'ai également le devoir de remercier, au nom du Conseil de la Société, les membres du Bureau de la session qui ont bien voulu remplir, avec un zèle dont nous leur sommes reconnaissants, les fonctions que nous avons été heureux de leur confier. Je puis assurer à notre cher et érudit Président que nous emporterons tous un trés bon souvenir de la session des Corbiéres, à la réussite de laquelle il a personnellement beaucoup CLÔTURE DE LA SESSION. LXXV contribué par la cordialité de son accueil et sa connaissance approfondie de la flore narbonaise. M. G. Gautier remercie ses confrères de l'avoir appelé à la prési- dence de la session ; il constate les heureux résultats obtenus et prononce la clóture de la session extraordinaire de 1888. La séance est levée à dix heures et demie. A l'issue de la séance, M. l'abbé Baichére distribue les espèces suivantes : Lathyrus canescens Gren. et Godron (Orobus filifor- mis Lamk), Inula spiræifolia L., Globularia Alypum L. (ces trois espéces ont été récoltées à Caunes-du-Minervois) et Sonchus aqua- lilis Pourret, des bords d'un canal à Carcassonne. RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ RAPPORT DE M. G. GAUTIER, SUR L'HERBORISATION FAITE PAR LA SOCIÉTÉ, LE 9 JUIN, AU PECH-DE-L'AGNELE. La localité du Pech-de-l'Agnéle, située à 2 kilométres au sud-ouest de Narbonne, consiste en une série de petits coteaux à dolomies fétides cristallines du lias supérieur et moyen, qui bordent, sur cinq kilométres environ, la route de Narbonne à Carcassonne, On peut dire que ces coteaux représentent le type de ce que l'on nomme garigue dans tout le Midi. À leur pied, et formée de leurs débris, s'étend une ceinture de champs cultivés, de vignes, malheureusement atteintes et à peu prés détruites par le phylloxéra, et d'olivettes en belle végétation que nos confréres traversent avant d'aborder les collines. Ce n'était pas pour la premiére fois que la Société botanique de France, en session extraordinaire, venait visiter le Pech de l’Agnèle. En 1862, M. Maugeret nous en faisait les honneurs et M. Planchon donnait dans le Bulletin (t. TX, p. 62 et suiv.) le compte rendu de cette herbori- sation devenue ainsi presque classique. Aussi sera-t-il inutile d'entrer dans de longs détails, qui pourraient n'étre que des répétitions, et nous contenterons- nous de donner modestement et prudemment, aprés ce qui a été écrit par un tel maitre, la liste suivante des plantes que la Société à pu récolter : Ranunculus muricatus (1). Hypecoum pendulum. Papaver hybridum. Fumaria parviflora. — Argemone. — Vaillantii. Hypecoum procumbens. — capreolata. (1) Nous supprimons (sauf de rares exceptions), dans les Rapports, les noms d'au- teurs des espéces, qui doivent étre rétablis dans la liste générale méthodique placée à la suite de ces comptes rendus. G. GAUTIER. — HERBORISATION AU PECH-DE-L'AGNELE. Fumaria officinalis. — — var. pycnantha. — spicata. Reseda Phyteuma L. var. aragonensis. Alyssum maritimum. — spinosum. Iberis pinnata. Diplotaxis erucoides. Erucastrum obtusangulum. Sisymbrium Irio. Erysimum orientale. Clypeola Jonthlaspi. — Gaudini, Thlaspi perfoliatum. Cistus albidus. — monspeliensis. Helianthemum polifolium, — lineare a. genuinum Rouy. Fumana procumbens. — Spachii. Viola nemausensis. Polygala monspeliaca. Melandrium macrocarpum. Linum narbonense. — strictum. Althæa hirsuta. Geranium purpureum. Erodium romanum. — ciconium. — petræum. Rhamnus infectoria. — Alaternus. — — var. hederacea. Pistacia Terebinthus. Cneorum tricoccum. Genista Scorpius. Ulex parviflorus. Argyrolobium Linnæanum. Ononis minutissima L. — — forma barbata. — Columna. — reclinata. Anthyllis Vulneraria var. rubriflora. — — var. hispida. Medicago tribuloides. — pentacycla. — orbicularis. — Murex. — leiocarpa. — lappacea. — disciformis. Coronilla scorpioides. Dorycnium suffruticosum. Trigonella monspeliaca. — gladiata. Astragalus monspessulanus. — hamosus. Trifolium repens. — striatum. — stellatum. — angustifolium. | — resupinatum. — scabrum. Lotus Delorti Vicia hybrida. — amphicarpa. — peregrina. — onobrychioides form. elegans. — gracilis. —- atropurpurea. Lathyrus Aphaca. — Cicera. — setifolius. — ciliatus. Hippocrepis glauca -— ciliata. — unisiliquosa. Coronilla minima var. australis. Colutea arborescens. Psoralea bituminosa. Onobrychis supina. — Caput-galli. Rosa sempervirens. — Pouzini. — uncinella var. ciliata. Rubus discolor. Cratægus monogyna. — ruscinonensis. Paronychia argeutea. — nivea. Herniaria glabra. Telephium Imperati. Scandix Pecten-Veneris. — australis. Caucalis daucoides. Bunium Bulbocastanum. Trinia vulgaris. Orlaya platycarpos. Cachrys lævigata. Bifora testiculata. Bupleurum opacum. — rigidum. Fæniculum piperitum. Laserpitium gallicum. Lonicera etrusca. Galium maritimum. — lucidum. — erectum var. rigidum. — tricorne. Crucianella angustifolia. Vaillantia muralis. Asperula cynanchica. Centranthus Calcitrapa. Valeriana tuberosa. Cephalaria leucantha. LXXVII LXXVIII Taraxacum obovatum. Phagnalon sordidum. Lactuca cichoriifolia. Scorzonera crispa. Crupina vulgaris. Leontodon crispus. Pterotheca nemausensis Microlonchus salmanticus. Centaurea paniculata. — aspera. — melitensis. Santolina Chamæcyparissus. Galactites tomentosa. Onopordon illyricum. Hypochæris radicata. Anacyclus clavatus. Hieracium murorum. — — var. mediterraneum. — cinerascens. — præcox var. pilosissimum. — Jaubertianum. Sonchus tenerrimus. Crepis bulbosa. — recognita. Helichrysum Stæchas. Urospermum Dalechampii. — picroides. Carduus nigrescens. Leuzea conifera. Chrysanthemum corymbosum. Asterolinum stellatum. Convolvulus Cantabrica. — lineatus. Campanula Erinus. Cynoglossum pictum. — cheirifolium. Anchusa italica. Jasminum fruticans. Lithospermum fruticosum. Verbascum Boerhavii. Phelipæa Muteli. Orobanche cruenta. — amethystea. — Santolinæ. Antirrhinum latifolium var. purpurascens Benth. (pro parte). Phlomis Lychnitis. — Herba-venti. Teucrium Polium. Sideritis romana. — hirsuta. — scordioides. Ajuga Chamæpitys. Globularia Willkommii. — — var. microcephala. Nous ne ferons qu' SESSION EXTRAORDINAIRE A NARDONNE, JUIN 1888. Globularia Alypum. Plantago albicans. — Psyllium. — Bellardi. — Coronopus. Aristolochia Pistolochia. Daphne Gnidium. Thesium divaricatum. Mercurialis tomentosa. Euphorbia Gerardiana. — serrata. — flavicoma. Quercus Ilex. — coccifera. Uropetalum serotinum. Phalangium Liliago. Asphodelus cerasifer. Iris Chamæiris. — germanica (subsp.). Smilax aspera. Asparagus acutifolius. Orchis purpurea. Carex divisa. Scirpus Holoschonus. Phleum arenarium. Kæleria phleoides. Festuca interrupta. -— duriuscula. Avena pubescens. — bromoides. Dactylis hispanica. Melica minuta. Echinaria capitata. Poa trivialis. — annua. — pratensis. Mibora verna. Cynosurus echinatus. Bromus tectorum. — rubens. madritensis. maximus. Gussonei (B. ambiguus). mollis. macrostachys. Agropyrum repens. — campestre. Brachypodium phonicoides. — ramosum. Lolium perenne. — strictum. JEgilops ovata. Briza maxima. Alopecurus bulbosus. Juniperus Oxycedrus. — une courte observation, à propos de l'Orobanche G. GAUTIER. — HERBORISATION AUX ILES DE LAUTE ET S.-LUCIE. LXXIX Santolinæ Losc. et Pard. parasite sur le Santolina Chamecyparis- sus, espèce aragonaise, que nous signalons, croyons-nous, le premier en France. Cette rare Orobanche croit aussi dans les Corbières aux environs de Caramany (Pyrénées-Orientales). Elle sera certainement rencontrée dans d'autrer localités. Cet ensemble remarquable de plantes, parmi lesquelles les dominantes représentent bien le fond de la végétation méditerranéenne, et où vien- nent se mêler quelques espèces d’une aire de dispersion assez réduile ou méme presque spéciales à la localité, intéresse vivement la Société. Partis à une heure de l'aprés-midi, nous rentrions à Narbonne à six heures et demie du soir, en contournant le Pech-de-l'Agnéle par le roc de Pastouret et les fours à chaux. RAPPORT DE M. €. GAUTIER SUR L'HERBORISATION FAITE PAR LA SOCIÉTÉ, LE 10 JUIN, AUX ILES DE LAUTE ET DE SAINTE-LUCIE. Le programme consacrait l'aprés-midi du dimanche, 10 juin, à l'ex- ploration des iles de Laute et de Sainte-Lucie. Partis à midi par la ligne de Narbonne à Perpignan, nous descendions, en vingt minutes, à la petite halte de Sainte-Lucie, adossée à la falaise de molasse marine qui la domine. Quoique court, ce trajet offre un trés grand inlérét pour qui sait que l'antique puissance de Narbonne, et plus tard aussi sa décadence, ont été liées au relief topographique des lieux que nous visitons et aux change- ments que les siécles lui imprimérent. A peine sortie de Narbonne, la voie s'engage dans de vastes prairies, dont la végétation saline démontre l'origine, puis bientôt sur le mince cordon littoral séparant les étangs actuels de Dages et de Gruissan, réunis autrefois sous le nom de Lacus Rubresus, qui indiquait bien la couleur rouge que le limon de l'Aude donnait souvent à ses eaux. Narbonne était posée sur ses bords, et sa situation faisait d'elle une ville maritime et un centre de commerce des plus prospéres. Le golfe, alors profond, n'était pas encore séparé de la mer par le cordon littoral de la Vielle-Nouvelle, qui se dessine sur notre gauche à l'horizon, et se prétait à la navigation la plus active et la plus puissante. Mais peu à peu le fleuve au régime torrentiel, qui a donné son nom au département, vint accumuler ses deux millions de métres cubes annuels, arrachés aux montagnes, dans le golfe, où l'une de ses principales branches venait se jeter. Les fonds, peu à peu exhaussés, ne se prétérent plus qu'à la navigation de barques à tonnage de plus en plus faible, en LXXX SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. méme temps que les ‘fièvres et les pestes s'échappaient de ces marais fangeux et allaient dépeupler la capitale déchue et appauvrie de la Gaule Narbonaise. On aurait cependant quelque peine à croire à ces changements, si, en même temps que le témoignage des historiens et des géographes, on n'avait sous les yeux les puissants et antiques vestiges du môle que les Romains avaient construit à l'entrée de la petite mer intérieure que nous avons maintenant à nos pieds. C'est sur ce môle méme, aux larges dalles encore alignées et munies de leurs piliers d'amarre, que nous nous engageons pour aller nous entasser dans les deux bateaux à fond plat, que douze vigoureux rameurs poussent bientôt vers l'ile de Laute (alta), but de notre excursion. Mais déjà, sur ce faible parcours, l'herborisation a commencé. Entre les deux jetées quelques plantes marines obstruent peu à peu le chenal ; ce sont: Phragmites communis, et sa variété maritima, Scirpus maritimus, principalement représenté par sa variété compaclus. Sur les dalles ou dans leurs joints : Tamarix gallica, Inula crithmoides, Crithmum maritimum, Statice virgata et serotina, encore mal fleuris, Alyssum maritimum, Reseda alba, Salicornia fruticosa, Suæda fru- Licosa, elc. La traversée ne se fait pas sans peine sur les fonds vaseux garnis de Roseaux et de Scirpes, ainsi que des longues chevelures des Potamoge- ton pectinatus et Ruppia maritima. Nous serions méme fort embarras- sés pour aborder, sans les amoncellements de Zostera marina, que nos bateliers ont eu le soin de préparer. Sur la rive, d'abord plate, de l'ile, nous récoltons aussitót une série de plantes littorales : Spergularia rubra var. pinguis, Plantago Coro - nopus, Æluropus littoralis, Artemisia gallica, et sur ses racines Orobanche cernua, Medicago littoralis, M. tribuloides, Kochia hir- sula, Salicornia herbacea, Statice echioides, Obione portulacoides, Lepturus incurvatus, Curex divisa, Glyceria convoluta, Erodium littoreum. L'ile de Laute, d'une surface approximative de 50 hectares, appar- tient, croyons-nous, au terrain tertiaire (calcaires miocènes). Abordée par lest, ainsi que nous venons de le faire, elle se présente comme une sorte de vaste amphithéâtre, affaissé dans sa partie médiane et celle-ci dominée au sud et au nord par de larges plateaux plongeant à l'ouest. Ils se lerminent brusquement, après s'étre élevés à environ 40 mètres au- dessus des eaux de l'étang |par des falaises abruptes et ravinées, exposées, tantôt à toutes les rages du furieux Cirsius (vent du nord), auquel les Romains avaient dressé un temple à Narbonne, tantôt aux rages souvent égales du vent d'Autan. G. GAUTIER. — HERBORISATION AUX ILES DE LAUTE ET S.-LUCIE. LXXXI C'est vers ces plateaux que nous nous dirigeons tout d'abord ; la végé- tation y est, du reste, assez riche. On en jugera par la liste ci-aprés : Psoralea bituminosa. Astragalus monspessulanus. Ononis minutissima. Dorycnium hirsutum. — suffruticosum. Melilotus parviflora. — sulcata. Myrtus communis. Pistacia Lentiscus. Medicago denticulata var. lappacea. — minima. — — var. mollissima. Thapsia villosa. Centaurea Calcitrapa. Scabiosa maritima. Echinops Ritro. Senecio Cineraria. Chrysanthemum corymbosum. Asteriscus spinosus. Leuzea conifera, Malva nicæensis. Ruta angustifolia. Rhamnus Alaternus. Scorpiurus subvillosa. Phlomis Lychnitis. Bromus macrostachys. — var. minor. Rapistrum rugosum. Orobanche Rapum. Helichrysum Stæchas. Cneorum tricoccum. Olea europea. Phyllirea angustifolia. Chlora perfoliata. Anchusa italica Teucrium Polium. Anagallis cærulca. Coris monspeliensis. Camphorosma monspeliaca. Thesium divaricatum. Asperagus acutifolius. Gladiolus segetum. Linum narbonense. — strictum. Hippocrepis glauca. Bupleurum rigidum, Anacyclus clavatus. Santolina squarrosa. Sideritis scorpioides. Dactylis hispanica. Avena pratensis. Melica Magnolii. Euphorbia exigua. — — var. tricuspidata. Orobanche cruenta. — — var. citrina. Antirrhinum majus. Argyrolobium Linnæanum. Helianthemum pulverulentum. Cynoglossum cheirifolium. Au milieu de celles-ci, quelques espèces, plus spéciales, attirent notre attention et redoublent notre ardeur : Convolvulus linearis. Polygala rupestris. Dianthus longicaulis. Phyteuma orbiculare var. ellipticum. Globularia Alypum. Rumex intermedius. Senecio Cineraria. — Centaurea intybacea. Ornithogalum narbonense. Piptatherum multiflorum. On arrive peu à peu au sommet de la falaise dont l'escarpement regarde le nord; l'autre rive de l'étang nous apparait avec son blanc promontoire supportant le village de Bages, avec ses maisons à échelons, à l'aspect presque algérien ; dans un fond de golfe les salines d'Estarac et de Péryac ; plus vers l'ouest encore Sigean, et tout au fond du tableau les collines de Fontfroide, dentelées de Pins maritimes. Dans ces falaises se trouvent presque localisées quelques plantes pius rares encore ; quelques-unes sont même de nouvelles acquisitions pour la flore française : Polygala rupestris, Hedysarum pallens, Scorzonera coronopifolia, Euphorbia flavicoma, et au pied méme de 1 escarpement, T. XXXV. F LXXXII SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. dans une petite anse au bord de l'étang, Melandrium macrocarpum, Erodium littoreum. Le D" Martin y découvre enfin une Ombellifère, plante du midi de l'Espagne, nouvelle pour la France, qu'il reconnait être le Bulbocastanum incrassotum Willk. et Lange. Les rochers sont couverts de Senecio Cineraria, et l'on rencontre quelquefois entremélé à leurs touffes le rare Orobanche fuliginosa. Nous faisons le tour de l'ile, en revenant à notre point d'embarque- ment par le plateau du sud, sur lequel nous notons encore, avec bon nombre de plantes déjà vues, le rare Narcissus dubius Gouan, Helian- themum thymifolium, de nombreux pieds de Scorzonera coronopi- folia à feuilles absolument typiques par leurs nombreuses laciniures, quelques échantillons de Telephium Imperati, Rosa Pouzini, Arabis sagittata, Iris spuria, Cirsium echinatum, etc. Il y aurait encore à nommer comme espèces constatées dans l'ile : Lonicera implexa. Centaurea melitensis. — etrusca. Allium roseum. Jasminum fruticans. Erucastrum Pollichii. Genista Scorpius. Daphne Gnidium. Rubia peregrina. Lactuca cichoriifolia. Coronilla minima. Juniperus Oxycedrus. Trinia vulgaris. Rhamnus Alaternus. Silene italica. Lycopsis arvensis. Ruscus aculeatus. Peucedanum Cervaria. Anchusa italica. Fumaria parviflora. Aristolochia Pistolochia. Papaver setigerum. Cynara Carduncellus. Hippocrepis unisiliquosa. Hypericum lineolatum. — comosa. Erodium cicutarium. Marrubium vulgare var. apulum. Festuca elatior. Lavandula Spica. Aphyllanthes monspeliensis. Coriaria myrtifolia. Ulex parviflorus. Saponaria Vaccaria. Rosmarinus officinalis. Euphorbia exigua var. retusa. Adonis autumnalis. Revenus bientôt au point de départ, nous avons traversé de nouveau la petite plage qui entoure l'ile et qui, grandissant d'années en années, finira par souder Laute à Sainte-Lucie ; nous y voyons quelques plantes bonnes à récolter : Salicornia macrostachya, S. sarmentosa, non encore en état, Limoniastrum monopetalum, Glyceria festucæformis, Aster Tripolium, Evax pygm«a«a ; dans les eaux de l'étang, Myriophyl- lum spicatum. De retour à Sainte-Lucie une bonne heure avant le passage du train qui doit nous ramener à Narbonne, nous nous dispersons pour recher- cher quelques-unes des nombreuses espéces de cette localité classique. Nous ne donnerons pas de nouveau ici un coinpte rendu d'une herborisa- tion déjà connue. Ceux qui désireraient avoir des délails plus complets G. GAUTIER. — HERBORISATION AUX PINÉDES DE BOUTENAC. LXXXIII pourront lire le rapport fait à la Société par M. Sébastien de Salve (t. IX, p. 026 et suiv.) à l'occasion de la session de 1862. Nous nous contenterons de citer le nom de quelques plantes, qui, pensons-nous, n'avaient pas été encore signalées à Sainte-Lucie, par exemple : Cytinus kermesinus; Cistus salvifolius, Astragalus Stella, Anthyllis tetraphylla, Rhamnus Alaternus var. Clusii, Myrtus com- munis var. microphylla, que M. Flahault nous y montre, Trifolium to- mentosum, T. suffocatum, et de nouveau Melandrium macrocarpum, Narcissus niveus, suivant la détermination de M. Flahault. Nous étions rendus à Narbonne à sept heures du soir, fort heureux d'une journée si bien remplie. APPORT DE M. G. GAUTIER, SUR L'HERBORISATION FAITE PAR LA SOCIÉTÉ, LE 11 JUIN, AUX PINEDES DE BOUTENAC. Un botaniste venant à Narbonne ne saurait manquer d'aller admirer celle belle localité de Fontfroide, dans laquelle semblent s'étre donné rendez-vous presque tous les Cistes de France. La Société, malheureu- sement pour nous, l'avait visitée en 1862, et il n'est pas d'usage qu'elle revienne officiellement deux fois dans les mémes lieux. Aussi avons- nous dû rechercher une localité où pussent se rencontrer également réunis tous les membres de ce genre si intéressant de la famille des Cisti- nées, qui forme un des plus beaux fleurons de notre flore méridionale. Les pinèdes de Boutenac, situées à 18 kilomètres de Narbonne, se prétaient à nos désirs. Deux tramways, stationnant dés six heures du matin devant la porte de l'hótel, nous enlevaient rapidement et nous déposaient deux heures plus tard à la ferme des Olieux, au pied méme des pinédes de Bou- lenac. N'oublions pas de dire qu'à notre arrivée, pendant ce trajet, à l'embran- chement du petit chemin de Fontfroide, le pére Léonce, qui ajoute à ses fonctions de pharmacien de l'abbaye celle de s'offrir gracieusement pour guide aux botanistes qui visitent Fontfroide, nous apporte le bouquet offert à la Société par le père Jean, prieur de Fontfroide. Ce bouquet consiste en une brassée de Cistus nigricans et corbariensis Pourr., deux des espéces les plus recherchées et les plus rares. La Sociélé, profondé- ment touchée de cette attention, prie le pére Léonce, par l'organe de son président, de transmettre au vénérable prieur de Fontfroide ses remer- ciments et ses vœux de longue vie. D’après d’Archiac, les collines de Boulenac forment un groupe de col- lines arrondies, arénacées et stériles, appartenant au terrain crétacé , LXXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. elles s'étendent d'Auterive, dans la plaine d'Ornaisons et de Dizanet, à Villerouge. Elles atteignent seulement 194 métres d'altitude aux envi- rons des rochers de Roque-Sestière, prés les Olieux. Le Pinus maritima les couvre généralement. L'herborisation a commencé autour méme des bâtiments d'exploitation des Olieux; le long des chemins et sur les bords des vignes aujourd'hui détruites, on peut prendre : Centaurea collina. Raphanus Landra. Microlonchus salmanticus. Mercurialis tomentosa. Medicago falcata. Valerianella discoidea. — lappacea f. pentacycla. Salvia horminoides Pourr. (non G. et G.). Centaurea melitensis. Onopordon illyricum. Le sentier que nous gravissons s'engage à travers des coteaux couverts de Lavandula Stechas, Genista Scorpius, Galycotome spinosa, Erica cinerea, E. scoparia, Briza maxima, Jasione montana. La plupart de ces plantes indiquent un sol siliceux. Nous sommes, en cffet ici, de méme qu'à Fontfroide, en plein terrain de grès siliceux créta- cés, et les plantations du Pinus maritima, qui toujours l'accompagnent dans notre région, vont peu à peu s'emparer du sol. Comme contre-parlie de cette démonstration, nous n'aurions qu'à nous écarter de quelques centaines de mètres sur la gauche, à un endroit où le crétacé vient butter sur le jurassique, et, sur la falaise calcaire formée par la faille, toutes les plantes citées plus haut ont disparu, pour faire place exclusivement aux espèces calcicoles comme : Erodium petreum , Alyssum spinosum, Laserpitium gallicum, Silene italica, Antirrhinum majus, Dianthus virgineus (L. non Gren. et Godr.), Bupleurum fruti- cosum, Sedum dasyphyllum, Lactuca viminea, etc. Un certain nombre d'espéces sont cependant indifférentes au point de vue du substratum. Le cas se présente spécialement dans le genre Cistus ; ainsi on rencontre également sur les terrains siliceux et cal- caires les Cistus monspeliensis et albidus. Ce sont, du reste, les seuls qui ne demandent pas exclusivement la silice; cependant, d'aprés les observations de M. Flahault, le Cistus salvifolius pousserait aussi vigou- rcusement sur les dolomies. Sous nos pas se présentent maintenant la foule entremélée des Cisles rouges et blancs ; ce sont, avec les Cistus albidus etmonspeliensis déjà nommés, C. crispus, qui rampe en larges touffes sur le sol, C. salvifo- lius, et les hybrides C.-crispo X albidus et albido X crispus. À peine sommes-nous arrivés sous la futaie, formée presque exclusive- ment par le Pinus maritima spontané, mélangé de quelques Pinus halepensis plantés en reboisement, que les premiers pieds du C. popu- lifolius, bientót trés abondant, s'offrent à notre admiration. Ils sont G. GAUTIER. — HERBORISATION AUX PINÈDES DE BOUTENAC. LXXXV entremélés de C. salvifolius et, de loin en loin, de quelques pieds plus rares de leur hybride, C. corbariensis Pourr. Celui-ci offre deux variétés à petites et à grandes feuilles, correspondant elles-mémes aux variétés à petites ou grandes feuilles du C. salvifolius. Nous dépassons un petit col, que franchit le sentier forestier, et descen- dant de 500 métres au delà, nous pouvons récolter abondamment le Cis- tus salrifolio Xmonspeliensis Timbal-Lagr. (Cistus florentinus Lamk) en magnifiques buissons. Bientôt après, mais non sans une recherche assez longue, nous pouvons voir enfin sur place cinq à six pieds de Cistus nigricans Pourr. (C. longifolius Lamk), et, pas loin de ceux-ci, un pied de C. longifolio-salvifolius Gaut., hybride qui n'a pas été signalé encore dans les Flores, et dont nous donnerons la description au Bul- letin. Dans ces mémes bois de Boutenac existent, au Carnié et à Font- Sainte, les Cistus laurifolius et Ledon; ce dernier est, comme chacun sait, hybride du laurifolius et du monspeliensis (laurifolio X mons- peliensis Loret et Barr.). Jordan a déerit de fort nombreuses variétés démembrées du Cistus salvifolius; il en a fait le genre Ledonia et a distingué les L. arri- gens, elegans, velutina, aprica, microphylla, rhodanensis, qui se trouvent à peu prés toutes dans les pinédes de Boutenac; Timbal-La- grave distinguait en outre les Ledonia platyphyllos et longipedun- culata. Nous donnons le nom de ces variétés à titre de renseignement. Enfin, pour compléter la liste des Cistinées que l'on peut voir réunies à Doutenac, citons les Helianthemum guttatum, Fumana et pilosum. A notre retour, dans les champs entre les Olieux et la route de Nar- bonne, nous avons pu prendre un Lycium, que notre confrère M. Fliche rapporte au L. afrum. Nous avons noté aussi quelques Rosa, parmi lesquels R. inconsiderata Déségl. (pro parte) et R. micrantha L. form. lactiflora Déségl. Les garigues de Boutenac contiennent un assez grand nombre d'autres plantes intéressantes, mais dont la récolte nous eüt entrainé trop loin de notre point de départ; nous nous contenterons de citer : Trifolium Cherleri, Hippocrepis ciliata, Malcolmia africana, Onobrychis Caput-galli, Bupleurum rigidum, Cytinus Hypocistis, Scleranthus Delorti, Teucrium aureum, Trigonella monspeliaca, Galium murale, Buffonia perennis, Potentilla hirta, Linaria arvensis, Bifora ra- dians et testiculata, Ornithogalum narbonense, Glaucium cornicula- tum, Lithospermum apulum, Sideritis hirsuta, Medicago polycarpa form. apiculata, Stæhelina dubia, Viola nemausensis, Linaria rubri- folia, Stipa juncea, et quelques Hieracium, parmi lesquels : H. la- siophyllum, H. Schmidtii, H. mediterraneum, H. erubescens, H. por- LXXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. rectum, H. precox var. pilosissimum, auquel M. Rouy rapporte H. Gautieri Timb.-Lagr., etc. A midi nous rentrions à Narbonne, boites et cartons garnis à la satis- faction commune. RAPPORT DE M. €. GAUTIER, SUR L'HERBORISATION FAITE PAR LA SOCIÉTÉ, LE 12 JUIN, AU MONT-ALARIC. L'une des excursions du programme altendue par nous tous avec le plus d'impatienee était certainement celle que la Société devait faire le 12 juin au mont Alaric. La végétation de cette belle localité était, on peut le dire, à peu prés inconnue il y a quelques années. L'aridité des pentes que l'on aperçoit entre Floure et Moux, quand l'on parcourt en chemin de fer cette partie de la ligne de Bordeaux à Cette, était bien faite pour éteindre toute cu- riosité. Ce n'est pas cependant que cette riche montagne n'eüt jamais été parcourue : l'abbé Pourret, à la fin du siécle dernier, parait au con- traire l'avoir visitée à plusieurs reprises ; mais la perte de ses manus- crits, brülés en grande partie à la Révolution, et la longue dispari- tion de son herbier, que le Muséum a découvert et recueilli il y a à peine dix années, tout avait concouru à étendre sur cette montagne une obscurité bien imméritée. Il a fallu, pour qu'elle réveillàt de nou- veau l'attention des botanistes, le hasard d'une recherche heureuse dans ce précieux herbier, qui, en dénonçant la présence de quelques plantes, comme l'Allium Moly et le Serratula heterophylla, pouvait faire soup- conner la richesse du restant de la végétation. Celle-ci est intimement liée aux caractéres orographiques et géolo- giques de la montagne ; on nous permettra donc d'en dire rapidement quelques mots. La rivière de l'Orbieu, qui sort des flancs du Pie de Bugarach (1231 mètres), suit à travers les Corbières une ligne peu sinueuse, orientée du sud-ouest au nord-est. La portion des montagnes de sa rive gauche fait partie de ce que l'on a nommé Hautes-Corbières, celle de sa rive droite des Basses-Corbières. Celles-ci viennent expirer au bord de la grande vallée de l'Aude, et c’est l'Alaric qui en est au nord le dernier et l'un des principaux chainons. Cette montagne appartient presque tout entière au terrain garumnien ; elle s'éléve brusquement, aux environs de Moux et de Camplong, en murailles escarpées, à toute sa hauteur de 635 métres ; puis, suivant une ligne est-ouest paralléle au lit de l'Aude, ses croupes arrondies, comme le serait celle d'un cylindre tronqué suivant l'axe, viennent, s'abaissant G. GAUTIER. — RAPPORT SUR L'HERBORISATION AU MONT-ALARIC. LXXXVII par gradins successifs, passer auprés des villages de Comigne, Capendu, Floure et Trébes, pour expirer enfin vers Monze, aprés s'étre étendues sur une longueur de 20 kilomètres et 6 à 7 en largeur. Cette altitude de 635 métres parait tout d'abord peu de chose; elle est cependant considérable, si l'on songe que la montagne est entourée de tous cótés comme par un immense fossé qui l'isole; la vallée de l'Aude au nord, les plaines de Fabrézan et de Camplong au sud, celle de Mout- laur à l'ouest, sont en effet elles-mémes à une altitude absolue de 60 à 70 mètres à peine. Nul abri ne défend donela montagne d'Alaric contre les furieux vents glacés de la montagne Noire et des Cévennes, ni de ceux qui peuvent souffler des Hautes-Corbières. Aussi la température moyenne de cette montagne parait-elle être remarquablement basse, si l'on en juge du moins par l'ensemble de la végétation qui garnit son sommet; sa base, au contraire, appartient par ses productions à la végé- tation la plus méridionale. C'était ce contraste qui contribuait à donner un grand intérét à l'ascension que la Société allait faire. C'est par Capendu, où nous descendions du train vers les cinq heures et demie du matin, que nous devions aborder l'Alarie; des voitures nous y attendaient à la gare pour nous porter, par Comigne, jusqu'à l'entrée des bois domaniaux, où la véritable et intéressante herborisation devait commencer. Cependant, entre Capendu et Comigne, nos chevaux ne nous enlévent pas si rapidement que nous ne puissions constater la présence de nombreuses espèces, parmi lesquelles : Coris monspeliensis. Briza media. Salvia clandestina. — officinalis. Lavandula latifolia. Cistus albidus. Carlina corymbosa. Pterotheca nemausensis. Euphorbia Characias. — Gerardiana. — serrata. — nicæensis. — helioscopia. Hclianthemum pulverulentum. — pilosum. Fumana procumbens. — viscida. Genista Scorpius. Sideritis hirsuta. Helleborus foetidus. Centaurea aspera. Ononis minutissima. Teucrium Polium. Echinops Ritro. Lithospermum fruticosum. Plantago Cynops. Brachypodium phoenicoides. Spartium junceum. Hordeum murinum. Dorychnium suffruticosum. Scabiosa maritima. Santolina Chamæcyparissus. Mercurialis tomentosa. Urospermum Dalechampii. Stachys recta. Carduus spinigerus. — tenuiflorus. Ruta angustifolia. Medicago media. Malcolmia africana. Sisymbrium Column. Sedum album. Bromus madritensis. Asteriscus spinosus. Scrophularia canina. Coronilla australis. — glauca. Astragalus monspessulanus. Diplotaxis tenuifolia. Hyoscyamus major. LXXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. Cyhoglossum cheirifolium. Ægilops ovata. — pictum. Convolvulus Cantabrica. Plantago albicans. Anacyclus tomentosus. Reseda Phyteuma. Galium maritimum. Phlomis Lychnitis. Herniaria hirsuta. Arum italicum. Helichrysum Stæchas. Ficus Carica (cult.). Allium polyanthum. Crepis recognita. — roseum. Kentrophyllum lanatum. Cichorium divaricatum. Ces plantes ont bien le caractère méridional ; elles occupent les bords de la route ou des garigues qui nous amènent jusqu'à Comigne. A partir de ce village, la route, plate jusqu'ici et paralléle à l'axe de l'Alarie, tourne à droite, se dirigeant vers la montagne et se transforme dés lors en un mauvais chemin charretier, que nous gravissons en partie à pied, en partie en voiture. Des lacets successifs nous font aboutir à une misé- rable bergerie qui ne porte pas de nom sur la carte de l'état-major, mais qui nous paraît être située à l’altitude de 350 mètres environ. C'est là que nous renvoyons nos véhicules pour continuer pédestrement pendant le restant de la journée. Entre Comigne et la bergerie, quelques plantes non encore citées, entre autres : Valerianella echinata. Crucianella angustifolia. Micropus erectus. Asterolinum stellatum. Taraxacum obovatum. Koleria phleoides. Potentilla verna var. australis. Brachypodium ramosum. Rosmarinus officinalis. Papaver hybridum. Asphodelus cerasifer. Buffonia perennis. Bromus rubens. Polygonum aviculare f. erectum. Adonis autumnalis. Muscari neglectum. Iberis pinnata. Daphne Gnidium, Rubia peregrina. Trifolium stellatum. Rosa sæpium. — angustifolium. Aristolochia Pistolochia Scandix australis. Phyllirea media. Calamintha Acinos. Polygonum Bellardi. Quercus coccifera. Linum narbonense. Salvia horminoides (Pourr. non Gr. et G.). Caucalis daucoides. Coronilla scorpioides. Rumex pulcher. Ornithogalum narbonense. Vincetoxicum nigrum. Et, d’après la détermination de M. Rouy : Heseda lutea L. var. mu- cronulata Tin., ainsi que Rosa tomentella Lem. form. R. concinna Lagg. et Pug. et R. graveolens Gren. form. cheriensis Déségl. La végétation n'a pas encore sensiblement changé; cependant çà el là nous récoltons quelques espéces qui commencent à faire prévoir l'in- fluence de l'altitude, du reste faible encore. Ce sont : Genista hispanica, Thymus serpyllum, qui maintenant vient alterner avec le vulgaris, Tri- gonella hybrida, etc. G. GAUTIER. — RAPPORT SUR L'HERDORISATION AU MONT-ALARIC. LXXXIX Avant de pénétrer dans la partie domaniale, indiquée par un mur gros- sier-de cailloux enlevés aux cultures voisines, nous rencontrons un champ de Blé où se voient de nombreux pieds de Bifora radians et de Turgenia latifolia, mélangés de quelques rares touffes de Remeria hybrida. Quelques-uns de nous sont assez heureux pour mettre la main sur quelques échantillons de Bifora testiculata. Un Cirsium commence à peine à montrer ses capitules; nous le dési- gnons avec doute sous le nom de C. crinitum. Un mois plus tard, alors que ses fleurs étaient mieux développées, nous avons pu nous assurer que nous avions simplement pris le C. eriophorum. Dans cette méme région nous avons vu : Linum campanulatum. Bunium Bulbocastanum. Plumbago europæa. Dianthus prolifer. Veronica arvensis. Echinaria capitata. L'Helianthemum canum form. Pourreti Timbal-Lagr., le Galium vernum et quelques touffes de Primula officinalis var. suaveolens, l'Odontites rubra, nous avertissent que la végétation va devenir plus montagnarde. En somme, la région jusqu'ici parcourue est ravagée par la dent des troupeaux, et la plupart des plantes que nous citons y sont à peu prés réduites à des vestiges. Mais nous voici rendus dans la partie doma- niale de l'Alaric, c’est-à-dire en défens, et aussitôt le tableau change. Nous sommes à une altitude de 450 mètres environ; l'Alarie se pré- sente ici en un large plateau rocheux, s'élevant insensiblement jusqu'au sommet de la montagne, vers lequel nous nous dirigeons lentement. Dans chaque interstice de pierre, entre les Pins d'Alep, plantés par l'administration des Forêts, l'herbe pousse drue et haute et les fleurs, souvent les plus rares, croissent avec une abondance qui n'a rien à craindre des quarante visiteurs dispersés à leur recherche ; ce sont, entre autres : Salvia pratensis var. Clusii. Prunus Mahaleb. Spiræa Filipendula. Argyrolobium Linnæanum. Carduncellus mitissimus. Betonica officinalis. Phalangium Liliago. Daphne Laureola. Linum gallicum. Amelanchier vulgaris. — salsoloides. Cytisus sessilifolius. Geum silvaticum. Veronica Teucrium. Narcissus juncifolius. Anthyllis Dillenii. Valeriana tuberosa. Seseli montanum. Tulipa Celsiana. Lavandula latifolia. Linaria supina. Ornithogalum tenuifolium. L'Inula helenioides, que l'on rencontre au pied de l'Alarie dans la plaine de Montlaur, a été remplacé ici par I. montana, qui réclame des XC SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. stations plus froides. A côté, le Crepis albida Vill. sous sa forme «. major Willk. et Lange (Barkhausia macrocephala Willk.), ainsi que le Centaurea amara var. Loiseleurii Rouy (C. alba Lois. non L.), d'aprés l'opinion exprimée par M. Rouy. Notre ami et confrère rapporte enfin Hieracium Gautieri Timbal-Lagr. à PH. precox Schultz var. pilosissimum Rouy. En mélange avec celles-ci quelques rares espèces qui excitent tout spécialement notre admiration, telles que : Scorzonera hirsuta, Trago- pogon stenophyllus, Thalictrum tuberosum, rare représentant péta- loide du genre en Europe, Ranunculus gramineus var. asphodeloides Timb. et Gautier, forme bien rapprochée du R. luzulæfolius Boiss. Un Scorzonera, bien voisin de celui qui croit sur les coteaux du Pech de l'Agnéle, ne montre plus que les houppes de son capitule; c'est le Sc. bupleurifolia de Pouzols. « Il diffère du Sc. crispa Bieb., des envi- rons de Narbonne, par ses feuilles notablement plus larges, ses tiges moins élevées, les écailles extérieures de l'involuere plus longues et moins obtuses. » (Rouy.) Nous sommes quelque peu surpris de voir ici une colonie de plantes que nous considérons habituellement comme appartenant à la partie chaude de la plaine; nous citerons : Thapsia villosa, Polygala mons- peliaca, Telephium Imperati, Leuzea conifera, Euphorbia nicæensis, Potentilla hirta, Pterotheca nemausensis, Uropetalum serotinum ; cette dernière s'avance méme presque jusqu'au sommet, ainsi que Jasmi- num fruticans et Lithospermum fruticosum. Pour compléter la liste des plantes que l'on peut encore récolter dans les plantations de Pins et celles de Chêne pubescent qui leur succèdent, c'est-à-dire entre 450 et 500 métres de hauteur environ, nous ajou- terons : Aphyllanthes monspeliensis. Luzula Forsteri. Gladiolus illyricus. Linum narbonense. Lotus pilosus. Aceras hircina. Rubia peregrina. — antropophora. Tragopogon crocifolius. Brachypodium silvaticum. Quercus Ilex. Tulipa gallica. — coccifera. Rhamnus Alaternus. Juniperus Oxycedrus. Prunus fruticans. Bupleurum opacum. Vincetoxicum contiguum. Iris Chamæiris. Carex glauca var. serratifolia. — olbiensis. Disséminées cà et là, quelques touffes du magnifique Allium Moly, qui deviendra si abondant dans la gorge des Beaux. Nous apercevons encore : Dianthus virgineus L. (non Gr. et Godr.). | Tragopogon dubius. Phyteuma orbiculare var. ellipticum. — minor. G. GAUTIER. — RAPPORT SUR.L'HERBORISATION AU MONT-ALARIC. XCI Melittis Melissophyllum. Althæa hirsuta. Euphorbia silvatica. : Digitalis lutea. Chrysanthemum corymbosum. Hieracium Pilosella, Hypochæris maculata. Geranium sanguineum. Cirsium bulbosum. Teucrium Chamædrys. Lactuca perennis. — Polium. Un peu plus haut ce dernier est remplacé par le Teucrium aureum et le Teucrium montanum. Entre les pieds de ces deux espèces, M. Fliche nous montre quelques touffes qui tiennent également, par le mélange de leurs caractères, aux T. montanum et aureum. C'est un hybride que nous appellerons Teucrium aureo> pur. subacaulis PL (D. subacaulis Vill.). — monspessulanus L. Sagina maritima Don. — Linnæi Presl. — nodosa Fenzl. Buffonia macrosperma Gay. — perennis Pourret. Alsine tenuifolia Crantz. Mæœæhringia trinervia Clairv. Arenaria ciliata L. — serpyllifolia Ł. — grandiflora All. — tetraquetra L. — capitata Lamk. Stellaria nemorum L. — media Vill. [— -- var. major Koch.] — — — Doreana (S. Boræwana Jord.). — Holostea L. Cerastium pumilum Cu rt. — vuigatum L. — alpinum L. — arvense L. Spergularia rubra Pers. — — var. f. pinguis Fenzl. — media Pers. — — var. 8. marginata Fenzl. [ Linum campanulatum L.] — gallicum L. — strictum L. [— maritimum L.] [ — tenuifolium L.] — suffruticosum L. (L. salsoloides Lamk). — narbonense L. — angustifolium L. — catharticum L. Tilia platyphyllos Scop. — silvestris Desf. Malva Alcæa L. [ — — var. 8. multidentata Koch. | CXLIV Malva moschata L. — silvestris L. — ambigua Guss. — nicæensis All. — rotundifolia L. | — parviflora L.] | Lavatera arborea L. ] — maritima Gouan. Altkæa officinalis L. — hirsuta L. Geranium silvaticum L. — nodosum L. — phæum L. — sanguineum L. — columbinum L. — dissectum L- — pyrenaicum L. — lucidum L. — Robertianum L. — — var. Lebelii (G. Lebelii Jord.). — — -— modestum (G. modestum Jord.). Erodium malacoides Willd. — chium Willd. — littoreum Leman. — ciconium Willd. — cicutarium l’Hérit. — romanum Willd. — petreum Willd. Hypericum perforatum L. | — — var. lineolatum (H. lineola- tum Jord.). — quadraigulum L. — hyssopifolium Vill. — hirsutum L. — montanum L. — Androsæmum L. Acer Pseudoplatanus L. — opulifolium Vill. — monspessulanum L, — campestre L. Vitis vinifera L. Melia Azedarach L. Oxalis Acetosella L. Tribulus terrestris L.] Ruta montana Clus. — angustifolia Pers. Dictamnus albus L. Coriarja myrtifolia L. Evonymus europæus L. liex Aquifolium L. SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. Paliurus australis Ræm. et Schultes. Rhamnus saxatilis L. — infectoria L. — — var. humifusa Gaut. — alpina L. — pumila L. — Alaternus L. [— — car. Clusii (R. Clusii Willd.).] — hederacea (R. hederacea De- lort). — Frangula L. Pistacia Lentiscus L. — Terebinthus L. Cneorum tricoccum L. Ulex curopæus Smith. — parviflorus Pourr. Calycotome spinosa Link. Spartium junceum L. Genista pilosa L. | — — var. tuberculata Lapeyr.] — Villarsii Clementi (G. pulchella Gren. et Godr. non Visiani). — Scorpius DC. — germanica L. — hispanica L. Cytisus sessilifolius L. Argyrolobium Linnæanum Walpers. | Lupinus reticulatus Desv. | Ononis Natrix L. — — var. pinguis (0. pinguis L.). — — — arachnoidea (0. arach- noidea Lapeyr.). | — ramosissima Desf. var. à. gra- cilis Gren. et Godr. (0. gibral- larica Boissier). | ! — — var. 8. minor Moris (0. mol- lis Savi.). — campestris Koch et Ziz. — procurrens Wallr. var. B. ma- ritima G. et G. (0. repens L.). — striata Gouan. — Columnæ All. — minutissima L. — — var. barbata Cav. (Rouy). Anthyllis cytisoides DC. — montana L. — Vulneraria L. | — — var. alpestris Rchb. | —- — — y. rubriflora DC. (A. Dil- lenii Schult.). . GAUTIER. — LISTE MÉTHODIQUE DES PLANTES RÉCOLTÉES. Anthyllis Vulneraria var. hispida (A. hispida Boiss. et Reut.). — tetraphylla L.] Medicago Lupulina L. secundiflora Durieu. falcata L. falcato-sativa Rchb. (M. media Pers.). sativa L. orbicularis All. suffruticosa Ram. | leiocarpa Benth. — reticulata Benth. — disciformis DC. polycarpa Willd. — var. 8. apiculata Gren. et Godr. (M. apiculata Willd.). — var. y. denticulata Gren. et Godr. (M. denticulata Willd.). lappacea Lamk. — var... pentacycla Gren. et Godr. (M. pentacycla DC.). — ciliaris Willd. (M. intertexta DC.). minima Lamk. — var. mollissima Spreng. -- — — brevispina. | — marina L.] littoralis Rhode. — Braunii Gren. et Godr. Gerardi Willd. tribuloides Lamk. — Murex Willd. Trigonella gladiata Stev. — monspeliaca L. — hybrida Pourr. (Medicago Pour- retii Noulet). Melilotus sulcata Desf. — elegans Salzman. — parviflora Desf. Trifolium stellatum L. angustifolium L. incarnatum £L. — rubens L. hirtum All. Cherleri L. ochroleucum L. maritimum Huds. | arvense L. striatum L. scabrum L. T. XXXV. — CXLV Trifolium subterraneum L. — fragiferum L. — — resupinatum L. tomentosum L. glomeratum L. suffocatum L. montanum L. — var. 8. Gayanum Gren. et Godr. (Tr. Endressi Gay). repens L. — nigrescens Viv. procumbens L. — agrarium L. Dorycnium suffruticosum Vill. | — decumbens Jord. ] Tetragonolobus siliquosus Roth. — — var. p. maritimus DC. Lotus hirsutus L. (Dorycnium hir- sutum DC.). [ — hispidus Desf.]. decumbens Poir. corniculatus L. — var. pilosus (L. pilosus Jord.). Delorti Jord. -— uliginosus Schkuhr. [ Astragalus Stella Gouan.] sesameus L. liamosus L. glycyphyllos L. narbonensis Gouan. — monspessulanus L. Colutea arborescens L. Psoralea bituminosa L. — plumosa Rchb. Vicia sativa L. — — var. B. macrocarpa Moris. -— amphicarpa Dorth. -— peregrina L. lutea L. hybrida L. — sepium L. — var. B. montana Koch (V. dumetorum Thuill. non L.). [— onobrychioides L.] — — var. elegans (V. elegans Savi.). — Orobus DC. Cracca Gerardi Godr. et Gren. (Vicia Gerardi Vil.). — tenuifolia Godr. et Gren. (Vicia tenuifolia Roth). J CXLVI Cracca villosa Godr. et Gren. (Vicia villosa Roth). — Bertolonii Godr. et Gren. (Vicia Pseudocracca Bertol.). — atropurpurea Godr. et Gren. (Vicia atropurpurea Desf.). — calcarata Godr. et Gren. (Vicia calcarata Desf.). Ervum tetraspermum L. — gracile DC. [ Ervilia sativa Link. | Pisum arvense L. Lathyrus Aphaca L. — Nissolia L. — Cicera L. — latifolius L. — — var. angustifolius Gren. et Godr. (L. ensifolius Badarr.). — cirrosus Seringe. [— niger Wimmer.] — pratensis L. — canescens Gren. et Godr. (Oro- bus canescens Lin. fil.). — angulatus L. — setifolius L. — ciliatus Guss. (Orobus saxatilis Vent.). Scorpiurus subvillosa L. Coronilla glauca L. — Emerus L. — minima L. — — var. B. australis Gren. et Godr. (C. coronata. DC.). — scorpioides Koch (Arthrolo- bium scorpioides DC.). Ornithopus ebracteatus Brot. — perpusillus L. Hippocrepis comosa L. — glauca Ten. — ciliata Willd. — unisiliquosa L. Hedysarum capitatum Desf. 8. pal- lens Moris (H. spinosissimum DC.). Onobrychis sativa Lamk. [— supina DC.] — saxatilis All. — Caput-galli Lamk. Prunus fruticans Weihe. — spinosa L. — Mahaleb L. SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. Spiræa Filipendula L. Geum urbanum L. [— rivale L.] — silvaticum Pourr. Potentilla verna L. — — var. australis Jord. — procumbens Sibth. (Tormentilla reptans L.). — reptans L. — hirta L. Fragaria vesca L. [— — var. Thommasini (Fr. Thommasini Jord.).] [— — collina Ehrh.] Rubus cæsius L. — glandulosus Bellard. — discolor Weih. — tomentosus Borckh. — idæus L. Rosa arvensis Huds. — -— a. genuina Gren. et Godr. (R. repens Reyn.). — sempervirens L. — — var. prostrata DC. — alpina L. — canina L. — — a. genuina Gren. et Godr. (R. glaucescens Desv.). — tomentella Lem. var. conciuna Lag. et Pug. — uncinella Bess. dumetorum Borckh. — pomifera Herm. var. Grenieri Déségl. — Pouzini Tratt. — — var, latifolia Rouy. — — — inconsiderata Déségl. — glauca Vill. — rubiginosa L. — sæpium Thuill. — graveolens Gren. et Godr. var. cheriensis Déségl. — micrantha DC. var. Déségl. Agrimonia Eupatoria L. Poterium dictyocarpum Spach (P. Sanguisorba L.). — Magnolii Spach. Alchemilla alpina L. — vulgaris L. (groupe des var. ciliata lactiflora GAUTIER. — LISTE MÉTHODIQUE DES PLANIES RÉCOLTÉES. Alchemilla pyrenaica L. Dufour. — arvensis Scop. (Aphanes arven- sis L.). Cratægus oxyacantha L. — monogyna Jacq. -— ruscinonensis Gren. et Blanc. Cotoneaster tomentosa Lindl. [Pirus Malus L.] Sorbus domestica L. — aucuparia L. — Aria Crantz. — torminalis Crantz. — Chamæmespilus Crantz. Amelanchier vulgaris Mœnch. Punica Granatum L. Epilobium roseum Schreb. — montanum L. — parviflorum Schreb. | — spicatum Lamk.] Myriophyllum verticillatum L. — spicatum L. Hippuris vulgaris L. | Ceratophyllum submersum L.] | Lythrum Salicaria L.] | — Hyssopifolia L.] Tamarix gallica L. | Myricaria germanica Desv. | Myrtus communis L. — — var. microphylla Willk. et Lang. Bryonia dioica Jacq. — — Ecballium Elaterium Rich. Polycarpon tetraphyllum Lin. fil. — —— var. f. alsinoides Gren- et Godr. (P. alsinæfolium DC.). Telephium Imperati L. | Paronychia echinata Lamk.| — argentea Lamk. | — capitata Lamk.]| — nivea DC. Herniaria glabra L. — hirsuta L. | Corrigiola telephiifolia Pourr.] Scleranthus annuus L. [ —- Delorti Jord.] Sedum Anacampseros L. — — var. cærulescens (Anacamp- seros cerulescens: T imb.- Lagr.). — — cebennensis (Anacampsceros cebennensis Jord.). CXLVII Sedum album L. — dasyphyllum L. — — var. glanduliferum Gren. et Godr. (S. glanduliferum Guss.). — acre L. — aureum Wirtgen. — altissimum Poir. — anopetalum DC. Umbilicus pendulinus DC. Ribes alpinum L. — petræum Wulf. Saxifraga granulata L. — corbariensis Timb.-Lagr. — Aizoon Jacq. Chrysosplenium oppositifolium L. Daucus Carota L. [— Gingidium L.] Orlaya platycarpos Koch. Turgenia latifolia Hoffm. Caucalis daucoides L. — leptophylla L. Torilis helvetica Gmel. —- heterophylla Guss. — nodosa Gærtn. Bifora testiculata DC. — radians Bieb. Thapsia villosa L. Laserpitium latifolium. L. — — var. 8. asperum Soy- Will. — Nestleri Soy.-Will. — gallicum C. Bauh. Peucedanum Cervaria Lapeyr. Ferula nodiflora L. [Opoponax Chironium Koch. | Crithmum maritimum L. Dethawia tenuifolia Endl. Seseli montanum L. Fœniculum piperitum DC. (Enanthe pimpinelloides L. — silaifolia Bieb. Bupleurum protractrum Link et Hoff. — gramineum Vill. [— alaricence Gaut et Timb.| [— ramosum Gaut. et Timb.]| — junceum L. [— tenuissimum [. ]. [ — glaucum Rob. et Castagne.] — opacum Lange (B. aristatum Gren. et Godr. non Bartling). — rigidum L. CXLVIIL Bupleurum fruticosum L. Pimpinella magna L. [— var. rosea Stev. ] — — rugosa Willk. (P. rugosa Kze). — saxifraga L. — peregrina L. Bunium Carvi Bieb. — Bulbocastanum L. Julbocastanum incrassatum Willk. et Lang. (Bunium incrassatum Boiss.). Ammi majus L. Ptychotis heterophylla Koch. Helosciadium nodiflorum Koch. Trinia vulgaris DC. | Apium graveolens L.] Scandix Pecten-Veneris L. — australis L. Anthriscus vulgaris Pers. — silvestris Hoffm. (Chærophyllum silvestre L.). Conopodium denudatum Koch. Chærophyllum aureum L. — hirsutum £L. — temulum £. Myrrhis odorata Scop. Cachrys lævigata Lamk. Eryngium campesire L. — maritimum L. j Sanicula europæa L. Hedera Helix L. Cornus sanguinea L. Viscum album var. laxum (V. laxum Boiss.). Adoxa Moschatellina L. Sambucus Ebulus L. — nigra L. — racemosa L. Viburnum Tinus L. — Lantana L. Lonicera implexa Ait. (L. balea- rica Viv.). — Caprifolium L. — etrusca Santi. — Periclymenum L. — Xylosteum: L. — pyrenaica L. — alpigena L. Rubia peregrina L. Galium Cruciata Scop. SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. Galium vernum Scop. [— — var. 8. Bauhini Gren. et Godr. (G. Bauhini R. S.).] — verum L. — silvaticum L. — maritimum L. — erectum Huds. (G. album Vill.). — — var. B. rigidum Gren. et Godr. (6. rigidum Vil.). — — y. foliatum (G. rigidum Vill. var. foliatum Lag.). — dumetorum Jord. — corrudæfolium Vill. — — var. lucidum All. (G. luci- dum AM.). |— -- viridulum (G. Jord.).] — scabridum Jord. (abbé Cheval- lier). papillosum Lapeyr.] — — var. Nouletianum (G. Nou- letianum Timb.-Lagr.). [— — — chlorophyllum (G. chlo- rophyllum Baillet et Timb.).] montanum Vill. (G. leve Thuil.).] — palustre L. — elongatum Presl. -— debile Desv. (G. constrictum Chaub.). — parisiense L. — — var. a. nudum Gr. et Godr. (G. anglicum Huds.). — — — $. vestitum Gr. et Godr. (G. litigiosum DC.). — decipiens Jord. — Aparine L. — tricorne With. — murale All. Vaillantia muralis L. Asperula odorata L. — cynanchica L. — lævigata Pourr. — arvensis L. Sherardia arvensis L. [ Crucianella maritima L.] — angustifolia L. Centranthus angustifolius DC. — — var. Lecokii (C. Lecokii Jord.). — Calcitrapa Dufr. viridulum GAUTIER. — LISTE MÉTHODIQUE DES PLANTES RÉCOLTÉES. Valeriana officinalis L. — pyrenaica L. — tuberosa L. — montana £L. Valerianella olitoria Poll. — carinata Lois. — echinata DC. — eriocarpa Desv. — coronata DC. — discoidea Lois. Dipsacus silvestris Mill. Cephalaria pilosa Gren. et Godr. [— leucantha Schrad.] Knautia hybrida Coult. — arvensis Koch. — dipsacifolia Host. (K. silvatica Duby). — collina Duby. — — var. mollis (K. mollis Jord.). Scabiosa maritima L. [— Columbaria L.] [— — var. orophila (S. orophila Timb.). | —- Succisa L. Eupatorium cannabinum L. Adenostyles albifrons Rchb. Tussilago Farfara L. { Solidago Virga-aurea L. var. mon- ticola (S. monticola Bor.).] Phagnalon sordidum DC. Erigeron acris L. — alpinus L. Aster alpinus L. — Tripolium L. — acris L. Bellis perennis L. Doronicum Pardalianches Willd. Senecio vulgaris L. — silvaticus L. — gallicus Chaix. [— Jacobæa L. var. nemorosus (S. nemorosus Jord.).] — Cineraria DC. — Gerardi Gren. et Godr. — — var. corbariensis (S. corba- riensis Timb. ). Artemisia Absinthium L. [— camphorata Vill.] — vulgaris L. — campestris L. — gallica Willd. CXLIX Leucanthemum vulgare Lamk. — pallens DC. — montanum DC. — — var. meridionale (L. meri- dionale Legrand). — graminifolium Lamk. — — var. fissum Timb.-Lagr. — corymbosum Gren. et Godr. — — var. Pourretii (Pyrethrum Pourretii Timb.). — Parthenium Godr. et Gren. Anthemis arvensis L. var. 6. in- crassata Boiss. [— maritima L.]. [— — var. incrassata.| [Cota altissima Gay.]. — Triumfetti Gay. Anacyclus clavatus Pers. (A. to- mentosus DC.). Santolina Chamecyparissus L. — — var. B. squarrosa DC. (S. squarrosa Willd.). Achillea odorata L. — Millefolium L. — chamæmelifolia Pourr. [-— Ageratum L.] — Ptarmica L. Asteriscus spinosus Godr. et Gren. Inula Conyza DC. [ — spiræifolia L. (T. squarrosa L.). | — salicina L. (— crithmoides L.] — montana L. Pulicaria dysenterica Gertn. [ Cupularia viscosa Godr. et Gren. ] (Inula). Helichrysum decumbens Camb. — Stæchas DC. | — serotinum Boiss. | Antennaria dioica Gertn. Loglia subulata Cass. (Filago gal- lica L.). Micropus erectus L. Evax pygmæa Pers. Calendula arvensis L. — — var. parviflora (C. parri- flora Rafin.). Echinops Ritro L. Galactites tomentosa Mænch. Onopordon Acanthium L. — illyricum V. CL SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. Onopordum acaule L. (0. pyrenai- cum DC.). Cynara Cardunculus L. Picnomon Acarna L. Cirsium lanceolatum Scop. [— crinilum Boiss. ] — echinatum DC. [ — Odontolepis Boiss.] | — eriophorum Scop.]| — palustre Scop. — monspessulanum All. — bulbosum DC. — arvense L. Carduus tenuiflorus Curt. — pycnocephalus L. — nutans L. — — Var. macrocephalus (C.ma- . Crocephalus Saint-Am.). — nigrescens Vill. Carduncellus mitissimus DC. Centaurea amara L. var. Loise- leurii Rouy (C. alba Lois. non L). — Jacea L. [— nigrescens Willd. var. pratensis (C. pratensis Thuill.). |— dracunculifolia Duf. Ann. sc. nat., XXIII, p. 157; Willd. et Lang. Prod. fl. hisp. II, p. 166.] —— nigra L. — pectinata L. — Cyanus L. — Scabiosa L. | — intybacea Lamk.] — paniculata L. — collina L. — aspera L. — Calcitrapa L. — melitensis L. — solstitialis L. Microlonchus salmanticus DC. (M. Clusii Spach). Kentrophyllum lanatum DC. Crupina vulgaris Cass. | Serratula heterophylla Desf.] — nudicaulis DC. Jurinea Bocconi Guss. Leuzea conifera DC. Stehelina dubia 1.. Carlina vulgaris L — corymbosa L. Carlina lanata L. — Cynara Pourr. Lappa minor DC. [— intermedia Rchb. | Xeranthemum inapertum Willd. Catananche cærulea L. Cichorium Intybus L. — divaricatum Schousb. Tolpis barbata Gærtn. Hedypnois polymorpha DC. — — var. cretica Willd. Rhagadiolus stellatus DC. Lampsana communis L., Hypochæris glabra L. — radicata L. — maculata L. Thrincia hirta Roth. [— — var. ß. arenaria DC. ] | Leontodon proteiformis Vèll.] [— — var. ß. vulgaris Koch (L. his- pidum L.).] — crispus Vill. Picris stricta Jord. — hieracioides L. Helminthia echioides Gertn. Urospermum Dalechampii Desf. — picroides Desf. Scorzonera hirsuta L. — bupleuroides Pouz. — crispa Bieb. — humilis L. Podospermum laciniatum DC. — decumbens Gren. et Godr. Tragopogon crocifolius L. — stenophyllus Jord. — porrifolius L. — australis Jord. — dubius Vill. — minor Fries (Tr. pratensis var. minor Willk.). Chondrilla juncea L. Taraxacum officinale Wigg. — lævigatum DC. — gymnanthum NC. Lactuca ramosissima Gren. et Godr. — viminea Link. — muralis Fresenius. [— Plumieri Gren. et Godr.] — perennis L. — — var. 8. cichoriifolia Gren. et Godr. (L. cichoriifolia DC.). GAUTIER. — LISTE MÉTIODIQUE DES PLANTES RÉCOLTÉES. Lactuca tenerrima Pourret. Prenanthes purpurea L. Sonchus tenerrimus L. — oleraceus L. — asper Vill. | — glaucescens Jord.] — maritimus L. — — var. littoralis (Sonchus litto- ralis Rehb.). — aquatilis Pourr. Pieridium vulgare Desf. Pterotheca nemausensis Cass. Crepis taraxacifolia Thuill. — recognita Hall. — setosa Hall. fil. — albida Vill. — — var. macrocephala (Bar- khausia macrocephala Willk.). — bulbosa Cass. — biennis L. — nicæensis Balb. — virens Vill. — — var. diffusa Gren. et Godr. — pulchra L. Hieracium Pilosella L. — Auricula L. — saxatile Vill. |— — var. Villarsii Timbai.-Lagr. (H. Lawsonii Vill.).] —- candidum Scheele. — sericeum Lapeyr. — Neocerinthe Fries. — amplexicaule L. — cinerascens Jord. | — Schmidtii Tausch. | | — porrectum Fries.] — alaricense Timb. et Gaul. (ined.). — murorum L. — — var. 8. pilosissimum Gren. et Godr. (H. mediterraneum Martr.-Donos). — — — v, oyahlolum 6: Ot G. (H. ovalifolium Jord.). — — — à, nemorense Gren. et Godr. (H. nemorense Jord.). — — — 9. petielare Gr. et Godr. (H. petiolare Jord.). — — — Gautieri (H. Gauthieri Timb. et Jeanb. Le Cap- sir, p. 169; H. precor CLI Schultz var. pilosissimum Rouy). [Hieracium subcæsium Fries.] — fragile Jord. |— pallidum Bv.| |— corrugatum Timb. (Le Capsir, p. 162). | [ — lasiophyllum Fries.] — silvaticum Lamk. — — var. vulgatum (H. vulga- tum Jord.). — -- — erubescens (H. erubes- cens Jord.). — Jacquini Vill. [— canescens Schleich.| Andryala sinuata L. Scolymus maculatus L. Jasione montana L. [ Phyteuma hemisphæricum L.] — orbiculare L. — — var. ellipticum Gr. et Godr. (Ph. ellipticifolium Vil.). — spicatum L. Specùlaria Speculum A. DC. — hybrida A. DC. Campanula speciosa Pourr. — giomerata L. — — var. f. farinosa Koch (C. farinosa Andrz.). — Trachelium L. — Erinus L. — rotundifolia L. — Rapunculus L. — persicifolia L. — — var. ß. lasiocalyx Gren. et Godr. (C. subpyrenaica Timb.). Arbutus Unedo L. Erica cinerea L. — arborea L. — scoparia L. Pirola minor L. — secunda L. Monotropa Hypopithys L. Pinguicula grandiflora Lamk. Primula officinalis Jacq. — — var. B. suaveolens Gren. et Godr. (Pr. suaveolens Bertol.). [— elatior Jacq.]i Cyclamen repandum Sibth. Asterolinum stellatum Hoffmsg. Link et CLII SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNF, JUIN 1888. Lysimachia Ephemerum L. — nemorum L. Coris monspeliensis L. Anagallis pheenicea Lamk. — cærulea Lamk. — tenella L. Samolus Valerandi L. Fraxinus excelsior L. Olea europæa L. Phillyrea angustifolia L. — media L. Ligustrum vulgare L. Jasminum fruticans L. [Vinca minor L.]. — media Link et Hoffmsg. | Vincetoxicum officinale Mench.] — laxum Gren. et Godr. — — var. puberulum (V. puberu- lum Timb.). — contiguum Gren. et Godr. — nigrum Mænch. Erythræa pulchella Horn. — Centaurium Pers. Chlora perfoliata L. Gentiana verna Lin. — campestris L. Convolvulus sepium L. [— Soldanella L.] — arvensis L. — althæoides L. — lanuginosus Desv. var. g. ar- genteus Gren. et Godr. (C. li- nearis DC.). — Cantabrica L. — lineatus L. Cuscuta Epithymum L. Borrago officinalis L. Anchusa italica Retz. — arvensis Bieb. (Lycopsis arven- sis L.). Alkanna lutea DC. [— tinctoria L.]. Lithospermum fruticosum L. — purpureo-cæruleum L. — arvense L. [— apulum Vahl.] | Echium italicum L.] — vulgare L. — pustulatum Sibth. et Sm. — plantagineum L. Pulmonaria angustifolia L. Pulmonaria saccharata Mill. — -— var. affinis (P. affinis Jord.). Myosotis versicolor Pers. — hispida ScAlecht. — intermedia Link. — alpestris Schmidt. Cynoglossum cheirifolium L. — pictum Ait. — montanum Lamk. — — var. pellucidum (C. pelluci- dum Lapeyr.). — Dioscoridis Vill. [ Asperugo procumbens L.]. Heliotropium europæum L. [— supinum L.] — curassavicum L. Lycium barbarum L. — afrum L. (d’après M. Fliche). Solanum nigrum L. [— — var. induratum Boiss. Fl. Orient.; S. nigrum L. var. suffruticosum Moris.) — Dulcamara L. Atropa Belladona L. Hyoscyamus niger L. — albus L. — major Mill. Verbascum Thapsus Lin. fil. — thapsiforme Schrad. — sinuatum L. — Boherhavii L. — pulverulentum Vill. — nigrum L. Scrofularia peregrina L. — pyrenaica Benth. — alpestris Gay. — aquatica L. — canina L. [— — var. humifusa (Sc. humi- fusa Timb. et Gaut.).] Antirrhinum Orontium L. — majus L. — latifolium DC. — — var. Hueti(A. Hueti Reuter). — — — purpurascens Benth. (pro parte secundum Rouy). — Azarina L. Linaria spuria Mill. — vulgaris Mænch. — arvensis DC. — simplex DC. GAUTIER. — LISTE MÉTHODIQUE DES PLANTES RÉCOLTÉES. CLHI Linaria striata DC. Mentha Pulegium L. — supina Desf. Origanum vulgare L. — — var. pyrenaica. Thymus vulgaris 7. [— minor Desf.] — Serpyllum L. | — rubrifolia DC.] — Chamædrys Fries. — origanifolia DC. Calamintha Nepeta Link et Hoffmg. [— - var. Bourgæi (L. Bourgei — Acinos Clairv. ` Jord.).] — — var. villosula (Acinos vil- [— — — Lapeyrousiana(L. Lapey- losulus Jord.). rousiana Jord.).] — Clinopodium Benth. — — — crassifolia (L. crassifolia Rosmarinus officinalis L. Cav.). — — var. laxiflorus (R. laæiflo- Veronica Chamædrys L. rus De Noé, in Lang. Pugil. — Beccabunga L. p. 178). — montana L. [Salvia officinalis L.] — officinalis L. — pratensis L. — arvensis L. — — var. Clusii Timb. — agrestis L. — silvestris L. Erinus alpinus L. — Verbenaca L. Digitalis lutea L. — pallidiflora St-Am. (S. hormi- | Euphrasia nemorosa Pers.] noides Gren. et Godr. non [— — var. alpina Gren. et Godr. Pourr.). (E. alpina Lamk).] — horminoides Pourret (non Gren. | Odontites rubra Pers.] et Godr.). Rhinanthus major Ehrh. Glechoma hederacea L. — minor Ehrh. Lamium longiflorum Ten. (L. gran- Pedicularis foliosa L. diflorum Pourret!). Phelipæa Muteli Reut. — amplexicaule L. Orobanche Rapum Thuill. — Galeobdolon Crantz. — cruenta Bertol. Galeopsis angustifolia Ehrh. (G. [— — var. g. citrina Coss. et Germ.] Ladanum Vil.). — Galii Vauch. Stachys alpina £L. — Epithymum DC. — silvatica L. — fuliginosa Reuter. ; — annua L. — Teucrii Schultz. [— maritima L.] — Santolinæ Losc. et Pard. Ser. in-| — recta L. conf., p. 79 (Willk. et Lang. | Betonica officinalis L. Prod. Fl. hisp. M, p. 624). [— — var. hirsuta (B. hirsuta — Hederæ Vauch. Lapeyr. non L.).] — minor Sutton. Phlomis Lychnitis L. [— Crithmi Vauch.] — Herba-venti L. — amethystea Thuill. Sideritis romana L. — cernua Lefl. — hirsuta L. Clandestina rectiflora Lamk. — — var. tomentosa (S. tomen- Lavandula Steechas L. tosa Pourr.). [— — var. decumbens Gaut.] — scordioides L. | — Spica L.] — — var. littoralis Timb. et Gaut. — latifolia Vill. (S. Endressi Willk. et Lang.?). Mentha rotundifolia L. — pyrenaica Poir.(S. hyssopifolia [— silvestris L.] L. pro parte). [— — var. nemorosa Willd.] Marrubium vulgare E. CLIV Marrubiuin vulgare L. var. apulum (M. apulum Ten.). Melittis Melissophyllum L. (M. grandiflora Jacq.). ;runella hyssopifolia C. Bauh. — vulgaris Mænch. — alba Pail. — grandiflora Mench. — — var. Tournefortii Timb. Ajuga reptans L. — genevensis L. — Chamæpitys Schreb. — Iva Schreb. Teuerium Botrys L. — Scorodonia L. — Chamædrys L. — flavum L. — pyrenaicum L. — montanum L. — aureum Schreb. — aureo-montanum Fliche. — Polium L. Verbena officinalis L. Lippia repens L. Plantago major L. | — intermedia Gilib.] — media L. — Coronopus L. [— — var. maritima Gr. et Godr.] — crassifolia Forsk. — Lagopus L. — lanceolata L. — argentea Chaix. — albicans L. — Bellardi All. — Psyllium L. — Cynops L. Statice serotina Rchb. — lychnidifolia Gir. [— globulariæfolia Desf."] — virgata Willd. — bellidifolia Gouan. — echioides L. — ferulacea L, [ Limoniastrum monopetalum Boiss.] | Plumbago europæa L.] Globularia vulgaris L. — Willkommii Nym. -— — var. microcephala Rouy. — nudicaulis L. — cordifolia L. SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. Globularia cordifolia var. nana Gr. et Godr. (Gl. nana Lamk). — Alypum L. Amarantus deflexus L. [Atriplex rosea L.] [— Halimus L.] Obione portulacoides Moq. Beta maritima L. Chenopodium album L. — murale L. [— rubrum L.] [— — var. 8. crassifolium Moq.] Kochia prostrata Schrad. — hirsuta Nolte. Camphorosma monspeliaca L. Salicornia herhacea L. — fruticosa L. — var. 8. radicans Gren. et Godr. (S. radicans Smith). — — sarmentosa (S. sarmentosa Duv.-Jouv.). — macrostachya Moric. Suæda fruticosa Forsk. — maritima Dumort. — splendens Gren. et Godr. Rumex pulcher L. — obtusifolius DC. (R. Friesii Gren. et Godr.). — conglomeratus Murr. [— nemorosus Schrad.] — bucephalophorus L. — scutatus L. — Acetosa L. — intermedius Desf. (R. thyrsoides Gren. et Godr. non Desf.). — Acetosella L. Polygonum amphibium L. — maritimum L, — aviculare L. — — var. $. erectum Roth. — Bellardi All. — Convolvulus L. Daphne Mezereum L. — Laureola L. — Gnidium L. Passerina annua Sprengel. — dioica Ram. [— hirsuta L.] Thesium alpinum L. — humifusum DC. — divaricatum Jan. GAUTIER. — LISTE MÉTHODIQUE DES PLANTES RÉCOLTÉES. Osyris alba L. Cytinus Hypocistis L. | — kermesinus Guss. Nyman).| Aristolochia Pistolochia L. — rotunda L. | — longa L.]| Euphorbia Peplis L. — helioscopia L. —- pubescens Desf. hyberna L. dulcis L. papillosa Pouz. verrucosa Lamk. — flavicoma DC. Gerardiana Jacq. — — var. g. tenuifolia Gr. et God. — Y. minor Gren. et Godr. (E. saxatilis Lois.!). Paralias L. nicæensis All. serrata L. exigua L. — var. retusa (E. retusa DC.). — tricuspidata (E. tricuspidata Lapeyr.). falcata L. taurinensis AII.] Peplus L. segetalis L. — var, pinea (E. pinea L.). anygdaloides L. (E. silvatica Jaeq.). — var. Chaixiana (E. Chai- æiana Timb.).| — Characias L. Mercurialis annua L. — — var. Huetii Hanry). — tomentosa L. Buxus sempervirens L. Ficus Carica L. Ulmus campestris L. Urtica dioica L. — pilulifera L. — membranacea Poir. Parietaria erecta Mert. et Koch. — diffusa Mert. et Koch. (P. ju- daica DC.). — lusitanica L. (C. Clusii (M. Huetii Theligonum Cynocrambe L. CLV Juglans regia L. Fagus silvatica L. Castanea vulgaris Lamk. Quereus pubescens Willd. — pedunculata Ehrh. — llex L. — coccifera L. Corylus Avellana L. Salix incana Schrank. — caprea L. Populus Tremula L. — nigra L. Alnus glutinosa Gertn . Pinus silvestris L. — uncinata Ram. — Laricio Poir. — halepensis Mill. — maritima Lamk (P. Pinaster Soland.). — Picea L. (Abies pectinata DC.). — Abies L. (Abies excelsa DC.). — Larix L. (Larix europea DC.). Juniperus communis L. — Oxycedrus L. — phonicea L. Ephedra distachya L. [— Villarsii Gren et Godr.] [Colchicum autumnale L. (C. maxi- mum Pourr.).] [— castrense Larambergue (C. au- tumnale Pourr. non L.).] [Tulipa gallica Lois.| — Celsiana DC. Fritillaria pyrenaica L. Lilium pyrenaicum Gouan. Uropetalum serotinum Gawl. [Seilla autumnalis L.] — Lilio-Hyacinthus L. Ornithogalum narbonense L. — tenuifolium Guss. Allium vineale L. — Ampeloprasum L. polyanthum Rœm. et Schultes (A. multiflorum DC.). rotundum £L. spherocephalum L. roseum L. — ursinum L. Moly L. [— flavum L.] [ — fallax Don.] CLVI Muscari neglectum Guss. Phalangium Liliago Schreb. Asphodelus albus Willd. — cerasifer Gay. Aphyllanthes monspeliensis L. Paris quadrifolia L. Polygonatum vulgare Desf. [— multiflorum All.] — verticillatum All. Asparagus officinalis L. [— — var. a. maritimus L.] — acutifolius L. Ruscus aculeatus L. Smilax aspera L. Tamus communis L. Romulea ramiflora Ten. — Linaresii Parl. Iris Chamæiris Bertol. — — var. lutescens (T. lutescens Desf. non Lamk). — olbiensis Hénon. | — germanica L.] — fœtidissima L. — spuria L. Gladiolus illyricus Koch. — segetum Gawl. [ Leucoium æstivum L.] Narcissus Pseudonarcissus L. — juncifolius Requien. — niveus Lois.] — dubius Gouan. [— Tazetta L.] | Pancratium maritimum L.] Cephalanthera ensifolia Rich. — grandiflora Bab. (C. pallens Rich.). — rubra Rich. Epipactis latifolia Ait. Listera ovata R. Brown. | Limodorum abortivum Swartz.] | Serapias Lingua L.] Aceras antropophora R. Brown. — hircina Lindl. — pyramidalis Rchb. Orchis ustulata L. — coriophora L. — militaris L. — purpurea Huds.(0. fusca Jacq.). — mascula L. [| — laxiflora Lamk.] [— palustris Jacq.] SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. Orchis latifolia L. — incarnata L. — maculata L. — bifolia L. — montana Schmidt. — concpea L. Nigritella angustifolia Koch. Ophrys aranifera Huds. — arachnites Reich. — apifera Huds. — Scolopax Cav. [Triglochin Barrelieri Lois." Potamogeton crispus L. — pectinatus L. Zanichellia palustris L. Ruppia maritima L. Zostera marina L. — nana Roth. Lemma trisulca L. Arum italicum Mill. — maculatum L. Typha major L. Sparganium ramosum Huds. Juncus conglomeratus L. — glaucus Ehrh. — acutus var. a. L. — maritimus Lamk. — supinus Mœnch. — lamprocarpus Ehrh. — obtusiflorus Ehrh. Luzula Forsteri DC. — silvatica Gaud. (L. maxima DC.). — nivea DC. — campestris DC. Cyperus longus L. [— fuscus L.] [— schœuoides Griseb.] — distachyos ALl. Schænus nigricans L. Cladium Mariscus R. Brown. Scirpus maritimus L. — — var. compactus (S. compac- lus Krock.). — Holoschænus L. — — var. romanus Koch. — Savii Seb. et Maur. (Isolepis Saviana Schult.). Carex patula Huds. (C. pauciflora Lightf.). — divisa Huds. — setifolia Godr. GAUTIER. — LISTE MÉTHODIQUE DES PLANTES RÉCOLTÉES. Carex divulsa Good. — paniculata L. —- leporina L. (C. ovalis Good.). — remota L. — Linkii Schk. — glauca Scop. — maxima Scop. Huds.). — panicea L. — præcox Jacq. — Halleriana Asso (C. gynobasis Vill.). | — brevicollis DC.| — digitata L. — silvatica Huds. — flava L. var. f. lepidocarpa Godr. (C. lepiaocarpa Tausch.). — distans L. — extensa Good. Phalaris canariensis L. — paradoxa L. Anthoxanthum odoratum L. Mibora verna P. Beauv. Phleum pratense L. -— — var. B. nodosum Gaud. — Bæhmeri Wibel. [— — var. leve Hack. (Pl. leve M. B. Fl. taur-caucas.).] — arenarium L. Alopecurus bulbosus L. Sesleria cærulea Arduin. Echinaria capitata Desf. Cynodon Dactylon Pers. [Imperata cylindrica P. Beauv. | [ Arundo Donax L.] | — Pliniana Turr. ] Phragmites communis Trin. — — var. maritima Mabille. | — gigantea Gay. ] [| Psamma arenaria Rem. et Schult.] Agrostis alba L. — verticillata Vill. — vulgaris With. Polypogon monspeliensis Desf. Lagurus ovatus L. Stipa juncea L. — pennata L. Aristella bromoides Bertol. Piptatherum cærulescens P. Beauv. — paradoxum P. Beauv. — multiflorum P. Beauv. (C. pendula CLVII Corynephorus canescens P. Beauv. Aira caryophyllea L. Deschampsia flexuosa Gris. (Aira flexuosa Mert. et Koch). Avena barbata Brot. — fatua L. — sterilis L. — pubescens L. [— sesquitertia L.]' — australis Parl. — bromoides Gouan. — pratensis L. Arrhenaterum Koch. Trisetum flavescens P. Beauv. Holcus lanatus L. Koeleria setacea Pers. — — var. 8. ciliata Gren. et Godr. (K. valesiaca Rchb.). — phleoides Pers. Glyceria fluitans R. Brown. — festucæformis Haynald. — convoluta Vries. — distans Wahlenb. Sclerochloa” dura P. Beauv. (Poa dura Scop.). Poa annua L. — nemoralis L. — alpina L. — bulbosa L. var. vivipara. — compressa L. — pratensis L. — trivialis L. Briza maxima L. — media L. — minor L. Melica Magnolii God. et Gren. [— glauca Schultz.] — mebrodensis Parl. (Gr. et Godr.). — minuta L. — uniflora Retz. [Sphenopus Gouani Trin. (Festuca expansa Kunth, Poa divari- cata Gouan).] Scleropoa Hemipoa Parl. (F. Hemi- poa Delille). — rigida Griseb. (Poa rigida L.). — loliacea Gren. et Godr. (Ca- topodium loliaceum Link). Æluropus littoralis Parl. Dactylis glomerata L. elatius Mert. et CLVIII Dactylis hispanica Roth. Molinia cærulea Mænch. Cynosurus cristatus L. — echinatus L. Vulpia Myuros Rchb. (Festuca Myu- ros L.). — bromoides Rchb. (Festuca uni- glumis Soland.). Festuca ovina L. — duriuscula L. — — var. y. glauca Koch (F. glauca Schrad.). — varia Hænck. — pratensis Huds. (F. elatior L.). — spadicea L. | — — var. consobrina Timb.-Lag.]. — interrupta Desf. — arundinacea Schreb. — pratensis Huds. Bromus tectorum L. — sterilis L. — maximus Desf. — Gussonei Parl. (B. ambiguus Jord.). — madritensis L. — rubens L. — asper Lin. fil. — erectus Huds. — commutatus Schrad. (sub Ser- rafalcus Godr.). — mollis L. (sub Serrafalcus Parl.). — intermedius Guss. (sub Serra- falcus Parlat.). — squarrosus L. (sub Serraf. Bab.). — — var. villosus. — macrostachys Desf. (sub Ser- rafalcus Parlat.). — — var. minor Gren. et Godr. Hordeum murinum L. — maritimum With. Triticum ovatum Godr. et Gren. (Ægilops ovata L.). — triaristatum Godr. et Gren. (Ægilops triaristata Willd.). — triunciale Godr. et Gren. (Ægi- lops triuncialis L ). Agropyrum junceum P. Beawv. — pycnanthum Godr. et Gren. — campestre Godr. et Gren. — glaucum Rœm. et Schult. — repens P. Beauv. SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. [ Agropyrum elongatum P. Beauv. Agrost. p. £02] Brachypodium silvaticum Rem. et Schult. — pinnatum P. Beauv. | — — var. B. australe Gren. et Godr. (Br. phenicoides Loret et Barr.). — — ramosum P. Beauv. — — distachyon P. Beauv. Lolium perenne L. — — var. $. tenue Schrad. (L. tenue L.). — — strictum Presl. — — temulentum L. Gaudinia fragilis P. Beauv. Nardurus Lachenalii Godr. — — var. p. aristatus Boiss. Lepturus incurvatus Trin. -- filiformis Trin. Nardus stricta L. Botrychium Lunaria L. Ceterach officinarum Willd. Polypodium vulgare L. — Phegopteris L. Aspidium Lonchitis Swartz. — aculeatum Doll. — — var. B. angulare Gren. et Godr. (A. angulare var. Swartzianum Flahault). Polystichum Filix-mas Roth (sub Aspidium Swartz). Cystopteris fragilis Bernh. Asplenium Filix-fæmina Bernh. — Halleri DC. (A. fontanum Bernh. var. Halleri Stelt.). — Janceolatum Huds. — — var. 8. ovatum Gren. ct Godr. (A. obovatum Viv.). — Trichomanes L. —- — var. majus Villk. (Rouy). — Halleri-Trichomanes Rouy. — viride Huds. — Ruta-muraria L. — Adiantum-nigrum L. Scolopendrium officinale Sm. Blechnum Spicant Roth. Pteris aquilina L. Adiantum Capillus-Veueris L. Equisetum arvense L. — Telmateia Ehrh. ROUY. — NOTICE SUR L'HERBIER DE M. G. GAUTIER. CLIX NOTICE SUR LES COLLECTIONS. BOTANIQUES DE M. GASTON GAUTIER : par M. €. ROUY. La ville de Narbonne ne posséde, en fait de documents botaniques importants, que l'herbier de M. Gaston Gautier; mais celui-ci, auquel sont venus s'adjoindre, par suite d'acquisitions judicieuses, l'herbier de Martrin-Donos et une grande partie de l'herbier Boutigny, constitue pour la région méditerranéenne francaise, une collection particuliére d'une véritable valeur scientifique. Cet herbier comprend, en effet, outre un trés grand nombre de plantes que notre confrére a récoltées lui-méme, lors de ses nombreuses excursions dans les Corbières et les Pyrénées depuis plus de vingt ans, soit seul, soit en compagnie de Timbal-Lagrave et Jeanbernat, des exsiccatas précieux, tels que: l'Herbarium normale de Schultz (cen- turies anciennes et centuries nouvelles), les Reliquiæ Mailleanæ, les centuries des Sociétés Dauphinoise, Helvétique, Rochelaise, etc. La flore européenne est trés largement représentée par les récoltes de MM. Becker(Russie orientale), Bourgeau (Espagne et Savoie), Th. Fries (Spitzberg), de Heldreich (Gréce, Céphalonie), Huet du Pavillon (Naples et Sicile), Huter, Porta et Rigo (Espagne, Tyrol, Vénétie), Lojacono (Sicile), Noé (Dalmatie et littoral autrichien), Pedro del Campo (Es- pagne), Reverchon (Corse, Sardaigne, Crète), Todaro (Sicile), et grace à des envois de MM. Auzende, Barrandon, Boissier, de Borbas, Freyn, Gelmi, Grenier, Hackel, A. Huet, Indebetou, de Janka, Le Jolis, Loret, Malinvaud, Mielichoffer, Parlatore, Perez-y-Lara, Rizzozero, Rouy, de Santheim, Savi, Sommier, Waldstedt, etc. L'herbier Gautier comprend, en outre, un nombre respectable de plantes recueillies dans les régions méditerranéennes, asiatiques ou africaines (1), par des botanistes ou collecteurs dont les exsiccatas font autorité. Je citerai notamment les récoltes de MM. Balansa (Arménie), Barbey (Palestine), Blanche (Palestine et Syrie), Debeaux (Algérie), Gaillardot (Syrie), Hohenacker (Caucase), Kotschy (Perse), Kralik (Tunis et Égypte), Péronin (Cilicie), Pichler (ile de Karpatos), Ruhmer (Cyrénaique), Schimper (Perse), Siutenis (Troade), Smirnoff (Caucase), Warion (Algérie). Cette belle collection est placée dans des piéces hermétiquement closes au moyen de bandes épaisses de papier placées sur les jointures, de facon (1) J'entends ici la « Région méditerranéenne » telle qu'elle a été définie par M. 0. Drude dans son Mémoire : « Die Florenreiche der Erde. » CLX SESSION EXTRAORDINAIRE A NARBONNE, JUIN 1888. qu'après avoir fermé de même la porte, M. Gautier puisse laisser de temps à autre les paquets pendant une quinzaine de jours dans une atmosphère d'acides sulfureux et carbonique produits par la combustion du sulfure de carbone dans un brûleur spécial. Ce mode d'empoisonnement ne vaut sans doute pas celui au sublimé el surtout au chlorure double d'ammonium el de mercure; mais il est rapide pour de grosses masses de plantes et, à ce point de vue, pratique. La bibliothéque de M. Gautier est bien en rapport avec son herbier, en ce sens qu'elle comprend le plus grand nombre des ouvrages de phyto- graphie et de géographie botanique nécessaires pour l'étude des flores de l'Europe, de l'Asie occidentale et de l'Algérie. On voit, par ce qui précède, que les botanistes de nos départements du Midi peuvent, indépendamment des importantes collections existant à Montpellier, Toulouse et Bordeaux, consulter aussi avec fruit l'herbier Gautier à Narbonne. Le secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. 17018 — Imprimeries réunies, A, rue Mignon, 2, Paris.